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Vieillissement et longévité en milieu urbain dans le district d'Abidjan. Cas des personnes àągées d'obédience musulmane à  partir de leurs pratiques

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par Daouda DOUKOURE
Université Félix Houphouët Boigny Abidjan - Doctoat de sociologie 2013
  

Disponible en mode multipage

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Université F.H.B de Cocody/Abidjan

.

UFR des Sciences de l'Homme et de la Société (UFR SHS)

Institut d'Ethno-Sociologie (IES)

THESE UNIQUE DE DOCTORAT DE SOCIOLOGIE

Option : Socio-anthropologie du vieillissement et santé

Présentée par DOUKOURE Daouda.A .

VIEILLISSEMENT ET LONGEVITE EN MILIEU URBAIN DANS LE DISTRICT D'ABIDJAN : CAS DES PERSONNES ÂGEES D'OBEDIENCE MUSULMANE A PARTIR DE LEURS PRATIQUES

PERSONNES AGEES D'OBEDIENCE MUSULMANE A PARTIR DE LEURS PRATIQUES.

ANNEE UNIVERSITAIRE : 2012-2013

Soutenue, le 22/03/ 2013

Composition du Jury

M. PAUL N'DA : Président

Prof. Titulaire - Ecole Normale supérieure - Abidjan

M. DEDY SERI FAUSTIN : Directeur de thèse

Maître de Recherches - UFR-SHS- I.E.S- Université F.H.B de Cocody

M.ALAINCISSOKO : Membre

Prof. Titulaire - UFR- Criminologie- Université F.H.B de Cocody

M. BAHA BI YOUZAN : Membre

Prof. Titulaire - UFR-SHS- I.E.S- Université F.H.B de Cocody

M. IBO GUEHI JONAS : Membre

Maître de Recherches - UFR-S.G.E- Université D'Abobo-Adjamé

M. ROCH YAO GNABELY : Membre

Prof. Titulaire - UFR-SHS- I.E.S- Université F.H.B de Cocody

SOMMAIRE

SIGLES ET ABREVIATIONS 4

LISTE DES TABLEAUX 5

LISTE DES ANNEXES 7

REMERCIEMENTS.......... 9

AVANT-PROPOS....................................................................................12

INTRODUCTION....................................................................................14

I.PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS THEORIQUES ET

METHODOLOGIQUES 16

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE 17

CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE 93

II. DEUXIEME PARTIE : LES FACTEURS DE LONGEVITE LIES A LA PRATIQUE ISLAMIQUE 145

CHAPITRE I : IDEOLOGIE ISLAMIQUE 146

CHAPITRE II : REPRESENTATION SOCIALE DE LA VIEILLESSE 187

CHAPITRE III : LES MECANISMES DE CONSTRUCTION DU

VIEILLISSEMENT 204

CHAPITRE IV : STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LE

VIEILLISSEMENT PRECOCE 253

CONCLUSION 278

BIBLIOGAPHIE 283

ANNEXE

TABLES DES MATIERES

SIGLES ET ABREVIATIONS

CAPSY : Cabinet de Psychologie et de Psychothérapie

PSYDEV : et de Développement

C.E.S : Conseil Economique et Social

C.G.R.A.E : Caisse Générale des Retraités et des Agents de l'Etat

CNI : Conseil National Islamique

CNPS : Caisse Nationale de Prévoyance Sociale

COSIM : Conseil Supérieur des Imams

ENS : Ecole Normale Supérieure

FHB : Félix Houphouët-Boigny

FMI : Fonds Monétaire International

FPM : Fonds de prévoyance militaire

FPPN : Fonds de prévoyance de la police nationale

HTA : Hypertension Artérielle

IES : Institut d'Ethno-Sociologie

INED : Institut national d'Etude et de Développement

INS : Institut National de la Statistique

INSERM : Institut National de santé et de recherche médicale

INSP : Institut National de la Santé Publique

IUG : Institut Universitaire de Gérontologie

ONG : Organisation Non Gouvernementale

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

S.E.G : Science Environnementale et de Gestion

SICOGI : Société Ivoirienne de Construction et de Gestion Immobilière

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

RTI : Radio Télévision Ivoirienne

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

Tableau I : Démographie religieuse

Graphique II : Espérance de vie à la naissance pour les hommes

Tableau II : Espérance de vie à la naissance pour les hommes

Graphique III: Espérance de vie à la naissance pour les femmes

Tableau III : Espérance de vie à la naissance pour les femmes

Graphique IV: Espérance de vie à la naissance au niveau national

Tableau IV : Espérance de vie à la naissance au niveau national

Tableau V : Répartition de la population de 60 ans ou plus par sexe

Tableau VI : Répartition et rapport de masculinité selon la religion

Tableau VII : Répartition des enquêtés selon le sens de la vieillesse

Tableau VIII: Répartition des enquêtés selon la qualité de la vieillesse

Tableau IX : Répartition des enquêtés selon l'âge

Tableau X : Répartition des enquêtés selon la profession

Tableau XI : Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction

Tableau XII : Répartition des enquêtés selon l'impact des pratiques islamiques

Tableau XIII : Répartition des enquêtés selon les 5 piliers de l'islam

Tableau XIV: Répartition des enquêtés selon l'impact de la prière sur la

longévité

Tableau XV : Répartition des enquêtés selon l'impact du jeûne sur l'espérance

de vie

Tableau XVI: Répartition des enquêtés selon l'impact de l'argent sur les

pratiques spirituelles

Tableau XVII: Répartition des enquêtés selon l'impact de

la prière sur l'espérance de vie

Tableau XVIII : Répartition des enquêtés selon le sexe et la situation

matrimoniale

Tableau XIX: Répartition des enquêtés selon l'impact des exercices

physiques

Tableau XX : Proportion en pourcentage de la population âgée de 60 ans

et plus du District d'Abidjan avec les 3 Sous préfectures

par religion

Tableau XXI :Répartition des enquêtés selon le nombre de progéniture

LISTE DES ANNEXES

Annexe I: Guide d'entretien utilisé avec un Médecin Généraliste

Annexe II : Guide d'entretien utilisé avec les Imams

Annexe III: Guide d'entretien utilisé avec un Psychologue

Annexe IV : Guide d'entretien utilisé avec un diététicien

Annexe V : Histoire de vie adressée aux personnes âgées de 60 ans et plus

Des confessions musulmanes

Annexe VI : Questionnaire adressé aux personnes âgées musulmanes

Annexe VII : Quelques éléments idéologiques

Annexe VIII : Extraits de documents statistiques de l'INS

Je dédie ce travail à :

- Dieu le Tout-Puissant miséricordieux ; ma mère DIOMANDE M., mon Père TIEMOKO DOUKOURE et à toutes mes connaissances qui m'ont soutenu dans cette étape cruciale et difficile de la vie.

REMERCIEMENTS

Cette étude a pu voir le jour grâce à l'apport et à l'expertise de plusieurs personnes physiques et morales.

Les différentes expertises nous ont permis d'atteindre l'objectivité scientifique de cette étude. Nous distinguons au premier chef, le Prof. DEDY Seri, Directeur de thèse, qui a suivi avec rigueur et minutie cette thèse, ses critiques constructives, ses orientations, ses engagements, nous ont été utiles. Ce qui à valu, d'ailleurs le couronnement et le succès de cette étude. Que Dieu vous soit reconnaissant pour tout ce que vous faites pour la recherche. Que le tout-puissant miséricordieux vous bénisse et que sa grâce soit sur vous et votre famille.

Nous sommes également reconnaissant envers Prof. BAHA BI, Doyen de l'UFR -SHS, qui a guidé notre premier pas dans la recherche à travers le mini-mémoire de licence 2003-2004. Sa rigueur, ses conseils nous ont permis un tant soit peu de surmonter certaines difficultés de la recherche. Merci prof. Pour tout ce que vous faites pour nous. Que Dieu vous garde encore longtemps.

Prof. Paul N'DA, Président du jury de cette thèse, vous n'êtes pas épargné par cette série de reconnaissances et de remerciements. Vos instructions détaillées de bout en bout de notre recherche, nous ont permis de construire ce travail de recherche. Que Dieu vous bénisse et vous accorde encore beaucoup de temps à vivre dans la quiétude.

Prof. Alain SISSOKO, cher maître, nous ne pouvons que vous dire infiniment merci. Merci, d'avoir accepter de relire cette thèse lorsqu'elle était perdue. Merci, une fois de plus, car vous avez utilisé toute la rigueur qu'il a fallu pour donner un contenu scientifique à cette étude. Que Dieu vous bénisse et vous accorde longue vie.

Prof. IBO GUEHI Jonas, merci cher Maître pour votre esprit de partage et de disponibilité, mais aussi de compréhension pour avoir accepté de ré instruire cette thèse, qui du fait de la crise post électorale avait disparu dans la nature.

Vous avez apporté des critiques et observations constructives qui nous ont permis de construire ce travail de recherche.

Prof. Roch Yao GNABELI, merci cher maître pour vos instructions détaillées de bout en bout de l'étude qui nous ont aidé à son élaboration.

Grand merci à vous honorables maitres, icônes des sciences sociales dans l'espace francophone, nous vous traduisons notre profonde gratitude pour toute cette formation donnée à notre nouvelle génération.

Dr OGNI KANGA BENOIT, Maître-assistant à l'IES, pour son soutien moral et ses conseils.

Dr TOH ALAIN, Enseignant-chercheur à l'IES, pour ses orientations théoriques et méthodologiques.

Dr DAYORO ARNAUD KEVIN, Maître-assistant à l'I.E.S, pour ses orientations théoriques et méthodologiques.

Dr MAMBO LEOCADIE, Psychologue à l'E.N.S et Secrétaire du Centre de Gérontologie et de Gériatrie ; pour ces encouragements, sa disponibilité et ses orientations dès l'entame de ce travail de recherche jusqu'à son aboutissement.

Dr MAHMOUD HAMDI ZAQZOUQ, Ministre des Waqfs et Président du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques de la République Arabe d'Egypte.

La structure administrative et spirituelle des mosquées de Port-Bouët, Marcory, Koumassi, Treichville, Plateau, Adjamé, Abobo, Anyama, Bingerville, Cocody, Yopougon, Attécoubé, Songon-Agban.

Nous remercions également l'administration de l'INSP et son personnel qui ont permis la réalisation de ce travail de recherche.

Sans oublier l'ONG CAPSY- PSYDEV dont le soutien a permis de mener à bien la réalisation de cette étude.

Nous remercions :

- le COSIM et le CNI ;

- les différentes Mairies du District d'Abidjan ;

- Mademoiselle Sanfo Asseta attachée de Direction de la Mairie de

Treichville.

- Mademoiselle Ouattara Salimata secrétaire de direction à l'INSP d'Adjamé.

Nous exprimons nos remerciements également à l'égard de tous les fidèles c'est-à-dire les personnes âgées d'obédience musulmane ; tous nos parents et amis de la grande famille de l'Institut d'Ethno-Sociologie et d'ailleurs qui ont soutenu la réalisation de cette recherche. Ensemble que Dieu vous bénisse ! Et ouvre à tout un chacun la voie du succès et la réussite dans toutes les entreprises qui seront entreprises. MERCI à toutes et à tous.

AVANT-PROPOS

L'un des indicateurs essentiels du développement humain durable en ce début du 21éme siècle est « vivre longtemps et en bonne santé ». Dans ce contexte la santé reste une priorité à toutes les entreprises humaines (éducation, économie, droit, démocratie, loisir, communication, religion, morale, etc.).

Alors, au coeur du vieillissement et la longévité se trouve la santé qui est un état de bien être sociale, psychologique et physique. En effet, cette étude sur : « vieillissement, longévité en milieu urbain dans le District d'Abidjan : le cas des personnes âgées d'obédience musulmane à partir de leurs pratiques », s'inscrit dans cette dynamique.

Le travail de recherche en sciences sociales est une oeuvre qui nécessite de l'étudiant, la connaissance des réalités du terrain ; et le vaste champ de paradigmes et théories dans lequel s'insère la recherche. Cela est d'autant plus important qu'il crée un cadre propice à l'épanouissement intellectuel de celui-ci.

Aussi, voudrions-nous préciser, que ces cadres théoriques et méthodologiques n'étant pas figés, ils peuvent être améliorés. Car le choix et la pertinence des critères retenus pour le sociologue pour analyser les phénomènes sociaux varient au fil du temps (J-P, Poulain, 2002). Les mutations concernent aussi bien les normes, les attitudes et les pratiques. Cette double dynamique de changement se vérifie particulièrement lorsqu'il s'agit d'appréhender le champ du vieillissement et de la longévité. Par ailleurs, conscient que toute recherche scientifique connait des insuffisances, nous nous soumettons tout volontiers à toutes critiques constructives. Si notre étude s'inscrit dans la problématique du « vieillissement », le domaine qui a attiré notre attention est celui de la corrélation religion (les pratiques des personnes âgées d'obédience musulmane) et vieillissement.

INTRODUCTION

Le vieillissement de la population mondiale caractérise désormais, selon les Nations Unis (2001), un phénomène du 21ème siècle. Legs des vastes mouvements démographiques qui balaient la planète, la tendance au vieillissement de la population, née des pays développés au milieu du 20 ème siècle est manifesté maintenant dans le monde en développement. Les statistiques démographiques selon INED (2002) montrent qu'en moins d'un siècle, l'espérance de vie à la naissance de la plupart des populations des pays du monde est passée de moins de 30 ans à plus de 50 ans. Le poids démographique des personnes âgées d'au moins 60 ans a atteint 19,4 % de la population totale en 2002.

Déjà, chaque mois, selon les Nations Unis (2001) environ un million de personne franchissent le seuil de 60 ans et 80 % d'entre elles vivent dans les pays en développement. Disons que l'évolution scientifique autour du concept de vieillesse fut relativement lente et s'est manifesté au 19 ème siècle sous deux aspects, le premier physiologique selon (Charcot, 1864) et le second démographique, selon (Quételet, 1835). En effet, derrière le vieillissement se trouve la longévité et les conditions de vie des personnes âgées. Par ailleurs, l'accroissement énorme de la longévité et de l'espérance de vie aux différents âges, dans les pays d'Europe occidentale, par exemple, est dû non seulement aux progrès de la médecine et de l'hygiène mais, pour une très grande part, a l'amélioration de l'alimentation. (J.Lederer, 1963). Par conséquent, l'augmentation numérique des personnes âgées a été possible grâce au progrès des sciences médicales et à l'amélioration des conditions de vie. Mais, aujourd'hui selon (Harman, 1998), la médecine ne cherche pas à augmenter la durée de vie des personnes vieillissantes, elle cherche plutôt à conserver un bon état général le plus longtemps possible.

Par ailleurs, les dispositions spirituelles, psychosociales ou les raisons spirituelles et l'intervention de certaines théories diététiques ont un impact sur le vieillissement et la longévité des personnes âgées musulmanes. En effet, cette frange de la population 60 ans et plus représente une catégorie importante parmi les obédiences confessionnelles en Côte d'Ivoire et particulièrement dans le District d'Abidjan (chrétiennes, musulmanes, animistes). Les animistes sont au nombre de 1648, les chrétiens 18111 et les musulmans 21555 dans le District d'Abidjan.

Dans le cadre de cette étude, la corrélation vieillissement et religion fait relativement objet de peu d'écrits en Côte d'Ivoire. En effet, le mode de vie calqué sur la civilisation islamique connait des pratiques permises et des interdits qui ont une incidence sur l'espérance de vie.

Tout au long de cette étude sur « vieillissement et longévité en milieu urbain dans le District d'Abidjan : cas des personnes âgées d'obédience musulmane à partir de leurs pratiques », l'on va faire valoir que les investissements dans les ressources humaines doivent toucher tous les ivoiriens dans leurs grandes diversités socioéconomiques et culturelles car le phénomène du vieillissement et de la longévité affecte différemment les personnes âgées. Il nous faut maitriser tous ces paramètres pour un développement humain durable.

Pour réaliser cette étude, nous avons adopté un plan qui s'articule autour de deux grandes parties : D'une part, l'on est parti des considérations théoriques, méthodologiques et d'autre part l'on a fait ressortir les facteurs de longévité chez les personnes âgées d'obédience musulmane.

PREMIERE PARTIE :

CADRE THEORIQUE ET

METHODOLOGIQUE

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE

D'une part, considérons les bases scientifiques c'est-à-dire théoriques et méthodologiques qui orientent cette recherche. En effet, elles renferment la problématique, de la revue critique de littérature, du champ de référence théorique, des objectifs de l'étude, de la thèse, du modèle d'analyse, de l'hypothèse et de la définition des concepts, qui sont du ressort de la théorie.

D'autre part, les considérations méthodologiques regroupent tout ce qui est, présentation sociodémographique du District d'Abidjan, le site de l'étude c'est-à-dire le lieu de l'étude, la description de la population de l'étude, les méthodes d'analyse suivies du choix du type d'étude, les techniques de recueil des données et les limites de l'étude.

Dans ce contexte, qu'est ce qui a été conçu théoriquement ?

I-1 Problématique

I-1-1 Justification du choix du sujet

Notre choix s'est porté sur le sujet : «  vieillissement, longévité en milieu urbain dans le District d'Abidjan : cas des personnes âgées d'obédience musulmane à partir de leurs pratiques », pour plusieurs raisons :

La première est d'ordre personnel venant de la lecture d'un livre que nous avons acheté à la Librairie de France du Plateau, le centre des affaires de la capitale économique ivoirienne. En effet, l'oeuvre achetée, précisément le 14 juillet 2006, s'intitule : «  Le régime de longévité. Les secrets des peuples qui vivent en bonne santé jusqu'à un âge record. » ( Sally Beare ,2005).

En parcourant le document, nous avons été émerveillé que le secret de la longévité venait de l'alimentation, du bon sens, du mode de vie.

Mais , comment arriver à vivre longtemps et en bonne santé comme les peuples à longévité exceptionnelle à l'instar de ceux d'Okinawa, une île du Japon, Campodimele, un village de l'Italie méridionale, Symi, une île grecque, le Hounza, une vallée au nord-est du Pakistan, le Bama un comte de la Chine méridionale, à travers les pratiques d'une communauté d'obédience musulmane qui vit dans un milieu urbain ? Cela nous permettra de déceler les pratiques qui pourraient influencer le vieillissement et la longévité. Bien plus qu'un intérêt personnel, l'intérêt porté au vieillissement en Afrique et en Côte d'Ivoire s'avère être aussi d'ordre social liant à la second raison.

La deuxième raison est liée à l'actualité du problème, d'autant plus que son ampleur (le phénomène du vieillissement) se mondialise. En effet, la population vieillissante devrait atteindre 75% d'ici à 2025. Plus de la moitié des personnes âgées du monde vivent d'ores et déjà dans les pays en développement. (Dorothy Morrissey, 1999, tiré de Le courrier n°176, p.38). Par ailleurs, plusieurs conférences ont été organisées par des institutions internationales sur le phénomène menant les dirigeants africains à se pencher sur la gérontologie sociale.

En outre, elle est d'ordre empirique dans la mesure où plusieurs écrits, que ce soit dans le domaine des sciences sociales que médicales, ont fait l'état des lieux sur le vieillissement et la longévité. Ce foisonnement d'écrits est perceptible avec des recherches sur le vieillissement, la vieillesse, les personnes âgées, les retraités, les conditions vie des personnes âgées, leur spiritualité, leur santé, les secrets de la longévité, etc. Toutefois, en C ôte d'Ivoire et particulièrement dans le District d'Abidjan, la corrélation vieillissement et les pratiques des personnes âgées d'obédience musulmane font relativement objet de peu d'étude.

La troisième raison est liée à notre volonté de mettre à la disposition des autorités politiques, du grand publique, des décideurs, des chercheurs, des outils théoriques et pratiques à la mise en place du projet gérontologique pour la Côte d'Ivoire, gage d'un vieillissement harmonieux et de développement humain durable.

Dans le cadre de cette étude, quel contenu donne t on aux différents concepts pour leur compréhension ? Autrement dit qu'entend-on par le concept de vieillissement, de longévité, de pratiques religieuses et personnes âgées ?

I-1-2 Approche conceptuelle

Toute discipline scientifique ne consiste pas seulement dans la délimitation d'un objet d'étude, dans l'adoption d'une méthode scientifique et dans l'application de ses résultats, mais aussi de théories et de concepts, de termes techniques que tout spécialiste devra maîtriser pour mieux appréhender la réalité sociale. C'est-à-dire que tout scientifique se doit de préciser et de découvrir le sens que cache un concept, afin de donner le sens véritable des problèmes. Effet, dans la maîtrise des concepts inhérents dans toute étude sociale, Durkheim (E) écrit à travers les règles de la méthode sociologique (1973) que : « la première démarche du sociologue est de définir les choses dont il traite afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est question. »

C'est la première et la plus indispensable condition de vérification. 

L'approche conceptuelle est constituée d'un ensemble de notions fondamentales que sont les pratiques islamiques, longévité, vieillissement, les personnes âgées.

I-1-2-1 Le vieillissement

Le premier critère qui vient à l'esprit pour caractériser le vieillissement semble être la longévité ou l'espérance de vie, c'est-à-dire la durée de vie moyenne d'un individu. Un bon indicateur du vieillissement semble être l'évolution du taux de mortalité, que l'on peut identifier à la probabilité de mourir dans l'année qui vient, à un âge donné.

Selon les démographes, le vieillissement démographique renvoie à l'augmentation de la proportion des personnes âgées dans une population qu'elle soit nationale, régionale, locale, sectorielle.

Pour les médecins et les biologistes, c'est un phénomène naturel qui entraîne la détérioration progressive de la quasi-totalité des fonctions de l'organisme au cours du temps. Il entraîne une modification du comportement de la personne âgée aussi bien physique que sociale.

Selon les données du Site Wikepedia.org, sur le vieillissement, l'on peut retenir qu'au regard de l'état civil, le vieillissement ou les âges de la vie sont quantitativement donnés par le calendrier dont le repérage diffère d'une culture à l'autre.

Socialement, l'âge est un indice de vieillissement ne renseignant pas sur le nombre de jours restant à vivre (qui croît dans la plupart des pays non en guerre).

Le vieillissement est un processus continu et irréversible qui s'inscrit dans la temporalité de l'individu, du début à la fin de sa vie. Il n'est pas le propre de la vieillesse, mais appartient à l'ensemble du processus vital, social et psychologique.

Pour Jack Messy (1992), Le mot vieillissement porte en tête le mot vie. Le vieillissement exprime à la fois une idée de perte et une idée d'acquisition. La civilisation moderne n'attend pas, elle consomme sur place, si bien que le terme de vieillissement appliqué à l'individu, a gardé sa dépouille péjorative, synonyme de perte. Alors que dans d'autres sociétés comme celle « à accumulation progressive de la personnalité, le vieillissement se pense avant tout en termes d'acquisition et de progrès ». La perte s'y évoque en termes qualitatifs et quantitatifs, dans les registres de la physiologie et de la psychosociologie. Il est bien certain que le nombre des pertes va augmenter avec l'âge. De ces pertes repérées au cours de la vie, nous en connaissons quelques unes qui fonctionnent comme références dans la sagesse populaire. Par exemple, la chute des dents de lait, qui est une étape pour l'enfant qui prend conscience de vieillir, nous disons dans ce cas de grandir. La chute des cheveux et toutes ces atteintes du corps qui en diminuent les capacités.

Le social inscrit l'individu dans une perte assimilée au vieillissement puisqu'il lui en donne le statut : la retraite.

Pour les sociologues, les gérontologues et psychologues, si le vieillissement est pensé en termes de pertes, de déclin ; il doit l'être également en termes de gains. Dans ce cas, peut-être peut-on parler des vieillissements, d'une part parce que l'être humain est un être biologique, pensant, social, affectif et que tous ces aspects qui le composent vont subir les effets du vieillissement ; d'autre part, parce qu'il ne les atteint pas tous simultanément. Dans ce contexte, le vieillissement physique est conditionné par la perte progressive de la capacité du corps à se renouveler ; le vieillissement psychologique est la transformation des processus sensoriels, perceptuels, cognitifs et de la vie affective de l'individu ; le vieillissement comportemental résulte des changements ci-dessus dans le cadre du milieu donné et regroupant les aptitudes, les attentes, motivations, image de soi, rôles sociaux, personnalité et adaptation ; le vieillissement social est l'influence qu'exerce l'un sur l'autre, (l'individu et la société ).

Ce processus n'est ni linéaire, ni prévisible. Il se construit selon les logiques différentes et en fonction des contextes familiaux, institutionnels, culturels, des époques et des capitaux sociaux de chaque individu.

Dans ce contexte, Les sociologues insistent sur la notion de construit social : le vieillissement est lié au regard de la société, aux normes qu'elle se donne. (Serge Guérin, 2007) montre que la notion d'âge est fortement liée à l'environnement socio-culturel. Ainsi, il montre que l'on est "vieux" dès 45 ans en entreprise, alors que pour le grand public, la vieillesse débute à plus de 70 ans...

Pour Lefrançois (2004), dans la vie de tous les jours, vieillir représente toujours un défi constant, en même temps qu'un dur combat. Et on n'insistera jamais assez sur le fait que vieillir signifie aussi le besoin de préserver une certaine continuité et identité. S'il est un lieu de lutte obligé pour préserver sa santé, son autonomie, ses activités, affirmer son identité et ses droits, il est aussi un espace qui offre de grands moments de sérénité : il est source de quiétude, de sens, d'échanges et de contacts significatifs. En effet, avec l'avancée en âge s'accentuent la prévalence et les risques de déficits physiques, cognitifs ou sensori-moteurs, s'enrichissent aussi les acquis de la maturité, qu'ils s'agissent de l'accumulation du savoir, de la circonspection, de l'expérience et de l'approfondissement du sens de l'existence. Plusieurs parviennent à « réussir » cette étape du cycle de vie en gérant adéquatement les épreuves, en minimisant les pertes ou les limitations fonctionnelles tout en capitalisant sur les gains et les ressources disponibles qui donnent l'espoir de vieillir.

Au coeur de ce processus, se trouve, la santé, c'est-à-dire un état de bien être social, psychologique et physique.

Dans le cadre de notre étude, le vieillissement est un processus, une construction déterminant les pertes et intégrant l'acquisition des capitaux sanitaires, culturels, psychologiques, économiques, relationnels d'un individu ou d'un groupe d'individu vivant dans une société donnée durant leur parcours de vie qui légitime l'espoir de vivre longtemps.

I-1-2-2 Pratiques islamiques

- Islam

Le mot « islam » est la translittération de l'arabe islam, signifiant : « soumission », « allégeance », sous-entendant « Dieu ». Il s'agit d'un nom d'action (en arabe ism fi'l), dérivé d'une radical sénétique, s.l.m qui désigne l'acte de se soumettre d'une manière volontaire, de faire allégeance ; et cette radical peut donner : Salâm : paix ; Salîm : parfait, sain et sauf ; Sallama qui veut dire, à la fois, saluer, se confier à, se soumettre, et aslama qui signifie, mettre toute sa confiance, se soumettre complètement à, ou se convertir à l'islam. Le mot islam, lui-même est un nom d'action qui exprime le fait de se laisser conduire et selon (la sourate Al Hach, verset 7) Allah dit : « prenez ce que le Messager vous donne ; et ce qu'il vous interdit, abstenez-vous en ;.. » ; il dénote un engagement volontaire à se confier à la volonté de DIEU donc à reconnaître l'unicité de Allah et il a dit : « Je n'ai crée les djins et les hommes que pour qu'ils m'adorent ». (Sourate as-sâriyât, verset 56) et dans la sourate, Al-`an'âm, verset 102 : Allah dit : « voilà Allah, votre seigneur ! Il n'y a de divinité que lui, créateur de tout. Adorez-le donc- C'est lui qui a charge de tout. ». «  Votre seigneur, c'est Allah, qui a crée les cieux et la terre en six jours, puis s'est établi sur le trône. Il couvre le jour de la nuit qui poursuit celui-ci sans arrêt. Il a crée le soleil, la lune et les étoiles, soumis à son commandement. La création et le commandement n'appartiennent qu'à lui. Toute gloire à Allah, seigneur de l'univers ! ». (Sourate al-`A raf, verset 54). Il signifie aussi : obéissance, soumission, sécurité, paix. Allah dit dans la sourate Al-`isra verset 67 : « dis : « En vérité, ma salât, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, seigneur de l'univers. A lui nul associé ! et voilà ce qu'il m'a été ordonné, et je suis le premier à me soumettre ».

L'Islam est fondé d'abord sur les piliers de la foi que sont la croyance en Dieu, la croyance aux anges, aux livres saints, aux prophètes, ensuite sur la prière, l'aumône légale, le jeûne, le pèlerinage et enfin sur la tradition (Sunan) du prophète Muhammad, l'Au-delà, la prédestination.

L'adjectif « islamique » qualifie tout ce qui se rapporte à l'islam en tant que religion et en tant que civilisation.

Etant que religion, elle est fixée sur l'expérience ou la manipulation du sacré, la religion serait pour les Ethnologues, les relations collectives systématisées avec les puissances supra-humaines.

Fidèle à ses Règles de la méthode sociologique (1895), Durkheim tente de circonscrire l'étude scientifique des phénomènes religieux en proposant une définition de la religion. Celle-ci va s'articuler, au terme d'une élaboration progressive de la notion de sacré chez Durkheim et ses disciples, sur la distinction du sacré et du profane : "Toutes les croyances religieuses connues, qu'elles soient simples ou complexes, présentent un même caractère commun : elles supposent une classification des choses réelles ou idéales, que se représentent les hommes, en deux classes, en deux genres opposées, désignés généralement par deux termes distincts que traduisent assez bien les mots de profane et de sacré." "Une religion est un système solidaire de croyances et de pratiques relatives à des choses sacrées, c'est-à-dire séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une même communauté morale, appelée Église, tous ceux qui y adhèrent. (1912)" L'approche durkheimienne s'inscrit dans une théorie du sacré qui considère celui-ci comme la transcendentalisation du sentiment collectif. La religion est le sentiment collectif hypostasié, la société inspire à ses membres un sentiment de dépendance et de respect ; elle est "religiogène". En faisant du religieux une dimension intrinsèque de la société ("l'idée de la société est l'âme de la religion"), en soulignant sa puissance d'expression et de resserrement du lien social, Durkheim souligne incontestablement une importante fonction du religieux : sa fonction d'intégration sociale, d'attestation de l'ordre social.

La pratique

Selon Akoun (A) et Ansart (P), (1999) ; la pratique est l'ensemble de comportement ou activités sociales envisagées dans la manière dont ils sont exercés de façon habituelle par une personne ou un groupe. Etudier la pratique annonce que l'objet ne sera pas d'étudier les lois ni les institutions, les organisations ou les systèmes symboliques considérés en eux même, mais bien les conduites sociales concrètes : les pratiques religieuses par exemple. La pratique sera alors pensée dans ses déterminants (économiques, culturels).

En rapport à notre étude, les pratiques religieuses islamiques en tant que fait social peuvent être saisies comme un système de représentation (morale, comportementale) et relationnel que les personnes âgées établissent quotidiennement pour construire leur rapport à l'alimentation, la culture, la santé, l'environnement, la transcendance.

I-1-2-3 Longévité

Selon les démographes et les biologistes, on distingue la longévité moyenne ou espérance de vie et la longévité potentielle. Celle-ci exprime l'âge maximum qu'une espèce peut atteindre même si elle ne bénéficie qu'à un seul individu.

La longévité correspond à la durée de vie maximale d'une espèce.

Pour les gériatres, la longévité d'un vivant est la durée de vie par laquelle, il est biologiquement programmé, dans des conditions idéales et en absence de maladie ou accident.

La longévité s'apparente généralement à la notion de santé et au concept de vieillesse. En effet, pour l'anthropologue Mémel-Fotê (1998), la santé « une qualité supérieure de la vie, une plénitude heureuse d'être, de relation et d'activité. Le bien-être qu'elle connote est d'abord celui du corps, indemne de souffrance et généralement en état de force. Ce bien-être physique comporte des manifestations visibles qui sont les signes. C'est la fraîcheur de la bonne apparence par opposition au corps exposé à la chaleur (de la maladie). C'est la résistance aux agressions physiques et aux maladies. C'est la capacité de mouvement sous toutes ses formes : station debout, marche, course, danse, travail, c'est enfin la capacité de reproduction.

Mais le bien-être est aussi celui de l'esprit, libéré des soucis, en paix avec lui-même, épanoui dans ses relations et ses activités : hêrê = paix, liberté, bonheur (Malinké), flêgui = paix, liberté (Dan), potasseu, épanouissement (Dan). Ses manifestations insignes sont la bonne humeur, la gaieté, l'enthousiasme, qui s'accomplissent dans la danse et la fête. La santé comme bien-être social, c'est la paix, la prospérité et la fête à l'intérieur de la communauté (famille et village), c'est la paix, la prospérité et la fête entre les communautés. Comme la vie, la santé a une extension universelle, sauf le cas problématique des génies. On reconnaît à la solidité et à la résistance des pierres, à l'éclat des astres qui sont facteurs de fécondité et de fertilité, à la verdeur et à la floraison des plantes, à l'agilité des animaux qui se déplacent pour nourrir et courent pour échapper au danger de mort.

Si l'origine absolue de la santé est attribuée à Dieu, tous les esprits du monde invisible participent cependant au maintien et à la perpétuation de cette santé : ancêtres, génies. De façon spéciale, l'homme y concourt par ses actions : respect religieux des ordonnances qui lui assurent la bénédiction, respect politique des coutumes et des hiérarchies sociales, régime alimentaire et sexuel de rectitude et d'équilibre qui règle l'harmonie avec la durée, phytothérapie préventive enseignée par les devins et les guérisseurs. La santé physique, la santé morale et la santé spirituelle sont indissociables ; « elles donnent la vie ». La santé ici est l'émanation de Dieu. Mais, elle peut cependant venir de l'homme s'il respecte les règles d'hygiène, contrôle son alimentation ».

Etant le dernier stade de la vie, la vieillesse constitue un phénomène complexe et multidimensionnel qui peut être défini de manières différentes.

En effet, les médecins et les biologistes la définissent en se basant sur les critères biologiques et physiologiques, d'autres retiennent le simple critère d'âge. (À l'intention des institutions gériatriques, les institutions administratives ivoiriennes telles que l'INS).

Du point de vue chronologique, la vieillesse fait référence à l'avancement en âge, et par voie de conséquence la diminution de l'espérance de vie. Plus on avance en âge, moins il reste de temps à vivre. Ainsi définir, la vieillesse consiste à compter le nombre d'années écoulées.

Brian L. Mishara et Robert G.Riedel (1984) disaient à cet égard : « la façon la plus simple de définir la vieillesse consiste à compter les années écoulées depuis la naissance. De façon générale les statistiques concernant les vieillards fixent arbitrairement à 65 ans le but de la vieillesse ».

Le sociologue Pierre Bourdieu, la vieillesse est, en effet, difficile à définir, tant se recouvrent ou s'opposent une série de termes, tous sources d'enjeux : personnes âgées : personnes âgées, vieillards, troisième âge, aînés, retraités, seniors, etc. Il n'est guère simple de déterminer le seuil d'entrée dans la période de la vie communément appelée vieillesse. Justement, c'est là que dans le sens commun, le bât blesse, ou qu'il y a matière à « prénotions », comme l'aurait écrit Durkheim. Si la catégorie statistique des « personnes âgées » fixe le seuil à 60 ans, bien des sexagénaires refuseraient un tel classement. Une seule certitude pour commencer, la vieillesse s'est profondément transformée. Désormais, elle est devenue pour tous, bien qu'avec de profondes inégalités, une étape normale de l'existence.

Pour M. Halbwachs (1935), l'âge ne devrait pas être le principe de formation de groupes ayant une certaine « consistance sociale ». L'âge n'est pas une donnée naturelle, même s'il sert d'instrument pour mesurer l'évolution biologique des individus comme celles des animaux : instrument de mesure, il ne saurait donner corps à ce qu'il mesure. Encore moins : l'âge n'est pas une donnée immédiate de mesure, de la conscience universelle. « Un individu humain isolé, privé de tout rapport avec ses semblables et qui ne s'appuierait pas sur l'expérience sociale, ne saurait même pas qu'il doit mourir. C'est donc bien une notion sociale, établie par comparaison avec les divers membres  du groupe ». De fait, la vieillesse n'est pas une donnée et non plus un fait naturel mais une construction historique et culturelle.

La longévité assimilable à la vieillesse est difficile à définir pour avoir un contenu clair dans notre étude. Toutefois, au coeur de la longévité l'on conviendra avec Memel Fotê, se trouve la santé et les actions à amener pour y parvenir, par conséquent elle constitue un processus, une construction.

Dans le cadre de cette étude, la longévité est un processus, une construction intégrant des pratiques et des capitaux économiques, culturels, éducationnels, relationnels, sanitaires, spirituels concourant à maximiser la santé d'un individu ou d'un groupe d'individu.

I-1-2-4 Les personnes âgées

Une personne âgée est, pour le sens commun, une personne dont l'âge est avancé et qui présente les attributs physiologiques et sociaux de la vieillesse tels que la société se les représente. En particulier, le passage que représente le départ en retraite marque symboliquement cette entrée dans la catégorie sociale du troisième âge.

La définition d'une personne âgée dépend du contexte. Le vieillissement est un processus progressif, et une personne ne devient pas âgée du jour au lendemain, par exemple à la suite du 11e anniversaire. Edgar Morin parle d'ailleurs de continuum de l'âge. Serge Guérin, pour sa part, insiste sur le fait que l'âge est un construit social qui évolue en fonction des normes que se donne la société. Pour lui l'âge a "rajeuni" du fait de l'augmentation de l'espérance de vie et de l'amélioration de la santé et de la formation des plus de 60 ans.

L'Organisation mondiale de la santé  définit une personne âgée à partir de 60 ans. Dans la réglementation française c'est aussi cet âge qui a été retenu pour certaines prestations ou dispositions concernant les personnes âgées.

Les problématiques de la gériatrie,  perte d'autonomie, fragilité) concernent relativement peu d'individus âgés de 60 à 70 ans, encore appelé jeunes séniors ou young old dans la littérature. Par contre, elles concernent souvent des individus âgés de plus de 80 ans, encore appelés old-old. Différents sociologues proposent des socio-types d'âge pour montrer que les plus de 50 ans (ou plus de 60 ans, ou plus de 65 ans) forment des publics distincts. Ainsi dans "L'invention des seniors" (Hachette Pluriel, 2007). Serge Guérin propose quatre types de seniors : les Seniors Traditionnels, les Seniors Fragilisés (par la dépendance physique, mentale ou économique), les nouveaux seniors qui portent la modernité et refusent la norme du vieillir, et enfin les personnes de grand âge mais qui cherchent à rester des acteurs de leur vie.

La vulnérabilité - plus que l'âge de l'état civil - aide à mieux cerner les personnes qui relèvent de la gériatrie. L'entrée dans la vieillesse ne se réfère à aucun âge particulier mais à un état d'incapacité fonctionnelle éprouvé subjectivement ou objectivement selon les dires des personnes âgées elles mêmes.

L'expression personne âgée, tout comme le mot senior', est une circonlocution destinée à éviter l'utilisation directe des mots vieux, vieillard et vieillesse, perçus négativement. Le sociologue Serge Guérin montre que les mots sont le signe d'un refus de la société dans son ensemble à voir le vieillissement comme une donnée dynamique permettant de faire levier pour des transformations sociales et culturelles.

Selon (Marcillat, 2000) on considérait en Europe, dans les années soixante, comme personnes âgées l'ensemble des retraités. L'image de départ de l'entreprise était facilement illustrée par un vieil homme, fatigué d'une activité de production industrielle, méritant sans discussion possible un repos de quelques années et à qui ses collègues offraient souvent un fauteuil justement adapté à cette fonction première de la retraite.

Depuis cette époque, la retraite ne signifie plus exactement la même chose et il a bien fallu distinguer la cessation d'activité de la vieillesse .De ce fait, le jeune retraité actif à qui l'on offre parfois un micro-ordinateur lorsqu'il arrête de travailler n'a plus grande chose de commun avec l'ouvrier usé des années soixante. La question de la vieillesse reste pourtant posée. Si l'on ne considère pas comme vieux l'ensemble des retraités, à partir de quand le devient-on réellement ?

Depuis les années quatre-vingt, deux catégories sont réunies sous le vocable de personnes âgées : les retraités, a qui on accole parfois l'adjectif « jeunes » pour bien les différencier des autres, et les personnes de grand âge parfois qualifiées de « dépendantes ». En France le terme dépendance est d'abord utilisé par les gériatres pour qualifier les personnes qui ont besoin de quelqu'un pour accomplir certains actes de la vie quotidienne du fait de l'altération de leurs fonctions vitales. Cette traduction « biomédicale incapacitaire » lie strictement la dépendance à l'avancée en âge et la considère comme une incapacité qui assujettit l'aidé à l'aidant. Cette définition médicale, reprise par la loi de 1997 en France sur la prestation spécifique dépendance, n'est pourtant pas la seule possible.

Des chercheurs en sciences humaines (psychologie, sociologie) dénoncent pourtant, dès les années soixante-dix, le risque d'une définition de la dépendance fondée sur les pertes de l'individu. Ils lui préfèrent alors le terme d'interdépendance traduisant une relation entre les personnes. La pression des gériatres va cependant aboutir à la construction de la dépendance comme problème spécifique lié à l'âge, remplaçant peu à peu pour les retraités et sans raison apparente les notions d'invalidités ou de handicaps. Les personnes âgées sont du fait de leur âge ou de leur état de santé, ne sont plus en mesure de pourvoir seules à leurs besoins (santé, risques sociaux, système de protection sociale......etc.).Le vieux qualifiés de dépendant sera l'objet d'une charité publique , relégué à l'état d'indigent, charge pour la collectivité et privé de rôle social, ou bien il sera considéré comme acteur d'une société qui prendra soin de lui dans un échange valorisant sa place, son vécu et son image, si inquiétante soit-elle pour les autres générations .

L'expression « personne âgée » se rapproche et même parfois se substitue à celle de « personne du troisième âge ». Cette dernière semble avoir été trouvée au départ pour désigner l'étape qui succède à l'âge adulte. L'usage de l'adjectif numéral se référait non seulement à l'ordre de succession des trois phases de la vie de l'homme, mais indique également que les deux premières phases (jeunesse et âge adulte) sont dépassées et qu'en passant dans le langage courant prend la forme d'arrêt des activités professionnelles. Les personnes âgées selon les nations-unies constituent l'ensemble des hommes et des femmes qui ont atteint ou dépassé l'âge de 60 ans.

La définition des personnes âgées par les épidémiologistes, les politiciens, les gérontologues ou éducateurs pour la santé. Aussi des synonymes sont-ils utilisés pour désigner les personnes âgées : « les jeunes vieux ; les vieux-vieux ; les seniors ; le 3ème âge ;le 4ème âge ». Les personnes âgées sont caractérisées par la détérioration physique et/ ou physiologique ou encore par des « connotations négatives liées au vieillissement (inactivité ou activité récréative, isolement social, démence, stérilité,...). (Dumont ; fr Libon, 1999).

Toutefois, ces indicateurs précités masquent l'hétérogénéité sociologique de ce groupe d'âge. Par conséquent, la notion de personne âgée s'assimile à la notion de vieillesse.

Selon Jack Messy (1992), la personne âgée n'existe pas comme entité individuelle, c'est une terminologie sociale qui n'a pas de réalité humaine. Cela n'empêche pas quelqu'un de décrire la « personne âgée » avec ses us et coutumes, ses façons de penser, de vivre, son caractère, ses défauts.

Dans le cadre de notre étude, c'est un individu de 60 ans et plus accumulant des capitaux sociaux divers (culturels, relationnels, économiques, comportementaux, sanitaires, spirituels, etc.) à partir desquels il construit son parcours de vie et propose des habitudes de vie, des régimes et des secrets de la longévité et du vieillissement. Les personnes âgées sont dotées d'expériences et de capacité à participer à la vie sociale et spirituelle.

L'approche conceptuelle a permis de comprendre et de déterminer notre objet d'étude. Comment identifier cet objet ? Il sera perçu à travers un questionnement sur le problème.

I-1-3 Enoncé du problème

Le vieillissement est le phénomène social, biologique, psychologique le plus complexe, tant ses conséquences sont multiples, diverses et diffuses, car malgré des millions engloutis dans la recherche, aucune des méthodes n'a encore démontré son efficacité. Toutefois, des mythes anciens, d'inspiration biblique parlent d'un archange solidement armé qui garde un arbre dans le jardin d'Eden, l'arbre de vie, détenteur d'un tel remède. En effet, le dessein inavoué de l'homme pour vivre éternellement a été détruit par la rébellion d'Adam et Eve(Sally Beare,2005). Alors, toutes les stratégies de vie ou de survie plongent leurs racines dans la certitude que l'homme est mortel. Dans ce contexte, la santé, prend les relais au panthéon des mythes modernes, des promesses d'immortalité qui sont les ressorts de bien des religions. Cette culture ou vision du monde des faits, a permis à l'homme de mettre en place toute sorte de ressource dont la famille, la culture, la médecine pour à la fois lutter contre la maladie et faire reculer le plus loin possible les limites de la mort. Sous ce rapport la culture englobe les pratiques et les croyances d'une société qui entraînent un certain nombre de manières d'agir, de penser, de vivre liées au corps, à la maladie, à la santé. Dès lors pour saisir la logique interne d'une culture, il faut s'immerger dans la vie commune du groupe, comme l'a si bien montré Raymond Massé (1995). Cette immixtion a permis de constater que certains peuples vivant dans les sanctuaires isolés jouissaient déjà d'une santé et d'une longévité extraordinaire, et cela simplement grâce à leurs habitudes alimentaires et à leur mode de vie. Sally Beare (2005).

Au-delà de cette vision du monde, les facteurs de longévité sont tributaires de la science et de la technologie. En effet, grâce à ces progrès, les maladies de carences et les épidémies classiques sont maîtrisées, et l'actualité est aux maladies dites « de civilisation » dans l'étiologie desquelles l'alimentation est toujours plus ou moins impliquée. ( J-P ,Poulain, 2002). Alors, on assiste à l'amélioration des conditions sociales, des modes de vie, à la faveur d'un approfondissement constant en eau potable, de meilleures techniques d'hygiène, notamment dans l'assainissement de l'environnement, de la diversification de l'alimentation et de ses méthodes de conservation (Brian L.Mishara,1984).

Ce progrès constaté a permis à Lefrançois. R (2004) de montrer que l'évolution de l'espérance de vie à la naissance, depuis l'antiquité a presque doublé jusque vers la moitié du 19ème siècle, mais annuellement le gain n'a été que de 0,03 %. Le gain de longévité le plus remarquable, estimé sur une base annuelle, est intervenu au cours de la période s'étendant de 1900 à 1946, soit 0,08 %. On note immédiatement après un léger fléchissement de 1960 à 1980, puis une reprise rigoureuse de 1980 à 2000. Si la longévité s'est accrue, le vieillissement s'est alors accéléré. L'on constate, dès lors, que l'augmentation généralisée de la durée de vie et son corollaire, le vieillissement sont des phénomènes récents dans l'histoire de l'humanité.

Cette situation rend l'étude du vieillissement et de la longévité particulièrement pertinente. En effet, la projection démographique des Nations Unies (2001), montre que  le vieillissement de la population prend de l'ampleur.

La tendance au vieillissement de la population, née dans les pays développés au milieu du 20ème siècle, est maintenant présente dans le monde en développement. On compte à ce début du 21ème siècle 600 millions de personnes âgées dans le monde et leur nombre atteindra près de 2 milliards d'ici à 2050 et dépassera alors celui des enfants (de 0 à 14 ans) pour la première fois dans l'histoire de l'humanité.

Si la projection démographique s'accentue dans le monde et particulièrement en Afrique, l'on assiste alors avec Anoh A. et al (2005) l'inégal accroissement numérique des personnes âgées dans toutes les grandes régions africaines qui se situent entre  1,8 % et 3,7 % par an pour la période de 1955 à 1970. Excepté l'Afrique du Nord où le rythme d'accroissement du nombre brut des personnes âgées s'est accéléré durant les trois dernières décennies. Le contraste entre les régions s'est réduit et le taux d'accroissement annuel se situe entre 2,5 et 3 % durant la période de 1985 à 2000. A l'horizon 2030, ce rythme se maintiendrait à un niveau élevé. Cette évolution provient de la chute de la fécondité ainsi que de l'allongement de la durée de vie. Par conséquent, la conjugaison de la baisse de la fécondité et de l'élévation de l'espérance de vie entraîne le vieillissement de la population. En Afrique septentrionale majoritairement musulmane, l'espérance de vie avoisine les 70 ans, selon CIA world factbook (2008). Cela a été possible grâce au progrès de la science et de la médecine et surtout à l'amélioration des conditions de vie. Par ailleurs, le constat est tout autre, dans la partie sub-saharienne en proie à des conditions de vie précaire où l'espérance de vie tourne autour de 50 ans selon la même source.

En Côte d'Ivoire, le phénomène du vieillissement est progressif.

En effet, la proportion des personnes âgées bien que faible s'est accrue passant de 3% à 3,9% selon INS (1998).

Cela à été possible grâce à plusieurs facteurs, religieux, éducationnels, psychologiques, médicaux, sociaux, etc. Ainsi, dans le milieu religieux, Comstock and Partridge (1972), montrait que la fréquentation de l'église par les adeptes, leur permettaient pas d'être exposé ou de mourir de maladies cardiaques ou de suicide que les autres acteurs non religieux et avaient à 74 % moins de risque d'avoir une cirrhose de foi. En effet, la fréquentation des lieux de culte ont un impact sur l'espérance de vie.

La prière, la méditation ou d'autres pratiques spirituelles peuvent renforcer le traitement médical et prolonger probablement notre vie (Sally B. op,cit. 2005).

En outre, toutes les religions révélées préconisent le mariage. En effet, il a été montré par Oswald with Gardner, (2002) que les individus mariés vivent plus longtemps et observaient une meilleure santé que les individus vivant seuls. Les hommes vivent jusqu'à trois ans de plus et que de simple vie en commun n'a pas le même effet. Le christianisme et le judaïsme préconise le mariage qui est source de longévité par la procréation qui pérennise l'être humain.

Willcox et al (2000), ont trouvé qu'à Okinawa, une île du japon, l'esprit de ténacité et beaucoup d'assurance, les aidaient à surmonter bien des crises. Ils pratiquaient régulièrement la méditation qui selon les études, pourraient retarder de manière significative le processus de vieillissement.

Aussi, La construction du vieillissement et de la longévité est-elle constatée de façon générale dans toutes les religions. En Côte d'Ivoire, les personnes âgées du 3e âge d'obédience musulmane présente une proportion de 19.6888 contre 16 3596 de chrétien et 136820 animistes selon les données de l'Institut National de la Statistique de 2001 au niveau national. En effet, l'indice de vieillesse des 60 ans et plus par région administrative donne les faits suivants : Agnéby (4,9) ; Bas-sassandra (1,9) ; Fromager (4,9) ; Haut sassandra (3,1) ; Lacs (6,2) ; Lagunes (2,4) ; Marahoué (4,5) ; montagnes (4,7) ; Bafing (4,9) ; Denguelé (5,5) ; worodougou (4,7) ; savanes (5,0) ; zanzan (5,0) ; Moyen cavally (3,7) ; Moyen comoé (3,8) ; N'zi comoé (3,8) ; Sud bandama (3,8) ; Sud comoé (3,8) ; Vallée du bandama (6,1). Ce qui donne un indice de vieillesse de 3,9. Toutefois, les régions majoritairement islamiques ont un indice qui dépasse 3,9. Le Bafing a un indice de vieillesse de 4,9 ; Denguelé (5,5) ; le Worodougou (4,7) ; région des savanes (5,0) ; le zanzan l'indice est de (5,0).

L'indice de vieillesse élevé dans les régions de la vallée du Bandama et lacs s'explique par le fait que les populations de ces régions vont travailler dans les autres régions du pays et retournent dans leurs régions d'origine à la vieillesse. C'est, en conséquence, la migration, les conditions socioéconomiques, la culture et les pratiques religieuses qui expliquent l'indice de vieillesse dans ces deux régions.

En outre, Assi Yapo (2005) travaillant sur le vieillissement des personnes du troisième âge, montre que les personnes âgées de 60 ans et plus de la communauté islamique représentent 33,5%, les chrétiens 27,1%, les animistes 22,6% selon les données du RGPH 98. Si la part des autres obédiences confessionnelles (chrétiennes, animistes et autres) est importante soit (66,5%) dans le processus du vieillissement, il existe une part négligeable de personnes musulmanes de 60 ans et plus (33,5%). Toutefois, si les proportions sont prises distinctement au cas par cas, c'est-à dire dans la communauté chrétienne séparément des animistes et les autres (féticheur, libre penseur, bouddhiste, athée, rahélien, éckhiste) ; alors la longévité peut avoir les facteurs explicatifs dans la communauté musulmane. En effet, le vieillissement résulte de certaines pratiques comme la pratique d'honorabilité du père et de la mère, qui augmente la vie selon les sources coraniques et bibliques.

La circoncision est dans la représentation islamique un signe de pureté et de propreté. Elle a une répercussion sur la santé des populations.

L'étude de Doukouré D. (2006) trouve que le vieillissement et la longévité des personnes âgées sont liés à leur forte soumission aux recommandations de la divinité ; aux sacrifices de miséricorde, aux prières nocturnes, aux bénédictions, au raffermissement des liens de parenté  et la bonté envers les parents ou les personnes âgées. Les actes de charité et la recherche des rapports fraternels ont un lien avec la longévité comme constaté dans l'étude de K.Fato (2006).

Ibrahim B.Syed (2001), montre que les prières sont bénéfiques au corps. Elles permettent de pratiquer un exercice physique modéré et particulier à chaque muscle du corps. L'exercice améliore la qualité de vie, procure plus de bien-être et d'énergie, réduit l'anxiété et la déprime.

Toutefois, s'il existe de forte similitude de pratiques comme la forte croyance, la prière, le jeûne, le partage des problèmes avec divinité, la fréquentation des lieux de cultes pour les prières quotidiennes, le respect des parents, force est de constater que, sous certaines conditions, l'on devrait s'attendre à des proportions similaires entre personnes âgées au sein des communautés religieuses concernées (musulmanes, chrétiennes, animistes), mais c'est l'inverse qui se produit et vice versa.

Au regard de cette situation, il est, alors légitime de rechercher, de façon particulière, en quoi les pratiques différentielles de la religion seraient à l'origine de la construction du vieillissement et de la longévité ?

Quelles sont les pratiques quotidiennes qui construisent le vieillissement et la longévité des personnes âgées d'obédience musulmane ?

Alors, si ces pratiques différentielles de la religion prédisposent à la longévité et au vieillissement, comment elles se construisent ?

Quelles représentations scientifiques peut-on élaborer pour rendre compte de ce phénomène ?

Autrement dit, quels sont les facteurs de longévité liés aux pratiques islamiques ? ou encore, quelles sont les représentations associées au vieillissement dans la communauté musulmane ?

De cette question de recherche découlent les interrogations suivantes :

1-Quelles sont les représentations que la communauté musulmane se fait

de la vieillesse ?

2- Quel est leur rapport à la divinité ?

3- Quels sont les divers capitaux du vieillissement ?

4- Comment prévenir le vieillissement précoce?

C'est donc autour de ces questions opérationnelles que se construit ce travail de recherche.

Il convient à présent, d'exposer les objectifs (général et spécifiques) de l'étude, avant de proposer des productions scientifiques sur le vieillissement, la vieillesse et la longévité.

Quels sont les objectifs (général et spécifiques) de cette étude ?

I-2 Objectifs de l'étude

I-2-1 Objectif général

La présente étude vise à étudier les facteurs du vieillissement et de la longévité dans la communauté musulmane. De cet objectif général, en découlent des objectifs spécifiques.

I-2-2 Les objectifs spécifiques

De manière spécifique, notre étude vise à :

- décrire la perception que les musulmans ont de la vieillesse en vue de comprendre la manière dont l'image et le rôle des personnes âgées se construit dans la communauté musulmane et dans la société ;

- identifier les capitaux du vieillissement qui permettent de saisir les mécanismes de construction du vieillissement et de la longévité ;

- définir des mesures susceptibles de prévenir le vieillissement précoce, afin de contribuer à la mise en place d'un véritable projet gérontologique pour la Côte d'Ivoire.

A partir de la problématique et des objectifs nous émettons la thèse ci-après.

I-3 Thèse

Le patrimoine culturel et spirituel contribue au maintien de l'individu dans la durée.

Une hypothèse découle de cette thèse et s'intitule comme suit :

I-4 Modèle d'analyse

I-4-1 Hypothèse de l'étude

Les facteurs de longévité chez les personnes âgées d'obédience musulmane dépendent des pratiques spirituelles et des capitaux construits tels que la pratique et habitude alimentaire, le respect des us et coutumes, la pratiques des exercices physiques, sanitaires traditionnelles et modernes et l'amélioration des conditions de vie durant leur parcours de vie, lesquels capitaux ont une incidence sur le vieillissement.

Cette hypothèse nous conduit à établir un plan de vérification.

I-4-2 Plan de vérification de l'hypothèse

Les facteurs de longévité en tant que variable émet plusieurs dimensions et indicateurs qui en précisent l'opérationnalisation : ainsi

- Le capital culturel a pour indicateur les us et coutumes islamiques et coutumiers. Les us et coutumes font partie des préceptes religieux. Ils concernent l'habitude alimentaire qui interdit la non consommation de l'alcool, de la viande de porc, du tabac, la drogue. Sa consommation expose à la maladie qui influe sur l'espérance de vie. Ce respect leur permet d'éviter certaines maladies et troubles dans la société qui ne sont pas des facteurs de longévité et de vieillissement. En plus de ces totems religieux, l'on y trouve des totems coutumiers chez nos enquêtés et dont la transgression conduire à la maladie, la mort. Ce fait contrarie la longévité et le vieillissement. Le respect des interdits, des préceptes religieux et même coutumiers permet d'être en harmonie avec la religion et avec son environnement qui sont favorables au vieillissement. Les pratiques et habitudes alimentaires concernent les aliments consommés quotidiennement : les légumes, les féculents, les tubercules, les fruits, les protéines, les lipides, les glucides etc. pour maintenir la santé et la masse corporelle des enquêtés.

- La prière, le jeûne, les oeuvres caritatives, le renforcement des liens de parenté sont des préceptes religieux qui conditionnent le vieillissement et la longévité par les enquêtés qui constamment mettent en application ces pratiques.

- Le capital spirituel a pour indicateur le degré de foi.

La foi développe la croyance en Dieu. Cette croyance permet de lutter efficacement contre le stress, de se plier à la volonté de la divinité face aux vicissitudes de la vie, elle développe la capacité à la ténacité, l'endurance, la patience. Cette propension à la ténacité, à l'endurance et à la patience développe la capacité mentale et psychologique des enquêtés et leur permet d'avoir une attitude normale face à la vie. Cette capacité à résister au stress face aux problèmes existentiels conditionne la longévité et le vieillissement, par conséquent renforce la qualité de vie.

Le capital physique a pour indicateur, les exercices physiques comme la marche, les petits travaux domestiques ou champêtres participent à l'entretien des conditions physiques qui ont un impact sur le vieillissement.

Le capital socioéconomique a pour indicateur la sécurité sociale ou protection sociale. Elle se présente sous deux formes : la forme formelle (les pensions de retraite), la forme non formelle (la prise en charge individuelle, la solidarité collective, la progéniture). Il s'agit donc d'analyser comment la sécurité sociale formelle et non formelle a une incidence sur le vieillissement et la longévité.

Le capital psychologique a pour indicateur l'optimisme, l'équilibre mental. Il s'agit d'analyser les dispositions psychosociales des enquêtés qui ont un impact sur le vieillissement et la longévité.

Le capital sanitaire met en évidence que pour vivre longtemps et en bonne santé, les enquêtés ont besoins de soins, d'aides, des institutions gériatriques et gérontologiques pour améliorer leur qualité de vie, donc le vieillissement harmonieux.

Considérons une analyse critique de la revue littéraire de nos prédécesseurs.

I-5 Revue de la littérature

Il n'est donné à aucun scientifique d'épuiser dans son intégralité la connaissance de la réalité. Cette étude s'inscrit dans le champ théorique de la socio-anthropologie du vieillissement.

L'examen de la littérature relative au sujet : « vieillissement et longévité en milieu urbain ivoirien : cas des personnes âgées d'obédience musulmane à partir de leurs pratiques » relève l'existence de travaux sur le vieillissement et la longévité.

Ainsi, les sous thèmes suivants se dégagent nettement :

-la représentation sociale de la vieillesse ;

-les facteurs ou secrets qui favorisent le vieillissement et la longévité ;

- les mesures préventives du vieillissement.

De façon générale, chaque sous-thème regroupe des écrits qui ont des approches convergentes, même si les contenus semblent les mêmes, ils renferment certains dépassements qui font la richesse de la recherche.

A ce titre, il s'agira de faire une discussion, une approche critique et synthétique de la revue documentaire.

C'est ce sur quoi ces écrits s'attèleront à mettre en évidence et se consolideront par un bilan.

I-5-1 La représentation sociale de la vieillesse

Deux approches se dégagent de la représentation sociale de la vieillesse et du vieillissement : d'une part, la représentation occidentale de la vieillesse et celle des sociétés non-occidentales.

I-5-1-1 La représentation occidentale de la vieillesse.

Chaque type d'organisation socioéconomique et culturelle est responsable du rôle et de l'image de ses vieux.

L'histoire Occidentale, de l'Antiquité à la renaissance, est marquée par les fluctuations du rôle social et politique des vieillards. Il n'y a pas d'évolution linéaire de la vieillesse ni de son statut. La tendance générale est à la dégradation.

Scipion et Lélius dans Vincent Ravane (2003) trouvent que : «  les armes les mieux adaptées de la vieillesse ce sont les connaissances et les pratiques des vertus qui exercées à tout âge, quand on a vécu longtemps et pleinement produisent des fruits merveilleux. Toutefois ils trouvent quatre raisons qui font paraître la vieillesse déplorable : elle écarte des affaires, affaiblit le corps, prive de presque tous les plaisirs et est proche de la mort. »

Cet article met en évidence, le paradoxe de la vieillesse résultant du caractère positif de la vieillesse marqué par l'expérience, la connaissance et du caractère négatif, stéréotypé de la vieillesse, source de fragilisation physique, perte d'autonomie etc. Par ailleurs, son contenu, nous permet de comprendre le paradoxe de la vieillesse qui est observé dans toutes les sociétés en général en dans la société africaine en particulier.

Vincent Caradec se situe dans cette logique, mais oriente son approche sur le cas des retraités.

Selon V. Cadarec (2006), les représentations contemporaines de la vieillesse se retrouvent organisées autour de deux pôles. Le premier représente l'image d'un retraité actif, qui profite de l'existence tout en se montrant utile à ses proches et à la société. Le second est occupé par la « personne âgée dépendante », rivée à son fauteuil, souffrant de solitude et n'entendant plus que la mort. Ces deux pôles imaginaires renvoient à la partition de la vieillesse en deux phases, celle du « troisième âge » ou, désormais, des « seniors » et celle du « quatrième âge » et de la « dépendance ». En effet, les représentations de la vieillesse, qui, comme l'auteur le conçoit puisent leurs fondements dans l'imaginaire de la pensée occidentale marquée d'un côté par l'image souriante du troisième âge et des seniors et de l'autre, une vision beaucoup plus pessimiste du quatrième âge et des personnes dépendantes.

Cette étude, nous a permis de trouver une orientation théorique à la représentation faite du rôle et de l'image des personnes âgées dans la société occidentale. En effet, le rôle et l'image qui est présenté nous a permis de catégoriser l'âge de la vieillesse en islam.

Guillemard (1977 a et b) s'inscrivant dans la même logique, montre que dans la société industrielle la plupart des vieillards sont malades, pauvres, immobiles, inutiles, seuls et tristes. Et que la non préparation à la retraite qu'il nomme « absence de socialisation à la vie de retraite », la retraite advenant comme une surprise.

L'auteur montre l'isolement, la dépendance et la fréquence des infections qui caractérisent les vieillards. Il propose une relecture à la vie de la retraite, qui soit cordonnée par une organisation, une éducation. Cette étude nous a permis de saisir l'image de fragilisation physique, de perte d'autonomie et de dépendance que rencontrent les personnes âgées de la communauté musulmane. Toutefois, les personnes âgées dont il est question dans l'étude de Guillemard, sont des retraités, ce qui particularise son étude par rapport à notre champ d'étude, qui prend en compte toutes les catégories sociales, en particulier les religieux ou les individus pratiquant la religion islamique.

J. Messy (1992), dans son ouvrage «  La personne âgée n'existe pas. Une approche psychanalytique de la vieillesse », l'auteur représente la personne âgée comme une catégorie sociale et lui donne une terminologie sociale qui n'a pas de réalité humaine. Pour les plus jeunes, cette situation entraîne la crainte de la vieillesse. Par conséquent, le vieux ne se sent plus, ne se voit plus être objet de désir, l'impression confirmée par la société qui lui signifie combien il est maintenant improductif, inutile. De nombreux événements exposent au risque de la crise, tel l'abandon du rôle de parent, la perte de responsabilités professionnelles ou d'autres fonctions sociales, associatives, syndicales ou politiques. L'individu n'a plus les moyens d'élaborer psychologiquement cette perte en trop, lorsque le danger se présenterait.

Cette étude participe à la construction de l'image des personnes âgées, qui est faite de négation, de tristesse, d'abandon, qui nous plonge dans la réalité des personnes âgées. Cette réalité n'est pas contraire à l'approche que nous développons dans notre étude. Toutefois, Cette étude nous permis de connaitre la représentation de la vieillesse de façon générale dans la société. Elle présente les mêmes caractéristiques que les personnes âgées en islam. Toutefois, la spécificité de notre étude est que les personnes âgées ont développé la spiritualité et bien d'autres capitaux qui sont des facteurs qui leur permettent de lutter contre les problèmes de la vie et ces difficultés.

Devant ces faits, Lefrançois met en exergue les deux paradigmes de la vieillesse.

Lefrançois.R. (2004), dans son ouvrage intitulée «  Les nouvelles frontières de l'âge » a passé en revue les pratiques liées au vieillissement et à la longévité et a développé deux paradigmes pour décrypter la manière d'interpréter la vieillesse dans les sociétés européennes. Pour ce faire, il a fait ressortir les auteurs et les théories qui concourent à la construction du paradigme de la vieillesse comme paradigme de développement. En effet, il décrit que la personne vieillissante dispose de l'influx et de l'énergie nécessaire pour exploiter pleinement toutes ses potentialités. De ce fait, le vieillissement suivrait une trajectoire élaboratrice plutôt qu'involutive. Et de l'autre, dans le cadre du paradigme du déclin, c'est la connotation négationniste et stéréotypée de l'avancée en âge. La représentation de cet âge est liée à une santé chancelante, les pertes, les deuils ou les renoncements auxquels font face les personnes vieillissantes. Suivant cette conception `vieillir' signifie se diriger inconfortablement vers une fragilisation physique, une diminution des capacités et une plus grande dépendance, même si certains états déficitaires sont parfois réversibles.

Cette étude nous permis de connaitre la représentation de la vieillesse de façon générale dans la société. Elle présente les mêmes caractéristiques que les personnes âgées en islam.

Cette idée est renforcée par Clark (1973) qui montre que dans la société industrielle, l'image dominante est la misère des personnes âgées. La société industrielle produit de plus en plus d'individus retraités qui sont non seulement inactifs mais économiquement dépendants.

Cette étude nous a permis de cerner la réalité des personnes âgées avec une image d'inutile, de dépendant dans la société occidentale. L'auteur consacre son étude aux retraités particulièrement. Toutefois, notre étude, se particularise de celle de l'auteur, car elle étudie les personnes âgées dans la communauté musulmane avec toutes ses composantes sociales.

Selon V. Caradec (2004), L'avancée en âge prend une signification diverse selon les catégories professionnelles ou les types d'activités professionnelles. Pour les travailleurs de l'industrie peu qualifiés, on assiste à une déqualification progressive : la structure d'âge est liée au poste de travail et après un certain âge, il y a rejet de certains postes. L'introduction de techniques nouvelles conduit à la mise en pré-retraite ou au chômage d'un certain nombre de travailleurs vieillissants peu qualifiés à partir de 50 ans. Les travailleurs intellectuels sont moins gênés que les autres par leur déclin psychologique.

La fin de l'activité professionnelle, contrairement à l'image unificatrice qui en est donnée, classe les individus en plusieurs groupes selon leur classe sociale, leur niveau culturel : par exemple, il y a ceux pour lesquels la retraite est le troisième âge actif et participant à la vie sociale, ceux pour qui elle apparaît comme mort sociale, maladie ou repos.''

A l'analyse de ces ouvrages, il faut retenir que les occidentaux ont une double représentation de la vieillesse. La vieillesse considérée comme problème parce qu'elle entraine le retrait de la vie active, d'une part, parce que sous-tendue la décrépitude du corps et l'affaiblissement de l'esprit. La vieillesse est alors ressentie comme un état terminal et non comme un processus étalé dans le temps ; et d'autre part comme ressource utile à la société. Elle a contribué a mieux cerner le cadre théorique de notre étude.

Cependant, la vieillesse en islam que nous étudions en milieu urbain ivoirien, même si elle présent les mêmes caractéristiques que celle de l'occident, ce moment est faite de grande spiritualité dans l'approche étudiée.

La représentation de la vieillesse en occident, se présent comme un paradoxe marquée par la fragilisation de l'individu à mesure qu'il avance en âge (santé déficiente, habilité diminuée, vulnérabilité aux maladies) et, en même temps, la poursuite des acquisitions. En effet, la vieillesse présente deux pôles qui renvoient à la partition de la vieillesse en deux phases, celle du « troisième âge » ou des « seniors » et celle du « quatrième âge ».

Etre vieux, c'est être inutile, souffrant de solitude et n'entendant que la mort. C'est aussi être une charge pour les générations les plus jeunes.

Contrairement à la réalité que nous étudions, même si elle connait cette dynamique. Toutefois, elle est un moment de grande spiritualité pour les personnes âgées étudiées dans le cadre de notre étude.

Quelle peut bien être l'image des personnes âgées dans nos sociétés africaines ? ou doit- on considérer cette étape de la vie comme un honneur ?

I-5-1-2 Représentation de la vieillesse dans les sociétés non-occidentale

Selon une communication faite par Touré A. (1984) sur « Le vieux et la vieille. Une situation et rôle des personnes âgées en Côte d'Ivoire », montre qu'en Afrique, vieillir c'est s'assagir et la sagesse implique respect de la plupart de ceux, qui par leur jeune âge, n'ont pas encore acquis assez d'expérience. En effet, la vieillesse confère de privilèges tels que droit d'aînesse, droit à la parole et respectabilité qui sont autant de pouvoirs : être plus vieux qu'un tel, c'est pouvoir lui en imposer ; par exemple demander à celui qui a un ou deux ans de moins que soi, de faire telle ou telle chose alors qu'on pourrait le faire soi-même.

Dès lors, on comprend l'acharnement des Africains à se déclarer plus vieux qu'ils ne sont en réalité et de se référer ainsi au droit d'aînesse ; sauf lorsqu'un âge avancé ferme la porte à certains avantages : par exemple, pour bénéficier du droit d'inscription dans une école, on réduira son âge deux ou cinq ans par l'établissement de jugements supplétifs en l'absence d'acte de naissance. Que du haut de la pyramide socio-politique d'alors (1984), l'ancien président de la république (feu Félix Houphouët-Boigny), surnommé le sage de l'Afrique à la fois pour son grand âge (79 ans en 1984) et son intelligence à diriger son peuple.

Cette communication a permis à l'analyse du rôle et de la place des vieillards dans la société africaine. Cette représentation qui est faite n'est pas contraire à l'approche que les personnes âgées d'obédiences musulmanes en font.

Les anthropologues remarquent l'importance des privilèges dont jouissent les personnes âgées dans les sociétés traditionnelles actuelles : pour l'Asie du Sud-est, Georges Condominas (1983) notait : « le privilège de la vieillesse se trouve sur tous les plans. Le vieillard, entouré d'affection, a droit à des tas de faveurs. On trouve normal qu'il profite de ce qui lui reste de force pour obtenir des satisfactions de tous...si le vieillard est ainsi entouré de prévenances, ce n'est pas par devoir de protéger un être affaibli, mais parce que le bonheur irradie et profite à l'entourage de l'homme ainsi favorisé. Atteindre le grand âge est considéré comme un bonheur dont on se réjouit, surtout si le vieillard a une nombreuse descendance. C'est alors un homme comblé surtout en Afrique ! On ne peut pas, comme le souligne l'auteur, le mettre à l'écart, comme chez eux en occident, l'éloigner dans les maisons de retraite, il reste au milieu des siens, car il est la preuve manifeste de la réussite du groupe. »

Cette étude a permis de montrer les privilèges de la vieillesse qui détermine la place indéniable des personnes âgées dans la société africaine. C'est, d'ailleurs, cette représentation qui fait objet d'analyse dans notre étude.

Selon Schwartz, A. (1968), dans Tradition et changement dans la société Guéré, souligne que, c'est seulement à la personne âgée qu'il est réservé le droit de faire les libations lors des cérémonies rituelles. Aussi, le culte des morts ou culte des génies qui concourent au maintien de la société et à son harmonie, est également réservé aux personnes âgées. Ainsi le doyen d'âge a donc un rôle de sécurité. Il est intermédiaire entre les morts, les génies et les familles.

Grattié pour sa part approfondie davantage les fonctions des personnes âgées en se référant à Hampaté Ba, lesquelles fonctions font objet sans détours dans notre étude.

Grattié L. (1988), montre que la société africaine traditionnelle est basée sur un pouvoir gérontocratique très marqué. Le vieux est considéré comme un personnage sacré dont le destin est de rejoindre l'aéropage des divinités ou des ancêtres. Ils ont également un rôle religieux médico-magique, ce qui fait leur force tant dans les sociétés traditionnelles que modernes africaines. Sa connaissance des us et coutumes, de sa tradition confère à la personne âgée un rôle juridique intermédiaire entre le monde des ancêtres, des esprits et le monde des vivants.

L'auteur définit les différents rôles assignés aux personnes âgées dans la société africaine. A travers ces fonctions, on représente les personnes âgées comme des êtres transcendants, des dieux, des juges, des sages. Cela été important à l'analyse de notre étude.

Dans une communication faite par Dédy S. (2005), sur le thème « Comment tirer profit de l'expérience des cadres à la retraite pour le développement national », il insiste sur la place plus qu'importante de la personne âgée dans nos sociétés traditionnelles africaines : « la personne âgée est un trésor pour la société toute entière en raison de l'ensemble de son vécu et principalement de ses expériences. ».

Cette communication a permis la conception théorique et pratique de notre étude.

Tous ces écrits précités ont fait l'apologie du rôle, de la place et des privilèges des personnes âgées dans la société africaine. Toutefois, les écrits ci-dessous viennent contredire ces privilèges et la place des personnes âgées dans la société africaine. Cela relativement à la mutation que connaissent les sociétés.

En effet, Nana Apt (1999), présidente de la Société africaine de Gérontologie, lors d'une Communication sur le thème « Les personnes âgées n'obtiennent pas leur juste part de l'aide au développement », souligne que la société africaine apparaît comme une sorte de gérontocratie où les vieillards jouent un rôle important, où ils sont respectés pour leur sagesse et où la collectivité veille à leurs besoins.

Toutefois, cet immense trésor et d'expérience seront érodés suite aux mutations sociales que connait la société africaine.

Les jeunes avaient besoin d'eux pour se marier, pour des cérémonies rituels, etc. Ils avaient le pouvoir économique. Ils étaient les piliers de la famille, gardaient les biens, l'argent et les ressources. Mais, les mutations subies par nos sociétés rendent vulnérables et plus isolés les personnes âgées. L'éducation a conduit à un renversement des rôles : les jeunes sont les mieux formés, ils ont de l'argent. Ils n'ont pas besoin de leurs grands-parents pour trouver une épouse ou payer une dot. Le pouvoir des personnes âgées s'en trouve érodé.

Evans,R. (1999) dépeint la réalité changeante dans laquelle se trouvent les personnes âgées. Il raconte ce fait : « II y a quelques années, un ami tanzanien est venu lui rendre visite et à été stupéfié d'entendre que sa vieille voisine de 92 ans vivait totalement seule, sa fille ne lui rendait que de rares visites et aucun membre de sa famille ne vivait à proximité pour l'aider. Cela n'arriverait jamais en Afrique, a-t-il affirmé. Les familles s'occupent des personnes âgées ». Pour lui, cela est dû aux mutations socioculturelles intervenues dans nos sociétés modernes.

H. Yambené, H. Mimché, Y. Zoa Zoa (2005) abondant dans le même sens, indique que l'indigence des personnes âgées est d'envergure. Au regard des données disponibles au Ministère des Affaires Sociales du Cameroun, il ressort que les demandes d'aide adressées par les personnes âgées révèlent les problèmes suivants : la santé physique et mentale, la salubrité, le manque d'alimentation saine et variée, le mépris et le rejet, les préjugés, l'isolement et la solitude, la difficulté d'accès à un environnement physique et social tolérable, le manque d'intimité et de vie privée, l'abandon, la violence verbale et physique, etc.

Myerhoff (1978), dans son étude montre que les Yahgan de la Terre de Feu, vivant dans un milieu naturel particulièrement rude et dont la technologie représente un extrême de simplicité, traitant leurs vieillards avec respect et vont même jusqu'à les porter sur leur dos lors des migrations, tandis que leurs voisins, les Ona, préfèrent les abandonner à une mort certaine. Ces deux populations habitent un même milieu naturel, des systèmes économiques identiques, et des formes d'organisations sociopolitiques comparables, et pourtant traitent les personnes âgées de façon radicalement différente. La « société primitive » est contradictoire et ne peut y avoir de génération simpliste sur le vieillissement dans la société humaine.

Cette étude pose aussi les jalons de la contradiction dans la représentation de l'image et le rôle des personnes âgées. C'est dire que les vieillards ne sont pas traités de façon identique avec respect et considération. Ils font objet de rejet, de méchanceté. Ce qui est confirmé dans notre analyse.

L-V Thomas (1991) observait le prestige considérable dont jouissaient les vieux dans les vingt-deux ethnies qu'il a pu étudier en Afrique : « Expérience, disponibilité, éloquence, savoir, sagesse, voilà ce qui justifie l'image idyllique que le Négro-africain se fait du vieillard. Et ceci malgré la réalité des vieux séniles, égoïstes, tyranniques ou acariâtres, comme partout dans le monde. C'est qu'une société de pure oralité a besoin de ses vieux, symbole de sa continuité en tant que mémoire du groupe et condition de sa reproduction. Alors, pour rendre plus supportable leur pouvoir et aussi pour se valoriser en les valorisant, le groupe n'hésite pas à les idéaliser. Puisqu'on ne peut rien faire sans les vieux, autant leur accorder toutes les qualités. Et confondre leur somnolence avec le recueillement de la médiation. »

Mais aujourd'hui avec le contexte socioculturel favorisé par la pénétration du livre, de l'écrit, l'oralité ne fait plus le poids devant le livre. Le pouvoir gérontocratique se voit désormais démystifié et même agressé. De même, l'apparition d'un type de gouvernement démocratique, l'élimination progressive du sacré dans la politique sont des facteurs à mettre fin à la gérontocratie.

En somme vieillir en Afrique et dans les sociétés, c'est avoir des privilèges, tels le droit à la parole, droit d'ainesse, de respectabilité, de sagesse, d'affection, de bonheur pour la société, qui a un droit de regard de la part de la communauté.

Par ailleurs, les différents rôles assignés aux personnes âgées sont qu'elles sont des intermédiaires entre les morts et les vivants. Elles ont un rôle de sécurité, un rôle religieux, médico-magique, juridique et culturel..

Toutefois, avec la dynamique socioculturelle de la société, le pouvoir gérontocratique est agressé par la perte de leur privilège social.

La représentation sociale de la vieillesse dans ses ramifications a touché la représentation occidentale et non occidentale de la vieillesse. Elle renferme aussi des déterminants qui contribuent au vieillissement et à la longévité. C'est d'ailleurs l'idée que développe la seconde partie de notre revue documentaire.I-5-2 Les déterminants du vieillissement et de la longévité

Le vieillissement en tant que processus et conséquence du temps qui passe est un phénomène obligatoire et inéluctable. Il est complexe et multifactoriel.

Il concerne les facteurs sociaux et écologiques, biologiques, physiques, mentaux, religieux, nutritionnels et comportementaux.

I-5-2-1 Les facteurs sociaux et écologiques

Klinger,C. (2007), dans « la nouvelle science de la longévité », définit les facteurs de longévité qui sont surtout liés à l'amélioration des conditions de vie et à l'environnement. Par ailleurs, L'étude a relevée quatre mécanismes anti-vieillissements : le contrôle hormonal, la capture des radicaux libres, le maintien de la stabilité du génome et les gènes suppresseurs de tumeurs.

Les déterminants tels que le contrôle hormonal, la capture des radicaux libres, le maintien de la stabilité du génome et les gènes suppresseurs de tumeurs développés dans ce Dossier sont d'un caractère déterminant pour notre étude. Ce qui a permis de faire un lien avec les déterminants de la longévité et du vieillissement qui relèvent des conditions de vie et de l'environnement.

Henrard et Ankri (2003), de leur côté mettent en exergue les facteurs endogènes et exogènes individuels  qui relèvent des habitudes de vie, des conditions matérielles d'existence (revenus, niveaux culturels, réseaux relationnels). Les services sanitaires et sociaux constituent un déterminant de la santé. Il s'agit essentiellement, tant au niveau individuel qu'au niveau de la population, par l'intermédiaire de facteurs liés aux recours (niveau de protection sociale et accessibilités des services) et aux prestations professionnelles (qualité des procédures et les résultats : par exemple le traitement de la douleur chez les personnes hospitalisées, la récupération fonctionnelle après interventions chirurgicales ou accidents dus au médicament. Ces facteurs ont contribué à l'analyse de nos résultats. Toutefois, les déterminants spirituels ou les dispositions mentales que nous avons développés n'a pas été l'objet d'étude préalable.

La longévité est en outre influencée par l'environnement familial spécifique. En effet, les déterminants environnementaux responsables de la mortalité retardée par rapport à la durée de vie moyenne sont des conditions générales d'existence favorables, en lien avec les revenus, le capital culturel, la profession, les relations sociales. On sait que les catégories socioprofessionnelles favorisées vivent plus longtemps que les défavorisées. Le métier peut avoir un effet principal sur l'espérance de vie.

Bourlier (1991) a mené une étude au niveau social en Grande Bretagne dans le Registrer General England and Walles dans laquelle il a divisé la population adulte de 20 à 65 ans en cinq catégories suivant leur niveau social et professionnel et a observé une sous mortalité des catégories aisées et une surmortalité des classes les plus pauvres.

Guyon Louise (1996), pour sa part, dans son article sur « les femmes âgées », l'auteur avance que : « l'appartenance à un milieu socioéconomique est un déterminant majeur dans le devenir des individus quant à leur santé. On le sait depuis longtemps ; les plus pauvres meurent plus tôt, sont malades, ils ont de moins bonnes santé et vivent dans des conditions sanitaires plus détériorées ».

Bourlier, Guyon louise ont la même approche des facteurs de longévité et du vieillissement, qui sont liés à la condition matérielle d'existence, au revenu et la profession. Ces facteurs ont permis à l'analyse des résultats de notre étude. Toutefois, leur étude n'a pas fait cas des dispositions mentales, morales et spirituelles qui ont un impact sur le vieillissement et la longévité. Par conséquent, ne nous permettent pas de saisir toutes les facettes du vieillissement et de la longévité.

I-5-2-2 Les facteurs biologiques, physiques et mentaux

Selon Kramen et al (1999), la longévité humaine peut-être une transmission héréditaire en ce sens que des études sur les jumeaux monozygotes ont montré qu'ils ont une durée de vie plus importante que les jumeaux dizygotes. La contribution génétique dans la variabilité de la durée de vie est de l'ordre de 20 à 30%. Elle semble plus marquée entre les parents et les filles, peut-être du fait d'une influence plus forte de l'environnement chez les hommes.

Marcia E., et al, lui emboite le pas en trouvant que le genre féminin a une espérance de vie plus élevée que celle de l'homme.

L'appartenance au genre féminin est une source de longévité. En effet, en France, selon une étude anthropologique menée par Marcia E., et al (2004) les projections démographiques faisant référence à Nallin et Meslé, ont montré que l'espérance de vie des français pourrait être de 91 ans et celle des françaises de 95 ans en 2100.

Il est de même au Canada comme dans de nombreux pays développés, la population vieillit du fait de la baisse des taux de fécondité, de l'accroissement de l'espérance de vie et de l'entrée de la génération des « baby-boomers » dans le groupe des personnes âgées. Actuellement, l'espérance de vie des hommes est de 78 ans et celles des femmes est de 83 ans.

Au Canada, 84 % des hommes et 90 % des femmes atteignent au moins 65 ans.

L'étude de Wolbert s'inscrit dans cette même logique.

Wolbert P. (1994), dans son étude sur  « les centenaires en Côte d'Ivoire », estime que la longévité sur les trois facteurs déterminés (environnementaux, comportementaux, biologiques), est attribuable au facteur biologique notamment génétique qui semble jouer le rôle le plus déterminant chez nos centenaires.

Selon les écrits des trois auteurs, les secrets de la longévité émanent des gènes, qui nos ont permis de faire l'analyse des résultats de notre recherche.

Toutefois, les facteurs de longévité et du vieillissement dans notre étude ne se limitent pas qu'au facteur génétique, à l'âge et aux sexes, qui relève des facteurs endogènes, sans faire cas des facteurs exogènes.

Au delà du gène qui influence le processus du vieillissement, Lennox et al ont plutôt privilégié l'aspect physique et mental du vieillissement.

Lennox et al (1990), dans son étude sur  « The effect of exercise on normal. Sports and exercise : nutritional augmentation and health benefits » , mentionne que le vieillissement dépend du maintien et de l'entretien des facultés physiques et intellectuelles : les muscles et le cerveau vieillissent, d'autant moins qu'ils ont été harmonieusement utilisés. Le fonctionnement et l'entretien semblent donc retarder le processus du vieillissement d'un système de suppléance qui masque la diminution de la marge d'adaptation. Les études montrent que l'exercice régulier ralentit le processus de vieillissement en abaissant le taux de glycémie, ce qui prévient des livraisons croisées et les dommages causés aux vaisseaux sanguins par l'insuline. L'exercice est bon pour la santé mentale, les études montrent qu'il améliore l'humeur, diminue l'anxiété et la dépression, qu'il élimine le stress.

En outre, une étude réalisée dans le Corpus de Gériatrie (2000), a montré qu'une activité physique régulière ralentit la diminution de la masse musculaire liée à l'avancée en âge. Parallèlement, l'activité physique limite l'augmentation de la masse grasse et les problèmes métaboliques associés comme l'intolérance au glucose par l'insulinorésistance. Les fonctions cardio-vasculaire et respiratoire sont aussi mieux préservées chez les sujets âgés qui ont une activité physique régulière. Même débutée à un âge avancé, l'activité physique peut avoir des effets positifs sur la santé, notamment en réduisant le risque de maladie cardio-vasculaire et en prévenant le risque de chute.

Il montre que les pratiques régulières favorisent la santé et réduisent les risques de maladie cardio-vasculaires et en prévenant le risque de chute.

Les facteurs affectant l'espérance de vie sont d'ordre génétique, physique et intellectuel.

Kramen et al (1999) sur  « Ageing, fitness and neurocognitive function » concernant l'apport des pratiques des exercices physiques, il ressort que l'exercice physique peut même augmenter le QI ; dans les tests psychologiques des adultes d'un certain âge qui faisait une marche de 45 minutes trois fois par semaine ont obtenu de meilleurs résultats que les gens qui faisaient simplement des exercices d'étirement et de tonus musculaire.

Les études de Lennox (1990), Kramen (1999) et le Corpus de gériatrie (2000), mettent en évidence, l'influence de l'exercice régulier sur le vieillissement, qui a contribué à l'analyse des résultats de l'étude. Cependant, cette contribution ne nous permet pas de cerner les autres paramètres du vieillissement, qui sont les dispositions mentales, morales et certaines théories diététiques ont un impact sur la qualité de vie, par conséquent sur le vieillissement et la longévité.

I-5-2-3 Les facteurs religieux, nutritionnels et comportementaux

Ibrahim B.Syed (2001), parlant des « bienfaits médicaux des prières de Tarawih », l'auteur a fait cas de l'impact des prières sur la santé mentale. En outre, elles ont des bénéfiques sur le corps. Cette prière permet de pratiquer un exercice physique modéré et particulier à chaque muscle du corps. L'exercice améliore la qualité de vie, procure plus de bien-être et d'énergie, réduit l'anxiété et la déprime, influence favorablement l'humeur et contribue à l'estime de soi.

Cet article permet d'avoir une approche analytique de notre objet d'étude sur les pratiques islamiques, en l'occurrence celle de la prière qui est un pilier fondamental en islam. Toutefois, la prière n'est pas le seul facteur qui nous a permis de construire notre objet d'étude sur le vieillissement et la longévité.

L'étude d'Aboli (A) et al. (2006), sur la « quête de longévité, conscience sanitaire et hygiène de vie chez les ivoiriens », a révélé que le vieillissement est fonction de la crainte de Dieu, du respect des us et coutumes, de l'alimentation, de l'harmonie familiale et du respect des aînés y compris la prise en charge sanitaire et de l'hygiène de vie. Toutefois, les personnes âgées mettent l'accent sur la crainte de Dieu, le respect des aînés dans la quête de longévité.

Quelles que soient les confessions religieuses, les individus sont unanimes sur le fait que pour vivre longtemps, il faut respecter les commandements établis par Dieu car comme le dit les saintes écritures, « le salaire du péché c'est la mort ».

Cette étude nous situe de façon concrète au coeur de la corrélation, religion et vieillissement. Elle a permis à la conception pratique de notre étude. Toutefois, cette étude aussi riche, ne nous a pas permis de décrypter les préceptes religieux islamiques qui influencent l'espérance de vie.

L'étude menée par S. Beare (2005), a montré que la longévité exceptionnelle des populations d'Okinawa, une île du Japon, Campodimele, un village de l'Italie méridionale, Symi, une île Grecque, le Hounza, une vallée au Nord-Est du Pakistan, le Bama un comté de la Chine méridionale, dépend du bon sens et de certaines habitudes alimentaires. En effet, la sagesse ancienne, les recherches de pointes les plus récentes indiquent toutes que les « secrets » à l'origine de la longévité se trouvent avant tout dans ce que nous mangeons. Au-delà de la nutrition, la religion a des effets favorables sur la longévité ; être religieux, que cela vous apporte ou non la vie éternelle, prolongera probablement la vie : la plupart des médecins vous dirons que la prière, la méditation ou d'autres pratiques spirituelles peuvent renforcer le traitement médical. Une étude longitudinale menée par J. Clark (2002), sur une période de seize ans et portant sur 3900 Israéliens, a révélé que les Israéliens religieux mourraient moins que leurs homologues non religieux même quand on prenait en compte les facteurs tels que l'âge et la situation financière.

Une autre étude épidémiologique au Maryland (USA), selon Comstock and Partridge (1972), a montré que ceux qui fréquentaient l'église avaient environ deux fois moins de risque de mourir de maladies cardiaques ou de suicide que les autres acteurs est avaient à 74 % moins de risque d'avoir une cirrhose de foi.

Cette étude a donné tout le sens théorique et pratique à notre étude. Elle a montré en long et en large les différents aspects qui ont une incidence sur le vieillissement. Toutefois, ces études ont été menées dans les milieux dits de longévité exceptionnelle des populations dans le monde. En revanche, nous nous orienté notre étude sur le milieu ivoirien, pour cerner les pratiques, le mode de vie qui peuvent contribuer au vieillissement et à la longévité.

Ouattara K. dans cette même logique a mené son étude sur le mode de vie des habitants de Kouassi-Datekro.

Dans cette sur la « Quête de longévité, conscience sanitaire et hygiène de vie en milieu urbain : cas de la Sous-Préfecture de Kouassi-Datékro» , Ouattara (K) (2008), fait comprendre que la croyance aux valeurs traditionnelles, les rapports aux divinités, le mariage, l'alimentation, l'harmonie dans les familles participent de la construction de la longévité.

Le mode de vie étudié chez ces peuples ont donné une orientation théorique à notre étude. Cependant, nous avons focalisé notre recherche sur les pratiques quotidiennes liées au mode de vie des personnes âgées d'obédience musulmane.

Albduldaem s'appuie largement sur le jeûne qui est un pilier de l'Islam dont il montre les vertus dans la lutte contre maintes maladies vient corroborer l'importance du jeûne sur la santé. Ainsi, L'article d'Albduldaem Al-Kaheel7. sur «  Miracle du Coran et la Sunnah », décrit l'impact du jeûne sur la santé, tout en mettant en évidence des vertus du jeûne pour montrer, comment l'islam a ordonné le jeûne vu ses effets stupéfiants en soignant maintes maladies. Il soigne les maux de dos, de la colonne vertébrale et de la nuque, les maladies chroniques du système digestif, les troubles intestinaux et les colites peuvent être traités par le jeûne. Il prévient l'asthme, les maladies cardiovasculaires et l'artériosclérose.

Cet article contribue au renforcement des éléments explicatifs de l'analyse de notre étude. Cependant, le mode de vie du musulman, ne se limite pas qu'au jeûne. Il existe un ensemble de valeurs, de pratiques qui ont une incidence sur le vieillissement et la longévité.

O. Buchinger lui emboite le pas et même en fait une thérapie pour l'humanité.

O. Buchinger (2006), partant d'une expérience sur : « le jeûne thérapeutique » va dans même sens qu'Albduldaem, mais utilise le jeûne comme une thérapie pour soigner ses patients. Il soigne l'arthrite, mais également un nombre croissant de maladie chroniques qui répondent au traitement par le jeûne thérapeutique. Il est modifié à base de bouillons de légumes, de jus de fruits et de légumes fraîchement pressés, avec un peu de miel et une abondance de tisanes et d'eau. Il est basé sur la médecine et la physiologie, mais inclut également les deux autres dimensions traditionnelles du jeûne : la spiritualité et la solidarité. Le jeûne rééquilibre le métabolisme et mobilise les forces de régénération propres du corps et de l'esprit. Buchinger a pu être guérit lui-même par le jeûne thérapeutique d'une maladie rhumatismale grave : le rhumatisme articulaire aigu. C'est à partir de cette expérience personnelle que la méthode Buchinger s'est développée et a prouvé son efficacité tout d'abord dans les maladies des articulations et en général dans tous les cas d'inflammation chronique et d'allergie.

Cet article a permis de contribuer à l'analyse de nos résultats. Toutefois, nous avons plus accentué notre étude sur le cas islamique ou sur la pratique liée à la civilisation musulmane.

Une autre vertu thérapeutique islamique, au-delà du jeûne, se trouve dans les aliments, dont Firas en expose les effets bénéfiques sur la santé.

Selon Firas Nour Alhak. (2006), sur l'olivier et son huile a amené plusieurs recherches sur cette huile. En effet, des études du Saint Coran a parlé et consacré dans maintes Sourates (la sourate 35 Anour par exemple) une grande importance à l'Olivier et son huile, il l'a désigné par l'arbre béni ce qui veut dire un arbre de multiples donations et bienfaits. Ainsi le Prophète Muhammad a conseillé a ses compagnons et par la suite tous les musulmans de profiter de cet arbre. La science contemporaine a dévoilé d'énormes bienfaits de cette huile d'olive.

L'Huile d'Olive protège contre le cancer, le cancer de la peau, le cancer du sein, les maladies du coeur, le diabète, les maladies cardiaques, tue les poux de la tête, diminue des cas d'ulcère d'estomac, participe à l'enrichissement des graisses mono insaturées chez les femmes qui utilisent beaucoup d'huile d'olive dans la préparation de leurs repas, huile d'olive guérit le rhumatisme, l'huile d'olive baisse le taux de mortalité avec une alimentation suivie pas de beaucoup les viandes et les produits laitiers par contre consommer beaucoup de légumes, de fruits, de l' hydrates de carbones et l'huile d'olive.

L'huile d'olive renforce les os ; elle est efficace à traiter le rhumatisme, les effets du vieillissement et réduit les dangers relatifs aux maladies du coeur et du durcissement des artères. Elle protège contre le cancer de la peau, du sein, des maladies cardiaques, ulcère d'estomac...etc.

Cet article met en exergue le caractère spirituel de l'huile d'olive mais aussi la contribution scientifique de cet arbre et son huile dans le renforcement de nos capacités physiques, physiologiques, sanitaires, culturelles. Cette huile de part ses richesses qui la composent a un impact sur la santé. Ces impacts sont que l'huile d'olive posséderait des vertus anti-inflammatoires similaires à celles de l'ibuprofène. En outre, elle est anti cholestérol car elle pourrait diminuer le taux de mauvais cholestérol dans le sang `grâce à sa richesse en acide oléique, un acide gras de la famille des Oméga 9' ; elle est riche en polyphénols qui est efficace contre l'hypertension.

Cet article a contribué à la compréhension des mesures préventives de notre étude. Cependant, les mesures préventives ne se limitent pas qu'à l'huile d'olive, d'autres pratiques de prévention qui sont d'ordre sociales existent.

Selon Mahmoud. (1999), Le travail est originairement assujettissement et liberté. Le travail est source de liberté et d'indépendance en termes d'autonomie financière. Il permet une prise en charge individuelle et collective qui est source de longévité et de vieillissement. C'est pourquoi l'ordre de travailler donné par le Coran est clair et manifeste : « dis ; agissez et n'hésitez pas à faire le bien ni à faire votre devoir, car Allah connaît toutes vos actions, ainsi que son messager et les croyants».

Par ailleurs, le Coran incite les musulmans à travailler même le vendredi qui est un jour de repos pour eux : « lorsque vous avez accompli la prière du vendredi, dispersez vous sur la terre et demander les faveurs d'Allah ».

Le prophète à lui bénédiction et salut a loué celui qui travaille et mange à la sueur de son front en qualifiant la main travailleuse de main qu'Allah et son messager aiment. Le fait de s'en remettre à Allah, dans nos différentes activités, est une force impulsive et positive pour la santé et le bien vieillir et développe les facultés physiques, morales et spirituelles. Comme source d'élévation spirituelle, le travail met en exergue la dimension matérielle, infrastructurelle, physique.

Cette étude a permis à l'analyse des mécanismes de construction du vieillissement. Cependant, il ne nous permet pas de percevoir une approche globale de notre objet d'étude.

Les études de Blon Dombet Cissé et al (2006) sur la « Quête de longévité, conscience sanitaire et hygiène de vie chez les Adjoukrou de Cosrou (Dabou) » décryptent dans cette étude anthropologique, le respect des préceptes de Dieu, le respect de la tradition, la bonne alimentation, la bonne santé. La vie éternelle est le souhait le plus ardant de l'homme. En effet, en son chapitre 10 au verset 25 du Livre de Jean, la Bible déclare que « Dieu est la résurrection et la vie. Celui qui croit en lui aura la vie éternelle ». La parole de Dieu montre que la vie éternelle n'est possible que si l'individu obéit à ses commandements. Par conséquent pour mériter cette vie et la garder longtemps, il est indispensable de respecter Dieu comme un enfant respecte ses parents. La colère de Dieu s'abat donc toujours sur les individus qui vivent dans le péché sans pouvoir se convertir.

Cette étude nous permis de relever des préceptes religieux qui ont un impact sur le vieillissement et la longévité. Cependant, les préceptes relevés dans cette étude sont d'ordre biblique et non islamiques.

Kouaho Edjoba M.S.et al (2006) dans leur étude sur  la « Quête de longévité, conscience sanitaire et hygiène de vie chez les ivoiriens : cas des Abouré de Bonoua », s'appuyant sur des récits de vie, ont passé en revue l'importance incontestable de Dieu dans la quête de longévité. Dieu reste le suprême détenteur de la vie et de la mort sur toutes ses créatures et créations.

A côté de la suprématie de Dieu, s'exerce celle des forces mystiques (les génies,...). Le respect, la dévotion, l'obéissance sont les maîtres- mots de l'être humains qui cherche à vivre longtemps. Le respect de la divinité inclut le respect des parents et les autres aînés de la société et la culture de l'amour du prochain.

Cette étude a fait ressortir le rôle incontournable de la divinité dans le processus du vieillissement et de la longévité. Ce qui nous a permis de combler les explications à notre étude. Par ailleurs, leur explication est trop centrée sur le respect des parents et de la divinité qui est qu'un simple aspect dans le processus du vieillissement et ne permet pas de cerner tout les contours de notre étude.

Doukouré D. (2006), sur la « Quête de longévité, conscience sanitaire et hygiène de vie chez les musulmans de Yopougon », montre dans cette étude que le vieillissement et la longévité des personnes âgées sont liés à leur forte soumission aux recommandations de la divinité ; aux sacrifices de miséricorde, aux prières nocturnes, aux bénédictions, au raffermissement des liens de parenté  et la bonté envers les parents ou les personnes âgées; mais aussi leur rapport à la santé et à l'alimentation. L'étude a alors montré que les personnes âgées qui mettaient en pratique constamment les prières obligatoires et surérogatoires étaient en harmonie avec elles même et l'environnement.

La piété filiale observée chez les personnes âgées entraîne le raffermissement des liens de parenté, la bonté envers elles et surtout le respect des personnes âgées favorisait tant de bénédiction et de cohésion qui sont source de vieillissement et de longévité.

Leur rapport à la santé est une lutte permanente : la prière est un point d'ancrage à la propreté et à la pureté. Le contrôle de l'alimentation est une manière d'éviter la maladie. Tous ces facteurs contribuent au prolongement de l'espérance de vie des personnes âgées d'obédience musulmane de Yopougon.

Ces différents facteurs ont été d'un apport indéniable à la construction théorique et à l'analyse des résultats de notre étude. Cependant, l'étude n'a pas tenu compte de la dialectique du vieillissement et de la longévité.

En somme, les déterminants du vieillissement et la longévité sont influencés, d'abord, par l'amélioration des conditions de vie, par l'environnement, par des déterminants endogènes (gène, l'âge, le sexe) et exogènes (revenu, le niveau culturel, la profession, les relations sociales, les habitudes de vie qui comprennent le régime alimentaire, la consommation d'alcool et de tabac, activité physique, comportement sexuel).

Ensuite, par les exercices physiques qui maintiennent et entretiennent les facultés physiques et intellectuelles, ils ralentissent le processus de vieillissement, améliorent l'humeur, éliminent le stress, l'anxiété et peuvent augmenter le quotient intellectuel.

En outre, les facteurs religieux, nutritionnels et comportementaux ont une influence sur le vieillissement et la longévité. En effet, La religion a des effets favorables sur la longévité et s'exprime par la prière qui améliore la qualité de vie, procure plus de bien-être et d'énergie, réduit l'anxiété et la déprime.

Le jeûne retarde la vieillesse, soigne les maladies chroniques, cardiovasculaires, etc. En outre, l'huile d'olive protège contre le cancer, le diabète, etc.

Enfin, le vieillissement est fonction de la crainte de la divinité, du respect des us et coutumes, de l'alimentation, de l'harmonie familiale et du respect des personnes âgées, d'une prise en charge sanitaire et de l'hygiène de vie.

Toutefois, le phénomène du vieillissement se consolidera par des mesures préventives.

Quelles en sont les mesures préventives du vieillissement de cette étude ?

I -5-3 Les mesures préventives du vieillissement

I-5-3-1 Mesures sanitaires

Cette étude de Brian L. Mishara (1984), sur les mesures préventives a fait ressortir les programmes de prévention et d'intervention qui peuvent retarder le processus de détérioration physique et mentale et certains changements qui peuvent être également associés au vieillissement.

Les affections des maladies aigues diminuent avec l'âge autant chez les hommes que chez les femmes. Grâce à l'amélioration des soins médicaux et des habitudes de vie, ainsi qu'aux découvertes médicales futures, nous pouvons espérer que ces différences seront encore plus considérables entre nos grands-parents, nos parents, nous-mêmes et nos enfants.

Cette étude nous permet de construire notre objet d'étude, car les précautions sanitaires sont un atout au vieillissement et à la longévité.

Toutefois, l'étude s'est plus orientée que sur la prévention sanitaire.

Leaf (1973) a mené des enquêtes de type médical pour démontrer que les gens à qui on ne permet plus de jouer un rôle dans la vie économique ou sociale de leur communauté sont des gens qui, physiquement, dépérissent rapidement.

Dans cette étude, l'auteur insiste sur la santé des individus, sans distinctions d'âge. Elle a contribué à montrer l'impact des conditions d'existence matérielles sur la santé des individus, qui reste une réalité dans notre étude. Toutefois, cette enquête n'a privilégié que l'aspect sanitaire de la longévité qui n'est pas la seule variable explicative de la longévité et du vieillissement.

P. Le Deun, A. Gentric (2007), dans « vieillissement réussi », ont développé des stratégies préventives du concept de vieillissement réussi prenant en compte la personne dans toutes ses dimensions, déterminant une approche médicale, sociale, psychologique mais aussi éthique et philosophique. Les stratégies préventives, qui reposent sur la modification de facteurs environnementaux, sur le respect de règles hygiéno-diététiques, passant par la promotion de la santé tout au long de la vie, mais aussi par le développement des capacités de « résilience », c'est-à-dire l'adaptation de l'individu face aux différents stress de la vie. L'article aborde les voies thérapeutiques du vieillissement réussi et leur évaluation en termes de rapport bénéfices/risques, en particulier celles des antioxydants et des traitements hormonaux substitutifs.

Ces stratégies, nous a permis d'évaluer l'environnement sanitaire des personnes âgées dans notre étude.

C. de Jaeger et al (2003), ont passé en revue les mesures préventives et complémentaires globales du vieillissement de l'être humain. Elles passent par la nutrition, la restriction calorifique, l'adoption d'un régime crétois, le choix des aliments, l'utilisation de certains extraits de plantes, la prise de conscience du fonctionnement de son corps, la gestion consciente de son vieillissement vers 40/50 ans, la réinsertion des personnes âgées déjà diminuées, l'arrêt de la détérioration des yeux par l'oxydation radicalaire, une activité physique régulière, le dépistage des maladies et la correction des carences hormonales.

Ces mesures préventives et complémentaires du vieillissement contribuent à renforcer et consolider notre objet d'étude.

Henrard J-C (2002), dans  « les défis du vieillissement. La vieillesse n'est pas une maladie », l'auteur passe en revue les représentations occidentales de la vieillesse qui sont extrêmement négatives. Il décrit par la suite les signes caractéristiques de la vieillesse et propose des mesures préventives pour favoriser l'amélioration de la santé et la qualité de vie des personnes âgées. Selon lui, la santé ne doit pas être considérée uniquement comme l'absence de maladie. C'est tout autre chose qui recouvre la prévention, la promotion de la santé, la modification des comportements, l'amélioration des conditions d'existence, l'aménagement du cadre urbain aux personnes à mobilité réduite.

Selon l'auteur, le vieillissement est devenu un fait social majeur, suscitant une floraison de discours alarmiste sur l'explosion de la demande de soins ou de financement des retraites. Dans ce livre, il s'insurge contre cette vision négative largement relayée par les médias.

Shaller, Kieffer, Prandoni, Ponroy et de Nathalie, sont des auteurs qui ont développé dans leurs ouvrages des constats, des expériences personnelles pour lutter contre le vieillissement.

C. Tal Shaller (2008), dans son ouvrage intitulé  « Secrets éternels de jeunesse et de vitalité, comment rester jeune à tout âge » ; consacre son ouvrage aux effets de l'âge et les possibilités à adopter pour rester jeune à tout âge.

Il insiste sur les dimensions de l'être humain « physique, émotionnelle, mentale et spirituelle » qui permettent de vivre d'une manière harmonieuse et joyeuse ; cette synergie entre le mental, le physique, l'émotionnel et le spirituel sont des sources d'énergie dans la santé d'un individu, par conséquent, ils ont un impact sur la santé et la longévité des personnes âgées. En effet, ces différentes dimensions apportent un éclairage quitte à la compréhension de notre objet d'étude. Toutefois, elle ne fait pas ressortir les valeurs, les préceptes religieux qui ont une incidence sur le vieillissement et la longévité des personnes âgées.

D. Kieffer (2004), dans son ouvrage intitulé «  Comment se régénérer pour bien vieillir » ; propose l'une des meilleurs synthèses des pratiques de rajeunissement issues des thérapies naturelles. Il offre un ensemble exceptionnel de techniques et de conseils d'hygiène de vie qui permettent d'entretenir et d'optimiser notre énergie vitale et nos fonctions biologiques et psychologiques. Une part importante de l'ouvrage est consacrée à des exercices physiques (postures, mouvements, étirements) qui sont autant d'exercices de régénération particulièrement déterminants.

Cet ouvrage met en exergue les techniques et les conseils pour bien vieillir, qui sont autant d'éléments théoriques dans notre étude.

Toutefois, l'auteur n'a pas tenu compte l'approche de la religion dans le processus du vieillissement et de la longévité.

A.Prandoni (2008), propose dans son ouvrage « La bonne cuisine des seniors » ; l'alimentation type des seniors. Il fournit des données nutritionnelles utiles et expose de façon claire les propriétés, les valeurs nutritives et calorifiques des fruits, des légumes, des aliments protéines, des sucreries, des boissons.

L'auteur insiste sur l'alimentation en tant valeur essentielle pour bien vieillir. En effet, l'alimentation a été une variable déterminante qui est à l'origine de la longévité et du vieillissement. Toutefois, l'alimentation dont propose l'auteur, en l'occurrence les boissons alcoolisées sont sources de rejet dans la communauté islamique.

Y. Ponroy (2009), dans son ouvrage intitulé  « En pleine forme ! Les règles de base pour être en bonne santé » ; décrit les excès et erreurs qui conduisent à un vieillissement précoce (déséquilibre alimentaire, pollution, sédentarité, stress...). Pour rester en bonne santé, il préconise : une bonne alimentation, la prise de compléments nutritionnels, l'exercice physique, la relaxation, un bon sommeil, un bon équilibre de vie et un environnement affectif positif travaillent de façon synergique pour contribuer à notre bien-être.

Cet ouvrage est déterminant à la construction de l'ossature de notre étude. Il présente l'impact des excès et des erreurs de l'habitude de vie qui ont un impact sur le vieillissement et la longévité. Toutefois, le mode de vie décrit par l'auteur ne prend pas en compte les valeurs que nous retrouvions dans la réalité ivoirienne surtout religieuse.

N. st Clair et Jean-Félix (2009), dans leur ouvrage intitulé  « L'Arthrose et les rhumatisme », propose des traitements de crises inflammatoires à faire soi-même en utilisant homéopathie, plantes, huiles essentielles, compléments alimentaires, baumes naturels.Autant de techniques douces à adopter et à associer à une activité physique pour vivre le mieux possible avec cette maladie. Cet ouvrage présente deux maladies liées à la vieillesse, qui nous a intéressé dans notre étude. Toutefois, les maladies liées au troisième âge sont généralement nombreuses comme révélé par les études sur le vieillissement et la longévité.

La force de ces écrits est qu'elle donne des outils de base à notre étude, mais ce sont des livres expérientiels et non des études scientifiques.

I-5-3-2 les mesures sociales

Des travaux visant à lutter contre les préjugés sociaux envers la vieillesse ont été menées par Clark (1973; Guillemard 1977 a). Au premier rang vient l'action immédiate et urgente des travailleurs sociaux à travers des aides à l'hébergement, à la santé, au revenu et à la création d'un milieu social plus humain. Des programmes de préparation à la retraite consistent à prendre à redéfinir son espace, tant physique que social.

Cette étude vise à redonner une image sociale aux personnes âgées.

Ces actions sociales permettent d'améliorer leurs conditions de vie. Cette orientation nous permet de redéfinir les besoins auxquels les personnes âgées sont confrontées et de trouver des mesures, des dispositions qui peuvent garantir le vieillissement et la longévité. Toutefois, les travaux sont centrés sur les travailleurs sociaux qui ne nous permettent pas de cerner tous les contours de notre étude, car nous nous inscrivons dans une perspective plus large en l'occurrence dans un milieu religieux qui prend en compte toutes les catégories sociales de la société.

Cimon (1980) suggère de valoriser le travail à temps partiel, moins exigeant, et d'encourager le bénévolat et le travail communautaire.

L'auteur propose aux retraités une reconversion professionnelle qui leur permettra d'être utile à la société, c'est-à-dire actif. C'est l'ambition de notre objet d'étude, qui par ailleurs cherche les pratiques qui ont un impact sur le vieillissement et la longévité.

Henrard J-C (2002), dans  « les défis du vieillissement. La vieillesse n'est pas une maladie », l'auteur passe en revue les représentations occidentales de la vieillesse qui sont extrêmement négatives. Il décrit par la suite les signes caractéristiques de la vieillesse et propose des mesures préventives pour favoriser l'amélioration de la santé et la qualité de vie des personnes âgées. Selon lui, la santé ne doit pas être considérée uniquement comme l'absence de maladie. C'est tout autre chose qui recouvre la prévention, la promotion de la santé, la modification des comportements, l'amélioration des conditions d'existence, l'aménagement du cadre urbain aux personnes à mobilité réduite.

Selon l'auteur, le vieillissement est devenu un fait social majeur, suscitant une floraison de discours alarmiste sur l'explosion de la demande de soins ou de financement des retraites. Dans ce livre, il s'insurge contre cette vision négative largement relayée par les médias.

Boyd (1973), parle d'emplois non- compétitifs mais tout de même valorisants pour les personnes âgées et donne l'exemple du travail de réceptionniste dans un Motel durant les heures de jour.

L'auteur parle de l'activité des personnes âgées qui leur permettra d'être autonome et se prendre en charge. C'est l'ambition de notre objet d'étude, qui par ailleurs cherche une prise en charge, une autonomie qui ont un impact sur le vieillissement et la longévité.

Rosow (1974) propose de créer plutôt une collectivité autonome et isolée du reste de la société, de ses normes anti-vieillesses, et où l'individu trouvant appui, cohésion sociale et harmonie. Il propose de diminuer les besoins d'intégration des personnes âgées en améliorant leurs conditions de vie.

L'auteur parle d'amélioration des conditions de vie, et de lever les stéréotypes sur leur image qui leur permettra de mener une vie de société avec plein d'espoir.

Selon le rapport des Nations Unies sur le vieillissement dans le monde (2001), la prévention du vieillissement passe par la capitalisation des personnes âgées sur le développement, la participation au logement, le bénévolat et la contribution d'association. Ces éléments constituent un engagement actif, dynamique et constructif pour les personnes âgées.

A travers le rapport des Nations Unies, la capitalisation des personnes âgées sur le développement permet d'améliorer la situation des personnes âgées et faire en sorte qu'elles participent aux décisions qui concernent la société et la collectivité. Au titre de la participation au logement, le logement constitue un vecteur essentiel dans le construit des personnes âgées. Le bénévolat constitue une nouvelle richesse des personnes âgées car il permet de mettre leur savoir et leur manière de faire au service de la société. Le nouveau modèle du vieillissement incite les personnes âgées à s'entraider et à se rendre service et non plus être surtout considéré comme des destinataires.

Ce Rapport a décelé les actions sociales qui influencent le vieillissement et la longévité des personnes âgées. Des pratiques qui leur permettent d'être actif dans la vieillesse. Toutefois, ces pratiques ne nous permettent pas de déceler la corrélation vieillissement et longévité des personnes âgées musulmanes.

Hassen Mohsen (2005), sur les acquis de la personne âgée en Tunisie fait remarquer que le gouvernement tunisien a pris conscience des mauvaises conditions de vie des personnes âgées. A cet effet, les pouvoirs publics ont mis en place des programmes de protection sociale pour venir en aide aux personnes âgées. Parmi les actions mises en oeuvre, nous citons :

-le maintien à domicile qui se manifeste par l'octroi d'une aide en espèce à la personne âgée pauvre tout en la gardant chez elle ;

-le placement familial qui consiste à mettre la personne âgée dans une famille d'accueil, capable de lui apporter le soutien dont elle a besoin. L'objectif de cette modalité étant d'éviter les problèmes d'isolement et de solitude, de favoriser la solidarité interfamiliale et maintenir la personne âgée dans son espace géographique et social habituel.

« Les unités s.o.s personnes âgées » est un programme d'aide médico- social, composé d'un personnel médical, paramédical et d'un personnel social qui font des visites à domicile aux personnes âgées du 3ème âge en vue de leur fournir les services sociaux, sanitaires dont elles ont besoin et de sensibiliser les membres à la nécessité et à l'importance de prendre soin de leurs parents âgés.

Mohsen insiste sur les mesures sociales qui ont un impact sur le vieillissement. Elles permettent d'apporter des actions, des pistes de solutions, des mesures pour construire notre objet d'étude. Cependant, son étude ne fait pas cas des pratiques quotidiennes, des dispositions mentales, morales qui influencent le vieillissement.

Almeida Armelle S. (2006), dans son étude sur « les retraités du secteur public », comme mesures préventives du vieillissement, a passé en revue les réalités quotidiennes des retraités. Elle a mentionné que les mesures prises par bon nombre d'anciens travailleurs de différents corps de métier se trouvent surtout dans l'épargne, le courage, l'abnégation. Selon les travailleurs il n'y a pas de recette miracle pour réussir sa retraite c'est seulement une organisation ; se faire violence aujourd'hui pour en profiter demain. Plusieurs d'entre eux vivent bien leurs vieux jours car ils sont pris en charge par leurs progénitures qui constituent un trésor et une richesse. La prise en charge des parents âgés par leurs progénitures constitue donc une prévention du vieillissement.

L'étude de l'auteur nous a permis de construire notre objet d'étude. Cependant, les mesures préventives dont elle propose, sont axées sur l'organisation, la progéniture qui reste limité par rapport à l'approche que nous développons.

Pour A. Pilon (1990), la vieillesse symbolique est venu interrompre, pour les plus âgés, la possibilité d'assurer leur autonomie économique improductive, la catégorie âgée est devenue économiquement dépendante d'un système institutionnel de politique publique de retraite et de vieillesse. Pour permettre que les personnes âgées vivent convenablement, les institutions de prise en charge directe des personnes âgées, « nécessiteuses » (sans familles, par exemple)), mais aussi pour les orphelins et les infirmes, ont pris racine il y a bien longtemps. Le soutien aux personnes âgées a aussi été l'affaire de comités paroissiaux, des sociétés de bénévoles et de divers organismes de charité privée. Pour satisfaire les besoins économiques des âgés, il existait des sociétés d'aide mutuelle. En 1936, la population âgée québécoise est devenue admissible à un programme de revenu spécifique en raison de l'âge. Il existait bien, depuis 1927, la loi fédérale d'Assistance vieillesse pour les personnes pauvres de 70 ans et plus, mais elle n'était pas encore appliquée au Québec.

Cette étude est centrée sur le soutien, des aides aux personnes âgées retraitées, venant des institutions publiques comme privées.

Elle nous donne une orientation théorique à notre objet d'étude quitte à la recherche de mesures préventives. Cependant, dans nos sociétés non occidentales et particulièrement dans la société ivoirienne toutes les personnes âgées que nous avons enquêté n'ont pas un emploi formel, par conséquent, pas de sécurité sociale formelle. Pour ces dernières nous cherchons des mesures pour améliorer leur condition de vie.

Coulibaly, Z. (2007), dans son étude sur « Ce que vivre longtemps veut dire chez les Souamlins de kotiéssou dans la sous-préfecture de Taabo » ; il a privilégié l'élaboration des lois comme mesures préventives sur la base des réalités économiques de toutes les couches sociales. Elles doivent garantir l'accès de tous aux soins de santé, à la nourriture, au logement, aux vêtements avec une mention particulière pour les personnes âgées.

Selon lui il faut concevoir et adopter une politique nationale adéquate de prévention et de distribution de soins curatifs spécifiques aux maladies des personnes âgées. Elle a participé à la construction de notre objet d'étude dans la recherche des mesures pouvant contribuer au vieillissement. Cependant, cette étude n'a pas déterminé la politique nationale adéquate qui favoriserait le vieillissement.

Honadja, P. (2007), travaillant sur la retraite et le vieillissement actif a privilégié la valorisation des aptitudes à la reconversion professionnelle par l'identification des métiers appropriés pouvant être exercés par les retraités, une éducation appropriée à la participation sociale post- retraite et la mise sur pied d'un observatoire du vieillissement actif dont le rôle serait de réfléchir sur le phénomène du vieillissement dans sa globalité. Une place de choix doit être accordée à la question sanitaire en intégrant la gériatrie dans le système sanitaire pour réduire les incapacités physiques. Fort de cette réalité des mesures préventives tant au niveau primaire, secondaire et tertiaire de toutes les catégories sociales doivent être prises donc nécessité de création de structure de soins gériatriques.

Cette étude riche en information a permis de renforcer notre objet d'étude et de trouver des mesures susceptibles qui ont une incidence sur le vieillissement. Toutefois, il a particularisé son étude qu'au cas des retraités.

E. Kaseke (1999), dans son article sur la sécurité sociale et les personnes âgées : le cas de l'expérience africaine, décrit que les dépenses dans le social ne doivent pas être considérées comme un gaspillage mais comme un investissement dans le capital humain. Les pouvoirs publics doivent adopter une double approche de la protection sociale des personnes âgées, afin de répondre valablement aux besoins de cette génération. Les autorités doivent pour la problématique du troisième âge, conjuguer les systèmes formels et non formels de sécurité sociale en reconnaissant qu'il existera toujours une large majorité de personnes âgées qui n'a accès au système formel parce qu'elle n'a jamais eu accès à un emploi salarié.

L'auteur de cette étude met en exergue l'importance déterminante de la sécurité sociale dans le processus du vieillissement et du développement. Cette étude nous a permis de situer les problèmes des personnes âgées au coeur des priorités de façon général. Toutefois, l'auteur n'a tiré l'attention que sur leur prise en charge sans relever les autres aspects du vieillissement que nous nous attèlerons a mettre en évidence.

J-C Escribano (2007), dans son ouvrage  « On achève bien nos vieux » , décrit la représentation que la société française a de la vieillesse. Il insiste surtout sur les conditions de vie des vieillards dans les maisons de retraite, lesquelles conditions ne sont pas du tout reluisantes.

L'auteur fait la satire de la société française, sur les conditions difficiles dans les maisons de retraite, avant de lancer un appel à la révision de leur condition. Il penche sa réflexion surtout sur leur condition de vie et leur prise en charge. Elle est importante à notre objet d'étude, car il attire notre attention sur les conditions de vie des personnes âgées. Toutefois, cette réalité est tout à fait contraire à notre approche. En effet, le milieu dans lequel l'étude a été menée ne connait pas de maison de retraite. L es personnes âgées vivent dans leur milieu environnemental avec leurs enfants, petits enfants, leurs amis, etc.

Pour B. puijalon (2000), dans « Aspects sociologiques du vieillissement », extrait du livre  « Accès de tous à la connaissance, préservation du cadre de vie, amélioration de la santé » , donne une définition originale de la vieillesse en tant qu'une contribution historique et culturelle, qu'un fait naturel dans la mesure où toutes les sociétés se proposent une interprétation de l'avancée en âge et un découpage du cycle de vie en stades ou phases qui se succèdent de manière plus ou moins homogène en fonction des évènements, des changements qui jalonnent le cours de la vie.

Dans cette étude, l'auteur propose des éléments qui renouvellent le questionnement social et culturel sur la vieillesse dans les sociétés occidentales, tout en insistant sur la méconnaissance de cet âge, bien que le nombre des personnes âgées ait fortement augmenté. Elle fait une mise en garde quant au risque de faire apparaître la vieillesse comme une charge pour les générations les plus jeunes. Mieux, elle aborde des points essentiels pouvant concourir à l'amélioration et surtout au bien-être des personnes du troisième âge en termes de droit aux soins, de formation à la gérontologie, de solidarité familiale, de choix du lieu de vie, de prestation spécifique dépendante et du rôle de 12 millions de personnes âgées à travers le monde.

Selon l'auteur les questions posées par la montée démographique du grand âge, l'inadaptation des structures de prise en charge, de la dépendance ne doivent pas faire l'impasse sur la signification de la vieillesse en particulier, de l'extrême vieillesse en général qui échappe à toute rationalisation économique et sociale. Il exhorte les différentes couches sociales à considérer les personnes âgées tout en les prenant en charge et en les valorisant, car elles constituent un pilier important pour l'équilibre de la société.

Dans notre étude, il a été d'un apport à la compréhension du problème des personnes âgées et les mesures à adopter pour un vieillissement harmonieux. Toutefois, son étude présente de façon générale à travers le monde les conditions de vie et les mesures préventives, mais nous avons particularisé au cas ivoirien précisément dans le District d'Abidjan.

Guillemard (1980), parle de l'amélioration des conditions de vie des personnes âgées. Il s'est mis en place, dans la plupart des pays européens, selon un calendrier variable, un ensemble de programmes sociaux en direction des personnes âgées. Ces programmes visent, non plus la sécurité économique de ce groupe, mais la prolongation de son insertion dans son cadre habituel et la prévention de sa perte d'autonomie. Il ne s'agit non plus de politique de niveau de vie, mais d'action en direction du mode de vie des personnes âgées.

Ces politiques ont permis à leurs bénéficiaires d'accéder à des services et à des biens (aide ménagère, soins à domicile, lutte contre l'isolement) qu'ils ne pouvaient se procurer directement dans les services marchands. Elles ont également permis d'éviter certaines institutionnalisations définitives ou hospitalisations non indispensables. L'étude a toutefois montré les limites et les effets pervers de ces politiques. Ces structures de prise en charge ont, en fait, eu tendance à construire toute incapacité physique, mentale ou sociale en « dépendance sociale ». Ces programmes de soins et de services à domicile n'ont pas, dans l'ensemble, su préserver et développer l'autonomie des personnes âgées auxquelles ils s'adressaient.

Cette étude nous à permis de connaitre les programmes et les politiques qui ont un impact sur le vieillissement. Toutefois, ils connaissent des limites devant aider à l'amélioration des conditions de vie des personnes âgées qui sont des stratégies de prévention au vieillissement et de la longévité.

Anna-Maria F. Dumont (2003) parle plutôt des « droit des personnes âgées ».

Human Rights Education Associates dans lequel intervient l'auteur, est une panoplie de droits en faveur des personnes âgées pour l'amélioration de leur condition de vie. Il s'agit de voir comment se servir des moyens offerts par la loi et la réglementation pour aider les personnes âgées à mieux vivre leurs dernières années. Pour favoriser ces droits, il fait une analyse des droits des aînés qui passe par la protection des droits, la participation aux droits et l'image véhiculée des personnes âgées. En effet, la protection se réfère à leur sécurité physique, émotive, et psychologique tout en tenant compte de leur vulnérabilité à l'abus et aux mauvais traitements. La participation se réfère au besoin de définir un rôle de plus en plus actif pour cette génération. L'image se réfère à la nécessité de présenter les vieux de manière positive et sans discrimination quant à leur savoir faire. La Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des doits de l'homme en son article 25, paragraphe 1, précise que : « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par la suite de circonstances indépendantes de sa volonté ».

Cet article nous permet de connaitre les droits et privilèges des personnes âgées. Ce droit qui en général n'est connu de la plupart des personnes âgées, nous a permis, de comprendre l'orientation théorique de notre étude. Toutefois, l'auteur n'a fait que ressortir l'aspect juridique, les lois protégeant les personnes âgées. Par ailleurs, il n'a pas tenu compte des autres mesures qui concourent à la prévention sociale du vieillissement.

Selon l'étude de Kouamé Kouassi (M) (2008), sur « la féminisation du vieillissement », la prévention du vieillissement des femmes âgées résidant à Abobo-doumé dans cette étude passe par l'amélioration des conditions socio économiques des femmes de manière a permettre d'assurer des soins appropriés à leur état, de l'affection familiale et d'une alimentation saine et équilibrée convenable à leur âge. Promouvoir les femmes âgées par des journées dites de valorisation et de célébration des femmes âgées, afin qu'elle soit bien intégrée dans la cellule familiale, et comme objet de rejet ou de négligence. Le vieillissement réussi passe par l'amélioration des conditions de vie socio-économique des femmes âgées, dans le but de rechercher leur identité au sein de la cellule familiale, afin que les jeunes profitent de leur savoir faire et savoir- être.

Cette étude a contribué à construire notre cadre théorique. Cependant, elle ne permet de cerner la réalité des autres catégories sociales de la population âgée, en l'occurrence les personnes âgées d'obédience musulmane.

Les mesures préventives du vieillissement et de la longévité ont été composé de livres expérientiels et des études scientifiques.

Les documents expérientiels présentent, d'abord, les capitaux sanitaires qui s'expriment par des techniques et conseils d'hygiène qui permettent d'entretenir et d'optimiser notre énergie vitale, nos fonctions biologiques et psychologiques.

En outre, les capitaux sanitaires sont contenus dans des articles qui présentent des programmes de préventions et d'interventions qui peuvent retarder le processus de détérioration physiques et mentales et certains changements qui peuvent être associés au vieillissement. Aussi, des dispositions sont liées à la modification de facteurs environnementaux, le respect de règles hygiéno-diététiques, la nutrition, la restriction calorifique, le choix des aliments, une activité physique régulière, le dépistage des malades et les corrections des carences hormonales.

Ensuite, les mesures sociales sont contenues dans des rapports, des études. En effet, ces mesures sociales qui s'expriment par les conditions de vie peuvent être améliorées par la capitalisation des personnes âgées sur le développement, la participation au développement, le bénévolat, l'intervention des pouvoirs publics par la mise en place des programmes de protection sociale, la prise en charge par les enfants, des programmes de préparation à la retraite.

Enfin, ces mesures sont liées à l'amélioration des conditions socioéconomiques des femmes en favorisant une cohésion sociale, c'est-à-dire la création d'un milieu social humain ; la promotion des femmes âgées par les journées dites de valorisation et de célébration des femmes âgées ; promouvoir et améliorer le droit aux personnes âgées, aux soins, de formation à la gérontologie, de solidarité familiale.

En outre, promouvoir un programme d'aide médico-sociale aux personnes âgées.

Toutefois, il ressort de tous les écrits que nous avons consultés que la corrélation religion islamique et vieillissement ont été peu développés, car ces écrits ne parlent pas suffisamment des valeurs, des préceptes, des pratiques islamiques qui ont une incidence sur le vieillissement et la longévité. Par conséquent, le mode de vie n'a pas fait objet d'étude préalable sur le vieillissement et la longévité en Côte d'Ivoire et particulièrement dans le District d'Abidjan.

Des outils théoriques proposés aboutissent au choix des théories ou paradigmes qui orientent notre recherche. En effet, les théories ou paradigmes sont des champs explicatifs du fait social étudié.

I-6 Le champ de référence théorique

L'objectif de cette partie est de définir la perspective ou l'orientation théorique privilégiée pour penser le vieillissement et la longévité. Dans cette logique, le champ dans lequel s'insère notre étude est celui de la socio-anthropologie du vieillissement.

Deux ensembles d'approche du vieillissement sont distingués : le paradigme constructiviste interactionniste et la théorie de la gérontotranscendance. Ce passage en revue passe par un développement détaillé de la perspective constructiviste à tendance interactionniste qui en interaction constante construisent des modèles ou schémas qui orientent notre recherche.

Le champ de référence théorique détermine les théories indispensables à la compréhension et à l'explication de notre étude. Il s'agit des deux théories dont le fonctionnement s'imbrique comme la théorie de la gérontotranscendance et la théorie constructiviste interactionniste pour rendre compte du réel.

Le champ socio-anthropologique beaucoup plus explicite situe la branche de spécialisation, le paradigme et les méthodes d'analyse.

En effet, les théories précitées s'inscrivent dans le paradigme constructiviste interactionniste d'Anthony Giddens (1987).

Dans le cadre de notre étude, le paradigme constructiviste interactionniste cherche à concilier à travers sa théorie de la structuration l'historicité et la compétence des acteurs. En effet, la structuration est un processus continu et réflexif de reproduction et de transformation des pratiques et des relations sociales dans le temps et dans l'espace à travers la dualité du structurel. La dualité est prévisible avec l'approche dialectique qui montre la complexité des phénomènes sociaux dans le temps et dans l'espace. En effet, ce paradigme dans son fonctionnement fait appel concomitamment à la méthode dialectique et constructiviste qui décrit, explique les contradictions, les interactions, les comparaisons entre les régimes alimentaires, les espérances de vie, les valeurs, les croyances, les rites ; et les capitaux construits c'est-à-dire produits et institutionnalisés qui ont une influence sur le vieillissement et la longévité. Aussi, définit il, les mesures pour prévenir le vieillissement et de représenter la vieillesse dans la communauté musulmane et dans la société en général.

I-6-1 La perspective constructiviste dialectique

Le cadre théorique qui sous-tend notre étude est celui du constructiviste à tendance interactionniste ou dialectique.

Cette théorie voit une centralité ou une prééminence de la divinité, mais aussi des pratiques spirituelles, qui constituent un facteur de longévité. Toutefois, certaines actions menées par les acteurs eux mêmes peuvent conditionner le vieillissement et la longévité. Certes, la longévité est une émanation de la divinité, mais les acteurs ont leur part de conscience à jouer pour bénéficier de la santé et de la longévité. Le phénomène du vieillissement et de la longévité sera analysé alors comme une action ou un processus.

Le constructivisme, approche épistémologique de parenté phénoménologique, insiste sur le primat des représentations socialement constituées du réel.

Cette approche reconstruit les mécanismes, les représentations de la vieillesse, le rapport des enquêtés à la divinité qui sont des logiques stratégiques et des processus d'interactions sociales garantissant le vieillissement et la longévité des enquêtés, tout en tenant compte de la structure à savoir le respect des préceptes de l'Être suprême et transcendant.

En un mot, cette approche met au centre le mode de vie, les attitudes, les pratiques et les mécanismes qui modulent le vieillissement et la longévité des enquêtés en rapport avec le respect des préceptes de la divinité et de la société.

I-6-2 La théorie de la gérontotranscendance

Etymologiquement, le concept de gérontotranscendance se compose de deux mots, « gérontologie » ou science du vieillissement et « transcendance » ou spiritualité.

Selon cette théorie développée par Tornstam (1997), « le vieillissement serait caractérisé par un potentiel général vers la transcendance, c'est-à-dire vers un changement dans la perspective d'analyse du monde. Cette perspective s'éloignerait de plus en plus d'une perception matérialiste et pragmatique du monde pour privilégier une vision plus cosmique et transcendante, laquelle s'accompagnerait d'une plus grande satisfaction dans la vie ».

La théorie de la gérontotranscendance s'inscrit dans une perspective interactionniste, défini comme « paradigme en vertu duquel un phénomène social est décrit comme le produit de la juxtaposition ou de la composition d'un ensemble d'actions, c'est-à-dire d'actes orientés vers la recherche d'une fin » (Van Haecht, 1990, p.48).

Alors dans une situation donnée, un sujet s'efforce d'ajuster son comportement au mieux de ses préférences et de ses intérêts tels qu'il les conçoit c'est-à-dire qu'il peut s'adapter selon la situation.

Son apport est qu'elle met l'accent sur les motivations des enquêtés avancés en âge à la pratique spirituelle. Ce but recherché par les enquêtés leur permet de mener une vie psycho spirituelle, gage d'équilibre psychosocial favorable au vieillissement et à la longévité de nos enquêtés.

Le cadre théorique et méthodologique est inséparable du milieu dans lequel s'est déroulée l'enquête. Ce milieu est notamment, le District d'Abidjan.

Faut-il alors penser que dans l'espace social et géographique ivoirien, les individus ne vivent pas longtemps ?

C'est pour en savoir plus sur ce phénomène du vieillissement que l'on fait des études de cas, dans des communautés religieuses comme l'exemple des personnes âgées d'obédience musulmane pour relever les pratiques qui peuvent avoir une influence sur l'espérance de vie et la longévité, voir si la longévité et le vieillissement en tant que rapports sociaux influent sur cette communauté.

En conséquence, pour une plus grande visibilité scientifique, quelle méthodologie a-t-on adopté pour expliquer et faire comprendre le phénomène du vieillissement.

CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE

Dans le déploiement de notre pensée, la méthodologie, manière de conduire la pensée, sera utilisée pour examiner l'ensemble des opérations et démarches grâces auxquelles nos hypothèses seront soumises à l'épreuve des faits, confrontées à des données observables. Pour le faire, l'axe de référence scientifique que nous offre la socio-anthropologie du vieillissement vise une approche ; celle relative à l'approche interactionniste.

En effet, l'approche interactionniste permettant d'accéder au plus près des représentations et pratiques des acteurs. Par ailleurs, elle C'est cette détermine le choix des techniques de collecte des données et décide des méthodes d'analyse. Mais, il faudrait au préalable déterminer le champ de l'étude.

II-1 La délimitation du champ de l'étude

La délimitation de l'objet d'étude s'est faite à deux niveaux : au géographique et social.

II-1-1 Le champ géographique

Le champ géographique consiste à l'identification des unités géographiques d'observation. Nous avons choisi de mener l'étude dans le District d'Abidjan pour deux raisons essentielles, à savoir les raisons d'ordre stratégique et des raisons d'ordre socioculturel.

Nous ferons, par ailleurs une présentation sociodémographique qui localise le site d'enquête, les implications sociodémographiques et l'espérance de vie.

Qu'est qui justifie le choix du champ géographique?

Passons à présent à la justification du choix du District d'Abidjan.

II-1-1-1 Raison d'ordre stratégique

Le District d'Abidjan, sur le golfe de Guinée, est la quintessence de l'expansion de l'islam. La ville abrite la plus forte concentration de musulman à l'échelle nationale et est devenu le plus grand centre islamique de la Côte d'Ivoire.

En outre, le District d'Abidjan, capital économique est le principal foyer d'intellectuel de l'islam dans le pays. Il est, par ailleurs une prodigieuse mosaïque où se concentre la quasi-totalité des groupes ethniques que compte la Côte d'Ivoire. En ce sens, il est un District véritablement « ivoirien » au sens « supra ethnique ». (Miran, op.cit,).

Une importante frange de la population âgée de confession religieuse de 60 ans et plus se trouve dans la communauté musulmane.

La proportion en pourcentage de la population âgée de 60 ans et plus du District d'Abidjan avec les 3 sous-préfectures par religion selon le RGPH98

Les chrétiens sont au nombre de : 18111

Les animistes : 1648

Les musulmans : 21555

En outre, l'indice de vieillesse selon le milieu de résidence : le cas du District d'Abidjan montre le caractère prépondérant de ce milieu dans l'ensemble du milieu urbain et également du pays tout entier. En effet, selon Assy Yapo et al. (2001), Abidjan a un indice de vieillesse de 1,8 et l'ensemble milieu urbain est 2,6.

De même, cette ville a un double aspect, bien qu'elle soit un milieu urbain, elle regorge en son sein de quelques villages, tels Anono, Béago- village, Abobo-anonkoua-Kouté, Cocody village, village Aboboté d'Abobo, Agban-village, Niangon-Lokoua, Adjamé santé, etc.

Selon, les définitions de l'urbain rapportées par Claude Abignoli (2006) ramène l'urbain à : « l'agglomération humaine concentrée dans la cité, par opposition à ce qui est rural .Il est aussi  agglomération d'une certaine importance, à l'intérieur de laquelle la plupart des habitants ont leur travail dans le commerce, l'industrie ou l'administration.

Agglomération : du latin médiéval agglomeratio, qui signifie accumulation .Elle comprend un nombre plus ou moins grand de quartiers et de rues dont la population se livre à des tâches non agricoles .Le terme est souvent utilisé pour associer la vieille ville et l'extension périphérique contemporaine. 

Le milieu urbain se caractérise, par les géographes et les démographes comme une densité importante d'habitats et par un nombre élevé de fonctions qui s'organisent en son sein. C'est le centre des activités secondaires et tertiaires et le cadre d'activités sociales et culturelles importantes. Pour mieux saisir cette définition, il faut mettre en rapport avec le milieu urbain les concepts suivants :

Noyaux agglomérés : noyaux caractérisés par la continuité de l'habitat ;

Agglomération : ensemble de communes contiguës dont les tissus agglomérés s'interpénètrent (l'agglomération d'Abidjan est constituée des communes de yopougon, Abobo, Cocody, Plateau, Treichville, Marcory, Koumassi, Port-bouet, Attécoubé, Adjamé, Songon, Bingerville, Anyama ; largement sur le milieu rural environnant ; c'est à dire que le milieu urbain regorge tous les chefs lieux de département, tous les chefs-lieux de sous-préfecture de 10 000 habitants et plus, tous les chefs-lieux de sous-préfecture Payant une population comprise entre 4 000 et 10 000 habitants et dont plus de 50 % des chefs de ménage ont une activité non agricole. Par ailleurs, seront considérés comme agglomérations urbaines : tous les chefs-lieux de sous-préfecture ayant une population de 4000 habitants ; tous les chefs-lieux de sous-préfecture ayant une population comprise entre 4000 et 9999 habitants et dont le pourcentage des chefs de ménage qui ont une activité non agricole est comprise entre 25 et 50 %.

Le milieu urbain est par conséquent pour les sociologues, avant tout une étendue et une projection au sol des rapports sociaux. Il existe deux catégories de rapport à l'espace, les rapports d'appropriation (tout ce que les gens font pour exprimer leur possession plus ou moins exclusive d'un territoire : construction, décoration, occupation, propreté, barrières réelles ou symboliques, etc. ...) et les rapports de domination (tous les dispositifs collectifs d'aménagement, normes d'administration de gestion, de promotion immobilière, police, etc. ...). La forme de la ville est un compromis permanent entre la multitude des appropriations et la permanence du pouvoir politique. .

En rapport à notre étude, c'est l'environnement physique, géographique, biologique où s'élaborent les différents rapports : rapport avec la transcendance et la divinité, les membres de la société et les infrastructures socioéconomiques, culturelles, politiques, sanitaires susceptibles de garantir la longévité et le vieillissement.

Le District d'Abidjan comporte une forte concentration de personnes âgées pour la plupart des croyants en un être suprême.

Le District d'Abidjan est d'un accès facile, on y trouve plusieurs infrastructures sanitaires, routières, scolaires et universitaires, religieuses, économiques et plusieurs personnes du 3e âge et dont les personnes âgées d'obédience musulmane sont les plus nombreuses.

En outre la confession islamique y a son siège et les autorités en charge des questions islamiques au niveau administratif se rencontrent à Abidjan. Il abrite la plus forte concentration de musulmans à l'échelle nationale et est devenu le plus grand centre islamique de la Côte d'Ivoire. Une telle étude demeure intéressante parce qu'avec les multiples migrations sous régionales.

Selon les statistiques de l'Institut National de Statistique, les personnes âgées d'obédience musulmane sont les plus nombreuses.

Tableau V : répartition de la population âgée de 60 ans ou plus par sexe selon la religion selon le recensement de 1998 de l'INS sur le territoire national

Religion

Masculin

féminin

Total

Catholique

47 208

53 885

101 093

Protestant

16043

20 266

36609

Harriste

5566

6838

12404

Aut rel. Chr

5997

7493

13490

Musulman

120628

76260

196888

Animiste

96109

67711

136820

Aut rel.

4663

5362

10025

Sans rel.

46999

48089

95088

Non déclaré

1123

1394

2517

La religion musulmane est de loin, la plus pratiquée car un peu plus du tiers des chefs de ménage âgés est de cette confession religieuse. Elle est suivie par les religions Animiste et catholique qui comptent respectivement 22,5 % et 16,7% d'adeptes. En revanche, les autres religions comptent chacune moins de 6,00% de pratiquants dans la population des chefs de ménage âgés. Il convient également de signaler qu'une proportion assez remarquable de chefs de ménages (14,3%) de cette frange de la population n'adhère à aucune religion. (Assy Apo et al, op.cit.)

II-1-1-2 Les raisons d'ordre socioculturel

Le District d'Abidjan est une ville cosmopolite qui a un fort taux de concentration de populations et dont les origines et les conditions sociales sont diverses.

Capital économique de la Côte d'Ivoire, elle a connu le phénomène de l'urbanisation rapide entraînant un vaste mouvement migratoire. De là, résulte un fait caractéristique : le District d'Abidjan est devenu un creuset culturel, un district cosmopolite formé par des peuples et des races attirés pour la plupart par le développement et l'emploi qui en résulte. Dans cette dynamique, il s'est constitué au fil des années un conglomérat de personnes âgées diversement repartie dans ledit District. La Côte d'Ivoire, au vue de ses différentes constitutions, notamment celle d'août (2000), en son article 30 est une république laïque, démocratique et sociale, c'est-à-dire un Etat dans lequel l'Etat se doit de mettre toutes les religions sur le même pied, regorge sur son territoire d'innombrables lieux de culte. La religion est l'ensemble des croyances, sentiments, dogmes et pratiques qui décrivent les rapports de l'être humain avec le sacré ou la divinité. Elle peut-être aussi appréhendée par les éléments spécifiques à une communauté de croyants, a savoir ; les livres sacrés, les rites, cultes, sacrements, prescriptions en matière de morale, interdits, organisation, etc. Par conséquent, la religion ne peut-être que source de paix, facteur de sérénité et par ricochet de longévité.

Dans le District d'Abidjan, force est de constater une multiplicité de religions, de croyances, de rites (féticheur, animiste, libre penseur, bouddhiste, athée, rahélien, éckhiste). Les personnes âgées, selon le recensement général de la population et de l'habitat de 1998, sont des croyants, soit (84%).

A la faveur du RGPH98, on a enregistré la religion pratiquée par chacune des personnes recensée dans les ménages.

Tableau VI : Répartition et rapport de masculinité selon la religion

Religion

Poids démographique de la population

Rapport de masculinité

Population total

Population âgée de 60 ans ou plus

Population total

Population âgée de 60 ans ou plus

Catholique

Protestant

Harriste

Autre relig. Chrétienne

Musulman

Animiste

Autre religion

Sans religion

Non déclaré

19,4

6,6

1,3

3,1

38,6

11,9

1,7

16,7

0,7

16,7

6,1

2,1

2,2

32,5

22,6

1,7

15,7

0,4

95,4

87,8

94,2

89,7

112,7

104,3

95

108,1

107,3

87,6

78

81,4

80

158,2

102,1

87

97,7

80,6

Total

100,0

100,0

104,3

110,3

Les personnes âgées en Côte d'Ivoire, dans leur ensemble, sont des croyants. La très grande majorité (84%) d'entre elles adhère à une confession religieuse. Au soir de leur vie, les personnes d'âge avancé sont davantage pieuses car préoccupées, semble-t-il, à préparer leur seconde vie dans l'au-delà. Cela pourrait expliquer cet engouement à la pratique religieuse au moment où elles croient disposer d'assez de temps pour se consacrer à `'l'Etre Suprême''. Les lieux de culte sont fréquentés aussi par les hommes que les femmes, mais avec une légère majorité chez les hommes (53%).

La religion musulmane est reconnue comme étant la religion la plus pratiquée en Côte d'Ivoire. En effet, cette confession religieuse compte 38,6% d'adeptes dans la population ivoirienne. Le nombre de ses fidèles est encore plus important que celui de l'ensemble des religions d'obédience chrétiennes réunies (Catholique, Protestante, Harriste, et `'Autre religion chrétienne''). Derrière les musulmans se classent de loin les catholiques avec 19,4% de pratiquants au niveau national.

L'importance en nombre de fidèle de la religion musulmane se confirme encore dans la population des personnes âgées où elle compte 32,5% d'adeptes. Les musulmans sont suivis par les animistes et les catholiques qui représentent respectivement 22,6% et 16,7 de la population des vieillards. La population des personnes âgées comptent un nombre assez impressionnant de personnes qui n'adhèrent à aucune religion : une personne sur six se retrouve dans cette situation. Une faible proportion de cette frange de la population est classée dans la catégorie des `'Autres religions''.

En dehors des musulmans et des animistes où l'on compte une proportion importante d'homme, respectivement 61% et 51%, dans toutes les autres religions, on compte plus de femmes que d'hommes.

A Abidjan, ce sont les deux importantes religions (islam et catholique) en Côte d'Ivoire qui dominent. Un peu moins de la moitié de la population des personnes âgées dans cette cité (48 %) est musulmane. Cette proportion représente environ 12 % des musulmans issues de la population des personnes âgées en Côte d'Ivoire.

Quant aux catholiques, la proportion des adeptes enregistrés est équivalente à peu plus du quart (28 %) de la tranche de la population des 60 ans ou plus résidant à Abidjan. La population des personnes âgées de confession musulmane se caractérise par une forte représentation masculine (64 %) alors que toutes les autres religions sont à dominance féminine. Par ailleurs, les croyants classés dans la catégorie `Autres religions' (1,5 %) et les harristes (1,7%) sont très faiblement représentés.

Pour l'ensemble des autres villes, la religion musulmane reste dominante et le volume de ses adeptes équivaut à plus de la moitié de la population des personnes âgées (56 %). Plus loin des musulmans se classent les catholiques avec environ (16 %). La grande majorité des croyants (70 %) de la population des vieillards vivent en zone rurale. Les animistes sont les plus nombreux avec environ plus du quart (28 %) des personnes âgées. Après ceux-ci, viennent les musulmans (25 %) et les catholiques (16 %).

D'où l'intérêt accordé à l'étude sur les personnes âgées musulmanes. En outre, le District d'Abidjan est le foyer d'intellectuel de l'islam dans le pays.

Le champ géographique étant déterminé, nous nous posons la question de savoir qui interroger c'est-à-dire d'une part qu'elle est la population qu'il faut cibler dans notre étude ? Et d'autre part, qu'elle est la démarche qui consiste à délimiter effectivement les personnes qu'il faut interroger ?

La première préoccupation, nous renvoie au champ social et la deuxième est réservée à l'usage des méthodes et les techniques.

II-1-2 La présentation sociodémographique des personnes âgées

II-1-2-1 Localisation de l'ensemble des sites enquêtés du

District D'Abidjan

Abidjan est la capitale économique de la Côte d'Ivoire, dont la capitale administrative et politique est Yamoussoukro, et la ville la plus peuplée de l'Afrique de l'Ouest francophone .. Elle est également la deuxième plus grande ville francophone et la troisième plus grande agglomération. Elle compte, selon les autorités du pays, en 2009, 5 878 609 habitants pour l'agglomération, et 3 796 677 habitants pour la ville, soit 20 % de la population totale du pays. Considérée comme le carrefour culturel ouest-africain voire africain, Abidjan connaît une perpétuelle croissance caractérisée par une forte industrialisation et une urbanisation galopante.

L'agglomération d'Abidjan est située au sud de la Côte d'Ivoire, au bord du Golfe de Guinée et est comprise entre les latitudes 5°00' et 5°30' N et les longitudes 3°50' et 4°10' W. Elle s'étend sur une superficie de 57 735 ha http://dictionary.sensagent.com/Abidjan/fr-fr/ - cite_note-3.

Elle représente, à vol d'oiseau, une étendue d'une douzaine de kilomètres du nord au sud et d'une dizaine d'est en ouest. Cette superficie contient encore des îlots, de plus en plus rares, où règne une végétation fournie.

La ville jouit d'un climat de type subéquatorial, chaud et humide, qui comporte une grande saison des pluies (mai-juin-juillet), une petite saison des pluies (septembre-novembre) et deux saisons sèches.
En saison des pluies, il peut pleuvoir sans discontinuer pendant plusieurs jours consécutifs ou alors pleuvoir intensément pendant une heure, période à laquelle succède un très fort ensoleillement.

Les précipitations y sont abondantes: environ 2 mètres d'eau par an. Les précipitations mensuelles varient entre 26 mm en janvier et 610 mm en juin et la température y est quasi-constamment d'environ 27 degrés Celsius. Le degré d'hygrométrie y atteint 80 %.

Abidjan est composée de deux parties Abidjan nord et Abidjan sud avec les dix communes suivantes :

§ Abobo : la commune est essentiellement constituée d'habitat populaire. Elle joue depuis longtemps le rôle de refuge pour les migrants disposant de faibles moyens financiers. Ce quartier s'est spontanément développé autour de la gare.

§ Williamsville

§ Adjamé : Bien que petite par sa superficie, cette commune est très importante pour l'économie ivoirienne vu le nombre d'activités commerciales qui s'y déroulent. Malheureusement, Adjamé connaît des graves problèmes d'insalubrité. Le village Ebrié existait avant Abidjan. Son marché est le royaume des boutiques en tout genre et sa gare routière est le carrefour principal des lignes de bus qui irriguent tout le pays ainsi que les pays voisins.

§ Yopougon : C'est la commune la plus peuplée d'Abidjan. Elle abrite des zones industrielles et résidentielles. La station de recherche de l'ORSTOM, l'Institut Pasteur ainsi qu'un CHU  y sont installés.

§ Le Plateau : C'est le centre des affaires dont les grands immeubles donnent un aspect très moderne à Abidjan. Bien que la capitale administrative de la Côte d'Ivoire ait été officiellement transférée à Yamoussoukro en 1983, les institutions de la république telles que la présidence et l'assemblée nationale sont encore au Plateau. Il est de fait le centre administratif, commercial et financier de la Côte d'Ivoire.

§ Attécoubé : La forêt du Banco, classée comme parc national, se trouve sur le territoire de cette commune. Actuellement, un gigantesque complexe commercial s'y construit, sans doute le plus grand d'Abidjan.

§ Cocody : Réputée pour ses quartiers résidentiels (ex : 2-Plateaux, Riviera), Cocody contient aussi l'université du même nom (université de Cocody - établissement public) ainsi que quelques universités privées. La maison de la télévision RTI se trouve à Cocody. Le Président de la République réside dans cette commune. Cocody est aussi le quartier des ambassades.

Abidjan sud

§ Koumassi : elle possède une importante zone industrielle.

§ Marcory : cette commune est essentiellement une zone résidentielle.

§ Biétry et Zone 4 sont des zones résidentielles où beaucoup d'étrangers résident.

§ Port-Bouët : On y retrouve la raffinerie (Société Ivoirienne de Raffinage SIR) et l'aéroport International Félix Houphouët-Boigny. Y est également installé un office de l'IRD, le centre de Petit-Bassam. Son célèbre phare balaie le golfe de Guinée sur plusieurs miles marins.

§ Vridi: c'est le quartier des plages très fréquenté chaque week-end, bien que l'océan y soit très agressif, en raison du phénomène de la « barre » qui n'autorise guère à s'éloigner du rivage, phénomène très répandu tout le long du Golfe de Guinée. À partir de 1950, Vridi est devenue la principale zone d'emplois d'Abidjan en raison de la multiplication d'usines et d'entrepôts.

§ Treichville : La zone portuaire est aussi une zone industrielle. On y trouve également la piscine d'État de Treichville (PET), le palais omnisports de Treichville, le palais de la Culture, la rue 12, l'hippodrome d'Abidjan...

§ Île Boulay.

Limites de la ville

Les villes principales proches d'Abidjan sont Jacqueville, Grand-Lahou et Dabou à l'ouest, Sikensi, Tiassalé, Agboville, Adzopé et Alépé au nord,Grand-Bassamà l'est.

Les localités de Songon,  Anyama et Bingerville ont été intégrées, en 2001, au District d'Abidjan. Depuis 2001, la ville n'est plus dirigée par une mairie centrale : Abidjan a été érigée en district et englobe, en plus de dix communes urbaines, les trois nouvelles sous-préfectures d'Anyama, Songon et Bingerville. Le poste de maire d'Abidjan a été remplacé par celui de Gouverneur du district, nommé par le chef de l'État.

La densité de l'agglomération Abidjanaise favorise un accroissement de sa population.

Dans la partie suivante, nous passerons en revue, l'évolution de la structure de la population.

II-1-2-2 Evolution de la structure de la population

L'examen de la structure de la population ivoirienne résultant des trois principaux recensements généraux de la population permet de se rendre compte que sur une population de 100 personnes en Côte d'Ivoire, à peine 4 ont un âge qui atteint ou dépasse 60 ans. Ces données confirment l'extrême jeunesse de la population ivoirienne. En effet, les moins de 15 ans qui représentaient 44,7% de la population totale en 1975 sont passés à environ 46,8% pour baisser à 43,0 %. Quant à la population d'âge actif (15-59 ans), elle connaît une situation contraire : la proportion enregistrée au RGP-75 (51,8%) a légèrement diminué au RGPH-88 (49,8 %) pour connaitre une hausse significative (53,1 %) au RGPH-98. Ce qui traduit une fécondité toujours élevée, doublée d'un apport migratoire entrainant un rajeunissement de la structure de la population. L'effet de ces deux phénomènes est à la base de la stagnation et la légère croissance de la part relative des personnes âgées malgré l'augmentation relativement importante de leur effectif.

Par ailleurs les personnes du troisième âge sont largement majoritaires dans la population des personnes âgées : environ 8 personnes sur 10 se trouvent dans cette sous-population.

L'Afrique au sud du Sahara, du fait d'une mortalité relativement importante (13 décès pour 1000 personnes en moyenne en 1995) associée à une fécondité très élevée, compte une proportion relativement faible de personnes âgées (moins de 6 %). En Côte d'Ivoire, les quelques données chiffrées issues des enquêtes et recensements de population donnent un volume relatif de cette frange de la population qui ne dépasse guère 4 % de sa population totale, malgré la croissance des effectifs. Cependant, les connaissances sur les personnes âgées en Afrique demeurent encore insuffisantes eu égard à l'importance des informations qui restent inexploitées dans ce domaine.

En Côte d'Ivoire, l'Institut National de la Statistique a réalisé, à la faveur de l'analyse des données du Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 1998, l'une de ses premières études spécifiques sur la population des personnes âgées.

Cette évolution de la structure de la population est d'ordre général, toutefois une spécification très nette de la population âgée constitue le point focal de la phase suivante. En effet, cette spécification permettra de voir le niveau du vieillissement et le volume global.

II-1-2-3 Niveau du vieillissement démographique

L'approche du niveau de vieillissement d'une population est appréhendée, de façon générale, à travers le poids d'un certains nombre d'indicateurs du vieillissement, notamment la proportion de la population âgée et celle des jeunes dans la population totale, les indices de vieillissement, de séniorité et de féminisation du vieillissement, etc.

Ainsi, l'augmentation du poids démographique des vieillards dans une population traduit, de façon générale, le processus de vieillissement démographique de la population. La légère hausse de la proportion des personnes âgées au cours de la dernière décennie (1988-1998) après une relative stabilité entre 1975 et 1988 traduit un léger vieillissement de la population ivoirienne. Ce phénomène se produit notamment au détriment de la population jeune de moins de 20 ans dont la proportion subit une baisse de l'ordre de 2 points. Ce vieillissement est confirmé par l'indice de vieillissement qui est passé de 6,1 % à 7,3 % entre 1988 et 1998, soit un gain de 1,2 point en 10 ans.

La baisse progressive de l'indice de `séniorité' révèle que même si de façon générale la population ivoirienne a vieilli, la proportion des personnes âgées de 80 ans ou plus a fortement baissé, passant de 13,7% en 1975 à 9,5% en 1988 pour atteindre 7,2 % en 1998. Les personnes qui dépassent l'âge de 80 ans dans la population ivoirienne sont proportionnellement de moins en moins nombreuses. Cette situation pourrait traduire la détérioration des conditions de vie de la population ces dernières décennies

Jusqu'en 1988, la population féminine vieillissait plus que celle des hommes (6 personnes âgées de 80 ans ou plus sur 10 étaient des femmes en 1975 et 1988). Le dernier recensement (RGPH-98) a montré une tendance à l'équilibre puisqu'on dénombre presque autant de femmes que d'hommes âgés de 80 ans ou plus.

II-1-2-4 Volume global

Le RGPH-88 a permis de relever une augmentation de l'effectif des personnes âgées. En effet, 370 234 habitants (197203 hommes et 173031 femmes) âgées de 60 ans ou plus ont été enregistrés. Cette situation équivaut à un accroissement relatif du nombre de ces personnes d'environ 58,4 %, par rapport au résultat obtenu en 1975. Cet accroissement de la population des personnes âgées est observé tant chez les hommes que chez les femmes dans les mêmes proportions.

Mais comparée à la population totale recensée, le poids démographique des personnes âgées demeure toujours faible (3,4 %) en raison certainement de la forte natalité et la baisse de la mortalité aux jeunes âges. Elles résident beaucoup plus dans les zones rurales (81 %), quoique leur proportion ait subi une légère diminution comparée à celle enregistrée au premier recensement (85,5 %).

La dernière opération de recensement démographique (RGPH-98) a permis de dénombrer 604 934 personnes âgées de 60 ans ou plus (317336 hommes et 287598 femmes). Cet effectif représente un poids démographique de 3,9 % légèrement supérieur à celui enregistré aux précédents recensements. En 23 ans (de 1975 à 1998), soit en l'espace de deux décennies environ, le volume des personnes âgées en Côte d'Ivoire est multiplié par au moins 2,5 tant chez les hommes que chez les femmes. Le taux d'accroissement annuel moyen est de 5,0 %. C'est un rythme très accéléré. Cette sous-population reste toujours rurale (72,2 %). Cependant, la tendance à l'augmentation de la proportion des personnes âgées vivant dans la zone urbaine relevée au second recensement s'est davantage confirmé avec 27,8 % de cette sous-population dans ce milieu, avec plus du tiers dans la ville d'Abidjan 8,6 %).

Des données établies à partir des résultats de ces trois recensements généraux de la population, il se dégage une tendance à la croissance relative très légère de la population des personnes âgées en Côte d'Ivoire. En effet, le poids démographique de cette tranche de la population passant de 3,5 % à 3,9 %, demeure encore très faible ; une situation due à la forte natalité, à l'apport migratoire et à la baisse de la mortalité.

L'étude étant particulièrement axée sur les personnes âgées d'obédience musulmane, il convient à présent de passer en revue l'historique de l'islamisation en Côte d'Ivoire, son organisation et son fonctionnement et la démographie religieuse.

II-1-2-5 Historique de l'islamisation du sud ivoirien

La présentation de l'Islam, ses pratiques et logiques sont déterminantes vu l'attachement des personnes âgées à la spiritualité, au rapport à la transcendance et à la divinité.

Mais intéressons nous d'abord à l'historique de l'islam dans le sud ivoirien et dans le District d'Abidjan.

A la veille de la colonisation, la Côte d'Ivoire méridionale et forestière constituait toujours un espace peu touché par l'islam. La conquête française et la paix coloniale, instantanée manu militari, changèrent profondément les choses. Le renforcement sécuritaire à travers la colonie et la construction de routes et de voies ferrées ouvrirent des opportunités que les dioula furent prompts à saisir : des musulmans ont ainsi pénétré dans le sud le long des nouvelles routes commerciales. La zone méridionale était forte de sols fertiles propices à l'implantation d'une agriculture commerciale.

Le développement économique de la zone méridionale enclencha un vaste mouvement migratoire des populations du nord vers le sud.

L'amorce d'un processus d'islamisation dans le sud méridionale se dessinait néanmoins ; il s'amplifia dans la seconde moitié du 20ème siècle.

Les migrants étaient originaires à la fois de la savane ivoirienne et des territoires voisins du nord appartenant à l'Afrique occidentale française.

Ces territoires incluaient le soudan (actuel Mali), la Haute-volta (actuel Burkina-faso), qui fut rattaché au territoire ivoirien de 1934 à 1947 et dans une moindre mesure, la Guinée et le Sénégal. Les migrants étaient aussi bien musulmans qu'animistes.

L'élément dioula constituait cependant le groupe le plus nombreux et le plus homogène.

Le nombre, la cohésion communautaire et la puissance économique des dioulas leur permirent de développer des quartiers séparés dans les petites et grandes villes qui émergent dans le sud ivoirien à l'affaire de la politique coloniale.

Les secteurs dioulas étaient appelés dioulabougou.

C'est cet espace singulier qui a constitué un formidable pôle d'intégration interculturelle au niveau de la communauté immigrée, dont l'aspect le plus visible fut une dynamique d'islamisation.

Dans le macrocosme de la terre d'immigration, la société dioula offrait à ces convertis le dogme universel et le cadre socioreligieux qui leur faisaient défaut.

L'épisode colonial n'a donc pas provoqué de rupture dans l'approche politique socioculturelle des musulmans ivoiriens.

En Côte d'Ivoire, comme dans d'autres pays du Golfe de guinée, les tribulations spirituelles ou conversions multiples sont fréquents en milieu urbain plus qu'ailleurs. Le passage d'une religion à une autre, quête d'une foi qui soit porteuse de sens, est, si ce n'est valorisé, du moins tolérée socialement.

La dynamique d'islamisation a par ailleurs redessiné la carte religieuse de la Côte d'Ivoire. Depuis l'indépendance, dans le prolongement du mouvement amorcé sous la colonisation mais avec une ampleur bien plus marquée, la présence de l'islam s'est étendue à l'ensemble du territoire ivoirien, en gagnant de l'importance dans la zone du sud. La structure ethno démographique de la communauté musulmane s'en est trouvée profondément bouleversée. Alors qu'à l'époque coloniale, l'islam avait été introduit dans le sud par le biais presque exclusif des migrations, par la suite il est aussi implanté localement par conversion de résidents autochtones.

Désormais, et c'est là un trait distinctif de l'ère post-coloniale.

On trouve, en proportion variable, des musulmans au sein de la majorité des groupes ethniques ivoiriens dont les Agni, les Baoulé, les Bété, les Yacouba.( Miran marie (2006)).

Le brassage moderne des populations et l'énorme mouvement migratoire vers Abidjan sont les fondamentaux, pour que la religion du prophète Muhammad gagne la côte et devienne, dans la métropole, aussi importante que le christianisme.

Le premier Imam d'Abidjan fut d'ailleurs un sénégalais Ouolof.

Vivant plutôt dans les quartiers populaires d'Adjamé, de Treichville ou d'Abobo gare les musulmans, hier venus pour la construction du pont et de la voie ferrée, sont aujourd'hui encore souvent issus du peuple et de la masse des travailleurs.

Empreint d'une réelle tolérance qui semble les mettre à l'écart des mouvements intégristes, l'islam à l'ivoirienne symbolise dans bien des esprits la religion de la solidarité. Presque tous les quartiers d'Abidjan possèdent une ou plusieurs mosquées, qui drainent une foule de croyants pour la prière du vendredi.

Alors, comment cette communauté est organisée ?

II-1-2-6 Organisation et fonctionnement de la communauté musulmane

La communauté musulmane est l'une des plus importantes de Côte d'Ivoire. Elle est aussi l'une des plus anciennes communautés religieuses à s'implanter en Côte d'Ivoire. Pour leur encadrement, il est mis en place quatre structures qui fédèrent toutes les associations et organisations religieuses musulmanes. Nous avons à cet effet, le Conseil Supérieur des Imams, le Conseil National Islamique, le Fonds de la Ouma Islamique et conseil Islamique de Développement.

Le Conseil Supérieur des Imams et le Conseil National Islamique ont des représentations sur l'ensemble du territoire national. Le COSIM encadre l'ensemble des activités de la communauté musulmane. Il regroupe en son sein les imams et s'occupe de l'encadrement spirituel de la communauté. Toutes les autres structures exercent sous son autorité.

Le Conseil National Islamique est une fédération des associations et structures musulmanes. Il s'occupe des tâches administratives. Il est composé de la Ligue Islamique des prédicateurs de Côte d'ivoire ; de l'association des élèves et étudiants musulmans de Côte d'Ivoire ; l'Association des jeunes musulmans de Côte d'Ivoire ; l'Association des Femmes musulmanes de Côte d'Ivoire ; le Secours Médical Islamique et l'union de cadres musulmans de Côte d'Ivoire. Pour plus d'efficacité le conseil supérieur des imams et le conseil national islamique ont dans chaque commune du district des coordinations. D'autre telle que l'Association des musulmans sunnites de Côte d'Ivoire a ses propres structures. Le fonds de l'Ouma conteste l'autorité du COSIM.

Au sein de la communauté le lieu de culte reste très déterminant. Comment ce lieu se présente ?

La mosquée a été originairement un lieu de culte, point de rayonnement de toutes les activités de la communauté musulmane. En effet, c'est à la mosquée qu'on célébrait le mariage, officiait les baptêmes, les funérailles, les lectures coraniques, enseignement de la parole d'Allah et le mode de vie islamique. C'était un lieu par excellence d'information et de communication.

La mosquée a perdu quelques uns de ses attributs. Elle sert de lieu de prière, lieu de la spiritualité, de  mariage, de bénédictions.

Comme toute structure religieuse, toute mosquée a une partie administrative et une partie spirituelle.

II-1-2-6-1 Structure de la mosquée

II-1-2-6-1-1 Structure administrative

-Le Président de gestion ou recteur

Son rôle est de gérer la mosquée de façon administrative et financière et ce au travers des quêtes, des recherches de fonds. Ces fonds engrangés servent à payer les ordonnances médicales, à régler les factures d'eau et d'électricité.

La trésorerie

Cette tâche est réservée au trésorier. Il gère l'argent de la mosquée

Le secrétaire général

Il s'occupe de toutes les tâches administratives de la mosquée.

Le superviseur

Il contrôle et supervise tous les problèmes d'ordre matériels. Il peut s'agir des questions de nattes, d'ampoules, les factures, en un mot tout ce qui se rapporte à l'entretien de la mosquée.

Le communicateur

Il est celui qui divulgue les nouvelles aux fidèles.

Le conseil des sages

Ce groupe de personnes respectables constitue le recours de la communauté en cas de conflit, de difficulté, en un mot en cas de dysfonctionnement. Ils stabilisent et garantissent la paix, la cohésion au sein de la mosquée et de  la communauté.

Quel est le contenu de la structure spirituelle ?

II-1-2-6-1-2 La structure spirituelle

L'imam dirige l'ensemble des activités de la communauté, mais il se consacre surtout à la direction spirituelle. Il tient les prières avec les fidèles de la communauté et interdit tout ce qui peut enfreindre à la bonne marche de la communauté.

II-1-2-7 La démographie religieuse et politique

Au cours du dernier demi-siècle, la Côte d'Ivoire a été le théâtre d'une islamisation d'ampleur considérable.

Tableau I : la démographie religieuse

Année

(1955-1999)

Pourcentage en (%)

Des Musulmans

Pourcentage en (%)

Des chrétiens

1955-

21,70

12,30

1975-

33,25

27,40

1988-

38,70

26,10

1998-

38,60

30,30

1999-

40

27

Source : RGPH 1998 du conseil économique et social «  CES, 1999 »).Les statistiques religieuses tirées (de trois recensements officiels de la population (1975, 1988 et 1998) et d'une enquête ministérielle intermédiaire (1996).

Les dernières données fiables en Côte d'Ivoire en matière de la composition de la population selon la religion proviennent du recensement général de la population et de l'habitat de 1998. La répartition des religions au sein de la population résidante montre la prééminence des musulmans avec un taux de 38,6% qui constituent la frange religieuse la plus importante du pays. Ils sont suivis par les chrétiens qui représentent 30,3% de la population totale dont 19,4% sont des catholiques et 6,6% des protestants. En dehors de ceux qui ne pratiquent aucune religion (16,7%), puis des syncrétistes (11,9%), les autres religions sont représentées dans des proportions peu importantes (inférieures à 5,0%). Outre les différentes religions déclarées, on note tout de même une catégorie de personnes qui n'ont pas déclaré la religion qu'elles pratiquent. En effet, les non déclarés représentent 0,7% de la population ; ce qui est tout à fait négligeable au regard des proportions relatives aux différentes religions. En regroupant toutes les confessions religieuses d'obédience chrétienne, on constate une prédominance des chrétiens par rapport aux musulmans soit 33,9% de chrétiens contre 27,4 % de musulmans. La structure religieuse de la population ivoirienne varie très peu d'un milieu à l'autre.

Au-delà des appartenances religieuses, intéressons nous à présent à l'espérance de vie des populations ivoiriennes.

II-1-3 Graphique des espérances de vie

II-1-3-1 Graphique II : L'espérance de vie à la naissance pour les

Hommes (en 2005)

Source : La Banque Mondiale

Ce diagramme présente une évolution de l'espérance de vie à la naissance chez les hommes. Cette étude montre de la période 60- 87 une croissance rapide de l'espérance de vie. Phénomène lié à l'expansion économique de la Côte d'Ivoire.

La période 90 liée à la conjoncture économique, l'espérance de vie a commencé à dégringoler.

En Côte d'Ivoire, tout comme dans le District d'Abidjan, l'espérance de vie connaît une fluctuation dans son évolution, (tantôt elle est de 40 ans et plus ; tantôt 50 ans).

Évolution Pour l'ensemble de la période 1960-2006, on enregistre une moyenne annuelle de 43,3.


L'espérance de vie est le nombre d'années que les hommes vivent en moyenne dans un pays donné.

Tableau II : Espérance de vie à la naissance pour les hommes (2005)

Années espérance de vie

1960

42,48

1962

43,42

1967

45,83

1970

47,29

1972

48,27

1977

50,77

1980

51,67

1982

52,27

1985

52,62

1987

52,85

1990

51,16

1992

50,03

1995

47,83

1997

46,37

2000

46,08

2002

45,88

2005

46,88

2006

47,21

2007

47.5

2008

47.9

Source : La Banque Mondiale

Ce tableau montre de façon détaillée et chronologique, les données chiffrées de l'espérance de vie de la population ivoirienne depuis 1960 jusqu'à 2008.

L'espérance de vie n'a jamais atteint 60 ans depuis l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Elle oscille entre 40 et 50 ans. Cela montre que l'espérance de vie est faible chez les hommes.

II-1-3-2 Graphique III : L'espérance de vie à la naissance pour les

femmes (2005)

Source : La Banque Mondiale

Ce diagramme présente une évolution de l'espérance de vie à la naissance chez les femmes. Cette étude montre de la période 60- 87 une croissance rapide de l'espérance de vie. Phénomène lié à l'expansion économique de la Côte d'Ivoire.

La période 90 liée à la conjoncture économique, à la mauvaise condition de vie, l'espérance de vie a commencé à dégringoler.

En Côte d'Ivoire, tout comme dans le District d'Abidjan, l'espérance de vie connaît une fluctuation dans son évolution. (Tantôt elle est de 40 ans et plus ; tantôt 50 ans)

Évolution Pour l'ensemble de la période 1960-2006, on enregistre une moyenne annuelle de 51,6. L'espérance de vie des femmes toutefois reste légèrement élevée que chez les hommes.

Tableau III : Espérance de vie à la naissance pour les femmes (2005)

Années espérance de vie

1960

45,54

1962

46,59

1967

49,06

1970

50,57

1972

51,58

1977

54,29

1980

55,36

1982

56,08

1985

56,58

1987

56,91

1990

55,55

1992

54,64

1995

51,89

1997

50,06

2000

48,82

2002

47,99

2005

48,75

2006

49

2007

49.3

2008

49.5

Source : La Banque Mondiale

Ce tableau montre de façon détaillée et chronologique, les données chiffrées de l'espérance de vie des femmes depuis 1960 jusqu'à 2006.

L'espérance de vie n'a jamais atteint 60 ans depuis l'avènement de l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Elle oscille entre 40 et 50 ans. Cela montre que l'espérance de vie est faible chez les femmes. Mais, elle est en légère croissance par rapport celle des hommes.

II-1-3-3 Graphique IV : L'espérance de vie à la naissance au niveau

National (2005)

Source : La Banque Mondiale

Ce diagramme est une évolution pour l'ensemble de la période 1960-2006. Au cours de cette période on a enregistré une moyenne annuelle de 49,9.


C'est en 1987 qu'on enregistre le plus haut niveau (54,8) et c'est en 1960 qu'on enregistre le plus bas niveau (44).

Tableau IV : Espérance de vie au niveau national (2005)

Années espérance de vie

1960

43,97

1962

44,97

1967

47,41

1970

48,89

1972

49,88

1977

52,49

1980

53,47

1982

54,13

1985

54,55

1987

54,83

1990

53,3

1992

52,28

1995

49,81

1997

48,17

2000

47,41

2002

46,91

2005

47,79

2006

48,08

2007

48.4

2008

48.7

Source : La Banque Mondiale

Ces diagrammes et tableaux sont les résultats d'une étude de la Banque Mondiale sur l'évolution de l'espérance de vie à la naissance de 1960-2006. En effet, cette étude montre une évolution en dent de scie. L'espérance de vie, la plus élevée tourne autours de 54 ans. Et cela dans les années 1980-1987. A partir des années 1995 jusqu'à 2006 on assiste à une régression de l'espérance de vie. Cela montre que les conditions de vie deviennent difficiles, la pauvreté est grandissante, les maladies endémiques et épidémiques sont légions.

La première préoccupation, nous renvoie au champ social et la deuxième est réservée aux différentes techniques de collecte de données.

II-1-4 Le champ social

L'identification des unités sociologiques ou populations d'enquête s'inscrit dans l'axe théorique de la socio-anthropologie du vieillissement.

La socio-anthropologie du vieillissement du vieillissement nous permet de relever les manières, les pratiques, les logiques sociales, culturelles, économiques, sanitaires, nutritionnelles, spirituelles des personnes âgées. La question des personnes âgées s'inscrivant dans le vieillissement fait intervenir de multiples acteurs sociaux, ceux-ci peuvent être classés en trois catégories. Ce sont :

-D'abord les guides spirituels (imams) qui sont les garants de la tradition islamique sont susceptibles d'apporter des éclaircissements sur les modalités, les manières, les expériences, les attitudes et comportements pour un vieillissement harmonieux.

-ensuite, les fidèles (les personnes âgées) qui pratiquent la culture islamique et qui sont susceptibles d'apporter des éclaircissements sur les modalités, les manières, les expériences, les attitudes et comportement pour un vieillissement harmonieux ;

-en outre, les responsables institutionnels : les lieux de cultes islamiques sont concernés par cette étude car ils nous permettront d'avoir les informations sur l'historique de l'islamisation en Côte d'Ivoire, l'idéologie islamique ;

et enfin les scientifiques qui regroupent (médecin, un diététicien, un psychologue) interviennent pour porter un regard scientifique sur certaines pratiques susceptibles d'apporter la santé ou la maladie.

La méthode d'enquête soumise à ces catégories sociales composant le contexte sociologique du champ de l'étude, est l'enquête qualitative et quantitative. En effet, ces techniques nous permettent de comprendre que le phénomène du vieillissement et de la longévité s'inscrit dans le champ théorique de la socio- anthropologie du vieillissement qui est aussi lié à l'approche phénoménologique. Cette approche montre comment les acteurs conçoivent, construisent et interprètent la longévité, la vieillesse et le vieillissement.

Cette étude de cas concerne les personnes âgées d'obédience musulmane du District d'Abidjan. Pour comprendre et expliquer le « pourquoi » de ce phénomène, l'approche biographique qui est une oeuvre personnelle et autobiographique comprend des significations symboliques, des interprétations, des observations concrètes. Elle prend en compte les dimensions spirituelles, biologiques, culturelles, sociales et psychologiques du développement de la personne.

Deux raisons essentielles expliquent cette option méthodologique d'enquête.

-La première raison tient à la pratique spirituelle dont tous les actes ne sont pas observables scientifiquement.

-La seconde raison qui justifie le choix de l'enquête qualitative résulte du fait qu'elle demeure la méthode anthropologique par excellence, mais n'exclut pas une approche sociologique qui est interactive qui procédera à émettre des données chiffrées. C'est ce souci de représentativité qualitative et quantitative dont l'exigence méthodologique est de faire en sorte que toutes les ressources humaines qui gravitent autour du projet de vieillissement humain soient représentées, et qui nous guide dans le choix des populations d'enquête.

Les personnes âgées doivent poser des actes concrets durant leur parcours de vie qui puissent être des déterminants de vieillissement et de longévité.

Comment choisir dans cette population les individus à interroger effectivement ?

Cette question se rapporte aux techniques de l'entretien semi directif et à la technique d'histoire de vie que nous analyserons plus tard. A présent quelle est la méthode qui convient à notre étude ?

La méthode d'analyse la plus fiable à l'analyse de notre étude est la méthode dialectique et constructiviste, car elle nous permet de saisir comment les individus construisent les différents capitaux (psychologiques, économiques et sociaux, moraux et religieux) dans leur quête de longévité et du vieillissement et comment ils interprètent, expliquent les significations et le sens que les individus donnent à leur réalité quotidienne liée au phénomène du vieillissement et de la longévité.

En effet, dans son fonctionnement, le paradigme constructiviste interactionniste fait appel concomitamment à la méthode dialectique et constructiviste, qui explique et permet de comprendre les représentations, les contradictions, les interactions, les comparaisons entre les pratiques, les valeurs, les croyances, les rites ; les faits statistiques ou démographiques et les capitaux qui ont un impact sur l'espérance de vie.

Dans ce processus méthodologique nous aurons à déterminer le terrain d'étude, la population d'enquête, l'échantillon.

II-2 Le terrain d'étude

L'enquête s'est déroulée dans le District d'Abidjan.

En effet, il est composé de 13 communes reparties de la façon suivante :

- Commune d'Adjamé

- Commune d'Abobo

- Commune d'Anyama

- Commune d'Attécoubé

- Commune de Cocody

- Commune de Bingerville

- Commune de Koumassi

- Commune de Marcory

- Commune du Plateau

- Commune de Port Bouët

- Commune Songon

- Commune de Treichville

A ces différentes communes, nous avons décelé 13 grandes mosquées dans chacune des communes qui font aussi partie de notre terrain d'enquête.

- La mosquée Sicogi Lem- Antenne à Yopougon

- La mosquée centrale d'Adjamé

- La mosquée Siaka Koné d'Abobo

- La mosquée Aghien de Cocody

- La grande mosquée d'Anyama

- La grande mosquée de Bingerville

- La grande mosquée du Plateau

- La grande mosquée de Treichville

- La grande mosquée de Marcory

- La mosquée centrale de Koumassi

- La mosquée centrale d'Attécoubé

- La mosquée centrale de Port-Bouët

- La mosquée de Songon.

Notre terrain d'étude prend aussi en compte :

- INSP d'Adjamé

- ONG Psydev-capsy à Marcory

II-3 La population d'enquête

Elle prend en compte toutes les personnes ressources qui ont pris part à l'étude. Il s'agit :

- 01-Diététicien ;

- 01-Médecin généraliste ;

- 275- personnes âgées de 60 et plus de la communauté musulmane du District d'Abidjan ;

- 13 Imams

- 01 psychologue

II-4 L'échantillon d'enquête

L'échantillonnage est une technique statistique qui permet de généraliser à l'ensemble d'une population donnée, les résultats d'une recherche ayant porté sur une partie appelée échantillon de cette population (N'da Paul ,2006). En ce qui concerne notre travail, nous avons constitué dans ce cas un échantillon par quota. En effet, cette méthode empirique de quota nous permet d'avoir un échantillon représentatif de la population-mère, donc une extrapolation des résultats (Astous, 2005).

A partir de cet échantillon, nous pourrons généraliser les résultats de l'étude. La méthode empirique de quota a été prise en compte pour l'analyse des données quantitatives.

Pour la partie quantitative, l'on a constitué un échantillon par quota sur la base des résultats du recensement général de la population et de l'habitat de 1998.

En effet, la population âgée de 60 ans et plus est de 27460 soit 100 % ; elle constitue notre population-mère c'est-à-dire la population cible.

Pour être représentatif, l'on prendra 10 % de cette population soit 0,1 % de cet échantillon. Mais, cet effectif est grand, alors, l'on prendra 0,01% de cet échantillon. Ce qui donne 274,6 arrondit à 275

Par conséquent, 275 est notre population-mère.

En effet, avec une population-mère de 275 de 60 ans et plus, l'on a pu avoir les tendances en pourcentage dans les différentes communes parmi les deux sexes qui se présente de façon suivante :

ABOBO : (6033*100)/275 = 21,97 %

ADJAME : (3838*100)/275 =13,97%

ATTECOUBE : (2245*100)/275 = 8,17%

ANYAMA : (1736*100)/ 275 = 6,32 %

BINGERVILLE : (531*100)/275 = 1,93

COCODY : (1089*100)/275 = 3,96 %

KOUMASSI : (2025* 100)/275 = 7,37

MARCORY : (1625*100)/275 = 5,92 %

PLATEAU : (57*100)/275 = 0,20

PORT-BOUËT : (1482*100)/ 275= 5,39

TREICHVILLE : (2210*100)/275 = 8,04 %

YOPOUGON : (3269*100)/275 = 11,90

SONGON : (319*100)/275 = 1,16 %

Les individus à interroger par communes et par sexe sont les suivants :

ABOBO : (21,97*275)/ 100 = 60,32

ADJAME :( 13,97* 275)/ 100 = 38,32

ATTECOUBE : masculin : (8,17* 275)/ 100 = 22,43

ANYAMA : masculin : (6,32*275)/ 100 = 17,35

BINGERVILLE : (1,93*275)/ 100 = 5,29

COCODY : (3,92*275)/100 = 10,87

KOUMASSI : (7,37* 275)/ 100 = 20,23

MARCORY : (5,92*275)/ 100 = 16,25

PLATEAU : (0,20*275)/ 100 = 0,54

PORT-BOUËT : (5,39*275)/ 100= 14,80

TREICHVILLE : (8,04*275)/100 = 22,07

YOPOUGON : (11,90*275)/ 100 = 32,67

SONGON : (1,16*275)/100 = 3,18

Par la variable sexe, l'on aura à interroger :

- Abobo : Masculin : 3883*0,01=38,83

Feminin : 2150*0,01=21,5

- Adjame : Masculin :2286*0,01=22,86

Feminin :1552*0,01=15,52

- Anyama : Masculin : 1080*0,01=10,8

Feminin : 656*0,01=6,56

- Attécoubé : Masculin : 1515*0,01=15,15

Feminin : 730*0,01=7,3

- Bingerville : Masculin :359*0,01=3,59

Feminin : 172*0,01=1,72

- Cocody : Masculin : 648*0,01=6,48

Feminin : 441*0,01=4,41

- Koumassi : Masculin : 1983*0,01=19,83

Feminin : 1042*0,01= 10,4

- Marcory : Masculin : 1062*0,01= 10,62

Feminin :564*0,01= 5,64

- Plateau : Masculin :35*0,01=0,35

Feminin : 22*0,01= 0,22

- ·Port-bouët : Masculin : 1023*0,01= 10,23

Feminin : 459*0,01 = 4,59

- Treichville : Masculin : 1374*0,01 = 13,74

Feminin : 836*0,01= 8,36

- Songon : Masculin : 244*0,01= 2,44

Feminin : 75*0,01= 0,75

- Yopougon : Masculin : 1997*0,01 =19,97

Feminin : 1272*0,01 =12,72

Au total : nous avons pour le sexe masculin : 174,89 individus

Et pour le sexe féminin, nous avons : 99,71 individus.

Soit, 274,6 individus à interroger, que l'on a arrondit à 275 individus.

Quelle est la tendance en pourcentage des hommes et des femmes à interroger ?

Hommes : (174,89*100)/274,6 = 63,68 %

Femmes : (99,71*100)/274,6= 36,31%

La proportion des hommes dans cet échantillon est de : 63,68 % et celle des femmes est de : 36,31 %.

Ces résultats rendent représent atifs la proportion des individus à interroger : 63,69 + 36,31= 100 %

Soit 100 % de l'échantillon.

Pour un travail scientifique, il convient de justifier le processus de l'échantillonnage.

Ce choix d'âge (60 ans) se justifie scientifiquement en ce sens que selon les Nations Unies et même les délimitations administratives ivoiriennes à savoir l'Institut National de Statistique, cet âge est constitué de l'ensemble des hommes et femmes qui ont atteint ou dépassé l'âge de 60 ans. Aussi, pour ces institutions, cet âge a-t-il été choisi comme indiquant le troisième âge et même pour les musulmans interrogés l'âge de 60 ans a été retenu comme étant celui à partir duquel on estime qu'une personne a vécu longtemps.

Le total de la population âgé musulmane de 60 ans et plus dans le District d'Abidjan est 275 personnes. Elle constitue d'ailleurs notre population-mère.

Menant une étude qualitative et quantitative nous avons décidé de choisir :

- 02 personnes âgées par chaque lieu principal de culte. Ils ont été choisis parmi les sages de la mosquée. Ce qui fait un échantillon de 26 personnes âgées de 60 ans et plus. La constitution de notre échantillon, dans ce registre, s'est faite de façon aléatoire. Au total, l'on a constitué 26 histoires de vie de personnes âgées.

Au sein du service diététique, nous avons eu à prendre en compte que le seul à présent de l'Institut National de la Santé Publique (INSP) d'Adjamé. Par ailleurs, l'INSP a un seul diététicien.

Au titre des médecins, l'on ne prendra que les généralistes du fait qu'ils ont un vaste champ dans le traitement des pathologies. Ils soignent tout le monde (personnes âgées, enfants, adultes).

Dans le cadre de cette étude, l'on a prendra en compte que le responsable de la médecine des collectivités de l'INSP.

Ce qui donne un échantillon aléatoire d'un médecin généraliste.

Aussi, un psychologue du Cabinet de l'ONG Psydev-Capsy à Marcory, a-t-il été choisi. Cette structure a été choisie parce qu'elle remplit nos critères de sélection : elle s'occupe de l'aspect santé, comportemental chez les différentes tranches d'âges et l'axe éducationnel basée sur la formation pratique.

Ce qui fait un échantillon de :

01- psychologue ;

13-Guides spirituels (musulmans) ;

01-Diététicien ;

01-Médecin généraliste ;

275- personnes âgées de 60 et plus de la communauté musulmane du District d'Abidjan.

Pour la pertinence et la validité de l'étude nous avons interrogé les différentes catégories sociales d'acteurs.

Les guides spirituels (imams) clarifierons les réponses de nos enquêtés et des préceptes religieux qui construisent le vieillissement.

Les diététiciens, médecins, les psychologues viennent apporter leur expertise scientifique à certaines réponses des enquêtés afin d'analyser la pertinence scientifique de l'étude. Sans leur intervention, c'est baliser l'étude dans des considérations théologico -métaphysiques gage d'une étude purement limitée à des jugements de valeur.

II-5 Les méthodes de recherche (d'analyses)

En sciences sociales, le processus qui permet de rendre objectif les recherches a ses exigences parce que le réel n'est jamais, selon Gaston Bachelard (1986) : « ce que l'on pourrait croire ».

Pour B. Bahi (2007), Une vigilance épistémologique s'impose, par conséquent, à toutes les étapes de la recherche. A cette vigilance, s'applique le choix d'une méthode d'analyse et le choix d'une technique de recueil des données dans la quête d'informations qui fondent l'opinion que l'on veut prêter à des individus ou à une société donnée.

Sous ces différents rapports nous avons opté pour la méthode constructiviste et dialectique qui découlent du paradigme constructiviste interactionniste d'Anthony Giddens.

II -5-1 L'approche constructiviste

L'intérêt scientifique de cette approche est qu'elle met l'accent sur la représentation sociale de la vieillesse, le rapport des enquêtés à la divinité, sur leur choix, les attitudes, les mécanismes et les mesures préventives pour construire le vieillissement et la longévité. Ce qui revient à dire que cette approche permet de décrire, d'expliquer comment les individus construisent les différents capitaux dans leur quête de longévité et du vieillissement et comment ils interprètent le phénomène de la vieillesse.

Dans ce schéma, le vieillissement et la longévité se construisent à travers, les mécanismes endogènes et exogènes et mesures garantissant la protection sociale comme la sécurité sociale formelle et informelle, et la création de structures sociales (centre de gériatrie et de gérontologie).

Par ailleurs, les enquêtés ont la volonté ou le choix de mettre en place des logiques stratégiques et des processus d'interaction sociales pour consolider leur capital santé donc la longévité et le vieillissement.

En effet, l'acteur social (personne âgée) peut rechercher la longévité et le vieillissement en contrôlant son alimentation, en pratiquant des activités physiques ( marche, course...), en rendant son milieu environnemental sain, en disposant d'un habitat qui constitue dans le construit des personnes âgées un déterminant de vieillissement, et en évitant les problèmes psychologiques liés très souvent au stress car il est un facteur qui tue, à la pauvreté qui peut entraîner l'idolâtrie ... etc. et en gardant leur sérénité face au vicissitude de la vie.

Qu'en est-il de la méthode dialectique ?

II-5-2 La méthode dialectique

Cette méthode montre la dualité représentationnelle qui légitime la longévité et le vieillissement dans la communauté musulmane et dans la société. Elle décrypte alors les représentations contradictoires associées au vieillissement, qui permet de faire des comparaisons entre les différents facteurs du vieillissement et de la longévité, tant en relevant les proportions des musulmans parmi le grand âge, en les comparant avec les autres religions.

Alors, Les cultures alimentaires sont liées à la complexité du lien entre l'alimentation et la santé ou la maladie. Cette complexité s'enracine dans le faite que la nourriture est une source d'énergie, de vitalité, de santé et, en même temps, un vecteur d'intoxication, une cause potentielle de maladies, de troubles.

Les pratiques alimentaires ont une incidence considérable sur la santé.

La consommation de l'alcool même si elle est souvent symbole de vie, de force, de gaieté, il est aussi symbole de mort. L'alcool entraîne de graves maladies chez les consommateurs : les problèmes respiratoires, l'inflammation de l'organe de la voix, des cancers, etc.

La famille est un lieu par excellence de construction, de solidarité, de socialisation, stabilité, de longévité et de santé. Mais, aussi un lieu de contradiction, de complexité, de dysharmonie.

La progéniture est source de longévité, mais source de vieillissement précoce.

L'homme est une totalité, les besoins des êtres humains en tant qu'organisme sont « bio-psycho-sociaux ». Si nous négligeons nos besoins sociaux, spirituels ou psychosociologiques, nous créons un déséquilibre de notre être. Les besoins de l'acteur ne sont pas que physiques, biochimiques et alimentaires : ils sont sociaux et spirituels. C'est en somme, une vision qui montre la dualité des faits sociaux, c'est-à-dire que le réel n'est jamais linéaire.

En conséquence, les pressions sociales liées au vieillissement vont légitimer la mise en place du projet gérontologique en Côte d'Ivoire.

II-6 Précision du type d'étude

Cette étude s'inscrit d'emblée dans l'analyse qualitative et quantitative de la recherche socio-anthropologique, c'est-à-dire qu'elle est fondée sur une méthode qualitative et quantitative. L'analyse qualitative permet de comprendre et d'expliquer le sens que revêtent les comportements et les attitudes que construisent les personnes âgées dans le processus du vieillissement et la longévité.

L'attitude et le comportement sont des capitaux essentiellement symboliques, sociaux, culturels ou idéologiques, d'où leur analyse requiert l'utilisation de la méthode qualitative qui permet de saisir la quintessence du phénomène étudié. En effet, Ce choix se justifie par le fait que la compréhension et l'interprétation des discours nécessitent une analyse rigoureuse, menée avec minutie. Alors, dans une étude socio- anthropologique, l'analyse de contenu est déterminante. Selon Raymond Quivy et Luc Campenhoudt (1995), « La place de l'analyse de contenu est de plus en plus grande dans la recherche sociale, notamment parce qu'elle offre la possibilité de traiter de manière méthodique des informations et des témoignages qui présentent un certain degré de profondeur et de complexité, comme par exemple les entretiens semi-directifs. Mieux que tout autre méthode de travail, l'analyse de contenu (ou du moins certaines de ses variantes) permet, lorsqu'elle porte sur un matériau riche et pénétrant, de satisfaire harmonieusement aux exigences de la rigueur méthodologique et de la profondeur inventive qui ne sont pas toujours facilement conciliables. ». Cette analyse de contenu des entretiens, nous permet de cerner l'état des rapports des acteurs à Dieu à propos des pratiques et logiques sociales qui influencent le processus du vieillissement, les représentations de la vieillesse, les mécanismes qui influencent la longévité, l'espérance de vie et le vieillissement.

Luc, Albarello et alii. (1995), dans pratiques et méthodes de recherche en sciences sociales, corrobore l'importance du contenu. En effet, selon Albarello, le contenu c'est « du sens », une manière de voir les choses, un système de perception, par conséquent elle cherche à révéler le sens « caché des choses », c'est à dire qu'au-delà des apparences, il y a d'autres réalités à découvrir.

En conséquence, les entretiens semi directifs, des récits d'histoire de vie, de l'observation, vont nous permettre de chercher à expliquer et à comprendre le « pourquoi » de ces comportements.

La méthode qualitative permet de saisir les représentations de la vieillesse, les déterminants du vieillissement et les mesures préventives du vieillissement. L'analyse qualitative sera renforcée de la démarche quantitative. En effet, cette démarche a permis de couvrir une proportion d'enquêtés, en vue de représenter les caractéristiques sociales des enquêtés et son influence sur le vieillissement et la longévité. Toutefois, elle sera utilisée de manière plus modeste en se basant sur les données statistiques issues du RGPH-98, en adoptant un questionnaire élaboré à partir du travail qualitatif.

Un certains nombres de techniques nous permettent de recueillir les données pour la validation et la scientificité de l'étude.

II-7 Les techniques de recueil des données

Les techniques de collecte et de construction des données sont tributaires non seulement de l'hypothèse et objectifs de recherche, mais aussi de la configuration des groupes sociaux étudiés. Un ensemble de technique d'enquêtes a été utilisé comme support essentiel dans le recueil des informations. Ce sont : la recherche documentaire, les techniques d'observation directe, d'entretien, d'histoire de vie avec des analyses de contenu. En effet, toutes les techniques d'interrogations systématiques qui ont pour but d'obtenir des informations auprès d'acteurs en situation relèvent de l'enquête.

Selon Paul N'da (2006) : « l'enquête est assurément une stratégie les plus sollicitées en sciences sociales....elle favorise l'utilisation du questionnaire, du sondage et de l'entretien ».

Elle consiste à collecter les données tout en recueillant le maximum d'informations relatives à notre objet d'étude.

L'enquête devrait couvrir une période raisonnable de 13 mois ; équitablement repartis entre les treize sites d'étude. Soit un mois pour chaque site. En effet, cette durée relativement prolongée visait à aider à approfondir l'observation directe. Il a été prévu d'interroger 26 personnes âgées d'obédience musulmane pour les histoires de vie, 13 imams et 275 fidèles âgées de 60 ans et plus par sites.

Concernant, les données quantitatives, nous avons eu à interroger 275 personnes âgées de la communauté musulmane.

Ainsi, l'enquête se caractérise t-elle, dans notre travail par des guides d'entretien (entretien oral) et histoires de vie soumis à la frange de la population déterminée par l'échantillon.

II-7-1 L'Observation directe

L'observation directe constitue, après l'analyse documentaire, un outil essentiel de recueil de données nécessaires à la construction de la monographie sociographique de l'environnement physique et socioculturel des aires retenues (contour circonscrit aux personnes âgées de la communauté musulmane du District d'Abidjan) et permettra de rendre compte de toute la complexité des rapports sociaux constitutifs.

C'est une activité préalable qui permet de collecter les données qui vont être soumises à l'analyse et à l'interprétation.

Elle nous a permis de rendre visite, de s'imprégner des réalités du terrain et de rentrer en contact avec les acteurs sociaux concernés.

En effet, l''observation directe a servi (notamment dans la phase exploratoire) pour l'essentiel à identifier les facteurs limitant ou favorisant le vieillissement humain.

Elle a concrètement permis d'identifier les personnes âgées de 60 ans et plus, les imams, les présidents des mosquées. Elle a également favorisé l'identification de l'administration en charge des cultes, du siège du conseil supérieur des imams, de l'Institut National de Santé Publique, le centre de recherche en psychologie appliquée, un cabinet de psychologue, les principaux lieux de culte, les différentes mairies du District d'Abidjan. Ces informations sur le contexte géographique, historique, sociologique et spirituel des aires culturelles par observation ont été complétées par des données d'entretien semi directifs, d'histoire de vie suivies d'un questionnaire.

II-7-2 L'entretien

Selon Poulain (J.P, 2001), les entretiens semi-directifs (relations de « face à face ») se révèlent utiles car ils permettent d'éviter les contre-sens, de dépasser la simple description, et d'interroger le lien entre discursif et pratique. Il ne s'agit pas ici de constituer les données chiffrées ni à émettre des statistiques mais à rendre compte de la complexité des pratiques qui influencent le vieillissement et la longévité.

L'entretien a constitué le principal instrument de collecte de données. Ces entretiens menés selon la technique d'interview centrée sur le sujet ont été conduits dans une perspective de connaissance approfondie des pratiques islamiques garantissant la longévité. Ils ont porté sur la connaissance de catégories sociales et symboliques pertinentes par rapport aux enjeux du vieillissement et de la longévité. Ils concernent :

-les guides spirituels (Imams) ;

- un médecin généraliste ;

-un psychologue ;

- Un diététicien.

L'intervention des imams se fait dans une perspective d'éclaircissement et d'approfondissement des facteurs de longévité en faisant ressortir les préceptes religieux qui contribuent au vieillissement et à la longévité.

Médecin, psychologue, diététicien apportent leur expertise scientifique. En effet, la question relative à l'apport psychosocial dans la quête de longévité sera l'oeuvre d'un (psychologue), à l'incidence du régime alimentaire sur le fonctionnement de l'organisme (diététicien), les facteurs du vieillissement et les soins adéquats pour le maintien du corps en bonne santé (médecin, diététicien).

II-7-3 Histoire de vie

Selon Benoît Gauthier (1992), l'histoire de vie est un récit qui raconte l'expérience de vie d'une personne. Il s'agit d'une oeuvre personnelle et autobiographique stimulée par un chercheur de façon à ce que le contenu du récit exprime le point de vue de l'auteur face à ce qu'il se remémore des différentes situations qu'il a vécues. Le continu d'une histoire de vie est fort complexe, car il est multidimensionnel : il touche à tous les domaines ethnographiques (parenté, économie, technologie, politique, religion, etc.) ; il comprend à la fois des observations concrètes, des interprétations, des jugements de valeurs et des significations symboliques ; il concerne les dimensions biologiques, culturelles, sociales et psychologiques du développement de la personne.

La démarche à adopter peut alors comporter trois étapes : la collecte du récit, l'entrevue complémentaire et l'édition.

La collecte du récit a été une étape qui nous a permis de communiquer soit (en français ou en malinké) et d'enregistrer nos données provenant des personnes interrogées. Au niveau de l'entretien dirigé, il a permis de développer des questions du point de vue de l'ethnographie et l'information socioculturelle. La démarche de l'histoire de vie est inductive, car elle peut partir des faits pour remonter vers l'élaboration analytique et théorique.

Au niveau de l'édition : elle concerne la transcription de l'enregistrement et la préparation du document écrit. En somme, elle nous a permis de reconstruire les interviews en les découpant autour de différents grands points. Alors, une étude approfondie des extraits ainsi obtenus ont permis de dégager les mécanismes de construction du vieillissement et de faire ressortir les stratégies de lutte contre le vieillissement précoce.

II-7-4 Le questionnaire

Il est un outil essentiel de recueil de données nécessaires et qui se prête à la quantification des données collectées. Nous l'avons utilisé pour appréhender la taille des groupes socioculturels enquêtés, ainsi que l'impact ou l'incidence des pratiques religieuses sur la longévité et le vieillissement.

Il a été élaboré à partir du travail qualitatif et représentatif de la population cible, par l'utilisation de la méthode des quotas concernant l'âge et le sexe.

Dans le cadre de cette étude, il a permis de quantifier les données sur :

Les caractéristiques sociales des enquêtés ;

La représentation de la vieillesse ;

Les mécanismes de construction du vieillissement et de la longévité ;

Les mesures préventives du vieillissement précoce.

II-8 Le dépouillement des données de l'enquête

C'est l'étape de la recherche au cours de laquelle l'on procède à l'inventaire des résultats de l'enquête, afin de voir comment les résultats se présentent par rapport à l'hypothèse de l'étude.

Pour avoir inscrit l'étude dans une perspective qualitative et quantitative, le dépouillement s'est fait de façon manuelle, mais accompagner de l'outil informatique. Il a donc consisté à identifier, à regrouper les réponses en fonction des thématiques constituées par l'objectif de l'étude. En fonction de ces thématiques, nous avons fait une analyse de contenu, consistant à faire ressortir la pertinence sinon le « sens caché des choses », dans cette étude ; d'une part et d'autre part, l'analyse quantitative à consisté à utiliser les logiciels Epiinfo.6 pour le traitement des données de l'enquête.

En effet, les grandes thématiques développées sont relatives aux :

- Caractéristiques sociologique des personnes âgées ;

- Représentations de la vieillesse dans la communauté musulmane

- rapport des personnes âgées à Dieu ;

- Les mécanismes de construction du vieillissement ;

Les mesures préventives du vieillissement précoce.

II-9 Difficultés rencontrées

Aucune recherche scientifique ne peut se faire sans difficultés. C'est pourquoi, au cours de cette étude, nous avons été confronté à quelques difficultés majeures.

Elles sont, d'une part d'ordre théorique ; et dans ce chapitre, elles concernent l'élaboration de la problématique, le champ de référence théorique, l'échantillon et la recension des écrits pertinents. Leur élaboration, nous a valu un minimum de 02 ans. Toutefois, avec de l'abnégation, de la détermination, de la persistance, et surtout avec le concours du Directeur de thèse, nous avons pu surmonter ces difficultés.

L'indisponibilité des acteurs et l'espace de recherche ont été la seconde grande préoccupation au cours de cette recherche. En effet, le District d'Abidjan regroupe en son sein 13 communes à parcourir. L'acquisition de la totalité des informations a été assez difficile. Nous avons dû passer des mois, des semaines, des jours dans l'attente. C'est à travers des appels téléphoniques et sur invitation, que nous avons pu recueillir les informations nécessaires pour construire notre étude. Cela a demandé beaucoup de patience pour surmonter ces difficultés.

La même situation s'est présentée chez les psychologues, les imams, les fidèles ressources (personnes âgées 60 ans et plus).

Mais la patience dans la recherche d'information a finalement permis de pouvoir échanger et acquérir ce dont nous recherchons comme information.

Le regroupement de tous ces facteurs a nécessité un surcroît de temps à l'élaboration de notre travail.

Nous avons parcouru cet environnement (le District d'Abidjan) pour vérifier nos techniques de recherche et recueillir les données tant qualitatives que quantitatives pour constituer cette étude. Par ailleurs, elle relie les facteurs liés au vieillissement et à la longévité qui sont liés à l'idéologie de l'islam.

DEUXIEME PARTIE :

LES FACTEURS DU VIEILLISSEMENT ET DE

LONGEVITE LIES

AUX PRATIQUES DE LA COMMUNAUTE

MUSULMANE

CHAPITRE I : L'IDEOLOGIE ISLAMIQUE

I-1 Etymologie

Le mot « islam » est la translittération de islâm, signifiant : « soumission », « allégeance », sous-entendant « à Dieu ». Il s'agit d'un nom d'action (en arabe), dérivé d'un radical sémitique, s.l.m qui désigne l'acte de se soumettre d'une manière volontaire, de faire allégeance.

Le mot « islam » avec une minuscule désigne la religion dont le prophète est Mahomet. Le terme d'« Islam » avec une majuscule désigne l'ensemble des peuples musulmans, la civilisation islamique dans son ensemble mais ne fait plus partie du langage courant.

L'adjectif « islamique » qualifie tout ce qui se rapporte à l'islam en tant que religion et en tant que civilisation. L'islamisme est une doctrine politique qui vise à l'expansion de l'islam.

On trouve aussi, particulièrement dans les anciens romans de chevalerie, le terme mahométisme et mahométan, qui sont tombés depuis plus d'un siècle en désuétude. Leur usage actuellement, sans être insultant, prend le sens péjoratif de religion étrangère, inactuelle et surannée.

I-2 Historique, Origines de l'islam

L'islam, religion monothéiste, est apparu en Arabie au VIIe siècle sous l'impulsion du prophète Mahomet. Un siècle après sa mort, un empire islamique s'est étendu de l'Océan Atlantique dans l'Ouest vers l'Asie Centrale dans l'Est.

Celui-ci n'est pas resté unifié longtemps ; le nouveau régime a rapidement fini en guerre civile. Ensuite, il y eut des dynasties rivales réclamant le califat, ou la conduite du monde musulman, et beaucoup d'empires islamiques furent gouvernés par un calife incapable d'unifier le monde islamique.

En dépit de ce morcellement de l'islam en tant que communauté politique, les empires des califes d'Abbassides, l'empire Moghol et les Seldjoukides étaient parmi les plus grands et les plus puissants au monde. Les Arabes produisirent bon nombre de centres islamiques, de scientifiques, d'astronomes, de mathématiciens, médecins et d'illustres philosophes pendant l'âge d'or de l'islam. La technologie s'épanouit ; un investissement soutenu dans les infrastructures, telles que des systèmes d'irrigation et des canaux; et surtout, l'importance de lire le Coran produisit un niveau relativement élevé de l'instruction parmi la population.

Plus tard, aux XVIIIe et XIXe siècles, plusieurs régions islamiques tombèrent sous les puissances impériales européennes. Après la première guerre mondiale, les restes de l'Empire ottoman furent partagés sous forme de protectorats européens.

Bien qu'affectée par diverses idéologies, telles que le communisme, pendant une bonne partie du XXe siècle, l'identité islamique et la prépondérance de l'islam sur des questions politiques augmentèrent au cours de la fin du XXe siècle et le début du XXIe siècle. La croissance rapide, les intérêts occidentaux dans des régions islamiques, les conflits internationaux et la globalisation influencèrent l'importance de l'islam dans le moulage du monde du XXIe siècle.

Les fidèles sont appelés musulmans. C'est, chronologiquement parlant, le troisième grand courant monothéiste de la famille des religions abrahamiques, après le judaïsme et le christianisme avec lesquels il possède un certain nombre d'éléments communs.

La religion musulmane se veut une révélation arabe de la religion judaïque d'Adam, de Noé, et de tous les prophètes parmi lesquels elle place aussi Jésus. Ainsi elle se présente comme un retour à la religion d'Abraham (appelé Ibrahim par les musulmans) du point de vue de la croyance, le Coran le définissant comme étant la voie d'Ibrahim.

Le livre sacré de l'islam est le Coran. Le dogme islamique assure qu'il contient le recueil de la révélation d'Allah, transmise oralement par son prophète Mahomet. Le Coran reconnaît l'origine divine de l'ensemble des livres sacrés du judaïsme et du christianisme tout en considérant qu'ils ont, dans leurs écritures actuelles, le résultat d'une falsification : le Suhuf-i-Ibrahim (les Feuillets d'Abraham), la Tawt (le Pentateuque ou la Torah), le Zabur de David et Salomon (identifié au Livre de (l'Évangile).

Outre le Coran, la majorité des musulmans se réfère à des transmissions de paroles, actes et approbations de Mahomet, récits appelés hadiths. Cependant, les différentes branches de l'islam ne s'accordent pas sur les compilations de hadiths à retenir comme authentiques. Le Coran et les hadiths dits « recevables » sont deux des quatre sources de la loi islamique, la charia, les deux autres étant l'unanimité (ijma') et l'analogie (qiyas).

La religion musulmane a été désignée autrefois en français par le mot islamisme (comme judaïsme, christianisme, bouddhisme, animisme, etc.). Mais ce terme tend à être remplacé par celui d'« islam », le mot « islamisme » s'étant spécialisé pour désigner les courants politiques radicaux ou non du revivalisme musulman. Le mot Islam, qui peut alors porter une majuscule, a toutefois aussi en français un sens différent : il désigne, au-delà de la religion proprement dite avec sa foi et son culte, une puissance politique et un mouvement de civilisation général.

I-3 Situation contemporaine

Source  fr.wikipedia.org/wiki/islam

Carte des pays dont la communauté musulmane représente plus de 10 % de la population. En vert, les pays à majorité sunnite et en brun, ceux à majorité chiite. (fr.wikipedia.org/wiki/islam)

L'islam comporte, selon les sources entre 0,9 et 1,4 à 1,8 milliard de croyants, soit entre 14 % et 21 % de la population mondiale en 2007. La diffusion de l'islam, hors du monde arabe s'explique par les migrations et les conversions. (fr.wikipedia.org/wiki/islam)

L'islam est la seule religion dont le nom figure dans la désignation officielle de plusieurs États, sous la forme de « République islamique ». Toutefois, ces États ne sont pas les seuls où l'imbrication du civil et du religieux est conforme à ce que veut la charia comme en Arabie saoudite.

Il peut se produire une confusion entre Arabes et musulmans, principalement à cause de deux facteurs : l'origine arabe de l'islam et la place centrale qu'occupe la langue arabe dans cette religion. Il y a environ 300 millions d'Arabes, dont la grande majorité est musulmane. Au final, 20 % des musulmans vivent dans le monde arabe, un cinquième est situé en Afrique subsaharienne, et la plus grande population musulmane du monde est en Indonésie. D'importantes communautés existent au Nigeria, Bangladesh, Afghanistan, Pakistan, en Iran, en Chine, en Europe, dans l'ancienne Union soviétique, et en Amérique du Sud. Il y a environ sept millions de musulmans aux États-Unis et environ 5 millions en France selon les sources principalement issus de l'immigration auxquels il faut ajouter les conversions, dont le nombre est très difficile à déterminer d'autant qu'il y a des conversions en sens inverse et des apostats. (fr.wikipedia.org/wiki/islam).

Les origines et historiques de l'islam permettent de faire ressortir un certains nombre de valeurs de cette religion, dont la promotion entraine la paix, la cohésion sociale. Une série de valeurs et de pratiques élucideront la phase suivante.

I-4 Promotion des valeurs sociales

Le concept de justice : L'égalité islamique est attestée par l'origine de l'humanité. L'islam abolit toutes les différences entre les hommes quelles que soient leurs conditions sociales et sans distinction de race.

La liberté est dans le principe de la shura (délibération). Personne n'impose son opinion à personne et la minorité ne domine la majorité.

L'islam nous invite à la réflexion et le choix nous appartient. « Il n'y a pas de contrainte en matière de religion ». (2 :257)

Un musulman a le devoir de dénoncer l'erreur, l'injustice de donner un avis, d'avoir des recommandations à faire sans craindre ni services, ni tortures, ni incarcération. Il a le droit de proposer tout ce qui est bénéfique à la société.

L'islam nous invite à témoigner de notre solidarité à l'égard de nos frères humains où qu'ils se trouvent.

La femme doit être respectée comme épouse, en tant que mère et en tant que membre actif de l'organisation de la société. La femme a le droit de s'exprimer, de voter, de travailler, de réaliser des gains et d'en jouir à sa guise, d'occuper des postes à responsabilité, de s'instruire, sans pour autant que cela nuise à sa personne, à son époux et à ses enfants. En effet, avant l'avènement de l'Islam, la femme vivait dans des conditions difficiles ; on ne respectait pas ses droits et on ne prenait point son avis. Selon les principes de l'islam, hommes et femmes sont crées à partir d'une même âme. L'homme et la femme sont donc parfaitement égaux en tant qu'humains, aucun d'eux n'est privilégié par rapport à l'autre. C'est une incongruité d'accuser l'islam de violer la femme avec ses droits. L'attitude des talibans, des chebabs vis-à-vis de la femme s'explique par leur mauvais comportement et à leur ignorance qui est contraire au principe de l'islam.

Les enfants doivent être entourés d'amour et de tendresse et de bonté. L'islam considère qu'un des bonheurs du bas monde est d'avoir des enfants.

Dieu a ordonné d'être bienveillant à l'égard des pères et mères plus encore dans leur vieil âge.

Dieu glorifié dit : « ...Si l'un deux ou tous deux parviennent à la vieillesse chez toi, ne leur dis pas : ouf ! Ne les réprimande pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses. Baisse pour eux l'aile de l'humilité, en toute clémence et dis : Seigneur : fais leur, à tous deux miséricorde comme ils m'ont élevé tout petit. »

L'islam est la religion de la paix, de l'indulgence, du pardon, de l'amour. Dieu exalté dit : «  Oh ! Vous les croyants, entrez dans la paix. » (2 :28).

Enfermons-nous dans la paix et faisons un effort réciproque afin de mieux nous apprécier mutuellement, réduisons notre ego au maximum et n'oublions pas que nous ne sommes que de simples mortels.

« C'est à Dieu que nous appartiens et vers Lui que nous retournerons »

Dieu exalté dit : « Le plus noble d'entre vous, aux yeux de Dieu est le plus pieux d'entre vous. » (49 :13).

Rapport avec les parents

Se conduire convenablement envers eux, leur obéir, leur procurer toute sorte de biens, les préserver de tout mal, implorer Dieu pour eux, lui demander de leur pardonner, accomplir leur engagement et traiter avec égard leurs amis.

Rapport avec les proches parents

Bien les traiter avec une sainte sollicitude pour eux, faire ce qui est convenable et leur éviter tout ce qui est nuisible et choquant en acte et en propos

Rapport avec les enfants

Instruire son enfant, l'éduquer, le conseiller, l'exhorter à faire le bien, à obéir à Dieu et à son prophète.

Rapport entre les frères

Le musulman considère que les égards dus aux frères entre eux sont les mêmes que ceux qui doivent être entre parents et enfants. Les cadets doivent à leurs aînés la même politesse qu'ils doivent à leurs parents et aînés ont envers eux les mêmes droits et devoirs qu'ils ont envers leurs parents.

Rapport envers les voyageurs

Leur rendre service, leur prêter aide, protéger leurs biens et leur dignité, leur fournir les renseignements demandés et les mettre dans la bonne voie s'ils sont égarés. 

Rapport envers les domestiques

On doit les nourrir des mêmes aliments dont on se nourrit et les vêtir de même. Tous les membres de la famille doivent s'adresser à eux avec douceur et bien les traiter. On doit les inciter à faire le bien et les prévenir contre ce qui est mauvais, montrer le bon chemin à l'égaré et instruire l'ignorant, leur rendre justice et à soi-même, reconnaître leur droit et éviter tout ce qui leur nuit.

Rapport envers les ouvriers

Leur payer leur salaire avant que ne sèche leur sueur, ne pas les astreindre à accomplir ce qui est hors de leur spécialité ni charger de ce qui excède leurs moyens, ni leur manquer de respect.

Rapport envers les nécessiteux

Calmer leur faim, les vêtir, inciter les autres à les secourir, ne pas blesser leur amour-propre ni leur faire du mal.

Rapport envers les orphelins

Sauvegarder leurs biens et leurs droits, soigner leur éducation, ne pas leur nuire ni les tyranniser, au contraire leur sourire et les caresser.

Rapport aux animaux

Il faut les nourrir quand ils ont faim, les soigner, quand ils sont malades, ne pas les charger de ce qui dépasse leur force, les traiter avec bonté, de leur donner le temps de se reposer quand ils sont fatigués.

I-5 La Culture (savoir) et la longévité

L'analphabétisme et l'ignorance sont des maladies sociales qu'il faut combattre, ils vont de paire avec le bien être de l'homme qu'il soit moral ou physique. Observe combien sont nombreuses les maladies, les injustices, la misère dans les pays ou l'analphabétisme règne en maître.

L'islam est la religion du savoir, elle exige des membres de la communauté, l'instruction, la recherche de la connaissance. En effet, la première révélation coranique en est une preuve : « Lis au nom de ton Seigneur qui a créé ! I l a crée l'homme d'un caillot de sang. Lis ! Car ton Seigneur est très généreux qui instruit l'homme au moyen du Calam (plume) et il a enseigné à l'homme ce qu'il ignorait ». (96 :1). Ce verset fait l'éloge de la plume comme moyen de connaissance humaine et de la lecture pour y accéder. Ensuite vient la compréhension, l'analyse, la réflexion, la recherche... Dieu ne dit-il pas en s'adressant à nous dans le Coran : « Voici un livre béni que Nous avons fait descendre vers toi, afin qu'ils méditent sur ses versets et que les doués d'intelligence réfléchissent. » (38 :29).

Il interpelle notre intelligence, il exhorte à la réflexion, à la méditation

Il est du devoir des musulmans de contribuer aux développements de la société. Celle-ci doit être vivante, active, productive, ambitieuse, composée de gens curieux de la nature humaine et de son univers. L'islam combat l'inculture.

De plus, tout acte que l'être humain pose comporte une responsabilité, c'est pourquoi il doit être accompli en toute connaissance de cause, et non par ignorance ou simple imitation aveugle. « Ne poursuis pas ce dont tu n'as aucune connaissance. » (17 :36)

Les connaissances humaines se distinguent en deux catégories :

I-5-1 La connaissance spirituelle

Les premières connaissances qui vont permettre à l'homme de se définir, par rapport à son milieu, c'est la connaissance du Créateur, Allah (Dieu).

Les questions d'ordre existentiel sont primordiales pour la stabilité de l'individu.

(Pourquoi suis-je sur terre ?) Les questions du bien et du mal, du licite et de l'illicite, des droits et devoirs envers Dieu et envers autrui.

Il est important de donner une direction à sa vie, afin d'organiser sa pensée, ses projets et ne pas être à la merci d'idéologies, de passions ou de pulsions quelconques.

Eduquer son âme au moyen du Coran, il est un code de vie. Et qui connaît mieux les besoins de la créature que le Créateur ? Dieu exalté soit-il nous a pour cela envoyé le Prophète Mohammed (paix et salut) et a dit de lui :

« Vous avez dans le Prophète Mohammed de Dieu, un bel exemple pour celui qui espère en Dieu et au jour dernier et qui invoque souvent le nom de Dieu. » (18 :21)

La foi et la connaissance de la religion sont des passages obligés afin d'acquérir la sagesse suffisante pour appréhender les problèmes de la vie avec confiance et espoir en Dieu.

I-5-2 Les sciences temporelles

Il est de notre devoir de consacrer notre intelligence aux activités scientifiques de toute nature et susceptibles d'approfondir notre réflexion sur l'univers. C'est à la lumière des sciences terrestres que nous comprenons le sens du Livre révélé et Dieu nous invite à sa compréhension, ne dit-il pas en s'adressant aux hommes :

« La création des cieux et de la terre, la succession du jour et de la nuit, les vaisseaux qui sillonnent les mers dans l'intérêt des humains, la pluie que Dieu a fait descendre du ciel pour rendre la vie à la terre déjà morte, et la peupler de toutes les espèces animales, le déplacement harmonieux des vents et des nuages entre le ciel et la terre, constituent autant de manifestations du pouvoir de Dieu pour les personnes douées d'intelligence. » (2 :164).

C'est à un véritable défi auquel Dieu nous exhorte :

En effet, grâce à la recherche du savoir nous découvrons l'extraordinaire complexité et ingéniosité du fonctionnement de l'univers ainsi que l'impossibilité que ce soit le fruit du hasard.

L'islam nous recommande de participer aux développements des sciences terrestres car elles sont nécessaires à l'amélioration de nos conditions de vie, de plus, cela répond à l'invitation que Dieu nous fait à savoir que : « ...Parmi ses serviteurs, seuls les savants craignent Allah. » (35 :28)

Les mathématiques, l'astronomie, la médecine, la physique, la chimie, toutes ces sciences bien utilisées, sont bénéfiques au bien-être des individus ainsi qu'à celui de toute l'humanité.

L'Union de la science et de la sagesse.

Aujourd'hui nous constatons que la science se développe extrêmement vite, la recherche possède des moyens extrêmement performants et les chercheurs sont de plus en plus spécialisés, c'est un grand progrès mais nous avons face à cette évolution rapide de nouvelles questions d'ordre moral.

Dans le domaine des manipulations génétiques (le clonage, dons et transplantation d'organes, insémination artificielle) ainsi que la fabrication d'armes extrêmement dévastatrices...

Il est nécessaire qu'une alliance soit conclue entre les savants bercés dans la spiritualité et les scientifiques afin de délibérer les aspects philosophiques et expérimentaux des découvertes.

Ceci, car nous savons que la morale a ses limites que la science n'a pas.

Unir la science et la sagesse, c'est éviter de transgresser les lois de Dieu Exalté soit-Il. « ...car le savoir (en religion) précise les limites du licite et de l'illicite... » (Ibn `Abd al Barr)

Il faut que la recherche soit orientée vers les besoins utiles et dans une optique de bien-être mais sans transgression.

« Qui donc est égaré que celui qui se laisse guider par ses pulsions sans aucune direction venue de Dieu ? » (28 :50)

L'Islam établit les affaires temporelles sur les fondations de la religion et de la morale.

« Oh gens, votre transgression ne tombera que sur vous-même. C'est une jouissance temporaire de la vie présente. »

Ensuite, c'est vers Nous que sera votre retour et Nous vous rappellerons alors ce que vous faisiez. » (10 :23).

I-6 Représentation symbolique des pratiques et santé

L'alimentation, en tant que facteur biotique ou élément d'ordre environnemental est liée à la vie. Par conséquent, demeure une nécessité biologique. L'organisation sociale et culturelle interfère dans la structure biologique de tout individu. Alors, chaque société ou groupe d'appartenance, a son code alimentaire spécifique dans lequel figurent les aliments prescrits et prohibés, licites et illicites.

Dans le judaïsme, le porc, le lapin, le cheval sont interdits. L'animal abattu rituellement doit être vidé de son sang. « Car le sang, c'est l'âme » (Deutéronome XII, 23). Sont aussi proscrits les poissons ne comportant ni nageoires ni écaille, les reptiles et les mollusques. Par extension, on ne doit pas consommer la viande et le produit laitier au cours d'un même repas.

Les interdits religieux juifs ont été pour la plupart abolis par les chrétiens lors du premier concile tenu à Jérusalem pour les Apôtres. (Acte des Apôtres XV, 28-29).

L'Eglise a institué de nouvelles règles : interdiction de la viande le vendredi saint et pendant le carême.

Au moins 24 versets du Coran contiennent des prescriptions alimentaires, dont certains sont directement inspirés par des interdits de la Loi juive (Genèse XI, 4) auxquels, il faut ajouter l'interdiction de l'alcool et des drogues diverses. En revanche le lapin est licite aussi les poissons, les crustacées et, dans certains cas, les équidés.

I-6-1 Aliments proscrits en islam

Interdits alimentaires : Alcools euphorisants, drogues diverses, viande de porc, de sanglier, d'animaux domestiques et de chiens.

I-6-1-1 Représentation de la viande de porc

La représentation à l'égard de la viande de porc renvoie inéluctablement au registre de la saleté, de l'impureté.

Le porc avait, durant la période de la révélation du Coran, beaucoup de qualités nocives, et, en réalité, il les toujours. Il reste toujours un animal qui consomme ses propres excréments. Le porc a de grandes quantités d'hormones de croissance. Ces anticorps et ces hormones de croissance s'accumulent dans les muscles du porc durant la circulation du sang. En outre, le porc a de grandes quantités de cholestérol et lipides. Toutefois, il est scientifiquement démontré que tous ces anticorps, hormones, cholestérol et lipides en grande quantité qui se trouvent dans le porc constituent une menace pour la santé humaine.

Un autre élément nocif qu'a souvent la viande de porc est la trichine, un petit ver parasite, lequel parasite affecte les muscles du coeur lorsqu'il entre dans le corps de l'être humain peut représenter un risque mortel. Quoiqu'il soit possible, avec la technologie d'aujourd'hui, de repérer les porcs atteints de ce parasite, cela ne l'est que depuis peu. Dans le passé, les individus couraient toujours ce danger d'une infection aussi mortelle.

Les savants tendent de justifier ces interdits alimentaires à l'aide de raisonnements logiques ou scientifiques. Certains affirment que la consommation de la viande de porc véhicule des maladies. La religion comparée a toujours été infestée par le matérialisme médical. Les juifs et les musulmans s'expliqueraient par le fait qu'il est dangereux de manger du porc dans les pays chauds.

La consommation du porc peut-être la cause de plusieurs maladies : les non musulmans et athées ne seront d'accord avec cet interdit que si on leur présente de preuves logiques et scientifiques. Selon les scientifiques, la consommation du porc peut-être la cause de pas moins de 70 types de maladies. Une personne peut avoir plusieurs helminthes comme l'ascaride, l'ankylastome, etc. L'un des plus dangereux est le taenia solium qui, dans la terminologie courante est appelée Ténia, ou ver solitaire. Il se réfugie dans l'intestin et il est très long. Ses oeufs pénètrent le système sanguin et peuvent ainsi atteindre pratiquement tous les organes. S'ils pénètrent dans le cerveau, ils peuvent provoquer des pertes de mémoires. S'ils pénètrent dans le coeur, ils peuvent provoquer un arrêt cardiaque. S'ils pénètrent dans les yeux, ils peuvent causer la cécité et s'ils pénètrent le foie, ils peuvent y causer de sérieux dommages. Ils peuvent endommager presque tous les organes du corps.

Dans un projet de recherche entrepris aux Etats-Unis, il a été découvert que parmi 24 personnes ayant contracté leTrichura Tichurasis, 22 avaient fait bien cuire leur viande de porc. Cela indique que les oeufs présents dans la viande ne meurent pas lorsque exposés à des températures de cuisson. Cette viande se dépose dans les vaisseaux et peut causer de l'hypertension et / ou un arrêt cardiaque. Il n'est pas surprenant que plus de 50 % des Américains souffrent d'hypertension.

I-6-1-2 Proscription des boissons alcoolisées

Une « restriction toute nouvelle, la révélation, d'abord élogieuse à l'égard des vertus du vin qui est un des délices promis au élus du paradis. La proscription de boissons alcoolisées semble avoir fait l'objet d'indécision avant d'être formelle. Le vin, et toute autre boisson fermentée ainsi que les différentes étapes de leur élaboration sont proscrites. La consommation d'alcool provoque inéluctablement l'ivresse, lors de laquelle le buveur perdra la raison, ou encore toute maîtrise de soi. Les musulmans marquent leur appartenance hédoniste qu'entretien l'Occident à l'égard de l'alcool. Une comparaison peut être effectuée entre l'Islam et le judaïsme. La consommation d'alcool n'est pas proscrite pour les juifs.

I-6-1-3 Les effets nocifs de l'alcool sur l'organisme

La consommation d'alcool, en plus de l'état d'ébriété qu'il provoque, s'avère nocive pour le cerveau, le corps, la religion, et entraîne, par ailleurs, une menace pour soi et les siens.

- Les effets psychotropes : l'alcool est un produit qui stimule initialement l'individu, et qui ensuite le calme et l'endort. Il est également désinhibiteur, c'est-à-dire favorisant l'échange avec les autres, mais aussi « les passages à l'acte » (violence, agression). L'usage chronique d'alcool aboutit à un état dépressif. L'alcool est classé parmi les drogues. La dépendance psychique est relativement modeste, l'impression de dépendance psychique est surtout sous-tendue par l'amélioration passagère de l'état mental lors de la prise d'alcool. La dépendance physique est très importante. En effet, l'état de manque ou du sevrage alcoolique engendre des tremblements, des confusions mentales qui, sans soins, peuvent aller au décès.

- Sur le cerveau et les nerfs : l'alcool a comme autre particularité de détruire les neurones soit directement lors de l'absorption de doses massives, soit en empêchant l'absorption digestive des vitamines B. Les neurones ayant absolument besoin de ces vitamines pour vivre, il y a mort neuronale.

- Les effets sur le foie : l'alcool induit 3 types d'effets sur le foie : l'hépatite, la stéatose, la cirrhose. En effet, l'hépatite traduit la destruction des cellules du foie, ou hépatocytes. La stéatose correspond à un dépôt de graisses dans le foie. Ces graisses sont des triglycérides. On les trouve dans le sang à des taux anormalement élevés chez les consommateurs excessifs d'alcool, mais aussi de sucres rapides ou lents (féculents). La stéatose se traduit par un gros foie mou et sensible. La cirrhose est un dépôt de protéines dans le foie. L foie devient dur, pierreux, rempli de nodules. La cirrhose peut évoluer vers l'insuffisance hépatique (jaunisse, hémorragies) ou vers le cancer du foie.

- Les effets sur le pancréas : la prise d'alcool engendre des inflammations pancréatiques (pancréatiques) et des destructions pancréatiques. Les conséquences en sont des insuffisances des fonctions digestives (diarrhées chroniques), des cancers du pancréas, et du diabète puisque le pancréas régule le taux de sucre.

- Les effets sur l'estomac : les effets classiques sont des reflux oesophagiens et des inflammations des muqueuses. Cette inflammation des muqueuses est à l'origine de la malabsorption de certaines vitamines, et donc indirectement des troubles neurologiques.

- Les effets sexuels : l'alcoolisation chronique s'accompagne régulièrement, mais pas systématiquement, d'une impuissance chez l'homme et d'une disparition des cycles mensuels chez la femme. Ces états correspondent déjà à une altération conséquente de l'état général.

- Les effets sur les vaisseaux et le coeur : l'effet le plus classique est la réduction de l'artérite. Cet effet bénéfique est un peu controversé car peut être dû aux folâtres qui sont des molécules présents dans beaucoup de boissons alcoolisées. L'hypertension artérielle est assez régulièrement constatée. Sur les systèmes veineux, les boissons alcoolisées aggravent les douleurs veineuses et les problèmes hémorroïdaires. On constate chez les grands alcooliques une atteinte du muscle cardiaque pouvant aller jusqu'à l'insuffisance cardiaque et la mort.

- Les effets cancérigènes : ils sont souvent favorisés par la prise concomitante de tabac. Les cancers les plus fréquents sont, outre le cancer du pancréas déjà cité, les cancers de la langue, de la gorge (larynx, cordes vocales) et les cancers de l'oesophage.

- Les effets sur la moelle osseuse : l'alcool a un effet délétère sur le développement des globules blancs et des globules rouges. Cet effet est direct, toxique, ou indirect, carences vitaminiques. Son expression la plus connue est le VGM (volume globulaire moyen), augmenté chez les alcooliques (et les fumeurs), et qui sert de test de surveillance pour les alcooliques chroniques. (Médecine et sante. Les effets nocifs de l'alcool sur la santé, in http://www.medecine-et-santé.com /maladiesexplications / alcoolorganisme.html, consulté le25 09 2010)

A cette catégorie (le vin) appartiennent les drogues connues sous le nom de stupéfiants, tels que le hachich, la cocaïne, l'opium et d'autres substances dont on connaît les effets sur celui qui s'y adonne.

I-6-1-4 Les conséquences du tabagisme sur la santé

De nombreuses organes et systèmes du corps humains sont affectés par la fumée de tabac, les conséquences physiopathologiques étant innombrable et leur dangerosité redoutable.

- Les maladies cardio-vasculaires : le tabac se trouve à l'origine de nombreuses maladies cardiaques, d'accidents cérébrovasculaires et de maladies des vaisseaux sanguins. Le tabagisme est la cause de plus de la moitié des décès d'origine cardio-vasculaire. Il est un facteur aggravant de risque de crise cardiaque et de mort cardiaque soudaine ; ainsi fumer accroît également le danger de rechutes chez les personnes qui ont survécu à une crise cardiaque. Il est aussi une cause importante d'accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Les cancers : le ta bagisme est responsable de plus de 30 % de décès causés par un cancer. Il provoque le cancer du poumon, de la bouche, du pharynx, du larynx, de l'oesophage, du pancréas, des reins, de la vessie et du col de l'utérus. Le tabac sans fumée provoque également le cancer de la bouche. (Les conséquences du tabagisme sur la santé, in http:// psydoc-fr. broca. Inserm.fr / toxicomanies / toxicomanie/ produits/ tabac/ consequ.html, consulté le 25/09/2010).

- Les maladies respiratoires : chaque année, le tabagisme est responsable d'un nombre important de décès par suite de maladies respiratoires. L'usage de la cigarette est à l'origine de décès et d'invalidités en rapport avec des broncho-pneumopathies chroniques obstructives, des bronchites chroniques et de l'emphysème. Le tabagisme a un effet nocif sur le système immunitaire du corps et les autres mécanismes de défense. Le danger d'infection respiratoire comme la pneumonie et l'influenza est accru chez les fumeurs, si on les compare aux non-fumeurs.

- Les effets sur la grossesse : le tabagisme a un effet direct sur la croissance du foetus. Plus la mère fume pendant la grossesse, plus faible sera le poids du nouveau-né. Fumer accroît significativement le danger que le poids du bébé à la naissance soit de moins de 2500 grammes. Ces nouveau-nés à faible poids de naissance, sont plus exposés aux problèmes tels que la mort à la naissance, le besoin de traitement spécial dans une unité néonatale de soins intensifs et le décès pendant la petite enfance. Fumer pendant la grossesse pourrait également accroitre le danger d'un avortement spontané. Le tabagisme diminue la quantité du lait maternel et en change la qualité. Les femmes qui fument pendant la grossesse courent d'autres dangers concernant leur propre santé, en plus de celle du foetus. Les anomalies du placenta et le saignement pendant la grossesse se produisent plus souvent chez les fumeurs, et plus une femme enceinte fume, plus les risques sont considérables.

- Les effets stomatologiques : le tabagisme est un facteur important affectant la santé buccale, en plus de contribuer au cancer buccal. L'état dentaire des fumeurs est souvent mauvais - caries, plombages, pertes dentaires. De plus, les fumeurs risquent plus de souffrir de maladie grave des gencives (parodontopathie) ;

- Les autres effets : le tabagisme est associé à une diminution de la densité des os de la colonne vertébrale et des hanches chez les jeunes aussi bien que les personnes âgées.

Toutefois, le tabac a quelques effets bénéfiques : au niveau digestif, on constate un effet bénéfique sur la constipation. Un des effets spectaculaires reste celui sur le cancer de l'endomètre qui est diminué par l'action du tabac, comme conséquence de son effet antioestrogénique. Il a un rôle antidépresseur et cela a été remarqué chez les schizophrènes, qui utilisent le tabac comme automédication. (Les conséquences du tabagisme sur la santé, in http:// psydoc-fr. broca. Inserm.fr / toxicomanies / toxicomanie/ produits/ tabac/ consequ.html, consulté le 25/09/2010).

I-7 les aliments licites et santé

Le Lait

Le Prophète a dit que le lait balaie la chaleur du coeur tout comme le doigt balaie la sueur du front. Il renforce le dos, augmente le cerveau, l'intelligence, renouvelle la vue et éloigne la perte de mémoire.

Les figues

Les figues traitent les hémorroïdes, augmentent la mobilité du sperme et augmentent les nombres de cellules du sperme pour surmonter la stérilité masculine.

Les champignons

Le Prophète a dit que le champignon est un bon traitement pour les yeux, il sert également comme forme de contraception et arrête la paralysie.

L'huile d'olive

C'est un traitement excellent pour la peau et les cheveux. Elle sert à retarder la vieillesse, traitent l'inflammation de l'estomac.

L'huile d'olive vierge, grâce à son extraction par simple pression à froid, garde en suspension des particules qui lui donnent des qualités thérapeutiques.

L'huile d'olive vierge et les maladies cardiovasculaires : la consommation de cette huile joue un rôle déterminant dans la prévention des maladies cardiovasculaires. En effet, elle réduit la teneur dans le sang du LDL-cholestérol, «  le mauvais cholestérol », et lutte contre l'apparition de problèmes vasculaires.

L'huile d'olive et ostéoporose : sa consommation favorise la minéralisation et le développement des os. De plus, sa consommation augmente la densité osseuse et pourrait jouer un rôle dans la prévention de l'ostéoporose puisqu'elle protège l'os des pertes calciques liées à la ménopause et au vieillissement..

L'huile d'olive et la tension artérielle : un régime alimentaire riche en huile d'olive ne constituerait pas seulement une bonne alternative au traitement du diabète sucré mais permettrait également de prévenir ou de retarder l'apparition de la maladie.

L'huile d'olive et le système immunitaire : la consommation d'huile d'olive permettrait de renforcer le système immunitaire face aux agressions externes causées par des micro-organismes comme les bactéries ou les virus.

L'huile d'olive et la grossesse : elle jouerait un rôle fondamental pour le foetus au cours de la période de gestation, du fait de sa teneur importante en acides gras essentiels.

Les raisins

Le Prophète était très friand de raison. Il épure le sang, fournit vigueur et santé, renforce les reins et nettoie les entrailles. Chaque grain de raisin ressemble à un globule sanguin et toutes les recherches aujourd'hui montrent que les raisons sont également un aliment fortement vitalisant pour le coeur et le sang.

Les pamplemousses, les oranges et autres agrumes

Ils ressemblent justement aux glandes mammaires et aident réellement à la santé des seins et du mouvement de la lymphe dans et hors des seins.

La tomate

Toutes les recherches montrent que les tomates sont en effet un aliment pur pour le coeur et le sang.

La carotte

La science prouve maintenant que les carottes augment considérablement le flux de sang vers les yeux.

Miel

Le miel est comme le meilleur remède pour la diarrhée une fois mélangé dans de l'eau chaude. C'est la nourriture des nourritures, la boisson des boissons et la drogue des drogues. Il est employé pour augmenter l'appétit, renforcer l'estomac, éliminer le flegme, comme conservateur de viande, conditionneur de cheveux. Il est extrêmement bénéfique le matin dans l'eau chaud et c'est également une Sounna.

L'aubergine, les avocats

Ils visent la santé et la fonction de l'utérus et du cervix de la femme.

La recherche d'aujourd'hui prouve que lorsqu'une femme mange un avocat par semaine, cela équilibre les hormones, élimine l'excès de poids après une naissance et prévient les cancers du col de l'utérus. Il y a plus de 14000 constituantes nutritives chimiques photos lytiques dans chacune de ces aliments.

Les olives

Elles aident à la santé et la fonction des ovaires.

Patates douces

Elles ressemblent au pancréas et équilibrent réellement l'index glycémique des diabétiques.

Les oignons

La recherche prouve aujourd'hui que les oignons aident à éliminer les déchets de toutes les cellules du corps. Ils font même produire les larmes qui nettoient les couches épithéliales des yeux. L'ail, un compagnon aide aussi à éliminer les déchets et les radicaux libres des corps et aussi un bactéricide puissant. On lui attribue les propriétés suivantes : anti-athérosclérose, anticoagulant, antibiotique, anti-hypertenseur et anti-tumoral.

La talbina et ses bienfaits

La talbina est une poudre naturelle composée principalement de farine de orge. La préparation peut être liquide ou compact c'est selon les goûts. La plupart du temps cette « soupe » est préparée en mélangeant deux cuillerées à soupe de farine d'orge avec du son, et une tasse d'eau, et cuite à feu doux pendant 5 minutes. Certaines personnes ajoutent une cuillerée de miel et remplace l'eau par le lait. Elle est appelée « Talbina » car elle ressemble au lait.

La Talbina fait partie des aliments bénéfiques en tant qu'aliment et remède, et elle a des effets sur les maladies corporelles et psychiques, et voilà quelques maladies contre lesquelles la Talbina aide à se protéger et à guérir :

- En raison de la présence d'antidépresseurs comme la vitamine E et A qui aident à soigner la dépression chez les personnes âgées ;

- Les fibres présentes dans la Talbina aident à réduire le taux de cholestérol dans le sang en joignant à elles et en l'aspirant. Il est authentifié que la Talbina soulage le coeur malade ;

- La Talbina contient une résine qui fond avec l'eau et régule la fluidité du sucre dans le sang, empêchant l'augmentation soudaine dans le sang à travers l'alimentation, et les diabétiques se plaignent pour un grand nombre d'entre eux d'une aggravation de la maladie du coeur, et la Talbina leur fournit une protection contre la hausse du sucre. La tension et l'insuffisance rénale ;

- La Talbina lutte contre les diarrhées, renforce l'estomac, lutte contre la typhoïde, la constipation, et les inflammations de la vessie, du colon et du foie ;

- La Talbina remédie à l'ostéoporose en raison de ce qu'elle contient comme calcium, phosphore, magnésium qui sont les éléments de base des os.

- Généralement la baisse de fertilité vient de la hausse de taux de sucre et de tension, d'une mauvaise alimentation, ou d'une inflammation de la prostate. La Talbina régule le taux de sucre, la tension, l'alimentation et le système nerveux de l'organisme, et réduit les inflammations du conduit de la prostate ;

- La consommation de Talbina est conseillée spécifiquement à ceux qui souffrent d'une mauvaise digestion, aux femmes enceintes et aux sportifs, car elle compense les manques de l'organisme lors de l'effort journalier, de même pour les sportifs pendant l'exercice. Talbina apporte également à l'organisme les vitamines, acides aminés, et minéraux qui donnent un surplus d'énergie et de force.

Le Vinaigre

Il est scientifiquement reconnu que le vinaigre a de grandes vertus curatives ; par son acide ascétique, il réduit le niveau des graisses dans le sang et prévient les maladies cardiovasculaires.

Il est également un excellent antiseptique dermatologique et digestif ainsi qu'un anti-inflammatoire pour les reins et la vessie. En bain de pieds et en massage sur les jambes, il est également excellent pour la circulation sanguine.

I-8 L'islam et la Circoncision

La circoncision est indispensable de l'identité religieuse juive. Effectuée au huitième jour suivant la naissance, elle inscrit dans la chair des enfants mâles le signe indélébile de l'alliance du peuple juif avec Dieu.

Jésus lui-même fut circoncis selon la tradition (Luc II, 21). Mais à l'assemblée de Jérusalem, vers l'An 49, les Apôtres décidèrent de supprimer cette obligation « afin de ne pas accumuler les obstacles devant les païens qui se tournent vers Dieu » (Actes des Apôtres xv, 19).Chez les musulmans, la circoncision, pratiquée entre 01 et 14 ans, est une des cinq conditions de la perfection du musulman.

Les comportements humains et les valeurs culturelles, ont leur sens et remplissent certaines fonctions pour ceux qui les pratiquent. Les acteurs changent leur comportement lorsqu'ils comprennent les dangers et l'indignité des pratiques nuisibles : par exemple le cas de la mutilation génitale des femmes et des filles.

La mutilation génitale des femmes varie de sens et d'importance suivant les sociétés. Quoique communément identifiée comme prescription religieuse, on ne lui retrouve aucun fondement doctrinal ni dans le Coran, ni dans la Bible. Dans beaucoup de sociétés cependant, elle est une marque d'un rite de passage important de l'enfance à la maturité. Dans d'autres, les gens pensent que la mutilation génitale assure la virginité et bride le désir sexuel de la femme. On lui attribue des vertus esthétiques et hygiéniques ; elle empêche la promiscuité et augmente la fertilité. Toutefois, cette pratique est faite sans anesthésie, avec des méthodes hygiéniques douteuses et des instruments rudimentaires. Il en résulte comme conséquences, la maladie ou la mort pour cause d'infection, d'hémorragie, de tétanos ou d'empoisonnement de sang.

La mutilation génitale féminine consiste à retrancher une partie ou l'intégralité de la partie externe de l'organe génitale de la femme pour des raisons culturelles et non médicales. L'ablation va de l'enlèvement d'une partie du clitoris à une forme plus extrême : l'infibulation. En effet, elle consiste à enlever le clitoris et une partie ou l'ensemble des petites lèvres. (Lauren Hersh(1998).

I- 9 Le mariage, santé, médecine et sexualité en islam

Les scientifiques avancent que la vie à deux a une certaine hygiène de vie, consolidée par un repas plus réguliers, plus équilibrés que n'ont pas les célibataires.

Les mariés sont moins sujettes aux troubles psychologiques ; et moins victimes de dépression ou d'anxiété. Selon les scientifiques, l'isolement social est un facteur de risque et d'apparition des problèmes psychologiques, de même qu'un mariage dans lequel règne la discorde.

I-10 Les piliers spirituels source de longévité

I-10-1 Le jeûne

Le jeûne pour des raisons médicales ou spirituelles est connu depuis l'Antiquité. Il s'est particulièrement développé au Moyen-Orient et Asie du Sud-est, avec l'Islam, et en Occident avec la diffusion du christianisme.

Le jeûne consiste en la privation partielle ou totale, forcée ou non, de toute alimentation pendant un certain temps. Les principales motivations qui poussent à suivre un jeûne sont des raisons de santé (prescription médicale ou souci d'hygiène personnelle), des recommandations ou des obligations religieuses ou spirituelles, ou la volonté d'appuyer une opinion ou une revendication. L a notion de jeûne exclut l'abstention sous contrainte (torture, sanction) ou la sous-alimentation due à des raisons politiques, militaires ou socioéconomiques. Le jeûne peut être individuel ou collectif.

La médecine moderne met en évidence des vertus du jeûne pour montrer ses effets stupéfiants sur la santé.

En effet, les scientifiques affirment que le jeûne entraîne de nombreux changements à l'intérieur de l'organisme. La vraie guérison pour beaucoup de maladies vient de nous-mêmes. Or, les médecins affirment que le jeûne est un besoin vital pour chacun d'entre nous, même quand on a un corps sain, mais les toxines s'y accumulent avec le temps, et le seul moyen de s'en débarrasser est la pratique du jeûne. Durant notre vie, chacun d'entre nous absorbe, rien qu'avec l'eau avalée, plus de 200 kg des substances toxiques telles que le dioxyde de carbone, le plomb et le soufre. Ces toxines pourraient causer des affections et des perturbations graves, elles seraient le facteur causant des maladies chroniques.

Pour se débarrasser de ces toxines accumulées dans le corps, l'arme efficace est de faire le jeûne, afin de protéger et purifier nos cellules. Pour des conséquences optimales, il doit être régulier. Or, quand on jeûne le mois de ramadan, une fois par an, on suit de la sorte un bon régime mécanique pour se débarrasser des toxines.

Il est capable de traiter des troubles psychiques très graves comme la schizophrénie car il procure au cerveau la distraction dont il a besoin pour retrouver sa sérénité. Ce qui se reflète d'une manière positive sur l'état psychologique du jeûneur.

Certains psychologues traitent leurs patients avec le jeûne et ils ont réussi à avoir des résultats surprenants. Il est une vraie guérison pour beaucoup de maladies psychologiques telles la schizophrénie, la dépression, le stress, le découragement.

Il nous aide à affronter les difficultés et les accablements de tous les jours, il nous donne la force de surmonter les contrariétés interminables de notre vie.

Le jeûne a la vertu de nous calmer et de nous garantir la sérénité. Le sang devient plus sain quand il se débarrasse des substances toxiques. Ce sang sain irrigue et purifie alors le cerveau pour qu'il soit plus apte à réfléchir et à endurer.

Il garantit au corps une vie longue et saine. Le nettoyage régulier des cellules effectué lors du jeûne est un facteur de longévité ; il retarde de la sorte la vieillesse chez les jeûneurs.

C'est un jeûne fait par tout individu.

Quel est l'effet du jeûne islamique ?

Il aide à arrêter de fumer ! il travaille discrètement à nettoyer le corps des toxines dont la nicotine. En même temps, il purifie le sang, ce qui diminue promptement l'envie de fumer.

Il traite le rhumatisme c'est-à-dire les maux de dos, de la colonne vertébrale et de la nuque. Il prévient la fatigue générale et toute sorte d'inflammations.

Il prévient l'asthme : il est un moyen efficace pour prévenir l'asthme et les maladies du système respiratoire.

Il a des effets bénéfiques sur les diabétiques ; cela est dû au fait que le jeûneur reste en bon état d'âme, stable émotionnellement. Cette béatitude aide au bon fonctionnement des systèmes de l'organisme en les rendant plus aptes à maintenir le taux du sucre dans le sang.

Il prévient l'hépatite, les maladies du coeur, les maladies épidermiques notamment l'allergie et l'eczéma chronique.

Il prévient le cancer : il peut traiter des maladies malignes comme le cancer, il est même considéré l'arme n°1 en médecine préventive. (Article d'Albduldaem www.kaheel7.com/fr)

I-10-2 la prière.

Lorsque les salats et les prières de Tarawih sont effectuées tout au long de la vie d'une personne, se répétant à quelques heures d'intervalle, elles lui permettent de pouvoir combiner plus facilement concentration et effort physique, et ainsi, le prieur bénéficie à la fois de l'exercice spirituel et physique.

Les bienfaits suivants ont été constatés chez ceux qui effectuent les prières de Tarawih : calories brûlées et perte de poids, maintien du tonus musculaire et de la composition du corps, flexibilité des articulations (les articulations raides sont souvent le résultat du manque d'exercice et non de l'arthrose), augmentation des taux métaboliques, amélioration de la circulation, augmentation de la capacité des fonctions cardiaques et pulmonaires, abaissement du risque de maladie cardiaque, augmentation du contrôle de soi, réduction du niveau de stress, augmentation de la capacité à se concentrer, amélioration de l'apparence, réduction des états de déprime et résistance face à la déprime, sommeil facilité et baisse l'appétit.

Ceux qui effectuent régulièrement la salat ainsi que les prières surérogatoires peuvent conserver et également retarder la perte de masse osseuse pour ce qui concerne les personnes âgées, apportant ainsi une protection contre les ravages de l'ostéoporose qui affligent les hommes et les femmes.

Il est également possible de retarder le processus de vieillissement et de s'assurer une certaine protection de santé pour l'avenir. En effet, ceux qui effectuent la salat, les prières sounna et Nafl ainsi que les prières de Tarawih tout au long de leur vie acquièrent une protection et des effets positifs en termes de santé et de longévité. Ils produisent l'effet inverse de la consommation de cigarettes et de l'excès de poids qui raccourcissent l'espérance de vie.

Même les personnes ayant une pression sanguine élevée (un risque de maladie cardiaque primaire) réduisent leur taux de mortalité et le risque de mort suite à une maladie grave est réduit.

Les prières de Tarawih aident à aider à dépenser le surplus de calories et à améliorer la flexibilité et la coordination, à réduire les réactions autonymiques liées au stress chez les personnes en bonne santé et à soulager l'anxiété et la déprime.

Les mouvements effectués lors des prières de Tarawih améliorent la condition physique, le bien-être émotionnel et augmentent la longévité du Namazi (la personne qui effectue la salat ou Namazi). Lorsque qu'un effort est fourni, comme lorsque l'on effectue les prières de Tarawih, il s'opère une amélioration de l'endurance, de la résistance, de la flexibilité et de force. On a constaté que les cinq les cinq prières quotidiennes (salat) produisent les mêmes changements physiologiques que ceux produits par un jogging ou une marche à pied à une allure de 3 miles par heure, mais sans effet indésirable.

De récentes études appliquées à 17 000 étudiants d'Harvard qui ont intégré l'Université entre 1916 et 1950 ont prouvé que seuls des exercices modérés, équivalents à un footing quotidien d'environ 3 miles, garantissaient une bonne santé et pouvaient même ajouter quelques années de vie. Les hommes qui dépensaient environ 2000 calories, sur une base hebdomadaire (ce qui équivaut à une marche quotidienne, un footing, ou l'exercice du cyclisme ou de la natation pendant 30 minutes) avaient des taux de mortalités un quart ou un tiers inférieur à leurs camarades qui pratiquaient peu ou pas d'exercice.

Les personnes qui effectuent les prières de Tarawih, en plus des prières prescrites, sont plus alertes et actives que celles qui n'effectuent pas les prières de Tarawih, même à un âge avancé. Les prières de Tarawih améliorent la force physique et la stabilité des articulations et réduit les risques de blessure des tendons et des tissus connectifs.

Passé le stade de 40 ans, la densité minérale osseuse chute avec l'âge. Les prières de Tarawih augmentent la densité minérale osseuse chez les femmes ménopausées et les femmes âgées, protègent contre l'ostéoporose et maintient la normalité des structures osseuses. L'ostéoporose entraîne des fractures de la hanche chez les femmes ménopausées et les femmes âgées. Le risque d'ostéoporose est considérablement réduit par la pratique régulière de la prière et par les prières de Tarawih.

La salat et les prières de Tarawih améliorent la lubrification des articulations ainsi que la mouvement, et maintiennent la flexibilité.

La pratique de la salat et des prières de Tarawih protègent également contre une thrombose profonde des veines (qui est la cause la plus commune d'ulcération des jambes chez les personnes âgées.

Ainsi, la salat (Fard, Wajid) les prières Sunnah, Nafl et de Tarawih sont nécessaires pour que les musulmans puissent préserver leur vie ainsi que des qualités désirables durant la vieillesse.

Par conséquent, les musulmans tirent de multiples bienfaits thérapeutiques et spirituels depuis les ablutions jusqu'aux mouvements de la prière - Le Takbir, la position debout, l'inclinaison, la prosternation, la position assise et le Taslim. ( Dr Ibrahim B. Syed, 2001 « les bienfaits médicaux des prières de Tarawih »).

Ces piliers constituent des éléments culturels liés à la santé.

Les cinq piliers de l'islam sont la foi en un Dieu unique, Allah, et la reconnaissance de Mahomet comme étant son prophète ; l'accomplissement de la prière quotidienne, la salat ; la charité envers les nécessiteux, la zakât ; le respect du jeûne lors du mois de ramadan; et le hajj le pèlerinage à La Mecque au moins une fois dans sa vie, si on en a les moyens matériels et physiques.

La chahada(« déclaration de foi »), équivalent du crédo chrétien, consiste en une phrase très brève : « Je témoigne qu'il n'y a de vraie divinité qu'Allah et que Mahomet est Son prophète.

I-11 Les pratiques alimentaires interdites :

- La consommation d'alcool et tout produit assimilé comme les drogues, sous quelque forme qu'elles se consomment : mâchées, bues, reniflées ou injectées. Allah dit : « Ô les croyants ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont qu'une abomination, oeuvre du Diable. Ecartez-vous en, afin que vous réussissiez. Le Diable ne veut que jeter parmi vous, à travers le vin et le jeu de hasard, l'inimitié et la haine, et vous détourner d'invoquer Allah et de la Salât. Allez-vous donc y mettre fin ? » (Sourate al-Ma'ida, versets 90-91)

- La consommation de viande de bête morte, de porc et les autres catégories évoquées par ce verset d'Allah : «  Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui d'Allah, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d'une chute ou morte d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a dévorée- sauf celle que vous égorgez avant qu'elle ne soit morte. (Vous sont interdits aussi la bête) qu'on a immolée sur les pierres dressées ainsi que de procéder au partage par tirage au sort au moyen de flèches. Car cela est perversité » (sourate al-Mâ `ida, verset 3).

- La bête qu'on a égorgée en omettant volontairement de mentionner le nom d'Allah ou en prononçant le nom d'un autre qu'Allah lors de l'égorgement. Allah dit : « Et ne mangez pas de ce sur quoi le nom de d'Allah n'a pas été prononcé, car ce serait (assurément) une perversité ». (Sourate al-`An'âm, verset 121)

- Les animaux ayant des canines ou crocs comme le lion, la panthère, le loup etc. Ainsi que les oiseaux ayant les serres comme le faucon, le vautour et autres rapaces.

- La bête qui a été égorgée par une personne ne faisant pas partie des gens du livre, c'est-à-dire qui n'est ni juive ni chrétien. Elle est assimilée à la bête morte et donc il n'est pas permis de consommer.

- Tout ce qui est préjudiciable à l'organisme humain, en matière de nourriture ou de boisson, de tabac et ce qui s'y apparente. Allah dit : « Et ne vous tuez pas vous-même. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous ». (Sourate an-Nisâ', verset 29).

- Porter de la soie ou de l'or sur soi, en ce qui concerne les hommes. Les femmes le peuvent en revanche, d'après ce hadith du Prophète : « porter de la soie et de l'or est licite pour les femmes de ma communauté, et interdit aux hommes de ma communauté. » (Musnad de l'Imam Atmad, t.4, p.407, hadith n° 19662).

-de manger la viande d'animaux carnivores ou omnivores comme le porc, le singe, le chien ou le chat (les poissons piscivores ne sont pas considérés comme carnivores). Pour que la viande d'un animal terrestre soit halal, il faut que l'animal soit abattu de manière adéquate par un musulman ou par des « gens du livre » tout en mentionnant le nom de Dieu (Allah en arabe). L'animal ne doit donc pas être tué en l'ébouillantant ou par électrocution et la carcasse doit être saignée avant d'être consommée. Différentes règles s'appliquent aux poissons. En général, les poissons à écaille sont toujours halals, bien que certaines fatwas déclarent les poissons dépourvus d'écailles (comme le poisson-chat) et les coquillages comme Haram. Les règles d'interdiction concernant les animaux peuvent être contournées quand un musulman risque de mourir de faim et qu'aucune nourriture halal n'est disponible.

L'abattage rituel islamique d'un animal ne peut être abattu que par un musulman. Cependant, d'autres fatwas considèrent que d'après le verset 5:5 du Coran, l'abattage peut être fait par des « gens du livre ». La viande kasher est considérée comme halal.

La plupart mémorisent au moins une partie du Coran dans sa langue originale, l'arabe. Cette partie correspond aux versets nécessaires pour faire les prières quotidiennes. Il existe plusieurs traductions du Coran de l'arabe en langues étrangères. Certains musulmans pensent que le Coran n'existe que dans sa version originale en langue arabe et que les traductions étant d'origine humaine sont imparfaites et faillibles et aussi en raison de caractéristiques polysémiques proprement intraduisibles de l'arabe, et enfin parce que le contenu aurait été inspiré juste dans cette langue. Ils considèrent donc les traductions comme des commentaires ou des interprétations de sa signification, et non comme le Coran lui-même. De nombreuses versions modernes présentent le texte arabe sur une page et la traduction sur la page lui faisant face. Selon certains enseignants de l'université Al-'Azhar du Caire, penser à reproduire le Coran dans une langue autre que l'arabe est en soi un péché, mais l'explication et l'explicitation du livre dans toute autre langue que l'arabe ou en arabe (afin de faire comprendre le texte original) sont permis s'il est réalisé par quelqu'un comprenant non pas les mots selon la langue mais selon les règles de la religion.

L'Islam, à travers ses prescriptions et ses interdictions, vise à promouvoir une société dont les membres sont unis et font preuve d'affection mutuelle.

I-12 Les caractéristiques de l'idéologie musulmane ou islamique

L'idéologie islamique se construit autour des valeurs morales et sociales suivantes :

-La bienfaisance ;

-La fraternité, l'entente, l'union ;

-La prodigalité, l'économie ou le non gaspillage ;

-La sauvegarde de la vie

-Eviter le suicide, tout en prenant soin de sa vie ;

-Eviter la consommation des boissons enivrantes, des drogues, du tabac et toutes substances qui détruisent la vie humaine et peut conduire à la mort ;

-La bonté envers les parents se traduit par la non désobéissance aux parents et l'entretien des liens familiaux ;

-Le mariage ;

-La reconnaissance de l'unicité de Dieu ;

-La justice, l'équité, l'assistance aux proches ;

-Etre véridique ;

-Honnêteté, l'intégrité morale, la fidélité aux engagements sont des valeurs qui n'encouragent pas le mensonge, la trahison ;

-Encourage l'affection et les relations cordiales, car les sentiments négatifs comme la rancune, la jalousie provoquent la haine et aversion ;

-La protection des biens et des hommes ;

-Interdiction de la médisance et  tout l'espionnage ;

-La générosité dans la discrétion ;

-L'exemplarité dans le comportement ;

-choisir la compagnie des individus qui guident, qui éclairent ;

-Encourage le pardon, la clémence en lieu et place de la vengeance, des actions de représailles qui sont source de désunion, de discorde, de mésentente, de séparation ;

-La patience, la ténacité, l'endurance permettent aux individus de comprendre le sens de la foi, de la croyance en Dieu ;

-La promotion de l'éducation, la science et la culture ;

-Favoriser un environnement paisible emprunt de sagesse et d'amour ;

-Faire le bien et exclure le mal ;

-Eviter la violence, la cruauté

-Encourager la douceur ;

-La réconciliation ;

-L'humilité ;

N'encourage pas le vol, la spoliation ; la fraude ;

-Ne pas ôter la vie à autrui ;

-Ne pas être orgueilleux

- La modération et condamne l'excès de zèle et la sévérité

-Le respect d'autrui et réprouve le mépris et la moquerie ;

-Encourage l'affection et les relations cordiales et réprouve les sentiments négatifs qui, comme la rancune, le sentiment et la jalousie, provoquent haine et aversion ;

- La modération et condamne l'excès de zèle et la sévérité excessive dans la religion ;

-Exhorte à être humble et doux à l'égard d'autrui et interdit l'infatuation, l'orgueil et l'arrogance.

-Prescrit le respect d'autrui et réprouve le mépris et la moquerie

-Veiller jalousement sur l'honneur des personnes qui sont placées sous notre protection

- préserver sa langue de toute obscénité et de la mettre au service de tout ce qui peut-être profitable à l'individu ou à la société.

-Prodiguer des conseils bienveillants et sincères

-Promouvoir la douceur et la gentillesse et prohibe la rudesse et la dureté.

La doctrine islamique a été construite dans ses dominantes idéologiques, ses croyances, ses piliers, ses symboles et représentations, ses commandements, En effet, cette idéologie façonnent les acteurs de cette communauté et influencent leurs pratiques et manières de comprendre et d'interpréter le phénomène du vieillissement et de la longévité.

CHAPITRE II : LA REPRESENTATION DE LA VIEILLESSE

DANS LA COMMUNAUTE MUSULMANE

La représentation sociale est une construction sociale qui peut servir à la fois plusieurs fonctions : elle peut servir la fonction sociale, physiologique et morale (Lahlou, 1998).

En effet, dans le domaine du vieillissement, l'approche par la représentation permet d'appréhender la façon dont les personnes âgées (individus) conçoivent la valeur de la vieillesse en lien avec la société et aussi conçoivent les liens entre la vieillesse et l'âge, les répercussions de la vieillesse sur l'individu.

De plus, les représentations possèdent des règles d'organisation et de fonctionnement qui orientent les modèles d'actions et les processus de décision, les pensées, l'imaginaire, qui servent à communiquer avec autrui des savoirs et savoir-faire, à présélectionner les comportements les plus adaptés au niveau individuel et collectif (pour soi et pour les autres) (Lahlou, 2002).

Comment ce phénomène est perçu par les musulmans ?

Dans la communauté islamique, l'âge chronologique est l'expression et l'objet de plusieurs perceptions. Il est l'expression de l'expérience, du savoir, de la sagesse, de la repentance, de la soumission, de la conscientisation, de l'éducation, mais aussi l'expression de la décrépitude du corps.

Ces perceptions constituent les différentes manières de penser et concevoir le phénomène de la vieillesse et du vieillissement.

En effet, la vieillesse est construite, d'une part, socialement en tant que valeur, laquelle valeur privilégie l'âge ; et d'autre part, comme un moment de repentance et de détérioration de nos facultés physiques, psychiques, mentales, etc.

II-1-La valeur de la vieillesse

Tout d'abord, la vieillesse est un état ou une étape de l'existence qui connaît plusieurs variabilités du fait de sa valeur et de ses critères.

Mais, quel sens donne t-on au concept de vieillesse ?

Quel est son contenu et ses caractéristiques ? Cela nous permettra de définir la valeur de la vieillesse à proprement dit.

Tableau VII : Répartition des enquêtés selon le sens de la vieillesse

Le sens de la vieillesse

VA

VR

Don de Dieu

120

43,64 %

Usure de l'organisme

60

21,82 %

Savoir, expérience

60

21,82 %

Temps d'adoration

35

12,72 %

Total

275

100 %

Source : Les données de notre enquête de 2009 sur le concept de vieillesse

Le sens que revêt ce concept varie selon les expériences vécues par les personnes âgées :

Une frange importante des enquêtés, soit 65,44 %, estiment que: c'est un don de Dieu entraînant l'usure de l'organisme. Selon les enquêtés, atteindre l'âge de la vieillesse est synonyme de don de la part de la divinité. Elle est une émanation de l'être transcendant et suprême. En effet, la longévité est une pure création divine. Toutefois, la longévité présente une autre facette qui est liée à l'aspect biologique, physique entraînant, une santé chancelante et un affaiblissement des facultés physiques.

L'autre frange des enquêtés, soit 34,56 %, estime que: c'est le savoir, l'expérience, le temps d'adoration. Plus les enquêtés vieillissent, plus ils acquièrent de l'expérience et le savoir.

En effet, le concept de vieillesse a un sens polysémique légitimant le sens que chaque acteur lui donne. Dans ce contexte certains indicateurs en élucident au mieux sa compréhension. Ces indicateurs définissent en réalité le concept de vieillesse, tant au niveau social que du niveau religieux. C'est le moment où l'individu voit l'affaiblissement de certaines de ses facultés et où le sens de l'existence humaine ne le stimule plus. Ce fait lui permet de se projeter dans le futur en devenant de plus en plus spirituel.

En effet, le spirituel dans lequel, il se projette semble lui apporter satisfaction de vie. C'est, d'ailleurs, un facteur qui lui permet de renforcer sa qualité de vie. En somme, le sens que les enquêtés donnent à la vieillesse, nous introduit dans le contenu de la valeur de la vieillesse qui nous donne une appréhension ou une légitimation de la valeur de la vieillesse. Elle détermine l'image et le rôle des enquêtés dans la communauté islamique et dans la société.

La valeur de la vieillesse est une construction sociale, c'est-à-dire la conception, la manière de penser qu'on a de la vieillesse.

En effet, La culture islamique valorise la vieillesse et partant les vieilles personnes. La communauté musulmane a positivé la vieillesse où l'individu qui vieillit cumule qualités et expériences. Il est alors assimilé à une bibliothèque (Amadou Hampaté Ba, 1962). En effet, être sage, c'est faire fi des passions, c'est la réflexion profonde, c'est la maîtrise de soi. (Touré Abou, 1984, p.7). La différenciation s'opère selon le critère d'âge qui instaure une supériorité des aînés sur les cadets. C'est la preuve même que la vieillesse est encore auréolée de qualités qui forcent le respect. (Touré Abou, 1984, p.6).

Dans cette communauté où triomphe le mode de vie calqué sur le coran(livre saint de l'islam) et la sounna (tradition) du prophète Mohamed, le savoir est l'apanage des plus anciens, les plus expérimentées. Cette suprématie face au savoir confère aux vieux un rôle éducatif fondamental. (Grattié L, 1988, p12). Une place honorable leur est réservée au sein de la mosquée, les personnes âgées sont représentées comme des sages pour régler les litiges de la communauté. Elles font par essence objet de respect, car la communauté vénère le droit d'ainesse. (Assy, Apo, op.cit, p.3).

Aussi, En islam, la vieillesse est-elle liée à l'état ou à la situation matrimoniale de l'individu. Ce qui sous tend, par ailleurs que si un individu venait à être marié, il entre dans la catégorie des personnes âgées. Le statut matrimonial détermine la vieillesse. Selon l'imam Sadigou de Songon : «  il suffit d'être parent d'un individu pour être âgé ». Cela ne signifie pas que l'âge bouleverse le statut et rôle des individus au sein de la cellule familial. C'est une image que la société se fait d'un individu qui a déjà une progéniture. En effet, le statut de père ou de mère est confirmé, s'il y a présence de progéniture. Dans cette logique, la détermination sociale du statut de vieillesse dépend de la progéniture. L'acquisition d'un statut conjugal met fin en général à l'étape de la jeunesse. En Afrique, une personne est considérée comme jeune aussi longtemps qu'elle n'a pas accédé au pouvoir de décision concernant sa vie et celles des autres. (Vidal,J.M.1994 p.102).

Cet état responsabilise l'individu dans la société tout en lui donnant une marque de confiance et de garantie en comparaison à un autre sans famille.

En outre, la vieillesse est liée à la disposition de l'esprit. Selon cette approche, la vieillesse n'est ni l'apanage d'accroissement de connaissances, ni l'avancée en âge, encore moins la présence de progéniture. En effet, pour L'Imam Sadigou : « Même si un enfant est âgé d'au moins 10 ans et qui a des aptitudes, des capacités à guider, à orienter, à conseiller autrui, cet individu est considéré comme un enfant « vieillard », malgré son âge biologique, social et chronologique ».

Sous ce rapport, le terme vieillesse est relatif et n'est pas exclusif à une catégorie de personne. En conséquence, l'âge dépend des années écoulées, mais aussi du rapport qu'un individu entretient avec la société. De façon corrélative, la maîtrise de la parole peut, à un niveau psychosocial, extraire un jeune à sa classe d'âge pour l'inscrire dans une catégorie d'âge supérieur. Comme le souligne Vidal (1994), il y a aussi la détermination interclasses et intra-classe d'âge, de même que le rapport à une éventuelle initiation, à un ordre générationnel. La catégorisation de l'âge est relative aux contextes culturels et sociaux et aux formes d'interprétation. En effet, la notion de vieillesse se définit davantage en Afrique à partir du statut social. (Bahi.B, p.102).

En outre, l'une des valeurs de la vieillesse, est l'obligation morale que la progéniture doit vis-à-vis de ses parents âgés.

Ils ont toujours leur place dans la famille, dans la société, car ils sont détenteurs du savoir-faire et du savoir être. Ils sont le gardien du patrimoine culturel des valeurs ancestrales, donc un repère sur le plan culturel et historique, moral, spirituel de la culture et de la civilisation. Connaissant les us et coutumes de la tribu, ils ont, de ce fait, un rôle juridique, religieux ou médico-magique. (Grattié Leocadie, 1988, p.12-13).

La vieillesse façonnent un rapport de sociabilité entre les personnes âgées, la divinité et la société, qui source de repentance, de soumission, de renaissance, d'éducation et de conscientisation.

En effet, la repentance est un acte de regret par rapport aux fautes commises. En effet, pendant leur jeune âge, les personnes âgées ont dû poser des actes ignobles, obscènes, de désobéissance vis-à-vis du divin.

Cette repentance nécessite un surcroît de comportements exemplaires modelés sur les lois divines et celles de sa société ou son milieu environnemental. Dans ce contexte, elles deviennent des modèles pour les progénitures, les générations présentes et futures, les familles et partant toute la société. Cette repentance est une renaissance en la divinité. Ce qui signifie que l'individu devient l'ami de tout le monde et a l'amour de tous.

Les actes qu'elles posent sont des actes recherchant les bénédictions et l'agrément du divin, toute chose qui peut leur permettre l'accès facile ou l'entrée au paradis. Dans cette logique, elles sont assidues aux heures de prières et on note une tendance haussière dans les pratiques surérogatoires des rituels.

Cette manière de faire et de penser est une projection des personnes âgées dans le paradis, un univers plus agréable dans leur représentation que la vie terrestre. A un âge avancé, l'existence sur terre ne les stimule plus.

La valeur de la vieillesse devient un moment propice de repentance, de soumission, de renaissance et d'un retour définitif à la divinité.

Elles sont, par moment, des érudits qui enseignent le coran et connaissent les secrets de la vie religieuse et sociale. Elles sont la courroie de transmission entre les générations, des témoins privilégiés. Pendant cet âge, et selon l'imam Cissé Djiguiba : «Elles deviennent comme un arbre fruitier, un arbre sous lequel, on trouve abri, sérénité et réconfort moral et spirituel. ». Ces propos sont corroborés dans Le Courrier comme suit : «  Au Mali, un arbre a toujours symbolisé la vieillesse : ses racines longues et diffuses assurent sa stabilité et ses branches touffues offrent une ombre protectrice contre la rigueur du soleil. » (Le Courrier, 1999, n°176, p.40).

Le fait social étant complexe et non linéaire, le phénomène du vieillissement affecte les enquêtés différemment dans le District d'Abidjan. Le tableau suivant nous situe sur la qualité de la vieillesse des enquêtés.

Tableau N°VIII : Répartition des enquêtés selon la qualité de la vieillesse

Vieillesse réussie

Vieillesse douloureuse

VA

VR

Oui

125

45,45 %

Non

150

54,55 %

Total

275

100 %

Source : les données de notre enquête de 2009 sur la qualité de la vieillesse

Au cours de notre enquête, 45,45 % des enquêtés ont réussi leur vieillesse.

En revanche, 54,54 % des enquêtés, ne l'ont pas réussi.

L'on constate que, plus les enquêtés organisent mieux leur vie, plus ils vivent en toute sécurité leurs vieux jours.

Moins les vieux jours sont préparés, moins les enquêtés vivent la dernière étape de leur vie dans la douleur, les difficultés. C'est une représentation négative et stéréotypée de l'âge avancée. (Lefrançois, op.cit, p.197).

Il ressort de ce constat que ceux qui ont réussi leur vieillesse, ont dans leur milieu environnemental ou sociétal, organisé leur vie. Par ailleurs toute organisation relève de la planification. Cette planification est d'ordre social, à savoir l'épargne, la scolarisation des progénitures, c'est-à-dire l'éducation de leur progéniture. Cette éducation passe par l'école, l'apprentissage, la formation professionnelle qui garantira un avenir aux enfants et aux enquêtés.

Avec l'âge avancé, les progénitures auront l'obligation de venir en aide si possible aux parents âgés. Ce droit de regard constituera un tremplin aux enquêtés pour subvenir à leurs besoins primaires, à savoir se nourrir, se soigner, être loger, être dans un environnement paisible. Cette planification fortifie notre vie à la retraite, faite de vivacité, de quiétude. Cela leur permettra de mener leur foi, sans douleur, une foi qui ne soit pas privée de raison. Dans ce contexte, les enquêtés profitent des acquis de la longévité, à savoir les acquis sanitaires, sociales, spirituelles, psychologiques qui ont une incidence sur le vieillissement.

Les autres enquêtés, soit, 54,54 % connaissent une longévité douloureuse qui a des répercussions sur leur qualité de vie.

En effet, plus, les conditions de vie sont pénibles, plus la vieillesse se complexifie aux âges avancés.

Les enquêtés sont dans une situation difficile, parce qu'ils souffrent de différents maux de la société, comme la perte du sens de la vie, la perte de rôle social (ils sont touchés par un certains nombre de désavantages d'ordre matériels, liés au développement économique qui contribue indirectement à une perte de leur indépendance). Ce qui fait que la vieillesse est insupportable dans la pauvreté. Les personnes âgées sont aujourd'hui victimes de marginalisation et de stéréotypes divers (taxées de sorcières) et même recasées sous les rampes d'escaliers d'immeubles publics abandonnées. Elles sont en compétition pour leur survie. (Henri Yambené, Honoré.M, 2005, p.2).

Une vieillesse douloureuse est une étape ou l'individu se trouve dans une situation difficile, de pénibilité, qui empêche de résister aux inconséquences de notre faiblesse d'esprit. Elle est alors une vieillesse privée de raison. (Vincent Ravane, 2003).

Sans une organisation, une éducation rigoureuse, le phénomène du vieillissement et de la longévité sera contrarié par la perte de foi, l'échec de la progéniture, l'isolement de la famille, traduite par une vieillesse douloureuse.

Cette période est marquée par la dépendance, la fréquence des infections qui caractérisent les personnes âgées. Cette vieillesse douloureuse est liée au non préparation de la vieillesse advenant comme une surprise. (Guillemard, 1977 a, 23-30). Dans cette douloureuse situation, elles ne se voient pas être objet de désir. (Messy J. 1992).

Des querelles, un environnement hostile aux membres de la famille, peuvent entraîner la méchanceté et la dislocation de la famille qui ont un impact sur la longévité et le vieillissement.

Cependant, les enquêtés connaissent certaines difficultés comme l'isolement social qui est qualifié d'âgisme (Bytheways, 1995), la perte d'autonomie, donc pauvres, handicapés et socialement dévalués du fait de leur perte de rôle social. (Henrard, 1993, 3 :68-83) qui dénature la valeur de la vieillesse et lui donne un sens négationniste qui a un impact sur le vieillissement et la longévité. En conséquence, la vieillesse douloureuse est liée au contexte socioculturel, favorisé par l'éducation et l'urbanisation qui ont déstructuré l'image et le rôle des enquêtés dans la société. Par ailleurs, le pouvoir gérontologique se voit démystifié et même agressé, car ils ont perdu leur rôle de pilier de la famille. (Nana Apt, op.cit p.3).

La valeur de la vieillesse conduira à la délimitation de l'âge.

Comment les musulmans construisent socialement ou délimitent l'âge de la vieillesse en islam ?

II-1-2 Âge comme critère de vieillesse

En islam, la vieillesse est l'âge ultime de l'être humain qui succède à l'âge mûr. De façon générale ou religieuse, les musulmans situent l'âge de la vieillesse à 63 ans pour ceux qui se réfère à la durée de vie du prophète Muhammad. Par conséquent, nous ne pouvons parler de l'âge de la vieillesse qu'à 63 ans. Alors, l'âge de la vieillesse pour cette communauté est compris entre 60 ans et 70 ans. En revanche, celles qui sont en dessous ne sont encore âgées. Mais au plan civil, en se conformant à la norme sociale, les enquêtés situent le début de l'âge de la vieillesse à partir de 60 ans. En effet, les enquêtés inscrivent le vieillissement dans la nature biologique du vivant et crée un « troisième âge » marqué par une situation sociale qui le distingue très nettement de l'enfance et de l'âge adulte.

L'âge de la vieillesse dans la représentation islamique est lié, non seulement au temps c'est-à-dire à l'âge chronologique et biologique; mais aussi, entraîne au cours de son écoulement, une fragilisation physique et une diminution des capacités.

Le vieillissement est, par conséquent, un processus inévitable et naturel de la vie humaine. Il est généralement caractérisé par une baisse des fonctions physiques et un acheminement graduel vers une diminution des capacités de l'organisme.

Ce fait nous permet de situer les stades ou découpages de l'âge de la vieillesse de cette communauté.

La construction sociale de l'âge en islam est alors marquée par une catégorisation au niveau des âges :

Un premier âge qui part de 30 à 40 ans dénommé début de la maturité spirituelle, donc une période de l'accomplissement de la jeunesse.

Un deuxième âge qui commence de 40 à 55 ans voir 60 ans, c'est la période de la maturité spirituelle et physique.

Un troisième âge qui part de 60 ans à 75 ans, est la période de la maturité intellectuelle.

Un quatrième âge qui commence de 80 ans et plus, est en fait le début véritable de la vieillesse. Cette période est souvent accompagnée de problème de santé et de dépendance. Selon cette différenciation, la vieillesse est généralement perçue par nos enquêtés, dans la 6e décennie de la vie, c'est-à-dire à 60 ans. En effet, c'est à cette période de la vie que la conscience d'un vieillissement est plus aiguë. A partir de cet âge, on devient un allié de la divinité, parce qu'on a acquis plusieurs expériences de la vie tant au niveau social, culturel, spirituel, religieux, intellectuel. A 80 ans et plus, dans la représentation islamique, les gaffes commises par les personnes âgées, au cours de leur vie, sont pardonnées.

L'âge dans la représentation islamique est lié au temps qui s'écoule. Dans cette perspective, l'islam, dans sa représentation, interprète selon un découpage du cycle de vie en stades ou en phases qui se succèdent en fonction des changements qui jalonnent le cours de la vie. (B.Puijalon, 2000). La vieillesse est alors une construction historique et culturelle. ( M.Halwachs, 1935).

Cette représentation de l'âge est aussi définit par l'Organisation Mondiale de la Santé (2002), le vieillissement est un processus inévitable et naturel de la vie humaine. En effet, l'entrée dans la « vieillesse » est en général fixée, pour des raisons conventionnelles, à 60 ans.

L'Organisation Mondiale de la Santé donne une appréhension sociodémographique de l'âge des personnes âgées du 3e âge.

Ce tableau ci-dessous montre l'âge des enquêtés

Tableau N°IX : Répartition des enquêtés selon l'âge des enquêtés

Age

VA

VR

60-64

77

28 %

65-69

70

25,46%

70-74

60

21,82%

75-79

31

11,27%

80-84

14

5,09%

85-89

10

3,64 %

90-94

8

2,90 %

95-99 et plus

5

1,82%

Total

275

100%

Source : les données de notre enquête de 2009 sur l'âge des enquêtés
Selon cette étude, une importante frange des enquêtés, soit 94,24%, ont un âge compris entre 60-74 ans ; La proportion de 75-84 est minime. Aussi, très minime, soit-elle, la proportion 85 ans et plus, constitue la dernière étape de l'existence. En effet, l'âge détermine l'état de séniorité des enquêtés et leur balise dans une certaine catégorisation sociale « personne âgée, aînée ou retraité ». Cela détermine un état de maturité physique et intellectuelle gage de responsabilité et de sagesse. Cette répartition obéit à une délimitation de l'âge de la vieillesse des enquêtés. Cela montre que les personnes enquêtées font soit partie du « troisième âge » c'est-à-dire ayant 60-74 ans et le quatrième âge de 85 et plus qui sont les grands vieillards. Cette représentation n'est pas en contradiction avec l'âge au plan civil, puisque la religion islamique n'est pas en marge des réalités de la société. Ce sont les délimitations et les étapes de l'existence qui obéissent à la même logique de construction. Toutefois, en suivant l'évolution des tranches d'âge, l'on constate que plus les enquêtés prennent de l'âge, moins ils ont de la chance de vivre très longtemps. Alors, au sein de telle catégorie de personne âgées, la proportion de décès est plus élevée que dans telle autre. En effet, lorsque le temps passe, l'on perd en vitalité, alors vieillir signifie aussi se diriger vers une fragilisation physique, une diminution des capacités avec très souvent des troubles de tout genre.

Atteindre ces âges permet, certes une certaine soumission à la divinité, mais aussi constitue une période riche en enseignement, donc en éducation.

L'âge crée une sorte de sociabilité dans la société. Mais constitue une contrainte sociale. Avec la théorie constructiviste, des habitudes et comportements seront adaptés à la conduite de chaque acteur avec l'avancé en âge. Avec l'âge, l'individu va donner un sens à sa vie. Il va se repositionner et lier amitié sincère avec la divinité. Le besoin spirituel étant croissant, il s'installe une communion entre l'individu et le divin. Ce rapport de sociabilité entre le divin et l'individu est traduit par la soumission ; et cette soumission implique d'avoir l'amour du prochain. Prendre soins de sa famille, de sa progéniture de tous ceux qui vivent sous votre autorité (les vêtir, les nourrir, les soigner, venir en cas de besoin à leur secours).

La soumission modélise l'individu, lui donne la foi et l'humilité.

Plus on est soumis au divin, plus la sagesse et l'humilité envers notre environnement s'accroît.

Bah, 71 ans pense que : « la soumission à la divinité se matérialise dans les comportements par des actes d'adoration, la constance dans les prières, les lectures coraniques, l'appel incessant des noms de Dieu surtout dans la discrétion, sur la route, en partance sur le lieu de travail, pour des occupations, avant de dormir ».

La théorie gérontotranscendantale donne une nouvelle conception de la vie. Les personnes âgées ne font plus siennes les réalités de la vie d'ici-bas. La spiritualité prend une grande importance dans la vie des personnes âgées. A partir de cet âge avancé de la vie, les personnes âgées entrent en contact avec le soi profond pour trouver le sens de la vie. Et se projeter dans le futur. Cela constitue une sorte de méditation spirituelle qui isole l'individu de la réalité pour communier avec l'Être suprême et transcendant.

Dans cette logique, les lieux de cultes deviennent leur lieu de prédilection. Voilà pourquoi, l'imam Sadigou pense que: « celui qui diminue son adoration, son existence terrestre n'a pas de sens et elle est pareille à la mort. »

La vieillesse devient une période de prise de conscience et de reconnaissance envers Dieu.

Dans leur parcours de vie, Dieu leur a donné la santé, la longévité, le succès, des progénitures. Elles ont aussi eu de la promotion sociale dans leur entreprise, elles ont échappé à certaines situations délicates de la vie sociale. Fort de cette réalité, la plupart des imams ont signalé que : « Dieu a honte de faire entrer un vieillard dans l'enfer, à cause de la panoplie d'expériences qu'il a acquises de la vie sociale. Cela peut lui permettre de se repentir et s'attacher au divin. De cette même façon Dieu a honte d'envoyer un jeune homme au paradis à cause de son inexpérience, mais surtout du parcours de vie entremêlé de fautes, de péchés. ».

Plus on avance en âge, plus la crainte de désobéir au divin s'accroît.

Selon l'imam Cissé djiguiba : « le rapport des personnes âgées à Dieu doit être un rapport de soumission et de repentance. Le sentiment humain et humaniste se développe. On devient prolixe en parole par rapport aux expériences vécues. » 

Cette repentance répond à un souci d'éducation de la jeunesse, à qui les personnes âgées voudraient signifier que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue, s'il n'y a pas de divinité, s'il n'y a pas de pratiques spirituelles. La croyance et la pratique divine doit être au début et à la fin de toute vie terrestre.

Le vieillissement est par conséquent un processus inévitable et naturel de la vie humaine. Il est généralement caractérisé par une baisse des fonctions physiques, la perte de rôle social, et un acheminement graduel vers une diminution des capacités de l'organisme .Ce fait est confirmé par Scipion et Lélius dans Vincent Ravane (2003, p8) : « qui trouvent que les armes les mieux adaptées de la vieillesse ce sont les connaissances et les pratiques des vertus qui exercées à tout âge, quand on a vécu longtemps et pleinement produisent des fruits merveilleux. Toutefois ils trouvent quatre raisons qui font paraître la vieillesse déplorable : elle écarte des affaires, affaiblit le corps, prive de presque tous les plaisirs et est proche de la mort. »

La représentation de l'âge de la vieillesse va de pair avec les effets liés à la transformation des possibilités physiques.

Quels sont les effets de la vieillesse sur l'organisme et le comportement ?

II-1-3 Vieillesse source de détérioration de nos facultés

En islam, la vieillesse commence avec le ralentissement des fonctions physiques, psychologiques entraînant des modifications comportementales. L'islam caractérise les signes de la vieillesse par les cheveux blancs, la perte de ses capacités physiques. Ce déclin est accentué par la diminution de l'activité physique qui accompagne l'avancée en âge.

Cette conception de la vieillesse en général, n'exclut pas celle de la société civile. Le phénomène du vieillissement affecte tout un chacun. Il fait partie des différentes étapes de l'existence humaine.

Des troubles en station débout entraîne une démarche moins assurée.

Ainsi, les cheveux blancs et rares, le mauvais état de la denture et la peau ridée, la perte de la mémoire, le manque de réflexe, l'affaiblissement de l'organisme, sont des indicateurs liés à l'état de vieillesse de nos enquêtés. A ceux-ci, il convient, pour les enquêtés de caractériser la vieillesse par le terme « malade » ou ses corollaires « dépendant, handicapé, invalide,... » ; la fatigue, la faiblesse, la fragilité, la vulnérabilité, leur capacité à s'adapter au changement. (B.Puijalon, J.Trincaz, 2000).

Conscient de ce fait, il devient un moment propice d'adoration, de la spiritualité pour nos enquêtés qui constitue une source de satisfaction dans leur vie.

Le chapitre suivant décrypte les différents mécanismes de construction du vieillissement et de la longévité.

CHAPITRE III : LES MECANISMES DE CONSTRUCTIONS DU

VIEILLISSEMENT ET DE LA LONGEVITE

III-1 Les mécanismes exogènes

Dans ce mécanisme nous avons mobilisé les variables liées aux caractéristiques des enquêtés, qui prennent en compte : la profession, l'instruction.

III-1-1 La profession

Elle se construit autour de l'instruction et la profession.

Tableau X : Répartition des enquêtés selon la profession

La profession

VA

VR

Libéral

105

38,18 %

Fonctionnaire

05

1,82 %

retraité

165

60 %

Total

275

100 %

Source : les données de notre enquête de 2009 sur la profession

En effet, les acteurs de la communauté musulmane sont des retraités pour la plupart, soit 60 % des enquêtés.

Certains d'entre eux exercent encore dans le secteur libéral, soit, 38,18 % des enquêtés. Ce secteur concerne, le commerce, l'agriculture, l'élevage, les affaires, l'immobilier, la religion, etc.

D'autres encore sont des fonctionnaires ou agents de l'Etat, soit environ 1,81% des enquêtés.

Ces faits montrent qu'à partir de 60 ans et plus, la plupart des acteurs sont généralement à la retraite. En effet, les retraités que nous avons enquêtés sont encore actifs et disposent de leurs facultés mentales et physiques. Même si la vieillesse ou la retraite constitue un moment de repos, elle est aussi un moment de reconversion professionnelle, pour ceux qui ne sont pas encore fatigués par l'effet du temps, ceux qui ne veulent pas passer leur dernier instant de vie, sans activités.

En outre, la profession influence la situation économique et celle-ci influence grandement la qualité de vie. En effet, un bon niveau socioéconomique est indispensable au bien être de tous les membres d'un ménage. (Kouassi K.F. 2009). Le métier ou la profession a une incidence sur le vieillissement et la longévité. En effet, les catégories sociales les plus pauvres sont exposées à toutes sortes de risques qui peuvent entraîner la mort suite à une complication. Les enquêtés ont exercé dans tous les domaines, ce qui leurs ont permis d'avoir des moyens adéquats pour subvenir à leurs différents besoins. Ils vont profiter de la qualité de vie qu'un autre vivant dans une situation de précarité. En conséquence, l'un des secrets du vieillissement et de la longévité, ce sont les activités économiques pratiquées par nos enquêtés, qui leur permettent de survivre et de se construire.

III-1-2 l'instruction (niveau culturel)

Le niveau d'instruction permet de consolider le niveau d'éducation des enquêtés dans le processus du vieillissement.

Tableau N°XI : Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction

L'instruction

VA

VR

Primaire

80

29,10 %

Secondaire

65

23,63 %

Supérieur

55

20 %

Analphabète

75

27,27 %

Total

275

100 %

Source : les données de notre enquête de 2009 sur le niveau d'instruction

Parmi les personnes âgées enquêtées, 72,73 %, sont de différents ordres d'enseignement à savoir le niveau primaire, secondaire et supérieur.

Parmi cette représentativité, 29,10 % des enquêtés ont un niveau primaire. En revanche, 23,63 % et 20 % des enquêtés sont respectivement, du niveau secondaire et supérieur. Toutefois, 27,27 % des enquêtés n'ont pas eu accès à l'éducation.

Ces différents niveaux concernent tant l'enseignement islamique qu'occidental.

Aucun niveau, soit 27,27% se réfère qu'à ceux qui n'ont pas pu avoir accès à l'instruction.

En effet, les enquêtés qui ont eu accès à l'éducation représentent 72,73 %.

Ce fait marque un sens élevé des acteurs à la compréhension du phénomène du vieillissement.

En effet, l'instruction, c'est la « lumière » ou l'éclairage.

A travers, l'instruction les acteurs peuvent sortir de leur état d'obscurité pour accéder à la lumière. C'est un outil qui permet aux acteurs de veiller sur leur état de santé, de développer leur conscience sanitaire, par des pratiques de prudence qui consolident et renforcent la longévité.

En islam, l'instruction est une valeur déterminante car elle ouvre la voie à la compréhension, à l'ouverture, à la prudence, au discernement. Ce qui fait de la religion islamique, une religion de la connaissance. Elle exige des acteurs de la communauté, l'instruction, la recherche de la connaissance.

En conséquence, l'analphabétisme et l'ignorance sont des maladies sociales qu'il faut combattre, ils ne vont pas de paire avec le bien-être de l'homme qu'il soit moral ou physique.

Aucun niveau, soit 27,27 % des enquêtés montre que certains enquêtés n'ont pas eu accès à l'instruction. Mais ces derniers s'organisent tant bien que mal avec les expériences culturelles de la vie à lutter contre le phénomène du vieillissement, c'est-à-dire à rechercher la longévité en posant des actions qui consolident le vieillissement.

- Ils exercent des activités qui leur procurent des devises. En effet, ces moyens financiers ou matériels leur permettront de se soigner, en cas de pathologies, de se nourrir, de se prendre en charge et de subvenir au besoin de la famille ;

- Ils font des exercices physiques pour avoir la santé ;

- Ils cultivent la terre ;

- Ils boivent les médicaments naturels ou traditionnels pour leur problème de santé ;

- Certains parmi eux, pour avoir la longévité, se sont lavés avec des écorces des arbres qui donnent la longévité ;

- Ils vont aussi à l'hôpital pour leur problème de santé ; c'est le cas de Meité S. 72 ans qui s'exprime en ces termes : « En cas de maladie, c'est un infirmier ou un médecin que je consulte ».

D'autres en revanche font une combinaison des soins de santé. C'est le cas de Diabagaté B. 69 ans : « je vais à l'hôpital, je fais l'indigénat et j'essaie aussi la médecine chinoise. Je prends les comprimés de la médecine moderne, j'utilise les feuilles amères, les citrons ajoutés à du café simple que je bois. Je fais ce traitement, chaque matin et cela abaisse ma tension. J'utilise en plus des feuilles, des médicaments traditionnels. »

Que ce soit dans un cas ou dans l'autre, les enquêtés recherchent la santé ou la longévité diversement par des moyens dont ils disposent. En effet, l'instruction prédispose à la longévité en agissant sur la qualité de vie des enquêtés qui conditionne le vieillissement.

Le niveau d'instruction influence le processus du vieillissement, en ce sens lorsque les enquêtés prennent soins de leur vie en se soignant, s'alimentant, en fréquentant les centres de santé, en faisant des exercices physiques etc.

La profession est un facteur déterminant dans le processus du vieillissement ; elle permet aux enquêtés de jouir des fruits de leur travail, lequel fruit procure, sérénité, sécurité, réconfort moral et psychologique.

Le travail matérialise liberté, indépendance, autonomie des enquêtés.

Ce fait permet aux enquêtés de se maintenir dans la durée.

Toutefois, les interactions qui se produisent dans le cadre de la profession avec les dépenses physiques, financiers et des stress professionnels entrainent le vieillissement pathologique.

Au-delà de la profession et du niveau culturel, comment la structure socio familiale influence la longévité et le vieillissement ?

III-1-3 Structure familiale et sociale (relations sociales)

Les personnes âgées vivent dans des familles étendues, dans un environnement où chacun se sent aimé et accepté. Cette atmosphère familiale consolide le vieillissement et la longévité.

Messesso, 70 ans : « j'entretiens de sincère et cordiale relation avec ma famille et toutes les autres composantes. Avec mon entourage, c'est une parfaite entente qui nous évite tous différends. Je participe à la réunion familiale et joue généralement avec tout le monde. Je suis tolérant. »

Bakary, 71 ans corrobore cette convivialité en ces termes : « j'entretiens de sincère relation avec les membres de ma famille, la preuve est que je viens juste à l'enterrement de mon grand frère. Avec mon entourage le climat est convivial. Je viens de prendre part à l'enterrement d'un Attié de mon quartier de résidence qui n'est pas musulman ».

Bamba, 80 ans : « je m'entends parfaitement avec ma famille et mon entourage. Je suis l'ami de tout le monde. Je plaisante et joue avec les enfants. En cas de litige, je convoque les personnes en conflit avec l'assistance des vieilles personnes. Je conseille mon entourage. ».

La structure familiale et sociale incarnée par la parenté est un système ouvert, dans lequel les personnes âgées vivent en harmonie, entourées d'affection, de respect et d'un grand soutien. C'est une source de satisfaction dans la vie des personnes âgées. Cette source de satisfaction est manifestée par Mègoro, 83 ans : « Je vis en parfaite harmonie avec toutes les personnes de Songon-Agban. La quasi-totalité de la gestion des affaires passent par moi ».

La longévité observée dans la communauté musulmane, est liée à la tradition et à la culture du respect envers les gens âgés. En outre, le respect des enfants envers les aînés est un élément essentiel à la longévité. Les aînés sont bienveillants envers les membres de leur famille et même au-delà de leur famille qui sont favorable à la longévité et au vieillissement.

Il est construit socialement et spirituellement, que l'individu doit agir envers ses parents avec une compassion illimitée.

L'individu qui respecte et obéit aux personnes âgées et aux parents a la bénédiction de la divinité, de ses parents et même de son entourage. En effet, la bénédiction a pour mission l'apaisement des coeurs. Elle exprime nos pensées à travers les paroles qu'on avance. Les paroles qu'on avance à l'encontre d'un acteur peuvent avoir une incidence sur l'acteur. Lorsqu'elles sont adressées dans une bonne action à un acteur, la pensée et la parole les positivent et ont un impact sur la vie de l'individu. Elle renforce et accroît notre chance dans la vie sociale. Si les bénédictions sont exaucées par Dieu, l'individu récolte alors les bénéfices qui en résultent.

Elles sont relatives, mais sont en grande partie orientées vers la recherche du bonheur, de santé, de succès et de longévité.

Les bénédictions restent incontournables en Islam. Voilà pourquoi le musulman a tendance toujours à bénir son prochain qu'il soit dans le bonheur comme dans le malheur.

En effet, les bénédictions peuvent nous épargner du mal des malfaiteurs, d'une calamité, d'un accident, d'un danger qui peut survenir au cours de notre vie.

Elles peuvent donc accroître notre chance, donner la santé, le bonheur, la force, la longévité et fructifier nos projets et faire disparaître nos soucis.

En clair, les bénédictions élèvent socialement et mentalement l'individu dans la société ; elles sont par ricochet un facteur de longévité.

Selon l'imam Bakayoko : « les bénédictions restent l'élément incontournable dans la vie de l'homme. Le bonheur, la réussite, le paradis, la longévité sont incorporés dans les bénédictions .Les bénédictions peuvent changer la vie positivement. Elles élèvent les hommes qui font de bonnes oeuvres ou posent de bons actes : si on plante une graine de maïs, on gagne des épis. Il en est de même pour quelqu'un qui fait du bien, Dieu multiplie cet acte de bienfaisance en dix pour lui. En conséquence, on peut dire que les sacrifices et les bénédictions interfèrent entre eux et participent à l'accroissement de l'espérance de vie. »

Leur attitude forme une atmosphère d'harmonie et de bonheur. Mener une vie de famille heureuse est source de longévité.

La famille est un lieu de stabilité où l'appui des autres membres de la famille et de la parenté est source de motivation pour réaliser notre potentielle de vie. En effet, la famille est un lieu par excellence de construction, de solidarité, de socialisation, de stabilité, de cohésion qui sont des mécanismes du vieillissement et de la longévité. Par ailleurs, elle constitue un lieu de contradiction, de complexité, de dysharmonie, si les relations familiales et sociétales ne sont pas intimes et harmonieuses. Ce qui est source de perte de qualité de vie.

Le renforcement des liens de solidarité, de fraternité doivent être élargi et fondé sur la sincérité, l'honnêteté, la confiance, l'harmonie, l'entente.

Les liens de parenté consolidés sont sources de sécurité et de bien-être.

Un travail abattu, par exemple, avec amour et dans l'union est source de progrès et de promotion. Une nation forte est celle où les citoyens s'entendent, travaillent en bonne intelligence pour son développement. Fort de cette réalité, l'imam Dosso parlant de la richesse et de l'allongement de l'espérance de vie, en se référant aux propos divins dit : « Voulez vous jouir de votre richesse et du rallongement de votre espérance de vie ? Alors consolidez les liens de parenté. ».

Le lien de parenté est déterminant à l'évolution d'une nation, de la société civile, de la communauté, de la famille nucléaire, élargie et le voisinage.

La consolidation des liens de parenté est un facteur de longévité. Pour accroître notre espérance de vie, il faut raffermir notre lien de parenté source de stabilité, d'équilibre intérieur de l'âme, de force et de longévité.

Ces facteurs sont source de joie, de progrès, de richesse, de réjouissance au sein de la communauté.

La joie, les réjouissances et les festivités sont des facteurs qui équilibrent le mental. Ils sont une sorte de communication sociale qui est bénéfique à la santé des personnes âgées car elle éloigne des stress, équilibre l'individu.

Selon le psychologue de l'ONG PSYCHO-DEV de l'Indénié : « les festivités, la joie nous éloignent des stress et consolident les rapports de bonne intelligence source d'entente et de progrès. En effet, les effets du stress agissent sur le système immunitaire, et sur le système d'équilibre mental. Lorsqu'ils agissent sur le système immunitaire, ils l'affaiblissent et créent la maladie. La maladie en tant que telle va entraîner la mort donc le raccourcissement de la durée de l'espérance de vie.

Le stress provoque le vieillissement très rapide et entraîne, par conséquent, l'accélération cardiaque et peut par moment créer des accidents vasculaires. Lorsqu'il y a accident vasculaire, il y a une trop grande circulation de sang et cela conduit à la mort ».

Ces différentes idées sont consolidées par (El Hafez Ben, p.296) cité par (Fato, 2006), qui révèle que les actes de charité et la recherche des rapports fraternels ont un lien avec la longévité. Ainsi, affirme t-il, le messager de Dieu, le prophète Mahomet, a dit : « Que celui qui serait heureux de vivre dans le bien-être et de retarder l'heure de son trépas pratique ses devoirs de parenté », c'est-à dire que les liens de parenté sont sources de longévité.

L'Imam Sadeq, sixième imam des chiites, trouve que les bonnes oeuvres et un bon caractère créent la richesse et prolongent les âges. Ce qui revient à dire qu'un bon caractère et beaucoup d'enthousiasme pour la vie sont des facteurs favorisant la longévité. (Quaran.al-shia.org /fr/hb/15/02-htm)

Intéressons nous à la religiosité des personnes âgées qui entre dans le cadre des habitudes de vie.

III-1-4 La religiosité des personnes âgées

III-1-4-1 Altruisme

L'altruisme est caractérisé par ceux qui font de bonnes oeuvres.

Leur sens du partage les consolide dans leur position d'acteurs généreux. En effet, les généreux ont généralement un ascendant sur les autres. Ils sont humanistes. Ils font des dons, des sacrifices qui selon certains des enquêtés constituent un élément déterminant dans la vie de chaque acteur, dans la recherche de la santé, de la longévité et du bonheur qui consolide le vieillissement. Bamba P.Y, 79 ans, rend compte de cette réalité : « pour vivre longtemps, il faut être généreux, consolider les liens de fraternités ».

Par ailleurs, selon une récente étude, les gens égoïstes meurent plus jeunes que les gens altruistes. Les chercheurs de l'Université du Michigan ont suivi pendant cinq ans des personnes d'un certain âge et ont constaté que les celles qui aidaient les autres avaient 60 % de chance de vivre plus vieilles que celles qui n'aidaient pas. (Sally, B. op.cit. p.227).

III-1-4-2 Acceptation des règles de la religion

Les déterminants spirituels qui participent au vieillissement sont certainement nombreux et interfèrent entre eux. En effet, l'interaction entre ces différents facteurs interagit sur l'individu dans sa totalité. L'être humain est un être de besoin. En effet, il a besoin de l'apport de la divinité, de consolider ses liens de parenté, des bénédictions, de l'hygiène spirituelle, de faire des sacrifices, etc. Ces différentes ressources permettent aux enquêtés d'être constamment en harmonie avec la divinité et la société. Cela a une incidence sur la longévité et le vieillissement de nos enquêtés. Le tableau ci-dessous en élucide au mieux ses implications sur le vieillissement.

Tableau XII : Répartition des enquêtés selon l'impact des pratiques

Islamiques sur la longévité

Les sacrifices, le respect

Des personnes âgées, la crainte des recommandations de Dieu et la

Longévité

VA

VR

oui

270

98,18 %

non

5

1,82 %

Total

275

100 %

Source : les données de notre enquête de 2009 sur l'impact des principes divins sur

l'espérance de vie

98,18% des enquêtés ont trouvé qu'ils ont un impact sur l'espérance de vie. Toutefois, 1,18 % des enquêtés pense qu'ils ne contribuent pas parce que son impact ne semble pas visible. Seulement agissent de façon diffuse sur l'espérance de vie. Selon les expériences vécues par les uns et les autres, les actes de bienfaisances ont épargnés certains enquêtés des accidents, de certaines maladies qui les rongeaient et que la médecine moderne a prouvées son incapacité ont pu être guérie.

Plus on obéit en respectant ces actes d'adorations, plus l'on gagne en espérance de vie. Si l'on est sain de corps et d'esprit et que l'on a l'amour de tous et les bénédictions des parents et de l'environnement social, cela influence sur l'espérance de vie. Aussi, des actions comme le respect des préceptes religieux qui assurent la bénédiction, la protection de la santé, le respect politique des coutumes, le régime alimentaire et d'équilibre qui règle l'harmonie avec la durée (Harris Mémel-Fôtê, 1998, p.62-63), donne la vie.

Dans les écritures du Coran et de la Sainte Bible que l'homme crée à l'image de Dieu augmente sa vie par les pratiques d'honorabilité du père et de la mère. Ce respect s'exprime par la piété filiale qui est cette bonté envers les parents ou personnes âgées. En effet, cette valeur développe l'esprit d'entraide et de soutien aux personnes âgées. La quête de longévité est une action, une organisation, par conséquent un mouvement d'ensemble pour favoriser le vieillissement des personnes âgées.

En effet, pour vivre longtemps, les enquêtés ont mené des actions durant leurs parcours de vie :

- Ils font des sacrifices ;

- L'harmonie familiale ;

- Recherche de bénédiction

- Ils craignent la transcendance et la divinité ;

- Ils respectent les parents et les aînés ;

- Ils respectent les recommandations établies par la divinité.

Cela est exprimé par Koné Ibrahim, 95 cité par Aboli et al, 2006, p.92-93) : « Pour vivre longtemps, il fallait s'approcher des personnes âgées, afin de chercher leurs bénédictions. « Il faut faire du bien », faire le bien, c'est s'assurer une longue vie. La longévité est un investissement et aujourd'hui, c'est le fruit que je récolte. »

Par ailleurs, en son chapitre 10 au verset 25 du livre de jean, la Bible déclare que : « Dieu est la résurrection et la vie. Celui qui croit en lui aura la vie éternelle ». La parole de Dieu montre que la vie éternelle n'est possible que si l'individu obéit à ses commandements. Par conséquent, pour mériter cette vie, il convient de respecter Dieu.

En outre, pour avoir la longévité, il faut 03 choses comme relevait l'Imam Koné : «  renforcer les liens de solidarité, de fraternité, c'est-à dire que les rapports sociaux doivent être fondés sur la sincérité, l'honnêteté, la confiance, l'entraide, l'harmonie, l'entente, l'amour ;

Faire des sacrifices de miséricorde ;

Faire des prières nocturnes ». Doukouré Daouda (2006, p.69).

Alors voilà l'intégralité de l'histoire de vie de deux centenaires, qui ont exprimé leurs secrets de longévité, il s'agit de :

L.M.Fofana, 100 ans, analphabète et ancien gardien de sous- préfecture à la retraite. Je suis marié avec 02 femmes et père de 12 enfants, dont 02 seulement sont autonomes. L'un est électricien bâtiment formé au lycée professionnel et l'autre est enseignant à Bouaké. Je suis aujourd'hui le doyen parmi les membres de ma famille.

Lorsque je suis en face d'une situation compliquée, je me remets à Dieu.

Pour mon alimentation, j'aime les sauces feuilles. Mais, je n'aime pas trop le « Toubabou soum ara » qui sont les cubes d'assaisonnement à base chimique consommés dans nos sociétés aujourd'hui. Je mange naturel, les fruits, les légumes, les feuilles. En outre, j'ai un champ de fruits en l'occurrence un jardin de légumes.

Les secrets de la longévité, c'est Dieu. Mais, elle peut provenir de la culture de l'individu. Moi, personnellement à bas âge, je me suis lavé avec les plantes qui se trouvent dans la brousse pour vivre longtemps et en bonne santé. Sauf, le cas problématique des accidents. Toutefois, on peut les éviter au moyen des versets coraniques qui restent secrets. Aussi, la croyance en Dieu permet de vivre dans la quiétude.

Lorsque je tombe malade, je me lave avec les feuilles, les racines d'arbres et je prie Dieu pour recouvrer la santé. Je n'utilise pas le savon moderne.

Les maladies sont énormes aujourd'hui, il faut être rangé, c'est-à-dire éviter le vagabondage sexuel et réduire au maximum les rapports sexuels.

Eviter d'injurier autrui, car c'est le comportement de l'homme qui provoque la plupart des maladies.

BAMBA 112 ans, veuf et père de 05 enfants.

Je dois les secrets de ma longévité aux respects des personnes âgées et de tout le monde en général. Il ne faut pas insulter, ne pas voler, ne pas mentir, ne pas être envieux, ne pas forcer le destin, il faut être patient, ne pas chercher la femme d'autrui. C'est pourquoi, il faut entretenir de parfaite relation avec son environnement. En raison de tout ce que j'ai dit, on trouve que la longévité s'achète même si elle est d'ordre divin.

Lorsque je tombe malade, j'utilise les médicaments traditionnels pour me soigner. D'autre médicament que j'ai pris pour me laver à mon bas âge m'a permis de vivre aussi longtemps.

Au niveau de mon alimentation, je suis sobre et je ne mange pas assez du fait de mon âge. Je fais attention à tout ce que Dieu interdit au niveau des rapports sociaux et alimentaires. En effet, mon totem est en grande partie, l'alcool, la drogue, la cigarette, le tabac et les animaux non égorgées.

Nous résumons selon nos recherches quelques secrets de longévités récoltés, il s'agit :

- De l'utilisation des médicaments traditionnels qui donnent la longévité ;

- Du travail physique ou exercices physiques intenses ;

- De l'utilisation des médicaments traditionnels ;et mordernes

- De la sobriété alimentaire ;

- De manger de manière naturel(les racines, les tubercules, les feuille, pas d'alcool, pas de tabac) et utiliser les engrais naturels ; moins de produits chimiques ;

- De consommer moins le sel et du sucre ;

- De consommer plus de feuilles, de poissons, peu de viande ;

- D'utiliser plus de karité dans la préparation des repas ;

- De consommer le tô de mais, le mais, le mil ;

- Ne pas commettre l'adultère ;

- Réduire les rapports sexuels intenses ;

- Avoir une vie rangée ;

- De vivre en harmonie et en joie au sein de la famille ;

- Ne pas chercher la femme d'autrui, ne pas insulter, ne pas voler, ne pas mentir, ne pas être envieux, ne pas forcer le destin et éviter surtout les malédictions ;

- Vivre dans la quiétude, l'entente ;

- Respecter les principes de Dieu en faisant attention à tout ce que Dieu interdit au niveau alimentaire et social ;

- La méfiance envers autrui et respecter tout le monde ;

- La sincérité, de la droiture ;

- Lecture intense du Coran et égrenage intense du chapelet,

- Consommation du thé ;

- Faire constamment les sacrifices ;

- Etre toujours en contacte avec Dieu et faire intensément les prières ;

- Manger des crudités, de la salat, le lait simple ;

- Consolider les liens de parenté ;

- Ne pas manger avec excès.

Chaque culture ou civilisation a ses pratiques, tout comme la culture africaine et particulièrement ivoirienne. Toutefois, la pratique islamique n'exclut pas les valeurs traditionnelles ou culturelles des autres cultures, elle en fait au contraire une richesse qui doit orienter les enquêtés dans leur mode de vie.

Dans nos différentes sociétés les lois ont été conçues pour le bonheur de l'homme.

Il en est de même pour les lois divines. Celui qui respecte, c'est-à-dire qui met en pratique les lois émanant de la divinité a le bénéfice de la santé, la liberté et la longévité. En revanche, l'individu qui foule au pied ou transgresse les lois divines en subit les conséquences ; qui peuvent être la malédiction, la maladie, la mort, la pauvreté, la misère, le déséquilibre mental.

L'imam Ballo confirme ce fait en faisant un rapprochement avec la fornication qui est un interdit en islam et qui présente des inconvénients sur la longévité et le vieillissement. Ce qui est reconnu c'est la sexualité socialisée. En effet, en s'adonnant à la fornication, par exemple, qui est une interdiction, c'est la malédiction, la pauvreté et la maladie qui constitue le fruit de cette récompense. : « L'abstinence de la dépravation non observée est source de malédiction, de pauvreté et de maladie. ».

Le Coran confirme cette réalité dans la sourate 17 verset32 « Et n'approchez point la fornication. En vérité, c'est une turpitude et quel mauvais chemin ! ».

Le fruit du non acceptation des prescriptions divines est la mort ou l'exposition aux maladies qui peuvent causer la mort. (Coulibaly Z. 2007, p.56).

Cette acceptation détermine la pratique totale ou partielle des rites religieux de nos enquêtés.

III-1-4-3 Pratique totale ou partielle des rites islamiques

III-1-4-3-1 Pratique totale

Tableau XIII : Répartition des enquêtés selon la pratique des cinq piliers

La pratique partielle

des piliers

La pratique

totale des piliers

VA

VR

oui

160

58,18 %

non

115

41,82 %

Total

275

100 %

Source : les données de notre enquête de 2009 sur la pratique des piliers de l'islam

Au cours de notre enquête, 41,82% des enquêtés mènent de façon totale leur foi religieuse. Cela peut s'expliquer, par l'apport des moyens financiers et probablement l'apport du « capital chance ». Ces deux facteurs leur ont permis de mener dans la totalité leur foi religieuse.

En conséquence, le pèlerinage est une pratique de construction et de reconstruction de l'individu au niveau socio spirituel.

En outre, la pratique totale des cinq piliers est consolidée par la mise en oeuvre des actes qui entourent l'attestation de la foi, la prière, l'aumône, le pèlerinage, le jeûne.

En rapport avec le vieillissement et la longévité, toutes ces pratiques renforcent l'espérance de vie des enquêtés et consolide le vieillissement et la longévité.

En effet, certaines pratiques comme la prière, par exemple, faite de façon assidue renforce et consolide la santé des enquêtés. Ils y tirent beaucoup de profit marqué par l'endurance, la force physique.

Dans cette même logique, nous mettrons, sur les cinq piliers de l'islam, en prime, la prière et le jeûne pour montrer leur apport déterminant au vieillissement et à la longévité.

La prière nécessite obligatoirement qu'on fasse les ablutions avant de l'accomplir. En effet, le rapprochement à Dieu exige propreté et piété. Avant, toute prière une purification s'avère nécessaire traduite par une hygiène corporelle. La propreté en islam est la moitié de la foi. Mais cette purification n'est pas toujours entourée par l'hygiène adéquate selon nos observations et l'analyse que fait le Médecin.

Selon l'approche du médecin chef de la médecine des collectivités de l'INSP : «  l'ablution est une pratique qui consiste à se purifier certes ; mais cette pratique doit être faite avec de l'eau bien propre, car l'eau est source de vie mais source de maladie. Du point de vue microbiologique, une simple ablution sans une certaines dispositions pratiques peut-être source de maladie. En effet, lorsqu'on quitte dans les toilettes le musulman doit utiliser du savon ou l'eau de javel pour bien se laver les mains. Car la propreté reste un élément déterminant de la spiritualité. L'action de frotter les mains donne la propreté donc l'hygiène. Par conséquent, une simple ablution est dans ce cas est source de maladies. Une ablution bien menée est source d'hygiène. ».

La pratique de l'ablution consolide les rapports de purification entre les enquêtés et la divinité. Cette purification spirituelle crée une communion entre les acteurs et la transcendance. Cette communion qui est d'ordre transcendantale renferme en son sein un aspect hygiénique. Les saletés sont lessivées à chaque moment de prière. Les enquêtés qui sont généralement en train de faire des ablutions qui passe par le lavage des mains bénéficient de la santé et a un impact sur le vieillissement et la longévité.

Tableau XIV : Répartition des enquêtés selon l'impact de la prière sur

La longévité

La prière et la longévité

VA

VR

oui

200

93,02 %

non

15

6,98 %

Total

215

100 %

Source : les données de notre enquête de 2009 sur l'impact de la prière sur L'espérance de vie

93,02 % des enquêtés pensent que la prière favorise la longévité ou la santé. 6,97 % trouve que la prière n'a rien à avoir avec la longévité. Selon eux la longévité est un don de Dieu.

Les pratiques des rites spirituelles montrent le degré de croyance en la divinité des personnes âgées.

Messesso, 70 ans, dit que : « la croyance en la divinité passe par l'obéissance aux recommandations de Dieu. Très pieu, j'ai même effectué le pèlerinage à la Mecque. Je fais mes prières à la mosquée, je croîs fortement en Dieu. Je fais le jeûne, l'aumône. »

Il croit et pratique totalement les cultes et les rites religieux islamiques.

Traoré, 64 ans ne dit pas le contraire : « Avec toute la bénédiction de Dieu, il a effectué le pèlerinage à la Mecque. Il fait ses prières à la mosquée. Il fait le jeûne, l'aumône, il croît fortement en Dieu. Il respecte les personnes âgées et même les enfants. Celui qui ne respecte pas les personnes âgées ne réussit pas dans la vie. C'est une malédiction qui s'abat sur lui. En outre, ceux qui ne respectent pas les recommandations, les préceptes de Dieu finissent mal. En ne respectant pas les personnes âgées, tu n'as pas la crainte de Dieu et tu ne vieillis pas et par conséquent, tu n'as pas longue vie. Même si tu vieillis, tu as toujours des problèmes, des obstacles. La croyance en Dieu, nous évite de faire moins de péché, d'adopter un comportement correct dans la vie sociale. »

La pratique totale des rites religieux islamiques est déterminée par les cinq piliers de l'islam : le pèlerinage, La prière, le jeûne, l'aumône et l'attestation de la foi.

En plus de ces piliers, il met en pratique d'autres valeurs comme le respect des enfants et les personnes âgées, le respect des recommandations de Dieu, un comportement qui puisse entraîner l'harmonie dans la société. Ces pratiques, dans le construit des personnes âgées, peuvent avoir des effets bénéfiques dans leur vie.

La croyance en la divinité est le premier pilier en islam.

Elle confirme et consolide l'attachement des enquêtés au divin.

Ils sont tous des croyants. La croyance leur a donné une éducation qui leur permet d'accepter ce qui arrive et d'être résistant face aux vissicitudes de la vie. Toutefois, l'homme de foi peut être confrontée à des troubles psychologiques, entraînant remords et désolation, d'où la notion de « djoussoukassi » mot malinké qui est une attitude négative vis-à-vis de la vie, dominée par le regret, les remords, le désespoir. Le « djoussoukassi » s'il n'est pas maîtrisé il peut entraîner la mort, les traumatismes, le déséquilibre qui sont sources de maladie. La croyance en la divinité permet d'avoir une attitude positive vis-à-vis de la vie et ses difficultés. Cette force mentale (foi) équilibre les acteurs, tant au niveau psychologique que mental. Sans équilibre, les acteurs sont souvent atteints de troubles mentaux et s'ils se cristallisent ; c'est le stress qui s'installe. Dans maintes situations, le stress est un facteur qui tue les personnes âgées.

Le processus du vieillissement peut être contrarié, s'il n'y a pas d'équilibre.

La croyance en la divinité permet aux acteurs de méditer sur la vie d'ici-bas et dans l'au-delà. La méditation transcendantale est bénéfique aux personnes âgées car selon le médecin-chef de la médecine des collectivités de l'INSP : « elle réduit les taux de cancer, de maladies cardiaques, de suicide par rapport à celles qui ne méditent pas.  Par conséquent, les acteurs qui résistent au stress et méditent vivent plus longtemps et son en meilleure santé que ceux qui le font pas. »

La foi a des oeuvres : elle produit en l'acteur le « fruit » de l'esprit. Le « fruit » c'est l'amour fraternel, la joie, la paix, la patience, l'amabilité, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi, la piété.

La croyance en Dieu donne un sens à la vie. En revanche, le manque de foi cause le désordre, déboussole l'individu. Dans ce cas d'espèce, ils sont guidés par les forces du mal. Sans la foi religieuse, nous sommes comme un navire sans boussole.

Le regard du psychologue de l'ONG psydev-capsy consolide davantage son impact : «  la croyance en Dieu, permet à l'individu de façon individuelle de ranger et d'ordonner sa vie, gage d'un équilibre mental. L'individu se réfugie dans la spiritualité pour régler et surpasser certains problèmes existentiels.

Au niveau collectif ou sociétal : la crainte de Dieu par les acteurs va permettre à la société de bien fonctionner, de faire ce qui est moral, d'éviter les guerres, de constituer des foyers de tensions. Les guerres, les foyers de tensions ne sont pas de nature à oeuvrer pour un accroissement de l'espérance de vie. Elle réglemente la vie en société en disciplinant la vie des acteurs »

III-1-4-3-2 la pratique partielle

Au cours de notre enquête, 58,18 %, des enquêtés ont fait que les 04 piliers de l'islam, à savoir le jeûne, la prière, l'aumône, l'attestation de la foi, et le pèlerinage le cinquième pilier n'est pas encore ou n'a pas été accompli par nos enquêtés.

L'on constate chez nos enquêtés que plus les pratiques ne sont accomplies dans sa totalité, plus les remords et les regrets sont grands.

Si l'accomplissement du cinquième pilier n'est pas facilement réalisable, cela est lié au manque de moyen financier.

Toutefois, pour les enquêtés qui n'ont pas pu effectuer le pèlerinage, ce fait représente pour eux une source de remords, parce qu'ils n'ont pas pu parachever l'oeuvre de Dieu. Ce dernier pilier reste pour les enquêtés un socle fondamental, à savoir par son caractère de reconnaissance à la grandeur de Dieu (Allah), par son action d'amélioration de notre endurance physique, par son caractère de reconstructeur de notre vie en société.

De ce fait, Bamba, 80 ans, renchérit : « Je n'ai pas eu la chance d'effectuer le pèlerinage à la Mecque. Je suis croyant, et je fais parfaitement les principes du Coran, car ce que dit le saint Coran est l'émanation de Dieu. Je prie convenablement, je fais le jeûne, la zakat, l'aumône. Mais, par manque de moyen, je n'ai pas pu m'envoler pour la ville sainte. »

Il a accompli quatre piliers de l'islam. Par manque de moyen financier, il n'a pas puis effectué ce cinquième pilier. Ce qui fait de sa pratique un acte partiel et non total.

Le besoin spirituel se fait de plus en plus sentir aux âges avancés de la vie. Les personnes âgées sont accrochées à la divinité traduit dans les faits par des actes d'adoration. Ces actes d'adoration sont devenus un comportement qui renforce la spiritualité. En effet, la spiritualité est une source de motivation pouvant mener à la santé, par conséquent au vieillissement et à la longévité de nos enquêtés.

Elles renforcent notre attachement à la divinité. Elles sont source de sécurité et d'équilibre mental.

Selon le psychologue de l'ONG : «  la prière permet à l'individu de se rapprocher de Dieu, de croire en son existence. La présence de l'individu sur la terre des hommes n'est pas hasardeuse ; tout individu est placé selon la volonté de Dieu. La prière est un remède qui guérit l'âme donc qui procure la santé. Cette santé va permettre à l'individu d'avoir un bien-être et de surpasser certains problèmes d'ordre existentiels ».

La prière crée un rapport entre les enquêtés et la transcendance. C'est un rapport d'attachement, de soumission. Dans ce rapport à la divinité, c'est tout un mécanisme qui est mis en place par les acteurs. D'une part, un exercice physique, une gymnastique qui s'installe entre l'acteur et le divin. Cette réalité est observée par les déplacements quotidiens des acteurs à la mosquée. Tous ces exercices sont bénéfiques aux personnes âgées. Il a été déduit selon Ibrahim B.Syed (2001), dans son article parlant des « bienfaits médicaux des prières de Tarawih » que cette prière pratiquée pendant le mois du jeûne islamique permet de pratiquer un exercice physique modéré et particulier à chaque muscle du corps. L'exercice améliore la qualité de vie, procure plus de bien-être et d'énergie. En effet, les prières sont des exercices physiques au même titre que ceux qui pratiquent les exercices physiques quotidiennement.

Au delà de la prière, le jeûne est une autre pratique culturelle islamique.

Par ailleurs, il est imposé aux enquêtés dans un but spirituel, mais aussi un but comportemental.

Tableau XV : Répartition des enquêtés selon l'impact du jeûne sur l'espérance de vie

L'impact du jeûne sur
L'espérance de vie
VA
VR
Oui
235
84,45%
Non
40
15,55 %
Total
275
100 %

Source : les données de notre enquête de 2009 sur l'impact du jeûne sur l'espérance de vie

Au cours de notre enquête, 84,45 % des enquêtés, pensent fortement que ces actes ont une incidence sur l'espérance de vie. Certains enquêtés qui souffraient d'ulcère ont vu leur mal s'atténuer. D'autre ont retrouvé un certain équilibre organique.

Toutefois, des enquêtés, soit 15,55 % n'y voient pas d'effet. Ces enquêtés pensent que le jeûne est d'ordre spirituel. Selon eux, le jeûne est pratiqué pour renforcer les liens avec la divinité.

Le rapport de sociabilité qui naît entre la divinité et les acteurs autour de la pratique du jeûne purifie les acteurs. Mais au-delà de cette purification c'est tout un mode de vie et un système hygiénique qui s'organise dans ce rapport avec la société.

Le jeûne est alors une purification organique, physique et physiologique. C'est une pratique qui va modifier l'habitude alimentaire pour favoriser la santé et le vieillissement de nos enquêtés.

L'approche du diététicien de l'INSP confirme ce fait en disant que : « Le jeûne permet de soulager certains maux: améliore la qualité du sommeil, contribue au traitement de la pancréatite aiguë, mais induit une perte de poids, et contribue au traitement de l'HTA (hypertension artérielle), soulage l'arthrite rhumatoïde. »

Albduldaem s'appuie largement sur le jeûne qui est un pilier de l'Islam dont il montre les vertus dans la lutte contre maintes maladies.

L'article d'Albduldaem Al-Kaheel7. , décrit l'impact du jeûne sur la santé. Il soigne les maladies chronique du système digestif, il prévient l'asthme, les maladies cardivasulaires et l'artériosclérose. Il constitue une thérapie pour l'humanité. (O.Buchinger, 2006). Par ailleurs, le jeûne peut nous sauver la vie, Shelton cité par Sally B. op.cit, p.172, écrit : « certains cas de rajeunissement les plus remarquables que j'aie pu observer concernaient des hommes et des femmes qui avaient passé la soixantaine ». Au cours de sa vie, il a traité environ 35 000 personnes avec son programme de jeûne.

Chaque culture ou civilisation a ses pratiques tout comme la culture islamique. Toutefois, la pratique islamique n'exclut pas les valeurs traditionnelles ou culturelles des autres peuples. Elles constituent, par ailleurs une richesse qui doit guider les enquêtés dans leur habitude de vie.

III-1-5 Régime alimentaire

III-1-5-1 Les totems ou interdits traditionnels

Freud (1965), souligne que «  le tabou (totem) présente deux significations opposées : d'un côté, celle de sacré, consacré, de l'autre, celle d'inquiétant, de dangereux, d'interdit, d'impur. (...) c'est ainsi qu'au tabou se rattache la notion d'une sorte de réserve, et le tabou se manifeste essentiellement par des interdictions et restrictions.

Les tabous dans ce cadre est le domaine alimentaire. ».

Chaque aire culturelle connaît des totems et interdits par rapport à tel phénomène ou telle histoire. En effet, les enquêtés connaissent des interdits divers, très souvent liés à leur patronyme.

La santé ou la longévité passe par le respect des valeurs culturelles de nos ancêtres. La consommation de ces interdits (silure, le caïman, panthère, sanglier, hippopotame..) ont une incidence sur la longévité et partant sur la santé. En effet, cette incidence est relevée dans les propos de Coulibaly, 68 ans : « Je ne consomme pas le silure. Cet aliment est prohibé par la tradition, sa consommation raccourcit la vie de l'homme, si rien n'est fait comme sacrifice expiatoire. Par conséquent nous sommes exposés à la malédiction qui a pour conséquence la maladie ou la mort. Ce qui montre qu'il a une incidence sur la santé. »

Ces totems traditionnels varient d'un milieu à l'autre ou d'un groupe social à l'autre.

Bamba, 80 ans  avance que : «je  ne consomme pas le caïman. C'est un fait traditionnel qui émane de leurs us et coutumes. Sa consommation a une incidence considérable sur l'espérance de vie et partant sur le vieillissement. »

Bah, 71 ans exprime ce fait dans les propos suivants : « Je ne consomme pas le sanglier. En y touchant, on a des conséquences.

Conséquences qui entraînent la maladie, la mort. »

Les interdits et totems traditionnels sont des valeurs qui ont une incidence sur la santé des acteurs venant de ces différents groupes sociaux Senoufo, les mandé du nord ou du sud, Akans et autres.

Ces totems constituent leurs pratiques alimentaires et reflètent leurs identités cultuelles. Cela permet de comprendre les logiques, les représentations et la construction de leurs identités. L'acte alimentaire se révèle comme fondateur de l'identité individuelle et collective. (Poulain, 2002).

Cette logique sous-tend que le régime alimentaire ou nutritionnel peut être vecteur de longévité et de santé, mais aussi vecteur de maladie et de mort que ce soit au niveau traditionnel comme religieux.

III-1-5-2 Les totems et interdits religieux

Diversement chaque enquêté, au delà des totems communs lié à la religion islamique, ont de l'aversion pour certains aliments.

Il existe une panoplie d'interdits alimentaires que tout musulman se doit d'observer pour avoir la santé. En effet, selon le Coran, dans la Sourate « La Table Servie », Dieu interdit aux musulmans « de consommer la bête morte, le sang, la viande de porc, les bêtes immolées à d'autres divinités qu'à Dieu, les bêtes étouffées, assommés, mortes à la suite d'une chute ou d'un coup de corne ou celles qu'une fauve a dévorées, à moins d'avoir été au préalable égorgées à temps ».

Est interdite notamment la consommation de sanglier, phacochère, autruche, fauves et carnivores pourvus de crocs, singe, rapaces, oiseaux dépourvus de gésier, etc.

Plus globalement, les animaux se nourrissant de souillure ou d'excréments sont interdits. A l'inverse, les ovins, les bovins et les caprins sont licites, de même que la volaille (sauf le paon), le lièvre, le lapin ou le gibier. A noter que la consommation de la viande de cheval, âne et mulet est autorisée ou non selon les différentes écoles juridiques de l'islam.

En plus de ces totems religieux, les musulmans respectent encore les totems culturels traditionnels. Le respect de ces interdits a une incidence sur la santé des acteurs. La transgression entraîne dans bien des cas des maladies, des infections cutanées et sans remèdes l'acteur peut être exposé à la maladie ou à la mort. En effet, les animaux non égorgés peuvent source de contamination et leur consommation peut nuire à la santé et au vieillissement des enquêtés.

Pour vivre en bonne santé, les personnes âgées ont leur mode d'alimentation en plus des interdits islamiques. Chaque personne âgée a une aversion à l'égard des aliments interdits par l' islam comme ressenti dans leur différents propos :

Ainsi, de Messesso à Bamba c'est la même rhétorique :

Messesso, 70 ans : « rejette la viande de porc et tout ce qui n'est pas égorgé. Ces totems ont une influence sur la longévité. Par exemple la viande de porc donne beaucoup de maladies, comme la cécité, l'arrêt cardiaque et peut même endommager certains organes du corps. »

Bah, 71 ans : « trouve que la consommation de la viande de porc a des effets notoires. En outre, le porc contient beaucoup de graisse qui sont à la base de certaines maladies comme le cholestérol. Mon alimentation est établie en grande partie selon les principes islamiques. Je ne consomme pas le porc, la viande non égorgée, les boissons alcoolisées. L'islam interdit de pas fumer et de pas se droguer  »

Sow, 64 ans, dit que : « Je n'aime pas le riz, ni la viande car selon lui ces aliments entraînent la constipation. Par exemple, la viande à un certain âge n'est pas recommandée ; Car avec la viande la digestion n'est pas facile et les complications issues de cette indigestion peuvent entraîner l'hémorroïde. »

Pour Bamba, 66 ans : « Mon totem renferme les aliments interdits par l'islam : la viande de porc, la viande non égorgée, la boisson alcoolisée. Le porc contient scientifiquement beaucoup de microbe. Il a un impact négatif dans la vie de chaque individu. Un animal non égorgé contient des microbes et ceux-ci peuvent te causer la mort. Il conseille de manger moins, de boire moins, de jeûner et l'on aura la santé. En outre, la nourriture a une limite et l'exagération est source de maladie. En conséquence, il faut être sobre dans l'alimentation, laissant une partie pour l'eau, l'air et la nourriture.».

En plus de l'aversion, les enquêtés donnent les conséquences de ces aliments dans la consommation. Bamba va plus loin en relevant certains aliments qui sont interdits en islam et au niveau traditionnel qui ont une incidence sur la santé en même temps qu'une nourriture prise frugalement peut conditionner la santé et son exagération peut entrainer certaine instabilités dans l'organisme.

Avec l'âge, les personnes âgées peuvent consommer normalement les différents aliments qui sont autorisés et qu'elles ont prisés. Toutefois, d'autres aliments sont à éviter pour ne pas entacher leur santé souvent précaire.

Les pratiques prédisposent au vieillissement et à la longévité de nos enquêtés. Ces interdits et totems dans le construit des personnes âgées agissent sur l'espérance de vie. Il est donné de voir que pour vivre longtemps, il faut adopter une habitude ou une attitude saine. Par exemple la non consommation du tabac, de l'alcool, de la cigarette, de la drogue peut influencer l'espérance de vie.

La nourriture est une pratique culturelle. En effet, la viande de porc est généralement rejetée pour des raisons religieuses, culturelles ou sanitaires.

L'alimentation évolue au rythme de ces interdits dans ce groupe social.

Les aliments d'origine culturelle, religieuse ou idéologique nous permettent de sélectionner notre alimentation.

La consommation qui régit l'acte alimentaire est influencée par les cultures et les pratiques sociales des individus. En effet, le comportement alimentaire des personnes âgées sont modelées et modifiées par la culture, mais aussi par l'appartenance sociale. Par conséquent, on ne mange pas uniquement pour se nourrir. En effet, les aliments que les enquêtés avalent sont chargés de symboles, de croyances et porteurs d'imaginaire. Dans la communauté musulmane, le code sociale impose l'exclusion de certains aliments de la ration alimentaire comme révélé par nos enquêtés.

En restant dans un état normal et en évitant les aliments ou boissons nuisibles à son organisme, comme la cigarette, l'alcool, le tabac, les enquêtés évitent les maladies qui peuvent nuire à leur organisme. Ces aliments ont un impact sur le vieillissement et la longévité.

Le mécanisme de construction du vieillissement est influencé par d'autres capitaux comme les facteurs socioéconomiques, physiques et génétiques.

III-1-6 Les conditions matérielles d'existence

Tableau XVI : Répartition des enquêtés selon l'impact de l'argent sur la

Pratique spirituelle

L'impact de l'argent sur

la pratique spirituelle

VA

VR

oui

199

72,36 %

non

76

27,64 %

Total

275

100%

Source : les données de notre enquête de 2009 sur les facteurs socioéconomiques

Parmi les enquêtés, soit 72,36 % trouve que l'argent reste incontournable dans la vie.

Plus les conditions matérielles d'existence sont satisfaisantes, plus l'espérance de vie se prolonge.

En effet, les moyens matériels d'existence, sont dans nos sociétés modernes le garant de la liberté, car ils permettent de se prendre en charge, de vaquer à ses occupations et de bien mener sa foi.

Ils sont sources de vie car épargnent l'acteur de l'angoisse et de stress.

Il est alors difficile de mener une vie convenable sans moyens financiers. Ils permettent de stabiliser la cellule familiale. Il est un puissant facteur de maîtrise de soi et d'équilibre de soi.

D'autres enquêtés, soit 27,64 % pensent que l'argent n'a aucune influence sur leur vie, ils font avec le peu qu'ils possèdent.

Toutefois, l'argent et la pratique spirituelle vont de paire, il ne peut y avoir de pratique spirituelle sans le matériel et vice versa. Dans toute pratique spirituelle l'argent reste un facteur déterminant dans les actes d'adorations.

En effet, les prises en charge sociale, le revenu et le soutien familial se font à travers les moyens financiers qui ont une incidence sur le vieillissement.

En Islam, comme dans toutes les religions révélées, rien ne peut se construire sans apport financier. L'aspect économique est en grande partie lié au moyen financier. Dans ce contexte, l'argent occupe une position de centralité dans la pratique spirituelle islamique, quoique par moment certains enquêtés croient s'en détacher. En effet, pour ces derniers, il n'ya pas lieu de se cristalliser sur l'argent et que l'individu peut vivre convenablement sans aussi grands moyens financiers. Il constitue le nerf de la religion et un puissant facteur d'accroissement de l'espérance de vie et source de maintien de l'équilibre mental. Il permet de se soigner, de se nourrir, de vivre décemment, de bien mener sa foi, donc répond à nos problèmes existentiels. Il consolide le réseau relationnel, la cohésion sociale, permet de fréquenter les services sanitaires et sociaux (Henrard et al, 2003, p.42). Il améliore la qualité de vie qui module la longévité et le vieillissement des enquêtés.

Les moyens matériels d'existence ont un lien étroit avec la longévité et le vieillissement. En effet, les plus pauvres meurent plus tôt, sont malades, ils sont en moins bonnes santé et vivent dans des conditions sanitaires plus détériorées (Guyon louise, 1996), par manque de conditions matérielles d'existence.

Ils permettent d'entretenir le corps et la santé. Ils extirpent beaucoup d'éléments négatifs de nos comportements qui pourraient corrompre la foi : la jalousie, l'envie, les tentations.

Ils facilitent les conditions existentielles et ont un impact sur l'espérance de vie. A ce sujet l'imam Kokoli notait que : « plus les conditions de vie sont difficiles, plus l'espérance de vie diminue et  plus les conditions de vie sont aisée, plus l'espérance de vie augmente. »

La longévité qui est un don de Dieu, doit s'entourer de pratiques qui favorisent son équilibre. Une pratique spirituelle sans aisance matérielle est déséquilibrée. L'homme doit être considéré dans sa dimension biopsychosocial. Il nous faut un dosage du spirituel et du matériel pour donner un équilibre au vieillissement et à la longévité. Fort de ce constat, l'imam Diawara avançait  que : « la pauvreté n'était pas loin de l'idolâtrie ». L'argent favorise le bonheur. C'est un facteur prépondérant à l'épanouissement. Comme on le constate, l'on est stressé, angoissé lorsque l'on est sans argent. Dès fois, nous sommes atteints par le découragement, qui constitue un trouble mental. Par conséquent, l'argent favorise la longévité. Toute pratique spirituelle sans aisance matérielle est bancale. Il faut alors un savant dosage du spirituel et du matériel pour équilibrer notre foi. »

L'imam Bakayoko ne dit pas le contraire, il abonde dans le même sens et avance que : « l'argent renforce la longévité car avec l'argent, on peut faire les sacrifices, les dons, et ces choses peuvent renforcer notre santé, donc notre longévité. ».

Au-delà des conditions matérielles d'existence, l'héritage génétique et physique contribue au vieillissement.

III-1-7 Les facteurs physiques

Tableau XVII : Répartition des enquêtés selon l'impact des exercices

physiques

L'impact des exercices physiques pour une vieille personne

VA

VR

favorable

175

63,63 %

Permet au coeur d'avoir un rythme normal

90

32,74 %

N'est pas la bienvenue pour la santé

10

3,63 %

Total

275

100%

Source : les données de notre enquête de 2009 sur l'impact des exercices physiques pour une vieille

personne

96,37 % de nos enquêtés pensent que la pratique des exercices physiques est favorable à la santé et permet au coeur d'avoir un rythme normal. Seulement 3,63 % des enquêtés, pensent que le sport ou l'exercice physique n'est pas le bienvenu pour une personne âgée.

Selon eux : « toutes sortes d'exercices ne sont pas favorables à la santé des personnes âgées. (La boxe, les longues marches). Toutefois, l'exercice des personnes âgées à cause de l'âge est bien défini. Les marches de quelques minutes (30 mn par exemple) sont salutaires ».

Le manque d'activité physique a un risque plus élevé de développer une maladie cardiaque ou du système circulaire. Le médecin chef de la médecine des Collectivités et le Diététicien de l'INSP d'Adjamé pensent que : «  les meilleures habitudes de vie pourraient prévenir jusqu'à 50 % des cas de cancer.

En effet, toutes personnes âgées valides doivent avoir une activité physique régulière. Le minimum est la marche, l'exercice de petits travaux domestiques, des exercices réguliers de 20 minutes par jours sont salubres. 

En revanche, l'inactivité est un indicateur de risque de mort encore plus sûr que les taux de cholestérol élevés, hypertension, le diabète et les maladies du coeur.

Les pratiques sportives (marche, footing, course..) donne la santé tout en permettant au coeur d'avoir un rythme normal ».

Bah, 71 ans montre que : « Celui qui fait le sport est plus vif que celui qui ne le fait pas et physiquement, il est au point. Un muscle qui ne travaille pas s'atrophie et est exposé à plusieurs maladies. On constate qu'en milieu urbain, le manque de travaux champêtres n'exigeant pas beaucoup d'exercices physiques, expose les individus à des maladies comme le diabète, la tension,... etc. »

Bamba, 66 ans d'ajouter que : « l'Islam nous enseigne de faire un effort physique. Le Prophète Mohammad recommande d'enseigner la natation à nos enfants, être un bon cavalier. Cela demande une certaine condition physique. En effet, les exercices physiques permettent au coeur d'avoir un rythme normal. Au village les maladies sont rares parce que nos parents sont toujours au champ en train de travailler. Elles détendent les nerfs, parce qu'ils sont en perpétuel mouvement. Un muscle qui ne travaille pas est exposé à plusieurs attaques de maladies. »

Le sport ou les exercices physiques modérés rajeunissent l'individu et est fortement recommandés pour les personnes âgées. Ils éliminent certaines maladies qui peuvent contrarier le processus du vieillissement et la longévité de nos enquêtés.

Traoré, 64 ans, pense que : « le sport maintient en bonne santé, il permet au sang de circuler correctement dans le corps. Lorsqu'on prend de l'âge, le sang ne circule pas correctement parce que les tissus vieillissent. Il faut du sport pour qu'il y ait fluidité du sang, c'est-à-dire pour que le sang circule bien. Avec le sport on rajeunit. »

Pour Nimaga, 71 ans : « l'esprit est sain dans un corps sain. Ses parents, à partir de quatre heures du matin, cultivaient la terre. Cet exercice leur permettait de se maintenir physiquement en bonne santé. Le travail physique est un sport et donne tout à l'homme. »

Pour l'enquêté la seule alternative pour avoir la santé passe par le travail physique.

Le travail physique a un impact sur l'espérance de vie.

Avec la vision dialectique prompte à la contradiction, montre qu'en même temps que les exercices physiques contribuent à la santé, elles ne sont pas la bienvenue aux âges très avancés de la vie. Cela montre une dualité dans la saisie du réel.

Toutefois, ils restent un facteur pouvant contribuer au processus du vieillissement et à la longévité puisque l'exercice conditionne la santé mentale, améliore l'humeur, diminue l'anxiété, le stress. (Lennox et Alii, 1990). Il permet d'augmenter le QI (quotient intellectuel). (Kramen et Alii, 1999). L'héritage génétique et physique qui dépend du mode de vie des enquêtés sont des leviers de longévité et du vieillissement pour nos enquêtés. Selon une étude de Harvard, les hommes qui courent au moins une heure par semaine diminuent leur risque de maladie de coeur de 42%. En effet, l'exercice régulier ralentit le processus de vieillissement en abaissant le taux de glycémie, ce qui prévient les liaisons croisées et les dommages causés aux vaisseaux sanguins par l'insuline. (Journal of the American Medical Association, 2002). Il construit la santé, améliore la qualité de vie et le vieillissement

Quels sont les impacts de certaines pratiques sur la santé ?

III-1-8 L'Impact scientifique de la consommation des aliments interdits sur la santé et la longévité

Les enquêtés ne consomment pas la viande de porc pour des raisons liées à l'état de santé et à l'interdiction spirituelle.

L'Islam n'est pas la première religion qui ait prohibé la viande de porc, car le judaïsme défend à ses adeptes de manger cette chair. En toute sincérité la technologie moderne a réussi à débarrasser la chair et les intestins du porc des vers nuisibles qu'ils contiennent, qui nous garantirait donc que cette chair ne renferme pas d'autres matières nuisibles inconnues ?

La consommation du porc peut-être la cause de plusieurs maladies : La science a révélé que la consommation du porc peut-être la cause de pas moins de 70 types de maladies. En effet, les explications données à ces prescriptions et interdictions sont diverses, relatives à l'hygiène et à la sante du corps. La consommation du porc serait interdite car cet animal est porteur de maladies parasitaires et infectieuses. (Raphaël, 2005. P.15).

Les cultures alimentaires sont liées à la complexité du lien entre l'alimentation et la santé ou la maladie. Cette complexité s'enracine dans le faite que la nourriture ou un aliment est source de santé et en même temps, un vecteur d'intoxication, une cause potentielle de maladie, de troubles. L'habitude alimentaire peut influer le processus du vieillissement. Le respect des pratiques religieuses islamiques qui recommandent la non consommation de certains aliments illicites ont un impact sur la longévité. Ce même mécanisme se poursuit pour la consommation de l'alcool, la drogue, le tabac

La consommation de l'alcool n'est pas avantageuse. Elle est plutôt nocive à la santé de l'individu et même source de mort. (Monique selim, 1989) et augmente environ 6% de risque de cancer. (Valérie Beral, 2002).

Le Diététicien, Konan de l'INSP révèle qu' : « une consommation excessive de boissons alcoolisées peut avoir des effets néfastes sur le foie (cirrhose du foie).

La consommation d'alcool, en plus de l'état d'ébriété qu'il provoque, s'avère nocive pour le cerveau, le corps, la religion, et entraîne, par ailleurs, une menace pour soi et les siens.

En outre l'utilisation de la drogue et du tabac entraîne l'apparition de maladies pulmonaires (pour le tabac) et de maladies neurologiques (pour la drogue) ».

En outre, la consommation excessive d'alcool a un impact direct alcoolo-dépendance, cirrhose, cancer des voies aérodigestives. Mais, elle est aussi un facteur déterminant de décès accidentels ou intentionnels, et facteur aggravant d'autres pathologies. En 1998, 23 000 décès seraient dus à la consommation excessive et régulière d'alcool, mais si l'on prend en compte les cas où l'alcool apparait comme cause associée du décès, la fourchette s'étend selon les estimations entre 35 000 et 45 000 décès. (Castelain, 1989, Fainzang, 1996).

Le tabac est un poison dans notre organisme. Le tabac est susceptible d'entraîner ou de favoriser une trentaine de maladies chroniques, souvent mortelles aussi bien chez le fumeur que chez le non fumeur exposé à la fumée. Ces principaux effets du tabac et la fumée sur la santé peuvent entraîner les maladies cardiovasculaires `l'hypertension artérielle (HTA) ; accidents vasculaires cérébraux (AVC) ; l'infarctus du myocarde (IDM) ou « crise cardiaque » ; artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI). Le tabac est le plus puissant facteur de formation de plaques d'athérome dans les artères des jambes ; Il peut aussi entraîner les maladies respiratoires telles que la bronchite caractérisée par la toux ; l'asthme ; les broncho-pneumopathies chroniques obstructives ; les cancers, surviennent après plusieurs années d'exposition au tabac ou à la fumée. On peut retenir parmi ces cancers : le cancer broncho-pulmonaire (cancer du poumon) : le mieux connu et le plus fréquent causé par le tabac. Environ 80 % des cancers du poumon sont directement liés au tabac. Le tabac favorise : la gastrite pouvant évoluer vers l'ulcère, l'haleine fétide (mauvaise haleine) ; la bouche pâteuse, l'hyper-salivation ; l'augmentation de la viscosité sanguine ; le vieillissement de la peau ; les troubles de la fertilité chez la femme ; les troubles érectiles chez l'homme. La non consommation de ces aliments conditionne la longévité et le vieillissement de nos enquêtés.

III-1-9 L'impact scientifique de la circoncision sur la santé

La circoncision est une des cinq conditions de la perfection du musulman.

La circoncision est indissociable de l'identité religieuse juive.

Jésus lui-même fut circoncis selon la tradition (Luc II, 21). Mais à l'Assemblée de Jérusalem, vers l'An 49, les Apôtres décidèrent de supprimer cette obligation « afin de ne pas accumuler les obstacles devant les païens qui se tournent vers Dieu » (Actes des Apôtres xv, 19).

La circoncision est alors une pratique islamique et moins chrétienne.

La circoncision sans réserve est une pratique islamique par rapport à l'excision qui voit des voix s'élever contre par rapport à ses nombreux accidents de pratiques et conçues comme violence sur les femmes.

L'excision n'a pas de justification coranique, c'est-à-dire qu'elle n'est pas une pratique islamique, car il n'existe pas de préceptes coraniques qui l'autorisent. Toutefois, elle avait été observée dans la société musulmane sans que le prophète Mohammad l'interdît manifestement. Loin de ce débat juridique, leur utilité peut s'analyser comme suit : l'excision pour ceux qui la défendent participe de la chasteté à l'opposé, ceux qui l'interdisent la perçoivent comme une violence faite aux femmes donc d'ordre nuisible.

Par conséquent, l'excision n'est pas obligatoire, elle est facultative en islam.

La chari'a est la tradition manifeste c'est-à-dire un ensemble de manière de vivre, de faire du prophète Mohammad. Selon lui, il est possible de la pratiquer, mais la tache doit être confiée à un spécialiste en la matière, sinon la pratique peut entraîner de nombreuses conséquences sur la femme. Par exemple, elle peut entraîner lors des accouchements beaucoup de difficulté.

La circoncision a pour le moins qu'on puisse dire un avantage au regard de l'hygiène et de la santé. Elle est observée quasi universellement sinon universellement. Cela ne peut donc être fortuit. Elle maintient l'appareil génital propre.

En effet, Il a été constaté selon la Consultation Technique de L'OMS et de l'ONU/SIDA (2007) que plusieurs études observationnelles ont montré une prévalence plus faible de l'infection à VIH chez les hommes circoncis. Les conclusions publiées en 2005 après l'essai d'intervention d'Orange Farm en Afrique du Sud, financé par L'ANRS a démontré une diminution d'au moins 60% du risque de transmission du VIH chez les hommes circoncis. Cette pratique a une incidence sur la longévité et le vieillissement de nos enquêtés.

Le mécanisme de construction du vieillissement est influencé par d'autres capitaux ou déterminants endogènes.

III-2 Les déterminants endogènes

Les déterminants endogènes sont constitués des variables, comme le sexe, le patrimoine génétique, la situation matrimoniale.

III-2-1 Le patrimoine génétique

L'héritabilité, c'est à dire les habitudes transmises par le comportement de nos parents, dicte une part non négligeable de nos propres comportements ultérieurs (modes alimentaires, ou propension aux activités physiques...).

L'héritage génétique se poursuit certainement dans l'organisme. Cette héritabilité oriente nos habitudes alimentaires, nos modes de vie.

L'héritabilité est un facteur déterminant à la longévité et au vieillissement. En modifiant quelques aspects de notre vie calquée sur le mode de vie des parents qui ont longtemps vécu, nous pouvons réduire considérablement certains risques qui nous exposent à des maladies.

Le vieillissement est déterminé, de toute façon par les gènes. L'habitude alimentaire et comportementale héritée des parents peuvent orienter notre manière de se nourrir et de se comporter.

La longévité constatée chez nos enquêtés est liée en partie à l'héritage génétique. Cet héritage est favorable au vieillissement et à la longévité. En effet, cette longévité s'origine dans leur mode de vie, c'est-à-dire leur manière de se comporter, de se nourrir, se soigner, d'entretenir les rapports avec les autres. Cela ressort des propos de Bamba, 66 ans :

 : « Le grand-frère de mon père a eu 100 ans. Ce dernier m'a conseillé de ne pas insulter, de ne pas chercher la femme d'autrui, ne pas voler, ne pas mentir, ne pas être envieux, ne pas forcer le destin et éviter surtout les malédictions. Il m'a conseillé certains médicaments naturels qui donnent la longévité. Faire attention à tout ce que Dieu interdit au niveau des rapports, la nourriture, etc. »

L'héritage génétique chez Bamba c'est l'utilisation des médicaments naturels qui est propice à l'espérance de vie.

Il mène une vie faite de respect envers autrui et envers la transcendance.

Il est sobre et a une attitude positive envers la vie.  Ces facteurs le prédisposent à la longévité et au vieillissement.

L'héritage que propose Mesesso, 70 ans, est l'oeuvre de sa grand-mère et plus axé sur la consommation des aliments nocifs à la santé comme l'a interdit l'Islam. Pour les soins il utilise généralement les médicaments naturels : « Ma grand-mère a eu plus de 100 ans. Elle mangeait des aliments naturels (pas d'alcool et de tabac) ; moins de produits chimiques et se soignait qu'avec les feuilles et les racines naturelles. ».

L'héritage reçu est d'ordre comportemental, fondé sur les valeurs morales qui modèlent la vie en société.

Le maintien dans la durée dépend du respect de l'héritage culturel.

Mais cet héritage génétique compte tenu de la dynamique de la société, n'a pas toute sa lettre de noblesse c'est à dire qu'il n'est pas suivi par toute la postérité. Elle ne mène pas le même mode de vie que les parents qui ont vécu longtemps. Ce fait est mis en oeuvre par Bah, 71 ans :

 « Ma mère a eu 116 ans et son grand-père a eu plus de 100 ans. Leur secret (sa mère) est qu'elle vivait de façon naturelle. L'alimentation était purement naturelle. Elle mangeait plus de feuille, le poisson, peu de viande, utilisait beaucoup de karité dans la préparation. Je ne l'ai jamais vue préparer avec l'huile occidentale.

Mon père a eu près de 90 ans. Il était cultivateur et mangeait naturel et travaillait beaucoup au champ. En outre, il utilisait beaucoup de médicaments traditionnels. Je ne l'ai jamais vu tomber malade. La maladie qu'il a contractée, c'est cette maladie qui l'a emportée. Mais, il faut signaler qu'il était fatigué et le poids de la vieillesse y a joué. »

L'enquêté utilise les médicaments traditionnels. Il ne connait pas les travaux champêtres parce qu'il a été fonctionnaire. Toutefois, il fait des exercices physiques (30 minutes par jour). Cela consiste en une marche sur au moins un kilomètre.

Son alimentation est sobre. Ces pratiques sont bénéfiques aux personnes âgées car elles sont favorables à la longévité et au vieillissement.

Le tableau ci-dessous rend compte de cette réalité.

En observant les proportions ci après des personnes âgées avec leurs différences appartenances religieuses, montre que le mode de vie d'une communauté religieuse a une incidence sur le vieillissement et la longévité de ces acteurs.

III-2-2 Le sexe et la situation matrimoniale

Tableau N°XVIII : le sexe et la situation matrimoniale

Situation

Matrimo-

niale

Sexe

Célibataire

Union libre

Mariée

Divorcé

Veuf / veuve

Total

VA

VR

VA

VR

VA

VR

VA

VR

VA

VR

VA

VR

Homme

0

0

0

0

150

54,54%

05

1,81

20

7,27

175

63,63%

Femme

0

0

0

0

60

21,81%

05

1,81

35

12,72

100

36,36%

Total

0

0

0

0

210

76 ,35%

10

3,6 %

55

20%

275

100%

Source : les données de notre enquête de 2009 sur le sexe et la situation matrimoniale

Parmi les personnes âgées interrogées, une large proportion est constituée de 76,35 % de mariés. Une autre proportion moins élevée, toutefois importante, est constituée de divorcés soit, 3,62 % et de 19,99 % de veuves.

L'explication qu'on en donne obéit à une logique :

D'abord, la large proportion de mariée résulte du fait que le mariage est, non seulement une recommandation spirituelle, mais aussi un besoin social. En effet, le mariage est constructeur et fondateur de la vie sociale. Par ailleurs, il se fait selon les lois en vigueur dans la société (qu'elle soit coutumière ou législative). Le mariage répond au besoin de la pérennisation de l'espèce humaine. Il donne de la valeur à l'être humain car gage de responsabilité et de respectabilité. En conséquence, le mariage donne la vie, garantit le vieillissement et la longévité. Il permet de fonder une famille. Avec une famille, les enquêtés sont entourés d'affection, de soutien, ce qui peut contribuer au maintien des personnes âgées dans la durée.

Le mariage est aussi une obligation morale, un refuge social pour les enquêtés.

Ensuite, l'autre proportion, soit, 3,62 % des enquêtés, sont des divorcés. Cette divortialité montre le caractère dualiste de la réalité sociale. La propension à la divortialité, résulte du fait que les pratiques religieuses n'encouragent pas la dislocation des liens familiaux, la désunion. La pratique islamique encourage plus le mariage.

Avec l'âge, les enquêtés recherchent la stabilité conjugale, car la divortialité ne garantit pas le vieillissement et la longévité, elle crée plus le stress, lequel stress entraine le vieillissement précoce.

Enfin, 19,99% enquêtés ont perdu leurs conjoints ou conjointes. En effet, avec l'avancée en âge, la probabilité de mourir est grande, à cause de l'âge, des maladies, du manque d'appuis sociaux, des conditions de vie difficiles, etc. Tous ces facteurs contribuent au vieillissement pathologique et même la mort.

III-2-3 Le poids démographique des personnes âgées de 60 ans et plus des obédiences confessionnelles dans le District d'Abidjan

Les faits montrent dans le tableau ci-dessous issus du RGPH-1998 que certaines pratiques émanant d'une religion peut avoir des effets bénéfiques sur la santé, si elles sont observées dans des proportions raisonnables.

La proportion des personnes âgées des différentes appartenances religieuses et même non religieuses parmi le grand âge selon L'Institut National de la Statistique en dit mieux.

Tableau XIX : Répartition de la population âgée de 60 ans et + du district d'Abidjan par commune et sexe selon la religion

Commune

Cath.

Prot.

Har

Autr

Chrét.

Musul.

Ani.

Autres religions

Sns

Relig.

Non

defini

Abobo

1929

495

175

385

6033

493

147

944

60

Adjamé

1166

258

51

105

3838

145

51

288

26

Attecoubé

819

246

101

60

2245

148

37

271

17

Cocody

2216

324

201

120

1089

65

69

204

35

Koumassi

1786

359

61

226

3025

238

74

413

23

Marcory

1861

279

56

109

1626

55

61

196

19

Plateau

99

11

2

3

57

1

6

12

0

Port-Bouët

1089

255

125

206

1482

174

94

378

21

Treichville

928

177

16

38

2210

53

21

159

11

Yopougon

2534

972

113

396

3269

519

206

1243

68

Anyama

1219

702

413

68

1736

61

15

124

5

Bingerville

663

104

284

39

531

49

17

66

77

Songon

499

463

195

20

319

97

19

108

6

Source : RGPH-98

Selon les données de ce tableau la population âgée de 60 ans et plus au niveau de la confession chrétienne est de : 25021 dans le district d'Abidjan ; avec 11330 hommes et 13691 femmes.

La confession islamique est de : 27460 dans le district d'Abidjan, avec 17489 hommes ; 9971 femmes.

Les animistes : 2098 ; avec 1021 hommes et 1077 femmes

Autres religions : 926, avec 392 hommes et 425 femmes

Sans religion : 4406 avec 2135 hommes et 2271 femmes.

La proportion en pourcentage de la population âgée de 60 ans et plus du District d'Abidjan avec les 3 sous-préfectures par religion selon le RGPH98

Tableau XX : Proportion en pourcentage de la population âgée de 60 ans et plus du District d'Abidjan avec les 3 sous préfectures par religion

Religion

Total

Pourcentage %

Catholique

12796

27,93 %

Protestant

3056

6,68 %

Harriste

822

1,79 %

Autres Chrétiens

1437

3,14%

Musulman

21555

47,05 %

Animiste

1648

3,59 %

Autres religions

654

1,43 %

Sans religion

3594

7,84 %

Non défini

255

0,55 %

Total

45817

100 %

Source RGPH-98

Théoriquement et même dans les faits les pratiques religieuses islamiques influencent l'espérance de vie ; dans les faits de façon plus pratique, les statistiques montrent que dans le District d'Abidjan, la proportion des musulmans parmi le grand âge est de 47,05 %, contre 39,52 % de chrétien et 3, 59 % d'animiste, autres religions 1,43 %, sans religion 7,84 %, non défini 0,55 %, ce qui n'est pas tout à fait négligeable.

Cela montre bien que le mode de vie d'une communauté donnée peut influencer son espérance de vie.

Cela résulte du fait que les pratiques culturelles et spirituelles islamiques ont des apports bénéfiques qui influencent l'espérance de vie. En effet, avec la théorie constructiviste a tendance interactionniste l'intériorisation et l'extériorisation des pratiques islamique comme la non consommation des aliments prohibées par l'islam, la sobriété, le jeûne, la prière, les sacrifices cachés, la recherche de bénédiction, le respect des parents et des personnes âgées, l'altruisme et la piété filiale sont des capitaux qui influencent leur espérance de vie et le vieillissement. Leur longévité est liée au respect de certaines théories diététiques. En effet, la pratique de l'abstinence de l'alcool, du tabac, une alimentation équilibrée sont bénéfiques aux sujets âgés tant en terme de longévité que de la qualité de vie. (Davies, 1990). Tous ces éléments interagissent dans la vie de ces acteurs et façonnent leur mode de vie. Ces capitaux participent à la construction du vieillissement et de la longévité de nos enquêtés.

En prenant la proportion de 60 ans et plus dans les 10 communes d'Abidjan, les faits montrent selon le RGPH 98 que :

- Les chrétiens sont à 39, 93 %

- Les musulmans sont à 47,58 %

- Les animistes sont à 3,61 % ;

- Autres religions sont à 1,46 %

- Sans religions sont à 7,85 %

- Non défini sont à 0,53 %

Les proportions montrent en générale que les religieux ou les croyants pratiquants vivent longtemps. Ce fait est lié à leur patience, ténacité, endurance dans la pratique spirituelle. 87,98 % des personnes âgées sont des pratiquants. Cela s'explique par leur mode de vie. En effet, l'adoption des habitudes de vie en termes de non consommation de tabac, de viande de porc, de la drogue, va dans le sens d'une augmentation des écarts de mortalité entre les acteurs des différentes obédiences confessionnelles. Tous ces facteurs les prédisposent à la longévité.

Avec la vision constructiviste, les facteurs qui contribuent au vieillissement doivent de façon interactive être liés à l'aspect psychosociologique liant le spirituel au social et non considéré l'individu que dans sa dimension physique, biochimique. Cette totalité agissante équilibre l'individu et améliore la qualité de vie, par conséquent la longévité et le vieillissement.

Les représentations et les mécanismes modulent la longévité et le vieillissement. Toutefois, les personnes âgées connaissent un certains nombres de problèmes liés à la longévité et au vieillissement. Le phénomène influence différemment les enquêtés.

En effet, avec l'âge, l'on note une fragilisation physique, psychologique, social. Même si des fois, la pratique religieuse est coproductrice de longévité et de vieillissement, elle ne garanti pas à 100 % le vieillissement c'est-à-dire le bien être. Les enquêtés sont éprouvés par la maladie avec une santé chancelante, la pauvreté économique, manque de progéniture autonome, et aussi la perte de certains privilèges sociaux.

La longévité ne garanti pas forcement le vieillissement, car le vieillissement est une donnée dynamique qui a des influences sur la santé, la qualité de vie.

Des représentations associées au vieillissement pourraient permettre de prévenir le vieillissement précoce.

Quelles sont ces mesures préventives ?

CHAPITRE IV : LES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LE

VIEILLISSEMENT PRECOCE

IV-1- La sécurité sociale

L'OIT (1984) décrivait la sécurité sociale comme :

- La protection offerte par la société à ses membres au travers d'une série de mesures publiques de lutte contre la misère économique et sociale qu'engendrerait autrement la disparition ou la réduction substantielle des revenus pour cause de maladie, de maternité, d'accident du travail, d'invalidité ou de décès ;

- La fourniture de soins de santé ; et

- L'octroi de subventions aux familles avec enfants.

La sécurité opère à condition que les bénéficiaires perdent leur capacité de génération de revenus.

Les risques en la matière, énumérés dans la convention N°102 de l'OIT, concernent notamment la vieillesse, le chômage, la maladie, l'invalidité, la maternité, l'accident de travail et de décès.

En Afrique et particulièrement en Côte d'Ivoire, l'on a deux formes de sécurité sociale :

IV-1-1 Sécurité sociale formelle

Les travailleurs qui ont occupé un emploi formel et ayant fait des cotisations dans des caisses de prévoyances sociales (CNPS, CGRAE). Il s'agit des systèmes d'épargne obligatoire versant une allocation forfaitaire aux membres au moment de leur retraite ou lorsqu'ils se trouvent en situation d'invalidité ou de maladie.

Par ailleurs, ce régime formelle de sécurité sociale a une couverture limitée et ne concerne que les retraités ou les situations de vieillissement. (Edwin Kaseke, p.50).

Ce mécanisme est un garant de longévité et de vieillissement. En effet, elle permet aux personnes âgées de pouvoir garantir leurs vieux jours avec l'argent épargné. L'épargne constitue pour les personnes âgées un outil de libération sociale et économique une fois à la retraite. Ce don de soi est exprimé par cet enquêté en ces termes.

Bah, 71 ans, pense que : « la retraite se prépare en cotisant dans une des caisses de l'Etat, soit à la CNPS, CGRAE. Avec cette somme, le retraité peut investir dans l'immobilier, les plantations, etc. Le fruit de ce travail peut garantir une bonne vieillesse. »

Le travail constitue pour l'acteur un outil de libération sociale et économique. Il est un facteur de réalisation et d'épanouissement de l'humain. Sans une retraite assurée et un appui social la vieillesse est vécue dans la douleur et dans les difficultés. Nous constatons dans la vie sociale, que le manque de condition matérielle d'existence, la pauvreté a un impact sur le phénomène du vieillissement et de la longévité. Plus, on a les moyens ou appuis sociaux pour se nourrir convenablement ou se prendre en charge, plus on vit longtemps. En conséquence, l'une des conditions préalables à la réussite de ce processus est une organisation rigoureuse dans la gestion de la retraite. En effet, il faut s'armer de courage, d'abnégation et d'un engagement dans l'épargne (Almeida Armelle S., 2006, P.45). La retraite ne concerne pas ipso facto ceux qui ont exercés dans un emploi formel, il s'agit, aussi de tous ceux qui travaillent quel que soit le secteur de la vie. Dans ces sections, il faut arriver à épargner, à faire des réalisations, à préparer son lendemain pour ne pas vivre une vieillesse douloureuse, par manque d'une gestion adéquate.

Le libre choix est laissé aux enquêtés dans le milieu social, lequel milieu constitue un point de référence à partir duquel ils vont mesurer, avec les expériences de la vie sociale, les avantages, les désavantages ou les risques d'une organisation rigoureuse qui garantisse une retraite paisible, vécue dans la tranquillité.

IV-1-2 Sécurité sociale informelle

Il convient, lorsque l'on envisage la sécurité sociale dans une perspective africaine ou ivoirienne, de tenir compte des systèmes informels qui fonctionnent sur le continent en lien avec la parenté et l'entraide. En effet, les vieillards du fait de leur rôle dans la société africaine et du respect qu'on leur accorde bénéficient d'une protection sociale, qui est un mécanisme mis en oeuvre pour prévenir et assister les personnes âgées. Cette aide provient des enfants et des membres de la famille. Mais aussi, l'investissement des enquêtés (dans le commerce, l'agriculture, les affaires, ...) leur assurent une vieillesse garantie. En outre, certains de nos enquêtés, n'ayant pas un emploi formel, ne disposent ni de capital et de ressources. (Apt Anna, 1999, p.3). En effet, par manque de moyens financiers, ils sont contraints à exercer aussi longtemps qu'ils en sont physiquement capables. La longévité est souvent perte de satisfaction de vie. Dans ce contexte, ils ont besoin d'aide pour mener une vie à la hauteur de leur espérance, c'est-à dire une vie digne dans leurs vieux jours. Cela demande le renforcement des systèmes traditionnels de soutien par la réaffirmation des principes de la solidarité et de réciprocité qui ont toujours existé dans le système de la famille étendue.

Il faut promouvoir la création d'une Caisse Nationale Islamique qui aura pour souci d'étendre la couverture de la sécurité sociale qui touche la grande frange de la population âgée. Mais aussi promouvoir une véritable politique de prise en charge sociale et familiale qui sera des ferments de longévité et de vieillissement.

Qu'en est-il de la progéniture ? 

IV-2- La progéniture

Les progénitures ont été longtemps considérées comme source de protection sociale pour les personnes âgées. En effet, en l'absence de système de pension et de protection sociale, les enfants sont perçus comme une sécurité sociale par les personnes âgées : plus vous avez d'enfants, plus, on prendra soins de vous et plus vous pouvez espérez de confort au crépuscule de votre vie. (Ruth Evans, p.40).

Leur réussite demande alors des investissements, des implications des parents dans leur éducation et leur devenir. Elle constitue un appui psychosocial. Cette idée est consolidée selon les expressions d'El Hadj M. Dosso, 87 ans :

« J'ai mis tous ses enfants à l'école, et après l'école je les ai trouvés des métiers, afin que chacun d'eux puisse se prendre en charge, pour faire face à la réalité de la vie quotidienne. Ma politique a été bien menée. Aujourd'hui mes enfants ayant réussi s'occupent de moi. »

L'éducation par l'école permet à l'individu de faire face à toutes les situations de la vie quotidienne ; elle constitue un apprentissage qui est un processus de socialisation, qui peut se définir comme : «  le processus par lequel la personne humaine apprend et intériorise tout au cours de sa vie, les éléments socioculturels de son milieu, les intègre à la structure de sa personnalité sous l'influence d'expérience et d'agents sociaux significatifs et par là d'adapte à l'environnement social où elle doit vivre. » (Rocher, 1974, p.103). En effet, l'école permet l'accès aux emplois qui restent une grande source de revenu, de monnaie. (D'Almeida-Topor, 1992).

Cette vision du monde a permis à l'enquêté (Dosso, 87 ans) de leur trouver des métiers pour leur autonomie financière qui garanti une assise sociale. En effet, cette indépendance économique est coproductrice de longévité. Dans cette logique, la progéniture qui a reçu une éducation permettra de se prendre en charge et de venir en aide aux personnes âgées, car avec l'âge certaines d'entre elles ont perdu leur pouvoir économique. La progéniture va moduler la longévité certes mais va plus améliorer la qualité de vie des personnes âgées. Fort de cette réalité les enquêtés ont mis prioritairement en avant-garde, l'éducation de leur progéniture. Même si l'enfant participe au conditionnement du vieillissement, la transcendance en est le fortificateur, c'est qui ressort des propos de Bamba, 69 ans :

« C'est Dieu qui prépare la retraite de l'homme. Une bonne éducation des enfants peut nous servir. Ils peuvent garantir nos vieux jours. »

Les enfants constituent une ressource déterminante pour les personnes âgées, dans la société africaine et en islam. C'est pourquoi, à leur jeune âge, il faut accorder beaucoup d'importance à leur éducation. Ils sont une ressource sûre pour l'avenir.

Les personnes âgées conscientes de ce fait, ont du respect pour les enfants et les jeunes, au même titre que les jeunes ont du respect pour les personnes âgées.

Le rapport des enfants aux parents est un rapport de complémentarité. L'enfant constitue une source d'espoir pour les personnes âgées dans le processus du vieillissement. Ce facteur leur apporte un équilibre psychosocial, lequel équilibre garanti un vieillissement harmonieux et lutte efficacement contre le vieillissement précoce. Toutefois, la gestion de la progéniture peut-être, des fois, contradictoire car elle constitue, un poids social pour les enquêtés qui entraine le vieillissement précoce.

IV-3 Le poids social

Tableau XXI : Répartition des enquêtés selon le nombre de

progéniture

Nombre d'enfants

VA

VR

0-10

140

50,91%

10-20

80

29,09%

20-30

55

20 %

30-40

00

00%

40-50

00

00%

Total

275

100%

Source : Les données de notre enquête de 2009 sur la démographie de la progéniture

Les enquêtés rencontrés au cours de notre enquête, soit 80 % ont un nombre d'enfants compris entre 0-20 enfants.

A un degré moindre 20 % des enquêtés ont de 20-30 enfants.

Dans la conception islamique, il est recommandé de se marier et faire des enfants c'est-à-dire que l'islam socialise l'acte sexuel à travers le mariage. En effet, le mariage est un facteur de construction sociale et identitaire qui responsabilise l'individu dans la société. Il est un atout non seulement de distinction, mais aussi de stabilité du ménage de l'individu. Toutefois, il convient de remarquer que même si la situation matrimoniale ne procure forcement la présence de progéniture, donne une marque de responsabilité.

L'approche islamique a construit une image plus que reluisante aux personnes âgées. En effet, au moment de leur incapacité physique, économique, la religion islamique recommande à la progéniture de les prendre en charge. La progéniture est l'espoir des personnes âgées et elle doit pouvoir apporter de l'aide, une prise en charge aux personnes âgées. L'enfant constitue un trésor, une richesse qui doit prendre en charge les parents pendant leurs vieux jours. (A.Sabine, op.cit, p.45-45). Mais la complexité du temps lié à l'urbanisation, à l'individualisme, au manque d'emploi ; les enfants n'arrivent plus à prendre en charge convenablement leurs géniteurs ou génitrices. La complexité du phénomène entraîne une contradiction dans les rapports de sociabilité. L'enfant qui était source de richesse et de pérennisation de la cellule familiale dans les sociétés africaines, est devenu une `autre' charge pour la famille. En effet, le phénomène de l'urbanisation a phagocyté les acquis de la solidarité. Les progénitures avec leur nombre élevé sont devenues des poids sociaux à la charge des personnes âgées ou déjà retraitées et dont les pensions ou les ressources ne sont plus conséquentes.

Ce processus a causé la désintégration progressive du système de la famille étendue, et ont ainsi anéanti son rôle d'institution de sécurité sociale. Les enquêtés sont désormais vulnérables, certains enfants ne se sentent plus obligés de soutenir leurs parents. Les vieux jours ne sont vécus dans la tranquillité.

La société évolue dans ses contradictions entraînant un dysfonctionnement du système social. L'enfant, dans la société antique, n'était pas sujet à problème. De nos jours, la situation très difficile dans laquelle évolue la société, a complexifié les rapports de sociabilité. Cela a une incidence sur le vieillissement et la longévité des enquêtés. La pression sociale, les incompréhensions, les tensions, les disputes au sein de la cellule familiale sont un facteur indicateur de troubles psychologiques qui peuvent raccourcir la vie de l'individu, traduit dans les faits par les difficultés à joindre les deux bouts et à prendre en charge convenablement toutes les progénitures. Ces facteurs dans leur manifestation entraînent chute et mort des enquêtés.

Les charges sociales sont une source de réduction de la longévité et du vieillissement. La plupart des personnes âgées sont des retraités et continuent une double prise en charge. En milieu urbain, les conditions de vie sont difficiles à cause de la cherté de la vie. Le manque de moyen matériel peut contrarier le processus du vieillissement. Tous ces facteurs contrarient le processus de la longévité et du vieillissement, qui peut entraîner le vieillissement précoce. Ce regret est mentionné dans les propos de Coulibaly : 

 «  Je suis retraité avec en ma charge 06 enfants dont aucun n'est autonome économiquement. Toutefois, ce qui me maintient dans la durée est que je me suis bâti deux logements. »

Cette situation est interprétée en termes de regret par l'enquêté. Ce regret est lié au manque de réussite de ses enfants, car il n'a pas d'appui social à part ses propres réalisations. Le logement est un appui social qui l'équilibre et stabilise. Mais ne suffit pas à l'enquêté car ses ambitions étaient qu'il ait un soutien qui viendrait de ses enfants pour garanti ses vieux-jours.

Messesso, 70 ans, va dans le même sens mais accole son soucis à la cherté de la vie, la prise en charge des autres membres de la famille élargie et à la non autonomie de ses autres enfants qu'il continue de prendre en charge :

« J'ai 02 femmes et 12 enfants dont 07 sont autonomes économiquement. Face au poids des charges, je suis désespéré, car il est difficile de vivre aisément en Afrique ou la famille est élargie et ou le contexte économique est difficile qui procure de maigres salaires. Dans ces conditions, je n'ai pas pu préparer ma retraite. ».

Il convient de rappeler qu'en Afrique et surtout en milieu urbain, la famille élargie présente un poids pour les bourses de tous ceux qui exercent une activité professionnelle. (A.Sabine, op.cit, p.52). Cette gestion difficile à un impact sur le processus du vieillissement et de la longévité de nos enquêtés.

L'on assiste à un processus contrarié, parce qu'en même temps l'enfant est source d'harmonie familiale conditionnant le vieillissement, on trouve qu'il est source de problème psychologique et même de différend dans les foyers. Fama, 64 ans, lance un cri de coeur face à la condition difficile dans laquelle il se trouve :

« J'ai 12 enfants avec 03 femmes et 05 enfants autonomes. Je trouve que c'est difficile de vivre sans moyens financiers. Il me faut faire des sacrifices pour assurer la popote à la famille. Sans moyens cela peut créer un désaccord dans la famille. Sa présence physique est symbolisée par une cour et une plantation. ».

Les charges sociales constituent de véritables marqueurs d'angoisse et de stress. En effet, les enquêtés sont confrontés aux nombreux problèmes liés à la famille élargie et le nombre élevé de progéniture qui leur ont pas permis de jouir pleinement de leur vieillesse. Ils ne profitent pas des privilèges de la longévité car vivent dans l'angoisse, le souci. Or, ces facteurs affectent l'espérance de vie et ne peut consolider le processus du vieillissement. En effet, les vieux jours ne sont pas vécus dans la tranquillité d'où la contradiction du processus du vieillissement et de la longévité de nos enquêtés. L'étude de la Nouvelle Angleterre sur les centenaires a trouvé que les gens qui vivent vieux ont des « personnalités résistantes au stress ». (Perls, et Al. 1999). Aussi, le stress chronique compte t-il jusque 80 % dans le déclenchement de maladies telles que le cancer, les maladies de coeur et les problèmes de dos. (Phyllis et Al. 2000, p.647).

L'angoisse et le stress entremêlés au poids social est un facteur qui tue et précipite le vieillissement précoce des personnes âgées.

Les contradictions ou les mutations que connaissent les milieux urbains et ruraux, liées au chômage, à la cherté de la vie, cachent toute possibilité de soutien aux personnes âgées, toutefois, les enfants continuent d'être de potentielles charges aux mains des personnes âgées.

Mais, si l'islam prône la prise en charge et le respect des personnes âgées, il reconnaît les effets du temps sur l'individu, car il ne sera plus capable avec l'âge d'accomplir et de s'acquitter de certaines taches qui reviennent qu'au plus jeune. Au-delà des effets du temps, la dynamique de la société y crée des dysfonctionnements au sein du système social. Ils seront liés aux effets de la modernisation. Par exemple certains vieux ne sont pas écoutés par leurs progénitures, parce que en perte de vitalité et d'autonomie. Ils ont perdu le pouvoir de prise de décision. (Nana Apt, op.cit. p.3). L'éducation a conduit à un renversement des rôles : les jeunes sont les mieux formés, ils ont de l'argent. Ils n'ont pas besoin de leurs grands-parents pour trouver une épouse ou payer une dot. Le pouvoir des personnes âgées s'en trouve érodé.

Les contradictions liées au temps où tout change et tout évolue ; le rôle et le statut des personnes âgées dans nos sociétés modernes est-en train de s'effriter. Dans ce contexte la longévité ne garantit pas le vieillissement, car il y a perte de privilège sociaux et de qualité de vie.

Même si l'islam n'autorise pas la limitation du nombre de progéniture, mais, il faut faire des enfants à la limite de ses moyens. L'enfant, est un investissement qui a besoin de toutes les protections possibles pour réussir.

Leur réussite peut réduire la pression, le stress que les enquêtés ont à gérer leurs foyers avec l'avancé en âge.

Comment maintenir les personnes âgées dans la durée à travers leur choix alimentaire ?

IV-4 La préférence alimentaire

L'âge apporte une série de changements, de défis et de méfiance.

Pour améliorer la qualité de vie et pouvoir profiter de la vie, il est essentiel d'adopter des habitudes nutritionnelles et de savoir choisir ses aliments.

Voilà pourquoi Dosso, 87 ans trouve que : « l'alimentation est importante pour les personnes âgées, mais dans la vieillesse, il te faut éviter certaines alimentations. Certaines sont favorables à la jeunesse, mais avec l'âge, il faut contrôler son habitude alimentaire. Une habitude alimentaire que je suis pour éviter que je tombe malade »

Ce contrôle de l'alimentation a un impact sur le processus du vieillissement et de la longévité. Le choix alimentaire peut garantir l'état de santé. En outre, l'alimentation constitue pour les personnes âgées une source réparatrice des cellules usées. En effet, l'individu bien nourri résiste mieux aux maladies. (J.Lederer, 1963, p.254).

La consommation des aliments `licites' variés et équilibrés ont une incidence sur l'espérance de vie, donc sur la longévité. Toutefois, selon leurs préférences alimentaires, les aliments sont alors consommés dans le respect d'un protocole d'usage fortement socialisé comme l'a si bien montré (J.P,Poulain, 2002).

En effet, l'organisation sociale et culturelle interfère dans la structure biologique de tout individu. Chaque groupe d'appartenance a son code alimentaire qui le guide dans le choix des aliments à consommer pour avoir la santé et ceux qui sont interdits qui peuvent être source de maladie et de mort.

La consommation des aliments licites variés et équilibrés ont une incidence sur l'espérance de vie, donc sur la santé. Plus la constance dans la consommation de l'alimentation est variée et équilibrée, plus l'organisme se sent à l'aise et plus la santé y est totale. Cela a une incidence sur l'espérance de vie.

Bah, 71 ans, exprime ce fait en ces termes : « Je consomme des aliments conséquents avec l'organisme de l'individu. Mon alimentation est suivie, parce que j'ai consulté un nutritionniste qui a permis à ma femme et moi de réglementer notre mode alimentaire. Nous consommons en très petite dose le sel, le sucre, l'huile pour éviter les maladies pouvant provoquer soit le diabète, la tension, ou le cholestérol. Comme l'on le constate à ce jour, « la tension est un tueur silencieux ». Même traditionnellement, il faut savoir choisir les aliments. »

Le contrôle de l'alimentation est une condition pour avoir la santé. En plus du contrôle, il suit son habitude alimentaire qui vient d'un nutritionniste.

Bamba, 66 ans, trouve que : « l'organisme a besoin de nourriture pour vivre, donc il a besoin d'être renforcé. Lui donner les aliments qui permettent de digérer facilement. Mon alimentation est suivie et variée, parce que je veux garder le rythme dans mon adoration car je me lève chaque nuit pour prier, aussi pour éviter la paresse et la maladie. »

La nourriture est un facteur pour renforcer les cellules du corps. Une alimentation riche et variée pris frugalement est bénéfique à la personne âgée.

Pour prévenir le vieillissement, la consommation d'une alimentation équilibrée est donc nécessaire car la nourriture est un facteur réparateur, constructeur et de fortification des cellules. Il ne s'agit pas de manger simplement, mais de consommer des aliments qui contiennent des lipides, glucides, protides et des vitamines.

Dans les agglomérations urbaines comme le District d'Abidjan, il est préférable de consommer moins d'aliments riches en graisse et privilégier le régime végétal.

L'individu doit bien se nourrir de deux types de nourriture : d'une nourriture spirituelle et d'une nourriture physiologique pour le maintien de son organisme.

Selon une recette diététique du Diététicien de l'INSP : « une forte consommation d'aliments ou plats gras tels que le foutou à la sauce graine ou arachide peut entraîner une prise excessive de poids et conduire à l'apparition de certaines maladies de surcharge. Le cabato léger est un plat peu énergétique conseillé pour éviter la prise de surpoids ainsi que les crudités, les féculents et les céréales doivent être consommés avec modération. »

L'habitude alimentaire s'adapte à l'âge au fur et à mesure que celui croît pour espérer vivre en bonne santé sans incapacité. Le souci d'une bonne santé entraîne l'amélioration de la qualité de l'alimentation et la résolution de leur besoin physiologique. En outre, les aliments qui ont un contenu symbolique ou traditionnel pourraient revêtir une importance particulière pour cette catégorie de personne. En effet, l'habitude alimentaire révèle des mécanismes sociaux et symboliques et est producteur d'interaction et de construction.

La nutrition joue un rôle important dans la longévité et le vieillissement des personnes âgées enquêtées. Si une personne n'arrive pas à nourrir son corps régulièrement, les cellules qui se trouvent dans le corps vont mourir. En effet, si les cellules commencent à mourir dans le corps, l'espérance de vie diminue également. L'aliment doit-être capable d'apporter à l'organisme des enquêtés des nutriments énergétiques (glucides, lipides), des éléments minéraux (oligoélément), des vitamines, de l'eau. Une alimentation variée et équilibrée tout au long de la vie favorise le maintien des fonctions physiologiques, réduit les risques de morbidité et contribue au bien -être des personnes jusqu'à un âge avancé. Par ailleurs, la préférence alimentaire sont liées aux dimensions sociculturelles comme la religion, les valeurs, les symboles. Les personnes âgées choisissent leurs aliments dans le but de réduire les risques de développer certaines maladies comme en témoigne (Guylain F., 203, p.26-29).

IV-5 La gérontotranscendantalité et qualité de vie

Les personnes âgées entretiennent un rapport de dépendance et de respect avec la divinité. Ce lien qu'elles ont tissé est un fort attachement à la divinité et à la pratique spirituelle. En effet, les personnes âgées tirent de nombreux avantages dans leur rapport à la transcendance. C'est un rapport qui éduque les personnes âgées sur la voie de la maîtrise de ses pulsions, B.L, 70 ans, l'a confirmé en ces terme suivants :

« Mon rapport à Dieu m'a permis de maitriser mes pulsions, de connaitre mes limites à mes désirs avec l'âge que j'ai ; de beaucoup pardonner, d'avoir l'amour du prochain. »

La connaissance de soi, la maitrise de ses pulsions, l'amour du prochain sont des éléments qui sont favorables à la qualité de vie. Csiernick et Adam (2003, p.75-89), ont confirmé ces faits, par le fait que la dimension spirituelle fait partie du concept de bien être global, qui selon eux se compose de cinq éléments principaux, la santé physique, psychologique, intellectuelle, sociale et spirituelle :

- L'accomplissement d'un rôle ; la bienveillance envers autrui, l'amour, la charité, l'ouverture sur les actions bienveillantes des autres.

Pour certaines personnes âgées, la religion devient une activité très déterminante et parfois même leur seule « activité de loisir ».

Il permet aux enquêtés de construire le positif dans leur comportement sociétal et individuel en se donnant un but dans la vie. Cela participe à leur vieillissement et la longévité. En effet, l'approche du psychologue de l'ONG corrobore cette réalité de façon suivante :

Le regard du psychologue de l'ONG psydev-capsy consolide davantage son impact : «  la croyance en Dieu, permet à l'individu de façon individuelle de ranger et d'ordonner sa vie, gage d'un équilibre mental. L'individu se réfugie dans la spiritualité pour régler et surpasser certains problèmes existentiels.

Au niveau collectif ou sociétal : la crainte de Dieu par les acteurs va permettre à la société de bien fonctionner, de faire ce qui est moral, d'éviter les guerres, de constituer des foyers de tensions. Les guerres, les foyers de tensions ne sont pas de nature à oeuvrer pour un accroissement de l'espérance de vie. Elle réglemente la vie en société en disciplinant la vie des acteurs »

Pendant la vieillesse, les personnes âgées posent des actes qui peuvent leur permettre de répondre à un désir de communiquer avec l'au-delà. Toutefois, les perturbations de la pensée et les troubles émotifs peuvent l'empêcher de le faire et de satisfaire adéquatement ce besoin.

En outre, lorsqu'une personne est malade ou est à l'article de la mort, ses croyances peuvent lui permettre de mieux s'adapter. Le rapport à la transcendance développe le sens positif de soi, c'est-à-dire l'acceptation de soi. Cet état amène l'acteur à purifier ses désirs, source de tant de douleur et de déception. La maîtrise des pulsions peut améliorer la qualité de vie, ou entraîner le bien-être ou la satisfaction de vie. Les personnes âgées qui ont des convictions religieuses sont capables d'envisager le futur avec plus d'objectivité et de sérénité que celles qui ne pratiquent aucune religion. Par ailleurs, les gens qui pratiquent la méditation transcendantale bénéficient d'une incroyable réduction des taux de cancer (55%) et de maladies cardiaques (80 %) par rapport à ceux qui ne méditent pas. La méditation améliore aussi la vue, l'ouïe et la tension (Sally Beare, 2005, p.228).

Les convictions religieuses constituent des dispositions psychosociales qui font appel à des stratégies d'adaptation efficaces pour gérer les crises ou les périodes de stress, (Lefrancois, 2004, p. 107) qui montre que le rapport à la divinité améliore la qualité de vie.

Les dispositions mentales mobilisent nos énergies aussi bien psychiques, relationnelles que physiques (Lefrançois, op.cit. p.107). Cette remarque ressort des comparaisons internationales de Ed Diener et Eunk Suh psychologues, ont constaté avec leur plus grand étonnement que le taux de satisfaction de vie tendait à augmenter avec l'âge. La croyance en la transcendance permet de mener une vie facile, faite de tranquillité, d'équilibre intérieur de l'âme et surtout de développement de l'équilibre mental en se débarrassant des surmenages qui sont sources de troubles de l'âme et de maladies. Par conséquent, un équilibre de vie est source de longévité comme l'a si bien montré (Y.Ponroy, 2009). En vieillissant, la réalité sociale se complexifie, les besoins ou les hautes aspirations semblent s'effriter. Le seul recours pour se consoler se trouve dans la spiritualité qui est inscrite dans les fibres les plus fondamentales de l'individu (Maslow, 1993). Toutefois, les personnes âgées ayant encore les hautes aspirations sont contraintes avec le temps et l'âge de se plier à l'effet du vieillissement.

Par ailleurs, la pratique spirituelle a alors des bienfaits psychologiques et physiques. Elle solidifie les articulations et fortifie les tendons et les ligaments. Elle prévient la plupart des maux psychologiques. Selon l'approche du psychologue Adjé de l'ONG : «  une personne spirituelle est très active parce que le fait d'aller à la mosquée, participer aux activités de la communauté, vont contribuer à son maintien dans la durée, donc participe à l'allongement de l'espérance de vie. Une personne en s'adonnant à toutes ces activités dévient très active.

L'inactivité est une des causes de décès des personnes âgées, parce qu'un muscle qui ne travaille pas s'atrophie. 

Cela développe au niveau psychologique des valeurs en être humain , la confiance en soi, la volonté, le courage, la capacité d'apprendre et la capacité relationnelle c'est-à-dire établir des relations avec autrui qui sont autant de valeurs qui ont un impact positif sur le vieillissement et influencent le choix des moyens d'action de chaque personne. ».

Tous ces éléments procurent vieillissement et longévité de nos enquêtés.

Le rapport à la transcendance a une incidence sur la santé et partant sur l'espérance de vie selon le médecin chef de la médecine des Collectivités de l'INSP. En effet, « la pratique spirituelle peut renforcer le traitement médical d'une part et peut s'opposer au traitement médical d'autre part. Les religions monothéistes comme le judaïsme, le christianisme et l'islam reconnaissent les effets du médicament sur la guérison des patients.

Jésus a soigné de plusieurs manières :

- par la parole, mais la guérison ne peut pas s'arrêter à la parole uniquement ; elle est aussi faite par la matière.

Il a utilisé la boue pour guérir des malades, or la boue, c'est de la matière.

La matière doit être utilisée pour soigner l'homme.

Dieu agit par l'intermédiaire des scientifiques pour guérir, c'est pourquoi on dit que : « Dieu est Omniscient ». La pratique religieuse ou la croyance spirituelle dans leur structuration équilibre les acteurs. Cet équilibre est source de santé. En effet, la pratique religieuse incluant la prière personnelle, la méditation peuvent avoir un impact sur l'espérance de vie. Le mécanisme par lequel l'implication religieuse influencerait le traitement médical comprendrait des éléments comme le soutien social, la disponibilité de ressources psychologiques. Ne pas considérer la prière comme la seule valeur déterminante à la guérison du patient. La guérison est une construction sociale qu'il faut déconstruire en associant ou en faisant collaborer les deux sources de connaissance pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées. La pratique médicale savante est une pratique émanant de la spiritualité. Les deux pratiques doivent collaborer. Elle ne doit pas être considérée comme un obstacle dans le traitement des maladies. Savoir faire une relecture des dispositions sociales ; en sachant qu'il y a des maladies métaphysiques, d'ordre spirituelle qui demande des spécialistes de la médecine prophétique, spirituelle ou traditionnelle.

Les maladies physiques exigent du patient un traitement biomédical qui fait intervenir les spécialistes de la médecine, les biologistes et les pharmaciens.

De là, découle la promotion d'un centre de gériatrie et de gérontologie pour s'occuper des pathologies et des problèmes des personnes âgées.

IV-6 Promotion d'un centre de gériatrie et de gérontologie

IV-6-1 La prévention des pathologies

Le maintien dans la durée devant améliorer le vieillissement et la longévité de nos enquêtés se trouve dans la création de structures sanitaires et sociales. Les personnes âgées ont avec l'âge, de nombreuses pathologies, qui demandent des soins de santé.

Les autorités doivent pour la problématique du troisième âge, adopter une politique nationale adéquate de prévention, car il existera toujours les personnes âgées qui auront besoin des soins de la santé.

L'état de déficiences physiques des personnes âgées enquêtées est lié à l'âge qui fait appel à plusieurs autres pathologies.

L'existence de ces pathologies est le fait de l'environnement, de l'habitude alimentaire et de l'avancée en âge. En revanche, parmi les enquêtés certains n'ont pas de problème de santé et jouissent pleinement de leurs vieux jours sans incapacités.

Les maladies contractées par nos enquêtés sont des maladies chroniques en général et handicapantes. Cela est confirmé par le médecin-chef de la médecine des collectivités de l'INSP qui montre que :

«  Les personnes âgées souffrent souvent de plusieurs pathologies

A cause de leur âge, la moindre maladie peut se compliquer ; et les maladies de la vieillesse sont souvent chroniques et handicapantes. »

L'implication des pouvoirs politiques doit pouvoir consolider la création d'un centre de gériatrie et de gérontologie pour la prise en charge des maladies liées à l'âge et de prévenir les pathologies contractées par nos enquêtés. En conséquence l'âge de la vieillesse doit être pris en charge pour améliorer la qualité de vie aux âges avancés.

Toute cette démarche contribue à l'amélioration de la santé et de la qualité de vie des personnes âgées enquêtées. La santé ne doit pas être considérée uniquement comme l'absence de maladie. C'est tout autre chose qui recouvre la prévention, la promotion de la santé, la modification des comportements, l'amélioration des conditions d'existence.

IV-6-2 L'itinéraire ou arsenal thérapeutique

Les personnes âgées recherchent la santé ou la guérison à leur pathologie par des actions ou itinéraires suivantes :

- une vie organisée, c'est-à-dire rangée, tant sur le plan sexuel que sur le plan comportemental ;

- le contrôle de leur alimentation ; ils consomment selon leur problème de santé, selon leur pouvoir d'achat, ou selon les principes islamiques ;

- la prise en compte de leur hygiène corporelle ;

- l'utilisation des feuilles traditionnelles, des plantes médicinales ; lorsqu'ils tombent malade ;

- pratiques des exercices physiques ;

- consultation des médecins, infirmiers ;

- des tradipraticiens ;

- des prières, des bénédictions et des sacrifices qui sont des voies pour recouvrer la santé en islam.

En effet, les enquêtés utilisent les plantes et les feuilles traditionnelles pour avoir la santé, pour combattre les maladies qui les rongent. Cette utilisation résulte de leur tradition de guérison qui est un héritage culturel.

Toutefois, l'on a constaté que les plus instruits des enquêtés ont eu pour premier choix la médecine moderne, selon eux, c'est une médecine objective, mais, ils ne négligent pas la médecine traditionnelle car fruit de cette culture.

Parmi les enquêtés certains font une combinaison des deux traditions de guérison à savoir la médecine moderne et la médecine traditionnelle.

En revanche, d'autres de nos enquêtés sont restés purement attacher à la tradition (les feuilles, les plantes), aux tradipraticiens, sauf des fois, où les maladies dépassent l'entendement de la médecine traditionnelle. Dans ces conditions, les personnes âgées enquêtées vont dans les centres de santé pour d'éventuels soins ou consultations.

Disons, toutefois que le manque de moyen lié à la pauvreté favorise certain choix de nos enquêtés. En effet, ceux n'ayant pas de grand moyen s'orientent dans «  les pharmacies de la rue » pour leurs soins.

Le choix thérapeutique de certains de nos enquêtés ont permis de comprendre que ni la médecine moderne, encore moins la médecine traditionnelle, ne leur a permis de recouvrer la guérison. En effet, leur seul recours a été l'intervention de la médecine spirituelle, des prières des imams, des sacrifices et les bénédictions recherchés auprès des siens pour avoir la santé. Toutefois, ce revirement est dû après plusieurs tentatives à la recherche des soins dans les structures sanitaires spécialisées. La non satisfaction des soins de guérison ont permis à nos enquêtés d'opérer un choix pour recouvrer la santé.

Les personnes âgées diversement, de par leur culture, leur mode de vie, leur situation sociale et économique recherchent la longévité pour améliorer leur qualité de vie. La longévité est une quête qui consolide le vieillissement par des actions diverses.

IV-6-3 Les actions sociales

Plusieurs pathologies sont rencontrées chez nos enquêtés, il s'agit de maladies cardiovasculaires, notamment l'insuffisance cardiaque et l'hypertension artérielle, ou encore les maladies métaboliques comme le diabète. D'autres maladies, moins graves mais plus handicapantes sont également courantes chez les personnes âgées : c'est, le cas de l'arthrose chez les deux sexes. En effet, l'arthrose est synonyme de rhumatisme et aussi un trouble articulaire non inflammatoire dégénératif au niveau du cartilage. Le cartilage est ainsi abîmé et provoque des douleurs. En général, cette douleur apparait au niveau du genou (on parle de gonarthrose), de la hanche (coxarthrose) ou des doigts (polyarthrose digital) mais peut également survenir dans toutes les articulations notamment vertébrales. C'est une maladie qui ne peut être soignée, mais grâce à certains traitements on peut fortement ralentir la maladie et en apaiser les symptômes. ( www.creapharma.ch/arthrose-definition-htm, consulté, le 23/06/2012) ; et l'ostéoporose, notamment chez la femme due à la déminéralisation osseuse à cause des dérèglements hormonaux qui fragilisent les os, qui peut entraîner la fracture des os. En outre, on constate des changements dans l'architecture de l'os. La conséquence est que les os tendent à devenir de plus en plus cassants pour mener éventuellement à des fractures. Cette maladie est de plus en plus fréquente dans la population, due en particulier à son vieillissement, peut poser de sérieux problèmes de santé publique et ainsi invalider sérieusement la vie du patient. ( www.creapharma.ch/ostéoporose-definition.htm, consulté, le 23/06/2012).

C'est une maladie fréquente chez les femmes après la ménopause car la masse osseuse diminue avec l'âge et avec la carence en hormones féminins (oestrogènes). (fr.wikipedia.org/wiki/ostéoporose)

D'autres maladies comme la maladie d'Alzheimer qui entraînent des démences et troubles cognitifs et de la mémoire ; et celles de Parkinson qui sont des maladies de tremblements, A celles-ci, nous notons la présence du paludisme, de la fièvre typhoïde, l'hémorroïde, la constipation, l'ulcère, hernie, les troubles de mémoire, la prostate, asthme, le rhumatisme entraînent des actions sociales d'envergure.

Eu égards à tout ce qui est cité comme pathologies liées au grand âge ; la nécessité de création d'un centre de santé pour le 3è âge est indispensable.

Pour plus d'efficacité, ce centre doit se doter du personnel adéquat et spécialiste en gérontologie et en gériatrie.

Deux disciplines complémentaires, qui s'occupent pour l'une (la Gériatrie) étudie la pathologie et le traitement des maladies du troisième âge, l'hygiène et la prévention de la vieillesse.

La gérontologie implique toute personne s'intéressant aux personnes âgées : sociologues, biologiste, économistes, démographes, psychologues qui vont prendre en compte l'aspect psychosocial du vieillissement. Elle étude les processus du vieillissement sous ses aspects biologiques, physiques, psychologiques et sociaux.

Les besoins liés au vieillissement doivent être analysés dans une perspective holistique caractérisée par une approche globale des personnes vieillissantes, à la lumière de tous les aspects biopsychosociaux, économiques, politiques, culturels et spirituels. Les sociologues, les juristes, les économistes, etc. doivent se pencher sur la formation du droit social à la retraite qui constituera un enjeu majeur des politiques de la vieillesse. Toutefois, force est que les personnes âgées d'obédience musulmane ne forment pas toutes les personnes du grand âge, encore moins les retraités ne forment pas toute la vieillesse.

En effet, avec les enquêtés qui n'ont pas accès au système formel, la vieillesse se révèle comme problème social et met à jour la nécessaire intervention publique, d'où la nécessité d'une prise en charge.

Les pouvoirs publics doivent adopter une double approche de la protection sociale des personnes âgées, afin de répondre valablement aux besoins de cette génération. Les autorités doivent pour la problématique du troisième âge, conjuguer les systèmes formels et non formels de sécurité sociale en reconnaissant qu'il existera toujours une large majorité de personnes âgées qui n'a accès au système formel parce qu'elle n'a jamais eu accès à un emploi salarié. (Kaseke, 1999, p.52).

Ils ont besoin d'une législation pour l'amélioration de leur condition de vie. Il s'agit de voir comment se servir des moyens offerts par la loi et la réglementation pour aider les personnes âgées à mieux vivre leurs vieux jours. En effet, la protection se réfère à leur sécurité physique, émotive, et psychologique tout en tenant compte de leur vulnérabilité à l'abus et aux mauvais traitements. La participation se réfère au besoin de définir un rôle de plus en plus actif pour cette génération. L'image se réfère à la nécessité de présenter les vieux de manière positive et sans discrimination quant à leur savoir faire. La Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des doits de l'homme en son article 25, paragraphe 1, précise que : « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par la suite de circonstances indépendantes de sa volonté ».

Les gouvernants doivent reconnaitre le bien-être social comme un axe central du développement national. Par ailleurs, les dépenses en matière sociale doit-être considéré comme un investissement dans le capital humain.

Les connaissances sur le vieillissement avec ses effets à la fois physiologiques, psychologiques, sociologiques et spirituels doivent conduire à consolider le projet gériatrique et gérontologique en Côte d'Ivoire.

CONCLUSION

Au terme de cette étude sur « vieillissement et longévité en milieu urbain dans le District d'Abidjan: cas des personnes âgées d'obédience musulmane à partir de leurs pratiques », il me parait utile d'en rappeler sommairement les axes majeurs et leurs aboutissements.

Les comportements des acteurs dans cette étude ne sont pas influencés par une structure. En effet, le vieillissement et la longévité n'ai pas un fait donné, mais construit par une pluralité de logiques, de pratiques qui influencent le parcours de vie des personnes âgées.

Dans la construction de cette étude, certaines théories et paradigmes comme le paradigme constructiviste interactionniste et la théorie gérontotranscendantale, des techniques de recueils des données et des méthodes, qui en interaction constante construisent des modèles ou schémas qui ont donné forme à cette étude. En effet, le paradigme constructiviste et dialectique dans son fonctionnement fait appel concomitamment à la méthode dialectique et constructiviste, qui décrit et représente la vieillesse dans la communauté musulmane et dans la société. Elle décrit les contradictions, les interactions, les comparaisons entre les régimes alimentaires, les valeurs, les croyances, les rites, les mécanismes, les mesures de prévention du vieillissement précoce qui ont une incidence sur le vieillissement et la longévité. Au-delà des perspectives théoriques et méthodologiques de l'étude, qu'est ce qui à été concrètement observé sur le terrain ?

Dans cette communauté religieuse, les personnes âgées d'obédience musulmane inscrivent l'âge de la vieillesse dans la 6è décennie, c'est-à-dire autour de 60 ans et plus. Toutefois, cela reste relatif, car certains des enquêtés estiment au-delà de 80 ans.

Si cette étape de l'existence est emprunte de sagesse, de respect, d'accumulation du savoir, de l'expérience et de l'approfondissement du sens de l'existence et donc de la spiritualité, elle est aussi source de perte d'autonomie, de fragilisation physique à mesure que les enquêtés avancent en âge. Ils ont une santé chancelante, déficiente, habileté diminuée. Ce qui donne un sens paradoxal à la représentation de la vieillesse dans la communauté musulmane et dans la société en général.

Par ailleurs, les mécanismes endogènes et exogènes contribuent au vieillissement et à la longévité des enquêtés. Toutefois, la longévité constatée chez nos enquêtés, ne garantit forcement le vieillissement, dans la mesure où, ils connaissent diversement des problèmes liés à la santé, la perte de privilège social, de prise en charge et d'autonomie. En effet, le processus d'industrialisation, d'urbanisation ont fragilisé la désintégration progressive de la progéniture et du système familial mettant en mal la sécurité sociale informelle. Les enfants qui ont cette obligation d'aider les parents âgés sont victimes de pauvreté liée au climat économique difficile.

Dans ce contexte, comment prévenir le vieillissement précoce ?

Des stratégies sont envisagées et s'expriment en termes de sécurité sociale formelle et informelle qui est un tremplin d'assurer diversement leurs vieux jours. En effet, les charges sociales traduit par le nombre élevé de progéniture, la non préparation à la retraite que Guillemard (1977) nomme par « absence de socialisation à la vie de la retraite », la retraite advenant comme une surprise, le manque de moyen financier et de prise en charge, l'isolement social ne prédispose pas à la longévité et au vieillissement.

Le vieillissement en tant que processus ne peut se consolider que lorsqu'il y a un savant dosage de la santé, de la qualité de vie.

Par ailleurs, face à la lourdeur du poids social, un nombre raisonnable de progéniture, et de réduction des charges sociales peuvent prévenir le vieillissement.

En outre, la préférence alimentaire avec une alimentation riche et équilibrée, des exercices physiques réguliers luttent contre le vieillissement précoce. Aussi, la maîtrise de nos pulsions, de nos désirs, des hautes aspirations, entraîne t- il le bien être ou la satisfaction de vie qui est un gage d'équilibre psychosocial de nos enquêtés. Ce qui montre que la gerontotranscendantalité améliore la qualité de vie. Les enquêtes tirent de nombreux avantages de leur rapport à la transcendance. Ce rapport fortifie leur endurance, leur ténacité et leur patience, qui constitue une énergie qui renforce leur vieillissement et longévité, ce qui leur permet de surmonter les vicissitudes de la vie et d'envisager le futur avec optimisme.

De là, il convient, dans ce processus, de faire, aussi la promotion des structures sociales, comme les structures gériatriques et gérontologiques qui renforceront le processus du vieillissement et de la longévité des personnes âgées en Côte d'Ivoire.

L'apport de cette étude à la production scientifique est que relativement aux processus sociaux du vieillissement, cette étude a le mérite, au-delà du fait que c'est l'amélioration des conditions de vie, d'hygiène, de l'alimentation et de la technologie qui explique la longévité, les pratiques quotidiennes et la vision du monde tiennent une place non négligeable dans ce processus. En conséquence, cette étude se veut une contribution à la socio-anthropologie du vieillissement ou à la gérontologie.

En menant cette étude sur les pratiques de la communauté musulmane, l'on a pu constater qu'elles sont source de longévité et de vieillissement.

Les résultats de l'étude par rapport à la perspective et à l'hypothèse ont été confirmés. Les facteurs de longévité chez les personnes âgées d'obédience musulmane dépendent des pratiques spirituelles et des capitaux construits tels que la pratique alimentaire, le respect des us et coutumes, la pratiques des exercices physiques, sanitaires et l'amélioration des conditions de vie durant leur parcours de vie, lesquels capitaux ont une incidence sur le vieillissement.

D'autres perspectives sont ouvertes pour la poursuite de la recherche car l'on n'a pas pu épuiser toute la recherche sur le vieillissement et la longévité. Les aspects comme les personnes âgées et qualité de vie à la vieillesse, le vieillissement et la sexualité, le vieillissement et le repos, la problématique de la relation entre l'âge, la pauvreté et le genre, la problématique du genre, la santé et le changement social, n'ont pas été étudiées dans notre étude.

Aussi, le vieillissement et la mort n'ont-ils pas été abordés dans cette étude. La mort est un phénomène lié au vieillissement, dont les derniers instants sont parfois douloureux. Notre étude n'a pu étudier ces derniers moments de la vie qui sont habités par la séparation, le repli sur soi, par le non sens de la vie, par le regret. Notre étude n'a pas pu étudier la complexité de la tendance au vieillissement entre le genre. La féminisation du vieillissement n'a pas été abordée lors de cette étude ;

Par ailleurs, la nanotechnologie, la biotechnologie qui consiste à injecter des cellules pour retarder le vieillissement, qui sont des perspectives futurs en innovation par les chercheurs n'ont pas été étudié. Par ailleurs, toutes ces limites à notre étude, constitue autant de pistes de recherche ouvertes pour d'autres recherches.

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VI- DICTIONNAIRE

- AKOUN A., Ansart P. (1999), Dictionnaire de Sociologie. Paris : édition

robert seuil.

-MOLAJANI A. (2004), Dictionnaire de Sociologie Contemporaine.

Central référence H43-d53-1994.

ANNEXES

SUJET : Vieillissement et longévité en milieu urbain dans le District

D'Abidjan : cas des personnes âgées d'obédience musulmane

A partir de leurs pratiques

ANNEXE I

GUIDE D'ENTRETIEN UTILISE AVEC UN

MEDECIN/ GENERALISTE

1- Quelles sont les maladies ou pathologies personnes du 3è âge ?

2- Peut-on les éviter ? si oui, comment ?

3- Quels sont les effets du vieillissement sur l'organisme ?

4- On dit que la prière ou les certaines pratiques spirituelles peuvent renforcer le traitement médical ? vrai ou faux ?

5- Quelle est la contribution des pratiques spirituelles à la bio-médecine ?

6- Quel est l'impact de l'activité sexuelle sur la santé du grand âge ? (les personnes âgées).

7- Quel est l'impact du jeûne dans le traitement de certaines pathologies ?

8- Quel est l'impact de l'abstinence sexuelle prolongée sur le vieillissement et la longévité ?

9- Quel est l'impact de l'ablution sur la santé ?

ANNEXE II

GUIDE D'ENTRETIEN UTILISE AVEC UN DIETETICIEN

1- Quel est l'impact de la malnutrition sur l'organisme et le vieillissement ?

2- Quel est l'impact des aliments interdits (viande de porc, animal non égorgé, viande de phacochère, bête étouffée, la bête assommée ou mortes d'une chute ou d'un coup de corne, ou celle qu'une bête féroce a dévorée) par l'islam sur la santé ?

3- Le cabato léger, poisson grillé, pomme de terre, sauce claire, le riz le foutou, bouillie au lait, banane douce, igname, salade , lait de boeuf et du miel, le thé, placali , foutou à la sauce graine, arachide et djoungblé, le sel, foutou avec sauce aubergine, le pain, le piment, les crudités, les fruits, riz couché, le couscous, mil , sauce gombo, les aliments à base de manioc(placali, foutou manioc, attiéké, bouillie manioc.

4- Quel est l'impact du jeûne sur la santé ?

5- Quel est le régime idéal pour une personne âgée ?

6- Quel est l'impact des boissons alcoolisées, fermentées sur la santé en générale ?

7- Quel est l'impact des drogues et du tabac sous quelque forme que ce soit sur l'équilibre de la société et de la santé.

ANNEXE III

GUIDE D'ENTRETIEN UTILISE AVEC UN PSYCHOLOGUE

1- Selon-vous les festivités, les réjouissances, etc. sont-elles susceptibles d'allonger notre espérance de vie ? et quel est son impact sur la santé ?

2- Que préconisez-vous pour un vieillissement harmonieux ou la longévité pour une personne  âgée ?

3- Les pratiques spirituelles constituent-elles des facteurs de longévité et du vieillissement des personnes âgées ?

4- Quelle est l'importance de la prière dans la vie d'une personne ?

5- Quel est l'impact du jeûne dans les troubles psychologiques ?

6- Quelle est l'importance de la dimension mentale (psychique) dans la vie d'une personne et partant sur sa santé ?

7- La forte croyance en un Être transcendant est -elle porteuse de d'équilibre de soi et de la société ?

ANNEXE IV

GUIDE D'ENTRETIEN UTILISE AVEC DES GUIDES SPIRITUELS (IMAMS)

1- Qu'est-ce que la vieillesse ?

2- Comment la religion islamique définit-elle la longévité ?

3- Quel est le rapport des personnes âgées à Dieu ?

4- Quel est l'âge de la vieillesse (3e âge, 4e âge) en Islam ?

5- Pourquoi au soir de leur vie les personnes âgées s'adonnent-elles intensément à Dieu ou à la pratique spirituelle ?

6- La vieillesse est-elle une malédiction où une récompense ?

7- Quelle est la valeur / aspiration de la vieillesse ?

8- Qu'est-ce qu'une bonne vieillesse et une mauvaise vieillesse

9- Quelle est la place et quel est le rôle des personnes âgées dans la communauté musulmane ?

10- Comment dit-on longévité,personnes âgées, vieillesse ,vieillissement dans votre langue ou ethnie ?

11- Quelles sont les prescriptions ou pratiques à prendre en compte pour vivre longtemps et en bonne santé ?

12- Quel doit être le mode de vie du musulman ?

13- Quels sont les facteurs de longévité d'après L'Islam ?

14- Est-ce que la religion islamique a une structure de prise en charge des personnes âgées ?

15- Quel est selon vous le secret des personnes qui vivent longtemps ?

15- L'excision ou la circoncision est-elle une pratique islamique ? si oui, quelle est son utilité pour l'humanité ?

16- Quel lien établit l'islam entre l'argent et la longévité ?

17- Quel est l'impact de l'argent sur votre pratique spirituelle ?

18- Faut-il attribuer la longévité à l'aisance matérielle ou à des pratiques spirituelles ?

ANNEXE V

HISTOIRE DE VIE UTILISEE AVEC LES PERSONNES ÂGEES

1- Nom

2- Âge

3- Niveau d'instruction

4- Profession

5- Statut matrimonial

6- Nombre de femmes

7- Nombre total d'enfants/ Nombre d'enfants économiquement autonomes.

8- Membres de la famille et vos relations avec eux

9- Rapport avec votre entourage

10- Rapport avec Allah (Dieu)

11-Alimentation préférée

11- Totem au niveau de l'alimentation

12- Ces totems ont une influence sur la longévité ?

13- Le totem accroît-il l'espérance de vie ou participe à sa réduction ?

14- Régime alimentaire

15- Connaissez-vous des personnes qui ont vécu longtemps ?

16- Quels étaient leur secret ?

17- Les personnes de votre généalogie avaient eu la chance de vivre longtemps ?

18- Si oui, quels étaient leur secret

19-

20- Quelle est l'importance de la prière, des bénédictions, du jeûne,

21- De l'aumône, du respect des personnes âgées, de la crainte des recommandations de Dieu dans la longévité et le vieillissement ?

22- Quelles sont les caractéristiques d'une vieille personne ?

23- On dit que le sport maintient en bonne santé. Vrai ou faux ?

24- Quelle est l'importance de la croyance en Dieu sur le mental, dans la vie de l'homme ?

25- Sans moyen financier peut-on avoir une vie saine ?

26- Qu'entendez vous par longévité ?

27- Délimitation de l'âge d'une personne qui a vécu longtemps

28- Qu'est ce qu'une vieille personne pour vous ?

29- L'utilisation du savon concernant l'hygiène corporelle

30- Fréquence des maladies

31- Leur cause

32- Comment peut-on les éviter ?

33- Qui consultez vous en cas de maladie ?

34- Que faites vous pour prévenir les maladies ?

35- Vos secrets pour rester en bonne santé

36- Que faire pour vivre longtemps ?

37- Avez-vous préparé votre retraite et comment ?

38- Qu'est ce qui peut amener une personne âgée à considérer sa vieillesse comme une punition ?

39- L'alimentation est-elle importante pour les personnes âgées ? pourquoi ?

40- Votre alimentation est-elle suivie ? pourquoi ?

41- Votre alimentation est-elle établie selon les principes de l'Islam Ou ceux de votre tradition ou votre possibilité.

ANNEXE VI

QUESTIONNAIRE

SECTION 1 : CARACTÉRISTIQUES SOCIALES DES ENQUÊTÉS

Numéro d'identification : /___/___/___/

Lieu d'enquête : .........................................

Q101 :Âge : /___/___/___/

Q102 : Niveau d'instruction : /___/

- 01 primaire 02- secondaire 03- supérieur 04- n'a jamais fréquenté l'école

Q103 : profession : ...................................................

Q104 : statut matrimonial : /___/

1- Célibataire 02- union libre 03- marié 04- séparé ou divorcé

05- veuf (ve) 06- Autres à préciser : .................................

Q105 : nombres d'enfants : /___/___/___/

Q106 : nombre d'enfants socialement indépendants : /___/___/___/

SECTION 2 : REPRÉSENTATION DE LA VIEILLESSE

Q201 : Qu'est-ce que la vieillesse ?

Q202 : Quel est l'âge de la vieillesse en islam ? /___/___/___/

Q203 : Qu'est ce qu'une vieille personne pour vous ?

Q204 : Quelle est la valeur de la vieillesse en islam ?

Q205 : Quel est l'impact du vieillissement sur votre qualité de vie ?

SECTION 3 : RAPPORT DES PERSONNES ÂGEES A DIEU

Q301 : Aimez- vous la prière ? /___/

1- Oui 2-Non

Pourquoi ?

Q302 : Combien de fois priez vous ? /___/___/___/

Q303 : croyez- vous en l'existence de DIEU ? /___/

1-Oui 2-Non

Pourquoi ?

Q303 : Avez-vous déjà fait le pèlerinage à la Mecque ?

1-Oui 2-Non

Pourquoi ?

Q304 : Faites-vous le jeûne ?

1-Oui 2-Non

Pourquoi ?

Q305 : Faites-vous l'aumône ?

1-Oui 2-Non

Pourquoi ?

Q306 : Pourquoi vous vous consacrez intensément à la pratique spirituelle ?

................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

SECTION 4 : LES DETERMINANTS SPIRITUELS DU

VIEILLISSEMENT

Q 401 : La longévité est-elle un don de Dieu ? /___/

1- Oui 2- Non 

Q. 402: Qu'est ce que vous entendez par bonne oeuvre?

................................................................................................................................................................................................................................................................

Q 403 : Les bonnes oeuvres ou actions contribuent elles à l'allongement de l'espérance de vie ? /____/

1-Oui 2- Non

Q 404 : La prière favorise t-elle la longévité ? /___/

1- Oui 2- Non

Q 405 : Les sacrifices, les bénédictions, le respect des personnes âgées, la crainte des recommandations de Dieu favorisent-ils la longévité ? /___/

1-Oui 2-Non

SECTION 5 : LES MESURES PREVENTIVES

Q. 501 : Quelles sont les maladies que vous contractez très souvent ?

...................................................................................................................

Q. 502 : Qui consultez vous en cas de maladie ?

....................................................................................................................

Q. 503 : Que faites vous pour prévenir les maladies ?

......................................................................................................................

Q. 504 : Qui vous prend en charge ?

1- vos enfants/Parents 2- une structure sociale

3- autres à préciser:.........................................................................................

Q 505 : Que consommez-vous comme aliments par jour ?

........................................................................................................................

.........................................................................................................................

Q. 506 : Votre alimentation est-elle suivie ?

Q. 507 : Que pensez- vous de la pratique des exercices physiques pour une vieille personne ?

...........................................................................................................................

Q. 508 : Avez-vous préparé votre retraite ? /____/

1- Oui 2- Non

Si oui, comment ?

ANNEXE VII

QUELQUES ELEMENTS IDEOLOGIQUES

Quelques invocations, paroles de louanges et règles de savoir-vivre

1. Dire "bismillâh" (au nom d'Allah) avant de manger et de boire et louer Allah à la fin (en disant "al hamdulillâh" (louange à Allah). Manger devant soi dans le plat, avec la main droite, car la gauche, est généralement utilisée pour retirer ce qui est sale.

2. Ne critiquez pas le repas, quel qu'il soit, en vertu du hadith d'A2bu Hurayra, qui dit: "Jamais le Prophète n'a dit de mal d'une nourriture. S'il l'aime, il la mange, sinon, il la laisse" (sahîh d'al-Bukhârî, t.5, p.2065, hadith n°5093)

3. Quand vous entrez dans les toilettes, avancez d'abord votre pied gauche et dites : bismillâh, Seigneur, je cherche ta protection contre le mal des djinns mâles et femelles" (Allâhumma innî a' ûdhu bika mina-l-khubthi wa-l-khabâ'ith). (Sahîh d'al-Bukhâri, t.1, p.66, hadith n°142 En sortant, avancez d'abord le pied droit et dites: "Je demande ton pardon" (ghufrânak). (Sahîh d'Ibn Hibbân, t.4, p.261, hadith n° 1444)

4. Quand vous décidez de dormir, prononcez le nom d'Allah (en disant "Bismillâh) et allongez-vous sur le côté droit. Le Prophète disait quand il rejoignait son lit:" par ton nom, je meurs et je vis" (bismika amûtu wa ahyâ) et quand il se réveillait, il disait: " Louange à Allah qui nous a refait vivre après nous avoir fait mourir et c'est vers lui que se fera la résurrection" (alhamdu lillâh alladhî ahyânâ ba'da mâ amâtanâ wa ilayhi an-nuchûr) (sahîh d'al-Bukhârî, t.5, p. 2326, hadith n°5953)

5. Quand vous rendez visite à un malade, faites-lui les invocations que l'on nous a transmises du Prophète. En effet, quand il fallait voir un malade, il s'asseyait à son chevet et disait à sept reprises :" Je prie Allah le sublime, Seigneur du trône sublime, de te guérir (As' alullâha al-'Azîma rabba-l-'archi-l-'azîmi an yachfiyak.)" S'il lui reste dans son délai du temps à vivre, il sortira guéri de son mal en question. (Sahîh d'Ibn Hibbân, t.7, p.240, hadith n°2975)

6. Quand vous sortez de chez vous, prononcez l'invocation que le Prophète nous a enseignée:

" Celui qui dit- c'est à dire en sortant de chez lui "bismillâh, tawakkaltu 'alallâh, lâ hawla wa lâ quwwata illâ billâh" (Au nom d'Allah, je place ma confiance en lui. Il n'y a de force ni de puissance que par Allah), on lui dira: "Tu as été prémuni et préservé" et le diable l'abandonne alors (le laissant tranquille)"(sunan d'at-Tirmidi, t.5, p.490, hadith n°3426)

7. N'éructez pas en public, en raison du hadith d'Ibn 'Umar qui a dit: "Un homme a éructé en présence du Messager d'Allah qui lui a dit: " Epargnez-nous tes rots car ceux qui en ce monde sont les plus repus, seront le jour du jugement les plus longuement tiraillés par la faim"(sunan d'at-Tirmidi, t.4, p.649. Hadith n°2478)

8.Saluez ceux que vous connaissez et ceux que vous ne connaissez pas en raison de l'amour et de l'amitié qu'engendre la salutation par le "salâm" et en raison de ce que le Prophète a dit: Vous n'entrerez au paradis qu'une fois que vous aurez cru. Vous ne croirez au paradis qu'une fois que vous vous aimerez les uns les autres. Voulez-vous que je vous indique une chose, qui, si vous la faites, répandra l'affection entre vous? Diffusez parmi vous la salutation du salâm" (sahîh de Muslim, t.1, p.74, hadith n°54).

9. Si on vous salue, répondez par une salutation équivalente ou meilleure conformément à la parole d'Allah: " Si on vous fait une salutation, saluez d'une façon meilleure; ou bien rendez-la (simplement)" (sourate an-Nisâ, verset 86).

10. Quand vous avez envie de bailler, contenez autant que vous le pourrez votre bâillement. En effet le Prophète a dit:"Le bâillement vient du diable. Si l'un d'entre vous est pris de bâillement, qu'il le réprime autant qu'il peut, car quand vous baillez, le diable se moque" (sahîh d'al-Bukhârî,t.3,p.1197, hadith n°3115)

11. Quand vous éternuez, dites: "al hamdulillâh" (louange à Allah) comme l'a recommandé le Prophète: "Si l'un d'entre vous éternue, qu'il dise "al hamdulillâh" et que son frère ou son compagnon lui réponde par "ya rhamukallâh" (qu'Allah vous fasse Miséricorde). A cela, celui qui a éternué répondra: "yahdîkumullâhu wa yuslihu bâlakum" (qu'Allah vous guide et améliore votre situation) (sahîh d'al-Bukhârî, t.5,p. 2298, hadith n°5870). Abu Hurayra rapporte que "quand le Prophète éternuait, il mettait sa main ou son vêtement devant sa bouche et éternuait ainsi le son de son éternuement"(sunan d'at-Tirmidî, t.5, p.86, hadith n°2745)

12. Quand vous avez des rapports avec votre femme, dites: "bismillâh Allâhumma jannibnâ achchaytâna wa jannib achchaytâna mâ razaqtanâ" (au nom d'Allah, ô seigneur éloigne de nous le diable et garde-le éloigné de notre progéniture), conformément à la parole du Prophète qui a dit: " Si l'un de vous a un rapport sexuel avec sa femme et dit: "bismillâh Allâhumma jannibnâ achchaytâna wa jannib achchaytâna mâ razaqtanâ", et qu'un enfant naît de ce rapport, alors Satan ne lui causera pas de tort" (sahîh d'al-Bukhârî, t.1, p.65, hadith n°141). Ne divulguez pas les détails relatifs à vos relations intimes. En effet, le Prophète a dit: "Celui qui aura la pire réputation (la pire place) chez Allah le jour du Jugement est l'homme qui a des rapports avec sa femme puis va divulguer les secrets la concernant" (sahîh de Muslim, t.2, p. 1060, hadith n°1437).

13. Si vous plaisantez avec quelqu'un, que votre plaisanterie ne porte atteinte et préjudice à personne, en vertu du propos du Prophète: "Ne vous emparez pas des affaires de vos frères ni par plaisanterie ni sérieusement"(sunan d'Abû Dâwûd, t.4, p. 301, hadith n°5003). Que votre plaisanterie reste dans les limites de la vérité, c'est-à-dire sans user de mensonges en vue de faire rire les gens car le prophète a dit: "Malheur à celui qui parle et ment pour amuser les gens par ses paroles. Malheur à lui et encore malheur à lui"(sunan d'Abû Dâwûd, t.4, p.hadith n°4990).

L'Islam encourage toutes les vertus et combat farouchement tout acte ou parole empreint d'indécence.

Ainsi, l'Islam :

1. Ordonne la reconnaissance de l'unicité d'Allah et interdit de lui associer quoi que ce soit. Allah dit : « Certes, Allah ne pardonne pas qu'on lui donne les associés. A part cela, il pardonne à qui il veut ».( Sourate an-Nisâ', verset 116).

Le Prophète a dit : « Fuyez les sept péchés qui précipitent en Enfer. » On demanda : « Quels sont-ils ô messager d'Allah ? » Il répondit : « Associer quelque chose à Allah, recourir à la magie, tuer quelqu'un alors qu'Allah l'a interdit sauf pour une raison juste, pratiquer l'usure, dilapides la richesse de l'orphelin, fuir le combat et calomnier les croyants chastes et innocentes. » (Sahîh d'al-Bukhârî, t.3, p.1017, hadith n°2615)

2. Ordonne la bienfaisance et interdit de s'approprier injustement les biens d'autrui par l'usure par exemple, ou par le vol, la fraude, la spoliation, etc.

Allah dit : « Ô les croyants ! Que les uns d'entre vous ne mangent pas les biens des autres illégalement. Mais qu'il y ait du négoce (légal) entre vous, par consentement mutuel ». ( Sourate an-Nisâ', verset 29).

3. Ordonne la justice et interdit l'injustice définie de façon générale comme une agression physique ou verbale d'autrui. Allah dit : « certes, Allah commande l'équité, la bienfaisance et l'assistance aux proches. Et il interdit la turpitude, l'acte répréhensible et la rébellion. Il vous exhorte afin que vous vous souveniez ».( Sourate an-Nahl, verset 90).

4. Ordonne l'entraide au bien et interdit la complicité dans le mal. Allah dit : «  Entraidez-vous dans l'accomplissement des bonnes oeuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. Et craignez Allah, car Allah est, certes, dur en punition ». (Sourate al-Mâ'ida, verset2)

5. Ordonne de sauver toute vie humaine et interdit d'y porter atteinte sauf dans un cadre légal. Allah dit : « C'est pourquoi Nous avons prescrit pour les enfants d'Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d `un meurtre ou d'une corruption sur terre, c'est comme s `il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et puis voilà, qu'en dépit de cela, beaucoup d'entre eux se mettent à commettre des excès sur la terre ». (Sourate al-Mâ'ida, verset 32). Allah dit aussi : « Quiconque tue intentionnellement un croyant, sa rétribution alors sera l'Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l'a frappé de sa colère, l'a maudit et lui a préparé un énorme châtiment ». (Sourate an-Nisâ', verset 93).

6. Ordonne la bonté envers les parents et interdit de leur désobéir. Allah dit : « Et ton Seigneur a décrété : N'adorez que lui ; et (marquez) de la bonté envers les père et mère : si l'un d'eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne leur dis point : « fi ! » et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses. Et par miséricorde, abaisse pour eux l'aile de l'humilité, et dis : « ô mon Seigneur, fais-leur, à tous deux, miséricorde comme il m'ont élevé tout petit » (Sourate al-`Isrâ', versets 23-24).

7. ordonne de maintenir les liens familiaux et interdit de les rompre. Allah dit : « Si vous vous détournez, ne risquez-vous pas de semer la corruption sur terre et de rompre vos liens de parenté ? Ce sont ceux-là qu'Allah a maudits, a rendus sourds et il a rendu leurs yeux aveugles ». (Sourate Muhammad, versets 22-23). Le Prophète a dit : « Celui qui rompt ses liens de parenté n'entre pas au paradis ».

8. Prescrit le mariage et encourage-le. Le Prophète a dit : « Jeunes gens, que celui qui en a les moyens se marie, cela aide à mieux baisser le regard et préserve le sexe du péché. Quant à celui qui ne peut pas, qu'il jeûne car cela constitue pour lui une protection ». (Sahîh d'al-Bukhari, t.5, p.1950, hadith n°4779). Allah dit: « Dis: «Mon Seigneur n'a interdit que les turpitudes (les grands péchés), tant apparentes que secrètes, de même que le péché, l'agression sans droit et d'associer à Allah ce dont il n'a fait descendre aucune preuve, et de dire sur Allah ce que vous ne savez pas ». (Sourate al-`A'râf, verset 33).

9. Ordonne de prendre soin des biens de l'orphelin, d'être attentionné envers lui et interdit qu'on s'approprie indûment son argent. Allah dit : « Ceux qui mangent (disposent) injustement des biens des orphelins ne font que manger du feu dans leurs ventres. Ils brûleront bientôt dans les flammes de l'Enfer ». (Sourate an-Nisâ', verset 10). Il interdit aussi de l'opprimer et de le maltraiter. Allah a dit : « Quant à l'orphelin, donc ne le maltraite pas ». (Sourate ad-Duhâ, verset 9).

10. Ordonne d'être véridique quand on témoigne de quelque chose et interdit le faux témoignage. U n hadith nous apprend que «  le Prophète dit un jour : Voulez-vous que je vous informe des plus grands péchés ? Il répéta cette question à trois reprises. Les gens répondirent : (Bien sûr ô Prophète d'Allah). Il dit alors : Associer quelque chose à Allah, désobéir aux parents....Il s'assit ensuite car il était accoudé, et ajouta : « et porter un faux témoignage ! Il le répéta avec une telle insistance que nous pensâmes : si seulement il pouvait s'arrêter ». (Sahîh d'al-Bukhari, t.2, p.939, hadith n°2511).

11. Ordonne d'être sincère dans les serments et interdit de parjurer (faux serment) dans l'intention de léser le droit d'autrui. Allah dit : « Ceux qui vendent à vil prix leur engagement avec Allah ainsi que leurs serments n'aucune part dans l'au-delà, et Allah ne leur parlera pas, ni ne les regardera, au jour de la résurrection, ni ne les purifiera ; et ils auront un châtiment douloureux ».(Sourate `Âl `Imrân, verset 77).

12.Ordonne à l'homme de prendre soin de sa vie et de ne pas se suicider, que ce soit de façon directe ou indirecte, par exemple en consommant des boissons enivrantes, des drogues, du tabac et toutes les substances qui, comme la médecine moderne l'a montré, peuvent mener à la mort. Ceci en vertu de la parole d'Allah : « Et ne vous tuez pas vous-même. Et quiconque commet cela, par excès et par iniquité, Nous le jetterons au feu, voilà qui facile pour Allah ». ( Sourate an-Nisâ' verset 29-30)

13. Ordonne l'honnêteté, l'intégrité morale, la fidélité aux engagements, et prohibe le mensonge, la perfidie (déloyauté), et la trahison. Allah dit : « Ô vous qui croyez ! Ne trahissez pas Allah et le Messager. Ne trahissez pas la sciemment la confiance qu'on a placée en vous ? ». (Sourate al-`Anfâl, verset 27). Le Prophète a dit : « Il y a trois caractéristiques qui font de quiconque les possède un hypocrite, même s'il jeûne, prie et prétend être musulman : celui qui ment quand il parle, qui ne tient pas parole quand il fait une promesse et qui trahit la confiance qu'on lui accorde ».( Sahîh d'Ibn Hibbân,t.1,p.490,hadith n°257).

14. Encourage l'affection et les relations cordiales et réprouve les sentiments négatifs qui, comme la rancune, le sentiment et la jalousie, provoquent haine et aversion. Le Prophète a dit : « Ne vous haïssez pas les uns les autres, ne vous jalousez pas réciproquement, ne vous tournez pas le dos mutuellement et soyez des adorateurs d'Allah frères. Il n'est pas permis que le musulman rompe avec son frère plus de trois jours ». (Sahîh d'al-Bukhari, t.5,p.2253 hadith n°5718).

15. Prône la modération et condamne l'excès de zèle et la sévérité excessive dans la religion, comme l'atteste la parole d'Allah: « Allah veut pour vous la facilité, il ne veut pas la difficulté pour vous» (Sourate al-Baqara, verset 185). Le Prophète a dit : « .... Et prenez garde à ne pas exagérer dans la religion car c'est l'excès dans la religion qui fait périr ceux qui vous ont précédés ».( Sahîh d'Ibn Hibbân,t.9,p.183,hadith n°3871).

16. Recommande que l'on soit économe et dénonce le gaspillage et la prodigalité, conformément à la parole d'Allah : « Et donne au proche parent ce qui lui est dû ainsi qu'au pauvre et au voyageur (en détresse). Et ne gaspille pas indûment, car les gaspilleurs sont les frères des diables ; et le Diable est très ingrat envers son Seigneur ». (Sourate al-`Isrâ', verset 26-27).

17. Exhorte à être humble et doux à l'égard d'autrui et interdit l'infatuation, l'orgueil et l'arrogance. Allah dit : « Et ne détourne pas ton visage des hommes, et ne foule pas la terre avec arrogance : car Allah n'aime pas le présomptueux plein de gloriole. Sois modeste dans ta démarche, et baisse ta voix, car la plus détestée des voix, c'est bien la voix des ânes ». (Sourate Luqman, verset 19). Le Prophète dit à propos de l'orgueil : « Celui qui a dans son coeur le poids d'une poussière d'orgueil n'entrera pas au paradis. ». Un homme a dit : « Ô messager d'Allah, chacun aime avoir de beaux habits et de belles sandales ». Le Prophète répondit : « Allah est beau et aime la beauté, l'orgueil, c'est de rejeter la vérité et de mépriser les gens ». (Sahîh de Muslim, t.1, p.93, hadith n°91).

18. Invite les croyants à réconcilier les gens et interdit leur de se réjouir du malheur d'autrui, comme le souligne la parole du Prophète : « Ne manifeste pas de joie au malheur de ton frère, car il se peut qu'Allah le prenne pitié et te mette à l'épreuve ». (Sunna d'at-Tirm&î, t.4, p.662, hadith n°2506).

19. Interdit au musulman de s'immiscer dans les affaires d'autrui, d'après cette parole du Prophète: « Le fait de renoncer à ce qui ne le concerne pas est le signe d'une belle pratique religieuse chez le croyant » (Sahîh d'Ibn Hibbân, t.1, p.466, hadith n°229)

20. Prescrit le respect d'autrui et réprouve le mépris et la moquerie, comme le rappelle ce verset d'Allah : « Ô vous qui avez cru ! Qu'un groupe ne se raille pas d'un autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu'eux. Et que des femmes ne se raillent pas d'autres femmes : celles-ci sont peut-être meilleures qu'elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas mutuellement des sobriquets (injurieux). Quel vilain mot que « perversion » lorsqu'on a déjà la foi » (Sourate al-Hujurât, verset 11).

21. Ordonne de veiller jalousement sur l'honneur des personnes qui sont placées sous notre protection (particulièrement les femmes de la famille) et de rester indifférents face au déshonneur. Le Prophète a dit : «  trois (types de) personnes n'entreront pas au paradis : celui qui se montre désobéissant envers ses parents, celui qui ne ressent aucune jalousie vis-à-vis de l'honneur des femmes de sa famille et la femme qui imite l'homme ». (Al-Mustadrak `alâ as-Sahîhayn, t.1 p.144, hadith n°244).

22. Interdit aux hommes d'imiter les femmes et vice versa. Ibn Abbâs rapporte : «  Le Prophète a maudit les hommes qui cherchent à ressembler aux femmes et les hommes qui cherchent à ressembler aux hommes ».(Sahîh d'al-Bukhârî,t.5 p.2207, hadith n°5546)

23. Recommande de se montrer généreux et serviables envers les autres mais à condition de ne pas s'en vanter ensuite devant eux et de le leur rappeler. Un hadith du Prophète dit : « Prenez garde à ne pas rappeler aux gens le bien ou le don que vous leur avez fait car cela annule la reconnaissance et annihile la récompense ». Puis il récita la parole divine : « Ô les croyants ! N'annulez pas vos aumônes par un rappel ou un tort... » (Sourate al-Baqara, verset 254).

24. Enjoint d'avoir de bonnes présomptions envers autrui et interdit d'espionner les gens et de parler d'eux en mal en leur absence (médisance) Allah dit : « Ô vous qui avez cru ! Evitez de trop conjecturer (sur autrui) car une partie des conjectures est péché. Et n'espionnez pas ; et ne médisez pas les uns des autres. L'un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ?(non !) vous en avez horreur. Car Allah est Grand Accueillant au repentir, Très Miséricordieux ». (Sourate al-Hujurât, verset 12)

25. Ordonne de préserver sa langue de toute obscénité et de la mettre au service de tout ce qui peut-être profitable à l'individu ou à la société, comme le rappel d'Allah et la recherche de la réconciliation. Il est interdit de tenir des propos frivoles. En effet, quand Mu'âdh bnu Jabal demanda : «  O Prophète d'Allah, sommes-nous vraiment punissables pour ce que nous disons ? », le Prophète répondit : « Tu es vraiment dans l'erreur, ô Mu'âdh ! Pourquoi les hommes seront-ils jetés la face ou le nez contre le sol en Enfer si ce n'est à cause de leurs langues et de ce qu'elles ont moissonné ? ». (Sunan d'at-Tirmi&î, t.5, p.11, hadith n°5670).

26. Ordonne d'être bienfaisant envers le voisin et de ne pas lui causer du tort. Le Prophète jura : «  Par Allah, il n'est pas croyant. Par Allah, il n'est pas croyant ».On demanda : «  Qui donc, ô envoyé d'Allah ? » Il répondit : « Celui dont le voisin n'est pas à l'abri de ses injustices ». (Sahîh d'al-Bukhârî, t.5, p.2240, hadith n°5670).

27. Recommande la compagnie des gens de bien et interdit les fréquentations peu recommandables. Le Prophète a dit : «  Le bon compagnon et le mauvais compagnon sont comparables respectivement au vendeur de musc et au forgeron dans sa forge. Que le vendeur de musc vous en donne ou pas, que vous lui en achetiez ou pas, il exhale une bonne odeur. Quant au forgeron, soit-il vous brûle les vêtements, soit il vous laisse respirer une mauvaise odeur ». (Sahîh de Muslim, t.4, p.2026, hadith n°2628).

28. Ordonne de réconcilier les gens entre eux et ne pas semer la discorde et la haine. Allah dit : « Il n'y a rien de bon dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf si l'un d'eux ordonne une charité, une bonne action, ou une réconciliation entre les gens. Et quiconque le fait, cherchant l'agrément d `Allah, à celui-là nous donnerons bientôt une récompense énorme. » (Sourate an-Ninâ' ; verset 114)

29. Ordonne de prodiguer des conseils bienveillants et sincères et interdit de les refuser à celui qui le demande en raison de ce hadith du Prophète : «  La religion, c'est le conseil sincère et bienveillant ». On demanda : « pour qui ? » Il répondit : « pour Allah, son livre, son prophète, l'élite des musulmans et les musulmans en général ». (Sahîh de Muslim, t.1, p.74, hadith n°55).

30. Ordonne de soulager les malheurs des musulmans, de leur faciliter les choses et de couvrir leurs défauts. Le Prophète a dit : «  Celui qui dissipe pour un croyant une difficulté dans ce monde, Allah lui dissipera une difficulté le jour du jugement. Celui qui soulage une personne en difficulté (endettée ou pauvre), en lui accordant des facilités (sursis, délai, aide sous forme de charité), Allah lui facilitera les choses en ce monde et dans l'autre, et celui qui cache les défauts d'un musulman, Allah cachera les siens en ce monde et dans l'au-delà. Alla aide une personne aussi longtemps que celle-ci aide son frère ». (Sahîh de Muslim, t.4, p.2074, hadith n°2699).

31. Ordonne de faire preuve de patience face au malheur et interdit de céder au mécontentement et à l'indignation. Allah dit : « Très certainement, nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteints : « Certes nous sommes à Allah, et c'est à lui que nous retournerons. Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde ; et ceux-là sont les biens guidés ». (Sourate al-Baqara, versets 133-157).

32. Enjoint le pardon et la clémence et réprouve les actions de représailles et la vengeance. Allah dit : « Et concourez au pardon de votre Seigneur, et à un jardin (paradis) large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux, qui dépensent dans l'aisance et dans l'adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui- car Allah aime les bienfaisants -».(Sourate `Âl `Imrân, versets 133-134)

33. Enjoint la compassion et interdit la cruauté. Le Prophète a dit : « Le très Miséricordieux fera miséricorde à ceux qui font preuve de miséricorde. Soyez bons avec les habitants de la terre et celui qui est au ciel sera bon avec vous. » (Sunan d'Abû Dâwûd, t.4, p.285, hadith n°4941).

34. Ordonne la douceur et la gentillesse et prohibe la rudesse et la dureté conformément à la parole du Prophète : « Chaque fois que la douceur est présente en une chose, cette dernière s'en trouve embellie et chaque fois qu'elle est absente d'une chose, celle-ci est enlaidie ». (Sahîh de Muslim, t.4, p.2004, hadiths 23-24193r

35. Recommande de répondre au mal par le bien et interdit de répondre au mal par le mal. Allah dit : « Repousse (le mal) par ce qui est meilleur ; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux » (sourate Fussilat, verset 34).

36. Ordonne de diffuser la connaissance et interdit de la garder secrète. Le Prophète a dit : « Celui qui est questionné à propos d'un savoir et refuse de le divulguer sera amené le jour du jugement et on lui aura passé la bride avec un mors de feu dans la bouche » (Al-Mustadrak `alâ as-Sahîhayn, t.1, p.181, hadith n°344).

37. Impose au musulman d'ordonner le bien et d'interdire le mal, chacun selon ses capacités et ses possibilités. Le Prophète a dit : « Quand l'un d'entre vous voit un mal (une chose blâmable) qu'il le répare avec sa main. S'il ne peut toujours pas, alors avec son coeur et c'est là le degré le plus bas de la foi ». (Sahîh de Muslim, t.1, p.69, hadith n°49.).

TABLE DES MATIERES

SOMMAIRE..................................................................................................................3

REMERCIEMENTS...............................................................................9

AVANT-PROPOS.................................................................................12

INTRODUCTION.................................................................................14

PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS THEORIQUES ET

METHODOLOGIQUES..............................................17

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE.............................................................18

I-1Problématique........................................................................................18

I-1-1 justification...................................................................................18

I-1-2 Approche conceptuelle............................................................ .. ...20

I-1-2-1vieillissement............................................................................. ..21

I-1-2-2 Pratiques islamiques......................................................................24

I-1-2-3 Longévité...................................................................................27

I-1-2-4 Les personne âgées..........................................................................30

I-1-3 Enoncé du problème.........................................................................35

I-2 Objectifs de l'étude..............................................................................41

I-2-1 Objectif général................................................................................41

I-2-2 Objectifs spécifiques.........................................................................41

I-3 Thèse.............................................................................................42

I-4 Modèle d'analyse ............................................................................42

I-4-1 Hypothèse de l'étude.........................................................................42

I-4-2 Plan de vérification de vérification de l'hypothèse......................................42

I-5 Revue de la littérature.........................................................................45

I-5-1 Représentation de la vieillesse..............................................................45

I-5-1-1 La représentation occidentale de la vieillesse......................... . .....46

I-5-1-2 La représentation de la vieillesse dans les sociétés non occidentale..................51

I-5-2 Les déterminants du vieillissement et la longévité.......................................58

I-5-2-1 Les facteurs sociaux et écologiques......................................................58

I-5-2-2 Les facteurs biologiques, physiques et mentaux......................................60

I-5-2-3 Les facteurs religieux, nutritionnels et comportementaux...........................63

I-5-3 Les mesures préventives du vieillissement...............................................72

I-5-3-1 Les mesures sanitaires....................................................................72

I-5-3-2 Les mesures sociales......................................................................76

I-6 Champs de référence théorique.............................................................89

I-6-1 Perspective constructiviste..................................................................90

I-6-2 La théorie de la gérontotranscendance....................................................91

CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE......................................................93

II-1 La délimitation du champ d'étude.............................................................93

II-1-1 champ géographique......................................................................93

II-1-1-1 Raison d'ordre stratégique..............................................................94

II-1-1-2 Raison d'ordre socioculturel............................................................98

II-1-2 présentation sociodémographique.......................................................102

II-1-2-1 La localisation des sites enquêtés....................................................102

II-1-2-2 L'évolution de la structure de la population.........................................106

II-1-2-3 Niveau du vieillissement démographique..........................................107

II-1-2-4 Volume global..........................................................................108

II-1-2-5 Historique de l'islam dans le sud ivoirien.........................................110

II-1-2-6 Organisation et fonctionnement de la communauté musulmane..................112

II-1-2-6-1 Structure de la mosquée............................................................114

II-1-2-6-1-1 Structure administrative.........................................................114

II-1-2-6-1-2 Structure spirituelle...............................................................115

II-1-2-7 Démographie religieuse et politique................................................115

II-1-3 Graphique des espérances de vie.........................................................116

II- 1-3-1 L'espérance de vie à la naissance pour les hommes (en 2005).................116

II-13-2 L'espérance de vie à la naissance pour les femmes (en 2005)........................119

II-1-3-3 L'espérance de vie à la naissance des deux sexes au niveau

national.....................................................................................................121

II-1-4 Le champ social...............................................................................123

II-2 Le terrain d'étude..............................................................................126

II-3 Population d'enquête............................................................................127

II-4 L'échantillon....................................................................................127

II-5 Les méthodes de recherche (d'analyse)...................................................133

II-5-1 L'Approche constructiviste................................................................133

II-5-2 La méthode dialectique.....................................................................134

II-6 Précision du type d'étude....................................................................136

II-7 Technique de recueil des données.............................................................137

II-7-1 l'observation directe........................................................................138

II-7-2 Entretien.....................................................................................139

II-7-3 Histoire de vie................................................................................140

II-7-4 Questionnaire................................................................................141

II-8 Le dépouillement des données...............................................................142

II-9 Les difficultés rencontrées....................................................................143

DEUXIEME PARTIE : LES FACTEURS DE LONGEVITE................................145

CHAPITRE I : L'IDEOLOGIE ISLAMIQUE.....................................................145

I-1 Etymologie de l'islam..........................................................................146

I-2 Historique, origines de l'Islam................................................................146

I-3 Situation contemporaine .....................................................................149

I-4 Harmonie familiale et sociétale..............................................................150

I-5 Le savoir et la longévité......................................................................154

I-5-1 La connaissance spirituelle................................................................155

I-5-2 Les sciences temporelles...................................................................156

I-6 Représentation symbolique des pratiques et santé....................................158

I-6-1 Aliments proscrits en islam...........................................................159

I-6-1-1 Représentation de la viande de porc..............................................159

I-6-1-2 Proscription des boissons alcoolisées..............................................161

I-6-1-3 Les effets nocifs de l'alcool sur l'organisme....................................161

I-6-1-4 Les conséquences du tabagisme sur la santé.....................................164

I-7 Les aliments licites et santé.............................................................167

I-8 L'Islam, la circoncision et l'excision..................................................172

I-9 Le mariage, santé, médecine et sexualité en islam....................................174

I-10 Les piliers spirituels source de longévité.............................................174

I-10-1 Le Jeûne................................................................................174

I-10-2 La Prière...............................................................................177

I-11 Les pratiques alimentaires interdites en islam.......................................180

I-12 Les caractéristiques morales et sociales de l'idiologie.......................183

CHAPITRE II : LA REPRESENTATION DE LA VIEILLESSE DANS LA

COMMUNAUTE MUSULMANE......................................................... ...187

II-1- La valeur de la vieillesse.................................................................188

II-2- Âge comme critère de vieillesse................................................... ..196

II-3 Vieillesse source de détérioration de nos facultés............................ ........202

CHAPITRE III : LES MECANISMES DE CONSTRUCTION DU

VIEILLISSEMENT........................................................................... ..203

III-1 Les mécanismes exogènes...............................................................203

III-1-La profession.......................................................................... . 203

III-1-2 L'instruction........................................................................ . 204

III-1-3 La structure familiale et sociale..................................................... 207

III-1-4 La religiosité........................................................................ 212

III-1-5 Altruisme...............................................................................212

III-1-4-2 Acceptation des règles de la religion.......................................... ..213

III-1-4-3 Pratique totale ou partielle des rites islamiques........................... .....219

III-1-4-3-1 pratique totale....................................................................220

III-1-4-3-2 pratique partielle....................................................................224

III-1-5 Régime alimentation.....................................................................228

III-1-5-1 Les totems ou interdits traditionnels................................................228

III-1-5-2 Les totems et interdits religieux............................................. ... ...229

III-1-6 Les conditions matérielles d'existence.......................................... ....233

III-1-7 Les facteurs physiques ....................................................................235

III-1-8 L'impact scientifique de la consommation ................................. ... ....239

III-1-9 L'impact scientifique de la circoncision..............................................241

III-2 Les mécanismes endogènes ............................................................243

III-2-1 Le patrimoine génétique................................................ ...............243

III-2-2 Le sexe et la situation matrimoniale.......................................... .... ......245

III-2-3 Le poids démographique des personnes âgées de 60 ans et plus

des obédiences confessionnelles dans le District d'Abidjan...............................247

CHAPITRE IV: STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LE

VIEILLISSEMENT PRECOCE........................... ...... .. ..252

IV-1-1 Sécurité formelle........................................................252

IV-1-2Sécurité sociale informelle.............................................254

IV-2- La progéniture............................................................255

IV-3-Le poids social............................................................257

IV-3- La préférence alimentaire.............................................262

IV-3- Rapport à la gerontotranscendance et qualité de vie .............265

IV-4-Promotion d'un centre de gériatrie et de gérontologie.............270

IV- La prévention des pathologies......................................270

IV-4-2 Itinéraire thérapeutique .........................................271

IV-4-3 Les actions sociales.................................................273

CONCLUSION ....................................................................................277

BIBLIOGRAPHIE..................................................................... ............283

ANNEXE.............................................................................................304






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote