IV-4 Application des margines dans la fabrication du
compost
Le compost s'obtient principalement par la dégradation
aérobie de la matière organique présente dans les
déchets solides (animaux et urbains). Une autre alternative possible
pour l'obtention du compost peut consister en un mélange des
déchets agricoles, forestiers et urbains avec les margines (Abid et
Sayadi, 2006). Le but de ce processus serait de favoriser la croissance des
microorganismes étant donné leurs teneurs élevées
en substances facilement fermentescibles (Berndt et al., 1996). En effet, le
compost produit à partir des margines est totalement exempt de
microorganismes pathogènes et plus riche en
Synthèse Bibliographique
phosphore et en potassium (Abid et Sayadi, 2006) que le
compost obtenu à partir des résidus solides urbains.
IV-5 Utilisation des margines comme source naturelle
d'antioxydants
L'expérience dans ce domaine est récente, il
s'agit en particulier de la récupération des composants
aromatiques et phénoliques et des solutions de glucides. Il est bien
connu que les margines renferment un certain nombre d'antioxydants
phénoliques naturels et en particulier les ortho-diphénols. Parmi
ces produits naturels figurent l'acide caféique et plus
particulièrement l'hydroxytyrosol (Allouche et al., 2004 a).
Ces molécules antioxydantes interviennent dans la protection des corps
gras insaturés contre l'auto-oxydation qui est responsable des
phénomènes de rancissement (Fki et al., 2005). Les
antioxydants ont donc un rôle conservateur en limitant
l'altération des produits alimentaires. L'intérêt de ces
antioxydants naturels est double : en plus de bénéficier du
« label naturel » très apprécié par les
consommateurs, ils constituent une alternative appropriée pour les
additifs artificiels impliquant parfois des risques de
cancérogenèse (Castera-Rossignol & Bosque ,1994).
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Synthèse Bibliographique
Les Polyphénols
I- Introduction
Les plantes et en particulier les fruits et légumes
contiennent des phytomicronutriments à côté des
macronutriments, minéraux et vitamines. Ces phytomicronutriments ont
été considérés en tant que métabolites
secondaires des plantes que l'ont pensait qu'ils n'étaient que des
déchets du métabolisme des plantes. Actuellement, on s'est rendu
compte que ces micronutriments ne sont pas si secondaires mais contribuent
à protéger la plante contre les pathogènes, les
champignons de la pourriture, le rayonnement ultraviolet, etc. Ces
composés sont propres à une espèce ou à un groupe
d'espèces et participent à l'identité chimique de la
plante. Ils sont désignés par le terme « Polyphénols
» (Bravo, 1980).
La famille des « polyphénols » englobe une
large gamme de substances organiques renfermant dans leurs structures un ou
plusieurs cycles aromatiques contenant un ou plusieurs groupements hydroxyles.
Dans le cas général, le terme « polyphénols »
désigne des enchaînements de composés phénoliques
simples très hétérogènes aussi bien par la
composition de leurs molécules que par leurs modes de
polymérisation. Néanmoins, les monomères
phénoliques simples comportant plusieurs groupements hydroxyles sont
désignés aussi sous cette dénomination.
La famille des polyphénols contient plus de 8000
structures phénoliques couramment connus (Hammerstone et al.,
2000). Ces composés sont probablement les produits naturels les plus
répandus dans la nature et de ce fait, sont des éléments
faisant partie de l'alimentation animale. A titre d'exemple, l'homme consomme
en moyenne jusqu'à 10 g de polyphénols par jour (Day et
al., 2000). Les transformations oxydatives par voie chimique ou
enzymatique des composés phénoliques entraînent un
brunissement des tissus végétaux, ce qui pose des
problèmes technologiques dans les industries alimentaires.
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