1-3- Revue de littérature
L'agriculture apparaît aujourd'hui comme le défi
majeur du 3ème millénaire, et pour laquelle les
gouvernements, les bailleurs de fonds, le secteur privé et la
société civile oeuvrent pour sa viabilité. Plusieurs
études se penchent encore sur cette question. Ainsi, afin de bien
développer notre sujet, nous essayerons de passer en revue les
résultats auxquels d'autres chercheurs sont parvenus et qui sont
pertinents pour notre étude.
1-3-1-Approche théorique
v Clarification de quelques concepts
> La notion de l'investissement public
Hirschman (1958) définit les investissements publics
comme « les biens et les services qui rendent possible l'activité
économique ». Cette définition, particulièrement
large, est reprise par Hansen (1965) qui d'après Veganzones (2000), est
le premier à proposer une classification précise. Il distingue :
les investissements en infrastructures sociales, dont la fonction est
d'entretenir et de développer le capital humain (comme
l'éducation, les services sociaux et de santé) et les
investissements en infrastructures économiques, dont la
caractéristique est de participer au processus productif. De
façon plus précise, l'investissement public est la Formation
Brute de Capital Fixe (FBCF) réalisée par les administrations
publiques. On en distingue quatre grands types:
· L'investissement dans des infrastructures, notamment
les transports et les réseaux de télécommunications;
· L'investissement dans le capital humain,
c'est-à-dire : l'éducation, la formation et la santé;
· L'investissement dans le progrès technique,
c'est-à-dire : la recherche et le développement;
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n L'investissement dans les usines et les équipements.
L'investissement public s'effectue à long terme et son
rendement parait généralement difficile à identifier.
Cette identification est encore plus ardue dans le cas de l'investissement en
capital humain.
> Notion de croissance de la production
agricole
L'agriculture est une activité économique
consistant à produire des denrées agricoles alimentaires et
certaines matières premières. Historiquement, elle est
considérée comme le premier secteur économique. Dans la
classification de l'activité économique en trois secteurs d'Alan
B. Fisher et Colin Clark, elle constitue avec la sylviculture et la
pêche, le secteur primaire (Lexique économie, 2008). En effet,
l'agriculture joue un rôle central dans la croissance économique
parce que la majorité des habitants des pays pauvres tirent leur
substance du sol. En un sens, l'agriculture ne constitue qu'un secteur
d'activité parmi de nombreux autres, mais c'est un secteur
spécifique. Tout d'abord, dans un pays au premier stade de son
développement, elle utilise beaucoup plus de main d'oeuvre que toutes
les autres branches. L'importance majeure de la terre en tant que facteur de
production fait d'elle sa spécificité.
v La notion de la croissance
économique
La croissance économique est l'augmentation soutenue
du PIB réel d'une année à l'autre. La croissance qui n'est
qu'un processus quantitatif, est une condition nécessaire pour le
développement et son maintien dans le long terme. Il est certain que la
croissance économique est un moyen au service d'une fin, qui ne peut en
lui-même constituer l'objectif ultime, le but final d'une
société dynamique. Elle n'est rien d'autre que le moyen de forger
les instruments grâce auxquels une nation envisage d'accéder
à une forme ou une autre de progrès ou d'évolution sociale
(CIES, 1973). En effet, la croissance économique qui ne reflète
que l'augmentation de la production ne saurait être confondue avec le
développement qui s'intéresse aux conséquences de
l'activité économique sur la vie des hommes. La croissance
n'implique pas forcément une amélioration du bien être.
Elle peut au contraire dégrader la
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qualité de vie d'une partie de la population,
appauvrir tout ou partie de l'humanité et enrichir certains. C'est donc
un moyen qui doit être accompagné d'autres mesures telles que la
formation, le changement de mentalité, la modification des rapports de
production, la confiance en soi, le respect des droits humains, la
sécurité etc.... pour pouvoir mener vers le développement
(CIES, 1973). La croissance peut être le produit d'une augmentation de la
population (accroissement de la main d'oeuvre, et donc potentiellement de la
production) ou du capital à court terme. Toutefois, sur le long terme,
l'augmentation de ces deux facteurs étant nécessairement
limitée, la croissance provient d'une augmentation de la
productivité c'est-à-dire d'un accroissement du rapport entre la
quantité produite d'un bien et les moyens mis en oeuvres pour l'obtenir
(Lexique économique ; 2008,10èm édition). Toutefois,
l'augmentation de la productivité elle même résulte du
progrès technologique, c'est-à-dire de l'apparition de moyens de
production plus productifs, ainsi que de l'invention de nouveaux biens et
services commercialisables. Le contenu de la croissance économique n'est
donc pas un simple accroissement des volumes produits, mais aussi et surtout
l'effet de l'innovation des biens et services plus sophistiqués,
variés, performants ou adaptés à des besoins nouveaux CIES
(1973).
v Les sources de la croissance selon la
théorie de la croissance exogène
Le modèle néoclassique Solow (1956)
fondé sur l'hypothèse de rendements décroissants du
capital suggérait que le taux de croissance de long terme d'une
économie était déterminé de façon
exogène par le rythme du progrès technique et de la dynamique
démographique. Dans cette perspective théorique, les politiques
budgétaires ne modifient le taux de croissance de l'économie
qu'au cours de sa transition vers l'équilibre de long terme. La
stimulation de l'activité par des politiques expansionnistes n'est alors
que temporaire, indépendante de l'équilibre à long terme
de l'économie. Les premiers modèles néoclassiques
ignoraient donc l'interaction non seulement entre la croissance
économique et les politiques publiques, mais aussi entre l'accumulation
du capital et le progrès technique Montoussé (2008).
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v Les sources de la croissance selon la
théorie de la croissance endogène
La théorie de la croissance endogène
réhabilite les variables autrefois considérées comme
exogènes dans le modèle de croissance. Elle rejette
l'hypothèse de décroissance de la productivité marginale
des facteurs de production et soutient celle de l'existence de rendements
croissants. Cités dans théories économiques par
Montoussé (2008), quatre facteurs principaux considérés
comme sources endogènes de la croissance sont identifiés : le
capital physique (la technologie) (Paul Romer, 1986), le capital humain (Robert
Lucas, 1988) et le capital public (Robert Barro ,1990).L'importance de
l'accumulation des connaissances dans le processus de croissance va être
mise en exergue par (Paul Romer, 1986). Il construit un modèle qui
repose sur les phénomènes d'externalités entre les firmes
et montre qu'en accumulant du capital chaque firme acquiert des connaissances
qui bénéficient aussi aux autres firmes : l'apprentissage par la
pratique et la diffusion du savoir éliminent la décroissance des
rendements parce qu'ils ont un effet externe positif. Il soutient
également que c'est en produisant qu'une économie accumule les
expériences et donc les connaissances. Plus la croissance est forte et
plus le savoir-faire est grand, ce qui favorise la croissance. Il mène
la même analyse en ce qui concerne l'accumulation de capital
technologique à travers l'innovation et la recherche
développement. Il conclut que la recherche développement et la
croissance se causent mutuellement. (Robert Lucas, 1988) met en exergue le
rôle du capital humain dans le processus de croissance. Dans la
perspective ouverte par Gary Becker(1964), Robert Lucas(1988) considère
qu'il faut traiter le travail comme du capital humain accumulable au même
titre que le capital fixe. Le capital humain est produit par l'éducation
à un taux endogène puisque le salarié « investit
» en fonction de son salaire (actuel/futur). L'élévation de
la qualification a un effet externe positif. Par ailleurs le capital humain n'a
pas des rendements décroissants parce que le niveau de connaissance d'un
individu est d'autant plus efficace que celui des autres (avec lesquels il
communique) est plus élevé. La productivité individuelle
est fonction de l'efficacité de l'équipe dans laquelle il
travaille. La connaissance est partagée et chaque connaissance nouvelle
entraîne l'apparition de connaissances supplémentaires. Le rythme
de croissance d'une économie dépend donc forcément de la
part des ressources qu'elle consacre au système de formation et aux
dépenses d'éducation. Enfin pour le capital public, ce sont les
travaux de Barro (1990) qui vont
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secteur agricole sur ûa croissance économique au
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permettre de démontrer leur importance dans la
croissance économique. La contribution du secteur public à la
croissance économique s'effectue par le canal des dépenses
publiques en capital (éducation, recherche-développement,
infrastructures de transport et communication). Il explique l'effet cumulatif
des dépenses d'infrastructures par le fait qu'elles assurent
l'augmentation de la croissance qui, induit un accroissement des recettes
publiques et donc des dépenses publiques, source de croissance. Les
infrastructures publiques constituent pour cet économiste, un facteur de
croissance qui engendre des rendements d'échelle croissants à
long terme en raison des économies internes qu'elles permettent pour les
producteurs privés. L'existence de rendements croissants du capital est
bien expliquée en ce qui concerne les investissements en
infrastructures. Les infrastructures appellent d'abord des politiques
d'équipement et de travaux publics susceptibles, en période de
contraction de l'activité ou de sous-production par rapport au potentiel
de l'économie, d'avoir un impact keynésien en créant des
emplois et en exerçant un effet contra-cyclique positif. Elles
réduisent les coûts de transaction et facilitent les
échanges commerciaux entre l'extérieur et l'intérieur des
frontières. Elles permettent aux acteurs économiques de
répondre à de nouvelles demandes, dans de nouveaux lieux. Elles
abaissent le coût des intrants nécessaires à la production
de presque tous les biens et services. Elles rendent profitables des
activités non rentables sans elles, et plus profitables encore les
activités déjà existantes. Les théoriciens de la
croissance endogène préconisent d'ailleurs que ces
dépenses soient maintenues même en situation de conjoncture
difficile.
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