2.2 Objectifs
spécifiques
Ils ont consisté à :
· Décrire la perception des clients et des
professionnels de santé sur l'application de la politique de la
gratuité dans le district sanitaire de Tiassalé
· Comparer les données de morbidité et
mortalité avant et après la mise en oeuvre de la politique de la
gratuité ciblée
· Identifier les difficultés dans la mise en
oeuvre de la politique de gratuité ciblée
3. REVUE DE LITTERATURE SUR LES
POLITIQUES D'EXEMPTION DE PAIEMENT DES SOINS
3.1 État des lieux des
connaissances disponibles.
3.1.1 Politiques nationales
d'exemption du paiement des soins en Afrique de l'ouest
3.1.1.1 Historique
Le système de l'exemption de paiement a
démarré sous la colonisation. Le régime
de santé était partout le même (Yaogo et al. 2012) :
il existait des soins gratuits pour les usagers dans les structures sanitaires,
financés sur le budget de l'État colonial. Ces soins
étaient réservés à une minorité urbaine et
limités aux vaccinations ; et à la lutte contre les grandes
endémies et les épidémies (Bado, 1996 ; Van
Lerberghe, De Brouwere, 2000). Les indépendances ont vu éclore
une multiplication des formations sanitaires, notamment dans le monde rural, le
principe de la gratuité restant toujours en vigueur. Aux débuts
des années 1980, les États ont été
confronté à graves difficultés financières et
affaiblis par les politiques d'ajustement structurel : Les systèmes
ont connu des profondes crises : les consultations restaient gratuites,
mais les formations sanitaires n'avaient plus de médicaments
disponibles. Elles délivraient donc aux usagers des ordonnances pour des
médicaments qu'ils devaient acheter à un coût
élevé et parfois dans des pharmacies éloignées,
d'où l'initiative de Bamako :
Concept ; né dans les années 80 ; a
été adopté à la suite d'une réunion des
ministres de la santé africains à Bamako en 1987 à la
37ème comité régional de l'OMS : Elle
prévoyait un certain niveau de recouvrement des cours et une
participation communautaire avec création de comité de
gestion : Dans plusieurs pays ; cela a abouti à la mise en
place d'un certain nombre d'activités des soins visant notamment
l'amélioration des conditions de vie de la mère et de
l'enfant ; le contrôle des endémies et la vente des
médicaments :
3.1.1.2 Contexte et
justification
A partir des années 2000, les pays
africains se sont rendu à l'évidence que les
Objectifs du millénaire pour le développement ne seront pas
atteints en 2015, pour quelques raisons suivantes :
- une forte proportion des populations reste à
l'écart du système de soins modernes, notamment les groupes les
plus vulnérables.
- la qualité des soins délivrés par le
système de santé public est globalement faible (Jaffré,
Olivier de Sardan, 2003),
- les ressources humaines sont insuffisantes et toujours
inégalement réparties sur les territoires ; la part de la
santé dans les budgets nationaux est notoirement insuffisante et encore
bien loin, pour la plupart des pays, de la volonté
déclarée à Abuja (15 %) (Ridde, 2012 ; WHO,
2011). C'est dans une telle perspective qu'il faut situer les exemptions de
paiement des soins qui se sont multipliées dans la quasi-totalité
des pays africains.
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