CONCLUSION
L'endogénéisation du seuil de défaut : le
défaut de l'entreprise suppose réunies deux conditions. D'une
part la firme n'est pas en mesure de faire face à ses
échéances courantes et d'autre part ses actionnaires ne sont pas
disposés à lui fournir les fonds dont elle aurait besoin
pour survivre. Il y a donc toujours une décision des
actionnaires. Il convient ainsi, afin d'apprécier le risque de
défaut de la firme, de spécifier et de modéliser quel peut
être le comportement de ces derniers dans ce domaine.
La prise en compte d'asymétries d'informations sur le
seuil de défaut ou la valeur de l'entreprise (cf. Duffie et Lando
(2001)) parait en mesure de produire un spread qui ne tend pas vers zéro
lorsque la maturité devient très faible( l'asymétrie
d'information est un moyen de remettre en cause la prédictibilité
du défaut par les acteurs du marché). On s'attachera aussi
à modéliser les asymétries d'information des investisseurs
sur le seuil de défaillance. En effet, les écarts de signaux
détenus par les agents modifient leur niveau d'investissement et ont
ainsi une incidence sur la prime de risque et le spread de crédit.
La modélisation du processus de la valeur de
l'entreprise avec des sauts ou des mouvements browniens fractionnaires : le
projet est d'examiner si de tels modèles ne sont pas eux aussi propres
à rendre compte de la non convergence vers zéro des spreads de
crédits sur échéances
courtes, même pour des entreprises de très bon
rating (faible endettement). En effet,
la«prévisibilité» d'un brownien standard rend le non
défaut presque sûr pour des échéances très
rapprochées lorsque la firme (aux yeux de tous) est
éloignée du seuil de défaut.
6.2 Etude empirique
La modélisation structurelle établit un lien
entre le prix des actions et le prix de la dette risquée. Elle doit
permettre d'approcher de manière novatrice le problème de
l'évaluation de la prime de risque des actions (ou de la «prime de
risque du marché»). On peut identifier deux méthodes
standards d'estimation de cette prime de risque :
- les méthodes statistiques estimant la prime de
risque, avec des techniques plus ou moins sophistiquées, à partir
des excédents de rentabilité passées en posant des
hypothèses de stationnarité nécessaires ;
- les méthodes des analystes financiers (comme
«associés en finance» en France et divers
établissements financiers). Elles utilisent des prévisions de
dividendes et en induisent le taux de rendement interne de la chronique des
flux espérés diminuée du prix de l'action.
Ces approches sont peu satisfaisantes et donnent de
médiocres résultats de sorte que le niveau lui-même et les
fluctuations de la prime de risque sont, en fait, fort mal connus. Par
ailleurs, dans l'estimation d'un modèle structurel, certains
paramètres (le taux d'intérêt, la valeur de l'entreprise,
le taux d'endettement...) ne posent guère de problème
d'estimation.
En revanche d'autres paramètres ne sont pas directement
observables, tels la volatilité de la valeur de l'entreprise ó et
la prime de risque X associée à l'aléa affectant cette
valeur.
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