5.3. 1 .3 une carrière de blanchisseur
L'analyse des parcours professionnels des répondants
montre que 98,1% n'ont exercé aucune activité que la
blanchisserie depuis leur premier séjour à Niamey jusqu' au jour
où nous les avons interrogés. Cela révèle une
spécialisation professionnelle des migrants. Cette spécialisation
tend vers la constitution d'une carrière professionnelle des migrants
dans l'informel.
5.3. 1 .4 le capital de démarrage
L'étude s'est aussi intéressée aux
sources de financement du capital utilisé pour commencer la
blanchisserie. Ainsi, les résultats révèlent que 39,6%
des répondants ont financé le démarrage de leur
activité de blanchisseur par l'économie de l'apprentissage
(tableau 5.4).
Capital démarrage
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Fréquence en %
|
Economie apprentissage
|
39,6
|
Prêt
|
13,2
|
Frère ou oncle
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35 ,9
|
Je suis venue avec l'argent
|
3,8
|
Aide /cotisation compatriote
|
7,6
|
Total
|
100%
|
Tableau 5.1 : source de financement du capital de
démarrage
Source : Ayouba Tinni Bachirou, 2015
Il s'agit de la rémunération que le blanchisseur
concède aux jeunes migrants qui effectuent l'apprentissage de la
blanchisserie auprès de leurs ainés. Cet argent est
économisé par le migrant aspirant à exercer la
blanchisserie pour qu'à la fin de son apprentissage, il puisse avoir
les ressources financières nécessaires pour se mettre à
son compte et démarrer la blanchisserie. Ainsi, 35,9% des blanchisseurs
interrogés affirment avoir eu le capital de démarrage
auprès d'un parent (frère ou oncle blanchisseur. Cette variante
n'est pas loin de la précédente. En effet, les jeunes migrants
à leur arrivée effectuent un stage d'apprentissage
rémunéré chez leur tuteur.
Une faible proportion (13,2%) des répondants ont
affirmé avoir contracté des prêts pour financer le
démarrage de leurs activités de blanchisseurs. ils contractent
ces prêts auprès de leurs compatriotes à Niamey ou dans la
caisse de solidarité de l'association des blanchisseurs de leurs
villages.
Les blanchisseurs de la première
génération (1970-1980) affirment avoir
bénéficié de la solidarité financière des
compatriotes blanchisseurs pour démarrer leur activité. En effet,
selon eux à l'époque si un nouveau migrant arrive à Niamey
les migrants qu'il a trouvés sur place cotisent pour lui donner le
capital afin de démarrer son activité. Il faut noter que cette
pratique tend à disparaitre au profit du prêt et du passage
à l'apprentissage rémunéré. Dans certains cas les
migrants viennent à Niamey avec leur capital de démarrage.
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