Sur le plan
managérial
Les maux qui ont toujours rongé la
République Démocratique du Congo en général et les
détenteurs du pouvoir en particulier, ne peuvent pas faire exception
dans la chefferie de Bukumu. Parmi les maux qui causent les sous
développement et la régression dans la chefferie de Bukumu,
quelques échantillons peuvent être cités en titre
d'exemple:
- Mauvais chef, la non-rémunération des
agents, mauvaise volonté, détournement, corruption...
- Absence de planification des ressources
- La distance observé entre administration et les
citoyens car le chef coutumier est accusé d'usurpateur de
pouvoir.
- L'absence de la politique d'emploi qui n'a pas atteint
le niveau visé par rapport à l'augmentation du
chômeur.
- Sur fonctionnalisation: ici on fait tout au nom du
pouvoir sans être contraint.
- Tribalisme: seule la famille royale a plein droit
à la gestion de potentialité de la chefferie. pas de distinction
entre bien personnel et bien de l'état.
- Incitation à la haine, le conflit étant un
facteur intégrateur de la société, certain coutumier dans
le Bukumu en profite pour inciter certain couche de la population à la
haine.
Pour clore, quelque soit la
forme de l'Etat proposée par la constitution (fédéralisme,
unitarisme ou régionalisme), la démocratie a besoin d'une large
participation citoyenne à l'activité politique à la base.
La décentralisation vient en réponse à cette
préoccupation.
Au regard des enjeux et faiblesses de la
chefferie de Bukumu, d'aucun ne peut s'interroger sur son sous
développement dans l'optique d'atteinte des objectif assignés par
la décentralisation. De ceux qui précèdent admettons que
la chefferie de Bukumu de part sa fonctionnalité, nécessite une
observation de la part du gouvernement central et provincial.
Ses capacités telles que données
par PYE et VERBA associés aux capacités d'ALMOND et POWELL
à savoir la capacité d'innovation, capacité de
mobilisation et celle de survie nécessitent une analyse en terme des
perspectives.
L'innovation concerne la
population et les autorités administratives mais surtout si ces
dernières ne saisissent pas les opportunités en faveur de la
population, aucune initiative d'innovation ou d'amélioration de service
ne peut aboutir.
Les politiques de décentralisations politico
administratives des ETD sont très complexes de telle manière que
les autorités de la chefferie ont difficile à s'y adapter
étant donné que cette nouvelle décentralisation accorde le
pouvoir à la population au détriment des autorités
coutumières dont elle (décentralisation) empiète les
pouvoirs. Les autorités coutumières de Bukumu qui, jadis
étaient en guerres discriminatoires contre certaines couches de leurs
populations et présentement en lutte contre et entre eux-mêmes,
mais aussi quelques fois victimes de menaces des puissances et forces externes
de leur pouvoir, ne font que reculer avec le programmes de développement
de la chefferie et certains préfèrent mettre en vielleuse ces
programmes économiques par méfiance ou impuissance suite au
crédit négatif que leur réserve les administrées.
On peut toute fois conclure que l'aptitude d'innover, le souci de
révolutionner les aspirations de citoyens aux politiques nationales est
nulle dans le chef des autorités de la chefferie. Ces dernières
ne mènent qu'une administration de substance, de maintien structurel et
fonctionnel par la récolte sans contre partie des fruits des taxes et
d'autres droits.
Pour que l'innovation soit effective, il faudrait
à priori, restaurer une communication vulgarisatrice des programmes
étatiques entre gouvernants-gouvernants et entre
gouvernants-gouvernés; réagir positivement aux attentes des
populations par les mécanismes appropriés (capacité
responsive), réguler et réglementer la vie quotidienne de la
population en imposant préalablement des attitudes et des comportements
favorables et pouvant garantir la stabilité des personnes, de leurs
activités et de leurs biens.
La population de Bukumu est active et est
susceptible de générer des ressources si la
sécurité et d'autres opportunités de développement
lui sont offertes. La capacité d'innovation pèse fort chez les
autorités parfois incompétentes que chez la population qui
n'attend qu'une force impulsive pour démarrer toute initiative du
développement.
La capacité de
mobilisation suppose l'extraction, capture des ressources nécessaires
pour une meilleure réalisation de l'entreprise collective. La
mobilisation peut porter sur les ressources humaines par la conversion des
aspirations confuses des masses en programmes et politiques, la diffusion du
projet collectif; elle peut porter sur les ressources économiques par la
collection et l'extraction des ressources matérielles et/ou
financières indispensables pour l'entreprise commune, avec des
mécanismes de coordination et de contrôle des activités et
des comportement des citoyens mais surtout avec ou sans dosage de contrainte ou
coercition pour le maintien et l'établissement d'un certain ordre
public.
Dans le contexte de notre étude, la
mobilisation des ressources financières nous intéresse moins
compte tenu d'insuffisance des ressources financières qui sont
liées intrinsèquement, mais aussi, par conséquent, par ce
que la mobilisation réussie des ressources économico
financières implique préalablement la mobilisation des hommes
dans le Bukumu qui sont pauvres.
La chefferie de Bukumu bénéficie des
garanties constitutionnelles et légales lui reconnaissant des ressources
financières pouvant lui permettre de jouir d'une autonomie
financière, mais en plus, il lui incombe de disposer à priori des
capacités (potentialités) et des aptitudes (habiletés)
susceptibles de faire aboutir cette entreprise d'autogestion pour le
développent.
La chefferie doit assurer sa survie par les
mécanismes de maintien structurel lui permettant de préparer ses
élites successeurs capables de réaliser des changements
ordonnés. Ce qui n'est pas le cas dans la chefferie où
l'éducation et les organisations locales ne sont pas
imprégnées des buts du pouvoir traditionnel à leur
égard, mais aussi, ce dernier impuissant qu'il ne sait pas pouvoir se
refléter dans les aspirations des ses administrés.
Les autorités coutumières
considèrent l'enseignement comme un facteur pouvant dégrader et
aliéner les principes de base de la coutume et par conséquent la
plus part des fils n'ont pas eu la chance dans le premier temps de poursuivre
les études secondaires
La population demeure perplexe face à la
passivité et à l'impuissance des autorités locales, eux
aussi perverties par les conflits et les genres.
La seule ambition de la modernisation politique,
consiste à écarter graduellement les pouvoirs traditionnels comme
base de l'Etat et à promouvoir l'instauration d'une instance
étatique où les intérêts de l'ensemble de la
société se trouvent mobilisés et
représentés
Nous avons affirmé plus haut que la
capacité de survie est renforcée par la capacité de
redistribution, autrement dit par des politiques publiques de redistribution et
protection sociale. Ces dernières visent à corriger les effets
pervers du marché en réduisant les inégalités entre
les citoyens et l'injustice sociale ainsi qu'en préservant les citoyens
contre divers risques sociaux.
A travers les budgets et les finances, les
redistributions de ressources s'observent) travers les réalisations
ayant d'impact positif à la condition de vie des citoyens.
Malheureusement, il a été constaté que les
autorités de la chefferie n'ont pas réalisées
d'investissements significatifs pouvant influencer la vie de citoyens, les
autorités de la chefferie demeurent impuissantes et prédatrices
vis-à-vis des mécanismes de promotion de l'autonomie
fiscale.
Les finances de la chefferie se heurtent
à l'égoïsme des chefs traditionnels qui considèrent
leurs pouvoirs comme un droit naturel et inaliénable. Ils
préfèrent restés dans un régime conservateur et
centralisateur où les individus ne participent pas à la gestion
de l'Etat.
On peut affirmer que la capacité de
survie, autrement dit, la diffusion des attitudes favorables à
l'autonomie financière de la chefferie de Bukumu est compromise par la
perplexité de l'autorité coutumière et l'ignorance de la
population de leurs droits et obligations face au processus de modernisation
politique actuelle en RDC.
Enfin nous pouvons conclure que les
séquelles psychosociologiques et la persistance des conflits et des
guerres accentuent l'insécurité, mais aussi la megestion
administrative au niveau local et national sont les facteurs qui aggravent la
pauvreté des ETD en l'occurrence la chefferie de Bukumu et par
conséquent les capacités économico financières de
la chefferie se retrouvent affaiblies.
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