1.2.5 Diagnostic de la
grossesse
Le diagnostic de la grossesse même très
précoce est généralement facile. La survenue d'une
grossesse a sur l'organisme maternel trois sortes de conséquences :
- l'ovulation et la menstruation sont supprimées. Le
cycle menstruel
est remplacé par le cycle gravidique ;
- la présence de l'oeuf entraîne des
modifications générales de l'organisme maternel ;
- le développement de l'oeuf entraîne des
modifications locales de l'utérus et des seins. (FLORI, 2006)
d. Les signes sympathiques de la grossesse
:
Ils sont : inconstants et variables, non
spécifiques : nausées, vomissements, hyper-sialorrhée,
tension mammaire, pollakiurie, des troubles du caractère
(émotivité, irritabilité), troubles du sommeil, vertiges,
malaises, une sensation de gonflement général. (AUBARD &
DECROISETTE, 2008)
e. Les signes cliniques
Les seins augmentés de volume, tendus, sensibles ; les
aréoles s'oedématient et se pigmentent ;
- les veines sous- cutanées dilatées forment le
réseau de Haller ;
- les tubercules de Montgomery augmentent de volume et
saillent.
- pigmentation générale (plus tardive) : taches
sur le front, le visage, ligne brune abdominale ;
- le gonflement général atteint les doigts, sur
lesquels bagues ou
alliance glissent plus difficilement ;
- des varices peuvent apparaître aux membres
inférieurs, surtout chez la multipare ; la vulve parfois se pigmente,
se gonfle.
- A la Palpation abdominale, on note l'augmentation de volume
de l'utérus perçue vers la 9eme-10eme SA, si la paroi est mince
et souple. En fait, le diagnostic est fait par l'examen pelvien
réalisé, vessie et rectum vides sur table
gynécologique.
- Examen au spéculum note que l'aspect du col est
violacé, avec une glaire coagulée. Il n'y a pas de glaire
cervicale filante dont l'observation doit faire douter du diagnostic de
grossesse. Les prélèvements à visée cytologique ou
infectieuse seront pratiqués à ce moment là si
nécessaire.
- Le toucher combiné au palper abdominal permet de
recueillir les signes les plus sûrs. La vessie étant vide,
l'abdomen bien dégagé et détendu, le toucher explore et
objective le ramollissement cervical qui est un élément mineur de
diagnostic, à cause de son inconstance, de sa difficulté
d'appréciation et de ses causes d'erreur. Le ramollissement
débute au pourtour de l'orifice, puis gagne le col tout entier. Ferme
comme le nez avant la grossesse, il deviendra mou comme la lèvre
(Tarnier).
- Les changements du corps de l'utérus portent sur
l'augmentation du volume qui est un signe cardinal, mais il ne peut
guère être affirmé au plus tôt avant un mois de
grossesse (6SA). La main abdominale perçoit le fond
utérin au dessus de la symphyse pubienne.
A trois mois, le fond utérin est à égale
distance de la symphyse et de l'ombilic ; il atteint l'ombilic à quatre
mois et demi.
L'utérus gravide change de forme. Avant la grossesse,
il est piriforme, aux angles arrondis, moins épais qu'il n'est large.
Gravide, il devient globuleux. Le doigt qui suit le cul de sac latéral
au lieu de s'enfoncer librement, butte contre le pourtour évasé
de l'utérus (signe de Noble).
La recherche des battements cardiaques foetaux :
elle se fait à l'aide d'un appareil à effet Doppler.
Elle est positive à partir de 10-11 SA.
f. Evaluation du terrain et des facteurs de risques
:
Cette évaluation capitale permettra d'apprécier
les risques, la pathologie et donc de prendre les mesures nécessaires.
Elle doit donc être faite au cours du premier trimestre.
Ainsi, le premier examen prénatal est une étape
essentielle pour le dépistage et pour l'organisation de la surveillance
en fonction des risques.
Leur étude est capitale chez la femme enceinte non
primigeste. Ils doivent être recherchés pour déceler une
cause qui peut être source de récidive pour la grossesse actuelle.
C'est ainsi que certains antécédents obstétricaux exposent
à des risques potentiels (BRANDIN, 2011).
- Avortement spontané d'âge gestationnel
inférieur à 12 SA expose aux récidives.
- Avortement spontané d'âge gestationnel
supérieur à 16 SA expose aux récidives, et à
l'accouchement prématuré.
- Avortements à répétition exposent aux
récidives (30%), au retard de croissance intra
utérin, et à l'accouchement prématuré.
- L'accouchement prématuré expose aux
récidives (risque doublé ou triplé).
- L'allo - immunisation Rhésus expose aux
récidives, et à la mort foetale in utero.
- La macrosomie expose au risque de récidives, et au
diabète gestationnel.
- Anomalies chromosomiques exposent aux récidives, et
à la trisomie 21.
- Le retard de croissance intra utérin expose au risque
de récidives.
Pour chaque grossesse, il faudra faire préciser le
nombre de grossesses antérieures ; le déroulement des grossesses
antérieures ;
La notion de l'accouchement prématuré et
grossesse prolongée ;
Le terme et mode d'accouchement des précédentes
grossesses, avec leurs éventuelles complications (HTA,
diabète...) ;
la durée de l'accouchement si cet accouchement s'est
produit par voie basse ; l'indication si l'accouchement a eu lieu par
césarienne ; l'état et le poids de l'enfant à la naissance
; les suites néonatales précoces ou tardives ; le mode
d'allaitement. (MANDELBROT, 2009)
Il faudra aussi recherche d'antécédents
gynécologiques :
- Caractères du cycle menstruel avant la grossesse
actuelle ;
- Date du dernier frottis vaginal et son résultat ;
- Notion de stérilité, de contraception ;
- Antécédents infectieux pelviens ;
- Pathologie tubaire connue ;
- Endométriose ;
- Malformation utérine.
L'étude du cycle permet de dire si le calcul classique
de l'âge gestationnel peut être précis ou s'il faut faire
des examens particuliers pour le déterminer. Les grossesses survenant
après une stérilité seront surveillées tout
particulièrement au cours du premier trimestre. Le renforcement de la
surveillance prénatale à cette période diminue le taux
d'avortements (BRANDIN ,2011).
Dans les antécédents personnels et
héréditaires, rechercher :
- HTA ;
- Malformations ;
- Diabète ;
- Anomalies génétiques ou chromosomiques
connues.
- Une étude de la pathologie médico-chirurgicale
est nécessaire afin de prendre les mesures préventives ou
thérapeutiques que demande l'état gravidique.
- l'âge de la gestante;
- la situation familiale (statut matrimonial);
- la profession exercée par la mère et les
conditions de travail
(nature, intensité et horaires de travail ; distance
parcourue et
moyen de transport utilisé pour s'y rendre) ;
- les habitudes alimentaires (tabac, alcool, drogues, ration
alimentaire) ;
- les conditions socio - économiques ;
- et les facteurs psychologiques.
Tous ces renseignements lui permettent de se faire une
idée très précise des conditions dans lesquelles se
déroulera la grossesse. Au terme d'un interrogatoire bien conduit, de
nombreux facteurs de risques peuvent être identifiés. (FLORI,
2006)
|