PROJECT WORK
AMENAGEMENT DES POINTS D'EAU POUR LES REFUGIES
CENTRAFRICAINS ET LA POPULATION HOTE A L'EST CAMEROUN DANS LA ZONE DE
KETE
Ce Project work s'est inspiré suite à
l'évaluation sectorielle de la situation des réfugiés
centrafricains dans les sites, les villages hôtes et les points
d'entrée dans les régions de l'Est et de l'Adamaoua au Cameroun
du 28 Juillet au 03 Aout 2014. Cette évaluation a été
menée par IEDA Relief Inc.
SIGLES ET ABREVIATIONS
DAR : Programme d'Aide au Développement pour les
Réfugiés
IEDA : International Emergency and Development Aid
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RCA : République Centrafricaine
INTRODUCTION GENERALE
A. CONTEXTE DU PROJET
Suite à la crise politique en RCA, de centaines de
milliers des refugiés sont arrivés au Cameroun depuis le mois de
Février 2014. Le Cameroun a accueilli sur sa façade Est depuis le
début des années 2000, des populations qui fuyaient les exactions
liées aux troubles sociopolitiques en RCA. La majorité de
réfugiés centrafricains arrivés depuis la nouvelle crise
se trouvent dans la région de l'Est du Cameroun (79%), d'Adamaoua (18%),
et du Nord (3%). La forte concentration de cesréfugiés à
l'Est et à l'Adamaoua a motivé de prioriser ces deux
régions pour la mission IEDA Relief.
En Mars 2013, après l'occupation de Bangui par la
SELEKA, le HCR a enregistré l'arrivée de plus de 1000 nouveaux
réfugiés dans les régions de l'Est qui accueillait
déjà 87000 réfugiés centrafricains
disséminés dans plusieurs villages. En Juillet 2014 le HCR
dénombre 81, 199 réfugiés enregistrés ; 58,
923 réfugiés transférés sur site ; 21, 967
réfugiés au niveau de la frontière
Le Cameroun fait partie du groupe des pays en voie de
développement et endettés (Rapport du PNUD sur le
développement humain, 2013). La solidarité de la population
hôte du Cameroun qui a partagé les mêmes ressources avec les
réfugiés centrafricains à leur arrivée ne trouve
pas une contrepartie lors de l'assistance humanitaire. La population d'accueil
étant déjà pauvre, avec des besoins dans le domaine de
l'éducation, de la santé, de l'eau, de l'hygiène, de
l'assainissement et d'autres infrastructures de base se trouve
défavorisée par rapport aux refugiés centrafricains
bénéficiant de services gratuits des acteurs humanitaires.
La rareté des ressources déjà
insuffisantes pour la communauté hôte camerounaise et les
conditions difficiles des habitants ne disposant pas des moyens
conséquents pour leurs propres survie, se sont amplifiées par
l'arrivée des refugiés centrafricains dans ces communautés
étant donné qu'elles étaient obligées, soit par
les liens de parentés, soit par les liens d'amitié ou soit par
pure solidarité, d'apporter assistance en (terres de culture,
nourriture, habits, ...) à leurs frères et soeurs refugiés
centrafricains. Bref, pour ces familles d'accueil, les charges ont
augmentées pendant que les capacités demeurent les mêmes.
En effet, les 103,417 réfugiés centrafricains
(enregistrés au 27 juillet 2014) se sont ajoutés aux 102,112
réfugiés arrivés lors des précédents afflux
survenus depuis 2004. Tous ces réfugiés ont des besoins
spécifiques de protection. Ces réfugiés sont
composées de personnes de toutes les vulnérabilités
(femmes enceintes, femmes seules, enfants séparés, femmes chefs
de ménages, handicapés, malades chroniques, personnes de
3èmeâge, ....).
Depuis l'arrivée des premiers réfugiés,
le gouvernement camerounais et ses partenaires leur octroi une assistance
humanitaire alimentaire et nutritionnelle. Par ailleurs, malgré les
efforts accomplis pour améliorer les conditions de vie des
communautés de l'Est, les indicateurs micro et macroéconomiques
demeurent médiocres par rapport au reste du pays, traduisant ainsi une
précarité latente des populations (hôtes et
réfugiés) qui y résident.
En plus de l'assistance de l'autorité Camerounaise
qui a accepté d'ouvrir ses frontières pour l'accueil des
réfugiés centrafricains et l'octroi de terre pour les sites, la
sécurité et la protection de ces réfugiés, ces
derniers déclarent avoir bénéficié de la
solidarité de leurs frères dans les communautés
hôtes. L'assistance ne ciblant que les réfugiés
crée des tensions entre les réfugiés et les
communautés hôtes dans les villages. Ces tensions latentes ou
ouvertes, surviennent par-ci par-là concernant les ressources naturelles
au niveau des points d'eau, et lors de la recherche de bois de chauffe par les
réfugiés dans la communauté (tout en sachant que, dans
certains endroits, les réfugiés sont plus nombreux que la
population d'accueil et opèrent une pression intense sur le bois de
chauffe, l'eau et les pâturages). Les réfugiés commencent
à subir les menaces de ceux qui les ont accueillis. Aussi, les
populations hôtes se plaignent de ne pas bénéficier de
l'aide humanitaire alors qu'à l'arrivée des refugiés, les
populations hôtes ont partagés leurs maigres ressources avec les
réfugiés.
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