1.2- Environnement humain et socioculturel
Selon les résultats définitifs du
quatrième recensement général de la population et de
l'habitat (2010), la population de la région est passée de 650
393 habitants en 1981 à 1 375 165 habitants en 2010 avec un taux de
croissance annuel moyen de 2.58%. La densité est passée de
38hbts/km2 en 1981 à 81hbts/km2 en 2010. Cette
population est en majorité féminine (696 974 femmes) contre une
population masculine de 678 191 hommes. La Préfecture de l'Ogou est la
plus peuplée de la région des plateaux après celle de Haho
(247 817hbts). Ogou a une population féminine de 115 744 femmes et une
population masculine de 110 564
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hommes soit un total de 226 308 habitants. Selon le milieu de
résidence, la population de l'Ogou est essentiellement rurale avec 157
047hbts soit 69,39% contre une population urbaine (Atakpamé) de 69
261hbts soit 30,61%.
1.2.1- La population et la culture
Les groupes ethniques prédominant de la
Préfecture sont les Ifè, les Houdou, les Akposso et les Fon. Les
ethnies allogènes sont principalement les Kabyè, les Nawda, les
Lamba, les Tem et les Yorouba. On les retrouve pratiquement dans tous les
villages.
Les structures traditionnelles portent sur la Chefferie, les
rites, les us et coutumes. On note que la chefferie fortement
hiérarchisée occupe une place clé dans la
société. Garante des us et des coutumes, la chefferie veille au
respect des droits et devoirs de chaque composante de la communauté.
Le mariage coutumier existe dans la Préfecture et
chaque communauté a sa manière de le célébrer.
La principale fête de la Préfecture est
Odontsu ou fête des ignames célébrée dans
le mois d'août de chaque année.
Sur le plan religieux, le christianisme est la religion
prédominante suivie de l'animisme et de l'islam.
1.2.2. L'organisation économique
L'agriculture est l'activité principale de la
préfecture de l'Ogou et occupe 80% de la population. Le système
de culture est basé essentiellement sur des associations de cultures
dont les principales sont le coton, le maïs, le niébé,
l'igname l'arachide et l'ananas. La culture des fruitiers, du caféier et
du cacaoyer est plutôt prépondérante dans les plateaux
ouest où les cultures de rente occupent les 2/3 de la superficie des
terres cultivées. C'est une agriculture traditionnelle utilisant des
outils rudimentaires tels que la houe, la daba, le
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coupe-coupe. L'élevage des ovins, des caprins et de la
volaille est pratiqué dans la préfecture.
1.2.3. Histoire et champ du développement : acteurs
politiques et programmes
Les Ifê de Modjigbéri (un sous-quartier Tchetti),
un des rameaux du groupe Ifê de Tchetti furent les premiers occupants du
site d'Agbonou. Leur installation à Agbonou remonte probablement au
XVIIIème siècle et marque le temps des grands assauts
subis par les Ifê de la part des Dahoméens. «
Agbonou» signifie littéralement « le portail
». Le nom incarne à lui seul toute l'histoire du village.
Selon la légende, il y avait un fétiche du nom de «
éri ogou dougbé » c'est-à-dire «
qui voit le danger et crie » à l'entrée de la ville
d'Atakpamé. Ce fétiche était chargé d'alerter les
guerriers résidant dans la forêt d'une éventuelle
arrivée d'ennemis. Ce fétiche était gardé par un
certain ATSA, fondateur du village, qui habitait les lieux avec sa famille et
adeptes du fétiche. Son fils ATSA AFFO céda plus tard le terrain
de la gare ferroviaire aux colons allemands pour leurs installations. Par la
suite, voulant être protégé par le fétiche et
cherchant une certaine sécurité, les familles AHANOU, SOSSAVI,
DOKU ont fini par rejoindre les premiers occupants du village en occupant
respectivement les localités connues aujourd'hui sous le nom
d'Agbonou-CEET, Agbonou-Kpotamé et Agbonou-Campement. On peut ajouter
à ce facteur spirtuel, un autre facteur pas des moindres ; il s'agit de
l'aspect physique du village qui s'étend sur une plaine propice à
l'agriculture contrairement à la ville d'Atakpamé qui a un relief
montagneux ce qui engendre une érosion intensive impropre à
l'agriculture. Sur le plan social et organisationnel, toutes ces
premières familles vivaient en harmonie et avaient chacune un doyen de
famille. Ces doyens élisent un chef responsable unique choisi par
rapport à ses compétences morales et
spirituelles18.
18 Fagbedji K.G., 2009, Agbonou : Dynamique d'un quartier
périphérique d'Atakpamé.
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Aujourd'hui, la Préfecture de l'Ogou est
constituée de huit Cantons à savoir : les cantons de Houdou, de
Gnagna, de Djama, de Katoré, de N'tivou, de Datcha, de Gléi et
d'Akparé qui comporte le quartier d'Agonou19. Ces cantons
sont dirigés par des Chefs Cantons. Tous les ministères y sont
représentés. La préfecture est pourvue en structures
préfectorales et locales de coordination des actions de
développement. Ce sont les comités préfectoraux, les
Comités de Développement à la Base (CDB). Ces
comités sont appuyés par des services techniques
déconcentrés de l'Etat (les Directions Régionales du
Développement à la Base, de l'Agriculture, de l'Action Sociale
etc.) et des acteurs non étatiques (les ONG, les associations, les
institutions bancaires etc.).
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