1.1.1 Les pratiques migratoires en Afrique de l'Ouest
La migration internationale en Afrique de l'Ouest a
été largement abordée par les auteurs. L'analyse des
pratiques migratoires dans la région permet de mettre en exergue
plusieurs types de migration. En fonction du nombre et de la durée de
séjour entre le pays de départ et pays d'accueil, on distingue
en Afrique de l'ouest : la migration saisonnière, la migration
temporaire, la migration circulaire et la migration de longue durée.
Selon les Nations Unies (2013) la migration temporaire concerne toute «
personne qui se rend dans un pays autre que celui de sa résidence
habituelle pour une période d'au moins trois mois (car seuls les
étrangers séjournant au moins trois mois sont tenus d'avoir un
titre de séjour et de passer une visite médicale) mais de moins
d'un an (12 mois), à l'exception de cas où le voyage dans ce pays
est effectué à des fins de loisirs, de vacances, de visites
à des amis ou à de la famille, d'affaires, de traitement
médical ou de pèlerinage religieux ». Dieudonné
(2002) souligne la prédominance de la migration circulaire comme
pratique migratoire en Afrique de l'ouest. C'est pourquoi les migrants sont
« Beaucoup plus intéressés par l'accès à
la citoyenneté de résidence ou sociale qui conditionne leur
réussite à travers le travail, ils s'encombrent moins de
questions liées à la citoyenneté juridique ou politique du
pays d'accueil parce qu'ils ont un projet de retour ». En fait,
c'est une migration qui se déroule dans un contexte de brassage ethno
linguistique. Ce qui relève l'identité de ces populations et
favorisent surtout leur intégration (FALL, 1993). La migration
circulaire intra africaine est une pratique ancienne très
spontanée des migrants sénégalais qui s'inscrit dans la
proximité géographique, culturelle et les opportunités
économiques. Elle se manifeste par une rotation entre le
Sénégal et les eldorados africains sans aucune
réglementation. Ainsi, pour Tandian (2005) « Sans aucune
institutionnalisation les migrants sénégalais revenaient dans
leur village d'origine pour permettre à d'autre parent de partir, mais
également apporter leur soutien à la communauté d'origine
par le biais des mouvements associatifs ». Car la migration constitue
une ressource économique et sociale dans les régions de
départ, une relation de dépendance apparaît entre ceux qui
restent et ceux qui partent : les migrations circulaires absorbent une partie
du surplus de main-d'oeuvre et répondent aux besoins des espaces locaux
(BOYER et Al, 2009). L'analyse de migrations circulaires révèle
la gestion du risque par les populations et notamment du risque alimentaire
pour faire face aux aléas climatiques et économiques (MOUNKAILA,
2002). Pour (BAROU, 2001) les difficultés liées au regroupement
familial en France ont contraint les immigrés sahéliens a
adopté une noria plus contemporaine susceptible de permettre la
reproduction du système migratoire. La stratégie consiste
à donner tous les atouts possibles, sur les plans administratif,
intellectuel et culturel, à ceux de leurs enfants qu'ils ont choisis
pour les remplacer dans leur fonction de pourvoyeur de devises au profit du
pays. Boyer (2005), souligne le rôle social déterminant de la
migration circulaire dans la communauté touarègue de
Bankilaré. Elle permet la prise de conscience des esclaves non seulement
de leur statut mais aussi d'adopter une attitude réflexive
« La migration circulaire n'est qu'un moyen momentané de
s'affranchir du groupe social et des principes communautaires qui le
régissent. »
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