3.2. DISCUSSION
? Survie
Les valeurs obtenues sont proches de celles de Yacouba Bamba
et al. (2003) ce qui confirmerait la bonne qualité des aliments
testés. Le taux de survie de 90 % étant
généralement admis en élevage, et ceux obtenus se situant
au-dessus, on peut considérer que ces résultats se situent dans
la norme admise.
? Caractéristiques de la croissance
Les TCS enregistrés ici sont satisfaisant puisqu'ils
appartiennent à la plage des données rapportées par
Jauncey (1982) (taux de croissance spécifique supérieur à
3 %/j).
Les croissances enregistrées pour le régime R1
(tourteau de soja, tourteau de coton, farine de maïs, son de blé,
farine d'os, huile végétale) et le témoin R0 (farine de
poisson, tourteau de coton, farine de maïs, sonde blé, son de riz,
cmv) sont similaires. La différence de performances constatée
entre les régimes (R1 et R0) et le régime R2 (tourteau de soja,
tourteau de coton, farine de maïs, son de riz, farine d'os, huile
végétale) résulterait du meilleur degré de
convertibilité des ingrédients incorporés dans ces
aliments. En d'autres termes, les aliments R1 et R0 seraient plus digestes et
facilement assimilables par les poissons. Köprücü &
Özdemir (2005) indiquent que la digestibilité d'un aliment
dépend de la nature des ingrédients utilisés. Ils
mentionnent que des ingrédients peuvent paraître d'excellentes
sources de nutriments, mais de faibles valeurs nutritives, à cause de la
variabilité de leurs coefficients de digestibilité, d'absorption
et de la disponibilité des nutriments (acides aminés,
minéraux). Melard (1999) rapporte que les coefficients de
digestibilité protéique de soja et du maïs sont
respectivement de 96% et 85%, contre 87% pour la farine de poisson. En
outre,
selon Ouattara (2004), le son de blé procure une
meilleure croissance aux poissons que ceux de riz. Ce qui indiquerait que,
l'écart de croissance observé pourrait être lié
à la nature des ingrédients utilisés comme l'ont
souligné Burel et al. (2000) et Köprücü &
Özdemir (2005).
Ces résultats corroborent aux démonstrations de
Deyab et Elsaidy (2002) selon lesquelles chez les juveniles d'O. niloticus
d'un poids moyen initial de 1,93 g, le tourteau de soja enrichi par la
L-lysine à un taux de 0,5 %, peut remplacer totalement la farine de
poisson dans un régime de 30 % de protéines, sans affecter les
performances de croissance ; Furuya et al. (2004) ont montré que la
substitution totale de la farine de poisson par le tourteau de soja est
possible dans un régime alimentaire destiné pour les alevins
d'O. niloticus enrichi par la méthionine, la lysine, la
thréonine et le phosphate de calcium.
Les croissances moyennes journalières
enregistrées dans cette étude sont moins élevées
que celles obtenues par Yacouba Bamba et al. (2003) avec un aliment
tirant 25% de protéines brutes, formulé à base des
mêmes ingrédients. Cet écart de croissance serait la
résultante de plusieurs facteurs :
? La température du milieu d'élevage ;
? Les infrastructures d'élevage qui dans ce cas
étaient des bacs bétonnés tandis que celles de Yacouba
Bamba et al. (2003) était des étangs.
? La durée d'élevage ; 120 contre 50 jours.
? La qualité bromatologique des ingrédients ;
? La densité de mise en charge dans le cas actuel
était de 28 alevins/m2 contre 10 alevins/m2 pour
Yacouba Bamba et al. (2003)
Concernant l'IC, il se rapproche des résultats obtenus
par Yacouba Bamba et al. (2003).
La différence significative observée entre le
coefficient d'efficacité protéique des régimes R1 et R0
par rapport au régime R2 fait penser que les protéines brutes du
régime R2 sont moins valorisées que celles des régimes R1
et R0, qui renferment tous 35%. Le faible taux du CEP de R2 pourrait être
attribué à la faible digestibilité de certains de ses
nutriments due à la teneur élevée en cellulose à
l'instar du son de riz comme l'on signalé Rivière (1978) et Arzel
et al. (1999), pourtant présent dans le régime R0.
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