Migrant malien blanchisseurs à Niamey: pratiques migratoires et réseaux d'insertion( Télécharger le fichier original )par Bachirou AYOUBA TINNI Université Abdou Moumouni de Niamey - Master 2 2015 |
5.1.2.3 .3 Les bidons et seauxLes bidons servent à transporter ou stocker de l'eau pour la lessive. Les blanchisseurs utilisent deux à quatre bidons. Ce sont des bidons de 20 à 25 litres. Ces bidons sont payés ou auprès des commerçants du quartier entre 300F à 400F l'unité. Le seau sert à transporter de l'eau mais aussi à transporter les habits après lessive pour le séchage. Le sceau qu'utilisent les blanchisseurs coute entre 750 à 1000F. 5.1.2.3 .4 Les tables à repasserLes blanchisseurs utilisent des tables au-dessus desquels ils font le repassage. Selon les blanchisseurs on trouve une à deux tables. La première sert à faire le repassage et la seconde accueille les habits repassés. Ces tables sont fabriquées en bois et coûtent entre 15 000 à 25 000 francs CFA l'unité en fonction de la qualité. Les tables sont payées au marché notamment à Katako ou auprès des menuisiers de quartier. Dans l' ensemble le cout de l'installation d'un blanchisseur peut coûter entre 80 à 100 000f y compris deux mois d'avance pour le loyer. 5.2 La pratique de la blanchisserie5.2.1 De la pratique du lingeLes résultats de l'étude révèlent que 63% des blanchisseurs interrogés font le linge sur place. C'est-à-dire que dans la pratique ils utilisent des tonneaux pour faire la lessive à la devanture de leur local de blanchisseur. L'eau utilisée par les blanchisseurs provient à 15,1% du robinet, 32,1% des vendeurs ambulant d'eau. Très peu s'approvisionnent auprès des voisins. L'étude a par ailleurs montré que 37% des blanchisseurs interrogés effectuent leur linge au fleuve Niger. Ce sont surtout des blanchisseurs qui sont autour des quartiers centraux de Niamey notamment Kalley, Lacouroussou, Maourey, Liberté, Sonni. Cette pratique de faire le linge au Fleuve est aussi une pratique des migrant maliens en Côte d'Ivoire appelé localement Fanico (blanchisseur en langue local) qui nettoient des habits à la mer (photo 5.5). Photo 5.5: Blanchisseur maliens en RCI Photo 5.6: Blanchisseurs maliens au fleuve Niger Source : Assanatou BALDE Source : Ayouba Tinni Bachirou, 2015 A Niamey, les blanchisseurs qui font le linge au fleuve (photo 5.3) investissent les bords du fleuve le matin très tôt (entre 7H-8H) avec des charrettes ou sur des vélos qui servent à transporter les habits. Au bord du fleuve, plusieurs acteurs entre dans le jeu afin de faciliter le travail du blanchisseur. Il s'agit d' abord de ces commerçantes de bouillie, de beignets et autres aliments auprès desquels très tôt les wanki payent leurs petits déjeuners avant de se mettre au travail. En outre, il y' a les tabliers ambulants qui s'installent au bord du fleuve. Ils vendent du savon, de l'Omo, du natron (utilisé pour laver les habits très sales), des cigarettes et cola pour satisfaire une clientèle de plus en plus nombreuse qu'est la communauté des wanki. Enfin, l'acteur majeur qu'on peut souligner dans cette économie locale c'est une femme : la revendeuse de gomme et colorant préparé aux blanchisseurs. La gomme est utilisée pour éviter que les habits ne vieillesse pas vite. Elle est très utilisée pour les basins. Quant au colorant il sert à renforcer la couleur de l'habit. En fait, ça donne l'apparence que l'habit est neuf. Après le nettoyage, ils sèchent les habits et retournent à leurs locaux de blanchisseurs vers 12h-13h afin de se reposer et procéder au repassage après la prière de 16h. |
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