Université F.H.B de
Cocody/Abidjan
.
UFR des Sciences de
l'Homme et de la Société (UFR SHS)
Institut d'Ethno-Sociologie
(IES)
THESE UNIQUE DE DOCTORAT DE SOCIOLOGIE
Option :
Socio-anthropologie du vieillissement et santé
Présentée par
DOUKOURE Daouda.A .
VIEILLISSEMENT ET LONGEVITE EN MILIEU URBAIN
DANS LE DISTRICT D'ABIDJAN : CAS DES PERSONNES ÂGEES D'OBEDIENCE
MUSULMANE A PARTIR DE LEURS PRATIQUES
PERSONNES AGEES D'OBEDIENCE MUSULMANE A
PARTIR DE LEURS PRATIQUES.
ANNEE UNIVERSITAIRE : 2012-2013
Soutenue, le 22/03/
2013
Composition du Jury
M. PAUL N'DA :
Président
Prof. Titulaire - Ecole Normale supérieure -
Abidjan
M. DEDY SERI FAUSTIN :
Directeur de thèse
Maître de Recherches - UFR-SHS- I.E.S-
Université F.H.B de Cocody
M.ALAINCISSOKO :
Membre
Prof. Titulaire - UFR- Criminologie-
Université F.H.B de Cocody
M. BAHA BI YOUZAN :
Membre
Prof. Titulaire - UFR-SHS- I.E.S- Université
F.H.B de Cocody
M. IBO GUEHI JONAS :
Membre
Maître de Recherches - UFR-S.G.E-
Université D'Abobo-Adjamé
M. ROCH YAO GNABELY :
Membre
Prof. Titulaire - UFR-SHS- I.E.S- Université
F.H.B de Cocody
SOMMAIRE
SIGLES ET ABREVIATIONS 4
LISTE DES TABLEAUX 5
LISTE DES ANNEXES 7
REMERCIEMENTS.......... 9
AVANT-PROPOS....................................................................................12
INTRODUCTION....................................................................................14
I.PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS THEORIQUES ET
METHODOLOGIQUES 16
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE 17
CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE
93
II. DEUXIEME PARTIE : LES FACTEURS DE LONGEVITE
LIES A LA PRATIQUE ISLAMIQUE 145
CHAPITRE I : IDEOLOGIE ISLAMIQUE
146
CHAPITRE II : REPRESENTATION SOCIALE DE LA
VIEILLESSE 187
CHAPITRE III : LES MECANISMES DE CONSTRUCTION
DU
VIEILLISSEMENT
204
CHAPITRE IV : STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LE
VIEILLISSEMENT
PRECOCE 253
CONCLUSION 278
BIBLIOGAPHIE 283
ANNEXE
TABLES DES MATIERES
SIGLES ET
ABREVIATIONS
CAPSY : Cabinet de Psychologie et
de Psychothérapie
PSYDEV : et de Développement
C.E.S : Conseil Economique et
Social
C.G.R.A.E : Caisse
Générale des Retraités et des Agents de l'Etat
CNI : Conseil National
Islamique
CNPS : Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale
COSIM : Conseil Supérieur des
Imams
ENS : Ecole Normale
Supérieure
FHB : Félix
Houphouët-Boigny
FMI : Fonds Monétaire
International
FPM : Fonds de
prévoyance militaire
FPPN : Fonds de
prévoyance de la police nationale
HTA : Hypertension
Artérielle
IES : Institut
d'Ethno-Sociologie
INED : Institut national d'Etude
et de Développement
INS : Institut National de la
Statistique
INSERM : Institut National de
santé et de recherche médicale
INSP : Institut National de la
Santé Publique
IUG : Institut Universitaire
de Gérontologie
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
OMS : Organisation Mondiale de
la Santé
S.E.G : Science
Environnementale et de Gestion
SICOGI : Société
Ivoirienne de Construction et de Gestion Immobilière
RGPH : Recensement
Général de la Population et de l'Habitat
RTI : Radio
Télévision Ivoirienne
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
Tableau I : Démographie religieuse
Graphique II : Espérance de vie à la naissance
pour les hommes
Tableau II : Espérance de vie à la naissance
pour les hommes
Graphique III: Espérance de vie à la naissance
pour les femmes
Tableau III : Espérance de vie à la naissance
pour les femmes
Graphique IV: Espérance de vie à la naissance au
niveau national
Tableau IV : Espérance de vie à la naissance
au niveau national
Tableau V : Répartition de la population de 60 ans ou
plus par sexe
Tableau VI : Répartition et rapport de
masculinité selon la religion
Tableau VII : Répartition des enquêtés
selon le sens de la vieillesse
Tableau VIII: Répartition des enquêtés
selon la qualité de la vieillesse
Tableau IX : Répartition des enquêtés
selon l'âge
Tableau X : Répartition des enquêtés selon
la profession
Tableau XI : Répartition des enquêtés
selon le niveau d'instruction
Tableau XII : Répartition des
enquêtés selon l'impact des pratiques islamiques
Tableau XIII : Répartition des
enquêtés selon les 5 piliers de l'islam
Tableau XIV: Répartition des enquêtés
selon l'impact de la prière sur la
longévité
Tableau XV : Répartition des enquêtés
selon l'impact du jeûne sur l'espérance
de vie
Tableau XVI: Répartition des enquêtés
selon l'impact de l'argent sur les
pratiques spirituelles
Tableau XVII: Répartition des enquêtés
selon l'impact de
la prière sur
l'espérance de vie
Tableau XVIII : Répartition des
enquêtés selon le sexe et la situation
matrimoniale
Tableau XIX: Répartition des enquêtés
selon l'impact des exercices
physiques
Tableau XX : Proportion en pourcentage de la population
âgée de 60 ans
et plus du District d'Abidjan avec
les 3 Sous préfectures
par religion
Tableau XXI :Répartition des enquêtés
selon le nombre de progéniture
LISTE DES
ANNEXES
Annexe I: Guide d'entretien utilisé avec un
Médecin Généraliste
Annexe II : Guide d'entretien utilisé avec les
Imams
Annexe III: Guide d'entretien utilisé avec un
Psychologue
Annexe IV : Guide d'entretien utilisé avec un
diététicien
Annexe V : Histoire de vie adressée aux personnes
âgées de 60 ans et plus
Des confessions musulmanes
Annexe VI : Questionnaire adressé aux personnes
âgées musulmanes
Annexe VII : Quelques éléments
idéologiques
Annexe VIII : Extraits de documents statistiques de
l'INS
Je dédie ce travail à :
- Dieu le Tout-Puissant miséricordieux ;
ma mère DIOMANDE M., mon Père TIEMOKO DOUKOURE et à toutes
mes connaissances qui m'ont soutenu dans cette étape cruciale et
difficile de la vie.
REMERCIEMENTS
Cette étude a pu voir le jour grâce à
l'apport et à l'expertise de plusieurs personnes physiques et
morales.
Les différentes expertises nous ont permis d'atteindre
l'objectivité scientifique de cette étude. Nous distinguons au
premier chef, le Prof. DEDY Seri, Directeur de thèse, qui a suivi avec
rigueur et minutie cette thèse, ses critiques constructives, ses
orientations, ses engagements, nous ont été utiles. Ce qui
à valu, d'ailleurs le couronnement et le succès de cette
étude. Que Dieu vous soit reconnaissant pour tout ce que vous faites
pour la recherche. Que le tout-puissant miséricordieux vous
bénisse et que sa grâce soit sur vous et votre famille.
Nous sommes également reconnaissant envers Prof. BAHA
BI, Doyen de l'UFR -SHS, qui a guidé notre premier pas dans la recherche
à travers le mini-mémoire de licence 2003-2004. Sa rigueur, ses
conseils nous ont permis un tant soit peu de surmonter certaines
difficultés de la recherche. Merci prof. Pour tout ce que vous faites
pour nous. Que Dieu vous garde encore longtemps.
Prof. Paul N'DA, Président du jury de cette
thèse, vous n'êtes pas épargné par cette
série de reconnaissances et de remerciements. Vos instructions
détaillées de bout en bout de notre recherche, nous ont permis de
construire ce travail de recherche. Que Dieu vous bénisse et vous
accorde encore beaucoup de temps à vivre dans la quiétude.
Prof. Alain SISSOKO, cher maître, nous ne pouvons que
vous dire infiniment merci. Merci, d'avoir accepter de relire cette
thèse lorsqu'elle était perdue. Merci, une fois de plus, car vous
avez utilisé toute la rigueur qu'il a fallu pour donner un contenu
scientifique à cette étude. Que Dieu vous bénisse et vous
accorde longue vie.
Prof. IBO GUEHI Jonas, merci cher Maître pour votre
esprit de partage et de disponibilité, mais aussi de
compréhension pour avoir accepté de ré instruire cette
thèse, qui du fait de la crise post électorale avait disparu dans
la nature.
Vous avez apporté des critiques et observations
constructives qui nous ont permis de construire ce travail de recherche.
Prof. Roch Yao GNABELI, merci cher maître pour vos
instructions détaillées de bout en bout de l'étude qui
nous ont aidé à son élaboration.
Grand merci à vous honorables maitres, icônes des
sciences sociales dans l'espace francophone, nous vous traduisons notre
profonde gratitude pour toute cette formation donnée à notre
nouvelle génération.
Dr OGNI KANGA BENOIT, Maître-assistant à l'IES,
pour son soutien moral et ses conseils.
Dr TOH ALAIN, Enseignant-chercheur à l'IES, pour ses
orientations théoriques et méthodologiques.
Dr DAYORO ARNAUD KEVIN, Maître-assistant à
l'I.E.S, pour ses orientations théoriques et méthodologiques.
Dr MAMBO LEOCADIE, Psychologue à l'E.N.S et
Secrétaire du Centre de Gérontologie et de
Gériatrie ; pour ces encouragements, sa disponibilité et
ses orientations dès l'entame de ce travail de recherche jusqu'à
son aboutissement.
Dr MAHMOUD HAMDI ZAQZOUQ, Ministre des Waqfs et
Président du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques de la
République Arabe d'Egypte.
La structure administrative et spirituelle des mosquées
de Port-Bouët, Marcory, Koumassi, Treichville, Plateau, Adjamé,
Abobo, Anyama, Bingerville, Cocody, Yopougon, Attécoubé,
Songon-Agban.
Nous remercions également l'administration de l'INSP
et son personnel qui ont permis la réalisation de ce travail de
recherche.
Sans oublier l'ONG CAPSY- PSYDEV dont le soutien a permis de
mener à bien la réalisation de cette étude.
Nous remercions :
- le COSIM et le CNI ;
- les différentes Mairies du District
d'Abidjan ;
- Mademoiselle Sanfo Asseta attachée de
Direction de la Mairie de
Treichville.
- Mademoiselle Ouattara Salimata secrétaire de
direction à l'INSP d'Adjamé.
Nous exprimons nos remerciements également à
l'égard de tous les fidèles c'est-à-dire les personnes
âgées d'obédience musulmane ; tous nos parents et amis de
la grande famille de l'Institut d'Ethno-Sociologie et d'ailleurs qui ont
soutenu la réalisation de cette recherche. Ensemble que Dieu vous
bénisse ! Et ouvre à tout un chacun la voie du succès
et la réussite dans toutes les entreprises qui seront entreprises. MERCI
à toutes et à tous.
AVANT-PROPOS
L'un des indicateurs essentiels du développement humain
durable en ce début du 21éme siècle est « vivre
longtemps et en bonne santé ». Dans ce contexte la
santé reste une priorité à toutes les entreprises humaines
(éducation, économie, droit, démocratie, loisir,
communication, religion, morale, etc.).
Alors, au coeur du vieillissement et la
longévité se trouve la santé qui est un état de
bien être sociale, psychologique et physique. En effet, cette
étude sur : « vieillissement,
longévité en milieu urbain dans le District d'Abidjan : le
cas des personnes âgées d'obédience musulmane à
partir de leurs pratiques », s'inscrit dans cette dynamique.
Le travail de recherche en sciences sociales est une oeuvre
qui nécessite de l'étudiant, la connaissance des
réalités du terrain ; et le vaste champ de paradigmes et
théories dans lequel s'insère la recherche. Cela est d'autant
plus important qu'il crée un cadre propice à
l'épanouissement intellectuel de celui-ci.
Aussi, voudrions-nous préciser, que ces cadres
théoriques et méthodologiques n'étant pas figés,
ils peuvent être améliorés. Car le choix et la pertinence
des critères retenus pour le sociologue pour analyser les
phénomènes sociaux varient au fil du temps (J-P, Poulain, 2002).
Les mutations concernent aussi bien les normes, les attitudes et les pratiques.
Cette double dynamique de changement se vérifie particulièrement
lorsqu'il s'agit d'appréhender le champ du vieillissement et de la
longévité. Par ailleurs, conscient que toute recherche
scientifique connait des insuffisances, nous nous soumettons tout volontiers
à toutes critiques constructives. Si notre étude s'inscrit dans
la problématique du « vieillissement », le domaine
qui a attiré notre attention est celui de la corrélation
religion (les pratiques des personnes âgées
d'obédience musulmane) et vieillissement.
INTRODUCTION
Le vieillissement de la population mondiale caractérise
désormais, selon les Nations Unis (2001), un phénomène du
21ème siècle. Legs des vastes mouvements démographiques
qui balaient la planète, la tendance au vieillissement de la population,
née des pays développés au milieu du 20 ème
siècle est manifesté maintenant dans le monde en
développement. Les statistiques démographiques selon INED (2002)
montrent qu'en moins d'un siècle, l'espérance de vie à la
naissance de la plupart des populations des pays du monde est passée de
moins de 30 ans à plus de 50 ans. Le poids démographique des
personnes âgées d'au moins 60 ans a atteint 19,4 % de la
population totale en 2002.
Déjà, chaque mois, selon les Nations Unis (2001)
environ un million de personne franchissent le seuil de 60 ans et 80 % d'entre
elles vivent dans les pays en développement. Disons que
l'évolution scientifique autour du concept de vieillesse fut
relativement lente et s'est manifesté au 19 ème siècle
sous deux aspects, le premier physiologique selon (Charcot, 1864) et le second
démographique, selon (Quételet, 1835). En effet, derrière
le vieillissement se trouve la longévité et les conditions de vie
des personnes âgées. Par ailleurs, l'accroissement énorme
de la longévité et de l'espérance de vie aux
différents âges, dans les pays d'Europe occidentale, par exemple,
est dû non seulement aux progrès de la médecine et de
l'hygiène mais, pour une très grande part, a
l'amélioration de l'alimentation. (J.Lederer, 1963). Par
conséquent, l'augmentation numérique des personnes
âgées a été possible grâce au progrès
des sciences médicales et à l'amélioration des conditions
de vie. Mais, aujourd'hui selon (Harman, 1998), la médecine ne cherche
pas à augmenter la durée de vie des personnes vieillissantes,
elle cherche plutôt à conserver un bon
état général le plus longtemps possible.
Par ailleurs, les dispositions spirituelles, psychosociales
ou les raisons spirituelles et l'intervention de certaines théories
diététiques ont un impact sur le vieillissement et la
longévité des personnes âgées musulmanes. En effet,
cette frange de la population 60 ans et plus représente une
catégorie importante parmi les obédiences confessionnelles en
Côte d'Ivoire et particulièrement dans le District d'Abidjan
(chrétiennes, musulmanes, animistes). Les animistes sont au nombre de
1648, les chrétiens 18111 et les musulmans 21555 dans le District
d'Abidjan.
Dans le cadre de cette étude, la corrélation
vieillissement et religion fait relativement objet de peu d'écrits en
Côte d'Ivoire. En effet, le mode de vie calqué sur la
civilisation islamique connait des pratiques permises et des interdits qui ont
une incidence sur l'espérance de vie.
Tout au long de cette étude sur « vieillissement
et longévité en milieu urbain dans le District d'Abidjan :
cas des personnes âgées d'obédience musulmane à
partir de leurs pratiques », l'on va faire valoir que les
investissements dans les ressources humaines doivent toucher tous les ivoiriens
dans leurs grandes diversités socioéconomiques et culturelles car
le phénomène du vieillissement et de la longévité
affecte différemment les personnes âgées. Il nous faut
maitriser tous ces paramètres pour un développement humain
durable.
Pour réaliser cette étude, nous avons
adopté un plan qui s'articule autour de deux grandes parties :
D'une part, l'on est parti des considérations théoriques,
méthodologiques et d'autre part l'on a fait ressortir les facteurs de
longévité chez les personnes âgées
d'obédience musulmane.
PREMIERE PARTIE :
CADRE THEORIQUE ET
METHODOLOGIQUE
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
D'une part, considérons les bases scientifiques
c'est-à-dire théoriques et méthodologiques qui orientent
cette recherche. En effet, elles renferment la problématique, de la
revue critique de littérature, du champ de référence
théorique, des objectifs de l'étude, de la thèse, du
modèle d'analyse, de l'hypothèse et de la définition des
concepts, qui sont du ressort de la théorie.
D'autre part, les considérations méthodologiques
regroupent tout ce qui est, présentation sociodémographique du
District d'Abidjan, le site de l'étude c'est-à-dire le lieu de
l'étude, la description de la population de l'étude, les
méthodes d'analyse suivies du choix du type d'étude, les
techniques de recueil des données et les limites de l'étude.
Dans ce contexte, qu'est ce qui a été
conçu théoriquement ?
I-1 Problématique
I-1-1 Justification du choix du
sujet
Notre choix s'est porté sur le
sujet : « vieillissement, longévité en
milieu urbain dans le District d'Abidjan : cas des personnes
âgées d'obédience musulmane à partir de leurs
pratiques », pour plusieurs raisons :
La première est d'ordre personnel venant de la
lecture d'un livre que nous avons acheté à la Librairie de France
du Plateau, le centre des affaires de la capitale économique ivoirienne.
En effet, l'oeuvre achetée, précisément le 14 juillet
2006, s'intitule : « Le régime de
longévité. Les secrets des peuples qui vivent en bonne
santé jusqu'à un âge record. » ( Sally Beare
,2005).
En parcourant le document, nous avons été
émerveillé que le secret de la longévité venait de
l'alimentation, du bon sens, du mode de vie.
Mais , comment arriver à vivre longtemps et en
bonne santé comme les peuples à longévité
exceptionnelle à l'instar de ceux d'Okinawa, une île du Japon,
Campodimele, un village de l'Italie méridionale, Symi, une île
grecque, le Hounza, une vallée au nord-est du Pakistan, le Bama un comte
de la Chine méridionale, à travers les pratiques d'une
communauté d'obédience musulmane qui vit dans un milieu
urbain ? Cela nous permettra de déceler les pratiques qui
pourraient influencer le vieillissement et la longévité. Bien
plus qu'un intérêt personnel, l'intérêt porté
au vieillissement en Afrique et en Côte d'Ivoire s'avère
être aussi d'ordre social liant à la second raison.
La deuxième raison est liée à
l'actualité du problème, d'autant plus que son ampleur (le
phénomène du vieillissement) se mondialise. En effet, la
population vieillissante devrait atteindre 75% d'ici à 2025. Plus de la
moitié des personnes âgées du monde vivent d'ores et
déjà dans les pays en développement. (Dorothy Morrissey,
1999, tiré de Le courrier n°176, p.38). Par ailleurs, plusieurs
conférences ont été organisées par des institutions
internationales sur le phénomène menant les dirigeants africains
à se pencher sur la gérontologie sociale.
En outre, elle est d'ordre empirique dans la mesure où
plusieurs écrits, que ce soit dans le domaine des sciences sociales que
médicales, ont fait l'état des lieux sur le vieillissement et la
longévité. Ce foisonnement d'écrits est perceptible avec
des recherches sur le vieillissement, la vieillesse, les personnes
âgées, les retraités, les conditions vie des personnes
âgées, leur spiritualité, leur santé, les secrets de
la longévité, etc. Toutefois, en C ôte d'Ivoire et
particulièrement dans le District d'Abidjan, la corrélation
vieillissement et les pratiques des personnes âgées
d'obédience musulmane font relativement objet de peu d'étude.
La troisième raison est liée à notre
volonté de mettre à la disposition des autorités
politiques, du grand publique, des décideurs, des chercheurs, des outils
théoriques et pratiques à la mise en place du projet
gérontologique pour la Côte d'Ivoire, gage d'un vieillissement
harmonieux et de développement humain durable.
Dans le cadre de cette étude, quel contenu donne t on
aux différents concepts pour leur compréhension ? Autrement
dit qu'entend-on par le concept de vieillissement, de longévité,
de pratiques religieuses et personnes âgées ?
I-1-2 Approche conceptuelle
Toute discipline scientifique ne consiste pas seulement dans
la délimitation d'un objet d'étude, dans l'adoption d'une
méthode scientifique et dans l'application de ses résultats, mais
aussi de théories et de concepts, de termes techniques que tout
spécialiste devra maîtriser pour mieux appréhender la
réalité sociale. C'est-à-dire que tout scientifique se
doit de préciser et de découvrir le sens que cache un concept,
afin de donner le sens véritable des problèmes. Effet, dans la
maîtrise des concepts inhérents dans toute étude sociale,
Durkheim (E) écrit à travers les règles de la
méthode sociologique (1973) que : « la
première démarche du sociologue est de définir les choses
dont il traite afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est
question. »
C'est la première et la plus indispensable condition de
vérification.
L'approche conceptuelle est constituée d'un ensemble de
notions fondamentales que sont les pratiques islamiques,
longévité, vieillissement, les personnes âgées.
I-1-2-1 Le vieillissement
Le premier critère qui vient à l'esprit pour
caractériser le vieillissement semble être la
longévité ou l'espérance de vie, c'est-à-dire la
durée de vie moyenne d'un individu. Un bon indicateur du vieillissement
semble être l'évolution du taux de mortalité, que l'on peut
identifier à la probabilité de mourir dans l'année qui
vient, à un âge donné.
Selon les démographes, le vieillissement
démographique renvoie à l'augmentation de la proportion des
personnes âgées dans une population qu'elle soit nationale,
régionale, locale, sectorielle.
Pour les médecins et les biologistes, c'est un
phénomène naturel qui entraîne la
détérioration progressive de la quasi-totalité des
fonctions de l'organisme au cours du temps. Il entraîne une modification
du comportement de la personne âgée aussi bien physique que
sociale.
Selon les données du Site Wikepedia.org, sur le
vieillissement, l'on peut retenir qu'au regard de l'état civil, le
vieillissement ou les âges de la vie sont quantitativement donnés
par le calendrier dont le repérage diffère d'une culture à
l'autre.
Socialement, l'âge est un indice de vieillissement ne
renseignant pas sur le nombre de jours restant à vivre (qui croît
dans la plupart des pays non en guerre).
Le vieillissement est un processus continu et
irréversible qui s'inscrit dans la temporalité de l'individu, du
début à la fin de sa vie. Il n'est pas le propre de la
vieillesse, mais appartient à l'ensemble du processus vital, social et
psychologique.
Pour Jack Messy (1992), Le mot vieillissement porte en
tête le mot vie. Le vieillissement exprime à la fois une
idée de perte et une idée d'acquisition. La civilisation moderne
n'attend pas, elle consomme sur place, si bien que le terme de vieillissement
appliqué à l'individu, a gardé sa dépouille
péjorative, synonyme de perte. Alors que dans d'autres
sociétés comme celle « à accumulation
progressive de la personnalité, le vieillissement se pense avant tout en
termes d'acquisition et de progrès ». La perte s'y
évoque en termes qualitatifs et quantitatifs, dans les registres de la
physiologie et de la psychosociologie. Il est bien certain que le nombre des
pertes va augmenter avec l'âge. De ces pertes repérées au
cours de la vie, nous en connaissons quelques unes qui fonctionnent comme
références dans la sagesse populaire. Par exemple, la chute des
dents de lait, qui est une étape pour l'enfant qui prend conscience de
vieillir, nous disons dans ce cas de grandir. La chute des cheveux et toutes
ces atteintes du corps qui en diminuent les capacités.
Le social inscrit l'individu dans une perte assimilée
au vieillissement puisqu'il lui en donne le statut : la retraite.
Pour les sociologues, les gérontologues et
psychologues, si le vieillissement est pensé en termes de pertes, de
déclin ; il doit l'être également en termes de gains.
Dans ce cas, peut-être peut-on parler des vieillissements, d'une part
parce que l'être humain est un être biologique, pensant, social,
affectif et que tous ces aspects qui le composent vont subir les effets du
vieillissement ; d'autre part, parce qu'il ne les atteint pas tous
simultanément. Dans ce contexte, le vieillissement physique est
conditionné par la perte progressive de la capacité du corps
à se renouveler ; le vieillissement psychologique est la
transformation des processus sensoriels, perceptuels, cognitifs et de la vie
affective de l'individu ; le vieillissement comportemental résulte
des changements ci-dessus dans le cadre du milieu donné et regroupant
les aptitudes, les attentes, motivations, image de soi, rôles sociaux,
personnalité et adaptation ; le vieillissement social est
l'influence qu'exerce l'un sur l'autre, (l'individu et la
société ).
Ce processus n'est ni linéaire, ni prévisible.
Il se construit selon les logiques différentes et en fonction des
contextes familiaux, institutionnels, culturels, des époques et des
capitaux sociaux de chaque individu.
Dans ce contexte, Les sociologues insistent sur la
notion de construit social : le vieillissement est lié au regard de
la société, aux normes qu'elle se donne. (Serge Guérin,
2007) montre que la notion d'âge est fortement liée à
l'environnement socio-culturel. Ainsi, il montre que l'on est "vieux"
dès 45 ans en entreprise, alors que pour le grand public, la vieillesse
débute à plus de 70 ans...
Pour Lefrançois (2004), dans la vie de tous les
jours, vieillir représente toujours un défi constant, en
même temps qu'un dur combat. Et on n'insistera jamais assez sur le fait
que vieillir signifie aussi le besoin de préserver une certaine
continuité et identité. S'il est un lieu de lutte obligé
pour préserver sa santé, son autonomie, ses activités,
affirmer son identité et ses droits, il est aussi un espace qui offre de
grands moments de sérénité : il est source de
quiétude, de sens, d'échanges et de contacts significatifs. En
effet, avec l'avancée en âge s'accentuent la prévalence et
les risques de déficits physiques, cognitifs ou sensori-moteurs,
s'enrichissent aussi les acquis de la maturité, qu'ils s'agissent de
l'accumulation du savoir, de la circonspection, de l'expérience et de
l'approfondissement du sens de l'existence. Plusieurs parviennent à
« réussir » cette étape du cycle de vie en
gérant adéquatement les épreuves, en minimisant les pertes
ou les limitations fonctionnelles tout en capitalisant sur les gains et les
ressources disponibles qui donnent l'espoir de vieillir.
Au coeur de ce processus, se trouve, la santé,
c'est-à-dire un état de bien être social, psychologique et
physique.
Dans le cadre de notre étude, le vieillissement est un
processus, une construction déterminant les pertes et intégrant
l'acquisition des capitaux sanitaires, culturels, psychologiques,
économiques, relationnels d'un individu ou d'un groupe d'individu
vivant dans une société donnée durant leur parcours de vie
qui légitime l'espoir de vivre longtemps.
I-1-2-2 Pratiques islamiques
- Islam
Le mot « islam » est la
translittération de l'arabe islam, signifiant :
« soumission », « allégeance »,
sous-entendant « Dieu ». Il s'agit d'un nom d'action (en
arabe ism fi'l), dérivé d'une radical sénétique,
s.l.m qui désigne l'acte de se soumettre d'une manière
volontaire, de faire allégeance ; et cette radical peut
donner : Salâm : paix ; Salîm : parfait, sain
et sauf ; Sallama qui veut dire, à la fois, saluer, se confier
à, se soumettre, et aslama qui signifie, mettre toute sa confiance, se
soumettre complètement à, ou se convertir à l'islam. Le
mot islam, lui-même est un nom d'action qui exprime le fait de se
laisser conduire et selon (la sourate Al Hach, verset 7) Allah dit :
« prenez ce que le Messager vous donne ; et ce qu'il vous
interdit, abstenez-vous en ;.. » ; il dénote un
engagement volontaire à se confier à la volonté de
DIEU donc à reconnaître l'unicité de Allah et il a
dit : « Je n'ai crée les djins et les hommes que pour
qu'ils m'adorent ». (Sourate as-sâriyât, verset 56) et
dans la sourate, Al-`an'âm, verset 102 : Allah dit :
« voilà Allah, votre seigneur ! Il n'y a de
divinité que lui, créateur de tout. Adorez-le donc- C'est lui qui
a charge de tout. ». « Votre seigneur, c'est Allah, qui a
crée les cieux et la terre en six jours, puis s'est établi sur le
trône. Il couvre le jour de la nuit qui poursuit celui-ci sans
arrêt. Il a crée le soleil, la lune et les étoiles, soumis
à son commandement. La création et le commandement
n'appartiennent qu'à lui. Toute gloire à Allah, seigneur de
l'univers ! ». (Sourate al-`A raf, verset 54). Il signifie
aussi : obéissance, soumission, sécurité, paix. Allah
dit dans la sourate Al-`isra verset 67 :
« dis : « En vérité, ma
salât, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent
à Allah, seigneur de l'univers. A lui nul associé ! et
voilà ce qu'il m'a été ordonné, et je suis le
premier à me soumettre ».
L'Islam est fondé d'abord sur les piliers de la foi que
sont la croyance en Dieu, la croyance aux anges, aux livres saints, aux
prophètes, ensuite sur la prière, l'aumône légale,
le jeûne, le pèlerinage et enfin sur la tradition (Sunan) du
prophète Muhammad, l'Au-delà, la prédestination.
L'adjectif « islamique » qualifie tout ce
qui se rapporte à l'islam en tant que religion et en tant que
civilisation.
Etant que religion, elle est fixée sur
l'expérience ou la manipulation du sacré, la religion serait pour
les Ethnologues, les relations collectives systématisées avec les
puissances supra-humaines.
Fidèle à ses Règles de la
méthode sociologique (1895), Durkheim tente de circonscrire
l'étude scientifique des phénomènes religieux en proposant
une définition de la religion. Celle-ci va s'articuler, au terme d'une
élaboration progressive de la notion de sacré chez Durkheim et
ses disciples, sur la distinction du sacré et du profane : "Toutes les
croyances religieuses connues, qu'elles soient simples ou complexes,
présentent un même caractère commun : elles supposent une
classification des choses réelles ou idéales, que se
représentent les hommes, en deux classes, en deux genres
opposées, désignés généralement par deux
termes distincts que traduisent assez bien les mots de profane et de
sacré." "Une religion est un système solidaire de croyances et de
pratiques relatives à des choses sacrées, c'est-à-dire
séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une
même communauté morale, appelée Église, tous ceux
qui y adhèrent. (1912)" L'approche durkheimienne s'inscrit dans une
théorie du sacré qui considère celui-ci comme la
transcendentalisation du sentiment collectif. La religion est le sentiment
collectif hypostasié, la société inspire à ses
membres un sentiment de dépendance et de respect ; elle est
"religiogène". En faisant du religieux une dimension intrinsèque
de la société ("l'idée de la société est
l'âme de la religion"), en soulignant sa puissance d'expression et de
resserrement du lien social, Durkheim souligne incontestablement une importante
fonction du religieux : sa fonction d'intégration sociale, d'attestation
de l'ordre social.
La pratique
Selon Akoun (A) et Ansart (P), (1999) ; la pratique est
l'ensemble de comportement ou activités sociales envisagées dans
la manière dont ils sont exercés de façon habituelle par
une personne ou un groupe. Etudier la pratique annonce que l'objet ne sera pas
d'étudier les lois ni les institutions, les organisations ou les
systèmes symboliques considérés en eux même, mais
bien les conduites sociales concrètes : les pratiques religieuses
par exemple. La pratique sera alors pensée dans ses déterminants
(économiques, culturels).
En rapport à notre étude, les pratiques
religieuses islamiques en tant que fait social peuvent être saisies comme
un système de représentation (morale, comportementale) et
relationnel que les personnes âgées établissent
quotidiennement pour construire leur rapport à l'alimentation, la
culture, la santé, l'environnement, la transcendance.
I-1-2-3 Longévité
Selon les démographes et les biologistes, on distingue
la longévité moyenne ou espérance de vie et la
longévité potentielle. Celle-ci exprime l'âge maximum
qu'une espèce peut atteindre même si elle ne
bénéficie qu'à un seul individu.
La longévité correspond à la durée
de vie maximale d'une espèce.
Pour les gériatres, la longévité d'un
vivant est la durée de vie par laquelle, il est biologiquement
programmé, dans des conditions idéales et en absence de maladie
ou accident.
La longévité s'apparente
généralement à la notion de santé et au concept de
vieillesse. En effet, pour l'anthropologue Mémel-Fotê (1998), la
santé « une qualité supérieure de la vie,
une plénitude heureuse d'être, de relation et d'activité.
Le bien-être qu'elle connote est d'abord celui du corps, indemne de
souffrance et généralement en état de force. Ce
bien-être physique comporte des manifestations visibles qui sont les
signes. C'est la fraîcheur de la bonne apparence par opposition au corps
exposé à la chaleur (de la maladie). C'est la résistance
aux agressions physiques et aux maladies. C'est la capacité de mouvement
sous toutes ses formes : station debout, marche, course, danse, travail,
c'est enfin la capacité de reproduction.
Mais le bien-être est aussi celui de l'esprit,
libéré des soucis, en paix avec lui-même, épanoui
dans ses relations et ses activités : hêrê = paix,
liberté, bonheur (Malinké), flêgui = paix, liberté
(Dan), potasseu, épanouissement (Dan). Ses manifestations insignes sont
la bonne humeur, la gaieté, l'enthousiasme, qui s'accomplissent dans la
danse et la fête. La santé comme bien-être social, c'est la
paix, la prospérité et la fête à l'intérieur
de la communauté (famille et village), c'est la paix, la
prospérité et la fête entre les communautés. Comme
la vie, la santé a une extension universelle, sauf le cas
problématique des génies. On reconnaît à la
solidité et à la résistance des pierres, à
l'éclat des astres qui sont facteurs de fécondité et de
fertilité, à la verdeur et à la floraison des plantes,
à l'agilité des animaux qui se déplacent pour nourrir et
courent pour échapper au danger de mort.
Si l'origine absolue de la santé est
attribuée à Dieu, tous les esprits du monde invisible participent
cependant au maintien et à la perpétuation de cette
santé : ancêtres, génies. De façon
spéciale, l'homme y concourt par ses actions : respect
religieux des ordonnances qui lui assurent la bénédiction,
respect politique des coutumes et des hiérarchies sociales,
régime alimentaire et sexuel de rectitude et d'équilibre qui
règle l'harmonie avec la durée, phytothérapie
préventive enseignée par les devins et les guérisseurs. La
santé physique, la santé morale et la santé spirituelle
sont indissociables ; « elles donnent la vie ». La
santé ici est l'émanation de Dieu. Mais, elle peut cependant
venir de l'homme s'il respecte les règles d'hygiène,
contrôle son alimentation ».
Etant le dernier stade de la vie, la vieillesse constitue un
phénomène complexe et multidimensionnel qui peut être
défini de manières différentes.
En effet, les médecins et les biologistes la
définissent en se basant sur les critères biologiques et
physiologiques, d'autres retiennent le simple critère d'âge.
(À l'intention des institutions gériatriques, les institutions
administratives ivoiriennes telles que l'INS).
Du point de vue chronologique, la vieillesse fait
référence à l'avancement en âge, et par voie de
conséquence la diminution de l'espérance de vie. Plus on avance
en âge, moins il reste de temps à vivre. Ainsi définir, la
vieillesse consiste à compter le nombre d'années
écoulées.
Brian L. Mishara et Robert G.Riedel (1984) disaient à
cet égard : « la façon la plus simple de
définir la vieillesse consiste à compter les années
écoulées depuis la naissance. De façon
générale les statistiques concernant les vieillards fixent
arbitrairement à 65 ans le but de la vieillesse ».
Le sociologue Pierre Bourdieu, la vieillesse est, en effet,
difficile à définir, tant se recouvrent ou s'opposent une
série de termes, tous sources d'enjeux : personnes
âgées : personnes âgées, vieillards,
troisième âge, aînés, retraités, seniors, etc.
Il n'est guère simple de déterminer le seuil d'entrée dans
la période de la vie communément appelée vieillesse.
Justement, c'est là que dans le sens commun, le bât blesse, ou
qu'il y a matière à « prénotions »,
comme l'aurait écrit Durkheim. Si la catégorie statistique des
« personnes âgées » fixe le seuil à 60
ans, bien des sexagénaires refuseraient un tel classement. Une seule
certitude pour commencer, la vieillesse s'est profondément
transformée. Désormais, elle est devenue pour tous, bien qu'avec
de profondes inégalités, une étape normale de
l'existence.
Pour M. Halbwachs (1935), l'âge ne devrait pas
être le principe de formation de groupes ayant une certaine
« consistance sociale ». L'âge n'est pas une
donnée naturelle, même s'il sert d'instrument pour mesurer
l'évolution biologique des individus comme celles des animaux :
instrument de mesure, il ne saurait donner corps à ce qu'il mesure.
Encore moins : l'âge n'est pas une donnée immédiate de
mesure, de la conscience universelle. « Un individu humain
isolé, privé de tout rapport avec ses semblables et qui ne
s'appuierait pas sur l'expérience sociale, ne saurait même pas
qu'il doit mourir. C'est donc bien une notion sociale, établie par
comparaison avec les divers membres du groupe ». De fait, la
vieillesse n'est pas une donnée et non plus un fait naturel mais une
construction historique et culturelle.
La longévité assimilable à la vieillesse
est difficile à définir pour avoir un contenu clair dans notre
étude. Toutefois, au coeur de la longévité l'on
conviendra avec Memel Fotê, se trouve la santé et les actions
à amener pour y parvenir, par conséquent elle constitue un
processus, une construction.
Dans le cadre de cette étude, la
longévité est un processus, une construction intégrant
des pratiques et des capitaux économiques, culturels,
éducationnels, relationnels, sanitaires, spirituels concourant
à maximiser la santé d'un individu ou d'un groupe
d'individu.
I-1-2-4 Les personnes âgées
Une personne âgée est, pour
le sens commun, une personne dont l'âge est avancé et
qui présente les attributs physiologiques et sociaux de
la vieillesse tels que la société se les
représente. En particulier, le passage que représente le
départ en retraite marque symboliquement cette entrée dans
la catégorie sociale du troisième âge.
La définition d'une personne âgée
dépend du contexte. Le vieillissement est un processus
progressif, et une personne ne devient
pas âgée du jour au lendemain, par exemple
à la suite du 11e anniversaire. Edgar Morin parle
d'ailleurs de continuum de l'âge. Serge Guérin, pour sa part,
insiste sur le fait que l'âge est un construit social qui évolue
en fonction des normes que se donne la société. Pour lui
l'âge a "rajeuni" du fait de l'augmentation de l'espérance de vie
et de l'amélioration de la santé et de la formation des plus de
60 ans.
L'Organisation mondiale de la santé
définit une personne âgée à partir de 60 ans. Dans
la réglementation française c'est aussi cet âge qui a
été retenu pour certaines prestations ou dispositions concernant
les personnes âgées.
Les problématiques de la gériatrie,
perte d'autonomie, fragilité) concernent relativement peu d'individus
âgés de 60 à 70 ans, encore appelé
jeunes séniors ou young old dans la
littérature. Par contre, elles concernent souvent des individus
âgés de plus de 80 ans, encore
appelés old-old. Différents sociologues proposent
des socio-types d'âge pour montrer que les plus de 50 ans (ou plus de 60
ans, ou plus de 65 ans) forment des publics distincts. Ainsi dans "L'invention
des seniors" (Hachette Pluriel, 2007). Serge Guérin propose quatre types
de seniors : les Seniors Traditionnels, les Seniors Fragilisés (par
la dépendance physique, mentale ou économique), les nouveaux
seniors qui portent la modernité et refusent la norme du vieillir, et
enfin les personnes de grand âge mais qui cherchent à rester des
acteurs de leur vie.
La vulnérabilité - plus que l'âge de
l'état civil - aide à mieux cerner les personnes qui
relèvent de la gériatrie. L'entrée dans la vieillesse ne
se réfère à aucun âge particulier mais à un
état d'incapacité fonctionnelle éprouvé
subjectivement ou objectivement selon les dires des personnes
âgées elles mêmes.
L'expression personne âgée, tout comme le
mot senior', est une circonlocution destinée à
éviter l'utilisation directe des
mots vieux, vieillard et vieillesse, perçus
négativement. Le sociologue Serge Guérin montre que les
mots sont le signe d'un refus de la société dans son ensemble
à voir le vieillissement comme une donnée dynamique permettant de
faire levier pour des transformations sociales et culturelles.
Selon (Marcillat, 2000) on considérait en Europe, dans
les années soixante, comme personnes âgées l'ensemble des
retraités. L'image de départ de l'entreprise était
facilement illustrée par un vieil homme, fatigué d'une
activité de production industrielle, méritant sans discussion
possible un repos de quelques années et à qui ses
collègues offraient souvent un fauteuil justement adapté
à cette fonction première de la retraite.
Depuis cette époque, la retraite ne signifie plus
exactement la même chose et il a bien fallu distinguer la cessation
d'activité de la vieillesse .De ce fait, le jeune retraité actif
à qui l'on offre parfois un micro-ordinateur lorsqu'il arrête de
travailler n'a plus grande chose de commun avec l'ouvrier usé des
années soixante. La question de la vieillesse reste pourtant
posée. Si l'on ne considère pas comme vieux l'ensemble des
retraités, à partir de quand le devient-on
réellement ?
Depuis les années quatre-vingt, deux catégories
sont réunies sous le vocable de personnes âgées : les
retraités, a qui on accole parfois
l'adjectif « jeunes » pour bien les
différencier des autres, et les personnes de grand âge parfois
qualifiées de « dépendantes ». En France le
terme dépendance est d'abord utilisé par les gériatres
pour qualifier les personnes qui ont besoin de quelqu'un pour accomplir
certains actes de la vie quotidienne du fait de l'altération de leurs
fonctions vitales. Cette traduction « biomédicale
incapacitaire » lie strictement la dépendance à
l'avancée en âge et la considère comme une
incapacité qui assujettit l'aidé à l'aidant. Cette
définition médicale, reprise par la loi de 1997 en France sur la
prestation spécifique dépendance, n'est pourtant pas la seule
possible.
Des chercheurs en sciences humaines (psychologie, sociologie)
dénoncent pourtant, dès les années soixante-dix, le risque
d'une définition de la dépendance fondée sur les pertes de
l'individu. Ils lui préfèrent alors le terme
d'interdépendance traduisant une relation entre les personnes. La
pression des gériatres va cependant aboutir à la construction de
la dépendance comme problème spécifique lié
à l'âge, remplaçant peu à peu pour les
retraités et sans raison apparente les notions d'invalidités ou
de handicaps. Les personnes âgées sont du fait de leur âge
ou de leur état de santé, ne sont plus en mesure de pourvoir
seules à leurs besoins (santé, risques sociaux, système de
protection sociale......etc.).Le vieux qualifiés de
dépendant sera l'objet d'une charité publique ,
relégué à l'état d'indigent, charge pour la
collectivité et privé de rôle social, ou bien il sera
considéré comme acteur d'une société qui prendra
soin de lui dans un échange valorisant sa place, son vécu et son
image, si inquiétante soit-elle pour les autres
générations .
L'expression « personne
âgée » se rapproche et même parfois se substitue
à celle de « personne du troisième
âge ». Cette dernière semble avoir été
trouvée au départ pour désigner l'étape qui
succède à l'âge adulte. L'usage de l'adjectif
numéral se référait non seulement à l'ordre de
succession des trois phases de la vie de l'homme, mais indique également
que les deux premières phases (jeunesse et âge adulte) sont
dépassées et qu'en passant dans le langage courant prend la forme
d'arrêt des activités professionnelles. Les personnes
âgées selon les nations-unies constituent l'ensemble des hommes et
des femmes qui ont atteint ou dépassé l'âge de 60 ans.
La définition des personnes âgées par les
épidémiologistes, les politiciens, les gérontologues ou
éducateurs pour la santé. Aussi des synonymes sont-ils
utilisés pour désigner les personnes
âgées : « les jeunes vieux ; les
vieux-vieux ; les seniors ; le 3ème
âge ;le 4ème âge ». Les personnes
âgées sont caractérisées par la
détérioration physique et/ ou physiologique ou encore par des
« connotations négatives liées au vieillissement
(inactivité ou activité récréative, isolement
social, démence, stérilité,...). (Dumont ; fr Libon,
1999).
Toutefois, ces indicateurs précités masquent
l'hétérogénéité sociologique de ce groupe
d'âge. Par conséquent, la notion de personne âgée
s'assimile à la notion de vieillesse.
Selon Jack Messy (1992), la personne âgée
n'existe pas comme entité individuelle, c'est une terminologie sociale
qui n'a pas de réalité humaine. Cela n'empêche pas
quelqu'un de décrire la « personne
âgée » avec ses us et coutumes, ses façons de
penser, de vivre, son caractère, ses défauts.
Dans le cadre de notre étude, c'est un individu de 60
ans et plus accumulant des capitaux sociaux divers (culturels, relationnels,
économiques, comportementaux, sanitaires, spirituels, etc.) à
partir desquels il construit son parcours de vie et propose des habitudes de
vie, des régimes et des secrets de la longévité et du
vieillissement. Les personnes âgées sont dotées
d'expériences et de capacité à participer à la vie
sociale et spirituelle.
L'approche conceptuelle a permis de comprendre et de
déterminer notre objet d'étude. Comment identifier cet
objet ? Il sera perçu à travers un questionnement sur le
problème.
I-1-3 Enoncé du
problème
Le vieillissement est le phénomène social,
biologique, psychologique le plus complexe, tant ses conséquences sont
multiples, diverses et diffuses, car malgré des millions engloutis dans
la recherche, aucune des méthodes n'a encore démontré son
efficacité. Toutefois, des mythes anciens, d'inspiration biblique
parlent d'un archange solidement armé qui garde un arbre dans le jardin
d'Eden, l'arbre de vie, détenteur d'un tel remède. En effet, le
dessein inavoué de l'homme pour vivre éternellement a
été détruit par la rébellion d'Adam et Eve(Sally
Beare,2005). Alors, toutes les stratégies de vie ou de survie plongent
leurs racines dans la certitude que l'homme est mortel. Dans ce contexte, la
santé, prend les relais au panthéon des mythes modernes, des
promesses d'immortalité qui sont les ressorts de bien des religions.
Cette culture ou vision du monde des faits, a permis à l'homme de mettre
en place toute sorte de ressource dont la famille, la culture, la
médecine pour à la fois lutter contre la maladie et faire reculer
le plus loin possible les limites de la mort. Sous ce rapport la culture
englobe les pratiques et les croyances d'une société qui
entraînent un certain nombre de manières d'agir, de penser, de
vivre liées au corps, à la maladie, à la santé.
Dès lors pour saisir la logique interne d'une culture, il faut
s'immerger dans la vie commune du groupe, comme l'a si bien montré
Raymond Massé (1995). Cette immixtion a permis de constater que
certains peuples vivant dans les sanctuaires isolés jouissaient
déjà d'une santé et d'une longévité
extraordinaire, et cela simplement grâce à leurs habitudes
alimentaires et à leur mode de vie. Sally Beare (2005).
Au-delà de cette vision du monde, les facteurs de
longévité sont tributaires de la science et de la technologie.
En effet, grâce à ces progrès, les maladies de carences et
les épidémies classiques sont maîtrisées, et
l'actualité est aux maladies dites « de
civilisation » dans l'étiologie desquelles l'alimentation est
toujours plus ou moins impliquée. ( J-P ,Poulain, 2002). Alors, on
assiste à l'amélioration des conditions sociales, des modes de
vie, à la faveur d'un approfondissement constant en eau potable, de
meilleures techniques d'hygiène, notamment dans l'assainissement de
l'environnement, de la diversification de l'alimentation et de ses
méthodes de conservation (Brian L.Mishara,1984).
Ce progrès constaté a permis à
Lefrançois. R (2004) de montrer que l'évolution de
l'espérance de vie à la naissance, depuis l'antiquité a
presque doublé jusque vers la moitié du 19ème
siècle, mais annuellement le gain n'a été que de 0,03 %.
Le gain de longévité le plus remarquable, estimé sur une
base annuelle, est intervenu au cours de la période s'étendant
de 1900 à 1946, soit 0,08 %. On note immédiatement après
un léger fléchissement de 1960 à 1980, puis une reprise
rigoureuse de 1980 à 2000. Si la longévité s'est accrue,
le vieillissement s'est alors accéléré. L'on constate,
dès lors, que l'augmentation généralisée de la
durée de vie et son corollaire, le vieillissement sont des
phénomènes récents dans l'histoire de
l'humanité.
Cette situation rend l'étude du vieillissement et de la
longévité particulièrement pertinente. En effet, la
projection démographique des Nations Unies (2001), montre que le
vieillissement de la population prend de l'ampleur.
La tendance au vieillissement de la population, née
dans les pays développés au milieu du 20ème
siècle, est maintenant présente dans le monde en
développement. On compte à ce début du
21ème siècle 600 millions de personnes
âgées dans le monde et leur nombre atteindra près de 2
milliards d'ici à 2050 et dépassera alors celui des enfants (de 0
à 14 ans) pour la première fois dans l'histoire de
l'humanité.
Si la projection démographique s'accentue
dans le monde et particulièrement en Afrique, l'on assiste alors avec
Anoh A. et al (2005) l'inégal accroissement numérique des
personnes âgées dans toutes les grandes régions africaines
qui se situent entre 1,8 % et 3,7 % par an pour la période de
1955 à 1970. Excepté l'Afrique du Nord où le rythme
d'accroissement du nombre brut des personnes âgées s'est
accéléré durant les trois dernières
décennies. Le contraste entre les régions s'est réduit et
le taux d'accroissement annuel se situe entre 2,5 et 3 % durant la
période de 1985 à 2000. A l'horizon 2030, ce rythme se
maintiendrait à un niveau élevé. Cette évolution
provient de la chute de la fécondité ainsi que de l'allongement
de la durée de vie. Par conséquent, la conjugaison de la baisse
de la fécondité et de l'élévation de
l'espérance de vie entraîne le vieillissement de la population. En
Afrique septentrionale majoritairement musulmane, l'espérance de vie
avoisine les 70 ans, selon CIA world factbook (2008). Cela a
été possible grâce au progrès de la science et de la
médecine et surtout à l'amélioration des conditions de
vie. Par ailleurs, le constat est tout autre, dans la partie sub-saharienne en
proie à des conditions de vie précaire où
l'espérance de vie tourne autour de 50 ans selon la même
source.
En Côte d'Ivoire, le phénomène du
vieillissement est progressif.
En effet, la proportion des personnes âgées bien
que faible s'est accrue passant de 3% à 3,9% selon INS (1998).
Cela à été possible grâce à
plusieurs facteurs, religieux, éducationnels, psychologiques,
médicaux, sociaux, etc. Ainsi, dans le milieu religieux, Comstock and
Partridge (1972), montrait que la fréquentation de l'église par
les adeptes, leur permettaient pas d'être exposé ou de mourir de
maladies cardiaques ou de suicide que les autres acteurs non religieux et
avaient à 74 % moins de risque d'avoir une cirrhose de foi. En effet, la
fréquentation des lieux de culte ont un impact sur l'espérance de
vie.
La prière, la méditation ou d'autres pratiques
spirituelles peuvent renforcer le traitement médical et prolonger
probablement notre vie (Sally B. op,cit. 2005).
En outre, toutes les religions révélées
préconisent le mariage. En effet, il a été montré
par Oswald with Gardner, (2002) que les individus mariés vivent plus
longtemps et observaient une meilleure santé que les individus vivant
seuls. Les hommes vivent jusqu'à trois ans de plus et que de simple vie
en commun n'a pas le même effet. Le christianisme et le judaïsme
préconise le mariage qui est source de longévité par la
procréation qui pérennise l'être humain.
Willcox et al (2000), ont trouvé qu'à Okinawa,
une île du japon, l'esprit de ténacité et beaucoup
d'assurance, les aidaient à surmonter bien des crises. Ils pratiquaient
régulièrement la méditation qui selon les études,
pourraient retarder de manière significative le processus de
vieillissement.
Aussi, La construction du vieillissement et de la
longévité est-elle constatée de façon
générale dans toutes les religions. En Côte d'Ivoire, les
personnes âgées du 3e âge d'obédience
musulmane présente une proportion de 19.6888 contre 16 3596 de
chrétien et 136820 animistes selon les données de l'Institut
National de la Statistique de 2001 au niveau national. En effet, l'indice de
vieillesse des 60 ans et plus par région administrative donne les faits
suivants : Agnéby (4,9) ; Bas-sassandra (1,9) ; Fromager
(4,9) ; Haut sassandra (3,1) ; Lacs (6,2) ; Lagunes (2,4) ;
Marahoué (4,5) ; montagnes (4,7) ; Bafing (4,9) ;
Denguelé (5,5) ; worodougou (4,7) ; savanes (5,0) ;
zanzan (5,0) ; Moyen cavally (3,7) ; Moyen comoé (3,8) ;
N'zi comoé (3,8) ; Sud bandama (3,8) ; Sud comoé
(3,8) ; Vallée du bandama (6,1). Ce qui donne un indice de
vieillesse de 3,9. Toutefois, les régions majoritairement islamiques ont
un indice qui dépasse 3,9. Le Bafing a un indice de vieillesse de
4,9 ; Denguelé (5,5) ; le Worodougou (4,7) ;
région des savanes (5,0) ; le zanzan l'indice est de (5,0).
L'indice de vieillesse élevé dans les
régions de la vallée du Bandama et lacs s'explique par le fait
que les populations de ces régions vont travailler dans les autres
régions du pays et retournent dans leurs régions d'origine
à la vieillesse. C'est, en conséquence, la migration, les
conditions socioéconomiques, la culture et les pratiques religieuses qui
expliquent l'indice de vieillesse dans ces deux régions.
En outre, Assi Yapo (2005) travaillant sur le vieillissement
des personnes du troisième âge, montre que les personnes
âgées de 60 ans et plus de la communauté islamique
représentent 33,5%, les chrétiens 27,1%, les animistes 22,6%
selon les données du RGPH 98. Si la part des autres obédiences
confessionnelles (chrétiennes, animistes et autres) est importante
soit (66,5%) dans le processus du vieillissement, il existe une part
négligeable de personnes musulmanes de 60 ans et plus (33,5%).
Toutefois, si les proportions sont prises distinctement au cas par cas,
c'est-à dire dans la communauté chrétienne
séparément des animistes et les autres (féticheur, libre
penseur, bouddhiste, athée, rahélien, éckhiste) ;
alors la longévité peut avoir les facteurs explicatifs dans la
communauté musulmane. En effet, le vieillissement résulte de
certaines pratiques comme la pratique d'honorabilité du père et
de la mère, qui augmente la vie selon les sources coraniques et
bibliques.
La circoncision est dans la représentation islamique un
signe de pureté et de propreté. Elle a une répercussion
sur la santé des populations.
L'étude de Doukouré D. (2006) trouve que le
vieillissement et la longévité des personnes âgées
sont liés à leur forte soumission aux recommandations de la
divinité ; aux sacrifices de miséricorde, aux prières
nocturnes, aux bénédictions, au raffermissement des liens de
parenté et la bonté envers les parents ou les personnes
âgées. Les actes de charité et la recherche des rapports
fraternels ont un lien avec la longévité comme constaté
dans l'étude de K.Fato (2006).
Ibrahim B.Syed (2001), montre que les prières sont
bénéfiques au corps. Elles permettent de pratiquer un exercice
physique modéré et particulier à chaque muscle du corps.
L'exercice améliore la qualité de vie, procure plus de
bien-être et d'énergie, réduit l'anxiété et
la déprime.
Toutefois, s'il existe de forte similitude de pratiques comme
la forte croyance, la prière, le jeûne, le partage des
problèmes avec divinité, la fréquentation des lieux de
cultes pour les prières quotidiennes, le respect des parents, force est
de constater que, sous certaines conditions, l'on devrait s'attendre à
des proportions similaires entre personnes âgées au sein des
communautés religieuses concernées (musulmanes,
chrétiennes, animistes), mais c'est l'inverse qui se produit et vice
versa.
Au regard de cette situation, il est, alors légitime de
rechercher, de façon particulière, en quoi les pratiques
différentielles de la religion seraient à l'origine de la
construction du vieillissement et de la longévité ?
Quelles sont les pratiques quotidiennes qui construisent le
vieillissement et la longévité des personnes âgées
d'obédience musulmane ?
Alors, si ces pratiques différentielles de la religion
prédisposent à la longévité et au vieillissement,
comment elles se construisent ?
Quelles représentations scientifiques peut-on
élaborer pour rendre compte de ce phénomène ?
Autrement dit, quels sont les facteurs de
longévité liés aux pratiques islamiques ? ou encore,
quelles sont les représentations associées au vieillissement dans
la communauté musulmane ?
De cette question de recherche découlent les
interrogations suivantes :
1-Quelles sont les représentations que la
communauté musulmane se fait
de la vieillesse ?
2- Quel est leur rapport à la divinité ?
3- Quels sont les divers capitaux du vieillissement ?
4- Comment prévenir le vieillissement
précoce?
C'est donc autour de ces questions opérationnelles que
se construit ce travail de recherche.
Il convient à présent, d'exposer les objectifs
(général et spécifiques) de l'étude, avant de
proposer des productions scientifiques sur le vieillissement, la vieillesse et
la longévité.
Quels sont les objectifs (général et
spécifiques) de cette étude ?
I-2 Objectifs de l'étude
I-2-1 Objectif général
La présente étude vise à étudier
les facteurs du vieillissement et de la longévité dans la
communauté musulmane. De cet objectif général, en
découlent des objectifs spécifiques.
I-2-2 Les objectifs spécifiques
De manière spécifique, notre étude vise
à :
- décrire la perception que les musulmans ont de la
vieillesse en vue de comprendre la manière dont l'image et le
rôle des personnes âgées se construit dans la
communauté musulmane et dans la société ;
- identifier les capitaux du vieillissement qui permettent
de saisir les mécanismes de construction du vieillissement et de la
longévité ;
- définir des mesures susceptibles de prévenir
le vieillissement précoce, afin de contribuer à la mise en place
d'un véritable projet gérontologique pour la Côte
d'Ivoire.
A partir de la problématique et des objectifs nous
émettons la thèse ci-après.
I-3 Thèse
Le patrimoine culturel et spirituel contribue au maintien de
l'individu dans la durée.
Une hypothèse découle de cette thèse et
s'intitule comme suit :
I-4 Modèle d'analyse
I-4-1 Hypothèse de l'étude
Les facteurs de longévité chez les personnes
âgées d'obédience musulmane dépendent des pratiques
spirituelles et des capitaux construits tels que la pratique et habitude
alimentaire, le respect des us et coutumes, la pratiques des exercices
physiques, sanitaires traditionnelles et modernes et l'amélioration des
conditions de vie durant leur parcours de vie, lesquels capitaux ont une
incidence sur le vieillissement.
Cette hypothèse nous conduit à établir un
plan de vérification.
I-4-2 Plan de vérification de
l'hypothèse
Les facteurs de longévité en tant que variable
émet plusieurs dimensions et indicateurs qui en précisent
l'opérationnalisation : ainsi
- Le capital culturel a pour indicateur les us et coutumes
islamiques et coutumiers. Les us et coutumes font partie des préceptes
religieux. Ils concernent l'habitude alimentaire qui interdit la non
consommation de l'alcool, de la viande de porc, du tabac, la drogue. Sa
consommation expose à la maladie qui influe sur l'espérance de
vie. Ce respect leur permet d'éviter certaines maladies et troubles dans
la société qui ne sont pas des facteurs de
longévité et de vieillissement. En plus de ces totems religieux,
l'on y trouve des totems coutumiers chez nos enquêtés et dont la
transgression conduire à la maladie, la mort. Ce fait contrarie la
longévité et le vieillissement. Le respect des interdits, des
préceptes religieux et même coutumiers permet d'être en
harmonie avec la religion et avec son environnement qui sont favorables au
vieillissement. Les pratiques et habitudes alimentaires concernent les aliments
consommés quotidiennement : les légumes, les
féculents, les tubercules, les fruits, les protéines, les
lipides, les glucides etc. pour maintenir la santé et la masse
corporelle des enquêtés.
- La prière, le jeûne, les oeuvres caritatives,
le renforcement des liens de parenté sont des préceptes religieux
qui conditionnent le vieillissement et la longévité par les
enquêtés qui constamment mettent en application ces pratiques.
- Le capital spirituel a pour indicateur le degré de
foi.
La foi développe la croyance en Dieu. Cette croyance
permet de lutter efficacement contre le stress, de se plier à la
volonté de la divinité face aux vicissitudes de la vie, elle
développe la capacité à la ténacité,
l'endurance, la patience. Cette propension à la ténacité,
à l'endurance et à la patience développe la
capacité mentale et psychologique des enquêtés et leur
permet d'avoir une attitude normale face à la vie. Cette
capacité à résister au stress face aux problèmes
existentiels conditionne la longévité et le vieillissement, par
conséquent renforce la qualité de vie.
Le capital physique a pour indicateur, les exercices physiques
comme la marche, les petits travaux domestiques ou champêtres participent
à l'entretien des conditions physiques qui ont un impact sur le
vieillissement.
Le capital socioéconomique a pour indicateur la
sécurité sociale ou protection sociale. Elle se présente
sous deux formes : la forme formelle (les pensions de retraite), la forme
non formelle (la prise en charge individuelle, la solidarité collective,
la progéniture). Il s'agit donc d'analyser comment la
sécurité sociale formelle et non formelle a une incidence sur le
vieillissement et la longévité.
Le capital psychologique a pour indicateur l'optimisme,
l'équilibre mental. Il s'agit d'analyser les dispositions psychosociales
des enquêtés qui ont un impact sur le vieillissement et la
longévité.
Le capital sanitaire met en évidence que pour vivre
longtemps et en bonne santé, les enquêtés ont besoins de
soins, d'aides, des institutions gériatriques et gérontologiques
pour améliorer leur qualité de vie, donc le vieillissement
harmonieux.
Considérons une analyse critique de la revue
littéraire de nos prédécesseurs.
I-5 Revue de la littérature
Il n'est donné à aucun scientifique
d'épuiser dans son intégralité la connaissance de la
réalité. Cette étude s'inscrit dans le champ
théorique de la socio-anthropologie du vieillissement.
L'examen de la littérature relative au
sujet : « vieillissement et longévité en milieu
urbain ivoirien : cas des personnes âgées d'obédience
musulmane à partir de leurs pratiques » relève
l'existence de travaux sur le vieillissement et la longévité.
Ainsi, les sous thèmes suivants se dégagent
nettement :
-la représentation sociale de la vieillesse ;
-les facteurs ou secrets qui favorisent le vieillissement et
la longévité ;
- les mesures préventives du vieillissement.
De façon générale, chaque
sous-thème regroupe des écrits qui ont des approches
convergentes, même si les contenus semblent les mêmes, ils
renferment certains dépassements qui font la richesse de la recherche.
A ce titre, il s'agira de faire une discussion, une approche
critique et synthétique de la revue documentaire.
C'est ce sur quoi ces écrits s'attèleront
à mettre en évidence et se consolideront par un bilan.
I-5-1 La représentation sociale de la vieillesse
Deux approches se dégagent de la
représentation sociale de la vieillesse et du vieillissement :
d'une part, la représentation occidentale de la vieillesse et celle des
sociétés non-occidentales.
I-5-1-1 La représentation occidentale de la
vieillesse.
Chaque type d'organisation socioéconomique et
culturelle est responsable du rôle et de l'image de ses vieux.
L'histoire Occidentale, de l'Antiquité à la
renaissance, est marquée par les fluctuations du rôle social et
politique des vieillards. Il n'y a pas d'évolution linéaire de la
vieillesse ni de son statut. La tendance générale est à la
dégradation.
Scipion et Lélius dans Vincent Ravane (2003) trouvent
que : « les armes les mieux adaptées de la
vieillesse ce sont les connaissances et les pratiques des vertus qui
exercées à tout âge, quand on a vécu longtemps et
pleinement produisent des fruits merveilleux. Toutefois ils trouvent quatre
raisons qui font paraître la vieillesse déplorable : elle
écarte des affaires, affaiblit le corps, prive de presque tous les
plaisirs et est proche de la mort. »
Cet article met en évidence, le paradoxe de la
vieillesse résultant du caractère positif de la vieillesse
marqué par l'expérience, la connaissance et du caractère
négatif, stéréotypé de la vieillesse, source de
fragilisation physique, perte d'autonomie etc. Par ailleurs, son contenu, nous
permet de comprendre le paradoxe de la vieillesse qui est observé dans
toutes les sociétés en général en dans la
société africaine en particulier.
Vincent Caradec se situe dans cette logique, mais oriente
son approche sur le cas des retraités.
Selon V. Cadarec (2006), les représentations
contemporaines de la vieillesse se retrouvent organisées autour de deux
pôles. Le premier représente l'image d'un retraité actif,
qui profite de l'existence tout en se montrant utile à ses proches et
à la société. Le second est occupé par la
« personne âgée dépendante »,
rivée à son fauteuil, souffrant de solitude et n'entendant plus
que la mort. Ces deux pôles imaginaires renvoient à la partition
de la vieillesse en deux phases, celle du « troisième
âge » ou, désormais, des « seniors »
et celle du « quatrième âge » et de la
« dépendance ». En effet, les représentations
de la vieillesse, qui, comme l'auteur le conçoit puisent leurs
fondements dans l'imaginaire de la pensée occidentale marquée
d'un côté par l'image souriante du troisième âge et
des seniors et de l'autre, une vision beaucoup plus pessimiste du
quatrième âge et des personnes dépendantes.
Cette étude, nous a permis de trouver une orientation
théorique à la représentation faite du rôle et de
l'image des personnes âgées dans la société
occidentale. En effet, le rôle et l'image qui est présenté
nous a permis de catégoriser l'âge de la vieillesse en islam.
Guillemard (1977 a et b) s'inscrivant dans la même
logique, montre que dans la société industrielle la plupart des
vieillards sont malades, pauvres, immobiles, inutiles, seuls et tristes. Et que
la non préparation à la retraite qu'il nomme « absence
de socialisation à la vie de retraite », la retraite advenant
comme une surprise.
L'auteur montre l'isolement, la dépendance et la
fréquence des infections qui caractérisent les vieillards. Il
propose une relecture à la vie de la retraite, qui soit cordonnée
par une organisation, une éducation. Cette étude nous a permis
de saisir l'image de fragilisation physique, de perte d'autonomie et de
dépendance que rencontrent les personnes âgées de la
communauté musulmane. Toutefois, les personnes âgées dont
il est question dans l'étude de Guillemard, sont des retraités,
ce qui particularise son étude par rapport à notre champ
d'étude, qui prend en compte toutes les catégories sociales, en
particulier les religieux ou les individus pratiquant la religion
islamique.
J. Messy (1992), dans son ouvrage « La
personne âgée n'existe pas. Une approche psychanalytique de la
vieillesse », l'auteur représente la personne
âgée comme une catégorie sociale et lui donne une
terminologie sociale qui n'a pas de réalité humaine. Pour les
plus jeunes, cette situation entraîne la crainte de la vieillesse. Par
conséquent, le vieux ne se sent plus, ne se voit plus être objet
de désir, l'impression confirmée par la société qui
lui signifie combien il est maintenant improductif, inutile. De nombreux
événements exposent au risque de la crise, tel l'abandon du
rôle de parent, la perte de responsabilités professionnelles ou
d'autres fonctions sociales, associatives, syndicales ou politiques. L'individu
n'a plus les moyens d'élaborer psychologiquement cette perte en trop,
lorsque le danger se présenterait.
Cette étude participe à la construction de
l'image des personnes âgées, qui est faite de négation, de
tristesse, d'abandon, qui nous plonge dans la réalité des
personnes âgées. Cette réalité n'est pas contraire
à l'approche que nous développons dans notre étude.
Toutefois, Cette étude nous permis de connaitre la représentation
de la vieillesse de façon générale dans la
société. Elle présente les mêmes
caractéristiques que les personnes âgées en islam.
Toutefois, la spécificité de notre étude est que les
personnes âgées ont développé la spiritualité
et bien d'autres capitaux qui sont des facteurs qui leur permettent de
lutter contre les problèmes de la vie et ces difficultés.
Devant ces faits, Lefrançois met en exergue les deux
paradigmes de la vieillesse.
Lefrançois.R. (2004), dans son ouvrage
intitulée « Les nouvelles frontières de
l'âge » a passé en revue les pratiques
liées au vieillissement et à la longévité et a
développé deux paradigmes pour décrypter la manière
d'interpréter la vieillesse dans les sociétés
européennes. Pour ce faire, il a fait ressortir les auteurs et les
théories qui concourent à la construction du paradigme de la
vieillesse comme paradigme de développement. En effet, il décrit
que la personne vieillissante dispose de l'influx et de l'énergie
nécessaire pour exploiter pleinement toutes ses potentialités. De
ce fait, le vieillissement suivrait une trajectoire élaboratrice
plutôt qu'involutive. Et de l'autre, dans le cadre du paradigme du
déclin, c'est la connotation négationniste et
stéréotypée de l'avancée en âge. La
représentation de cet âge est liée à une
santé chancelante, les pertes, les deuils ou les renoncements auxquels
font face les personnes vieillissantes. Suivant cette conception `vieillir'
signifie se diriger inconfortablement vers une fragilisation physique, une
diminution des capacités et une plus grande dépendance,
même si certains états déficitaires sont parfois
réversibles.
Cette étude nous permis de connaitre la
représentation de la vieillesse de façon générale
dans la société. Elle présente les mêmes
caractéristiques que les personnes âgées en islam.
Cette idée est renforcée par Clark (1973) qui
montre que dans la société industrielle, l'image dominante est la
misère des personnes âgées. La société
industrielle produit de plus en plus d'individus retraités qui sont non
seulement inactifs mais économiquement dépendants.
Cette étude nous a permis de cerner la
réalité des personnes âgées avec une image
d'inutile, de dépendant dans la société occidentale.
L'auteur consacre son étude aux retraités
particulièrement. Toutefois, notre étude, se particularise de
celle de l'auteur, car elle étudie les personnes âgées dans
la communauté musulmane avec toutes ses composantes sociales.
Selon V. Caradec (2004), L'avancée en âge
prend une signification diverse selon les catégories professionnelles ou
les types d'activités professionnelles. Pour les travailleurs de
l'industrie peu qualifiés, on assiste à une
déqualification progressive : la structure d'âge est
liée au poste de travail et après un certain âge, il y a
rejet de certains postes. L'introduction de techniques nouvelles conduit
à la mise en pré-retraite ou au chômage d'un certain nombre
de travailleurs vieillissants peu qualifiés à partir de 50
ans. Les travailleurs intellectuels sont moins gênés que les
autres par leur déclin psychologique.
La fin de l'activité professionnelle, contrairement
à l'image unificatrice qui en est donnée, classe les individus en
plusieurs groupes selon leur classe sociale, leur niveau culturel : par
exemple, il y a ceux pour lesquels la retraite est le troisième
âge actif et participant à la vie sociale, ceux pour qui elle
apparaît comme mort sociale, maladie ou repos.''
A l'analyse de ces ouvrages, il faut retenir que les
occidentaux ont une double représentation de la vieillesse. La
vieillesse considérée comme problème parce qu'elle
entraine le retrait de la vie active, d'une part, parce que sous-tendue la
décrépitude du corps et l'affaiblissement de l'esprit. La
vieillesse est alors ressentie comme un état terminal et non comme un
processus étalé dans le temps ; et d'autre part comme
ressource utile à la société. Elle a contribué a
mieux cerner le cadre théorique de notre étude.
Cependant, la vieillesse en islam que nous étudions en
milieu urbain ivoirien, même si elle présent les mêmes
caractéristiques que celle de l'occident, ce moment est faite de
grande spiritualité dans l'approche étudiée.
La représentation de la vieillesse en occident, se
présent comme un paradoxe marquée par la fragilisation de
l'individu à mesure qu'il avance en âge (santé
déficiente, habilité diminuée, vulnérabilité
aux maladies) et, en même temps, la poursuite des acquisitions. En effet,
la vieillesse présente deux pôles qui renvoient à la
partition de la vieillesse en deux phases, celle du
« troisième âge » ou des
« seniors » et celle du « quatrième
âge ».
Etre vieux, c'est être inutile, souffrant de solitude et
n'entendant que la mort. C'est aussi être une charge pour les
générations les plus jeunes.
Contrairement à la réalité que nous
étudions, même si elle connait cette dynamique. Toutefois, elle
est un moment de grande spiritualité pour les personnes
âgées étudiées dans le cadre de notre
étude.
Quelle peut bien être l'image des personnes
âgées dans nos sociétés africaines ? ou doit-
on considérer cette étape de la vie comme un honneur ?
I-5-1-2 Représentation de la vieillesse dans les
sociétés non-occidentale
Selon une communication faite par Touré A. (1984) sur
« Le vieux et la vieille. Une situation et rôle des
personnes âgées en Côte d'Ivoire », montre qu'en
Afrique, vieillir c'est s'assagir et la sagesse implique respect de la plupart
de ceux, qui par leur jeune âge, n'ont pas encore acquis assez
d'expérience. En effet, la vieillesse confère de
privilèges tels que droit d'aînesse, droit à la parole et
respectabilité qui sont autant de pouvoirs : être plus vieux
qu'un tel, c'est pouvoir lui en imposer ; par exemple demander à
celui qui a un ou deux ans de moins que soi, de faire telle ou telle chose
alors qu'on pourrait le faire soi-même.
Dès lors, on comprend l'acharnement des Africains
à se déclarer plus vieux qu'ils ne sont en réalité
et de se référer ainsi au droit d'aînesse ; sauf
lorsqu'un âge avancé ferme la porte à certains
avantages : par exemple, pour bénéficier du droit
d'inscription dans une école, on réduira son âge deux ou
cinq ans par l'établissement de jugements supplétifs en l'absence
d'acte de naissance. Que du haut de la pyramide socio-politique d'alors (1984),
l'ancien président de la république (feu Félix
Houphouët-Boigny), surnommé le sage de l'Afrique à la fois
pour son grand âge (79 ans en 1984) et son intelligence à diriger
son peuple.
Cette communication a permis à l'analyse du rôle
et de la place des vieillards dans la société africaine. Cette
représentation qui est faite n'est pas contraire à l'approche que
les personnes âgées d'obédiences musulmanes en font.
Les anthropologues remarquent l'importance des
privilèges dont jouissent les personnes âgées dans les
sociétés traditionnelles actuelles : pour l'Asie du Sud-est,
Georges Condominas (1983) notait : « le privilège de la
vieillesse se trouve sur tous les plans. Le vieillard, entouré
d'affection, a droit à des tas de faveurs. On trouve normal qu'il
profite de ce qui lui reste de force pour obtenir des satisfactions de
tous...si le vieillard est ainsi entouré de prévenances, ce n'est
pas par devoir de protéger un être affaibli, mais parce que le
bonheur irradie et profite à l'entourage de l'homme ainsi
favorisé. Atteindre le grand âge est considéré comme
un bonheur dont on se réjouit, surtout si le vieillard a une nombreuse
descendance. C'est alors un homme comblé surtout en Afrique ! On ne
peut pas, comme le souligne l'auteur, le mettre à l'écart, comme
chez eux en occident, l'éloigner dans les maisons de retraite, il reste
au milieu des siens, car il est la preuve manifeste de la réussite du
groupe. »
Cette étude a permis de montrer les privilèges
de la vieillesse qui détermine la place indéniable des personnes
âgées dans la société africaine. C'est, d'ailleurs,
cette représentation qui fait objet d'analyse dans notre
étude.
Selon Schwartz, A. (1968), dans Tradition et changement dans
la société Guéré, souligne que, c'est
seulement à la personne âgée qu'il est
réservé le droit de faire les libations lors des
cérémonies rituelles. Aussi, le culte des morts ou culte des
génies qui concourent au maintien de la société et
à son harmonie, est également réservé aux personnes
âgées. Ainsi le doyen d'âge a donc un rôle de
sécurité. Il est intermédiaire entre les morts, les
génies et les familles.
Grattié pour sa part approfondie davantage les
fonctions des personnes âgées en se référant
à Hampaté Ba, lesquelles fonctions font objet sans détours
dans notre étude.
Grattié L. (1988), montre que la société
africaine traditionnelle est basée sur un pouvoir gérontocratique
très marqué. Le vieux est considéré comme un
personnage sacré dont le destin est de rejoindre l'aéropage des
divinités ou des ancêtres. Ils ont également un rôle
religieux médico-magique, ce qui fait leur force tant dans les
sociétés traditionnelles que modernes africaines. Sa connaissance
des us et coutumes, de sa tradition confère à la personne
âgée un rôle juridique intermédiaire entre le monde
des ancêtres, des esprits et le monde des vivants.
L'auteur définit les différents rôles
assignés aux personnes âgées dans la société
africaine. A travers ces fonctions, on représente les personnes
âgées comme des êtres transcendants, des dieux, des juges,
des sages. Cela été important à l'analyse de notre
étude.
Dans une communication faite par Dédy S. (2005), sur le
thème « Comment tirer profit de l'expérience des
cadres à la retraite pour le développement
national », il insiste sur la place plus qu'importante de la
personne âgée dans nos sociétés traditionnelles
africaines : « la personne âgée est un
trésor pour la société toute entière en raison de
l'ensemble de son vécu et principalement de ses
expériences. ».
Cette communication a permis la conception théorique
et pratique de notre étude.
Tous ces écrits précités ont fait
l'apologie du rôle, de la place et des privilèges des personnes
âgées dans la société africaine. Toutefois, les
écrits ci-dessous viennent contredire ces privilèges et la place
des personnes âgées dans la société africaine. Cela
relativement à la mutation que connaissent les
sociétés.
En effet, Nana Apt (1999), présidente de la
Société africaine de Gérontologie, lors d'une
Communication sur le thème « Les personnes âgées
n'obtiennent pas leur juste part de l'aide au développement »,
souligne que la société africaine apparaît comme une sorte
de gérontocratie où les vieillards jouent un rôle
important, où ils sont respectés pour leur sagesse et où
la collectivité veille à leurs besoins.
Toutefois, cet immense trésor et d'expérience
seront érodés suite aux mutations sociales que connait la
société africaine.
Les jeunes avaient besoin d'eux pour se marier, pour des
cérémonies rituels, etc. Ils avaient le pouvoir
économique. Ils étaient les piliers de la famille, gardaient les
biens, l'argent et les ressources. Mais, les mutations subies par nos
sociétés rendent vulnérables et plus isolés les
personnes âgées. L'éducation a conduit à un
renversement des rôles : les jeunes sont les mieux formés,
ils ont de l'argent. Ils n'ont pas besoin de leurs grands-parents pour trouver
une épouse ou payer une dot. Le pouvoir des personnes âgées
s'en trouve érodé.
Evans,R. (1999) dépeint la réalité
changeante dans laquelle se trouvent les personnes âgées. Il
raconte ce fait : « II y a quelques années, un ami
tanzanien est venu lui rendre visite et à été
stupéfié d'entendre que sa vieille voisine de 92 ans vivait
totalement seule, sa fille ne lui rendait que de rares visites et aucun membre
de sa famille ne vivait à proximité pour l'aider. Cela
n'arriverait jamais en Afrique, a-t-il affirmé. Les familles s'occupent
des personnes âgées ». Pour lui, cela est dû aux
mutations socioculturelles intervenues dans nos sociétés
modernes.
H. Yambené, H. Mimché, Y. Zoa Zoa (2005)
abondant dans le même sens, indique que l'indigence des personnes
âgées est d'envergure. Au regard des données disponibles au
Ministère des Affaires Sociales du Cameroun, il ressort que les demandes
d'aide adressées par les personnes âgées
révèlent les problèmes suivants : la santé
physique et mentale, la salubrité, le manque d'alimentation saine et
variée, le mépris et le rejet, les préjugés,
l'isolement et la solitude, la difficulté d'accès à un
environnement physique et social tolérable, le manque d'intimité
et de vie privée, l'abandon, la violence verbale et physique, etc.
Myerhoff (1978), dans son étude montre que les Yahgan
de la Terre de Feu, vivant dans un milieu naturel particulièrement rude
et dont la technologie représente un extrême de simplicité,
traitant leurs vieillards avec respect et vont même jusqu'à les
porter sur leur dos lors des migrations, tandis que leurs voisins, les Ona,
préfèrent les abandonner à une mort certaine. Ces deux
populations habitent un même milieu naturel, des systèmes
économiques identiques, et des formes d'organisations sociopolitiques
comparables, et pourtant traitent les personnes âgées de
façon radicalement différente. La
« société primitive » est contradictoire et
ne peut y avoir de génération simpliste sur le vieillissement
dans la société humaine.
Cette étude pose aussi les jalons de la contradiction
dans la représentation de l'image et le rôle des personnes
âgées. C'est dire que les vieillards ne sont pas traités de
façon identique avec respect et considération. Ils font objet de
rejet, de méchanceté. Ce qui est confirmé dans notre
analyse.
L-V Thomas (1991) observait le prestige considérable
dont jouissaient les vieux dans les vingt-deux ethnies qu'il a pu
étudier en Afrique : « Expérience,
disponibilité, éloquence, savoir, sagesse, voilà ce qui
justifie l'image idyllique que le Négro-africain se fait du vieillard.
Et ceci malgré la réalité des vieux séniles,
égoïstes, tyranniques ou acariâtres, comme partout dans le
monde. C'est qu'une société de pure oralité a besoin de
ses vieux, symbole de sa continuité en tant que mémoire du groupe
et condition de sa reproduction. Alors, pour rendre plus supportable leur
pouvoir et aussi pour se valoriser en les valorisant, le groupe n'hésite
pas à les idéaliser. Puisqu'on ne peut rien faire sans les vieux,
autant leur accorder toutes les qualités. Et confondre leur somnolence
avec le recueillement de la médiation. »
Mais aujourd'hui avec le contexte socioculturel
favorisé par la pénétration du livre, de l'écrit,
l'oralité ne fait plus le poids devant le livre. Le pouvoir
gérontocratique se voit désormais démystifié et
même agressé. De même, l'apparition d'un type de
gouvernement démocratique, l'élimination progressive du
sacré dans la politique sont des facteurs à mettre fin à
la gérontocratie.
En somme vieillir en Afrique et dans les
sociétés, c'est avoir des privilèges, tels le droit
à la parole, droit d'ainesse, de respectabilité, de sagesse,
d'affection, de bonheur pour la société, qui a un droit de regard
de la part de la communauté.
Par ailleurs, les différents rôles
assignés aux personnes âgées sont qu'elles sont des
intermédiaires entre les morts et les vivants. Elles ont un rôle
de sécurité, un rôle religieux, médico-magique,
juridique et culturel..
Toutefois, avec la dynamique socioculturelle de la
société, le pouvoir gérontocratique est agressé par
la perte de leur privilège social.
La représentation sociale de la vieillesse dans ses
ramifications a touché la représentation occidentale et non
occidentale de la vieillesse. Elle renferme aussi des déterminants qui
contribuent au vieillissement et à la longévité. C'est
d'ailleurs l'idée que développe la seconde partie de notre revue
documentaire.I-5-2 Les déterminants du vieillissement et de la
longévité
Le vieillissement en tant que processus et conséquence
du temps qui passe est un phénomène obligatoire et
inéluctable. Il est complexe et multifactoriel.
Il concerne les facteurs sociaux et écologiques,
biologiques, physiques, mentaux, religieux, nutritionnels et
comportementaux.
I-5-2-1 Les facteurs sociaux et écologiques
Klinger,C. (2007), dans « la nouvelle science de la
longévité », définit les facteurs de
longévité qui sont surtout liés à
l'amélioration des conditions de vie et à l'environnement. Par
ailleurs, L'étude a relevée quatre mécanismes
anti-vieillissements : le contrôle hormonal, la capture des radicaux
libres, le maintien de la stabilité du génome et les gènes
suppresseurs de tumeurs.
Les déterminants tels que le contrôle hormonal,
la capture des radicaux libres, le maintien de la stabilité du
génome et les gènes suppresseurs de tumeurs
développés dans ce Dossier sont d'un caractère
déterminant pour notre étude. Ce qui a permis de faire un lien
avec les déterminants de la longévité et du vieillissement
qui relèvent des conditions de vie et de l'environnement.
Henrard et Ankri (2003), de leur côté
mettent en exergue les facteurs endogènes et exogènes
individuels qui relèvent des habitudes de vie, des conditions
matérielles d'existence (revenus, niveaux culturels, réseaux
relationnels). Les services sanitaires et sociaux constituent un
déterminant de la santé. Il s'agit essentiellement, tant au
niveau individuel qu'au niveau de la population, par l'intermédiaire de
facteurs liés aux recours (niveau de protection sociale et
accessibilités des services) et aux prestations professionnelles
(qualité des procédures et les résultats : par
exemple le traitement de la douleur chez les personnes hospitalisées, la
récupération fonctionnelle après interventions
chirurgicales ou accidents dus au médicament. Ces facteurs ont
contribué à l'analyse de nos résultats. Toutefois, les
déterminants spirituels ou les dispositions mentales que nous avons
développés n'a pas été l'objet d'étude
préalable.
La longévité est en outre influencée par
l'environnement familial spécifique. En effet, les déterminants
environnementaux responsables de la mortalité retardée par
rapport à la durée de vie moyenne sont des conditions
générales d'existence favorables, en lien avec les revenus, le
capital culturel, la profession, les relations sociales. On sait que les
catégories socioprofessionnelles favorisées vivent plus longtemps
que les défavorisées. Le métier peut avoir un effet
principal sur l'espérance de vie.
Bourlier (1991) a mené une étude au niveau
social en Grande Bretagne dans le Registrer General England and Walles dans
laquelle il a divisé la population adulte de 20 à 65 ans en cinq
catégories suivant leur niveau social et professionnel et a
observé une sous mortalité des catégories aisées et
une surmortalité des classes les plus pauvres.
Guyon Louise (1996), pour sa part, dans son article sur
« les femmes âgées », l'auteur avance
que : « l'appartenance à un milieu
socioéconomique est un déterminant majeur dans le devenir des
individus quant à leur santé. On le sait depuis longtemps ;
les plus pauvres meurent plus tôt, sont malades, ils ont de moins bonnes
santé et vivent dans des conditions sanitaires plus
détériorées ».
Bourlier, Guyon louise ont la même approche des facteurs
de longévité et du vieillissement, qui sont liés à
la condition matérielle d'existence, au revenu et la profession. Ces
facteurs ont permis à l'analyse des résultats de notre
étude. Toutefois, leur étude n'a pas fait cas des dispositions
mentales, morales et spirituelles qui ont un impact sur le vieillissement et
la longévité. Par conséquent, ne nous permettent pas de
saisir toutes les facettes du vieillissement et de la
longévité.
I-5-2-2 Les facteurs biologiques, physiques et
mentaux
Selon Kramen et al (1999), la longévité humaine
peut-être une transmission héréditaire en ce sens que des
études sur les jumeaux monozygotes ont montré qu'ils ont une
durée de vie plus importante que les jumeaux dizygotes. La contribution
génétique dans la variabilité de la durée de vie
est de l'ordre de 20 à 30%. Elle semble plus marquée entre les
parents et les filles, peut-être du fait d'une influence plus forte de
l'environnement chez les hommes.
Marcia E., et al, lui emboite le pas en trouvant que le genre
féminin a une espérance de vie plus élevée que
celle de l'homme.
L'appartenance au genre féminin est une source de
longévité. En effet, en France, selon une étude
anthropologique menée par Marcia E., et al (2004) les projections
démographiques faisant référence à Nallin et
Meslé, ont montré que l'espérance de vie des
français pourrait être de 91 ans et celle des françaises de
95 ans en 2100.
Il est de même au Canada comme dans de nombreux pays
développés, la population vieillit du fait de la baisse des taux
de fécondité, de l'accroissement de l'espérance de vie et
de l'entrée de la génération des
« baby-boomers » dans le groupe des personnes
âgées. Actuellement, l'espérance de vie des hommes est de
78 ans et celles des femmes est de 83 ans.
Au Canada, 84 % des hommes et 90 % des femmes atteignent au
moins 65 ans.
L'étude de Wolbert s'inscrit dans cette même
logique.
Wolbert P. (1994), dans son étude sur
« les centenaires en Côte d'Ivoire », estime que la
longévité sur les trois facteurs déterminés
(environnementaux, comportementaux, biologiques), est attribuable au facteur
biologique notamment génétique qui semble jouer le rôle le
plus déterminant chez nos centenaires.
Selon les écrits des trois auteurs, les secrets de la
longévité émanent des gènes, qui nos ont permis de
faire l'analyse des résultats de notre recherche.
Toutefois, les facteurs de longévité et du
vieillissement dans notre étude ne se limitent pas qu'au facteur
génétique, à l'âge et aux sexes, qui relève
des facteurs endogènes, sans faire cas des facteurs exogènes.
Au delà du gène qui influence le processus du
vieillissement, Lennox et al ont plutôt privilégié l'aspect
physique et mental du vieillissement.
Lennox et al (1990), dans son étude sur
« The effect of exercise on normal. Sports and exercise :
nutritional augmentation and health benefits » , mentionne que
le vieillissement dépend du maintien et de l'entretien des
facultés physiques et intellectuelles : les muscles et le cerveau
vieillissent, d'autant moins qu'ils ont été harmonieusement
utilisés. Le fonctionnement et l'entretien semblent donc retarder le
processus du vieillissement d'un système de suppléance qui masque
la diminution de la marge d'adaptation. Les études montrent que
l'exercice régulier ralentit le processus de vieillissement en abaissant
le taux de glycémie, ce qui prévient des livraisons
croisées et les dommages causés aux vaisseaux sanguins par
l'insuline. L'exercice est bon pour la santé mentale, les études
montrent qu'il améliore l'humeur, diminue l'anxiété et la
dépression, qu'il élimine le stress.
En outre, une étude réalisée dans le
Corpus de Gériatrie (2000), a montré qu'une activité
physique régulière ralentit la diminution de la masse musculaire
liée à l'avancée en âge. Parallèlement,
l'activité physique limite l'augmentation de la masse grasse et les
problèmes métaboliques associés comme l'intolérance
au glucose par l'insulinorésistance. Les fonctions cardio-vasculaire et
respiratoire sont aussi mieux préservées chez les sujets
âgés qui ont une activité physique régulière.
Même débutée à un âge avancé,
l'activité physique peut avoir des effets positifs sur la santé,
notamment en réduisant le risque de maladie cardio-vasculaire et en
prévenant le risque de chute.
Il montre que les pratiques régulières
favorisent la santé et réduisent les risques de maladie
cardio-vasculaires et en prévenant le risque de chute.
Les facteurs affectant l'espérance de vie sont d'ordre
génétique, physique et intellectuel.
Kramen et al (1999) sur « Ageing, fitness
and neurocognitive function » concernant l'apport des pratiques des
exercices physiques, il ressort que l'exercice physique peut même
augmenter le QI ; dans les tests psychologiques des adultes d'un certain
âge qui faisait une marche de 45 minutes trois fois par semaine ont
obtenu de meilleurs résultats que les gens qui faisaient simplement des
exercices d'étirement et de tonus musculaire.
Les études de Lennox (1990), Kramen (1999) et le
Corpus de gériatrie (2000), mettent en évidence, l'influence de
l'exercice régulier sur le vieillissement, qui a contribué
à l'analyse des résultats de l'étude. Cependant, cette
contribution ne nous permet pas de cerner les autres paramètres du
vieillissement, qui sont les dispositions mentales, morales et certaines
théories diététiques ont un impact sur la qualité
de vie, par conséquent sur le vieillissement et la
longévité.
I-5-2-3 Les facteurs religieux, nutritionnels et
comportementaux
Ibrahim B.Syed (2001), parlant des « bienfaits
médicaux des prières de Tarawih », l'auteur a fait cas
de l'impact des prières sur la santé mentale. En outre, elles
ont des bénéfiques sur le corps. Cette prière permet de
pratiquer un exercice physique modéré et particulier à
chaque muscle du corps. L'exercice améliore la qualité de vie,
procure plus de bien-être et d'énergie, réduit
l'anxiété et la déprime, influence favorablement l'humeur
et contribue à l'estime de soi.
Cet article permet d'avoir une approche analytique de notre
objet d'étude sur les pratiques islamiques, en l'occurrence celle de la
prière qui est un pilier fondamental en islam. Toutefois, la
prière n'est pas le seul facteur qui nous a permis de construire notre
objet d'étude sur le vieillissement et la longévité.
L'étude d'Aboli (A) et al. (2006), sur la
« quête de longévité, conscience sanitaire et
hygiène de vie chez les ivoiriens », a
révélé que le vieillissement est fonction de la crainte
de Dieu, du respect des us et coutumes, de l'alimentation, de l'harmonie
familiale et du respect des aînés y compris la prise en charge
sanitaire et de l'hygiène de vie. Toutefois, les personnes
âgées mettent l'accent sur la crainte de Dieu, le respect des
aînés dans la quête de longévité.
Quelles que soient les confessions religieuses, les individus
sont unanimes sur le fait que pour vivre longtemps, il faut respecter les
commandements établis par Dieu car comme le dit les saintes
écritures, « le salaire du péché c'est la
mort ».
Cette étude nous situe de façon concrète
au coeur de la corrélation, religion et vieillissement. Elle a permis
à la conception pratique de notre étude. Toutefois, cette
étude aussi riche, ne nous a pas permis de décrypter les
préceptes religieux islamiques qui influencent l'espérance de
vie.
L'étude menée par S. Beare (2005), a
montré que la longévité exceptionnelle des populations
d'Okinawa, une île du Japon, Campodimele, un village de l'Italie
méridionale, Symi, une île Grecque, le Hounza, une vallée
au Nord-Est du Pakistan, le Bama un comté de la Chine
méridionale, dépend du bon sens et de certaines habitudes
alimentaires. En effet, la sagesse ancienne, les recherches de pointes les plus
récentes indiquent toutes que les « secrets »
à l'origine de la longévité se trouvent avant tout dans ce
que nous mangeons. Au-delà de la nutrition, la religion a des effets
favorables sur la longévité ; être religieux, que cela
vous apporte ou non la vie éternelle, prolongera probablement la
vie : la plupart des médecins vous dirons que la prière, la
méditation ou d'autres pratiques spirituelles peuvent renforcer le
traitement médical. Une étude longitudinale menée par J.
Clark (2002), sur une période de seize ans et portant sur 3900
Israéliens, a révélé que les Israéliens
religieux mourraient moins que leurs homologues non religieux même
quand on prenait en compte les facteurs tels que l'âge et la situation
financière.
Une autre étude épidémiologique au
Maryland (USA), selon Comstock and Partridge (1972), a montré que ceux
qui fréquentaient l'église avaient environ deux fois moins de
risque de mourir de maladies cardiaques ou de suicide que les autres acteurs
est avaient à 74 % moins de risque d'avoir une cirrhose de foi.
Cette étude a donné tout le sens
théorique et pratique à notre étude. Elle a montré
en long et en large les différents aspects qui ont une incidence sur le
vieillissement. Toutefois, ces études ont été
menées dans les milieux dits de longévité exceptionnelle
des populations dans le monde. En revanche, nous nous orienté notre
étude sur le milieu ivoirien, pour cerner les pratiques, le mode de vie
qui peuvent contribuer au vieillissement et à la
longévité.
Ouattara K. dans cette même logique a mené son
étude sur le mode de vie des habitants de Kouassi-Datekro.
Dans cette sur la « Quête de
longévité, conscience sanitaire et hygiène de vie en
milieu urbain : cas de la Sous-Préfecture de
Kouassi-Datékro» , Ouattara (K) (2008), fait comprendre que la
croyance aux valeurs traditionnelles, les rapports aux divinités, le
mariage, l'alimentation, l'harmonie dans les familles participent de la
construction de la longévité.
Le mode de vie étudié chez ces peuples ont
donné une orientation théorique à notre étude.
Cependant, nous avons focalisé notre recherche sur les pratiques
quotidiennes liées au mode de vie des personnes âgées
d'obédience musulmane.
Albduldaem s'appuie largement sur le jeûne qui est un
pilier de l'Islam dont il montre les vertus dans la lutte contre maintes
maladies vient corroborer l'importance du jeûne sur la santé.
Ainsi, L'article d'Albduldaem Al-Kaheel7. sur « Miracle du Coran et
la Sunnah », décrit l'impact du jeûne sur la
santé, tout en mettant en évidence des vertus du jeûne pour
montrer, comment l'islam a ordonné le jeûne vu ses effets
stupéfiants en soignant maintes maladies. Il soigne les maux de dos, de
la colonne vertébrale et de la nuque, les maladies chroniques du
système digestif, les troubles intestinaux et les colites peuvent
être traités par le jeûne. Il prévient l'asthme, les
maladies cardiovasculaires et l'artériosclérose.
Cet article contribue au renforcement des
éléments explicatifs de l'analyse de notre étude.
Cependant, le mode de vie du musulman, ne se limite pas qu'au jeûne. Il
existe un ensemble de valeurs, de pratiques qui ont une incidence sur le
vieillissement et la longévité.
O. Buchinger lui emboite le pas et même en fait une
thérapie pour l'humanité.
O. Buchinger (2006), partant d'une expérience
sur : « le jeûne thérapeutique » va dans
même sens qu'Albduldaem, mais utilise le jeûne comme une
thérapie pour soigner ses patients. Il soigne l'arthrite, mais
également un nombre croissant de maladie chroniques qui répondent
au traitement par le jeûne thérapeutique. Il est modifié
à base de bouillons de légumes, de jus de fruits et de
légumes fraîchement pressés, avec un peu de miel et une
abondance de tisanes et d'eau. Il est basé sur la médecine et la
physiologie, mais inclut également les deux autres dimensions
traditionnelles du jeûne : la spiritualité et la
solidarité. Le jeûne rééquilibre le
métabolisme et mobilise les forces de régénération
propres du corps et de l'esprit. Buchinger a pu être guérit
lui-même par le jeûne thérapeutique d'une maladie
rhumatismale grave : le rhumatisme articulaire aigu. C'est à partir
de cette expérience personnelle que la méthode Buchinger s'est
développée et a prouvé son efficacité tout d'abord
dans les maladies des articulations et en général dans tous les
cas d'inflammation chronique et d'allergie.
Cet article a permis de contribuer à l'analyse de nos
résultats. Toutefois, nous avons plus accentué notre étude
sur le cas islamique ou sur la pratique liée à la civilisation
musulmane.
Une autre vertu thérapeutique islamique, au-delà
du jeûne, se trouve dans les aliments, dont Firas en expose les effets
bénéfiques sur la santé.
Selon Firas Nour Alhak. (2006), sur l'olivier et son huile a
amené plusieurs recherches sur cette huile. En effet, des études
du Saint Coran a parlé et consacré dans maintes Sourates (la
sourate 35 Anour par exemple) une grande importance à l'Olivier et son
huile, il l'a désigné par l'arbre béni ce qui veut dire un
arbre de multiples donations et bienfaits. Ainsi le Prophète Muhammad a
conseillé a ses compagnons et par la suite tous les musulmans de
profiter de cet arbre. La science contemporaine a dévoilé
d'énormes bienfaits de cette huile d'olive.
L'Huile d'Olive protège contre le cancer, le cancer de
la peau, le cancer du sein, les maladies du coeur, le diabète, les
maladies cardiaques, tue les poux de la tête, diminue des cas
d'ulcère d'estomac, participe à l'enrichissement des graisses
mono insaturées chez les femmes qui utilisent beaucoup d'huile d'olive
dans la préparation de leurs repas, huile d'olive guérit le
rhumatisme, l'huile d'olive baisse le taux de mortalité avec une
alimentation suivie pas de beaucoup les viandes et les produits laitiers par
contre consommer beaucoup de légumes, de fruits, de l' hydrates de
carbones et l'huile d'olive.
L'huile d'olive renforce les os ; elle est efficace
à traiter le rhumatisme, les effets du vieillissement et réduit
les dangers relatifs aux maladies du coeur et du durcissement des
artères. Elle protège contre le cancer de la peau, du sein, des
maladies cardiaques, ulcère d'estomac...etc.
Cet article met en exergue le caractère spirituel de
l'huile d'olive mais aussi la contribution scientifique de cet arbre et son
huile dans le renforcement de nos capacités physiques, physiologiques,
sanitaires, culturelles. Cette huile de part ses richesses qui la composent a
un impact sur la santé. Ces impacts sont que l'huile d'olive
posséderait des vertus anti-inflammatoires similaires à celles de
l'ibuprofène. En outre, elle est anti cholestérol car elle
pourrait diminuer le taux de mauvais cholestérol dans le sang
`grâce à sa richesse en acide oléique, un acide gras de la
famille des Oméga 9' ; elle est riche en polyphénols qui est
efficace contre l'hypertension.
Cet article a contribué à la
compréhension des mesures préventives de notre étude.
Cependant, les mesures préventives ne se limitent pas qu'à
l'huile d'olive, d'autres pratiques de prévention qui sont d'ordre
sociales existent.
Selon Mahmoud. (1999), Le travail est originairement
assujettissement et liberté. Le travail est source de liberté et
d'indépendance en termes d'autonomie financière. Il permet une
prise en charge individuelle et collective qui est source de
longévité et de vieillissement. C'est pourquoi l'ordre de
travailler donné par le Coran est clair et manifeste :
« dis ; agissez et n'hésitez pas à faire le bien
ni à faire votre devoir, car Allah connaît toutes vos actions,
ainsi que son messager et les croyants».
Par ailleurs, le Coran incite les musulmans à
travailler même le vendredi qui est un jour de repos pour eux :
« lorsque vous avez accompli la prière du vendredi, dispersez
vous sur la terre et demander les faveurs d'Allah ».
Le prophète à lui bénédiction et
salut a loué celui qui travaille et mange à la sueur de son front
en qualifiant la main travailleuse de main qu'Allah et son messager aiment. Le
fait de s'en remettre à Allah, dans nos différentes
activités, est une force impulsive et positive pour la santé et
le bien vieillir et développe les facultés physiques, morales et
spirituelles. Comme source d'élévation spirituelle, le travail
met en exergue la dimension matérielle, infrastructurelle, physique.
Cette étude a permis à l'analyse des
mécanismes de construction du vieillissement. Cependant, il ne nous
permet pas de percevoir une approche globale de notre objet d'étude.
Les études de Blon Dombet Cissé et al (2006) sur
la « Quête de longévité, conscience
sanitaire et hygiène de vie chez les Adjoukrou de Cosrou
(Dabou) » décryptent dans cette étude
anthropologique, le respect des préceptes de Dieu, le respect de la
tradition, la bonne alimentation, la bonne santé. La vie
éternelle est le souhait le plus ardant de l'homme. En effet, en son
chapitre 10 au verset 25 du Livre de Jean, la Bible déclare que
« Dieu est la résurrection et la vie. Celui qui croit en lui
aura la vie éternelle ». La parole de Dieu montre que la vie
éternelle n'est possible que si l'individu obéit à ses
commandements. Par conséquent pour mériter cette vie et la garder
longtemps, il est indispensable de respecter Dieu comme un enfant respecte ses
parents. La colère de Dieu s'abat donc toujours sur les individus qui
vivent dans le péché sans pouvoir se convertir.
Cette étude nous permis de relever des préceptes
religieux qui ont un impact sur le vieillissement et la
longévité. Cependant, les préceptes relevés dans
cette étude sont d'ordre biblique et non islamiques.
Kouaho Edjoba M.S.et al (2006) dans leur étude
sur la « Quête de longévité, conscience
sanitaire et hygiène de vie chez les ivoiriens : cas des
Abouré de Bonoua », s'appuyant sur des récits de vie,
ont passé en revue l'importance incontestable de Dieu dans la
quête de longévité. Dieu reste le suprême
détenteur de la vie et de la mort sur toutes ses créatures et
créations.
A côté de la suprématie de Dieu, s'exerce
celle des forces mystiques (les génies,...). Le respect, la
dévotion, l'obéissance sont les maîtres- mots de
l'être humains qui cherche à vivre longtemps. Le respect de la
divinité inclut le respect des parents et les autres aînés
de la société et la culture de l'amour du prochain.
Cette étude a fait ressortir le rôle
incontournable de la divinité dans le processus du vieillissement et de
la longévité. Ce qui nous a permis de combler les explications
à notre étude. Par ailleurs, leur explication est trop
centrée sur le respect des parents et de la divinité qui est
qu'un simple aspect dans le processus du vieillissement et ne permet pas de
cerner tout les contours de notre étude.
Doukouré D. (2006), sur la « Quête de
longévité, conscience sanitaire et hygiène de vie chez les
musulmans de Yopougon », montre dans cette étude que le
vieillissement et la longévité des personnes âgées
sont liés à leur forte soumission aux recommandations de la
divinité ; aux sacrifices de miséricorde, aux prières
nocturnes, aux bénédictions, au raffermissement des liens de
parenté et la bonté envers les parents ou les personnes
âgées; mais aussi leur rapport à la santé et
à l'alimentation. L'étude a alors montré que les personnes
âgées qui mettaient en pratique constamment les prières
obligatoires et surérogatoires étaient en harmonie avec elles
même et l'environnement.
La piété filiale observée chez les
personnes âgées entraîne le raffermissement des liens de
parenté, la bonté envers elles et surtout le respect des
personnes âgées favorisait tant de bénédiction et de
cohésion qui sont source de vieillissement et de
longévité.
Leur rapport à la santé est une lutte
permanente : la prière est un point d'ancrage à la
propreté et à la pureté. Le contrôle de
l'alimentation est une manière d'éviter la maladie. Tous ces
facteurs contribuent au prolongement de l'espérance de vie des personnes
âgées d'obédience musulmane de Yopougon.
Ces différents facteurs ont été d'un
apport indéniable à la construction théorique et à
l'analyse des résultats de notre étude. Cependant, l'étude
n'a pas tenu compte de la dialectique du vieillissement et de la
longévité.
En somme, les déterminants du vieillissement et la
longévité sont influencés, d'abord, par
l'amélioration des conditions de vie, par l'environnement, par des
déterminants endogènes (gène, l'âge, le sexe) et
exogènes (revenu, le niveau culturel, la profession, les relations
sociales, les habitudes de vie qui comprennent le régime alimentaire, la
consommation d'alcool et de tabac, activité physique, comportement
sexuel).
Ensuite, par les exercices physiques qui maintiennent et
entretiennent les facultés physiques et intellectuelles, ils
ralentissent le processus de vieillissement, améliorent l'humeur,
éliminent le stress, l'anxiété et peuvent augmenter le
quotient intellectuel.
En outre, les facteurs religieux, nutritionnels et
comportementaux ont une influence sur le vieillissement et la
longévité. En effet, La religion a des effets favorables sur la
longévité et s'exprime par la prière qui améliore
la qualité de vie, procure plus de bien-être et d'énergie,
réduit l'anxiété et la déprime.
Le jeûne retarde la vieillesse, soigne les maladies
chroniques, cardiovasculaires, etc. En outre, l'huile d'olive protège
contre le cancer, le diabète, etc.
Enfin, le vieillissement est fonction de la crainte de la
divinité, du respect des us et coutumes, de l'alimentation, de
l'harmonie familiale et du respect des personnes âgées, d'une
prise en charge sanitaire et de l'hygiène de vie.
Toutefois, le phénomène du vieillissement se
consolidera par des mesures préventives.
Quelles en sont les mesures préventives du
vieillissement de cette étude ?
I -5-3 Les mesures préventives du vieillissement
I-5-3-1 Mesures sanitaires
Cette étude de Brian L.
Mishara (1984), sur les mesures préventives a fait ressortir les
programmes de prévention et d'intervention qui peuvent retarder le
processus de détérioration physique et mentale et certains
changements qui peuvent être également associés au
vieillissement.
Les affections des maladies aigues diminuent avec l'âge
autant chez les hommes que chez les femmes. Grâce à
l'amélioration des soins médicaux et des habitudes de vie, ainsi
qu'aux découvertes médicales futures, nous pouvons espérer
que ces différences seront encore plus considérables entre nos
grands-parents, nos parents, nous-mêmes et nos enfants.
Cette étude nous permet de construire notre objet
d'étude, car les précautions sanitaires sont un atout au
vieillissement et à la longévité.
Toutefois, l'étude s'est plus orientée que sur
la prévention sanitaire.
Leaf (1973) a mené des enquêtes de type
médical pour démontrer que les gens à qui on ne permet
plus de jouer un rôle dans la vie économique ou sociale de leur
communauté sont des gens qui, physiquement, dépérissent
rapidement.
Dans cette étude, l'auteur insiste sur la santé
des individus, sans distinctions d'âge. Elle a contribué à
montrer l'impact des conditions d'existence matérielles sur la
santé des individus, qui reste une réalité dans notre
étude. Toutefois, cette enquête n'a privilégié que
l'aspect sanitaire de la longévité qui n'est pas la seule
variable explicative de la longévité et du vieillissement.
P. Le Deun, A. Gentric (2007), dans « vieillissement
réussi », ont développé des stratégies
préventives du concept de vieillissement réussi prenant en compte
la personne dans toutes ses dimensions, déterminant une approche
médicale, sociale, psychologique mais aussi éthique et
philosophique. Les stratégies préventives, qui reposent sur la
modification de facteurs environnementaux, sur le respect de règles
hygiéno-diététiques, passant par la promotion de la
santé tout au long de la vie, mais aussi par le développement des
capacités de « résilience »,
c'est-à-dire l'adaptation de l'individu face aux différents
stress de la vie. L'article aborde les voies thérapeutiques du
vieillissement réussi et leur évaluation en termes de rapport
bénéfices/risques, en particulier celles des antioxydants et des
traitements hormonaux substitutifs.
Ces stratégies, nous a permis d'évaluer
l'environnement sanitaire des personnes âgées dans notre
étude.
C. de Jaeger et al (2003), ont passé en revue les
mesures préventives et complémentaires globales du vieillissement
de l'être humain. Elles passent par la nutrition, la restriction
calorifique, l'adoption d'un régime crétois, le choix des
aliments, l'utilisation de certains extraits de plantes, la prise de conscience
du fonctionnement de son corps, la gestion consciente de son vieillissement
vers 40/50 ans, la réinsertion des personnes âgées
déjà diminuées, l'arrêt de la
détérioration des yeux par l'oxydation radicalaire, une
activité physique régulière, le dépistage des
maladies et la correction des carences hormonales.
Ces mesures préventives et complémentaires du
vieillissement contribuent à renforcer et consolider notre objet
d'étude.
Henrard J-C (2002), dans « les défis du
vieillissement. La vieillesse n'est pas une maladie »,
l'auteur passe en revue les représentations occidentales de la
vieillesse qui sont extrêmement négatives. Il décrit par la
suite les signes caractéristiques de la vieillesse et propose des
mesures préventives pour favoriser l'amélioration de la
santé et la qualité de vie des personnes âgées.
Selon lui, la santé ne doit pas être considérée
uniquement comme l'absence de maladie. C'est tout autre chose qui recouvre la
prévention, la promotion de la santé, la modification des
comportements, l'amélioration des conditions d'existence,
l'aménagement du cadre urbain aux personnes à mobilité
réduite.
Selon l'auteur, le vieillissement est devenu un fait social
majeur, suscitant une floraison de discours alarmiste sur l'explosion de la
demande de soins ou de financement des retraites. Dans ce livre, il s'insurge
contre cette vision négative largement relayée par les
médias.
Shaller, Kieffer, Prandoni, Ponroy et de Nathalie, sont des
auteurs qui ont développé dans leurs ouvrages des constats, des
expériences personnelles pour lutter contre le vieillissement.
C. Tal Shaller (2008), dans son ouvrage intitulé
« Secrets éternels de jeunesse et de
vitalité, comment rester jeune à tout
âge » ; consacre son ouvrage aux effets de l'âge et
les possibilités à adopter pour rester jeune à tout
âge.
Il insiste sur les dimensions de l'être humain
« physique, émotionnelle, mentale et spirituelle »
qui permettent de vivre d'une manière harmonieuse et joyeuse ;
cette synergie entre le mental, le physique, l'émotionnel et le
spirituel sont des sources d'énergie dans la santé d'un individu,
par conséquent, ils ont un impact sur la santé et la
longévité des personnes âgées. En effet, ces
différentes dimensions apportent un éclairage quitte à la
compréhension de notre objet d'étude. Toutefois, elle ne fait pas
ressortir les valeurs, les préceptes religieux qui ont une incidence
sur le vieillissement et la longévité des personnes
âgées.
D. Kieffer (2004), dans son ouvrage intitulé
« Comment se régénérer pour bien
vieillir » ; propose l'une des meilleurs synthèses des
pratiques de rajeunissement issues des thérapies naturelles. Il offre un
ensemble exceptionnel de techniques et de conseils d'hygiène de vie qui
permettent d'entretenir et d'optimiser notre énergie vitale et nos
fonctions biologiques et psychologiques. Une part importante de l'ouvrage est
consacrée à des exercices physiques (postures, mouvements,
étirements) qui sont autant d'exercices de
régénération particulièrement
déterminants.
Cet ouvrage met en exergue les techniques et les conseils
pour bien vieillir, qui sont autant d'éléments théoriques
dans notre étude.
Toutefois, l'auteur n'a pas tenu compte l'approche de la
religion dans le processus du vieillissement et de la longévité.
A.Prandoni (2008), propose dans son ouvrage « La
bonne cuisine des seniors » ; l'alimentation type des
seniors. Il fournit des données nutritionnelles utiles et expose de
façon claire les propriétés, les valeurs nutritives et
calorifiques des fruits, des légumes, des aliments protéines, des
sucreries, des boissons.
L'auteur insiste sur l'alimentation en tant valeur essentielle
pour bien vieillir. En effet, l'alimentation a été une variable
déterminante qui est à l'origine de la longévité et
du vieillissement. Toutefois, l'alimentation dont propose l'auteur, en
l'occurrence les boissons alcoolisées sont sources de rejet dans la
communauté islamique.
Y. Ponroy (2009), dans son ouvrage intitulé
« En pleine forme ! Les règles de base pour
être en bonne santé » ; décrit les
excès et erreurs qui conduisent à un vieillissement
précoce (déséquilibre alimentaire, pollution,
sédentarité, stress...). Pour rester en bonne santé, il
préconise : une bonne alimentation, la prise de compléments
nutritionnels, l'exercice physique, la relaxation, un bon sommeil, un bon
équilibre de vie et un environnement affectif positif travaillent de
façon synergique pour contribuer à notre bien-être.
Cet ouvrage est déterminant à la construction de
l'ossature de notre étude. Il présente l'impact des excès
et des erreurs de l'habitude de vie qui ont un impact sur le vieillissement et
la longévité. Toutefois, le mode de vie décrit par
l'auteur ne prend pas en compte les valeurs que nous retrouvions dans la
réalité ivoirienne surtout religieuse.
N. st Clair et Jean-Félix (2009), dans leur ouvrage
intitulé « L'Arthrose et les
rhumatisme », propose des traitements de crises inflammatoires
à faire soi-même en utilisant homéopathie, plantes, huiles
essentielles, compléments alimentaires, baumes naturels.Autant de
techniques douces à adopter et à associer à une
activité physique pour vivre le mieux possible avec cette maladie. Cet
ouvrage présente deux maladies liées à la vieillesse, qui
nous a intéressé dans notre étude. Toutefois, les maladies
liées au troisième âge sont généralement
nombreuses comme révélé par les études sur le
vieillissement et la longévité.
La force de ces écrits est qu'elle donne des outils de
base à notre étude, mais ce sont des livres expérientiels
et non des études scientifiques.
I-5-3-2 les mesures sociales
Des travaux visant à lutter contre les
préjugés sociaux envers la vieillesse ont été
menées par Clark (1973; Guillemard 1977 a). Au premier rang vient
l'action immédiate et urgente des travailleurs sociaux à travers
des aides à l'hébergement, à la santé, au revenu et
à la création d'un milieu social plus humain. Des programmes de
préparation à la retraite consistent à prendre à
redéfinir son espace, tant physique que social.
Cette étude vise à redonner une image sociale
aux personnes âgées.
Ces actions sociales permettent d'améliorer leurs
conditions de vie. Cette orientation nous permet de redéfinir les
besoins auxquels les personnes âgées sont confrontées et de
trouver des mesures, des dispositions qui peuvent garantir le vieillissement et
la longévité. Toutefois, les travaux sont centrés sur les
travailleurs sociaux qui ne nous permettent pas de cerner tous les contours de
notre étude, car nous nous inscrivons dans une perspective plus large en
l'occurrence dans un milieu religieux qui prend en compte toutes les
catégories sociales de la société.
Cimon (1980) suggère de valoriser le travail à
temps partiel, moins exigeant, et d'encourager le bénévolat et le
travail communautaire.
L'auteur propose aux retraités une reconversion
professionnelle qui leur permettra d'être utile à la
société, c'est-à-dire actif. C'est l'ambition de notre
objet d'étude, qui par ailleurs cherche les pratiques qui ont un impact
sur le vieillissement et la longévité.
Henrard J-C (2002), dans « les défis du
vieillissement. La vieillesse n'est pas une maladie »,
l'auteur passe en revue les représentations occidentales de la
vieillesse qui sont extrêmement négatives. Il décrit par la
suite les signes caractéristiques de la vieillesse et propose des
mesures préventives pour favoriser l'amélioration de la
santé et la qualité de vie des personnes âgées.
Selon lui, la santé ne doit pas être considérée
uniquement comme l'absence de maladie. C'est tout autre chose qui recouvre la
prévention, la promotion de la santé, la modification des
comportements, l'amélioration des conditions d'existence,
l'aménagement du cadre urbain aux personnes à mobilité
réduite.
Selon l'auteur, le vieillissement est devenu un fait social
majeur, suscitant une floraison de discours alarmiste sur l'explosion de la
demande de soins ou de financement des retraites. Dans ce livre, il s'insurge
contre cette vision négative largement relayée par les
médias.
Boyd (1973), parle d'emplois non- compétitifs mais tout
de même valorisants pour les personnes âgées et donne
l'exemple du travail de réceptionniste dans un Motel durant les heures
de jour.
L'auteur parle de l'activité des personnes
âgées qui leur permettra d'être autonome et se prendre en
charge. C'est l'ambition de notre objet d'étude, qui par ailleurs
cherche une prise en charge, une autonomie qui ont un impact sur le
vieillissement et la longévité.
Rosow (1974) propose de créer plutôt une
collectivité autonome et isolée du reste de la
société, de ses normes anti-vieillesses, et où
l'individu trouvant appui, cohésion sociale et harmonie. Il propose de
diminuer les besoins d'intégration des personnes âgées en
améliorant leurs conditions de vie.
L'auteur parle d'amélioration des conditions de vie, et
de lever les stéréotypes sur leur image qui leur permettra de
mener une vie de société avec plein d'espoir.
Selon le rapport des Nations Unies sur le vieillissement dans
le monde (2001), la prévention du vieillissement passe par la
capitalisation des personnes âgées sur le développement, la
participation au logement, le bénévolat et la contribution
d'association. Ces éléments constituent un engagement actif,
dynamique et constructif pour les personnes âgées.
A travers le rapport des Nations Unies, la capitalisation des
personnes âgées sur le développement permet
d'améliorer la situation des personnes âgées et faire en
sorte qu'elles participent aux décisions qui concernent la
société et la collectivité. Au titre de la participation
au logement, le logement constitue un vecteur essentiel dans le construit des
personnes âgées. Le bénévolat constitue une
nouvelle richesse des personnes âgées car il permet de mettre leur
savoir et leur manière de faire au service de la société.
Le nouveau modèle du vieillissement incite les personnes
âgées à s'entraider et à se rendre service et non
plus être surtout considéré comme des destinataires.
Ce Rapport a décelé les actions sociales qui
influencent le vieillissement et la longévité des personnes
âgées. Des pratiques qui leur permettent d'être actif dans
la vieillesse. Toutefois, ces pratiques ne nous permettent pas de
déceler la corrélation vieillissement et longévité
des personnes âgées musulmanes.
Hassen Mohsen (2005), sur les acquis de la personne
âgée en Tunisie fait remarquer que le gouvernement tunisien a pris
conscience des mauvaises conditions de vie des personnes âgées. A
cet effet, les pouvoirs publics ont mis en place des programmes de protection
sociale pour venir en aide aux personnes âgées. Parmi les actions
mises en oeuvre, nous citons :
-le maintien à domicile qui se manifeste par l'octroi
d'une aide en espèce à la personne âgée pauvre tout
en la gardant chez elle ;
-le placement familial qui consiste à mettre la
personne âgée dans une famille d'accueil, capable de lui apporter
le soutien dont elle a besoin. L'objectif de cette modalité étant
d'éviter les problèmes d'isolement et de solitude, de favoriser
la solidarité interfamiliale et maintenir la personne âgée
dans son espace géographique et social habituel.
« Les unités s.o.s personnes
âgées » est un programme d'aide médico- social,
composé d'un personnel médical, paramédical et d'un
personnel social qui font des visites à domicile aux personnes
âgées du 3ème âge en vue de leur fournir
les services sociaux, sanitaires dont elles ont besoin et de sensibiliser les
membres à la nécessité et à l'importance de prendre
soin de leurs parents âgés.
Mohsen insiste sur les mesures sociales qui ont un impact sur
le vieillissement. Elles permettent d'apporter des actions, des pistes de
solutions, des mesures pour construire notre objet d'étude. Cependant,
son étude ne fait pas cas des pratiques quotidiennes, des dispositions
mentales, morales qui influencent le vieillissement.
Almeida Armelle S. (2006), dans son étude sur
« les retraités du secteur public », comme mesures
préventives du vieillissement, a passé en revue les
réalités quotidiennes des retraités. Elle a
mentionné que les mesures prises par bon nombre d'anciens travailleurs
de différents corps de métier se trouvent surtout dans
l'épargne, le courage, l'abnégation. Selon les travailleurs il
n'y a pas de recette miracle pour réussir sa retraite c'est seulement
une organisation ; se faire violence aujourd'hui pour en profiter demain.
Plusieurs d'entre eux vivent bien leurs vieux jours car ils sont pris en charge
par leurs progénitures qui constituent un trésor et une richesse.
La prise en charge des parents âgés par leurs progénitures
constitue donc une prévention du vieillissement.
L'étude de l'auteur nous a permis de construire notre
objet d'étude. Cependant, les mesures préventives dont elle
propose, sont axées sur l'organisation, la progéniture qui reste
limité par rapport à l'approche que nous développons.
Pour A. Pilon (1990), la vieillesse symbolique est venu
interrompre, pour les plus âgés, la possibilité d'assurer
leur autonomie économique improductive, la catégorie
âgée est devenue économiquement dépendante d'un
système institutionnel de politique publique de retraite et de
vieillesse. Pour permettre que les personnes âgées vivent
convenablement, les institutions de prise en charge directe des personnes
âgées, « nécessiteuses » (sans
familles, par exemple)), mais aussi pour les orphelins et les infirmes, ont
pris racine il y a bien longtemps. Le soutien aux personnes âgées
a aussi été l'affaire de comités paroissiaux, des
sociétés de bénévoles et de divers organismes de
charité privée. Pour satisfaire les besoins économiques
des âgés, il existait des sociétés d'aide mutuelle.
En 1936, la population âgée québécoise est devenue
admissible à un programme de revenu spécifique en raison de
l'âge. Il existait bien, depuis 1927, la loi fédérale
d'Assistance vieillesse pour les personnes pauvres de 70 ans et plus, mais
elle n'était pas encore appliquée au Québec.
Cette étude est centrée sur le soutien, des
aides aux personnes âgées retraitées, venant des
institutions publiques comme privées.
Elle nous donne une orientation théorique à
notre objet d'étude quitte à la recherche de mesures
préventives. Cependant, dans nos sociétés non occidentales
et particulièrement dans la société ivoirienne toutes les
personnes âgées que nous avons enquêté n'ont pas un
emploi formel, par conséquent, pas de sécurité sociale
formelle. Pour ces dernières nous cherchons des mesures pour
améliorer leur condition de vie.
Coulibaly, Z. (2007), dans son étude sur
« Ce que vivre longtemps veut dire chez les Souamlins de
kotiéssou dans la sous-préfecture de Taabo » ; il
a privilégié l'élaboration des lois comme mesures
préventives sur la base des réalités économiques de
toutes les couches sociales. Elles doivent garantir l'accès de tous aux
soins de santé, à la nourriture, au logement, aux vêtements
avec une mention particulière pour les personnes âgées.
Selon lui il faut concevoir et adopter une politique nationale
adéquate de prévention et de distribution de soins curatifs
spécifiques aux maladies des personnes âgées. Elle a
participé à la construction de notre objet d'étude dans la
recherche des mesures pouvant contribuer au vieillissement. Cependant, cette
étude n'a pas déterminé la politique nationale
adéquate qui favoriserait le vieillissement.
Honadja, P. (2007), travaillant sur la retraite et le
vieillissement actif a privilégié la valorisation des
aptitudes à la reconversion professionnelle par l'identification des
métiers appropriés pouvant être exercés par les
retraités, une éducation appropriée à la
participation sociale post- retraite et la mise sur pied d'un observatoire du
vieillissement actif dont le rôle serait de réfléchir sur
le phénomène du vieillissement dans sa globalité. Une
place de choix doit être accordée à la question sanitaire
en intégrant la gériatrie dans le système sanitaire pour
réduire les incapacités physiques. Fort de cette
réalité des mesures préventives tant au niveau primaire,
secondaire et tertiaire de toutes les catégories sociales doivent
être prises donc nécessité de création de structure
de soins gériatriques.
Cette étude riche en information a permis de renforcer
notre objet d'étude et de trouver des mesures susceptibles qui ont une
incidence sur le vieillissement. Toutefois, il a particularisé son
étude qu'au cas des retraités.
E. Kaseke (1999), dans son article sur la
sécurité sociale et les personnes âgées : le
cas de l'expérience africaine, décrit que les dépenses
dans le social ne doivent pas être considérées comme un
gaspillage mais comme un investissement dans le capital humain. Les pouvoirs
publics doivent adopter une double approche de la protection sociale des
personnes âgées, afin de répondre valablement aux besoins
de cette génération. Les autorités doivent pour la
problématique du troisième âge, conjuguer les
systèmes formels et non formels de sécurité sociale en
reconnaissant qu'il existera toujours une large majorité de personnes
âgées qui n'a accès au système formel parce qu'elle
n'a jamais eu accès à un emploi salarié.
L'auteur de cette étude met en exergue l'importance
déterminante de la sécurité sociale dans le processus du
vieillissement et du développement. Cette étude nous a permis de
situer les problèmes des personnes âgées au coeur des
priorités de façon général. Toutefois, l'auteur
n'a tiré l'attention que sur leur prise en charge sans relever les
autres aspects du vieillissement que nous nous attèlerons a mettre en
évidence.
J-C Escribano (2007), dans son
ouvrage « On achève bien nos
vieux » , décrit la représentation que la
société française a de la vieillesse. Il insiste surtout
sur les conditions de vie des vieillards dans les maisons de retraite,
lesquelles conditions ne sont pas du tout reluisantes.
L'auteur fait la satire de la société
française, sur les conditions difficiles dans les maisons de retraite,
avant de lancer un appel à la révision de leur condition. Il
penche sa réflexion surtout sur leur condition de vie et leur prise en
charge. Elle est importante à notre objet d'étude, car il attire
notre attention sur les conditions de vie des personnes âgées.
Toutefois, cette réalité est tout à fait contraire
à notre approche. En effet, le milieu dans lequel l'étude a
été menée ne connait pas de maison de retraite. L es
personnes âgées vivent dans leur milieu environnemental avec leurs
enfants, petits enfants, leurs amis, etc.
Pour B. puijalon (2000), dans « Aspects
sociologiques du vieillissement », extrait du livre
« Accès de tous à la connaissance, préservation
du cadre de vie, amélioration de la santé » , donne une
définition originale de la vieillesse en tant qu'une contribution
historique et culturelle, qu'un fait naturel dans la mesure où toutes
les sociétés se proposent une interprétation de
l'avancée en âge et un découpage du cycle de vie en stades
ou phases qui se succèdent de manière plus ou moins
homogène en fonction des évènements, des changements qui
jalonnent le cours de la vie.
Dans cette étude, l'auteur propose des
éléments qui renouvellent le questionnement social et culturel
sur la vieillesse dans les sociétés occidentales, tout en
insistant sur la méconnaissance de cet âge, bien que le nombre des
personnes âgées ait fortement augmenté. Elle fait une mise
en garde quant au risque de faire apparaître la vieillesse comme une
charge pour les générations les plus jeunes. Mieux, elle aborde
des points essentiels pouvant concourir à l'amélioration et
surtout au bien-être des personnes du troisième âge en
termes de droit aux soins, de formation à la gérontologie, de
solidarité familiale, de choix du lieu de vie, de prestation
spécifique dépendante et du rôle de 12 millions de
personnes âgées à travers le monde.
Selon l'auteur les questions posées par la
montée démographique du grand âge, l'inadaptation des
structures de prise en charge, de la dépendance ne doivent pas faire
l'impasse sur la signification de la vieillesse en particulier, de
l'extrême vieillesse en général qui échappe à
toute rationalisation économique et sociale. Il exhorte les
différentes couches sociales à considérer les personnes
âgées tout en les prenant en charge et en les valorisant, car
elles constituent un pilier important pour l'équilibre de la
société.
Dans notre étude, il a été d'un apport
à la compréhension du problème des personnes
âgées et les mesures à adopter pour un vieillissement
harmonieux. Toutefois, son étude présente de façon
générale à travers le monde les conditions de vie et les
mesures préventives, mais nous avons particularisé au cas
ivoirien précisément dans le District d'Abidjan.
Guillemard (1980), parle de l'amélioration des
conditions de vie des personnes âgées. Il s'est mis en place, dans
la plupart des pays européens, selon un calendrier variable, un ensemble
de programmes sociaux en direction des personnes âgées. Ces
programmes visent, non plus la sécurité économique de ce
groupe, mais la prolongation de son insertion dans son cadre habituel et la
prévention de sa perte d'autonomie. Il ne s'agit non plus de politique
de niveau de vie, mais d'action en direction du mode de vie des personnes
âgées.
Ces politiques ont permis à leurs
bénéficiaires d'accéder à des services et à
des biens (aide ménagère, soins à domicile, lutte contre
l'isolement) qu'ils ne pouvaient se procurer directement dans les services
marchands. Elles ont également permis d'éviter certaines
institutionnalisations définitives ou hospitalisations non
indispensables. L'étude a toutefois montré les limites et les
effets pervers de ces politiques. Ces structures de prise en charge ont, en
fait, eu tendance à construire toute incapacité physique, mentale
ou sociale en « dépendance sociale ». Ces programmes
de soins et de services à domicile n'ont pas, dans l'ensemble, su
préserver et développer l'autonomie des personnes
âgées auxquelles ils s'adressaient.
Cette étude nous à permis de connaitre les
programmes et les politiques qui ont un impact sur le vieillissement.
Toutefois, ils connaissent des limites devant aider à
l'amélioration des conditions de vie des personnes âgées
qui sont des stratégies de prévention au vieillissement et de la
longévité.
Anna-Maria F. Dumont (2003) parle plutôt des
« droit des personnes âgées ».
Human Rights Education Associates dans lequel intervient
l'auteur, est une panoplie de droits en faveur des personnes âgées
pour l'amélioration de leur condition de vie. Il s'agit de voir comment
se servir des moyens offerts par la loi et la réglementation pour aider
les personnes âgées à mieux vivre leurs dernières
années. Pour favoriser ces droits, il fait une analyse des droits des
aînés qui passe par la protection des droits, la participation aux
droits et l'image véhiculée des personnes âgées. En
effet, la protection se réfère à leur
sécurité physique, émotive, et psychologique tout en
tenant compte de leur vulnérabilité à l'abus et aux
mauvais traitements. La participation se réfère au besoin de
définir un rôle de plus en plus actif pour cette
génération. L'image se réfère à la
nécessité de présenter les vieux de manière
positive et sans discrimination quant à leur savoir faire. La Charte des
Nations Unies et la Déclaration universelle des doits de l'homme en son
article 25, paragraphe 1, précise que : « Toute
personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa
santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour
l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que
pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la
sécurité en cas de chômage, de maladie,
d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de perte
de ses moyens de subsistance par la suite de circonstances indépendantes
de sa volonté ».
Cet article nous permet de connaitre les droits et
privilèges des personnes âgées. Ce droit qui en
général n'est connu de la plupart des personnes
âgées, nous a permis, de comprendre l'orientation théorique
de notre étude. Toutefois, l'auteur n'a fait que ressortir l'aspect
juridique, les lois protégeant les personnes âgées. Par
ailleurs, il n'a pas tenu compte des autres mesures qui concourent à la
prévention sociale du vieillissement.
Selon l'étude de Kouamé Kouassi (M) (2008), sur
« la féminisation du vieillissement », la
prévention du vieillissement des femmes âgées
résidant à Abobo-doumé dans cette étude passe par
l'amélioration des conditions socio économiques des femmes de
manière a permettre d'assurer des soins appropriés à leur
état, de l'affection familiale et d'une alimentation saine et
équilibrée convenable à leur âge. Promouvoir les
femmes âgées par des journées dites de valorisation et de
célébration des femmes âgées, afin qu'elle soit bien
intégrée dans la cellule familiale, et comme objet de rejet ou de
négligence. Le vieillissement réussi passe par
l'amélioration des conditions de vie socio-économique des femmes
âgées, dans le but de rechercher leur identité au sein de
la cellule familiale, afin que les jeunes profitent de leur savoir faire et
savoir- être.
Cette étude a contribué à construire
notre cadre théorique. Cependant, elle ne permet de cerner la
réalité des autres catégories sociales de la population
âgée, en l'occurrence les personnes âgées
d'obédience musulmane.
Les mesures préventives du vieillissement et de la
longévité ont été composé de livres
expérientiels et des études scientifiques.
Les documents expérientiels présentent, d'abord,
les capitaux sanitaires qui s'expriment par des techniques et conseils
d'hygiène qui permettent d'entretenir et d'optimiser notre
énergie vitale, nos fonctions biologiques et psychologiques.
En outre, les capitaux sanitaires sont contenus dans des
articles qui présentent des programmes de préventions et
d'interventions qui peuvent retarder le processus de
détérioration physiques et mentales et certains changements qui
peuvent être associés au vieillissement. Aussi, des dispositions
sont liées à la modification de facteurs environnementaux, le
respect de règles hygiéno-diététiques, la
nutrition, la restriction calorifique, le choix des aliments, une
activité physique régulière, le dépistage des
malades et les corrections des carences hormonales.
Ensuite, les mesures sociales sont contenues dans des
rapports, des études. En effet, ces mesures sociales qui s'expriment
par les conditions de vie peuvent être améliorées par la
capitalisation des personnes âgées sur le développement, la
participation au développement, le bénévolat,
l'intervention des pouvoirs publics par la mise en place des programmes de
protection sociale, la prise en charge par les enfants, des programmes de
préparation à la retraite.
Enfin, ces mesures sont liées à
l'amélioration des conditions socioéconomiques des femmes en
favorisant une cohésion sociale, c'est-à-dire la création
d'un milieu social humain ; la promotion des femmes âgées par
les journées dites de valorisation et de célébration des
femmes âgées ; promouvoir et améliorer le droit aux
personnes âgées, aux soins, de formation à la
gérontologie, de solidarité familiale.
En outre, promouvoir un programme d'aide médico-sociale
aux personnes âgées.
Toutefois, il ressort de tous les écrits que nous avons
consultés que la corrélation religion islamique et vieillissement
ont été peu développés, car ces écrits ne
parlent pas suffisamment des valeurs, des préceptes, des pratiques
islamiques qui ont une incidence sur le vieillissement et la
longévité. Par conséquent, le mode de vie n'a pas fait
objet d'étude préalable sur le vieillissement et la
longévité en Côte d'Ivoire et particulièrement dans
le District d'Abidjan.
Des outils théoriques proposés aboutissent au
choix des théories ou paradigmes qui orientent notre recherche. En
effet, les théories ou paradigmes sont des champs explicatifs du fait
social étudié.
I-6 Le champ de référence
théorique
L'objectif de cette partie est de définir la
perspective ou l'orientation théorique privilégiée pour
penser le vieillissement et la longévité. Dans cette logique, le
champ dans lequel s'insère notre étude est celui de la
socio-anthropologie du vieillissement.
Deux ensembles d'approche du vieillissement sont
distingués : le paradigme constructiviste interactionniste et la
théorie de la gérontotranscendance. Ce passage en revue passe par
un développement détaillé de la perspective
constructiviste à tendance interactionniste qui en interaction constante
construisent des modèles ou schémas qui orientent notre
recherche.
Le champ de référence théorique
détermine les théories indispensables à la
compréhension et à l'explication de notre étude. Il s'agit
des deux théories dont le fonctionnement s'imbrique comme la
théorie de la gérontotranscendance et la théorie
constructiviste interactionniste pour rendre compte du réel.
Le champ socio-anthropologique beaucoup plus explicite situe
la branche de spécialisation, le paradigme et les méthodes
d'analyse.
En effet, les théories précitées
s'inscrivent dans le paradigme constructiviste interactionniste d'Anthony
Giddens (1987).
Dans le cadre de notre étude, le paradigme
constructiviste interactionniste cherche à concilier à travers
sa théorie de la structuration l'historicité et la
compétence des acteurs. En effet, la structuration est un processus
continu et réflexif de reproduction et de transformation des pratiques
et des relations sociales dans le temps et dans l'espace à travers la
dualité du structurel. La dualité est prévisible avec
l'approche dialectique qui montre la complexité des
phénomènes sociaux dans le temps et dans l'espace. En effet, ce
paradigme dans son fonctionnement fait appel concomitamment à la
méthode dialectique et constructiviste qui décrit, explique les
contradictions, les interactions, les comparaisons entre les régimes
alimentaires, les espérances de vie, les valeurs, les croyances, les
rites ; et les capitaux construits c'est-à-dire produits et
institutionnalisés qui ont une influence sur le vieillissement et la
longévité. Aussi, définit il, les mesures pour
prévenir le vieillissement et de représenter la vieillesse dans
la communauté musulmane et dans la société en
général.
I-6-1 La perspective constructiviste dialectique
Le cadre théorique qui sous-tend notre étude
est celui du constructiviste à tendance interactionniste ou
dialectique.
Cette théorie voit une centralité ou une
prééminence de la divinité, mais aussi des pratiques
spirituelles, qui constituent un facteur de longévité.
Toutefois, certaines actions menées par les acteurs eux mêmes
peuvent conditionner le vieillissement et la longévité. Certes,
la longévité est une émanation de la divinité, mais
les acteurs ont leur part de conscience à jouer pour
bénéficier de la santé et de la longévité.
Le phénomène du vieillissement et de la longévité
sera analysé alors comme une action ou un processus.
Le constructivisme, approche épistémologique de
parenté phénoménologique, insiste sur le primat des
représentations socialement constituées du réel.
Cette approche reconstruit les mécanismes, les
représentations de la vieillesse, le rapport des enquêtés
à la divinité qui sont des logiques stratégiques et des
processus d'interactions sociales garantissant le vieillissement et la
longévité des enquêtés, tout en tenant compte de la
structure à savoir le respect des préceptes de l'Être
suprême et transcendant.
En un mot, cette approche met au centre le mode de vie, les
attitudes, les pratiques et les mécanismes qui modulent le
vieillissement et la longévité des enquêtés en
rapport avec le respect des préceptes de la divinité et de la
société.
I-6-2 La théorie de la
gérontotranscendance
Etymologiquement, le concept de gérontotranscendance se
compose de deux mots, « gérontologie » ou science du
vieillissement et « transcendance » ou
spiritualité.
Selon cette théorie développée par
Tornstam (1997), « le vieillissement serait caractérisé
par un potentiel général vers la transcendance,
c'est-à-dire vers un changement dans la perspective d'analyse du monde.
Cette perspective s'éloignerait de plus en plus d'une perception
matérialiste et pragmatique du monde pour privilégier une vision
plus cosmique et transcendante, laquelle s'accompagnerait d'une plus grande
satisfaction dans la vie ».
La théorie de la gérontotranscendance
s'inscrit dans une perspective interactionniste, défini comme
« paradigme en vertu duquel un phénomène social est
décrit comme le produit de la juxtaposition ou de la composition d'un
ensemble d'actions, c'est-à-dire d'actes orientés vers la
recherche d'une fin » (Van Haecht, 1990, p.48).
Alors dans une situation donnée, un sujet s'efforce
d'ajuster son comportement au mieux de ses préférences et de ses
intérêts tels qu'il les conçoit c'est-à-dire qu'il
peut s'adapter selon la situation.
Son apport est qu'elle met l'accent sur les motivations des
enquêtés avancés en âge à la pratique
spirituelle. Ce but recherché par les enquêtés leur permet
de mener une vie psycho spirituelle, gage d'équilibre psychosocial
favorable au vieillissement et à la longévité de nos
enquêtés.
Le cadre théorique et méthodologique est
inséparable du milieu dans lequel s'est déroulée
l'enquête. Ce milieu est notamment, le District d'Abidjan.
Faut-il alors penser que dans l'espace social et
géographique ivoirien, les individus ne vivent pas longtemps ?
C'est pour en savoir plus sur ce phénomène du
vieillissement que l'on fait des études de cas, dans des
communautés religieuses comme l'exemple des personnes âgées
d'obédience musulmane pour relever les pratiques qui peuvent avoir une
influence sur l'espérance de vie et la longévité, voir si
la longévité et le vieillissement en tant que rapports sociaux
influent sur cette communauté.
En conséquence, pour une plus grande visibilité
scientifique, quelle méthodologie a-t-on adopté pour expliquer et
faire comprendre le phénomène du vieillissement.
CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE
Dans le déploiement de notre pensée, la
méthodologie, manière de conduire la pensée, sera
utilisée pour examiner l'ensemble des opérations et
démarches grâces auxquelles nos hypothèses seront soumises
à l'épreuve des faits, confrontées à des
données observables. Pour le faire, l'axe de référence
scientifique que nous offre la socio-anthropologie du vieillissement vise une
approche ; celle relative à l'approche interactionniste.
En effet, l'approche interactionniste permettant
d'accéder au plus près des représentations et pratiques
des acteurs. Par ailleurs, elle C'est cette détermine le choix des
techniques de collecte des données et décide des méthodes
d'analyse. Mais, il faudrait au préalable déterminer le champ de
l'étude.
II-1 La délimitation du champ de
l'étude
La délimitation de l'objet d'étude s'est faite
à deux niveaux : au géographique et social.
II-1-1 Le champ géographique
Le champ géographique consiste à
l'identification des unités géographiques d'observation. Nous
avons choisi de mener l'étude dans le District d'Abidjan pour deux
raisons essentielles, à savoir les raisons d'ordre stratégique et
des raisons d'ordre socioculturel.
Nous ferons, par ailleurs une présentation
sociodémographique qui localise le site d'enquête, les
implications sociodémographiques et l'espérance de vie.
Qu'est qui justifie le choix du champ géographique?
Passons à présent à la justification du
choix du District d'Abidjan.
II-1-1-1 Raison d'ordre stratégique
Le District d'Abidjan, sur le golfe de Guinée, est la
quintessence de l'expansion de l'islam. La ville abrite la plus forte
concentration de musulman à l'échelle nationale et est devenu le
plus grand centre islamique de la Côte d'Ivoire.
En outre, le District d'Abidjan, capital économique est
le principal foyer d'intellectuel de l'islam dans le pays. Il est, par ailleurs
une prodigieuse mosaïque où se concentre la quasi-totalité
des groupes ethniques que compte la Côte d'Ivoire. En ce sens, il est un
District véritablement « ivoirien » au sens
« supra ethnique ». (Miran, op.cit,).
Une importante frange de la population âgée de
confession religieuse de 60 ans et plus se trouve dans la communauté
musulmane.
La proportion en pourcentage de la population
âgée de 60 ans et plus du District d'Abidjan avec les 3
sous-préfectures par religion selon le RGPH98
Les chrétiens sont au nombre de : 18111
Les animistes : 1648
Les musulmans : 21555
En outre, l'indice de vieillesse selon le milieu de
résidence : le cas du District d'Abidjan montre le caractère
prépondérant de ce milieu dans l'ensemble du milieu urbain et
également du pays tout entier. En effet, selon Assy Yapo et al. (2001),
Abidjan a un indice de vieillesse de 1,8 et l'ensemble milieu urbain est
2,6.
De même, cette ville a un double aspect, bien qu'elle
soit un milieu urbain, elle regorge en son sein de quelques villages, tels
Anono, Béago- village, Abobo-anonkoua-Kouté, Cocody village,
village Aboboté d'Abobo, Agban-village, Niangon-Lokoua, Adjamé
santé, etc.
Selon, les définitions de l'urbain rapportées
par Claude Abignoli (2006) ramène l'urbain
à : « l'agglomération humaine
concentrée dans la cité, par opposition à ce qui est
rural .Il est aussi agglomération d'une certaine importance,
à l'intérieur de laquelle la plupart des habitants ont leur
travail dans le commerce, l'industrie ou l'administration.
Agglomération : du latin médiéval
agglomeratio, qui signifie accumulation .Elle comprend un nombre plus ou moins
grand de quartiers et de rues dont la population se livre à des
tâches non agricoles .Le terme est souvent utilisé pour associer
la vieille ville et l'extension périphérique
contemporaine.
Le milieu urbain se caractérise, par les
géographes et les démographes comme une densité
importante d'habitats et par un nombre élevé de fonctions qui
s'organisent en son sein. C'est le centre des activités secondaires et
tertiaires et le cadre d'activités sociales et culturelles importantes.
Pour mieux saisir cette définition, il faut mettre en rapport avec le
milieu urbain les concepts suivants :
Noyaux agglomérés : noyaux
caractérisés par la continuité de l'habitat ;
Agglomération : ensemble de communes
contiguës dont les tissus agglomérés
s'interpénètrent (l'agglomération d'Abidjan est
constituée des communes de yopougon, Abobo, Cocody, Plateau,
Treichville, Marcory, Koumassi, Port-bouet, Attécoubé,
Adjamé, Songon, Bingerville, Anyama ; largement sur le milieu rural
environnant ; c'est à dire que le milieu urbain regorge tous les
chefs lieux de département, tous les chefs-lieux de
sous-préfecture de 10 000 habitants et plus, tous les chefs-lieux de
sous-préfecture Payant une population comprise entre 4 000 et 10 000
habitants et dont plus de 50 % des chefs de ménage ont une
activité non agricole. Par ailleurs, seront considérés
comme agglomérations urbaines : tous les chefs-lieux de
sous-préfecture ayant une population de 4000 habitants ; tous les
chefs-lieux de sous-préfecture ayant une population comprise entre 4000
et 9999 habitants et dont le pourcentage des chefs de ménage qui ont une
activité non agricole est comprise entre 25 et 50 %.
Le milieu urbain est par conséquent pour les
sociologues, avant tout une étendue et une projection au sol des
rapports sociaux. Il existe deux catégories de rapport à
l'espace, les rapports d'appropriation (tout ce que les gens font pour exprimer
leur possession plus ou moins exclusive d'un territoire : construction,
décoration, occupation, propreté, barrières
réelles ou symboliques, etc. ...) et les rapports de domination (tous
les dispositifs collectifs d'aménagement, normes d'administration de
gestion, de promotion immobilière, police, etc. ...). La forme de la
ville est un compromis permanent entre la multitude des appropriations et
la permanence du pouvoir politique. .
En rapport à notre étude, c'est l'environnement
physique, géographique, biologique où s'élaborent les
différents rapports : rapport avec la transcendance et la
divinité, les membres de la société et les infrastructures
socioéconomiques, culturelles, politiques, sanitaires susceptibles de
garantir la longévité et le vieillissement.
Le District d'Abidjan comporte une forte concentration de
personnes âgées pour la plupart des croyants en un être
suprême.
Le District d'Abidjan est d'un accès facile, on y
trouve plusieurs infrastructures sanitaires, routières, scolaires et
universitaires, religieuses, économiques et plusieurs personnes du
3e âge et dont les personnes âgées
d'obédience musulmane sont les plus nombreuses.
En outre la confession islamique y a son siège et les
autorités en charge des questions islamiques au niveau administratif se
rencontrent à Abidjan. Il abrite la plus forte concentration de
musulmans à l'échelle nationale et est devenu le plus grand
centre islamique de la Côte d'Ivoire. Une telle étude demeure
intéressante parce qu'avec les multiples migrations sous
régionales.
Selon les statistiques de l'Institut National de Statistique,
les personnes âgées d'obédience musulmane sont les plus
nombreuses.
Tableau V : répartition de la population
âgée de 60 ans ou plus par sexe selon la religion selon le
recensement de 1998 de l'INS sur le territoire national
Religion
|
Masculin
|
féminin
|
Total
|
Catholique
|
47 208
|
53 885
|
101 093
|
Protestant
|
16043
|
20 266
|
36609
|
Harriste
|
5566
|
6838
|
12404
|
Aut rel. Chr
|
5997
|
7493
|
13490
|
Musulman
|
120628
|
76260
|
196888
|
Animiste
|
96109
|
67711
|
136820
|
Aut rel.
|
4663
|
5362
|
10025
|
Sans rel.
|
46999
|
48089
|
95088
|
Non déclaré
|
1123
|
1394
|
2517
|
La religion musulmane est de loin, la plus pratiquée
car un peu plus du tiers des chefs de ménage âgés est de
cette confession religieuse. Elle est suivie par les religions Animiste et
catholique qui comptent respectivement 22,5 % et 16,7% d'adeptes. En revanche,
les autres religions comptent chacune moins de 6,00% de pratiquants dans la
population des chefs de ménage âgés. Il convient
également de signaler qu'une proportion assez remarquable de chefs de
ménages (14,3%) de cette frange de la population n'adhère
à aucune religion. (Assy Apo et al, op.cit.)
II-1-1-2 Les raisons d'ordre socioculturel
Le District d'Abidjan est une ville cosmopolite qui a un fort
taux de concentration de populations et dont les origines et les conditions
sociales sont diverses.
Capital économique de la Côte d'Ivoire, elle a
connu le phénomène de l'urbanisation rapide entraînant un
vaste mouvement migratoire. De là, résulte un fait
caractéristique : le District d'Abidjan est devenu un creuset
culturel, un district cosmopolite formé par des peuples et des races
attirés pour la plupart par le développement et l'emploi qui en
résulte. Dans cette dynamique, il s'est constitué au fil des
années un conglomérat de personnes âgées diversement
repartie dans ledit District. La Côte d'Ivoire, au vue de ses
différentes constitutions, notamment celle d'août (2000), en son
article 30 est une république laïque, démocratique et
sociale, c'est-à-dire un Etat dans lequel l'Etat se doit de mettre
toutes les religions sur le même pied, regorge sur son territoire
d'innombrables lieux de culte. La religion est l'ensemble des croyances,
sentiments, dogmes et pratiques qui décrivent les rapports de
l'être humain avec le sacré ou la divinité. Elle
peut-être aussi appréhendée par les éléments
spécifiques à une communauté de croyants, a savoir ;
les livres sacrés, les rites, cultes, sacrements, prescriptions en
matière de morale, interdits, organisation, etc. Par conséquent,
la religion ne peut-être que source de paix, facteur de
sérénité et par ricochet de longévité.
Dans le District d'Abidjan, force est de constater une
multiplicité de religions, de croyances, de rites (féticheur,
animiste, libre penseur, bouddhiste, athée, rahélien,
éckhiste). Les personnes âgées, selon le recensement
général de la population et de l'habitat de 1998, sont des
croyants, soit (84%).
A la faveur du RGPH98, on a enregistré la religion
pratiquée par chacune des personnes recensée dans les
ménages.
Tableau VI : Répartition et rapport de
masculinité selon la religion
Religion
|
Poids démographique de la population
|
Rapport de masculinité
|
Population total
|
Population âgée de 60 ans ou plus
|
Population total
|
Population âgée de 60 ans ou plus
|
Catholique
Protestant
Harriste
Autre relig. Chrétienne
Musulman
Animiste
Autre religion
Sans religion
Non déclaré
|
19,4
6,6
1,3
3,1
38,6
11,9
1,7
16,7
0,7
|
16,7
6,1
2,1
2,2
32,5
22,6
1,7
15,7
0,4
|
95,4
87,8
94,2
89,7
112,7
104,3
95
108,1
107,3
|
87,6
78
81,4
80
158,2
102,1
87
97,7
80,6
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
104,3
|
110,3
|
Les personnes âgées en Côte d'Ivoire, dans
leur ensemble, sont des croyants. La très grande majorité (84%)
d'entre elles adhère à une confession religieuse. Au soir de leur
vie, les personnes d'âge avancé sont davantage pieuses car
préoccupées, semble-t-il, à préparer leur seconde
vie dans l'au-delà. Cela pourrait expliquer cet engouement à la
pratique religieuse au moment où elles croient disposer d'assez de temps
pour se consacrer à `'l'Etre Suprême''. Les lieux de culte sont
fréquentés aussi par les hommes que les femmes, mais avec une
légère majorité chez les hommes (53%).
La religion musulmane est reconnue comme étant la
religion la plus pratiquée en Côte d'Ivoire. En effet, cette
confession religieuse compte 38,6% d'adeptes dans la population ivoirienne. Le
nombre de ses fidèles est encore plus important que celui de l'ensemble
des religions d'obédience chrétiennes réunies (Catholique,
Protestante, Harriste, et `'Autre religion chrétienne'').
Derrière les musulmans se classent de loin les catholiques avec 19,4% de
pratiquants au niveau national.
L'importance en nombre de fidèle de la religion
musulmane se confirme encore dans la population des personnes
âgées où elle compte 32,5% d'adeptes. Les musulmans sont
suivis par les animistes et les catholiques qui représentent
respectivement 22,6% et 16,7 de la population des vieillards. La population des
personnes âgées comptent un nombre assez impressionnant de
personnes qui n'adhèrent à aucune religion : une personne
sur six se retrouve dans cette situation. Une faible proportion de cette
frange de la population est classée dans la catégorie des
`'Autres religions''.
En dehors des musulmans et des animistes où l'on compte
une proportion importante d'homme, respectivement 61% et 51%, dans toutes les
autres religions, on compte plus de femmes que d'hommes.
A Abidjan, ce sont les deux importantes religions (islam et
catholique) en Côte d'Ivoire qui dominent. Un peu moins de la
moitié de la population des personnes âgées dans cette
cité (48 %) est musulmane. Cette proportion représente environ 12
% des musulmans issues de la population des personnes âgées en
Côte d'Ivoire.
Quant aux catholiques, la proportion des adeptes
enregistrés est équivalente à peu plus du quart (28 %) de
la tranche de la population des 60 ans ou plus résidant à
Abidjan. La population des personnes âgées de confession musulmane
se caractérise par une forte représentation masculine (64 %)
alors que toutes les autres religions sont à dominance féminine.
Par ailleurs, les croyants classés dans la catégorie `Autres
religions' (1,5 %) et les harristes (1,7%) sont très faiblement
représentés.
Pour l'ensemble des autres villes, la religion musulmane reste
dominante et le volume de ses adeptes équivaut à plus de la
moitié de la population des personnes âgées (56 %). Plus
loin des musulmans se classent les catholiques avec environ (16 %). La grande
majorité des croyants (70 %) de la population des vieillards vivent en
zone rurale. Les animistes sont les plus nombreux avec environ plus du quart
(28 %) des personnes âgées. Après ceux-ci, viennent les
musulmans (25 %) et les catholiques (16 %).
D'où l'intérêt accordé à
l'étude sur les personnes âgées musulmanes. En outre, le
District d'Abidjan est le foyer d'intellectuel de l'islam dans le pays.
Le champ géographique étant
déterminé, nous nous posons la question de savoir qui interroger
c'est-à-dire d'une part qu'elle est la population qu'il faut cibler
dans notre étude ? Et d'autre part, qu'elle est la démarche
qui consiste à délimiter effectivement les personnes qu'il faut
interroger ?
La première préoccupation, nous renvoie au
champ social et la deuxième est réservée à l'usage
des méthodes et les techniques.
II-1-2 La présentation sociodémographique des
personnes âgées
II-1-2-1 Localisation de
l'ensemble des sites enquêtés du
District
D'Abidjan
Abidjan est la capitale
économique de la Côte d'Ivoire, dont la capitale
administrative et politique est Yamoussoukro, et la ville la
plus peuplée de l'Afrique de l'Ouest francophone
.. Elle
est également la deuxième plus grande ville francophone et la
troisième plus grande agglomération. Elle compte, selon les
autorités du pays, en 2009, 5 878 609 habitants pour
l'agglomération, et 3 796 677 habitants pour la ville,
soit 20 % de la population totale du pays.
Considérée comme le carrefour
culturel ouest-africain voire africain, Abidjan connaît
une perpétuelle croissance caractérisée par une forte
industrialisation et une urbanisation galopante.
L'agglomération d'Abidjan est située
au sud de la Côte d'Ivoire, au bord du Golfe de
Guinée et est comprise entre les latitudes 5°00' et 5°30'
N et les longitudes 3°50' et 4°10' W. Elle s'étend sur une
superficie de 57 735 ha
http://dictionary.sensagent.com/Abidjan/fr-fr/
- cite_note-3.
Elle représente, à vol d'oiseau, une
étendue d'une douzaine de kilomètres du nord au sud et d'une
dizaine d'est en ouest. Cette superficie contient encore des îlots, de
plus en plus rares, où règne une végétation
fournie.
La ville jouit d'un climat de type
subéquatorial, chaud et humide, qui comporte une grande saison des
pluies (mai-juin-juillet), une petite saison des pluies (septembre-novembre) et
deux saisons sèches. En saison des pluies, il peut pleuvoir sans
discontinuer pendant plusieurs jours consécutifs ou alors pleuvoir
intensément pendant une heure, période à laquelle
succède un très fort ensoleillement.
Les précipitations y sont abondantes: environ 2
mètres d'eau par an. Les précipitations mensuelles varient entre
26 mm en janvier et 610 mm en juin et la température y est
quasi-constamment d'environ 27 degrés Celsius. Le degré
d'hygrométrie y atteint 80 %.
Abidjan est
composée de deux parties Abidjan nord et Abidjan sud avec les
dix communes suivantes :
§
Abobo : la commune est essentiellement constituée
d'habitat populaire. Elle joue depuis longtemps le rôle de refuge pour
les migrants disposant de faibles moyens financiers. Ce quartier s'est
spontanément développé autour de la gare.
§ Williamsville
§ Adjamé : Bien que petite
par sa superficie, cette commune est très importante pour
l'économie ivoirienne vu le nombre d'activités commerciales qui
s'y déroulent. Malheureusement, Adjamé connaît des graves
problèmes d'insalubrité. Le village Ebrié existait
avant Abidjan. Son marché est le royaume des boutiques en tout genre et
sa gare routière est le carrefour principal des lignes de bus qui
irriguent tout le pays ainsi que les pays voisins.
§ Yopougon : C'est la commune la
plus peuplée d'Abidjan. Elle abrite des zones industrielles et
résidentielles. La station de recherche de l'ORSTOM, l'Institut
Pasteur ainsi qu'un CHU y sont installés.
§ Le Plateau : C'est le centre des
affaires dont les grands immeubles donnent un aspect très moderne
à Abidjan. Bien que la capitale administrative de la Côte d'Ivoire
ait été officiellement transférée
à Yamoussoukro en 1983, les institutions de la
république telles que la présidence et l'assemblée
nationale sont encore au Plateau. Il est de fait le centre administratif,
commercial et financier de la Côte d'Ivoire.
§ Attécoubé :
La forêt du Banco, classée comme parc national, se
trouve sur le territoire de cette commune. Actuellement, un gigantesque
complexe commercial s'y construit, sans doute le plus grand d'Abidjan.
§ Cocody : Réputée
pour ses quartiers résidentiels (ex : 2-Plateaux, Riviera), Cocody
contient aussi l'université du même nom (université de
Cocody - établissement public) ainsi que quelques
universités privées. La maison de la télévision RTI
se trouve à Cocody. Le Président de la
République réside dans cette commune. Cocody est aussi le
quartier des ambassades.
Abidjan sud
§ Koumassi : elle possède
une importante zone industrielle.
§ Marcory : cette commune est
essentiellement une zone résidentielle.
§ Biétry et Zone 4 sont des zones
résidentielles où beaucoup d'étrangers résident.
§ Port-Bouët : On y retrouve
la raffinerie (Société Ivoirienne de Raffinage SIR) et
l'aéroport International Félix Houphouët-Boigny. Y est
également installé un office de l'IRD, le centre de
Petit-Bassam. Son célèbre phare balaie
le golfe de Guinée sur plusieurs miles marins.
§ Vridi: c'est le quartier des plages très
fréquenté chaque week-end, bien que l'océan y soit
très agressif, en raison du phénomène de la
« barre » qui n'autorise guère à
s'éloigner du rivage, phénomène très répandu
tout le long du Golfe de Guinée. À partir de 1950,
Vridi est devenue la principale zone d'emplois d'Abidjan en raison de la
multiplication d'usines et d'entrepôts.
§ Treichville : La zone portuaire
est aussi une zone industrielle. On y trouve également la piscine
d'État de Treichville (PET), le palais omnisports de Treichville, le
palais de la Culture, la rue 12, l'hippodrome d'Abidjan...
§ Île Boulay.
Limites de la ville
Les villes principales proches d'Abidjan
sont Jacqueville, Grand-Lahou et Dabou à
l'ouest, Sikensi, Tiassalé, Agboville, Adzopé et Alépé au
nord,Grand-Bassamà l'est.
Les localités de Songon,
Anyama et Bingerville ont été
intégrées, en 2001, au District d'Abidjan.
Depuis 2001, la ville n'est plus dirigée par
une mairie centrale : Abidjan a été
érigée en district et englobe, en plus de
dix communes urbaines, les trois
nouvelles sous-préfectures d'Anyama, Songon
et Bingerville. Le poste de maire d'Abidjan a été
remplacé par celui de Gouverneur du district, nommé par
le chef de l'État.
La densité de l'agglomération Abidjanaise
favorise un accroissement de sa population.
Dans la partie suivante, nous passerons en revue,
l'évolution de la structure de la population.
II-1-2-2 Evolution de la structure de la
population
L'examen de la structure de la population ivoirienne
résultant des trois principaux recensements généraux de la
population permet de se rendre compte que sur une population de 100 personnes
en Côte d'Ivoire, à peine 4 ont un âge qui atteint ou
dépasse 60 ans. Ces données confirment l'extrême jeunesse
de la population ivoirienne. En effet, les moins de 15 ans qui
représentaient 44,7% de la population totale en 1975 sont passés
à environ 46,8% pour baisser à 43,0 %. Quant à la
population d'âge actif (15-59 ans), elle connaît une situation
contraire : la proportion enregistrée au RGP-75 (51,8%) a
légèrement diminué au RGPH-88 (49,8 %) pour connaitre une
hausse significative (53,1 %) au RGPH-98. Ce qui traduit une
fécondité toujours élevée, doublée d'un
apport migratoire entrainant un rajeunissement de la structure de la
population. L'effet de ces deux phénomènes est à la base
de la stagnation et la légère croissance de la part relative des
personnes âgées malgré l'augmentation relativement
importante de leur effectif.
Par ailleurs les personnes du troisième âge sont
largement majoritaires dans la population des personnes
âgées : environ 8 personnes sur 10 se trouvent dans cette
sous-population.
L'Afrique au sud du Sahara, du fait d'une mortalité
relativement importante (13 décès pour 1000 personnes en moyenne
en 1995) associée à une fécondité très
élevée, compte une proportion relativement faible de personnes
âgées (moins de 6 %). En Côte d'Ivoire, les quelques
données chiffrées issues des enquêtes et recensements de
population donnent un volume relatif de cette frange de la population qui ne
dépasse guère 4 % de sa population totale, malgré la
croissance des effectifs. Cependant, les connaissances sur les personnes
âgées en Afrique demeurent encore insuffisantes eu égard
à l'importance des informations qui restent inexploitées dans ce
domaine.
En Côte d'Ivoire, l'Institut National de la Statistique
a réalisé, à la faveur de l'analyse des données du
Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 1998,
l'une de ses premières études spécifiques sur la
population des personnes âgées.
Cette évolution de la structure de la population est
d'ordre général, toutefois une spécification très
nette de la population âgée constitue le point focal de la phase
suivante. En effet, cette spécification permettra de voir le niveau du
vieillissement et le volume global.
II-1-2-3 Niveau du vieillissement
démographique
L'approche du niveau de vieillissement d'une population est
appréhendée, de façon générale, à
travers le poids d'un certains nombre d'indicateurs du vieillissement,
notamment la proportion de la population âgée et celle des jeunes
dans la population totale, les indices de vieillissement, de
séniorité et de féminisation du vieillissement, etc.
Ainsi, l'augmentation du poids démographique des
vieillards dans une population traduit, de façon générale,
le processus de vieillissement démographique de la population. La
légère hausse de la proportion des personnes âgées
au cours de la dernière décennie (1988-1998) après une
relative stabilité entre 1975 et 1988 traduit un léger
vieillissement de la population ivoirienne. Ce phénomène se
produit notamment au détriment de la population jeune de moins de 20 ans
dont la proportion subit une baisse de l'ordre de 2 points. Ce vieillissement
est confirmé par l'indice de vieillissement qui est passé de 6,1
% à 7,3 % entre 1988 et 1998, soit un gain de 1,2 point en 10 ans.
La baisse progressive de l'indice de `séniorité'
révèle que même si de façon générale
la population ivoirienne a vieilli, la proportion des personnes
âgées de 80 ans ou plus a fortement baissé, passant de
13,7% en 1975 à 9,5% en 1988 pour atteindre 7,2 % en 1998. Les personnes
qui dépassent l'âge de 80 ans dans la population ivoirienne sont
proportionnellement de moins en moins nombreuses. Cette situation pourrait
traduire la détérioration des conditions de vie de la population
ces dernières décennies
Jusqu'en 1988, la population féminine vieillissait plus
que celle des hommes (6 personnes âgées de 80 ans ou plus sur 10
étaient des femmes en 1975 et 1988). Le dernier recensement (RGPH-98) a
montré une tendance à l'équilibre puisqu'on
dénombre presque autant de femmes que d'hommes âgés de 80
ans ou plus.
II-1-2-4 Volume global
Le RGPH-88 a permis de relever une augmentation de l'effectif
des personnes âgées. En effet, 370 234 habitants (197203
hommes et 173031 femmes) âgées de 60 ans ou plus ont
été enregistrés. Cette situation équivaut à
un accroissement relatif du nombre de ces personnes d'environ 58,4 %, par
rapport au résultat obtenu en 1975. Cet accroissement de la population
des personnes âgées est observé tant chez les hommes que
chez les femmes dans les mêmes proportions.
Mais comparée à la population totale
recensée, le poids démographique des personnes âgées
demeure toujours faible (3,4 %) en raison certainement de la forte
natalité et la baisse de la mortalité aux jeunes âges.
Elles résident beaucoup plus dans les zones rurales (81 %), quoique leur
proportion ait subi une légère diminution comparée
à celle enregistrée au premier recensement (85,5 %).
La dernière opération de recensement
démographique (RGPH-98) a permis de dénombrer 604 934
personnes âgées de 60 ans ou plus (317336 hommes et 287598
femmes). Cet effectif représente un poids démographique de 3,9 %
légèrement supérieur à celui enregistré aux
précédents recensements. En 23 ans (de 1975 à 1998), soit
en l'espace de deux décennies environ, le volume des personnes
âgées en Côte d'Ivoire est multiplié par au moins 2,5
tant chez les hommes que chez les femmes. Le taux d'accroissement annuel moyen
est de 5,0 %. C'est un rythme très accéléré. Cette
sous-population reste toujours rurale (72,2 %). Cependant, la tendance à
l'augmentation de la proportion des personnes âgées vivant dans la
zone urbaine relevée au second recensement s'est davantage
confirmé avec 27,8 % de cette sous-population dans ce milieu, avec plus
du tiers dans la ville d'Abidjan 8,6 %).
Des données établies à partir des
résultats de ces trois recensements généraux de la
population, il se dégage une tendance à la croissance relative
très légère de la population des personnes
âgées en Côte d'Ivoire. En effet, le poids
démographique de cette tranche de la population passant de 3,5 %
à 3,9 %, demeure encore très faible ; une situation due
à la forte natalité, à l'apport migratoire et à la
baisse de la mortalité.
L'étude étant particulièrement
axée sur les personnes âgées d'obédience musulmane,
il convient à présent de passer en revue l'historique de
l'islamisation en Côte d'Ivoire, son organisation et son fonctionnement
et la démographie religieuse.
II-1-2-5 Historique de l'islamisation du sud
ivoirien
La présentation de l'Islam, ses pratiques et logiques
sont déterminantes vu l'attachement des personnes âgées
à la spiritualité, au rapport à la transcendance et
à la divinité.
Mais intéressons nous d'abord à l'historique de
l'islam dans le sud ivoirien et dans le District d'Abidjan.
A la veille de la colonisation, la Côte d'Ivoire
méridionale et forestière constituait toujours un espace peu
touché par l'islam. La conquête française et la paix
coloniale, instantanée manu militari, changèrent
profondément les choses. Le renforcement sécuritaire à
travers la colonie et la construction de routes et de voies ferrées
ouvrirent des opportunités que les dioula furent prompts à
saisir : des musulmans ont ainsi pénétré dans le sud
le long des nouvelles routes commerciales. La zone méridionale
était forte de sols fertiles propices à l'implantation d'une
agriculture commerciale.
Le développement économique de la zone
méridionale enclencha un vaste mouvement migratoire des populations du
nord vers le sud.
L'amorce d'un processus d'islamisation dans le sud
méridionale se dessinait néanmoins ; il s'amplifia dans la
seconde moitié du 20ème siècle.
Les migrants étaient originaires à la fois de la
savane ivoirienne et des territoires voisins du nord appartenant à
l'Afrique occidentale française.
Ces territoires incluaient le soudan (actuel Mali), la
Haute-volta (actuel Burkina-faso), qui fut rattaché au territoire
ivoirien de 1934 à 1947 et dans une moindre mesure, la Guinée et
le Sénégal. Les migrants étaient aussi bien musulmans
qu'animistes.
L'élément dioula constituait cependant le groupe
le plus nombreux et le plus homogène.
Le nombre, la cohésion communautaire et la puissance
économique des dioulas leur permirent de développer des quartiers
séparés dans les petites et grandes villes qui émergent
dans le sud ivoirien à l'affaire de la politique coloniale.
Les secteurs dioulas étaient appelés
dioulabougou.
C'est cet espace singulier qui a constitué un
formidable pôle d'intégration interculturelle au niveau de la
communauté immigrée, dont l'aspect le plus visible fut une
dynamique d'islamisation.
Dans le macrocosme de la terre d'immigration, la
société dioula offrait à ces convertis le dogme universel
et le cadre socioreligieux qui leur faisaient défaut.
L'épisode colonial n'a donc pas provoqué de
rupture dans l'approche politique socioculturelle des musulmans ivoiriens.
En Côte d'Ivoire, comme dans d'autres pays du Golfe de
guinée, les tribulations spirituelles ou conversions multiples sont
fréquents en milieu urbain plus qu'ailleurs. Le passage d'une religion
à une autre, quête d'une foi qui soit porteuse de sens, est, si
ce n'est valorisé, du moins tolérée socialement.
La dynamique d'islamisation a par ailleurs redessiné la
carte religieuse de la Côte d'Ivoire. Depuis l'indépendance, dans
le prolongement du mouvement amorcé sous la colonisation mais avec une
ampleur bien plus marquée, la présence de l'islam s'est
étendue à l'ensemble du territoire ivoirien, en gagnant de
l'importance dans la zone du sud. La structure ethno démographique de la
communauté musulmane s'en est trouvée profondément
bouleversée. Alors qu'à l'époque coloniale, l'islam avait
été introduit dans le sud par le biais presque exclusif des
migrations, par la suite il est aussi implanté localement par conversion
de résidents autochtones.
Désormais, et c'est là un trait distinctif de
l'ère post-coloniale.
On trouve, en proportion variable, des musulmans au sein de la
majorité des groupes ethniques ivoiriens dont les Agni, les
Baoulé, les Bété, les Yacouba.( Miran marie (2006)).
Le brassage moderne des populations et l'énorme
mouvement migratoire vers Abidjan sont les fondamentaux, pour que la religion
du prophète Muhammad gagne la côte et devienne, dans la
métropole, aussi importante que le christianisme.
Le premier Imam d'Abidjan fut d'ailleurs un
sénégalais Ouolof.
Vivant plutôt dans les quartiers populaires
d'Adjamé, de Treichville ou d'Abobo gare les musulmans, hier venus pour
la construction du pont et de la voie ferrée, sont aujourd'hui encore
souvent issus du peuple et de la masse des travailleurs.
Empreint d'une réelle tolérance qui semble les
mettre à l'écart des mouvements intégristes, l'islam
à l'ivoirienne symbolise dans bien des esprits la religion de la
solidarité. Presque tous les quartiers d'Abidjan possèdent une ou
plusieurs mosquées, qui drainent une foule de croyants pour la
prière du vendredi.
Alors, comment cette communauté est
organisée ?
II-1-2-6 Organisation et fonctionnement de la
communauté musulmane
La communauté musulmane est l'une des plus importantes
de Côte d'Ivoire. Elle est aussi l'une des plus anciennes
communautés religieuses à s'implanter en Côte d'Ivoire.
Pour leur encadrement, il est mis en place quatre structures qui
fédèrent toutes les associations et organisations religieuses
musulmanes. Nous avons à cet effet, le Conseil Supérieur des
Imams, le Conseil National Islamique, le Fonds de la Ouma Islamique et conseil
Islamique de Développement.
Le Conseil Supérieur des Imams et le Conseil National
Islamique ont des représentations sur l'ensemble du territoire national.
Le COSIM encadre l'ensemble des activités de la communauté
musulmane. Il regroupe en son sein les imams et s'occupe de l'encadrement
spirituel de la communauté. Toutes les autres structures exercent sous
son autorité.
Le Conseil National Islamique est une fédération
des associations et structures musulmanes. Il s'occupe des tâches
administratives. Il est composé de la Ligue Islamique des
prédicateurs de Côte d'ivoire ; de l'association des
élèves et étudiants musulmans de Côte
d'Ivoire ; l'Association des jeunes musulmans de Côte
d'Ivoire ; l'Association des Femmes musulmanes de Côte
d'Ivoire ; le Secours Médical Islamique et l'union de cadres
musulmans de Côte d'Ivoire. Pour plus d'efficacité le conseil
supérieur des imams et le conseil national islamique ont dans chaque
commune du district des coordinations. D'autre telle que l'Association des
musulmans sunnites de Côte d'Ivoire a ses propres structures. Le fonds de
l'Ouma conteste l'autorité du COSIM.
Au sein de la communauté le lieu de culte reste
très déterminant. Comment ce lieu se présente ?
La mosquée a été originairement un lieu
de culte, point de rayonnement de toutes les activités de la
communauté musulmane. En effet, c'est à la mosquée qu'on
célébrait le mariage, officiait les baptêmes, les
funérailles, les lectures coraniques, enseignement de la parole d'Allah
et le mode de vie islamique. C'était un lieu par excellence
d'information et de communication.
La mosquée a perdu quelques uns de ses attributs. Elle
sert de lieu de prière, lieu de la spiritualité, de
mariage, de bénédictions.
Comme toute structure religieuse, toute mosquée a une
partie administrative et une partie spirituelle.
II-1-2-6-1 Structure de la mosquée
II-1-2-6-1-1 Structure administrative
-Le Président de gestion ou recteur
Son rôle est de gérer la mosquée de
façon administrative et financière et ce au travers des
quêtes, des recherches de fonds. Ces fonds engrangés servent
à payer les ordonnances médicales, à régler les
factures d'eau et d'électricité.
La trésorerie
Cette tâche est réservée au
trésorier. Il gère l'argent de la mosquée
Le secrétaire général
Il s'occupe de toutes les tâches administratives de la
mosquée.
Le superviseur
Il contrôle et supervise tous les problèmes
d'ordre matériels. Il peut s'agir des questions de nattes, d'ampoules,
les factures, en un mot tout ce qui se rapporte à l'entretien de la
mosquée.
Le communicateur
Il est celui qui divulgue les nouvelles aux fidèles.
Le conseil des sages
Ce groupe de personnes respectables constitue le recours de la
communauté en cas de conflit, de difficulté, en un mot en cas de
dysfonctionnement. Ils stabilisent et garantissent la paix, la cohésion
au sein de la mosquée et de la communauté.
Quel est le contenu de la structure spirituelle ?
II-1-2-6-1-2 La structure spirituelle
L'imam dirige l'ensemble des activités de la
communauté, mais il se consacre surtout à la direction
spirituelle. Il tient les prières avec les fidèles de la
communauté et interdit tout ce qui peut enfreindre à la bonne
marche de la communauté.
II-1-2-7 La démographie religieuse et
politique
Au cours du dernier demi-siècle, la Côte d'Ivoire
a été le théâtre d'une islamisation d'ampleur
considérable.
Tableau I : la démographie religieuse
Année
(1955-1999)
|
Pourcentage en (%)
Des Musulmans
|
Pourcentage en (%)
Des chrétiens
|
1955-
|
21,70
|
12,30
|
1975-
|
33,25
|
27,40
|
1988-
|
38,70
|
26,10
|
1998-
|
38,60
|
30,30
|
1999-
|
40
|
27
|
Source : RGPH 1998 du conseil économique et social
« CES, 1999 »).Les statistiques religieuses tirées
(de trois recensements officiels de la population (1975, 1988 et 1998) et d'une
enquête ministérielle intermédiaire (1996).
Les dernières données fiables en Côte
d'Ivoire en matière de la composition de la population selon la religion
proviennent du recensement général de la population et de
l'habitat de 1998. La répartition des religions au sein de la population
résidante montre la prééminence des musulmans avec un taux
de 38,6% qui constituent la frange religieuse la plus importante du pays. Ils
sont suivis par les chrétiens qui représentent 30,3% de la
population totale dont 19,4% sont des catholiques et 6,6% des protestants. En
dehors de ceux qui ne pratiquent aucune religion (16,7%), puis des
syncrétistes (11,9%), les autres religions sont
représentées dans des proportions peu importantes
(inférieures à 5,0%). Outre les différentes religions
déclarées, on note tout de même une catégorie de
personnes qui n'ont pas déclaré la religion qu'elles pratiquent.
En effet, les non déclarés représentent 0,7% de la
population ; ce qui est tout à fait négligeable au regard
des proportions relatives aux différentes religions. En regroupant
toutes les confessions religieuses d'obédience chrétienne, on
constate une prédominance des chrétiens par rapport aux musulmans
soit 33,9% de chrétiens contre 27,4 % de musulmans. La structure
religieuse de la population ivoirienne varie très peu d'un milieu
à l'autre.
Au-delà des appartenances religieuses,
intéressons nous à présent à l'espérance de
vie des populations ivoiriennes.
II-1-3 Graphique des espérances de vie
II-1-3-1 Graphique II : L'espérance de vie
à la naissance pour les
Hommes (en 2005)
Source : La Banque Mondiale
Ce diagramme présente une évolution de
l'espérance de vie à la naissance chez les hommes. Cette
étude montre de la période 60- 87 une croissance rapide de
l'espérance de vie. Phénomène lié à
l'expansion économique de la Côte d'Ivoire.
La période 90 liée à la conjoncture
économique, l'espérance de vie a commencé à
dégringoler.
En Côte d'Ivoire, tout comme dans le District d'Abidjan,
l'espérance de vie connaît une fluctuation dans son
évolution, (tantôt elle est de 40 ans et plus ; tantôt
50 ans).
Évolution Pour l'ensemble de la période
1960-2006, on enregistre une moyenne annuelle de 43,3.
L'espérance de vie est le nombre d'années
que les hommes vivent en moyenne dans un pays donné.
Tableau II : Espérance de vie
à la naissance pour les hommes (2005)
Années
espérance de vie
|
1960
|
42,48
|
1962
|
43,42
|
1967
|
45,83
|
1970
|
47,29
|
1972
|
48,27
|
1977
|
50,77
|
1980
|
51,67
|
1982
|
52,27
|
1985
|
52,62
|
1987
|
52,85
|
1990
|
51,16
|
1992
|
50,03
|
1995
|
47,83
|
1997
|
46,37
|
2000
|
46,08
|
2002
|
45,88
|
2005
|
46,88
|
2006
|
47,21
|
2007
|
47.5
|
2008
|
47.9
|
Source : La Banque Mondiale
Ce tableau montre de façon détaillée et
chronologique, les données chiffrées de l'espérance de vie
de la population ivoirienne depuis 1960 jusqu'à 2008.
L'espérance de vie n'a jamais atteint 60 ans depuis
l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Elle oscille entre 40 et 50
ans. Cela montre que l'espérance de vie est faible chez les hommes.
II-1-3-2 Graphique III : L'espérance de
vie à la naissance pour les
femmes
(2005)
Source : La Banque Mondiale
Ce diagramme présente une évolution de
l'espérance de vie à la naissance chez les femmes. Cette
étude montre de la période 60- 87 une croissance rapide de
l'espérance de vie. Phénomène lié à
l'expansion économique de la Côte d'Ivoire.
La période 90 liée à la conjoncture
économique, à la mauvaise condition de vie, l'espérance de
vie a commencé à dégringoler.
En Côte d'Ivoire, tout comme dans le District d'Abidjan,
l'espérance de vie connaît une fluctuation dans son
évolution. (Tantôt elle est de 40 ans et plus ; tantôt
50 ans)
Évolution Pour l'ensemble de la période
1960-2006, on enregistre une moyenne annuelle de 51,6. L'espérance de
vie des femmes toutefois reste légèrement élevée
que chez les hommes.
Tableau III : Espérance de vie
à la naissance pour les femmes (2005)
Années
espérance de vie
|
1960
|
45,54
|
1962
|
46,59
|
1967
|
49,06
|
1970
|
50,57
|
1972
|
51,58
|
1977
|
54,29
|
1980
|
55,36
|
1982
|
56,08
|
1985
|
56,58
|
1987
|
56,91
|
1990
|
55,55
|
1992
|
54,64
|
1995
|
51,89
|
1997
|
50,06
|
2000
|
48,82
|
2002
|
47,99
|
2005
|
48,75
|
2006
|
49
|
2007
|
49.3
|
2008
|
49.5
|
Source : La Banque Mondiale
Ce tableau montre de façon détaillée et
chronologique, les données chiffrées de l'espérance de vie
des femmes depuis 1960 jusqu'à 2006.
L'espérance de vie n'a jamais atteint 60 ans depuis
l'avènement de l'indépendance de la Côte d'Ivoire. Elle
oscille entre 40 et 50 ans. Cela montre que l'espérance de vie est
faible chez les femmes. Mais, elle est en légère croissance par
rapport celle des hommes.
II-1-3-3 Graphique IV : L'espérance de vie
à la naissance au niveau
National
(2005)
Source : La Banque Mondiale
Ce diagramme est une évolution pour l'ensemble de la
période 1960-2006. Au cours de cette période on a
enregistré une moyenne annuelle de 49,9.
C'est en 1987 qu'on enregistre le plus haut niveau (54,8)
et c'est en 1960 qu'on enregistre le plus bas niveau (44).
Tableau IV : Espérance de vie
au niveau national (2005)
Années espérance de
vie
|
1960
|
43,97
|
1962
|
44,97
|
1967
|
47,41
|
1970
|
48,89
|
1972
|
49,88
|
1977
|
52,49
|
1980
|
53,47
|
1982
|
54,13
|
1985
|
54,55
|
1987
|
54,83
|
1990
|
53,3
|
1992
|
52,28
|
1995
|
49,81
|
1997
|
48,17
|
2000
|
47,41
|
2002
|
46,91
|
2005
|
47,79
|
2006
|
48,08
|
2007
|
48.4
|
2008
|
48.7
|
Source : La Banque Mondiale
Ces diagrammes et tableaux sont les résultats d'une
étude de la Banque Mondiale sur l'évolution de l'espérance
de vie à la naissance de 1960-2006. En effet, cette étude montre
une évolution en dent de scie. L'espérance de vie, la plus
élevée tourne autours de 54 ans. Et cela dans les années
1980-1987. A partir des années 1995 jusqu'à 2006 on assiste
à une régression de l'espérance de vie. Cela montre que
les conditions de vie deviennent difficiles, la pauvreté est
grandissante, les maladies endémiques et épidémiques sont
légions.
La première préoccupation, nous renvoie au
champ social et la deuxième est réservée aux
différentes techniques de collecte de données.
II-1-4 Le champ social
L'identification des unités sociologiques ou
populations d'enquête s'inscrit dans l'axe théorique de la
socio-anthropologie du vieillissement.
La socio-anthropologie du vieillissement du vieillissement
nous permet de relever les manières, les pratiques, les logiques
sociales, culturelles, économiques, sanitaires, nutritionnelles,
spirituelles des personnes âgées. La question des personnes
âgées s'inscrivant dans le vieillissement fait intervenir de
multiples acteurs sociaux, ceux-ci peuvent être classés en trois
catégories. Ce sont :
-D'abord les guides spirituels (imams) qui sont les garants de
la tradition islamique sont susceptibles d'apporter des éclaircissements
sur les modalités, les manières, les expériences, les
attitudes et comportements pour un vieillissement harmonieux.
-ensuite, les fidèles (les personnes
âgées) qui pratiquent la culture islamique et qui sont
susceptibles d'apporter des éclaircissements sur les modalités,
les manières, les expériences, les attitudes et comportement pour
un vieillissement harmonieux ;
-en outre, les responsables institutionnels : les lieux
de cultes islamiques sont concernés par cette étude car ils nous
permettront d'avoir les informations sur l'historique de l'islamisation en
Côte d'Ivoire, l'idéologie islamique ;
et enfin les scientifiques qui regroupent (médecin, un
diététicien, un psychologue) interviennent pour porter un regard
scientifique sur certaines pratiques susceptibles d'apporter la santé ou
la maladie.
La méthode d'enquête soumise à ces
catégories sociales composant le contexte sociologique du champ de
l'étude, est l'enquête qualitative et quantitative. En effet, ces
techniques nous permettent de comprendre que le phénomène du
vieillissement et de la longévité s'inscrit dans le champ
théorique de la socio- anthropologie du vieillissement qui est aussi
lié à l'approche phénoménologique. Cette approche
montre comment les acteurs conçoivent, construisent et
interprètent la longévité, la vieillesse et le
vieillissement.
Cette étude de cas concerne les personnes
âgées d'obédience musulmane du District d'Abidjan. Pour
comprendre et expliquer le « pourquoi » de ce
phénomène, l'approche biographique qui est une oeuvre personnelle
et autobiographique comprend des significations symboliques, des
interprétations, des observations concrètes. Elle prend en compte
les dimensions spirituelles, biologiques, culturelles, sociales et
psychologiques du développement de la personne.
Deux raisons essentielles expliquent cette option
méthodologique d'enquête.
-La première raison tient à la pratique
spirituelle dont tous les actes ne sont pas observables scientifiquement.
-La seconde raison qui justifie le choix de l'enquête
qualitative résulte du fait qu'elle demeure la méthode
anthropologique par excellence, mais n'exclut pas une approche sociologique qui
est interactive qui procédera à émettre des données
chiffrées. C'est ce souci de représentativité qualitative
et quantitative dont l'exigence méthodologique est de faire en sorte que
toutes les ressources humaines qui gravitent autour du projet de vieillissement
humain soient représentées, et qui nous guide dans le choix des
populations d'enquête.
Les personnes âgées doivent poser des actes
concrets durant leur parcours de vie qui puissent être des
déterminants de vieillissement et de longévité.
Comment choisir dans cette population les individus à
interroger effectivement ?
Cette question se rapporte aux techniques de l'entretien semi
directif et à la technique d'histoire de vie que nous analyserons plus
tard. A présent quelle est la méthode qui convient à notre
étude ?
La méthode d'analyse la plus fiable à l'analyse
de notre étude est la méthode dialectique et constructiviste, car
elle nous permet de saisir comment les individus construisent les
différents capitaux (psychologiques, économiques et sociaux,
moraux et religieux) dans leur quête de longévité et du
vieillissement et comment ils interprètent, expliquent les
significations et le sens que les individus donnent à leur
réalité quotidienne liée au phénomène du
vieillissement et de la longévité.
En effet, dans son fonctionnement, le paradigme
constructiviste interactionniste fait appel concomitamment à la
méthode dialectique et constructiviste, qui explique et permet de
comprendre les représentations, les contradictions, les interactions,
les comparaisons entre les pratiques, les valeurs, les croyances, les
rites ; les faits statistiques ou démographiques et les capitaux
qui ont un impact sur l'espérance de vie.
Dans ce processus méthodologique nous aurons à
déterminer le terrain d'étude, la population d'enquête,
l'échantillon.
II-2 Le terrain d'étude
L'enquête s'est déroulée dans le District
d'Abidjan.
En effet, il est composé de 13 communes reparties de la
façon suivante :
- Commune d'Adjamé
- Commune d'Abobo
- Commune d'Anyama
- Commune d'Attécoubé
- Commune de Cocody
- Commune de Bingerville
- Commune de Koumassi
- Commune de Marcory
- Commune du Plateau
- Commune de Port Bouët
- Commune Songon
- Commune de Treichville
A ces différentes communes, nous avons
décelé 13 grandes mosquées dans chacune des communes qui
font aussi partie de notre terrain d'enquête.
- La mosquée Sicogi Lem- Antenne à Yopougon
- La mosquée centrale d'Adjamé
- La mosquée Siaka Koné d'Abobo
- La mosquée Aghien de Cocody
- La grande mosquée d'Anyama
- La grande mosquée de Bingerville
- La grande mosquée du Plateau
- La grande mosquée de Treichville
- La grande mosquée de Marcory
- La mosquée centrale de Koumassi
- La mosquée centrale d'Attécoubé
- La mosquée centrale de Port-Bouët
- La mosquée de Songon.
Notre terrain d'étude prend aussi en
compte :
- INSP d'Adjamé
- ONG Psydev-capsy à Marcory
II-3 La population d'enquête
Elle prend en compte toutes les personnes ressources qui ont
pris part à l'étude. Il s'agit :
- 01-Diététicien ;
- 01-Médecin généraliste ;
- 275- personnes âgées de 60 et plus de la
communauté musulmane du District d'Abidjan ;
- 13 Imams
- 01 psychologue
II-4 L'échantillon d'enquête
L'échantillonnage est une technique statistique qui
permet de généraliser à l'ensemble d'une population
donnée, les résultats d'une recherche ayant porté sur une
partie appelée échantillon de cette population (N'da Paul ,2006).
En ce qui concerne notre travail, nous avons constitué dans ce cas un
échantillon par quota. En effet, cette méthode empirique de quota
nous permet d'avoir un échantillon représentatif de la
population-mère, donc une extrapolation des résultats (Astous,
2005).
A partir de cet échantillon, nous pourrons
généraliser les résultats de l'étude. La
méthode empirique de quota a été prise en compte pour
l'analyse des données quantitatives.
Pour la partie quantitative, l'on a constitué un
échantillon par quota sur la base des résultats du recensement
général de la population et de l'habitat de 1998.
En effet, la population âgée de 60 ans et plus
est de 27460 soit 100 % ; elle constitue notre population-mère
c'est-à-dire la population cible.
Pour être représentatif, l'on prendra 10 % de
cette population soit 0,1 % de cet échantillon. Mais, cet effectif est
grand, alors, l'on prendra 0,01% de cet échantillon. Ce qui donne 274,6
arrondit à 275
Par conséquent, 275 est notre
population-mère.
En effet, avec une population-mère de 275 de 60 ans et
plus, l'on a pu avoir les tendances en pourcentage dans les différentes
communes parmi les deux sexes qui se présente de façon
suivante :
ABOBO : (6033*100)/275 = 21,97 %
ADJAME : (3838*100)/275 =13,97%
ATTECOUBE : (2245*100)/275 = 8,17%
ANYAMA : (1736*100)/ 275 = 6,32 %
BINGERVILLE : (531*100)/275 = 1,93
COCODY : (1089*100)/275 = 3,96 %
KOUMASSI : (2025* 100)/275 = 7,37
MARCORY : (1625*100)/275 = 5,92 %
PLATEAU : (57*100)/275 = 0,20
PORT-BOUËT : (1482*100)/ 275= 5,39
TREICHVILLE : (2210*100)/275 = 8,04 %
YOPOUGON : (3269*100)/275 = 11,90
SONGON : (319*100)/275 = 1,16 %
Les individus à interroger par communes et par sexe
sont les suivants :
ABOBO : (21,97*275)/ 100 = 60,32
ADJAME :( 13,97* 275)/ 100 = 38,32
ATTECOUBE : masculin : (8,17* 275)/ 100 = 22,43
ANYAMA : masculin : (6,32*275)/ 100 = 17,35
BINGERVILLE : (1,93*275)/ 100 = 5,29
COCODY : (3,92*275)/100 = 10,87
KOUMASSI : (7,37* 275)/ 100 = 20,23
MARCORY : (5,92*275)/ 100 = 16,25
PLATEAU : (0,20*275)/ 100 = 0,54
PORT-BOUËT : (5,39*275)/ 100= 14,80
TREICHVILLE : (8,04*275)/100 = 22,07
YOPOUGON : (11,90*275)/ 100 = 32,67
SONGON : (1,16*275)/100 = 3,18
Par la variable sexe, l'on aura à interroger :
- Abobo : Masculin : 3883*0,01=38,83
Feminin : 2150*0,01=21,5
- Adjame : Masculin :2286*0,01=22,86
Feminin :1552*0,01=15,52
- Anyama : Masculin : 1080*0,01=10,8
Feminin : 656*0,01=6,56
- Attécoubé : Masculin :
1515*0,01=15,15
Feminin : 730*0,01=7,3
- Bingerville : Masculin :359*0,01=3,59
Feminin : 172*0,01=1,72
- Cocody : Masculin : 648*0,01=6,48
Feminin : 441*0,01=4,41
- Koumassi : Masculin : 1983*0,01=19,83
Feminin : 1042*0,01= 10,4
- Marcory : Masculin : 1062*0,01= 10,62
Feminin :564*0,01= 5,64
- Plateau : Masculin :35*0,01=0,35
Feminin : 22*0,01= 0,22
- ·Port-bouët : Masculin : 1023*0,01=
10,23
Feminin : 459*0,01 = 4,59
- Treichville : Masculin : 1374*0,01 = 13,74
Feminin : 836*0,01= 8,36
- Songon : Masculin : 244*0,01= 2,44
Feminin : 75*0,01= 0,75
- Yopougon : Masculin : 1997*0,01 =19,97
Feminin : 1272*0,01 =12,72
Au total : nous avons pour le sexe masculin : 174,89
individus
Et pour le sexe féminin, nous avons : 99,71
individus.
Soit, 274,6 individus à interroger, que l'on a arrondit
à 275 individus.
Quelle est la tendance en pourcentage des hommes et des femmes
à interroger ?
Hommes : (174,89*100)/274,6 = 63,68 %
Femmes : (99,71*100)/274,6= 36,31%
La proportion des hommes dans cet échantillon est
de : 63,68 % et celle des femmes est de : 36,31 %.
Ces résultats rendent représent atifs la
proportion des individus à interroger : 63,69 + 36,31= 100 %
Soit 100 % de l'échantillon.
Pour un travail scientifique, il convient de justifier le
processus de l'échantillonnage.
Ce choix d'âge (60 ans) se justifie scientifiquement en
ce sens que selon les Nations Unies et même les délimitations
administratives ivoiriennes à savoir l'Institut National de Statistique,
cet âge est constitué de l'ensemble des hommes et femmes qui ont
atteint ou dépassé l'âge de 60 ans. Aussi, pour ces
institutions, cet âge a-t-il été choisi comme indiquant le
troisième âge et même pour les musulmans interrogés
l'âge de 60 ans a été retenu comme étant celui
à partir duquel on estime qu'une personne a vécu longtemps.
Le total de la population âgé musulmane de 60 ans
et plus dans le District d'Abidjan est 275 personnes. Elle constitue d'ailleurs
notre population-mère.
Menant une étude qualitative et quantitative nous avons
décidé de choisir :
- 02 personnes âgées par chaque lieu principal
de culte. Ils ont été choisis parmi les sages de la
mosquée. Ce qui fait un échantillon de 26 personnes
âgées de 60 ans et plus. La constitution de notre
échantillon, dans ce registre, s'est faite de façon
aléatoire. Au total, l'on a constitué 26 histoires de vie de
personnes âgées.
Au sein du service diététique, nous avons eu
à prendre en compte que le seul à présent de l'Institut
National de la Santé Publique (INSP) d'Adjamé. Par ailleurs,
l'INSP a un seul diététicien.
Au titre des médecins, l'on ne prendra que les
généralistes du fait qu'ils ont un vaste champ dans le traitement
des pathologies. Ils soignent tout le monde (personnes âgées,
enfants, adultes).
Dans le cadre de cette étude, l'on a prendra en compte
que le responsable de la médecine des collectivités de l'INSP.
Ce qui donne un échantillon aléatoire d'un
médecin généraliste.
Aussi, un psychologue du Cabinet de l'ONG Psydev-Capsy
à Marcory, a-t-il été choisi. Cette structure a
été choisie parce qu'elle remplit nos critères de
sélection : elle s'occupe de l'aspect santé, comportemental
chez les différentes tranches d'âges et l'axe éducationnel
basée sur la formation pratique.
Ce qui fait un échantillon de :
01- psychologue ;
13-Guides spirituels (musulmans) ;
01-Diététicien ;
01-Médecin généraliste ;
275- personnes âgées de 60 et plus de la
communauté musulmane du District d'Abidjan.
Pour la pertinence et la validité de l'étude
nous avons interrogé les différentes catégories sociales
d'acteurs.
Les guides spirituels (imams) clarifierons les
réponses de nos enquêtés et des préceptes religieux
qui construisent le vieillissement.
Les diététiciens, médecins, les
psychologues viennent apporter leur expertise scientifique à certaines
réponses des enquêtés afin d'analyser la pertinence
scientifique de l'étude. Sans leur intervention, c'est baliser
l'étude dans des considérations théologico
-métaphysiques gage d'une étude purement limitée à
des jugements de valeur.
II-5 Les méthodes de recherche (d'analyses)
En sciences sociales, le processus qui permet de rendre
objectif les recherches a ses exigences parce que le réel n'est
jamais, selon Gaston Bachelard (1986) : « ce que l'on pourrait
croire ».
Pour B. Bahi (2007), Une vigilance
épistémologique s'impose, par conséquent, à toutes
les étapes de la recherche. A cette vigilance, s'applique le choix
d'une méthode d'analyse et le choix d'une technique de recueil des
données dans la quête d'informations qui fondent l'opinion que
l'on veut prêter à des individus ou à une
société donnée.
Sous ces différents rapports nous avons opté
pour la méthode constructiviste et dialectique qui découlent du
paradigme constructiviste interactionniste d'Anthony Giddens.
II -5-1 L'approche constructiviste
L'intérêt scientifique de cette approche est
qu'elle met l'accent sur la représentation sociale de la vieillesse, le
rapport des enquêtés à la divinité, sur leur choix,
les attitudes, les mécanismes et les mesures préventives pour
construire le vieillissement et la longévité. Ce qui revient
à dire que cette approche permet de décrire, d'expliquer comment
les individus construisent les différents capitaux dans leur quête
de longévité et du vieillissement et comment ils
interprètent le phénomène de la vieillesse.
Dans ce schéma, le vieillissement et la
longévité se construisent à travers, les
mécanismes endogènes et exogènes et mesures garantissant
la protection sociale comme la sécurité sociale formelle et
informelle, et la création de structures sociales (centre de
gériatrie et de gérontologie).
Par ailleurs, les enquêtés ont la volonté
ou le choix de mettre en place des logiques stratégiques et des
processus d'interaction sociales pour consolider leur capital santé donc
la longévité et le vieillissement.
En effet, l'acteur social (personne âgée) peut
rechercher la longévité et le vieillissement en contrôlant
son alimentation, en pratiquant des activités physiques ( marche,
course...), en rendant son milieu environnemental sain, en disposant d'un
habitat qui constitue dans le construit des personnes âgées un
déterminant de vieillissement, et en évitant les problèmes
psychologiques liés très souvent au stress car il est un facteur
qui tue, à la pauvreté qui peut entraîner l'idolâtrie
... etc. et en gardant leur sérénité face au vicissitude
de la vie.
Qu'en est-il de la méthode dialectique ?
II-5-2 La méthode dialectique
Cette méthode montre la dualité
représentationnelle qui légitime la longévité et le
vieillissement dans la communauté musulmane et dans la
société. Elle décrypte alors les représentations
contradictoires associées au vieillissement, qui permet de faire des
comparaisons entre les différents facteurs du vieillissement et de la
longévité, tant en relevant les proportions des musulmans parmi
le grand âge, en les comparant avec les autres religions.
Alors, Les cultures alimentaires sont liées à la
complexité du lien entre l'alimentation et la santé ou la
maladie. Cette complexité s'enracine dans le faite que la nourriture est
une source d'énergie, de vitalité, de santé et, en
même temps, un vecteur d'intoxication, une cause potentielle de maladies,
de troubles.
Les pratiques alimentaires ont une incidence
considérable sur la santé.
La consommation de l'alcool même si elle est souvent
symbole de vie, de force, de gaieté, il est aussi symbole de mort.
L'alcool entraîne de graves maladies chez les consommateurs : les
problèmes respiratoires, l'inflammation de l'organe de la voix, des
cancers, etc.
La famille est un lieu par excellence de construction, de
solidarité, de socialisation, stabilité, de
longévité et de santé. Mais, aussi un lieu de
contradiction, de complexité, de dysharmonie.
La progéniture est source de longévité,
mais source de vieillissement précoce.
L'homme est une totalité, les besoins des êtres
humains en tant qu'organisme sont « bio-psycho-sociaux ».
Si nous négligeons nos besoins sociaux, spirituels ou
psychosociologiques, nous créons un déséquilibre de notre
être. Les besoins de l'acteur ne sont pas que physiques, biochimiques
et alimentaires : ils sont sociaux et spirituels. C'est en somme, une
vision qui montre la dualité des faits sociaux, c'est-à-dire que
le réel n'est jamais linéaire.
En conséquence, les pressions sociales liées au
vieillissement vont légitimer la mise en place du projet
gérontologique en Côte d'Ivoire.
II-6 Précision du type d'étude
Cette étude s'inscrit d'emblée dans l'analyse
qualitative et quantitative de la recherche socio-anthropologique,
c'est-à-dire qu'elle est fondée sur une méthode
qualitative et quantitative. L'analyse qualitative permet de comprendre et
d'expliquer le sens que revêtent les comportements et les attitudes que
construisent les personnes âgées dans le processus du
vieillissement et la longévité.
L'attitude et le comportement sont des capitaux
essentiellement symboliques, sociaux, culturels ou idéologiques,
d'où leur analyse requiert l'utilisation de la méthode
qualitative qui permet de saisir la quintessence du phénomène
étudié. En effet, Ce choix se justifie par le fait que la
compréhension et l'interprétation des discours nécessitent
une analyse rigoureuse, menée avec minutie. Alors, dans une étude
socio- anthropologique, l'analyse de contenu est déterminante. Selon
Raymond Quivy et Luc Campenhoudt (1995), « La place de l'analyse de
contenu est de plus en plus grande dans la recherche sociale, notamment parce
qu'elle offre la possibilité de traiter de manière
méthodique des informations et des témoignages qui
présentent un certain degré de profondeur et de
complexité, comme par exemple les entretiens semi-directifs. Mieux que
tout autre méthode de travail, l'analyse de contenu (ou du moins
certaines de ses variantes) permet, lorsqu'elle porte sur un matériau
riche et pénétrant, de satisfaire harmonieusement aux exigences
de la rigueur méthodologique et de la profondeur inventive qui ne sont
pas toujours facilement conciliables. ». Cette analyse de contenu des
entretiens, nous permet de cerner l'état des rapports des acteurs
à Dieu à propos des pratiques et logiques sociales qui
influencent le processus du vieillissement, les représentations de la
vieillesse, les mécanismes qui influencent la longévité,
l'espérance de vie et le vieillissement.
Luc, Albarello et alii. (1995), dans pratiques et
méthodes de recherche en sciences sociales, corrobore
l'importance du contenu. En effet, selon Albarello, le contenu c'est
« du sens », une manière de voir les choses, un
système de perception, par conséquent elle cherche à
révéler le sens « caché des choses »,
c'est à dire qu'au-delà des apparences, il y a d'autres
réalités à découvrir.
En conséquence, les entretiens semi directifs, des
récits d'histoire de vie, de l'observation, vont nous permettre de
chercher à expliquer et à comprendre le
« pourquoi » de ces comportements.
La méthode qualitative permet de saisir les
représentations de la vieillesse, les déterminants du
vieillissement et les mesures préventives du vieillissement. L'analyse
qualitative sera renforcée de la démarche quantitative. En effet,
cette démarche a permis de couvrir une proportion
d'enquêtés, en vue de représenter les
caractéristiques sociales des enquêtés et son influence sur
le vieillissement et la longévité. Toutefois, elle sera
utilisée de manière plus modeste en se basant sur les
données statistiques issues du RGPH-98, en adoptant un questionnaire
élaboré à partir du travail qualitatif.
Un certains nombres de techniques nous permettent de
recueillir les données pour la validation et la scientificité de
l'étude.
II-7 Les techniques de recueil des données
Les techniques de collecte et de construction des
données sont tributaires non seulement de l'hypothèse et
objectifs de recherche, mais aussi de la configuration des groupes sociaux
étudiés. Un ensemble de technique d'enquêtes a
été utilisé comme support essentiel dans le recueil des
informations. Ce sont : la recherche documentaire, les techniques
d'observation directe, d'entretien, d'histoire de vie avec des analyses de
contenu. En effet, toutes les techniques d'interrogations systématiques
qui ont pour but d'obtenir des informations auprès d'acteurs en
situation relèvent de l'enquête.
Selon Paul N'da (2006) : « l'enquête
est assurément une stratégie les plus sollicitées en
sciences sociales....elle favorise l'utilisation du questionnaire, du sondage
et de l'entretien ».
Elle consiste à collecter les données tout en
recueillant le maximum d'informations relatives à notre objet
d'étude.
L'enquête devrait couvrir une période raisonnable
de 13 mois ; équitablement repartis entre les treize sites
d'étude. Soit un mois pour chaque site. En effet, cette durée
relativement prolongée visait à aider à approfondir
l'observation directe. Il a été prévu d'interroger 26
personnes âgées d'obédience musulmane pour les histoires de
vie, 13 imams et 275 fidèles âgées de 60 ans et plus par
sites.
Concernant, les données quantitatives, nous avons eu
à interroger 275 personnes âgées de la communauté
musulmane.
Ainsi, l'enquête se caractérise t-elle, dans
notre travail par des guides d'entretien (entretien oral) et histoires de vie
soumis à la frange de la population déterminée par
l'échantillon.
II-7-1 L'Observation directe
L'observation directe constitue, après l'analyse
documentaire, un outil essentiel de recueil de données
nécessaires à la construction de la monographie sociographique de
l'environnement physique et socioculturel des aires retenues (contour
circonscrit aux personnes âgées de la communauté musulmane
du District d'Abidjan) et permettra de rendre compte de toute la
complexité des rapports sociaux constitutifs.
C'est une activité préalable qui permet de
collecter les données qui vont être soumises à l'analyse et
à l'interprétation.
Elle nous a permis de rendre visite, de s'imprégner des
réalités du terrain et de rentrer en contact avec les acteurs
sociaux concernés.
En effet, l''observation directe a servi (notamment dans la
phase exploratoire) pour l'essentiel à identifier les facteurs limitant
ou favorisant le vieillissement humain.
Elle a concrètement permis d'identifier les personnes
âgées de 60 ans et plus, les imams, les présidents des
mosquées. Elle a également favorisé l'identification
de l'administration en charge des cultes, du siège du conseil
supérieur des imams, de l'Institut National de Santé Publique, le
centre de recherche en psychologie appliquée, un cabinet de psychologue,
les principaux lieux de culte, les différentes mairies du District
d'Abidjan. Ces informations sur le contexte géographique, historique,
sociologique et spirituel des aires culturelles par observation ont
été complétées par des données d'entretien
semi directifs, d'histoire de vie suivies d'un questionnaire.
II-7-2 L'entretien
Selon Poulain (J.P, 2001), les entretiens semi-directifs
(relations de « face à face ») se
révèlent utiles car ils permettent d'éviter les
contre-sens, de dépasser la simple description, et d'interroger le lien
entre discursif et pratique. Il ne s'agit pas ici de constituer les
données chiffrées ni à émettre des statistiques
mais à rendre compte de la complexité des pratiques qui
influencent le vieillissement et la longévité.
L'entretien a constitué le principal instrument de
collecte de données. Ces entretiens menés selon la technique
d'interview centrée sur le sujet ont été conduits dans une
perspective de connaissance approfondie des pratiques islamiques garantissant
la longévité. Ils ont porté sur la connaissance de
catégories sociales et symboliques pertinentes par rapport aux enjeux du
vieillissement et de la longévité. Ils concernent :
-les guides spirituels (Imams) ;
- un médecin généraliste ;
-un psychologue ;
- Un diététicien.
L'intervention des imams se fait dans une perspective
d'éclaircissement et d'approfondissement des facteurs de
longévité en faisant ressortir les préceptes religieux qui
contribuent au vieillissement et à la longévité.
Médecin, psychologue, diététicien
apportent leur expertise scientifique. En effet, la question relative à
l'apport psychosocial dans la quête de longévité sera
l'oeuvre d'un (psychologue), à l'incidence du régime alimentaire
sur le fonctionnement de l'organisme (diététicien), les facteurs
du vieillissement et les soins adéquats pour le maintien du corps en
bonne santé (médecin, diététicien).
II-7-3 Histoire de vie
Selon Benoît Gauthier (1992), l'histoire de vie est un
récit qui raconte l'expérience de vie d'une personne. Il s'agit
d'une oeuvre personnelle et autobiographique stimulée par un chercheur
de façon à ce que le contenu du récit exprime le point de
vue de l'auteur face à ce qu'il se remémore des
différentes situations qu'il a vécues. Le continu d'une histoire
de vie est fort complexe, car il est multidimensionnel : il touche
à tous les domaines ethnographiques (parenté, économie,
technologie, politique, religion, etc.) ; il comprend à la fois des
observations concrètes, des interprétations, des jugements de
valeurs et des significations symboliques ; il concerne les dimensions
biologiques, culturelles, sociales et psychologiques du développement de
la personne.
La démarche à adopter peut alors comporter trois
étapes : la collecte du récit, l'entrevue
complémentaire et l'édition.
La collecte du récit a été une
étape qui nous a permis de communiquer soit (en français ou en
malinké) et d'enregistrer nos données provenant des personnes
interrogées. Au niveau de l'entretien dirigé, il a permis de
développer des questions du point de vue de l'ethnographie et
l'information socioculturelle. La démarche de l'histoire de vie est
inductive, car elle peut partir des faits pour remonter vers
l'élaboration analytique et théorique.
Au niveau de l'édition : elle concerne la
transcription de l'enregistrement et la préparation du document
écrit. En somme, elle nous a permis de reconstruire les interviews en
les découpant autour de différents grands points. Alors, une
étude approfondie des extraits ainsi obtenus ont permis de
dégager les mécanismes de construction du vieillissement et de
faire ressortir les stratégies de lutte contre le vieillissement
précoce.
II-7-4 Le questionnaire
Il est un outil essentiel de recueil de données
nécessaires et qui se prête à la quantification des
données collectées. Nous l'avons utilisé pour
appréhender la taille des groupes socioculturels enquêtés,
ainsi que l'impact ou l'incidence des pratiques religieuses sur la
longévité et le vieillissement.
Il a été élaboré à partir
du travail qualitatif et représentatif de la population cible, par
l'utilisation de la méthode des quotas concernant l'âge et le
sexe.
Dans le cadre de cette étude, il a permis de quantifier
les données sur :
Les caractéristiques sociales des
enquêtés ;
La représentation de la vieillesse ;
Les mécanismes de construction du vieillissement et de
la longévité ;
Les mesures préventives du vieillissement
précoce.
II-8 Le dépouillement des données de
l'enquête
C'est l'étape de la recherche au cours de laquelle l'on
procède à l'inventaire des résultats de l'enquête,
afin de voir comment les résultats se présentent par rapport
à l'hypothèse de l'étude.
Pour avoir inscrit l'étude dans une perspective
qualitative et quantitative, le dépouillement s'est fait de façon
manuelle, mais accompagner de l'outil informatique. Il a donc consisté
à identifier, à regrouper les réponses en fonction des
thématiques constituées par l'objectif de l'étude. En
fonction de ces thématiques, nous avons fait une analyse de contenu,
consistant à faire ressortir la pertinence sinon le « sens
caché des choses », dans cette étude ; d'une part
et d'autre part, l'analyse quantitative à consisté à
utiliser les logiciels Epiinfo.6 pour le traitement des données de
l'enquête.
En effet, les grandes thématiques
développées sont relatives aux :
- Caractéristiques sociologique des personnes
âgées ;
- Représentations de la vieillesse dans la
communauté musulmane
- rapport des personnes âgées à
Dieu ;
- Les mécanismes de construction du
vieillissement ;
Les mesures préventives du vieillissement
précoce.
II-9 Difficultés rencontrées
Aucune recherche scientifique ne peut se faire sans
difficultés. C'est pourquoi, au cours de cette étude, nous avons
été confronté à quelques difficultés
majeures.
Elles sont, d'une part d'ordre théorique ; et dans
ce chapitre, elles concernent l'élaboration de la problématique,
le champ de référence théorique, l'échantillon et
la recension des écrits pertinents. Leur élaboration, nous a valu
un minimum de 02 ans. Toutefois, avec de l'abnégation, de la
détermination, de la persistance, et surtout avec le concours du
Directeur de thèse, nous avons pu surmonter ces difficultés.
L'indisponibilité des acteurs et l'espace de recherche
ont été la seconde grande préoccupation au cours de cette
recherche. En effet, le District d'Abidjan regroupe en son sein 13 communes
à parcourir. L'acquisition de la totalité des informations a
été assez difficile. Nous avons dû passer des mois, des
semaines, des jours dans l'attente. C'est à travers des appels
téléphoniques et sur invitation, que nous avons pu recueillir
les informations nécessaires pour construire notre étude. Cela a
demandé beaucoup de patience pour surmonter ces difficultés.
La même situation s'est présentée chez
les psychologues, les imams, les fidèles ressources (personnes
âgées 60 ans et plus).
Mais la patience dans la recherche d'information a finalement
permis de pouvoir échanger et acquérir ce dont nous recherchons
comme information.
Le regroupement de tous ces facteurs a nécessité
un surcroît de temps à l'élaboration de notre travail.
Nous avons parcouru cet environnement (le District d'Abidjan)
pour vérifier nos techniques de recherche et recueillir les
données tant qualitatives que quantitatives pour constituer cette
étude. Par ailleurs, elle relie les facteurs liés au
vieillissement et à la longévité qui sont liés
à l'idéologie de l'islam.
DEUXIEME PARTIE :
LES FACTEURS DU VIEILLISSEMENT
ET DE
LONGEVITE LIES
AUX PRATIQUES DE LA
COMMUNAUTE
MUSULMANE
CHAPITRE I : L'IDEOLOGIE ISLAMIQUE
I-1 Etymologie
Le mot « islam » est la
translittération de islâm, signifiant :
« soumission », « allégeance »,
sous-entendant « à Dieu ». Il s'agit d'un nom
d'action (en arabe), dérivé d'un radical sémitique,
s.l.m qui désigne l'acte de se soumettre d'une manière
volontaire, de faire allégeance.
Le mot « islam » avec une minuscule
désigne la religion dont le prophète est Mahomet. Le terme
d'« Islam » avec une majuscule désigne l'ensemble
des peuples musulmans, la civilisation islamique dans son ensemble mais ne fait
plus partie du langage courant.
L'adjectif « islamique » qualifie tout ce
qui se rapporte à l'islam en tant que religion et en tant que
civilisation. L'islamisme est une doctrine politique qui vise à
l'expansion de l'islam.
On trouve aussi, particulièrement dans les anciens
romans de chevalerie, le terme mahométisme et mahométan, qui sont
tombés depuis plus d'un siècle en désuétude. Leur
usage actuellement, sans être insultant, prend le sens péjoratif
de religion étrangère, inactuelle et surannée.
I-2 Historique, Origines de
l'islam
L'islam, religion
monothéiste, est apparu en Arabie au VIIe siècle
sous l'impulsion du prophète Mahomet. Un siècle après sa
mort, un empire islamique s'est étendu de l'Océan Atlantique dans
l'Ouest vers l'Asie Centrale dans l'Est.
Celui-ci n'est pas resté unifié longtemps ;
le nouveau régime a rapidement fini en guerre civile. Ensuite, il y eut
des dynasties rivales réclamant le califat, ou la conduite du monde
musulman, et beaucoup d'empires islamiques furent gouvernés par un
calife incapable d'unifier le monde islamique.
En dépit de ce morcellement de l'islam en tant que
communauté politique, les empires des califes d'Abbassides, l'empire
Moghol et les Seldjoukides étaient parmi les plus grands et les plus
puissants au monde. Les Arabes produisirent bon nombre de centres islamiques,
de scientifiques, d'astronomes, de mathématiciens, médecins et
d'illustres philosophes pendant l'âge d'or de l'islam. La technologie
s'épanouit ; un investissement soutenu dans les infrastructures,
telles que des systèmes d'irrigation et des canaux; et surtout,
l'importance de lire le Coran produisit un niveau relativement
élevé de l'instruction parmi la population.
Plus tard, aux XVIIIe et
XIXe siècles, plusieurs régions islamiques
tombèrent sous les puissances impériales européennes.
Après la première guerre mondiale, les restes de l'Empire ottoman
furent partagés sous forme de protectorats européens.
Bien qu'affectée par diverses idéologies, telles
que le communisme, pendant une bonne partie du
XXe siècle, l'identité islamique et la
prépondérance de l'islam sur des questions politiques
augmentèrent au cours de la fin du XXe siècle et
le début du XXIe siècle. La croissance rapide,
les intérêts occidentaux dans des régions islamiques, les
conflits internationaux et la globalisation influencèrent l'importance
de l'islam dans le moulage du monde du XXIe siècle.
Les fidèles sont appelés musulmans. C'est,
chronologiquement parlant, le troisième grand courant monothéiste
de la famille des religions abrahamiques, après le judaïsme et le
christianisme avec lesquels il possède un certain nombre
d'éléments communs.
La religion musulmane se veut une révélation
arabe de la religion judaïque d'Adam, de Noé, et de tous les
prophètes parmi lesquels elle place aussi Jésus. Ainsi elle se
présente comme un retour à la religion d'Abraham (appelé
Ibrahim par les musulmans) du point de vue de la croyance, le Coran le
définissant comme étant la voie d'Ibrahim.
Le livre sacré de l'islam est le Coran. Le dogme
islamique assure qu'il contient le recueil de la révélation
d'Allah, transmise oralement par son prophète Mahomet. Le Coran
reconnaît l'origine divine de l'ensemble des livres sacrés du
judaïsme et du christianisme tout en considérant qu'ils ont, dans
leurs écritures actuelles, le résultat d'une falsification :
le Suhuf-i-Ibrahim (les Feuillets d'Abraham), la
Tawt (le Pentateuque ou la Torah), le Zabur de David et
Salomon (identifié au Livre de (l'Évangile).
Outre le Coran, la majorité des musulmans se
réfère à des transmissions de paroles, actes et
approbations de Mahomet, récits appelés hadiths.
Cependant, les différentes branches de l'islam ne s'accordent pas sur
les compilations de hadiths à retenir comme authentiques. Le Coran et
les hadiths dits « recevables » sont deux des quatre
sources de la loi islamique, la charia, les deux autres étant
l'unanimité (ijma') et l'analogie (qiyas).
La religion musulmane a été
désignée autrefois en français par le mot islamisme (comme
judaïsme, christianisme, bouddhisme, animisme, etc.). Mais ce terme tend
à être remplacé par celui d'« islam »,
le mot « islamisme » s'étant
spécialisé pour désigner les courants politiques radicaux
ou non du revivalisme musulman. Le mot Islam, qui peut alors porter une
majuscule, a toutefois aussi en français un sens différent :
il désigne, au-delà de la religion proprement dite avec sa foi et
son culte, une puissance politique et un mouvement de civilisation
général.
I-3 Situation contemporaine
Source
fr.wikipedia.org/wiki/islam
Carte des
pays dont la communauté musulmane représente plus de 10 % de
la population. En vert, les pays à majorité sunnite et en brun,
ceux à majorité chiite. (fr.wikipedia.org/wiki/islam)
L'islam
comporte, selon les sources entre 0,9 et 1,4 à 1,8 milliard de croyants,
soit entre 14 % et 21 % de la population mondiale en 2007. La
diffusion de l'islam, hors du monde arabe s'explique par les migrations et les
conversions. (fr.wikipedia.org/wiki/islam)
L'islam est
la seule religion dont le nom figure dans la désignation officielle de
plusieurs États, sous la forme de « République
islamique ». Toutefois, ces États ne sont pas les seuls
où l'imbrication du civil et du religieux est conforme à ce que
veut la charia comme en Arabie saoudite.
Il peut se
produire une confusion entre Arabes et musulmans, principalement à cause
de deux facteurs : l'origine arabe de l'islam et la place centrale
qu'occupe la langue arabe dans cette religion. Il y a environ 300 millions
d'Arabes, dont la grande majorité est musulmane. Au final, 20 % des
musulmans vivent dans le monde arabe, un cinquième est situé en
Afrique subsaharienne, et la plus grande population musulmane du monde est en
Indonésie. D'importantes communautés existent au Nigeria,
Bangladesh, Afghanistan, Pakistan, en Iran, en Chine, en Europe, dans
l'ancienne Union soviétique, et en Amérique du Sud. Il y a
environ sept millions de musulmans aux États-Unis et environ 5 millions
en France selon les sources principalement issus de l'immigration auxquels il
faut ajouter les conversions, dont le nombre est très difficile à
déterminer d'autant qu'il y a des conversions en sens inverse et des
apostats. (fr.wikipedia.org/wiki/islam).
Les
origines et historiques de l'islam permettent de faire ressortir un certains
nombre de valeurs de cette religion, dont la promotion entraine la paix, la
cohésion sociale. Une série de valeurs et de pratiques
élucideront la phase suivante.
I-4 Promotion des valeurs
sociales
Le concept
de justice : L'égalité islamique est attestée par
l'origine de l'humanité. L'islam abolit toutes les différences
entre les hommes quelles que soient leurs conditions sociales et sans
distinction de race.
La
liberté est dans le principe de la shura (délibération).
Personne n'impose son opinion à personne et la minorité ne domine
la majorité.
L'islam
nous invite à la réflexion et le choix nous appartient.
« Il n'y a pas de contrainte en matière de
religion ». (2 :257)
Un musulman
a le devoir de dénoncer l'erreur, l'injustice de donner un avis, d'avoir
des recommandations à faire sans craindre ni services, ni tortures, ni
incarcération. Il a le droit de proposer tout ce qui est
bénéfique à la société.
L'islam
nous invite à témoigner de notre solidarité à
l'égard de nos frères humains où qu'ils se
trouvent.
La femme
doit être respectée comme épouse, en tant que mère
et en tant que membre actif de l'organisation de la société. La
femme a le droit de s'exprimer, de voter, de travailler, de réaliser des
gains et d'en jouir à sa guise, d'occuper des postes à
responsabilité, de s'instruire, sans pour autant que cela nuise à
sa personne, à son époux et à ses enfants. En effet,
avant l'avènement de l'Islam, la femme vivait dans des conditions
difficiles ; on ne respectait pas ses droits et on ne prenait point son
avis. Selon les principes de l'islam, hommes et femmes sont crées
à partir d'une même âme. L'homme et la femme sont donc
parfaitement égaux en tant qu'humains, aucun d'eux n'est
privilégié par rapport à l'autre. C'est une
incongruité d'accuser l'islam de violer la femme avec ses droits.
L'attitude des talibans, des chebabs vis-à-vis de la femme s'explique
par leur mauvais comportement et à leur ignorance qui est contraire au
principe de l'islam.
Les enfants
doivent être entourés d'amour et de tendresse et de bonté.
L'islam considère qu'un des bonheurs du bas monde est d'avoir des
enfants.
Dieu a
ordonné d'être bienveillant à l'égard des
pères et mères plus encore dans leur vieil âge.
Dieu
glorifié dit : « ...Si l'un deux ou tous deux
parviennent à la vieillesse chez toi, ne leur dis pas : ouf !
Ne les réprimande pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses.
Baisse pour eux l'aile de l'humilité, en toute clémence et
dis : Seigneur : fais leur, à tous deux miséricorde
comme ils m'ont élevé tout petit. »
L'islam est
la religion de la paix, de l'indulgence, du pardon, de l'amour. Dieu
exalté dit : « Oh ! Vous les croyants, entrez
dans la paix. » (2 :28).
Enfermons-nous
dans la paix et faisons un effort réciproque afin de mieux nous
apprécier mutuellement, réduisons notre ego au maximum et
n'oublions pas que nous ne sommes que de simples mortels.
« C'est
à Dieu que nous appartiens et vers Lui que nous
retournerons »
Dieu
exalté dit : « Le plus noble d'entre vous, aux yeux
de Dieu est le plus pieux d'entre vous. » (49 :13).
Rapport
avec les parents
Se conduire
convenablement envers eux, leur obéir, leur procurer toute sorte de
biens, les préserver de tout mal, implorer Dieu pour eux, lui demander
de leur pardonner, accomplir leur engagement et traiter avec égard leurs
amis.
Rapport
avec les proches parents
Bien les
traiter avec une sainte sollicitude pour eux, faire ce qui est convenable et
leur éviter tout ce qui est nuisible et choquant en acte et en
propos
Rapport
avec les enfants
Instruire
son enfant, l'éduquer, le conseiller, l'exhorter à faire le bien,
à obéir à Dieu et à son prophète.
Rapport
entre les frères
Le musulman
considère que les égards dus aux frères entre eux sont
les mêmes que ceux qui doivent être entre parents et enfants. Les
cadets doivent à leurs aînés la même politesse qu'ils
doivent à leurs parents et aînés ont envers eux les
mêmes droits et devoirs qu'ils ont envers leurs parents.
Rapport
envers les voyageurs
Leur rendre
service, leur prêter aide, protéger leurs biens et leur
dignité, leur fournir les renseignements demandés et les mettre
dans la bonne voie s'ils sont égarés.
Rapport
envers les domestiques
On doit les
nourrir des mêmes aliments dont on se nourrit et les vêtir de
même. Tous les membres de la famille doivent s'adresser à eux avec
douceur et bien les traiter. On doit les inciter à faire le bien et les
prévenir contre ce qui est mauvais, montrer le bon chemin à
l'égaré et instruire l'ignorant, leur rendre justice et à
soi-même, reconnaître leur droit et éviter tout ce qui leur
nuit.
Rapport
envers les ouvriers
Leur payer
leur salaire avant que ne sèche leur sueur, ne pas les astreindre
à accomplir ce qui est hors de leur spécialité ni charger
de ce qui excède leurs moyens, ni leur manquer de respect.
Rapport
envers les nécessiteux
Calmer leur
faim, les vêtir, inciter les autres à les secourir, ne pas blesser
leur amour-propre ni leur faire du mal.
Rapport
envers les orphelins
Sauvegarder
leurs biens et leurs droits, soigner leur éducation, ne pas leur nuire
ni les tyranniser, au contraire leur sourire et les caresser.
Rapport aux
animaux
Il faut les
nourrir quand ils ont faim, les soigner, quand ils sont malades, ne pas les
charger de ce qui dépasse leur force, les traiter avec bonté, de
leur donner le temps de se reposer quand ils sont fatigués.
I-5 La Culture (savoir) et la
longévité
L'analphabétisme
et l'ignorance sont des maladies sociales qu'il faut combattre, ils vont de
paire avec le bien être de l'homme qu'il soit moral ou physique. Observe
combien sont nombreuses les maladies, les injustices, la misère dans les
pays ou l'analphabétisme règne en maître.
L'islam est
la religion du savoir, elle exige des membres de la communauté,
l'instruction, la recherche de la connaissance. En effet, la première
révélation coranique en est une preuve : « Lis au
nom de ton Seigneur qui a créé ! I l a crée l'homme
d'un caillot de sang. Lis ! Car ton Seigneur est très
généreux qui instruit l'homme au moyen du Calam (plume) et il a
enseigné à l'homme ce qu'il ignorait ». (96 :1).
Ce verset fait l'éloge de la plume comme moyen de connaissance humaine
et de la lecture pour y accéder. Ensuite vient la compréhension,
l'analyse, la réflexion, la recherche... Dieu ne dit-il pas en
s'adressant à nous dans le Coran : « Voici un livre
béni que Nous avons fait descendre vers toi, afin qu'ils méditent
sur ses versets et que les doués d'intelligence
réfléchissent. » (38 :29).
Il
interpelle notre intelligence, il exhorte à la réflexion,
à la méditation
Il est du
devoir des musulmans de contribuer aux développements de la
société. Celle-ci doit être vivante, active, productive,
ambitieuse, composée de gens curieux de la nature humaine et de son
univers. L'islam combat l'inculture.
De plus,
tout acte que l'être humain pose comporte une responsabilité,
c'est pourquoi il doit être accompli en toute connaissance de cause, et
non par ignorance ou simple imitation aveugle. « Ne poursuis pas ce
dont tu n'as aucune connaissance. » (17 :36)
Les
connaissances humaines se distinguent en deux catégories :
I-5-1 La connaissance
spirituelle
Les
premières connaissances qui vont permettre à l'homme de se
définir, par rapport à son milieu, c'est la connaissance du
Créateur, Allah (Dieu).
Les
questions d'ordre existentiel sont primordiales pour la stabilité de
l'individu.
(Pourquoi
suis-je sur terre ?) Les questions du bien et du mal, du licite et de
l'illicite, des droits et devoirs envers Dieu et envers autrui.
Il est
important de donner une direction à sa vie, afin d'organiser sa
pensée, ses projets et ne pas être à la merci
d'idéologies, de passions ou de pulsions quelconques.
Eduquer son
âme au moyen du Coran, il est un code de vie. Et qui connaît mieux
les besoins de la créature que le Créateur ? Dieu
exalté soit-il nous a pour cela envoyé le Prophète
Mohammed (paix et salut) et a dit de lui :
« Vous
avez dans le Prophète Mohammed de Dieu, un bel exemple pour celui qui
espère en Dieu et au jour dernier et qui invoque souvent le nom de
Dieu. » (18 :21)
La foi et
la connaissance de la religion sont des passages obligés afin
d'acquérir la sagesse suffisante pour appréhender les
problèmes de la vie avec confiance et espoir en Dieu.
I-5-2 Les sciences
temporelles
Il est de
notre devoir de consacrer notre intelligence aux activités scientifiques
de toute nature et susceptibles d'approfondir notre réflexion sur
l'univers. C'est à la lumière des sciences terrestres que nous
comprenons le sens du Livre révélé et Dieu nous invite
à sa compréhension, ne dit-il pas en s'adressant aux
hommes :
« La
création des cieux et de la terre, la succession du jour et de la nuit,
les vaisseaux qui sillonnent les mers dans l'intérêt des humains,
la pluie que Dieu a fait descendre du ciel pour rendre la vie à la terre
déjà morte, et la peupler de toutes les espèces animales,
le déplacement harmonieux des vents et des nuages entre le ciel et la
terre, constituent autant de manifestations du pouvoir de Dieu pour les
personnes douées d'intelligence. » (2 :164).
C'est
à un véritable défi auquel Dieu nous exhorte :
En effet,
grâce à la recherche du savoir nous découvrons
l'extraordinaire complexité et ingéniosité du
fonctionnement de l'univers ainsi que l'impossibilité que ce soit le
fruit du hasard.
L'islam
nous recommande de participer aux développements des sciences terrestres
car elles sont nécessaires à l'amélioration de nos
conditions de vie, de plus, cela répond à l'invitation que Dieu
nous fait à savoir que : « ...Parmi ses serviteurs, seuls
les savants craignent Allah. » (35 :28)
Les
mathématiques, l'astronomie, la médecine, la physique, la chimie,
toutes ces sciences bien utilisées, sont bénéfiques au
bien-être des individus ainsi qu'à celui de toute
l'humanité.
L'Union de
la science et de la sagesse.
Aujourd'hui
nous constatons que la science se développe extrêmement vite, la
recherche possède des moyens extrêmement performants et les
chercheurs sont de plus en plus spécialisés, c'est un grand
progrès mais nous avons face à cette évolution rapide de
nouvelles questions d'ordre moral.
Dans le
domaine des manipulations génétiques (le clonage, dons et
transplantation d'organes, insémination artificielle) ainsi que la
fabrication d'armes extrêmement dévastatrices...
Il est
nécessaire qu'une alliance soit conclue entre les savants bercés
dans la spiritualité et les scientifiques afin de
délibérer les aspects philosophiques et expérimentaux des
découvertes.
Ceci, car
nous savons que la morale a ses limites que la science n'a pas.
Unir la
science et la sagesse, c'est éviter de transgresser les lois de Dieu
Exalté soit-Il. « ...car le savoir (en religion)
précise les limites du licite et de l'illicite... » (Ibn `Abd
al Barr)
Il faut que
la recherche soit orientée vers les besoins utiles et dans une optique
de bien-être mais sans transgression.
« Qui
donc est égaré que celui qui se laisse guider par ses pulsions
sans aucune direction venue de Dieu ? » (28 :50)
L'Islam
établit les affaires temporelles sur les fondations de la religion et de
la morale.
« Oh
gens, votre transgression ne tombera que sur vous-même. C'est une
jouissance temporaire de la vie présente. »
Ensuite,
c'est vers Nous que sera votre retour et Nous vous rappellerons alors ce que
vous faisiez. » (10 :23).
I-6 Représentation symbolique
des pratiques et santé
L'alimentation,
en tant que facteur biotique ou élément d'ordre environnemental
est liée à la vie. Par conséquent, demeure une
nécessité biologique. L'organisation sociale et culturelle
interfère dans la structure biologique de tout individu. Alors, chaque
société ou groupe d'appartenance, a son code alimentaire
spécifique dans lequel figurent les aliments prescrits et
prohibés, licites et illicites.
Dans le
judaïsme, le porc, le lapin, le cheval sont interdits. L'animal abattu
rituellement doit être vidé de son sang. « Car le
sang, c'est l'âme » (Deutéronome XII, 23). Sont aussi
proscrits les poissons ne comportant ni nageoires ni écaille, les
reptiles et les mollusques. Par extension, on ne doit pas consommer la viande
et le produit laitier au cours d'un même repas.
Les
interdits religieux juifs ont été pour la plupart abolis par les
chrétiens lors du premier concile tenu à Jérusalem pour
les Apôtres. (Acte des Apôtres XV, 28-29).
L'Eglise a
institué de nouvelles règles : interdiction de la viande le
vendredi saint et pendant le carême.
Au moins 24
versets du Coran contiennent des prescriptions alimentaires, dont certains sont
directement inspirés par des interdits de la Loi juive (Genèse
XI, 4) auxquels, il faut ajouter l'interdiction de l'alcool et des drogues
diverses. En revanche le lapin est licite aussi les poissons, les
crustacées et, dans certains cas, les équidés.
I-6-1 Aliments proscrits en
islam
Interdits
alimentaires : Alcools euphorisants, drogues diverses, viande de porc, de
sanglier, d'animaux domestiques et de chiens.
I-6-1-1 Représentation de la
viande de porc
La
représentation à l'égard de la viande de porc renvoie
inéluctablement au registre de la saleté, de
l'impureté.
Le porc
avait, durant la période de la révélation du Coran,
beaucoup de qualités nocives, et, en réalité, il les
toujours. Il reste toujours un animal qui consomme ses propres
excréments. Le porc a de grandes quantités d'hormones de
croissance. Ces anticorps et ces hormones de croissance s'accumulent dans les
muscles du porc durant la circulation du sang. En outre, le porc a de grandes
quantités de cholestérol et lipides. Toutefois, il est
scientifiquement démontré que tous ces anticorps, hormones,
cholestérol et lipides en grande quantité qui se trouvent dans le
porc constituent une menace pour la santé humaine.
Un autre
élément nocif qu'a souvent la viande de porc est la trichine, un
petit ver parasite, lequel parasite affecte les muscles du coeur lorsqu'il
entre dans le corps de l'être humain peut représenter un risque
mortel. Quoiqu'il soit possible, avec la technologie d'aujourd'hui, de
repérer les porcs atteints de ce parasite, cela ne l'est que depuis peu.
Dans le passé, les individus couraient toujours ce danger d'une
infection aussi mortelle.
Les savants
tendent de justifier ces interdits alimentaires à l'aide de
raisonnements logiques ou scientifiques. Certains affirment que la consommation
de la viande de porc véhicule des maladies. La religion comparée
a toujours été infestée par le matérialisme
médical. Les juifs et les musulmans s'expliqueraient par le fait qu'il
est dangereux de manger du porc dans les pays chauds.
La
consommation du porc peut-être la cause de plusieurs maladies : les
non musulmans et athées ne seront d'accord avec cet interdit que si on
leur présente de preuves logiques et scientifiques. Selon les
scientifiques, la consommation du porc peut-être la cause de pas moins de
70 types de maladies. Une personne peut avoir plusieurs helminthes comme
l'ascaride, l'ankylastome, etc. L'un des plus dangereux est le taenia solium
qui, dans la terminologie courante est appelée Ténia, ou ver
solitaire. Il se réfugie dans l'intestin et il est très long. Ses
oeufs pénètrent le système sanguin et peuvent ainsi
atteindre pratiquement tous les organes. S'ils pénètrent dans le
cerveau, ils peuvent provoquer des pertes de mémoires. S'ils
pénètrent dans le coeur, ils peuvent provoquer un arrêt
cardiaque. S'ils pénètrent dans les yeux, ils peuvent causer la
cécité et s'ils pénètrent le foie, ils peuvent y
causer de sérieux dommages. Ils peuvent endommager presque tous les
organes du corps.
Dans un
projet de recherche entrepris aux Etats-Unis, il a été
découvert que parmi 24 personnes ayant contracté leTrichura
Tichurasis, 22 avaient fait bien cuire leur viande de porc. Cela indique que
les oeufs présents dans la viande ne meurent pas lorsque exposés
à des températures de cuisson. Cette viande se dépose dans
les vaisseaux et peut causer de l'hypertension et / ou un arrêt
cardiaque. Il n'est pas surprenant que plus de 50 % des Américains
souffrent d'hypertension.
I-6-1-2 Proscription des boissons
alcoolisées
Une « restriction
toute nouvelle, la révélation, d'abord élogieuse à
l'égard des vertus du vin qui est un des délices promis au
élus du paradis. La proscription de boissons alcoolisées semble
avoir fait l'objet d'indécision avant d'être formelle. Le vin, et
toute autre boisson fermentée ainsi que les différentes
étapes de leur élaboration sont proscrites. La consommation
d'alcool provoque inéluctablement l'ivresse, lors de laquelle le buveur
perdra la raison, ou encore toute maîtrise de soi. Les musulmans marquent
leur appartenance hédoniste qu'entretien l'Occident à
l'égard de l'alcool. Une comparaison peut être effectuée
entre l'Islam et le judaïsme. La consommation d'alcool n'est pas proscrite
pour les juifs.
I-6-1-3 Les effets nocifs de
l'alcool sur l'organisme
La
consommation d'alcool, en plus de l'état d'ébriété
qu'il provoque, s'avère nocive pour le cerveau, le corps, la religion,
et entraîne, par ailleurs, une menace pour soi et les siens.
- Les
effets psychotropes : l'alcool est un produit qui stimule initialement
l'individu, et qui ensuite le calme et l'endort. Il est également
désinhibiteur, c'est-à-dire favorisant l'échange avec les
autres, mais aussi « les passages à l'acte »
(violence, agression). L'usage chronique d'alcool aboutit à un
état dépressif. L'alcool est classé parmi les drogues. La
dépendance psychique est relativement modeste, l'impression de
dépendance psychique est surtout sous-tendue par l'amélioration
passagère de l'état mental lors de la prise d'alcool. La
dépendance physique est très importante. En effet, l'état
de manque ou du sevrage alcoolique engendre des tremblements, des confusions
mentales qui, sans soins, peuvent aller au décès.
- Sur le
cerveau et les nerfs : l'alcool a comme autre particularité de
détruire les neurones soit directement lors de l'absorption de doses
massives, soit en empêchant l'absorption digestive des vitamines B. Les
neurones ayant absolument besoin de ces vitamines pour vivre, il y a mort
neuronale.
- Les
effets sur le foie : l'alcool induit 3 types d'effets sur le foie :
l'hépatite, la stéatose, la cirrhose. En effet, l'hépatite
traduit la destruction des cellules du foie, ou hépatocytes. La
stéatose correspond à un dépôt de graisses dans le
foie. Ces graisses sont des triglycérides. On les trouve dans le sang
à des taux anormalement élevés chez les consommateurs
excessifs d'alcool, mais aussi de sucres rapides ou lents (féculents).
La stéatose se traduit par un gros foie mou et sensible. La cirrhose est
un dépôt de protéines dans le foie. L foie devient dur,
pierreux, rempli de nodules. La cirrhose peut évoluer vers
l'insuffisance hépatique (jaunisse, hémorragies) ou vers le
cancer du foie.
- Les
effets sur le pancréas : la prise d'alcool engendre des
inflammations pancréatiques (pancréatiques) et des destructions
pancréatiques. Les conséquences en sont des insuffisances des
fonctions digestives (diarrhées chroniques), des cancers du
pancréas, et du diabète puisque le pancréas régule
le taux de sucre.
- Les
effets sur l'estomac : les effets classiques sont des reflux oesophagiens
et des inflammations des muqueuses. Cette inflammation des muqueuses est
à l'origine de la malabsorption de certaines vitamines, et donc
indirectement des troubles neurologiques.
- Les
effets sexuels : l'alcoolisation chronique s'accompagne
régulièrement, mais pas systématiquement, d'une
impuissance chez l'homme et d'une disparition des cycles mensuels chez la
femme. Ces états correspondent déjà à une
altération conséquente de l'état
général.
- Les
effets sur les vaisseaux et le coeur : l'effet le plus classique est la
réduction de l'artérite. Cet effet bénéfique est un
peu controversé car peut être dû aux folâtres qui sont
des molécules présents dans beaucoup de boissons
alcoolisées. L'hypertension artérielle est assez
régulièrement constatée. Sur les systèmes veineux,
les boissons alcoolisées aggravent les douleurs veineuses et les
problèmes hémorroïdaires. On constate chez les grands
alcooliques une atteinte du muscle cardiaque pouvant aller jusqu'à
l'insuffisance cardiaque et la mort.
- Les
effets cancérigènes : ils sont souvent favorisés par
la prise concomitante de tabac. Les cancers les plus fréquents sont,
outre le cancer du pancréas déjà cité, les cancers
de la langue, de la gorge (larynx, cordes vocales) et les cancers de
l'oesophage.
- Les
effets sur la moelle osseuse : l'alcool a un effet
délétère sur le développement des globules blancs
et des globules rouges. Cet effet est direct, toxique, ou indirect, carences
vitaminiques. Son expression la plus connue est le VGM (volume globulaire
moyen), augmenté chez les alcooliques (et les fumeurs), et qui sert de
test de surveillance pour les alcooliques chroniques. (Médecine et
sante. Les effets nocifs de l'alcool sur la santé, in
http://www.medecine-et-santé.com
/maladiesexplications / alcoolorganisme.html, consulté le25 09 2010)
A cette catégorie (le vin) appartiennent les drogues
connues sous le nom de stupéfiants, tels que le hachich, la
cocaïne, l'opium et d'autres substances dont on connaît les effets
sur celui qui s'y adonne.
I-6-1-4 Les conséquences du
tabagisme sur la santé
De nombreuses organes et systèmes du corps humains sont
affectés par la fumée de tabac, les conséquences
physiopathologiques étant innombrable et leur dangerosité
redoutable.
- Les maladies cardio-vasculaires : le tabac se trouve
à l'origine de nombreuses maladies cardiaques, d'accidents
cérébrovasculaires et de maladies des vaisseaux sanguins. Le
tabagisme est la cause de plus de la moitié des décès
d'origine cardio-vasculaire. Il est un facteur aggravant de risque de crise
cardiaque et de mort cardiaque soudaine ; ainsi fumer accroît
également le danger de rechutes chez les personnes qui ont
survécu à une crise cardiaque. Il est aussi une cause importante
d'accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Les cancers : le ta bagisme est responsable de plus de 30
% de décès causés par un cancer. Il provoque le cancer du
poumon, de la bouche, du pharynx, du larynx, de l'oesophage, du
pancréas, des reins, de la vessie et du col de l'utérus. Le
tabac sans fumée provoque également le cancer de la bouche. (Les
conséquences du tabagisme sur la santé, in http:// psydoc-fr.
broca. Inserm.fr / toxicomanies / toxicomanie/ produits/ tabac/ consequ.html,
consulté le 25/09/2010).
- Les maladies respiratoires : chaque année, le
tabagisme est responsable d'un nombre important de décès par
suite de maladies respiratoires. L'usage de la cigarette est à
l'origine de décès et d'invalidités en rapport avec des
broncho-pneumopathies chroniques obstructives, des bronchites chroniques et de
l'emphysème. Le tabagisme a un effet nocif sur le système
immunitaire du corps et les autres mécanismes de défense. Le
danger d'infection respiratoire comme la pneumonie et l'influenza est accru
chez les fumeurs, si on les compare aux non-fumeurs.
- Les effets sur la grossesse : le tabagisme a un effet
direct sur la croissance du foetus. Plus la mère fume pendant la
grossesse, plus faible sera le poids du nouveau-né. Fumer accroît
significativement le danger que le poids du bébé à la
naissance soit de moins de 2500 grammes. Ces nouveau-nés à faible
poids de naissance, sont plus exposés aux problèmes tels que la
mort à la naissance, le besoin de traitement spécial dans une
unité néonatale de soins intensifs et le décès
pendant la petite enfance. Fumer pendant la grossesse pourrait également
accroitre le danger d'un avortement spontané. Le tabagisme diminue la
quantité du lait maternel et en change la qualité. Les femmes qui
fument pendant la grossesse courent d'autres dangers concernant leur propre
santé, en plus de celle du foetus. Les anomalies du placenta et le
saignement pendant la grossesse se produisent plus souvent chez les fumeurs, et
plus une femme enceinte fume, plus les risques sont considérables.
- Les effets stomatologiques : le tabagisme est un
facteur important affectant la santé buccale, en plus de contribuer au
cancer buccal. L'état dentaire des fumeurs est souvent mauvais - caries,
plombages, pertes dentaires. De plus, les fumeurs risquent plus de souffrir de
maladie grave des gencives (parodontopathie) ;
- Les autres effets : le tabagisme est associé
à une diminution de la densité des os de la colonne
vertébrale et des hanches chez les jeunes aussi bien que les personnes
âgées.
Toutefois, le tabac a quelques effets
bénéfiques : au niveau digestif, on constate un effet
bénéfique sur la constipation. Un des effets spectaculaires reste
celui sur le cancer de l'endomètre qui est diminué par l'action
du tabac, comme conséquence de son effet antioestrogénique. Il a
un rôle antidépresseur et cela a été remarqué
chez les schizophrènes, qui utilisent le tabac comme
automédication. (Les conséquences du tabagisme sur la
santé, in http:// psydoc-fr. broca. Inserm.fr / toxicomanies /
toxicomanie/ produits/ tabac/ consequ.html, consulté le 25/09/2010).
I-7 les aliments licites et santé
Le Lait
Le Prophète a dit que le lait balaie la chaleur du
coeur tout comme le doigt balaie la sueur du front. Il renforce le dos,
augmente le cerveau, l'intelligence, renouvelle la vue et éloigne la
perte de mémoire.
Les figues
Les figues traitent les hémorroïdes, augmentent la
mobilité du sperme et augmentent les nombres de cellules du sperme pour
surmonter la stérilité masculine.
Les champignons
Le Prophète a dit que le champignon est un bon
traitement pour les yeux, il sert également comme forme de contraception
et arrête la paralysie.
L'huile d'olive
C'est un traitement excellent pour la peau et les cheveux.
Elle sert à retarder la vieillesse, traitent l'inflammation de
l'estomac.
L'huile d'olive vierge, grâce à son extraction
par simple pression à froid, garde en suspension des particules qui lui
donnent des qualités thérapeutiques.
L'huile d'olive vierge et les maladies
cardiovasculaires : la consommation de cette huile joue un rôle
déterminant dans la prévention des maladies cardiovasculaires. En
effet, elle réduit la teneur dans le sang du
LDL-cholestérol, « le mauvais
cholestérol », et lutte contre l'apparition de
problèmes vasculaires.
L'huile d'olive et ostéoporose : sa consommation
favorise la minéralisation et le développement des os. De plus,
sa consommation augmente la densité osseuse et pourrait jouer un
rôle dans la prévention de l'ostéoporose puisqu'elle
protège l'os des pertes calciques liées à la
ménopause et au vieillissement..
L'huile d'olive et la tension artérielle : un
régime alimentaire riche en huile d'olive ne constituerait pas seulement
une bonne alternative au traitement du diabète sucré mais
permettrait également de prévenir ou de retarder l'apparition de
la maladie.
L'huile d'olive et le système immunitaire : la
consommation d'huile d'olive permettrait de renforcer le système
immunitaire face aux agressions externes causées par des
micro-organismes comme les bactéries ou les virus.
L'huile d'olive et la grossesse : elle jouerait un
rôle fondamental pour le foetus au cours de la période de
gestation, du fait de sa teneur importante en acides gras essentiels.
Les raisins
Le Prophète était très friand de raison.
Il épure le sang, fournit vigueur et santé, renforce les reins et
nettoie les entrailles. Chaque grain de raisin ressemble à un globule
sanguin et toutes les recherches aujourd'hui montrent que les raisons sont
également un aliment fortement vitalisant pour le coeur et le sang.
Les pamplemousses, les oranges
et autres agrumes
Ils ressemblent justement aux glandes mammaires et aident
réellement à la santé des seins et du mouvement de la
lymphe dans et hors des seins.
La
tomate
Toutes les recherches montrent que les tomates sont en effet
un aliment pur pour le coeur et le sang.
La
carotte
La science prouve maintenant que les carottes augment
considérablement le flux de sang vers les yeux.
Miel
Le miel est comme le meilleur remède pour la
diarrhée une fois mélangé dans de l'eau chaude. C'est la
nourriture des nourritures, la boisson des boissons et la drogue des drogues.
Il est employé pour augmenter l'appétit, renforcer l'estomac,
éliminer le flegme, comme conservateur de viande, conditionneur de
cheveux. Il est extrêmement bénéfique le matin dans l'eau
chaud et c'est également une Sounna.
L'aubergine, les
avocats
Ils visent la santé et la fonction de l'utérus
et du cervix de la femme.
La recherche d'aujourd'hui prouve que lorsqu'une femme mange
un avocat par semaine, cela équilibre les hormones, élimine
l'excès de poids après une naissance et prévient les
cancers du col de l'utérus. Il y a plus de 14000 constituantes
nutritives chimiques photos lytiques dans chacune de ces aliments.
Les olives
Elles aident à la santé et la fonction des
ovaires.
Patates
douces
Elles ressemblent au pancréas et équilibrent
réellement l'index glycémique des diabétiques.
Les
oignons
La recherche prouve aujourd'hui que les oignons aident
à éliminer les déchets de toutes les cellules du corps.
Ils font même produire les larmes qui nettoient les couches
épithéliales des yeux. L'ail, un compagnon aide aussi à
éliminer les déchets et les radicaux libres des corps et aussi un
bactéricide puissant. On lui attribue les propriétés
suivantes : anti-athérosclérose, anticoagulant,
antibiotique, anti-hypertenseur et anti-tumoral.
La talbina et ses bienfaits
La talbina est une poudre naturelle composée
principalement de farine de orge. La préparation peut être
liquide ou compact c'est selon les goûts. La plupart du temps cette
« soupe » est préparée en mélangeant
deux cuillerées à soupe de farine d'orge avec du son, et une
tasse d'eau, et cuite à feu doux pendant 5 minutes. Certaines personnes
ajoutent une cuillerée de miel et remplace l'eau par le lait. Elle est
appelée « Talbina » car elle ressemble au lait.
La Talbina fait partie des aliments bénéfiques
en tant qu'aliment et remède, et elle a des effets sur les maladies
corporelles et psychiques, et voilà quelques maladies contre lesquelles
la Talbina aide à se protéger et à guérir :
- En raison de la présence d'antidépresseurs
comme la vitamine E et A qui aident à soigner la dépression chez
les personnes âgées ;
- Les fibres présentes dans la Talbina aident à
réduire le taux de cholestérol dans le sang en joignant à
elles et en l'aspirant. Il est authentifié que la Talbina soulage le
coeur malade ;
- La Talbina contient une résine qui fond avec l'eau et
régule la fluidité du sucre dans le sang, empêchant
l'augmentation soudaine dans le sang à travers l'alimentation, et les
diabétiques se plaignent pour un grand nombre d'entre eux d'une
aggravation de la maladie du coeur, et la Talbina leur fournit une protection
contre la hausse du sucre. La tension et l'insuffisance rénale ;
- La Talbina lutte contre les diarrhées, renforce
l'estomac, lutte contre la typhoïde, la constipation, et les inflammations
de la vessie, du colon et du foie ;
- La Talbina remédie à l'ostéoporose en
raison de ce qu'elle contient comme calcium, phosphore, magnésium qui
sont les éléments de base des os.
- Généralement la baisse de fertilité
vient de la hausse de taux de sucre et de tension, d'une mauvaise alimentation,
ou d'une inflammation de la prostate. La Talbina régule le taux de
sucre, la tension, l'alimentation et le système nerveux de l'organisme,
et réduit les inflammations du conduit de la prostate ;
- La consommation de Talbina est conseillée
spécifiquement à ceux qui souffrent d'une mauvaise digestion, aux
femmes enceintes et aux sportifs, car elle compense les manques de l'organisme
lors de l'effort journalier, de même pour les sportifs pendant
l'exercice. Talbina apporte également à l'organisme les
vitamines, acides aminés, et minéraux qui donnent un surplus
d'énergie et de force.
Le Vinaigre
Il est scientifiquement reconnu que le vinaigre a de grandes
vertus curatives ; par son acide ascétique, il réduit le
niveau des graisses dans le sang et prévient les maladies
cardiovasculaires.
Il est également un excellent antiseptique
dermatologique et digestif ainsi qu'un anti-inflammatoire pour les reins et la
vessie. En bain de pieds et en massage sur les jambes, il est également
excellent pour la circulation sanguine.
I-8 L'islam et la
Circoncision
La circoncision est indispensable de l'identité
religieuse juive. Effectuée au huitième jour suivant la
naissance, elle inscrit dans la chair des enfants mâles le signe
indélébile de l'alliance du peuple juif avec Dieu.
Jésus lui-même fut circoncis selon la tradition
(Luc II, 21). Mais à l'assemblée de Jérusalem, vers l'An
49, les Apôtres décidèrent de supprimer cette obligation
« afin de ne pas accumuler les obstacles devant les païens qui
se tournent vers Dieu » (Actes des Apôtres xv, 19).Chez les
musulmans, la circoncision, pratiquée entre 01 et 14 ans, est une des
cinq conditions de la perfection du musulman.
Les comportements humains et les valeurs culturelles, ont leur
sens et remplissent certaines fonctions pour ceux qui les pratiquent. Les
acteurs changent leur comportement lorsqu'ils comprennent les dangers et
l'indignité des pratiques nuisibles : par exemple le cas de la
mutilation génitale des femmes et des filles.
La mutilation génitale des femmes varie de sens et
d'importance suivant les sociétés. Quoique communément
identifiée comme prescription religieuse, on ne lui retrouve aucun
fondement doctrinal ni dans le Coran, ni dans la Bible. Dans beaucoup de
sociétés cependant, elle est une marque d'un rite de passage
important de l'enfance à la maturité. Dans d'autres, les gens
pensent que la mutilation génitale assure la virginité et bride
le désir sexuel de la femme. On lui attribue des vertus
esthétiques et hygiéniques ; elle empêche la
promiscuité et augmente la fertilité. Toutefois, cette pratique
est faite sans anesthésie, avec des méthodes hygiéniques
douteuses et des instruments rudimentaires. Il en résulte comme
conséquences, la maladie ou la mort pour cause d'infection,
d'hémorragie, de tétanos ou d'empoisonnement de sang.
La mutilation génitale féminine consiste
à retrancher une partie ou l'intégralité de la partie
externe de l'organe génitale de la femme pour des raisons culturelles et
non médicales. L'ablation va de l'enlèvement d'une partie du
clitoris à une forme plus extrême : l'infibulation. En effet,
elle consiste à enlever le clitoris et une partie ou l'ensemble des
petites lèvres. (Lauren Hersh(1998).
I- 9 Le mariage, santé,
médecine et sexualité en islam
Les scientifiques avancent que la vie à deux a une
certaine hygiène de vie, consolidée par un repas plus
réguliers, plus équilibrés que n'ont pas les
célibataires.
Les mariés sont moins sujettes aux troubles
psychologiques ; et moins victimes de dépression ou
d'anxiété. Selon les scientifiques, l'isolement social est un
facteur de risque et d'apparition des problèmes psychologiques, de
même qu'un mariage dans lequel règne la discorde.
I-10 Les piliers spirituels source de
longévité
I-10-1 Le jeûne
Le jeûne pour des raisons médicales ou
spirituelles est connu depuis l'Antiquité. Il s'est
particulièrement développé au Moyen-Orient et Asie du
Sud-est, avec l'Islam, et en Occident avec la diffusion du christianisme.
Le jeûne consiste en la privation partielle ou totale,
forcée ou non, de toute alimentation pendant un certain temps. Les
principales motivations qui poussent à suivre un jeûne sont des
raisons de santé (prescription médicale ou souci d'hygiène
personnelle), des recommandations ou des obligations religieuses ou
spirituelles, ou la volonté d'appuyer une opinion ou une revendication.
L a notion de jeûne exclut l'abstention sous contrainte (torture,
sanction) ou la sous-alimentation due à des raisons politiques,
militaires ou socioéconomiques. Le jeûne peut être
individuel ou collectif.
La médecine moderne met en évidence des vertus
du jeûne pour montrer ses effets stupéfiants sur la
santé.
En effet, les scientifiques affirment que le jeûne
entraîne de nombreux changements à l'intérieur de
l'organisme. La vraie guérison pour beaucoup de maladies vient de
nous-mêmes. Or, les médecins affirment que le jeûne est un
besoin vital pour chacun d'entre nous, même quand on a un corps sain,
mais les toxines s'y accumulent avec le temps, et le seul moyen de s'en
débarrasser est la pratique du jeûne. Durant notre vie, chacun
d'entre nous absorbe, rien qu'avec l'eau avalée, plus de 200 kg des
substances toxiques telles que le dioxyde de carbone, le plomb et le soufre.
Ces toxines pourraient causer des affections et des perturbations graves, elles
seraient le facteur causant des maladies chroniques.
Pour se débarrasser de ces toxines accumulées
dans le corps, l'arme efficace est de faire le jeûne, afin de
protéger et purifier nos cellules. Pour des conséquences
optimales, il doit être régulier. Or, quand on jeûne le mois
de ramadan, une fois par an, on suit de la sorte un bon régime
mécanique pour se débarrasser des toxines.
Il est capable de traiter des troubles psychiques très
graves comme la schizophrénie car il procure au cerveau la distraction
dont il a besoin pour retrouver sa sérénité. Ce qui se
reflète d'une manière positive sur l'état psychologique du
jeûneur.
Certains psychologues traitent leurs patients avec le
jeûne et ils ont réussi à avoir des résultats
surprenants. Il est une vraie guérison pour beaucoup de maladies
psychologiques telles la schizophrénie, la dépression, le stress,
le découragement.
Il nous aide à affronter les difficultés et les
accablements de tous les jours, il nous donne la force de surmonter les
contrariétés interminables de notre vie.
Le jeûne a la vertu de nous calmer et de nous garantir
la sérénité. Le sang devient plus sain quand il se
débarrasse des substances toxiques. Ce sang sain irrigue et purifie
alors le cerveau pour qu'il soit plus apte à réfléchir et
à endurer.
Il garantit au corps une vie longue et saine. Le nettoyage
régulier des cellules effectué lors du jeûne est un facteur
de longévité ; il retarde de la sorte la vieillesse chez
les jeûneurs.
C'est un jeûne fait par tout individu.
Quel est l'effet du jeûne islamique ?
Il aide à arrêter de fumer ! il travaille
discrètement à nettoyer le corps des toxines dont la nicotine. En
même temps, il purifie le sang, ce qui diminue promptement l'envie de
fumer.
Il traite le rhumatisme c'est-à-dire les maux de dos,
de la colonne vertébrale et de la nuque. Il prévient la fatigue
générale et toute sorte d'inflammations.
Il prévient l'asthme : il est un moyen efficace
pour prévenir l'asthme et les maladies du système
respiratoire.
Il a des effets bénéfiques sur les
diabétiques ; cela est dû au fait que le jeûneur reste
en bon état d'âme, stable émotionnellement. Cette
béatitude aide au bon fonctionnement des systèmes de l'organisme
en les rendant plus aptes à maintenir le taux du sucre dans le sang.
Il prévient l'hépatite, les maladies du coeur,
les maladies épidermiques notamment l'allergie et l'eczéma
chronique.
Il prévient le cancer : il peut traiter des
maladies malignes comme le cancer, il est même considéré
l'arme n°1 en médecine préventive. (Article d'Albduldaem
www.kaheel7.com/fr)
I-10-2 la prière.
Lorsque les salats et les prières de Tarawih sont
effectuées tout au long de la vie d'une personne, se
répétant à quelques heures d'intervalle, elles lui
permettent de pouvoir combiner plus facilement concentration et effort
physique, et ainsi, le prieur bénéficie à la fois de
l'exercice spirituel et physique.
Les bienfaits suivants ont été constatés
chez ceux qui effectuent les prières de Tarawih : calories
brûlées et perte de poids, maintien du tonus musculaire et de la
composition du corps, flexibilité des articulations (les articulations
raides sont souvent le résultat du manque d'exercice et non de
l'arthrose), augmentation des taux métaboliques, amélioration de
la circulation, augmentation de la capacité des fonctions cardiaques et
pulmonaires, abaissement du risque de maladie cardiaque, augmentation du
contrôle de soi, réduction du niveau de stress, augmentation de la
capacité à se concentrer, amélioration de l'apparence,
réduction des états de déprime et résistance face
à la déprime, sommeil facilité et baisse
l'appétit.
Ceux qui effectuent régulièrement la salat ainsi
que les prières surérogatoires peuvent conserver et
également retarder la perte de masse osseuse pour ce qui concerne les
personnes âgées, apportant ainsi une protection contre les ravages
de l'ostéoporose qui affligent les hommes et les femmes.
Il est également possible de retarder le processus de
vieillissement et de s'assurer une certaine protection de santé pour
l'avenir. En effet, ceux qui effectuent la salat, les prières sounna et
Nafl ainsi que les prières de Tarawih tout au long de leur vie
acquièrent une protection et des effets positifs en termes de
santé et de longévité. Ils produisent l'effet inverse de
la consommation de cigarettes et de l'excès de poids qui raccourcissent
l'espérance de vie.
Même les personnes ayant une pression sanguine
élevée (un risque de maladie cardiaque primaire) réduisent
leur taux de mortalité et le risque de mort suite à une maladie
grave est réduit.
Les prières de Tarawih aident à aider à
dépenser le surplus de calories et à améliorer la
flexibilité et la coordination, à réduire les
réactions autonymiques liées au stress chez les personnes en
bonne santé et à soulager l'anxiété et la
déprime.
Les mouvements effectués lors des prières de
Tarawih améliorent la condition physique, le bien-être
émotionnel et augmentent la longévité du Namazi (la
personne qui effectue la salat ou Namazi). Lorsque qu'un effort est fourni,
comme lorsque l'on effectue les prières de Tarawih, il s'opère
une amélioration de l'endurance, de la résistance, de la
flexibilité et de force. On a constaté que les cinq les cinq
prières quotidiennes (salat) produisent les mêmes changements
physiologiques que ceux produits par un jogging ou une marche à pied
à une allure de 3 miles par heure, mais sans effet
indésirable.
De récentes études appliquées à
17 000 étudiants d'Harvard qui ont intégré
l'Université entre 1916 et 1950 ont prouvé que seuls des
exercices modérés, équivalents à un footing
quotidien d'environ 3 miles, garantissaient une bonne santé et pouvaient
même ajouter quelques années de vie. Les hommes qui
dépensaient environ 2000 calories, sur une base hebdomadaire (ce qui
équivaut à une marche quotidienne, un footing, ou l'exercice du
cyclisme ou de la natation pendant 30 minutes) avaient des taux de
mortalités un quart ou un tiers inférieur à leurs
camarades qui pratiquaient peu ou pas d'exercice.
Les personnes qui effectuent les prières de Tarawih, en
plus des prières prescrites, sont plus alertes et actives que celles qui
n'effectuent pas les prières de Tarawih, même à un
âge avancé. Les prières de Tarawih améliorent la
force physique et la stabilité des articulations et réduit les
risques de blessure des tendons et des tissus connectifs.
Passé le stade de 40 ans, la densité
minérale osseuse chute avec l'âge. Les prières de Tarawih
augmentent la densité minérale osseuse chez les femmes
ménopausées et les femmes âgées, protègent
contre l'ostéoporose et maintient la normalité des structures
osseuses. L'ostéoporose entraîne des fractures de la hanche chez
les femmes ménopausées et les femmes âgées. Le
risque d'ostéoporose est considérablement réduit par la
pratique régulière de la prière et par les prières
de Tarawih.
La salat et les prières de Tarawih améliorent la
lubrification des articulations ainsi que la mouvement, et maintiennent la
flexibilité.
La pratique de la salat et des prières de Tarawih
protègent également contre une thrombose profonde des veines (qui
est la cause la plus commune d'ulcération des jambes chez les personnes
âgées.
Ainsi, la salat (Fard, Wajid) les prières Sunnah, Nafl
et de Tarawih sont nécessaires pour que les musulmans puissent
préserver leur vie ainsi que des qualités désirables
durant la vieillesse.
Par conséquent, les musulmans tirent de multiples
bienfaits thérapeutiques et spirituels depuis les ablutions jusqu'aux
mouvements de la prière - Le Takbir, la position debout, l'inclinaison,
la prosternation, la position assise et le Taslim. ( Dr Ibrahim B. Syed,
2001 « les bienfaits médicaux des prières de
Tarawih »).
Ces piliers constituent des éléments culturels
liés à la santé.
Les cinq piliers de l'islam sont la foi en un Dieu unique,
Allah, et la reconnaissance de Mahomet comme étant son
prophète ; l'accomplissement de la prière quotidienne, la
salat ; la charité envers les nécessiteux, la
zakât ; le respect du jeûne lors du mois de ramadan;
et le hajj le pèlerinage à La Mecque au moins une fois
dans sa vie, si on en a les moyens matériels et physiques.
La chahada(« déclaration de
foi »), équivalent du crédo chrétien, consiste
en une phrase très brève : « Je témoigne
qu'il n'y a de vraie divinité qu'Allah et que Mahomet est Son
prophète.
I-11 Les pratiques alimentaires
interdites :
- La consommation d'alcool et tout produit assimilé
comme les drogues, sous quelque forme qu'elles se consomment :
mâchées, bues, reniflées ou injectées. Allah
dit : « Ô les croyants ! Le vin, le jeu de
hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont
qu'une abomination, oeuvre du Diable. Ecartez-vous en, afin que vous
réussissiez. Le Diable ne veut que jeter parmi vous, à travers le
vin et le jeu de hasard, l'inimitié et la haine, et vous
détourner d'invoquer Allah et de la Salât. Allez-vous donc y
mettre fin ? » (Sourate al-Ma'ida, versets 90-91)
- La consommation de viande de bête morte, de porc et
les autres catégories évoquées par ce verset
d'Allah : « Vous sont interdits la bête
trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a
invoqué un autre nom que celui d'Allah, la bête
étouffée, la bête assommée ou morte d'une chute ou
morte d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a
dévorée- sauf celle que vous égorgez avant qu'elle ne soit
morte. (Vous sont interdits aussi la bête) qu'on a immolée sur les
pierres dressées ainsi que de procéder au partage par tirage au
sort au moyen de flèches. Car cela est perversité »
(sourate al-Mâ `ida, verset 3).
- La bête qu'on a égorgée en omettant
volontairement de mentionner le nom d'Allah ou en prononçant le nom d'un
autre qu'Allah lors de l'égorgement. Allah dit : « Et ne
mangez pas de ce sur quoi le nom de d'Allah n'a pas été
prononcé, car ce serait (assurément) une
perversité ». (Sourate al-`An'âm, verset 121)
- Les animaux ayant des canines ou crocs comme le lion, la
panthère, le loup etc. Ainsi que les oiseaux ayant les serres comme le
faucon, le vautour et autres rapaces.
- La bête qui a été égorgée
par une personne ne faisant pas partie des gens du livre, c'est-à-dire
qui n'est ni juive ni chrétien. Elle est assimilée à la
bête morte et donc il n'est pas permis de consommer.
- Tout ce qui est préjudiciable à l'organisme
humain, en matière de nourriture ou de boisson, de tabac et ce qui s'y
apparente. Allah dit : « Et ne vous tuez pas
vous-même. Allah, en vérité, est Miséricordieux
envers vous ». (Sourate an-Nisâ', verset 29).
- Porter de la soie ou de l'or sur soi, en ce qui concerne les
hommes. Les femmes le peuvent en revanche, d'après ce hadith du
Prophète : « porter de la soie et de l'or est licite pour
les femmes de ma communauté, et interdit aux hommes de ma
communauté. » (Musnad de l'Imam Atmad, t.4, p.407, hadith
n° 19662).
-de manger la viande d'animaux carnivores ou omnivores comme
le porc, le singe, le chien ou le chat (les poissons piscivores ne sont pas
considérés comme carnivores). Pour que la viande d'un animal
terrestre soit halal, il faut que l'animal soit abattu de manière
adéquate par un musulman ou par des « gens du
livre » tout en mentionnant le nom de Dieu (Allah en arabe). L'animal
ne doit donc pas être tué en l'ébouillantant ou par
électrocution et la carcasse doit être saignée avant
d'être consommée. Différentes règles s'appliquent
aux poissons. En général, les poissons à écaille
sont toujours halals, bien que certaines fatwas déclarent les poissons
dépourvus d'écailles (comme le poisson-chat) et les coquillages
comme Haram. Les règles d'interdiction concernant les animaux peuvent
être contournées quand un musulman risque de mourir de faim et
qu'aucune nourriture halal n'est disponible.
L'abattage rituel islamique d'un animal ne peut être
abattu que par un musulman. Cependant, d'autres fatwas considèrent que
d'après le verset 5:5 du Coran, l'abattage peut être fait par des
« gens du livre ». La viande kasher est
considérée comme halal.
La plupart mémorisent au moins une partie du Coran dans
sa langue originale, l'arabe. Cette partie correspond aux versets
nécessaires pour faire les prières quotidiennes. Il existe
plusieurs traductions du Coran de l'arabe en langues étrangères.
Certains musulmans pensent que le Coran n'existe que dans sa version originale
en langue arabe et que les traductions étant d'origine humaine sont
imparfaites et faillibles et aussi en raison de caractéristiques
polysémiques proprement intraduisibles de l'arabe, et enfin parce que le
contenu aurait été inspiré juste dans cette langue. Ils
considèrent donc les traductions comme des commentaires ou des
interprétations de sa signification, et non comme le Coran
lui-même. De nombreuses versions modernes présentent le texte
arabe sur une page et la traduction sur la page lui faisant face. Selon
certains enseignants de l'université Al-'Azhar du Caire, penser à
reproduire le Coran dans une langue autre que l'arabe est en soi un
péché, mais l'explication et l'explicitation du livre dans toute
autre langue que l'arabe ou en arabe (afin de faire comprendre le texte
original) sont permis s'il est réalisé par quelqu'un comprenant
non pas les mots selon la langue mais selon les règles de la
religion.
L'Islam, à travers ses prescriptions et
ses interdictions, vise à promouvoir une société dont les
membres sont unis et font preuve d'affection mutuelle.
I-12 Les caractéristiques de
l'idéologie musulmane ou islamique
L'idéologie islamique se construit autour des valeurs
morales et sociales suivantes :
-La bienfaisance ;
-La fraternité, l'entente, l'union ;
-La prodigalité, l'économie ou le non
gaspillage ;
-La sauvegarde de la vie
-Eviter le suicide, tout en prenant soin de sa vie ;
-Eviter la consommation des boissons enivrantes, des drogues,
du tabac et toutes substances qui détruisent la vie humaine et peut
conduire à la mort ;
-La bonté envers les parents se traduit par la non
désobéissance aux parents et l'entretien des liens
familiaux ;
-Le mariage ;
-La reconnaissance de l'unicité de Dieu ;
-La justice, l'équité, l'assistance aux
proches ;
-Etre véridique ;
-Honnêteté, l'intégrité morale, la
fidélité aux engagements sont des valeurs qui n'encouragent pas
le mensonge, la trahison ;
-Encourage l'affection et les relations cordiales, car les
sentiments négatifs comme la rancune, la jalousie provoquent la haine et
aversion ;
-La protection des biens et des hommes ;
-Interdiction de la médisance et tout
l'espionnage ;
-La générosité dans la
discrétion ;
-L'exemplarité dans le comportement ;
-choisir la compagnie des individus qui guident, qui
éclairent ;
-Encourage le pardon, la clémence en lieu et place de
la vengeance, des actions de représailles qui sont source de
désunion, de discorde, de mésentente, de
séparation ;
-La patience, la ténacité, l'endurance
permettent aux individus de comprendre le sens de la foi, de la croyance en
Dieu ;
-La promotion de l'éducation, la science et la
culture ;
-Favoriser un environnement paisible emprunt de sagesse et
d'amour ;
-Faire le bien et exclure le mal ;
-Eviter la violence, la cruauté
-Encourager la douceur ;
-La réconciliation ;
-L'humilité ;
N'encourage pas le vol, la spoliation ; la
fraude ;
-Ne pas ôter la vie à autrui ;
-Ne pas être orgueilleux
- La modération et condamne l'excès de
zèle et la sévérité
-Le respect d'autrui et réprouve le mépris et
la moquerie ;
-Encourage l'affection et les relations cordiales et
réprouve les sentiments négatifs qui, comme la rancune, le
sentiment et la jalousie, provoquent haine et aversion ;
- La modération et condamne l'excès de
zèle et la sévérité excessive dans la
religion ;
-Exhorte à être humble et doux à
l'égard d'autrui et interdit l'infatuation, l'orgueil et l'arrogance.
-Prescrit le respect d'autrui et réprouve le
mépris et la moquerie
-Veiller jalousement sur l'honneur des personnes qui sont
placées sous notre protection
- préserver sa langue de toute obscénité
et de la mettre au service de tout ce qui peut-être profitable à
l'individu ou à la société.
-Prodiguer des conseils bienveillants et sincères
-Promouvoir la douceur et la gentillesse et prohibe la rudesse
et la dureté.
La doctrine islamique a été construite dans ses
dominantes idéologiques, ses croyances, ses piliers, ses symboles et
représentations, ses commandements, En effet, cette idéologie
façonnent les acteurs de cette communauté et influencent leurs
pratiques et manières de comprendre et d'interpréter le
phénomène du vieillissement et de la longévité.
CHAPITRE II : LA REPRESENTATION DE LA VIEILLESSE
DANS LA COMMUNAUTE
MUSULMANE
La représentation sociale est une
construction sociale qui peut servir à la fois plusieurs
fonctions : elle peut servir la fonction sociale, physiologique et morale
(Lahlou, 1998).
En effet, dans le domaine du vieillissement, l'approche par la
représentation permet d'appréhender la façon dont les
personnes âgées (individus) conçoivent la valeur de la
vieillesse en lien avec la société et aussi conçoivent les
liens entre la vieillesse et l'âge, les répercussions de la
vieillesse sur l'individu.
De plus, les représentations possèdent des
règles d'organisation et de fonctionnement qui orientent les
modèles d'actions et les processus de décision, les
pensées, l'imaginaire, qui servent à communiquer avec autrui des
savoirs et savoir-faire, à présélectionner les
comportements les plus adaptés au niveau individuel et collectif (pour
soi et pour les autres) (Lahlou, 2002).
Comment ce phénomène est perçu par les
musulmans ?
Dans la communauté islamique, l'âge chronologique
est l'expression et l'objet de plusieurs perceptions. Il est l'expression de
l'expérience, du savoir, de la sagesse, de la repentance, de la
soumission, de la conscientisation, de l'éducation, mais aussi
l'expression de la décrépitude du corps.
Ces perceptions constituent les différentes
manières de penser et concevoir le phénomène de la
vieillesse et du vieillissement.
En effet, la vieillesse est construite, d'une part,
socialement en tant que valeur, laquelle valeur privilégie
l'âge ; et d'autre part, comme un moment de repentance et de
détérioration de nos facultés physiques, psychiques,
mentales, etc.
II-1-La valeur de la vieillesse
Tout d'abord, la vieillesse est un état ou une
étape de l'existence qui connaît plusieurs variabilités du
fait de sa valeur et de ses critères.
Mais, quel sens donne t-on au concept de vieillesse ?
Quel est son contenu et ses caractéristiques ?
Cela nous permettra de définir la valeur de la vieillesse à
proprement dit.
Tableau VII : Répartition des
enquêtés selon le sens de la vieillesse
Le sens de la vieillesse
|
VA
|
VR
|
Don de Dieu
|
120
|
43,64 %
|
Usure de l'organisme
|
60
|
21,82 %
|
Savoir, expérience
|
60
|
21,82 %
|
Temps d'adoration
|
35
|
12,72 %
|
Total
|
275
|
100 %
|
Source : Les données de notre enquête de
2009 sur le concept de vieillesse
Le sens que revêt ce concept varie selon les
expériences vécues par les personnes âgées :
Une frange importante des enquêtés, soit 65,44 %,
estiment que: c'est un don de Dieu entraînant l'usure de l'organisme.
Selon les enquêtés, atteindre l'âge de la vieillesse est
synonyme de don de la part de la divinité. Elle est une émanation
de l'être transcendant et suprême. En effet, la
longévité est une pure création divine. Toutefois, la
longévité présente une autre facette qui est liée
à l'aspect biologique, physique entraînant, une santé
chancelante et un affaiblissement des facultés physiques.
L'autre frange des enquêtés, soit 34,56 %, estime
que: c'est le savoir, l'expérience, le temps d'adoration. Plus les
enquêtés vieillissent, plus ils acquièrent de
l'expérience et le savoir.
En effet, le concept de vieillesse a un sens
polysémique légitimant le sens que chaque acteur lui donne. Dans
ce contexte certains indicateurs en élucident au mieux sa
compréhension. Ces indicateurs définissent en
réalité le concept de vieillesse, tant au niveau social que du
niveau religieux. C'est le moment où l'individu voit l'affaiblissement
de certaines de ses facultés et où le sens de l'existence
humaine ne le stimule plus. Ce fait lui permet de se projeter dans le futur en
devenant de plus en plus spirituel.
En effet, le spirituel dans lequel, il se projette semble lui
apporter satisfaction de vie. C'est, d'ailleurs, un facteur qui lui permet de
renforcer sa qualité de vie. En somme, le sens que les
enquêtés donnent à la vieillesse, nous introduit dans le
contenu de la valeur de la vieillesse qui nous donne une appréhension ou
une légitimation de la valeur de la vieillesse. Elle détermine
l'image et le rôle des enquêtés dans la communauté
islamique et dans la société.
La valeur de la vieillesse est une construction sociale,
c'est-à-dire la conception, la manière de penser qu'on a de la
vieillesse.
En effet, La culture islamique valorise la vieillesse et
partant les vieilles personnes. La communauté musulmane a
positivé la vieillesse où l'individu qui vieillit cumule
qualités et expériences. Il est alors assimilé à
une bibliothèque (Amadou Hampaté Ba, 1962). En effet, être
sage, c'est faire fi des passions, c'est la réflexion profonde, c'est la
maîtrise de soi. (Touré Abou, 1984, p.7). La
différenciation s'opère selon le critère d'âge qui
instaure une supériorité des aînés sur les cadets.
C'est la preuve même que la vieillesse est encore auréolée
de qualités qui forcent le respect. (Touré Abou, 1984, p.6).
Dans cette communauté où triomphe le mode de vie
calqué sur le coran(livre saint de l'islam) et la sounna (tradition) du
prophète Mohamed, le savoir est l'apanage des plus anciens, les plus
expérimentées. Cette suprématie face au savoir
confère aux vieux un rôle éducatif fondamental.
(Grattié L, 1988, p12). Une place honorable leur est
réservée au sein de la mosquée, les personnes
âgées sont représentées comme des sages pour
régler les litiges de la communauté. Elles font par essence objet
de respect, car la communauté vénère le droit d'ainesse.
(Assy, Apo, op.cit, p.3).
Aussi, En islam, la vieillesse est-elle liée à
l'état ou à la situation matrimoniale de l'individu. Ce qui sous
tend, par ailleurs que si un individu venait à être marié,
il entre dans la catégorie des personnes âgées. Le statut
matrimonial détermine la vieillesse. Selon l'imam Sadigou de
Songon : « il suffit d'être parent d'un individu
pour être âgé ». Cela ne signifie pas que
l'âge bouleverse le statut et rôle des individus au sein de la
cellule familial. C'est une image que la société se fait d'un
individu qui a déjà une progéniture. En effet, le statut
de père ou de mère est confirmé, s'il y a présence
de progéniture. Dans cette logique, la détermination sociale du
statut de vieillesse dépend de la progéniture. L'acquisition d'un
statut conjugal met fin en général à l'étape de la
jeunesse. En Afrique, une personne est considérée comme jeune
aussi longtemps qu'elle n'a pas accédé au pouvoir de
décision concernant sa vie et celles des autres. (Vidal,J.M.1994
p.102).
Cet état responsabilise l'individu dans la
société tout en lui donnant une marque de confiance et de
garantie en comparaison à un autre sans famille.
En outre, la vieillesse est liée à la
disposition de l'esprit. Selon cette approche, la vieillesse n'est ni l'apanage
d'accroissement de connaissances, ni l'avancée en âge, encore
moins la présence de progéniture. En effet, pour L'Imam Sadigou
: « Même si un enfant est âgé d'au
moins 10 ans et qui a des aptitudes, des capacités à guider,
à orienter, à conseiller autrui, cet individu est
considéré comme un enfant « vieillard »,
malgré son âge biologique, social et
chronologique ».
Sous ce rapport, le terme vieillesse est relatif et n'est pas
exclusif à une catégorie de personne. En conséquence,
l'âge dépend des années écoulées, mais aussi
du rapport qu'un individu entretient avec la société. De
façon corrélative, la maîtrise de la parole peut, à
un niveau psychosocial, extraire un jeune à sa classe d'âge pour
l'inscrire dans une catégorie d'âge supérieur. Comme le
souligne Vidal (1994), il y a aussi la détermination interclasses et
intra-classe d'âge, de même que le rapport à une
éventuelle initiation, à un ordre générationnel. La
catégorisation de l'âge est relative aux contextes culturels et
sociaux et aux formes d'interprétation. En effet, la notion de
vieillesse se définit davantage en Afrique à partir du statut
social. (Bahi.B, p.102).
En outre, l'une des valeurs de la vieillesse, est l'obligation
morale que la progéniture doit vis-à-vis de ses parents
âgés.
Ils ont toujours leur place dans la famille, dans la
société, car ils sont détenteurs du savoir-faire et du
savoir être. Ils sont le gardien du patrimoine culturel des valeurs
ancestrales, donc un repère sur le plan culturel et historique, moral,
spirituel de la culture et de la civilisation. Connaissant les us et coutumes
de la tribu, ils ont, de ce fait, un rôle juridique, religieux ou
médico-magique. (Grattié Leocadie, 1988, p.12-13).
La vieillesse façonnent un rapport de
sociabilité entre les personnes âgées, la divinité
et la société, qui source de repentance, de soumission, de
renaissance, d'éducation et de conscientisation.
En effet, la repentance est un acte de regret par rapport
aux fautes commises. En effet, pendant leur jeune âge, les personnes
âgées ont dû poser des actes ignobles, obscènes, de
désobéissance vis-à-vis du divin.
Cette repentance nécessite un surcroît de
comportements exemplaires modelés sur les lois divines et celles de sa
société ou son milieu environnemental. Dans ce contexte, elles
deviennent des modèles pour les progénitures, les
générations présentes et futures, les familles et partant
toute la société. Cette repentance est une renaissance en la
divinité. Ce qui signifie que l'individu devient l'ami de tout le
monde et a l'amour de tous.
Les actes qu'elles posent sont des actes recherchant les
bénédictions et l'agrément du divin, toute chose qui peut
leur permettre l'accès facile ou l'entrée au paradis. Dans cette
logique, elles sont assidues aux heures de prières et on note une
tendance haussière dans les pratiques surérogatoires des
rituels.
Cette manière de faire et de penser est une projection
des personnes âgées dans le paradis, un univers plus
agréable dans leur représentation que la vie terrestre. A un
âge avancé, l'existence sur terre ne les stimule plus.
La valeur de la vieillesse devient un moment propice de
repentance, de soumission, de renaissance et d'un retour définitif
à la divinité.
Elles sont, par moment, des érudits qui enseignent le
coran et connaissent les secrets de la vie religieuse et sociale. Elles sont
la courroie de transmission entre les générations, des
témoins privilégiés. Pendant cet âge, et selon
l'imam Cissé Djiguiba : «Elles deviennent comme un arbre
fruitier, un arbre sous lequel, on trouve abri, sérénité
et réconfort moral et spirituel. ». Ces propos
sont corroborés dans Le Courrier comme
suit : « Au Mali, un arbre a toujours
symbolisé la vieillesse : ses racines longues et diffuses assurent
sa stabilité et ses branches touffues offrent une ombre protectrice
contre la rigueur du soleil. » (Le Courrier, 1999, n°176,
p.40).
Le fait social étant complexe et non linéaire,
le phénomène du vieillissement affecte les enquêtés
différemment dans le District d'Abidjan. Le tableau suivant nous situe
sur la qualité de la vieillesse des enquêtés.
Tableau N°VIII : Répartition des
enquêtés selon la qualité de la vieillesse
Vieillesse réussie
Vieillesse douloureuse
|
VA
|
VR
|
Oui
|
125
|
45,45 %
|
Non
|
150
|
54,55 %
|
Total
|
275
|
100 %
|
Source : les données de notre enquête de
2009 sur la qualité de la vieillesse
Au cours de notre enquête, 45,45 % des
enquêtés ont réussi leur vieillesse.
En revanche, 54,54 % des enquêtés, ne l'ont pas
réussi.
L'on constate que, plus les enquêtés organisent
mieux leur vie, plus ils vivent en toute sécurité leurs vieux
jours.
Moins les vieux jours sont préparés, moins les
enquêtés vivent la dernière étape de leur vie dans
la douleur, les difficultés. C'est une représentation
négative et stéréotypée de l'âge
avancée. (Lefrançois, op.cit, p.197).
Il ressort de ce constat que ceux qui ont réussi leur
vieillesse, ont dans leur milieu environnemental ou sociétal,
organisé leur vie. Par ailleurs toute organisation relève de la
planification. Cette planification est d'ordre social, à savoir
l'épargne, la scolarisation des progénitures, c'est-à-dire
l'éducation de leur progéniture. Cette éducation passe par
l'école, l'apprentissage, la formation professionnelle qui garantira un
avenir aux enfants et aux enquêtés.
Avec l'âge avancé, les progénitures
auront l'obligation de venir en aide si possible aux parents
âgés. Ce droit de regard constituera un tremplin aux
enquêtés pour subvenir à leurs besoins primaires, à
savoir se nourrir, se soigner, être loger, être dans un
environnement paisible. Cette planification fortifie notre vie à la
retraite, faite de vivacité, de quiétude. Cela leur permettra de
mener leur foi, sans douleur, une foi qui ne soit pas privée de raison.
Dans ce contexte, les enquêtés profitent des acquis de la
longévité, à savoir les acquis sanitaires, sociales,
spirituelles, psychologiques qui ont une incidence sur le vieillissement.
Les autres enquêtés, soit, 54,54 % connaissent
une longévité douloureuse qui a des répercussions sur leur
qualité de vie.
En effet, plus, les conditions de vie sont pénibles,
plus la vieillesse se complexifie aux âges avancés.
Les enquêtés sont dans une situation difficile,
parce qu'ils souffrent de différents maux de la société,
comme la perte du sens de la vie, la perte de rôle social (ils sont
touchés par un certains nombre de désavantages d'ordre
matériels, liés au développement économique qui
contribue indirectement à une perte de leur indépendance). Ce qui
fait que la vieillesse est insupportable dans la pauvreté. Les
personnes âgées sont aujourd'hui victimes de marginalisation et de
stéréotypes divers (taxées de sorcières) et
même recasées sous les rampes d'escaliers d'immeubles publics
abandonnées. Elles sont en compétition pour leur survie. (Henri
Yambené, Honoré.M, 2005, p.2).
Une vieillesse douloureuse est une étape ou l'individu
se trouve dans une situation difficile, de pénibilité, qui
empêche de résister aux inconséquences de notre faiblesse
d'esprit. Elle est alors une vieillesse privée de raison. (Vincent
Ravane, 2003).
Sans une organisation, une éducation rigoureuse, le
phénomène du vieillissement et de la longévité sera
contrarié par la perte de foi, l'échec de la progéniture,
l'isolement de la famille, traduite par une vieillesse douloureuse.
Cette période est marquée par la
dépendance, la fréquence des infections qui caractérisent
les personnes âgées. Cette vieillesse douloureuse est liée
au non préparation de la vieillesse advenant comme une surprise.
(Guillemard, 1977 a, 23-30). Dans cette douloureuse situation, elles ne se
voient pas être objet de désir. (Messy J. 1992).
Des querelles, un environnement hostile aux membres de la
famille, peuvent entraîner la méchanceté et la dislocation
de la famille qui ont un impact sur la longévité et le
vieillissement.
Cependant, les enquêtés connaissent certaines
difficultés comme l'isolement social qui est qualifié
d'âgisme (Bytheways, 1995), la perte d'autonomie, donc pauvres,
handicapés et socialement dévalués du fait de leur perte
de rôle social. (Henrard, 1993, 3 :68-83) qui dénature la
valeur de la vieillesse et lui donne un sens négationniste qui a un
impact sur le vieillissement et la longévité. En
conséquence, la vieillesse douloureuse est liée au contexte
socioculturel, favorisé par l'éducation et l'urbanisation qui
ont déstructuré l'image et le rôle des
enquêtés dans la société. Par ailleurs, le pouvoir
gérontologique se voit démystifié et même
agressé, car ils ont perdu leur rôle de pilier de la famille.
(Nana Apt, op.cit p.3).
La valeur de la vieillesse conduira à la
délimitation de l'âge.
Comment les musulmans construisent socialement ou
délimitent l'âge de la vieillesse en islam ?
II-1-2 Âge comme critère de vieillesse
En islam, la vieillesse est l'âge ultime de l'être
humain qui succède à l'âge mûr. De façon
générale ou religieuse, les musulmans situent l'âge de la
vieillesse à 63 ans pour ceux qui se réfère à la
durée de vie du prophète Muhammad. Par conséquent, nous ne
pouvons parler de l'âge de la vieillesse qu'à 63 ans. Alors,
l'âge de la vieillesse pour cette communauté est compris entre 60
ans et 70 ans. En revanche, celles qui sont en dessous ne sont encore
âgées. Mais au plan civil, en se conformant à la norme
sociale, les enquêtés situent le début de l'âge de
la vieillesse à partir de 60 ans. En effet, les enquêtés
inscrivent le vieillissement dans la nature biologique du vivant et crée
un « troisième âge » marqué par une
situation sociale qui le distingue très nettement de l'enfance et de
l'âge adulte.
L'âge de la vieillesse dans la représentation
islamique est lié, non seulement au temps c'est-à-dire à
l'âge chronologique et biologique; mais aussi, entraîne au cours de
son écoulement, une fragilisation physique et une diminution des
capacités.
Le vieillissement est, par conséquent, un processus
inévitable et naturel de la vie humaine. Il est
généralement caractérisé par une baisse des
fonctions physiques et un acheminement graduel vers une diminution des
capacités de l'organisme.
Ce fait nous permet de situer les stades ou
découpages de l'âge de la vieillesse de cette
communauté.
La construction sociale de l'âge en islam est alors
marquée par une catégorisation au niveau des
âges :
Un premier âge qui part de 30 à 40 ans
dénommé début de la maturité spirituelle, donc une
période de l'accomplissement de la jeunesse.
Un deuxième âge qui commence de 40 à 55
ans voir 60 ans, c'est la période de la maturité spirituelle et
physique.
Un troisième âge qui part de 60 ans à 75
ans, est la période de la maturité intellectuelle.
Un quatrième âge qui commence de 80 ans et plus,
est en fait le début véritable de la vieillesse. Cette
période est souvent accompagnée de problème de
santé et de dépendance. Selon cette différenciation, la
vieillesse est généralement perçue par nos
enquêtés, dans la 6e décennie de la vie,
c'est-à-dire à 60 ans. En effet, c'est à cette
période de la vie que la conscience d'un vieillissement est plus
aiguë. A partir de cet âge, on devient un allié de la
divinité, parce qu'on a acquis plusieurs expériences de la vie
tant au niveau social, culturel, spirituel, religieux, intellectuel. A 80 ans
et plus, dans la représentation islamique, les gaffes commises par les
personnes âgées, au cours de leur vie, sont
pardonnées.
L'âge dans la représentation islamique est
lié au temps qui s'écoule. Dans cette perspective, l'islam, dans
sa représentation, interprète selon un découpage du cycle
de vie en stades ou en phases qui se succèdent en fonction des
changements qui jalonnent le cours de la vie. (B.Puijalon, 2000). La vieillesse
est alors une construction historique et culturelle. ( M.Halwachs, 1935).
Cette représentation de l'âge est aussi
définit par l'Organisation Mondiale de la Santé (2002), le
vieillissement est un processus inévitable et naturel de la vie humaine.
En effet, l'entrée dans la « vieillesse » est en
général fixée, pour des raisons conventionnelles, à
60 ans.
L'Organisation Mondiale de la Santé donne une
appréhension sociodémographique de l'âge des personnes
âgées du 3e âge.
Ce tableau ci-dessous montre l'âge des
enquêtés
Tableau N°IX : Répartition des
enquêtés selon l'âge des enquêtés
Age
|
VA
|
VR
|
60-64
|
77
|
28 %
|
65-69
|
70
|
25,46%
|
70-74
|
60
|
21,82%
|
75-79
|
31
|
11,27%
|
80-84
|
14
|
5,09%
|
85-89
|
10
|
3,64 %
|
90-94
|
8
|
2,90 %
|
95-99 et plus
|
5
|
1,82%
|
Total
|
275
|
100%
|
Source : les données de notre
enquête de 2009 sur l'âge des enquêtés
Selon cette étude, une importante frange des
enquêtés, soit 94,24%, ont un âge compris entre 60-74
ans ; La proportion de 75-84 est minime. Aussi, très minime,
soit-elle, la proportion 85 ans et plus, constitue la dernière
étape de l'existence. En effet, l'âge détermine
l'état de séniorité des enquêtés et leur
balise dans une certaine catégorisation sociale « personne
âgée, aînée ou retraité ». Cela
détermine un état de maturité physique et intellectuelle
gage de responsabilité et de sagesse. Cette répartition
obéit à une délimitation de l'âge de la vieillesse
des enquêtés. Cela montre que les personnes enquêtées
font soit partie du « troisième âge »
c'est-à-dire ayant 60-74 ans et le quatrième âge de 85 et
plus qui sont les grands vieillards. Cette représentation n'est pas en
contradiction avec l'âge au plan civil, puisque la religion islamique
n'est pas en marge des réalités de la société. Ce
sont les délimitations et les étapes de l'existence qui
obéissent à la même logique de construction. Toutefois, en
suivant l'évolution des tranches d'âge, l'on constate que plus les
enquêtés prennent de l'âge, moins ils ont de la chance de
vivre très longtemps. Alors, au sein de telle catégorie de
personne âgées, la proportion de décès est plus
élevée que dans telle autre. En effet, lorsque le temps passe,
l'on perd en vitalité, alors vieillir signifie aussi se diriger vers
une fragilisation physique, une diminution des capacités avec
très souvent des troubles de tout genre.
Atteindre ces âges permet, certes une certaine
soumission à la divinité, mais aussi constitue une période
riche en enseignement, donc en éducation.
L'âge crée une sorte de sociabilité dans
la société. Mais constitue une contrainte sociale. Avec la
théorie constructiviste, des habitudes et comportements seront
adaptés à la conduite de chaque acteur avec l'avancé en
âge. Avec l'âge, l'individu va donner un sens à sa vie. Il
va se repositionner et lier amitié sincère avec la
divinité. Le besoin spirituel étant croissant, il s'installe une
communion entre l'individu et le divin. Ce rapport de sociabilité entre
le divin et l'individu est traduit par la soumission ; et cette
soumission implique d'avoir l'amour du prochain. Prendre soins de sa famille,
de sa progéniture de tous ceux qui vivent sous votre autorité
(les vêtir, les nourrir, les soigner, venir en cas de besoin à
leur secours).
La soumission modélise l'individu, lui donne la foi et
l'humilité.
Plus on est soumis au divin, plus la sagesse et
l'humilité envers notre environnement s'accroît.
Bah, 71 ans pense que : « la
soumission à la divinité se matérialise dans les
comportements par des actes d'adoration, la constance dans les prières,
les lectures coraniques, l'appel incessant des noms de Dieu surtout dans la
discrétion, sur la route, en partance sur le lieu de travail, pour des
occupations, avant de dormir ».
La théorie gérontotranscendantale donne une
nouvelle conception de la vie. Les personnes âgées ne font plus
siennes les réalités de la vie d'ici-bas. La spiritualité
prend une grande importance dans la vie des personnes âgées. A
partir de cet âge avancé de la vie, les personnes
âgées entrent en contact avec le soi profond pour trouver le sens
de la vie. Et se projeter dans le futur. Cela constitue une sorte de
méditation spirituelle qui isole l'individu de la réalité
pour communier avec l'Être suprême et transcendant.
Dans cette logique, les lieux de cultes deviennent leur lieu
de prédilection. Voilà pourquoi, l'imam Sadigou pense
que: « celui qui diminue son adoration, son existence
terrestre n'a pas de sens et elle est pareille à la mort. »
La vieillesse devient une période de prise de
conscience et de reconnaissance envers Dieu.
Dans leur parcours de vie, Dieu leur a donné la
santé, la longévité, le succès, des
progénitures. Elles ont aussi eu de la promotion sociale dans leur
entreprise, elles ont échappé à certaines situations
délicates de la vie sociale. Fort de cette réalité, la
plupart des imams ont signalé que : « Dieu a
honte de faire entrer un vieillard dans l'enfer, à cause de la panoplie
d'expériences qu'il a acquises de la vie sociale. Cela peut lui
permettre de se repentir et s'attacher au divin. De cette même
façon Dieu a honte d'envoyer un jeune homme au paradis à cause de
son inexpérience, mais surtout du parcours de vie
entremêlé de fautes, de péchés. ».
Plus on avance en âge, plus la crainte de
désobéir au divin s'accroît.
Selon l'imam Cissé
djiguiba : « le rapport des personnes
âgées à Dieu doit être un rapport de soumission et de
repentance. Le sentiment humain et humaniste se développe. On devient
prolixe en parole par rapport aux expériences
vécues. »
Cette repentance répond à un souci
d'éducation de la jeunesse, à qui les personnes
âgées voudraient signifier que la vie ne vaut pas la peine
d'être vécue, s'il n'y a pas de divinité, s'il n'y a pas de
pratiques spirituelles. La croyance et la pratique divine doit être au
début et à la fin de toute vie terrestre.
Le vieillissement est par conséquent un processus
inévitable et naturel de la vie humaine. Il est
généralement caractérisé par une baisse des
fonctions physiques, la perte de rôle social, et un acheminement graduel
vers une diminution des capacités de l'organisme .Ce fait est
confirmé par Scipion et Lélius dans Vincent Ravane (2003,
p8) : « qui trouvent que les armes les mieux
adaptées de la vieillesse ce sont les connaissances et les pratiques des
vertus qui exercées à tout âge, quand on a vécu
longtemps et pleinement produisent des fruits merveilleux. Toutefois ils
trouvent quatre raisons qui font paraître la vieillesse
déplorable : elle écarte des affaires, affaiblit le corps,
prive de presque tous les plaisirs et est proche de la mort. »
La représentation de l'âge de la vieillesse va
de pair avec les effets liés à la transformation des
possibilités physiques.
Quels sont les effets de la vieillesse sur l'organisme et le
comportement ?
II-1-3 Vieillesse source de détérioration de
nos facultés
En islam, la vieillesse commence avec le ralentissement des
fonctions physiques, psychologiques entraînant des modifications
comportementales. L'islam caractérise les signes de la vieillesse par
les cheveux blancs, la perte de ses capacités physiques. Ce
déclin est accentué par la diminution de l'activité
physique qui accompagne l'avancée en âge.
Cette conception de la vieillesse en général,
n'exclut pas celle de la société civile. Le
phénomène du vieillissement affecte tout un chacun. Il fait
partie des différentes étapes de l'existence humaine.
Des troubles en station débout entraîne une
démarche moins assurée.
Ainsi, les cheveux blancs et rares, le mauvais état de
la denture et la peau ridée, la perte de la mémoire, le manque de
réflexe, l'affaiblissement de l'organisme, sont des indicateurs
liés à l'état de vieillesse de nos enquêtés.
A ceux-ci, il convient, pour les enquêtés de caractériser
la vieillesse par le terme « malade » ou ses corollaires
« dépendant, handicapé, invalide,... » ;
la fatigue, la faiblesse, la fragilité, la vulnérabilité,
leur capacité à s'adapter au changement. (B.Puijalon, J.Trincaz,
2000).
Conscient de ce fait, il devient un moment propice
d'adoration, de la spiritualité pour nos enquêtés qui
constitue une source de satisfaction dans leur vie.
Le chapitre suivant décrypte les différents
mécanismes de construction du vieillissement et de la
longévité.
CHAPITRE III : LES MECANISMES DE CONSTRUCTIONS DU
VIEILLISSEMENT ET DE LA
LONGEVITE
III-1 Les mécanismes exogènes
Dans ce mécanisme nous avons mobilisé les
variables liées aux caractéristiques des enquêtés,
qui prennent en compte : la profession, l'instruction.
III-1-1 La profession
Elle se construit autour de l'instruction et la profession.
Tableau X : Répartition des enquêtés
selon la profession
La profession
|
VA
|
VR
|
Libéral
|
105
|
38,18 %
|
Fonctionnaire
|
05
|
1,82 %
|
retraité
|
165
|
60 %
|
Total
|
275
|
100 %
|
Source : les données de notre enquête de
2009 sur la profession
En effet, les acteurs de la communauté musulmane sont
des retraités pour la plupart, soit 60 % des enquêtés.
Certains d'entre eux exercent encore dans le secteur
libéral, soit, 38,18 % des enquêtés. Ce secteur concerne,
le commerce, l'agriculture, l'élevage, les affaires, l'immobilier, la
religion, etc.
D'autres encore sont des fonctionnaires ou agents de l'Etat,
soit environ 1,81% des enquêtés.
Ces faits montrent qu'à partir de 60 ans et plus, la
plupart des acteurs sont généralement à la retraite. En
effet, les retraités que nous avons enquêtés sont encore
actifs et disposent de leurs facultés mentales et physiques. Même
si la vieillesse ou la retraite constitue un moment de repos, elle est aussi
un moment de reconversion professionnelle, pour ceux qui ne sont pas encore
fatigués par l'effet du temps, ceux qui ne veulent pas passer leur
dernier instant de vie, sans activités.
En outre, la profession influence la situation
économique et celle-ci influence grandement la qualité de vie. En
effet, un bon niveau socioéconomique est indispensable au bien
être de tous les membres d'un ménage. (Kouassi K.F. 2009). Le
métier ou la profession a une incidence sur le vieillissement et la
longévité. En effet, les catégories sociales les plus
pauvres sont exposées à toutes sortes de risques qui peuvent
entraîner la mort suite à une complication. Les
enquêtés ont exercé dans tous les domaines, ce qui leurs
ont permis d'avoir des moyens adéquats pour subvenir à leurs
différents besoins. Ils vont profiter de la qualité de vie qu'un
autre vivant dans une situation de précarité. En
conséquence, l'un des secrets du vieillissement et de la
longévité, ce sont les activités économiques
pratiquées par nos enquêtés, qui leur permettent de
survivre et de se construire.
III-1-2 l'instruction (niveau culturel)
Le niveau d'instruction permet de consolider le niveau
d'éducation des enquêtés dans le processus du
vieillissement.
Tableau N°XI : Répartition des
enquêtés selon le niveau d'instruction
L'instruction
|
VA
|
VR
|
Primaire
|
80
|
29,10 %
|
Secondaire
|
65
|
23,63 %
|
Supérieur
|
55
|
20 %
|
Analphabète
|
75
|
27,27 %
|
Total
|
275
|
100 %
|
Source : les données de notre enquête de
2009 sur le niveau d'instruction
Parmi les personnes âgées enquêtées,
72,73 %, sont de différents ordres d'enseignement à savoir le
niveau primaire, secondaire et supérieur.
Parmi cette représentativité, 29,10 % des
enquêtés ont un niveau primaire. En revanche, 23,63 % et 20 % des
enquêtés sont respectivement, du niveau secondaire et
supérieur. Toutefois, 27,27 % des enquêtés n'ont pas eu
accès à l'éducation.
Ces différents niveaux concernent tant l'enseignement
islamique qu'occidental.
Aucun niveau, soit 27,27% se réfère qu'à
ceux qui n'ont pas pu avoir accès à l'instruction.
En effet, les enquêtés qui ont eu accès
à l'éducation représentent 72,73 %.
Ce fait marque un sens élevé des acteurs
à la compréhension du phénomène du
vieillissement.
En effet, l'instruction, c'est la
« lumière » ou l'éclairage.
A travers, l'instruction les acteurs peuvent sortir de leur
état d'obscurité pour accéder à la lumière.
C'est un outil qui permet aux acteurs de veiller sur leur état de
santé, de développer leur conscience sanitaire, par des pratiques
de prudence qui consolident et renforcent la longévité.
En islam, l'instruction est une valeur déterminante car
elle ouvre la voie à la compréhension, à l'ouverture,
à la prudence, au discernement. Ce qui fait de la religion islamique,
une religion de la connaissance. Elle exige des acteurs de la
communauté, l'instruction, la recherche de la connaissance.
En conséquence, l'analphabétisme et l'ignorance
sont des maladies sociales qu'il faut combattre, ils ne vont pas de paire avec
le bien-être de l'homme qu'il soit moral ou physique.
Aucun niveau, soit 27,27 % des enquêtés montre
que certains enquêtés n'ont pas eu accès à
l'instruction. Mais ces derniers s'organisent tant bien que mal avec les
expériences culturelles de la vie à lutter contre le
phénomène du vieillissement, c'est-à-dire à
rechercher la longévité en posant des actions qui consolident le
vieillissement.
- Ils exercent des activités qui leur procurent des
devises. En effet, ces moyens financiers ou matériels leur permettront
de se soigner, en cas de pathologies, de se nourrir, de se prendre en charge et
de subvenir au besoin de la famille ;
- Ils font des exercices physiques pour avoir la
santé ;
- Ils cultivent la terre ;
- Ils boivent les médicaments naturels ou traditionnels
pour leur problème de santé ;
- Certains parmi eux, pour avoir la longévité,
se sont lavés avec des écorces des arbres qui donnent la
longévité ;
- Ils vont aussi à l'hôpital pour leur
problème de santé ; c'est le cas de Meité S. 72
ans qui s'exprime en ces termes : « En cas de maladie, c'est
un infirmier ou un médecin que je consulte ».
D'autres en revanche font une combinaison des soins de
santé. C'est le cas de Diabagaté B. 69
ans : « je vais à l'hôpital, je fais
l'indigénat et j'essaie aussi la médecine chinoise. Je prends les
comprimés de la médecine moderne, j'utilise les feuilles
amères, les citrons ajoutés à du café simple que je
bois. Je fais ce traitement, chaque matin et cela abaisse ma tension. J'utilise
en plus des feuilles, des médicaments
traditionnels. »
Que ce soit dans un cas ou dans l'autre, les
enquêtés recherchent la santé ou la longévité
diversement par des moyens dont ils disposent. En effet, l'instruction
prédispose à la longévité en agissant sur la
qualité de vie des enquêtés qui conditionne le
vieillissement.
Le niveau d'instruction influence le processus du
vieillissement, en ce sens lorsque les enquêtés prennent soins de
leur vie en se soignant, s'alimentant, en fréquentant les centres de
santé, en faisant des exercices physiques etc.
La profession est un facteur déterminant dans le
processus du vieillissement ; elle permet aux enquêtés de
jouir des fruits de leur travail, lequel fruit procure,
sérénité, sécurité, réconfort moral
et psychologique.
Le travail matérialise liberté,
indépendance, autonomie des enquêtés.
Ce fait permet aux enquêtés de se maintenir dans
la durée.
Toutefois, les interactions qui se produisent dans le cadre de
la profession avec les dépenses physiques, financiers et des stress
professionnels entrainent le vieillissement pathologique.
Au-delà de la profession et du niveau culturel, comment
la structure socio familiale influence la longévité et le
vieillissement ?
III-1-3 Structure familiale et sociale (relations
sociales)
Les personnes âgées vivent dans des familles
étendues, dans un environnement où chacun se sent aimé et
accepté. Cette atmosphère familiale consolide le vieillissement
et la longévité.
Messesso, 70 ans : « j'entretiens de
sincère et cordiale relation avec ma famille et toutes les autres
composantes. Avec mon entourage, c'est une parfaite entente qui nous
évite tous différends. Je participe à la réunion
familiale et joue généralement avec tout le monde. Je suis
tolérant. »
Bakary, 71 ans corrobore cette convivialité en ces
termes : « j'entretiens de sincère relation avec les
membres de ma famille, la preuve est que je viens juste à l'enterrement
de mon grand frère. Avec mon entourage le climat est convivial. Je viens
de prendre part à l'enterrement d'un Attié de mon quartier de
résidence qui n'est pas musulman ».
Bamba, 80 ans : « je m'entends
parfaitement avec ma famille et mon entourage. Je suis l'ami de tout le
monde. Je plaisante et joue avec les enfants. En cas de litige, je convoque
les personnes en conflit avec l'assistance des vieilles personnes. Je conseille
mon entourage. ».
La structure familiale et sociale incarnée par la
parenté est un système ouvert, dans lequel les personnes
âgées vivent en harmonie, entourées d'affection, de respect
et d'un grand soutien. C'est une source de satisfaction dans la vie des
personnes âgées. Cette source de satisfaction est
manifestée par Mègoro, 83 ans : « Je vis
en parfaite harmonie avec toutes les personnes de Songon-Agban. La
quasi-totalité de la gestion des affaires passent par moi
».
La longévité observée dans la
communauté musulmane, est liée à la tradition et à
la culture du respect envers les gens âgés. En outre, le respect
des enfants envers les aînés est un élément
essentiel à la longévité. Les aînés sont
bienveillants envers les membres de leur famille et même au-delà
de leur famille qui sont favorable à la longévité et au
vieillissement.
Il est construit socialement et spirituellement, que
l'individu doit agir envers ses parents avec une compassion illimitée.
L'individu qui respecte et obéit aux personnes
âgées et aux parents a la bénédiction de la
divinité, de ses parents et même de son entourage. En effet, la
bénédiction a pour mission l'apaisement des coeurs. Elle exprime
nos pensées à travers les paroles qu'on avance. Les paroles
qu'on avance à l'encontre d'un acteur peuvent avoir une incidence sur
l'acteur. Lorsqu'elles sont adressées dans une bonne action à un
acteur, la pensée et la parole les positivent et ont un impact sur la
vie de l'individu. Elle renforce et accroît notre chance dans la vie
sociale. Si les bénédictions sont exaucées par Dieu,
l'individu récolte alors les bénéfices qui en
résultent.
Elles sont relatives, mais sont en grande partie
orientées vers la recherche du bonheur, de santé, de
succès et de longévité.
Les bénédictions restent incontournables en
Islam. Voilà pourquoi le musulman a tendance toujours à
bénir son prochain qu'il soit dans le bonheur comme dans le malheur.
En effet, les bénédictions peuvent nous
épargner du mal des malfaiteurs, d'une calamité, d'un accident,
d'un danger qui peut survenir au cours de notre vie.
Elles peuvent donc accroître notre chance, donner la
santé, le bonheur, la force, la longévité et fructifier
nos projets et faire disparaître nos soucis.
En clair, les bénédictions élèvent
socialement et mentalement l'individu dans la société ;
elles sont par ricochet un facteur de longévité.
Selon l'imam Bakayoko : « les
bénédictions restent l'élément incontournable dans
la vie de l'homme. Le bonheur, la réussite, le paradis, la
longévité sont incorporés dans les
bénédictions .Les bénédictions peuvent changer la
vie positivement. Elles élèvent les hommes qui font de bonnes
oeuvres ou posent de bons actes : si on plante une graine de
maïs, on gagne des épis. Il en est de même pour quelqu'un qui
fait du bien, Dieu multiplie cet acte de bienfaisance en dix pour lui. En
conséquence, on peut dire que les sacrifices et les
bénédictions interfèrent entre eux et participent à
l'accroissement de l'espérance de vie. »
Leur attitude forme une atmosphère d'harmonie et de
bonheur. Mener une vie de famille heureuse est source de
longévité.
La famille est un lieu de stabilité où l'appui
des autres membres de la famille et de la parenté est source de
motivation pour réaliser notre potentielle de vie. En effet, la famille
est un lieu par excellence de construction, de solidarité, de
socialisation, de stabilité, de cohésion qui sont des
mécanismes du vieillissement et de la longévité. Par
ailleurs, elle constitue un lieu de contradiction, de complexité, de
dysharmonie, si les relations familiales et sociétales ne sont pas
intimes et harmonieuses. Ce qui est source de perte de qualité de
vie.
Le renforcement des liens de solidarité, de
fraternité doivent être élargi et fondé sur la
sincérité, l'honnêteté, la confiance, l'harmonie,
l'entente.
Les liens de parenté consolidés sont sources de
sécurité et de bien-être.
Un travail abattu, par exemple, avec amour et dans l'union
est source de progrès et de promotion. Une nation forte est celle
où les citoyens s'entendent, travaillent en bonne intelligence pour son
développement. Fort de cette réalité, l'imam Dosso
parlant de la richesse et de l'allongement de l'espérance de vie, en se
référant aux propos divins
dit : « Voulez vous jouir de votre richesse et du
rallongement de votre espérance de vie ? Alors consolidez les liens
de parenté. ».
Le lien de parenté est déterminant à
l'évolution d'une nation, de la société civile, de la
communauté, de la famille nucléaire, élargie et le
voisinage.
La consolidation des liens de parenté est un facteur de
longévité. Pour accroître notre espérance de vie, il
faut raffermir notre lien de parenté source de stabilité,
d'équilibre intérieur de l'âme, de force et de
longévité.
Ces facteurs sont source de joie, de progrès, de
richesse, de réjouissance au sein de la communauté.
La joie, les réjouissances et les festivités
sont des facteurs qui équilibrent le mental. Ils sont une sorte de
communication sociale qui est bénéfique à la santé
des personnes âgées car elle éloigne des stress,
équilibre l'individu.
Selon le psychologue de l'ONG PSYCHO-DEV de
l'Indénié : « les festivités, la
joie nous éloignent des stress et consolident les rapports de bonne
intelligence source d'entente et de progrès. En effet, les effets du
stress agissent sur le système immunitaire, et sur le système
d'équilibre mental. Lorsqu'ils agissent sur le système
immunitaire, ils l'affaiblissent et créent la maladie. La maladie en
tant que telle va entraîner la mort donc le raccourcissement de la
durée de l'espérance de vie.
Le stress provoque le vieillissement très rapide et
entraîne, par conséquent, l'accélération cardiaque
et peut par moment créer des accidents vasculaires. Lorsqu'il y a
accident vasculaire, il y a une trop grande circulation de sang et cela conduit
à la mort ».
Ces différentes idées sont consolidées
par (El Hafez Ben, p.296) cité par (Fato, 2006), qui
révèle que les actes de charité et la recherche des
rapports fraternels ont un lien avec la longévité. Ainsi, affirme
t-il, le messager de Dieu, le prophète Mahomet, a
dit : « Que celui qui serait heureux de vivre dans le
bien-être et de retarder l'heure de son trépas pratique ses
devoirs de parenté », c'est-à dire que les liens
de parenté sont sources de longévité.
L'Imam Sadeq, sixième imam des chiites, trouve que les
bonnes oeuvres et un bon caractère créent la richesse et
prolongent les âges. Ce qui revient à dire qu'un bon
caractère et beaucoup d'enthousiasme pour la vie sont des
facteurs favorisant la longévité. (Quaran.al-shia.org
/fr/hb/15/02-htm)
Intéressons nous à la religiosité des
personnes âgées qui entre dans le cadre des habitudes de vie.
III-1-4 La religiosité des personnes
âgées
III-1-4-1 Altruisme
L'altruisme est caractérisé par ceux qui font de
bonnes oeuvres.
Leur sens du partage les consolide dans leur position
d'acteurs généreux. En effet, les généreux ont
généralement un ascendant sur les autres. Ils sont humanistes.
Ils font des dons, des sacrifices qui selon certains des enquêtés
constituent un élément déterminant dans la vie de chaque
acteur, dans la recherche de la santé, de la longévité et
du bonheur qui consolide le vieillissement. Bamba P.Y, 79 ans, rend compte de
cette réalité : « pour vivre longtemps, il
faut être généreux, consolider les liens de
fraternités ».
Par ailleurs, selon une récente étude, les gens
égoïstes meurent plus jeunes que les gens altruistes. Les
chercheurs de l'Université du Michigan ont suivi pendant cinq ans des
personnes d'un certain âge et ont constaté que les celles qui
aidaient les autres avaient 60 % de chance de vivre plus vieilles que celles
qui n'aidaient pas. (Sally, B. op.cit. p.227).
III-1-4-2 Acceptation des règles de la
religion
Les déterminants spirituels qui participent au
vieillissement sont certainement nombreux et interfèrent entre eux. En
effet, l'interaction entre ces différents facteurs interagit sur
l'individu dans sa totalité. L'être humain est un être de
besoin. En effet, il a besoin de l'apport de la divinité, de consolider
ses liens de parenté, des bénédictions, de
l'hygiène spirituelle, de faire des sacrifices, etc. Ces
différentes ressources permettent aux enquêtés
d'être constamment en harmonie avec la divinité et la
société. Cela a une incidence sur la longévité et
le vieillissement de nos enquêtés. Le tableau ci-dessous en
élucide au mieux ses implications sur le vieillissement.
Tableau XII : Répartition des
enquêtés selon l'impact des pratiques
Islamiques sur la
longévité
Les sacrifices, le respect
Des personnes âgées, la crainte des
recommandations de Dieu et la
Longévité
|
VA
|
VR
|
oui
|
270
|
98,18 %
|
non
|
5
|
1,82 %
|
Total
|
275
|
100 %
|
Source : les données de notre
enquête de 2009 sur l'impact des principes divins sur
l'espérance de vie
98,18% des enquêtés ont trouvé qu'ils ont
un impact sur l'espérance de vie. Toutefois, 1,18 % des
enquêtés pense qu'ils ne contribuent pas parce que son impact ne
semble pas visible. Seulement agissent de façon diffuse sur
l'espérance de vie. Selon les expériences vécues par les
uns et les autres, les actes de bienfaisances ont épargnés
certains enquêtés des accidents, de certaines maladies qui les
rongeaient et que la médecine moderne a prouvées
son incapacité ont pu être guérie.
Plus on obéit en respectant ces actes d'adorations,
plus l'on gagne en espérance de vie. Si l'on est sain de corps et
d'esprit et que l'on a l'amour de tous et les bénédictions des
parents et de l'environnement social, cela influence sur l'espérance de
vie. Aussi, des actions comme le respect des préceptes religieux qui
assurent la bénédiction, la protection de la santé, le
respect politique des coutumes, le régime alimentaire et
d'équilibre qui règle l'harmonie avec la durée (Harris
Mémel-Fôtê, 1998, p.62-63), donne la vie.
Dans les écritures du Coran et de la Sainte Bible que
l'homme crée à l'image de Dieu augmente sa vie par les pratiques
d'honorabilité du père et de la mère. Ce respect s'exprime
par la piété filiale qui est cette bonté envers les
parents ou personnes âgées. En effet, cette valeur
développe l'esprit d'entraide et de soutien aux personnes
âgées. La quête de longévité est une action,
une organisation, par conséquent un mouvement d'ensemble pour favoriser
le vieillissement des personnes âgées.
En effet, pour vivre longtemps, les enquêtés ont
mené des actions durant leurs parcours de vie :
- Ils font des sacrifices ;
- L'harmonie familiale ;
- Recherche de bénédiction
- Ils craignent la transcendance et la
divinité ;
- Ils respectent les parents et les
aînés ;
- Ils respectent les recommandations établies par la
divinité.
Cela est exprimé par Koné Ibrahim, 95
cité par Aboli et al, 2006, p.92-93) : « Pour vivre
longtemps, il fallait s'approcher des personnes âgées, afin de
chercher leurs bénédictions. « Il faut faire du
bien », faire le bien, c'est s'assurer une longue vie. La
longévité est un investissement et aujourd'hui, c'est le fruit
que je récolte. »
Par ailleurs, en son chapitre 10 au verset 25 du livre de
jean, la Bible déclare que : « Dieu est la
résurrection et la vie. Celui qui croit en lui aura la vie
éternelle ». La parole de Dieu montre que la vie
éternelle n'est possible que si l'individu obéit à ses
commandements. Par conséquent, pour mériter cette vie, il
convient de respecter Dieu.
En outre, pour avoir la longévité, il faut 03
choses comme relevait l'Imam Koné : « renforcer
les liens de solidarité, de fraternité, c'est-à dire que
les rapports sociaux doivent être fondés sur la
sincérité, l'honnêteté, la confiance, l'entraide,
l'harmonie, l'entente, l'amour ;
Faire des sacrifices de miséricorde ;
Faire des prières nocturnes ».
Doukouré Daouda (2006, p.69).
Alors voilà l'intégralité de l'histoire
de vie de deux centenaires, qui ont exprimé leurs secrets de
longévité, il s'agit de :
L.M.Fofana, 100 ans,
analphabète et ancien gardien de sous- préfecture
à la retraite. Je suis marié avec 02 femmes et père de 12
enfants, dont 02 seulement sont autonomes. L'un est électricien
bâtiment formé au lycée professionnel et l'autre est
enseignant à Bouaké. Je suis aujourd'hui le doyen parmi les
membres de ma famille.
Lorsque je suis en face d'une situation
compliquée, je me remets à Dieu.
Pour mon alimentation, j'aime les sauces feuilles.
Mais, je n'aime pas trop le « Toubabou soum ara » qui sont
les cubes d'assaisonnement à base chimique consommés dans nos
sociétés aujourd'hui. Je mange naturel, les fruits, les
légumes, les feuilles. En outre, j'ai un champ de fruits en l'occurrence
un jardin de légumes.
Les secrets de la longévité, c'est
Dieu. Mais, elle peut provenir de la culture de l'individu. Moi,
personnellement à bas âge, je me suis lavé avec les plantes
qui se trouvent dans la brousse pour vivre longtemps et en bonne santé.
Sauf, le cas problématique des accidents. Toutefois, on peut les
éviter au moyen des versets coraniques qui restent secrets. Aussi, la
croyance en Dieu permet de vivre dans la quiétude.
Lorsque je tombe malade, je me lave avec les
feuilles, les racines d'arbres et je prie Dieu pour recouvrer la santé.
Je n'utilise pas le savon moderne.
Les maladies sont énormes aujourd'hui, il
faut être rangé, c'est-à-dire éviter le vagabondage
sexuel et réduire au maximum les rapports sexuels.
Eviter d'injurier autrui, car c'est le
comportement de l'homme qui provoque la plupart des maladies.
BAMBA 112 ans, veuf et père de 05
enfants.
Je dois les secrets de ma longévité
aux respects des personnes âgées et de tout le monde en
général. Il ne faut pas insulter, ne pas voler, ne pas mentir, ne
pas être envieux, ne pas forcer le destin, il faut être patient, ne
pas chercher la femme d'autrui. C'est pourquoi, il faut entretenir de parfaite
relation avec son environnement. En raison de tout ce que j'ai dit, on trouve
que la longévité s'achète même si elle est d'ordre
divin.
Lorsque je tombe malade, j'utilise les
médicaments traditionnels pour me soigner. D'autre médicament que
j'ai pris pour me laver à mon bas âge m'a permis de vivre aussi
longtemps.
Au niveau de mon alimentation, je suis sobre et
je ne mange pas assez du fait de mon âge. Je fais attention à tout
ce que Dieu interdit au niveau des rapports sociaux et alimentaires. En effet,
mon totem est en grande partie, l'alcool, la drogue, la cigarette, le tabac et
les animaux non égorgées.
Nous résumons selon nos recherches quelques secrets
de longévités récoltés, il s'agit :
- De l'utilisation des médicaments traditionnels
qui donnent la longévité ;
- Du travail physique ou exercices physiques
intenses ;
- De l'utilisation des médicaments
traditionnels ;et mordernes
- De la sobriété alimentaire ;
- De manger de manière naturel(les racines, les
tubercules, les feuille, pas d'alcool, pas de tabac) et utiliser les engrais
naturels ; moins de produits chimiques ;
- De consommer moins le sel et du sucre ;
- De consommer plus de feuilles, de poissons, peu de
viande ;
- D'utiliser plus de karité dans la
préparation des repas ;
- De consommer le tô de mais, le mais, le
mil ;
- Ne pas commettre l'adultère ;
- Réduire les rapports sexuels
intenses ;
- Avoir une vie rangée ;
- De vivre en harmonie et en joie au sein de la
famille ;
- Ne pas chercher la femme d'autrui, ne pas insulter, ne
pas voler, ne pas mentir, ne pas être envieux, ne pas forcer le destin et
éviter surtout les malédictions ;
- Vivre dans la quiétude, l'entente ;
- Respecter les principes de Dieu en faisant attention
à tout ce que Dieu interdit au niveau alimentaire et
social ;
- La méfiance envers autrui et respecter tout le
monde ;
- La sincérité, de la
droiture ;
- Lecture intense du Coran et égrenage intense du
chapelet,
- Consommation du thé ;
- Faire constamment les sacrifices ;
- Etre toujours en contacte avec Dieu et faire
intensément les prières ;
- Manger des crudités, de la salat, le lait
simple ;
- Consolider les liens de parenté ;
- Ne pas manger avec excès.
Chaque culture ou civilisation a ses pratiques, tout comme la
culture africaine et particulièrement ivoirienne. Toutefois, la pratique
islamique n'exclut pas les valeurs traditionnelles ou culturelles des autres
cultures, elle en fait au contraire une richesse qui doit orienter les
enquêtés dans leur mode de vie.
Dans nos différentes sociétés les lois
ont été conçues pour le bonheur de l'homme.
Il en est de même pour les lois divines. Celui qui
respecte, c'est-à-dire qui met en pratique les lois émanant de la
divinité a le bénéfice de la santé, la
liberté et la longévité. En revanche, l'individu qui foule
au pied ou transgresse les lois divines en subit les
conséquences ; qui peuvent être la malédiction, la
maladie, la mort, la pauvreté, la misère, le
déséquilibre mental.
L'imam Ballo confirme ce fait en faisant un rapprochement avec
la fornication qui est un interdit en islam et qui présente des
inconvénients sur la longévité et le vieillissement. Ce
qui est reconnu c'est la sexualité socialisée. En effet, en
s'adonnant à la fornication, par exemple, qui est une interdiction,
c'est la malédiction, la pauvreté et la maladie qui constitue
le fruit de cette récompense. : « L'abstinence de la
dépravation non observée est source de malédiction, de
pauvreté et de maladie. ».
Le Coran confirme cette réalité dans la sourate
17 verset32 « Et n'approchez point la fornication. En
vérité, c'est une turpitude et quel mauvais
chemin ! ».
Le fruit du non acceptation des prescriptions divines est la
mort ou l'exposition aux maladies qui peuvent causer la mort. (Coulibaly Z.
2007, p.56).
Cette acceptation détermine la pratique totale ou
partielle des rites religieux de nos enquêtés.
III-1-4-3 Pratique totale ou partielle des rites
islamiques
III-1-4-3-1 Pratique totale
Tableau XIII : Répartition des
enquêtés selon la pratique des cinq piliers
La pratique partielle
des piliers
La pratique
totale des piliers
|
VA
|
VR
|
oui
|
160
|
58,18 %
|
non
|
115
|
41,82 %
|
Total
|
275
|
100 %
|
Source : les données de notre enquête de
2009 sur la pratique des piliers de l'islam
Au cours de notre enquête, 41,82% des
enquêtés mènent de façon totale leur foi religieuse.
Cela peut s'expliquer, par l'apport des moyens financiers et probablement
l'apport du « capital chance ». Ces deux facteurs leur ont
permis de mener dans la totalité leur foi religieuse.
En conséquence, le pèlerinage est une pratique
de construction et de reconstruction de l'individu au niveau socio
spirituel.
En outre, la pratique totale des cinq piliers est
consolidée par la mise en oeuvre des actes qui entourent l'attestation
de la foi, la prière, l'aumône, le pèlerinage, le
jeûne.
En rapport avec le vieillissement et la
longévité, toutes ces pratiques renforcent l'espérance de
vie des enquêtés et consolide le vieillissement et la
longévité.
En effet, certaines pratiques comme la prière, par
exemple, faite de façon assidue renforce et consolide la santé
des enquêtés. Ils y tirent beaucoup de profit marqué par
l'endurance, la force physique.
Dans cette même logique, nous mettrons, sur les cinq
piliers de l'islam, en prime, la prière et le jeûne pour montrer
leur apport déterminant au vieillissement et à la
longévité.
La prière nécessite obligatoirement qu'on fasse
les ablutions avant de l'accomplir. En effet, le rapprochement à Dieu
exige propreté et piété. Avant, toute prière une
purification s'avère nécessaire traduite par une hygiène
corporelle. La propreté en islam est la moitié de la foi. Mais
cette purification n'est pas toujours entourée par l'hygiène
adéquate selon nos observations et l'analyse que fait le
Médecin.
Selon l'approche du médecin chef de la médecine
des collectivités de l'INSP : «
l'ablution est une pratique qui consiste à se purifier
certes ; mais cette pratique doit être faite avec de l'eau bien
propre, car l'eau est source de vie mais source de maladie. Du point de vue
microbiologique, une simple ablution sans une certaines dispositions pratiques
peut-être source de maladie. En effet, lorsqu'on quitte dans les
toilettes le musulman doit utiliser du savon ou l'eau de javel pour bien se
laver les mains. Car la propreté reste un élément
déterminant de la spiritualité. L'action de frotter les mains
donne la propreté donc l'hygiène. Par conséquent, une
simple ablution est dans ce cas est source de maladies. Une ablution bien
menée est source d'hygiène. ».
La pratique de l'ablution consolide les rapports de
purification entre les enquêtés et la divinité. Cette
purification spirituelle crée une communion entre les acteurs et la
transcendance. Cette communion qui est d'ordre transcendantale renferme en son
sein un aspect hygiénique. Les saletés sont lessivées
à chaque moment de prière. Les enquêtés qui sont
généralement en train de faire des ablutions qui passe par le
lavage des mains bénéficient de la santé et a un impact
sur le vieillissement et la longévité.
Tableau XIV : Répartition des
enquêtés selon l'impact de la prière sur
La longévité
La prière et la longévité
|
VA
|
VR
|
oui
|
200
|
93,02 %
|
non
|
15
|
6,98 %
|
Total
|
215
|
100 %
|
Source : les données de notre enquête de
2009 sur l'impact de la prière sur L'espérance de vie
93,02 % des enquêtés pensent que la
prière favorise la longévité ou la santé. 6,97 %
trouve que la prière n'a rien à avoir avec la
longévité. Selon eux la longévité est un don de
Dieu.
Les pratiques des rites spirituelles montrent le degré
de croyance en la divinité des personnes âgées.
Messesso, 70 ans, dit que : « la
croyance en la divinité passe par l'obéissance aux
recommandations de Dieu. Très pieu, j'ai même effectué le
pèlerinage à la Mecque. Je fais mes prières à la
mosquée, je croîs fortement en Dieu. Je fais le jeûne,
l'aumône. »
Il croit et pratique totalement les cultes et les rites
religieux islamiques.
Traoré, 64 ans ne dit pas le contraire :
« Avec toute la bénédiction de Dieu, il a
effectué le pèlerinage à la Mecque. Il fait ses
prières à la mosquée. Il fait le jeûne,
l'aumône, il croît fortement en Dieu. Il respecte les personnes
âgées et même les enfants. Celui qui ne respecte pas les
personnes âgées ne réussit pas dans la vie. C'est une
malédiction qui s'abat sur lui. En outre, ceux qui ne respectent pas les
recommandations, les préceptes de Dieu finissent mal. En ne respectant
pas les personnes âgées, tu n'as pas la crainte de Dieu et tu ne
vieillis pas et par conséquent, tu n'as pas longue vie. Même si tu
vieillis, tu as toujours des problèmes, des obstacles. La croyance en
Dieu, nous évite de faire moins de péché, d'adopter un
comportement correct dans la vie sociale. »
La pratique totale des rites religieux islamiques est
déterminée par les cinq piliers de l'islam : le
pèlerinage, La prière, le jeûne, l'aumône et
l'attestation de la foi.
En plus de ces piliers, il met en pratique d'autres valeurs
comme le respect des enfants et les personnes âgées, le respect
des recommandations de Dieu, un comportement qui puisse entraîner
l'harmonie dans la société. Ces pratiques, dans le construit des
personnes âgées, peuvent avoir des effets
bénéfiques dans leur vie.
La croyance en la divinité est le premier pilier
en islam.
Elle confirme et consolide l'attachement des
enquêtés au divin.
Ils sont tous des croyants. La croyance leur a donné
une éducation qui leur permet d'accepter ce qui arrive et d'être
résistant face aux vissicitudes de la vie. Toutefois, l'homme de foi
peut être confrontée à des troubles psychologiques,
entraînant remords et désolation, d'où la notion de
« djoussoukassi » mot malinké qui est une attitude
négative vis-à-vis de la vie, dominée par le regret, les
remords, le désespoir. Le « djoussoukassi » s'il
n'est pas maîtrisé il peut entraîner la mort, les
traumatismes, le déséquilibre qui sont sources de maladie. La
croyance en la divinité permet d'avoir une attitude positive
vis-à-vis de la vie et ses difficultés. Cette force mentale (foi)
équilibre les acteurs, tant au niveau psychologique que mental. Sans
équilibre, les acteurs sont souvent atteints de troubles mentaux et
s'ils se cristallisent ; c'est le stress qui s'installe. Dans maintes
situations, le stress est un facteur qui tue les personnes
âgées.
Le processus du vieillissement peut être
contrarié, s'il n'y a pas d'équilibre.
La croyance en la divinité permet aux acteurs de
méditer sur la vie d'ici-bas et dans l'au-delà. La
méditation transcendantale est bénéfique aux personnes
âgées car selon le médecin-chef de la médecine des
collectivités de l'INSP : « elle réduit
les taux de cancer, de maladies cardiaques, de suicide par rapport à
celles qui ne méditent pas. Par conséquent, les acteurs qui
résistent au stress et méditent vivent plus longtemps et son en
meilleure santé que ceux qui le font pas. »
La foi a des oeuvres : elle produit en l'acteur le
« fruit » de l'esprit. Le « fruit »
c'est l'amour fraternel, la joie, la paix, la patience, l'amabilité, la
bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi,
la piété.
La croyance en Dieu donne un sens à la vie.
En revanche, le manque de foi cause le désordre,
déboussole l'individu. Dans ce cas d'espèce, ils sont
guidés par les forces du mal. Sans la foi religieuse, nous sommes comme
un navire sans boussole.
Le regard du psychologue de l'ONG psydev-capsy consolide
davantage son impact : « la croyance en Dieu, permet
à l'individu de façon individuelle de ranger et d'ordonner sa
vie, gage d'un équilibre mental. L'individu se réfugie dans la
spiritualité pour régler et surpasser certains problèmes
existentiels.
Au niveau collectif ou sociétal : la crainte
de Dieu par les acteurs va permettre à la société de bien
fonctionner, de faire ce qui est moral, d'éviter les guerres, de
constituer des foyers de tensions. Les guerres, les foyers de tensions ne sont
pas de nature à oeuvrer pour un accroissement de l'espérance de
vie. Elle réglemente la vie en société en disciplinant la
vie des acteurs »
III-1-4-3-2 la pratique partielle
Au cours de notre enquête, 58,18 %, des
enquêtés ont fait que les 04 piliers de l'islam, à savoir
le jeûne, la prière, l'aumône, l'attestation de la foi, et
le pèlerinage le cinquième pilier n'est pas encore ou n'a pas
été accompli par nos enquêtés.
L'on constate chez nos enquêtés que plus les
pratiques ne sont accomplies dans sa totalité, plus les remords et les
regrets sont grands.
Si l'accomplissement du cinquième pilier n'est pas
facilement réalisable, cela est lié au manque de moyen financier.
Toutefois, pour les enquêtés qui n'ont pas pu
effectuer le pèlerinage, ce fait représente pour eux une source
de remords, parce qu'ils n'ont pas pu parachever l'oeuvre de Dieu. Ce dernier
pilier reste pour les enquêtés un socle fondamental, à
savoir par son caractère de reconnaissance à la grandeur de Dieu
(Allah), par son action d'amélioration de notre endurance physique, par
son caractère de reconstructeur de notre vie en société.
De ce fait, Bamba, 80 ans,
renchérit : « Je n'ai pas eu la chance
d'effectuer le pèlerinage à la Mecque. Je suis croyant, et
je fais parfaitement les principes du Coran, car ce que dit le saint Coran est
l'émanation de Dieu. Je prie convenablement, je fais le jeûne, la
zakat, l'aumône. Mais, par manque de moyen, je n'ai pas pu m'envoler pour
la ville sainte. »
Il a accompli quatre piliers de l'islam. Par manque de moyen
financier, il n'a pas puis effectué ce cinquième pilier. Ce qui
fait de sa pratique un acte partiel et non total.
Le besoin spirituel se fait de
plus en plus sentir aux âges avancés de la vie. Les personnes
âgées sont accrochées à la divinité traduit
dans les faits par des actes d'adoration. Ces actes d'adoration sont devenus un
comportement qui renforce la spiritualité. En effet, la
spiritualité est une source de motivation pouvant mener à la
santé, par conséquent au vieillissement et à la
longévité de nos enquêtés.
Elles renforcent notre attachement à la
divinité. Elles sont source de sécurité et
d'équilibre mental.
Selon le psychologue de l'ONG : «
la prière permet à l'individu de se rapprocher de
Dieu, de croire en son existence. La présence de l'individu sur la terre
des hommes n'est pas hasardeuse ; tout individu est placé selon la
volonté de Dieu. La prière est un remède qui guérit
l'âme donc qui procure la santé. Cette santé va permettre
à l'individu d'avoir un bien-être et de surpasser certains
problèmes d'ordre existentiels ».
La prière crée un rapport entre les
enquêtés et la transcendance. C'est un rapport d'attachement, de
soumission. Dans ce rapport à la divinité, c'est tout un
mécanisme qui est mis en place par les acteurs. D'une part, un exercice
physique, une gymnastique qui s'installe entre l'acteur et le divin. Cette
réalité est observée par les déplacements
quotidiens des acteurs à la mosquée. Tous ces exercices sont
bénéfiques aux personnes âgées. Il a
été déduit selon Ibrahim B.Syed (2001), dans son article
parlant des « bienfaits médicaux des prières de
Tarawih » que cette prière pratiquée pendant le mois
du jeûne islamique permet de pratiquer un exercice physique
modéré et particulier à chaque muscle du corps. L'exercice
améliore la qualité de vie, procure plus de bien-être et
d'énergie. En effet, les prières sont des exercices physiques au
même titre que ceux qui pratiquent les exercices physiques
quotidiennement.
Au delà de la prière, le jeûne est une
autre pratique culturelle islamique.
Par ailleurs, il est imposé aux enquêtés
dans un but spirituel, mais aussi un but comportemental.
Tableau XV : Répartition des
enquêtés selon l'impact du jeûne sur l'espérance de
vie
L'impact du jeûne sur
L'espérance de vie
|
VA
|
VR
|
Oui
|
235
|
84,45%
|
Non
|
40
|
15,55 %
|
Total
|
275
|
100 %
|
Source : les données de notre
enquête de 2009 sur l'impact du jeûne sur l'espérance de
vie
Au cours de notre enquête, 84,45 % des
enquêtés, pensent fortement que ces actes ont une incidence sur
l'espérance de vie. Certains enquêtés qui souffraient
d'ulcère ont vu leur mal s'atténuer. D'autre ont retrouvé
un certain équilibre organique.
Toutefois, des enquêtés, soit 15,55 % n'y
voient pas d'effet. Ces enquêtés pensent que le jeûne est
d'ordre spirituel. Selon eux, le jeûne est pratiqué pour
renforcer les liens avec la divinité.
Le rapport de sociabilité qui naît entre la
divinité et les acteurs autour de la pratique du jeûne purifie les
acteurs. Mais au-delà de cette purification c'est tout un mode de vie
et un système hygiénique qui s'organise dans ce rapport avec la
société.
Le jeûne est alors une purification organique, physique
et physiologique. C'est une pratique qui va modifier l'habitude alimentaire
pour favoriser la santé et le vieillissement de nos
enquêtés.
L'approche du diététicien de l'INSP confirme ce
fait en disant que : « Le jeûne permet de soulager
certains maux: améliore la qualité du sommeil, contribue au
traitement de la pancréatite aiguë, mais induit une perte de poids,
et contribue au traitement de l'HTA (hypertension artérielle), soulage
l'arthrite rhumatoïde. »
Albduldaem s'appuie largement sur le jeûne qui est un
pilier de l'Islam dont il montre les vertus dans la lutte contre maintes
maladies.
L'article d'Albduldaem Al-Kaheel7. , décrit l'impact du
jeûne sur la santé. Il soigne les maladies chronique du
système digestif, il prévient l'asthme, les maladies
cardivasulaires et l'artériosclérose. Il constitue une
thérapie pour l'humanité. (O.Buchinger, 2006). Par ailleurs, le
jeûne peut nous sauver la vie, Shelton cité par Sally B. op.cit,
p.172, écrit : « certains cas de rajeunissement les
plus remarquables que j'aie pu observer concernaient des hommes et des femmes
qui avaient passé la soixantaine ». Au cours de sa vie,
il a traité environ 35 000 personnes avec son programme de
jeûne.
Chaque culture ou civilisation a ses pratiques tout comme la
culture islamique. Toutefois, la pratique islamique n'exclut pas les valeurs
traditionnelles ou culturelles des autres peuples. Elles constituent, par
ailleurs une richesse qui doit guider les enquêtés dans leur
habitude de vie.
III-1-5 Régime alimentaire
III-1-5-1 Les totems ou interdits traditionnels
Freud (1965), souligne que « le tabou (totem)
présente deux significations opposées : d'un
côté, celle de sacré, consacré, de l'autre, celle
d'inquiétant, de dangereux, d'interdit, d'impur. (...) c'est ainsi qu'au
tabou se rattache la notion d'une sorte de réserve, et le tabou se
manifeste essentiellement par des interdictions et restrictions.
Les tabous dans ce cadre est le domaine
alimentaire. ».
Chaque aire culturelle connaît des totems et interdits
par rapport à tel phénomène ou telle histoire. En effet,
les enquêtés connaissent des interdits divers, très souvent
liés à leur patronyme.
La santé ou la longévité passe par le
respect des valeurs culturelles de nos ancêtres. La consommation de ces
interdits (silure, le caïman, panthère, sanglier, hippopotame..)
ont une incidence sur la longévité et partant sur la
santé. En effet, cette incidence est relevée dans les propos de
Coulibaly, 68 ans : « Je ne consomme pas le silure. Cet
aliment est prohibé par la tradition, sa consommation raccourcit la
vie de l'homme, si rien n'est fait comme sacrifice expiatoire. Par
conséquent nous sommes exposés à la malédiction qui
a pour conséquence la maladie ou la mort. Ce qui montre qu'il a une
incidence sur la santé. »
Ces totems traditionnels varient d'un milieu à l'autre
ou d'un groupe social à l'autre.
Bamba, 80 ans avance que : «je ne
consomme pas le caïman. C'est un fait traditionnel qui émane de
leurs us et coutumes. Sa consommation a une incidence considérable sur
l'espérance de vie et partant sur le vieillissement. »
Bah, 71 ans exprime ce fait dans les propos
suivants : « Je ne consomme pas le sanglier. En y
touchant, on a des conséquences.
Conséquences qui entraînent la maladie, la
mort. »
Les interdits et totems traditionnels sont des valeurs qui ont
une incidence sur la santé des acteurs venant de ces différents
groupes sociaux Senoufo, les mandé du nord ou du sud, Akans et
autres.
Ces totems constituent leurs pratiques alimentaires et
reflètent leurs identités cultuelles. Cela permet de comprendre
les logiques, les représentations et la construction de leurs
identités. L'acte alimentaire se révèle comme fondateur de
l'identité individuelle et collective. (Poulain, 2002).
Cette logique sous-tend que le régime alimentaire ou
nutritionnel peut être vecteur de longévité et de
santé, mais aussi vecteur de maladie et de mort que ce soit au niveau
traditionnel comme religieux.
III-1-5-2 Les totems et interdits religieux
Diversement chaque enquêté, au delà des
totems communs lié à la religion islamique, ont de l'aversion
pour certains aliments.
Il existe une panoplie d'interdits alimentaires que tout
musulman se doit d'observer pour avoir la santé. En effet, selon le
Coran, dans la Sourate « La Table Servie », Dieu interdit
aux musulmans « de consommer la bête morte, le sang, la
viande de porc, les bêtes immolées à d'autres
divinités qu'à Dieu, les bêtes étouffées,
assommés, mortes à la suite d'une chute ou d'un coup de corne ou
celles qu'une fauve a dévorées, à moins d'avoir
été au préalable égorgées à
temps ».
Est interdite notamment la consommation de sanglier,
phacochère, autruche, fauves et carnivores pourvus de crocs, singe,
rapaces, oiseaux dépourvus de gésier, etc.
Plus globalement, les animaux se nourrissant de souillure ou
d'excréments sont interdits. A l'inverse, les ovins, les bovins et les
caprins sont licites, de même que la volaille (sauf le paon), le
lièvre, le lapin ou le gibier. A noter que la consommation de la viande
de cheval, âne et mulet est autorisée ou non selon les
différentes écoles juridiques de l'islam.
En plus de ces totems religieux, les musulmans respectent
encore les totems culturels traditionnels. Le respect de ces interdits a une
incidence sur la santé des acteurs. La transgression entraîne dans
bien des cas des maladies, des infections cutanées et sans
remèdes l'acteur peut être exposé à la maladie ou
à la mort. En effet, les animaux non égorgés peuvent
source de contamination et leur consommation peut nuire à la
santé et au vieillissement des enquêtés.
Pour vivre en bonne santé, les personnes
âgées ont leur mode d'alimentation en plus des interdits
islamiques. Chaque personne âgée a une aversion à
l'égard des aliments interdits par l' islam comme ressenti dans leur
différents propos :
Ainsi, de Messesso à Bamba c'est la même
rhétorique :
Messesso, 70 ans : « rejette la viande de
porc et tout ce qui n'est pas égorgé. Ces totems ont une
influence sur la longévité. Par exemple la viande de porc donne
beaucoup de maladies, comme la cécité, l'arrêt cardiaque et
peut même endommager certains organes du corps. »
Bah, 71 ans : « trouve que la
consommation de la viande de porc a des effets notoires. En outre, le porc
contient beaucoup de graisse qui sont à la base de certaines maladies
comme le cholestérol. Mon alimentation est établie en grande
partie selon les principes islamiques. Je ne consomme pas le porc, la viande
non égorgée, les boissons alcoolisées. L'islam interdit de
pas fumer et de pas se droguer »
Sow, 64 ans, dit que : « Je n'aime
pas le riz, ni la viande car selon lui ces aliments entraînent la
constipation. Par exemple, la viande à un certain âge n'est pas
recommandée ; Car avec la viande la digestion n'est pas facile et
les complications issues de cette indigestion peuvent entraîner
l'hémorroïde. »
Pour Bamba, 66 ans : « Mon totem
renferme les aliments interdits par l'islam : la viande de porc, la
viande non égorgée, la boisson alcoolisée. Le porc
contient scientifiquement beaucoup de microbe. Il a un impact négatif
dans la vie de chaque individu. Un animal non égorgé contient des
microbes et ceux-ci peuvent te causer la mort. Il conseille de manger moins, de
boire moins, de jeûner et l'on aura la santé. En outre, la
nourriture a une limite et l'exagération est source de maladie. En
conséquence, il faut être sobre dans l'alimentation, laissant une
partie pour l'eau, l'air et la nourriture.».
En plus de l'aversion, les enquêtés donnent les
conséquences de ces aliments dans la consommation. Bamba va plus loin
en relevant certains aliments qui sont interdits en islam et au niveau
traditionnel qui ont une incidence sur la santé en même temps
qu'une nourriture prise frugalement peut conditionner la santé et son
exagération peut entrainer certaine instabilités dans
l'organisme.
Avec l'âge, les personnes âgées peuvent
consommer normalement les différents aliments qui sont autorisés
et qu'elles ont prisés. Toutefois, d'autres aliments sont à
éviter pour ne pas entacher leur santé souvent
précaire.
Les pratiques prédisposent au vieillissement et
à la longévité de nos enquêtés. Ces interdits
et totems dans le construit des personnes âgées agissent sur
l'espérance de vie. Il est donné de voir que pour vivre
longtemps, il faut adopter une habitude ou une attitude saine. Par exemple la
non consommation du tabac, de l'alcool, de la cigarette, de la drogue peut
influencer l'espérance de vie.
La nourriture est une pratique culturelle. En effet, la viande
de porc est généralement rejetée pour des raisons
religieuses, culturelles ou sanitaires.
L'alimentation évolue au rythme de ces interdits dans
ce groupe social.
Les aliments d'origine culturelle, religieuse ou
idéologique nous permettent de sélectionner notre alimentation.
La consommation qui régit l'acte alimentaire est
influencée par les cultures et les pratiques sociales des individus. En
effet, le comportement alimentaire des personnes âgées sont
modelées et modifiées par la culture, mais aussi par
l'appartenance sociale. Par conséquent, on ne mange pas uniquement pour
se nourrir. En effet, les aliments que les enquêtés avalent sont
chargés de symboles, de croyances et porteurs d'imaginaire. Dans la
communauté musulmane, le code sociale impose l'exclusion de certains
aliments de la ration alimentaire comme révélé par nos
enquêtés.
En restant dans un état normal et en évitant les
aliments ou boissons nuisibles à son organisme, comme la cigarette,
l'alcool, le tabac, les enquêtés évitent les maladies qui
peuvent nuire à leur organisme. Ces aliments ont un impact sur le
vieillissement et la longévité.
Le mécanisme de construction du vieillissement est
influencé par d'autres capitaux comme les facteurs
socioéconomiques, physiques et génétiques.
III-1-6 Les conditions matérielles d'existence
Tableau XVI : Répartition des
enquêtés selon l'impact de l'argent sur la
Pratique spirituelle
L'impact de l'argent sur
la pratique spirituelle
|
VA
|
VR
|
oui
|
199
|
72,36 %
|
non
|
76
|
27,64 %
|
Total
|
275
|
100%
|
Source : les données de notre enquête de
2009 sur les facteurs socioéconomiques
Parmi les enquêtés, soit 72,36 % trouve que
l'argent reste incontournable dans la vie.
Plus les conditions matérielles d'existence sont
satisfaisantes, plus l'espérance de vie se prolonge.
En effet, les moyens matériels d'existence, sont
dans nos sociétés modernes le garant de la liberté,
car ils permettent de se prendre en charge, de vaquer à ses occupations
et de bien mener sa foi.
Ils sont sources de vie car épargnent l'acteur de
l'angoisse et de stress.
Il est alors difficile de mener une vie convenable sans
moyens financiers. Ils permettent de stabiliser la cellule familiale. Il est un
puissant facteur de maîtrise de soi et d'équilibre de soi.
D'autres enquêtés, soit 27,64 % pensent que
l'argent n'a aucune influence sur leur vie, ils font avec le peu qu'ils
possèdent.
Toutefois, l'argent et la pratique spirituelle vont de paire,
il ne peut y avoir de pratique spirituelle sans le matériel et vice
versa. Dans toute pratique spirituelle l'argent reste un facteur
déterminant dans les actes d'adorations.
En effet, les prises en charge sociale, le revenu et
le soutien familial se font à travers les moyens financiers qui ont une
incidence sur le vieillissement.
En Islam, comme dans toutes les religions
révélées, rien ne peut se construire sans apport
financier. L'aspect économique est en grande partie lié au moyen
financier. Dans ce contexte, l'argent occupe une position de centralité
dans la pratique spirituelle islamique, quoique par moment certains
enquêtés croient s'en détacher. En effet, pour ces
derniers, il n'ya pas lieu de se cristalliser sur l'argent et que l'individu
peut vivre convenablement sans aussi grands moyens financiers. Il constitue le
nerf de la religion et un puissant facteur d'accroissement de
l'espérance de vie et source de maintien de l'équilibre mental.
Il permet de se soigner, de se nourrir, de vivre décemment, de bien
mener sa foi, donc répond à nos problèmes existentiels.
Il consolide le réseau relationnel, la cohésion sociale, permet
de fréquenter les services sanitaires et sociaux (Henrard et al, 2003,
p.42). Il améliore la qualité de vie qui module la
longévité et le vieillissement des enquêtés.
Les moyens matériels d'existence ont un lien
étroit avec la longévité et le vieillissement. En effet,
les plus pauvres meurent plus tôt, sont malades, ils sont en moins bonnes
santé et vivent dans des conditions sanitaires plus
détériorées (Guyon louise, 1996), par manque de conditions
matérielles d'existence.
Ils permettent d'entretenir le corps et la santé. Ils
extirpent beaucoup d'éléments négatifs de nos
comportements qui pourraient corrompre la foi : la jalousie, l'envie, les
tentations.
Ils facilitent les conditions existentielles et ont un impact
sur l'espérance de vie. A ce sujet l'imam Kokoli notait
que : « plus les conditions de vie sont difficiles,
plus l'espérance de vie diminue et plus les conditions de vie
sont aisée, plus l'espérance de vie augmente. »
La longévité qui est un don de Dieu, doit
s'entourer de pratiques qui favorisent son équilibre. Une pratique
spirituelle sans aisance matérielle est
déséquilibrée. L'homme doit être
considéré dans sa dimension biopsychosocial. Il nous faut un
dosage du spirituel et du matériel pour donner un équilibre au
vieillissement et à la longévité. Fort de ce constat,
l'imam Diawara avançait que : « la
pauvreté n'était pas loin de l'idolâtrie ».
L'argent favorise le bonheur. C'est un facteur prépondérant
à l'épanouissement. Comme on le constate, l'on est
stressé, angoissé lorsque l'on est sans argent. Dès fois,
nous sommes atteints par le découragement, qui constitue un trouble
mental. Par conséquent, l'argent favorise la longévité.
Toute pratique spirituelle sans aisance matérielle est bancale. Il faut
alors un savant dosage du spirituel et du matériel pour
équilibrer notre foi. »
L'imam Bakayoko ne dit pas le contraire, il abonde dans le
même sens et avance que : « l'argent renforce la
longévité car avec l'argent, on peut faire les sacrifices, les
dons, et ces choses peuvent renforcer notre santé, donc notre
longévité. ».
Au-delà des conditions matérielles d'existence,
l'héritage génétique et physique contribue au
vieillissement.
III-1-7 Les facteurs physiques
Tableau XVII : Répartition des
enquêtés selon l'impact des exercices
physiques
L'impact des exercices physiques pour une vieille personne
|
VA
|
VR
|
favorable
|
175
|
63,63 %
|
Permet au coeur d'avoir un rythme normal
|
90
|
32,74 %
|
N'est pas la bienvenue pour la santé
|
10
|
3,63 %
|
Total
|
275
|
100%
|
Source : les données de notre enquête de
2009 sur l'impact des exercices physiques pour une vieille
personne
96,37 % de nos enquêtés pensent que la
pratique des exercices physiques est favorable à la santé et
permet au coeur d'avoir un rythme normal. Seulement 3,63 % des
enquêtés, pensent que le sport ou l'exercice physique n'est pas
le bienvenu pour une personne âgée.
Selon eux : « toutes sortes
d'exercices ne sont pas favorables à la santé des personnes
âgées. (La boxe, les longues marches). Toutefois, l'exercice des
personnes âgées à cause de l'âge est bien
défini. Les marches de quelques minutes (30 mn par exemple) sont
salutaires ».
Le manque d'activité physique a un risque plus
élevé de développer une maladie cardiaque ou du
système circulaire. Le médecin chef de la médecine des
Collectivités et le Diététicien de l'INSP d'Adjamé
pensent que : « les meilleures habitudes de vie
pourraient prévenir jusqu'à 50 % des cas de cancer.
En effet, toutes personnes âgées valides
doivent avoir une activité physique régulière. Le minimum
est la marche, l'exercice de petits travaux domestiques, des exercices
réguliers de 20 minutes par jours sont salubres.
En revanche, l'inactivité est un indicateur de
risque de mort encore plus sûr que les taux de cholestérol
élevés, hypertension, le diabète et les maladies du
coeur.
Les pratiques sportives (marche, footing, course..) donne
la santé tout en permettant au coeur d'avoir un rythme
normal ».
Bah, 71 ans montre que : « Celui qui
fait le sport est plus vif que celui qui ne le fait pas et physiquement, il
est au point. Un muscle qui ne travaille pas s'atrophie et est exposé
à plusieurs maladies. On constate qu'en milieu urbain, le manque de
travaux champêtres n'exigeant pas beaucoup d'exercices physiques, expose
les individus à des maladies comme le diabète, la tension,...
etc. »
Bamba, 66 ans d'ajouter
que : « l'Islam nous enseigne de faire un effort
physique. Le Prophète Mohammad recommande d'enseigner la natation
à nos enfants, être un bon cavalier. Cela demande une certaine
condition physique. En effet, les exercices physiques permettent au coeur
d'avoir un rythme normal. Au village les maladies sont rares parce que nos
parents sont toujours au champ en train de travailler. Elles détendent
les nerfs, parce qu'ils sont en perpétuel mouvement. Un muscle qui ne
travaille pas est exposé à plusieurs attaques de
maladies. »
Le sport ou les exercices physiques modérés
rajeunissent l'individu et est fortement recommandés pour les personnes
âgées. Ils éliminent certaines maladies qui peuvent
contrarier le processus du vieillissement et la longévité de nos
enquêtés.
Traoré, 64 ans, pense
que : « le sport maintient en bonne santé, il permet
au sang de circuler correctement dans le corps. Lorsqu'on prend de l'âge,
le sang ne circule pas correctement parce que les tissus vieillissent. Il faut
du sport pour qu'il y ait fluidité du sang, c'est-à-dire pour que
le sang circule bien. Avec le sport on rajeunit. »
Pour Nimaga, 71 ans : « l'esprit est
sain dans un corps sain. Ses parents, à partir de quatre heures du
matin, cultivaient la terre. Cet exercice leur permettait de se maintenir
physiquement en bonne santé. Le travail physique est un sport et donne
tout à l'homme. »
Pour l'enquêté la seule alternative pour avoir la
santé passe par le travail physique.
Le travail physique a un impact sur l'espérance de
vie.
Avec la vision dialectique prompte à la contradiction,
montre qu'en même temps que les exercices physiques contribuent à
la santé, elles ne sont pas la bienvenue aux âges très
avancés de la vie. Cela montre une dualité dans la saisie du
réel.
Toutefois, ils restent un facteur pouvant contribuer au
processus du vieillissement et à la longévité puisque
l'exercice conditionne la santé mentale, améliore l'humeur,
diminue l'anxiété, le stress. (Lennox et Alii, 1990). Il permet
d'augmenter le QI (quotient intellectuel). (Kramen et Alii, 1999).
L'héritage génétique et physique qui dépend du mode
de vie des enquêtés sont des leviers de longévité et
du vieillissement pour nos enquêtés. Selon une étude de
Harvard, les hommes qui courent au moins une heure par semaine diminuent leur
risque de maladie de coeur de 42%. En effet, l'exercice régulier
ralentit le processus de vieillissement en abaissant le taux de
glycémie, ce qui prévient les liaisons croisées et les
dommages causés aux vaisseaux sanguins par l'insuline. (Journal of the
American Medical Association, 2002). Il construit la santé,
améliore la qualité de vie et le vieillissement
Quels sont les impacts de certaines pratiques sur la
santé ?
III-1-8 L'Impact scientifique de la consommation des
aliments interdits sur la santé et la longévité
Les enquêtés ne consomment pas la viande de porc
pour des raisons liées à l'état de santé et
à l'interdiction spirituelle.
L'Islam n'est pas la première religion qui ait
prohibé la viande de porc, car le judaïsme défend à
ses adeptes de manger cette chair. En toute sincérité la
technologie moderne a réussi à débarrasser la chair et les
intestins du porc des vers nuisibles qu'ils contiennent, qui nous garantirait
donc que cette chair ne renferme pas d'autres matières nuisibles
inconnues ?
La consommation du porc peut-être la cause de plusieurs
maladies : La science a révélé que la consommation
du porc peut-être la cause de pas moins de 70 types de maladies. En
effet, les explications données à ces prescriptions et
interdictions sont diverses, relatives à l'hygiène et à la
sante du corps. La consommation du porc serait interdite car cet animal est
porteur de maladies parasitaires et infectieuses. (Raphaël, 2005.
P.15).
Les cultures alimentaires sont liées à la
complexité du lien entre l'alimentation et la santé ou la
maladie. Cette complexité s'enracine dans le faite que la nourriture ou
un aliment est source de santé et en même temps, un vecteur
d'intoxication, une cause potentielle de maladie, de troubles. L'habitude
alimentaire peut influer le processus du vieillissement. Le respect des
pratiques religieuses islamiques qui recommandent la non consommation de
certains aliments illicites ont un impact sur la longévité. Ce
même mécanisme se poursuit pour la consommation de l'alcool, la
drogue, le tabac
La consommation de l'alcool n'est pas avantageuse. Elle est
plutôt nocive à la santé de l'individu et même source
de mort. (Monique selim, 1989) et augmente environ 6% de risque de cancer.
(Valérie Beral, 2002).
Le Diététicien, Konan de l'INSP
révèle qu' : « une consommation excessive
de boissons alcoolisées peut avoir des effets néfastes sur le
foie (cirrhose du foie).
La consommation d'alcool, en plus de l'état
d'ébriété qu'il provoque, s'avère nocive pour le
cerveau, le corps, la religion, et entraîne, par ailleurs, une menace
pour soi et les siens.
En outre l'utilisation de la drogue et du tabac
entraîne l'apparition de maladies pulmonaires (pour le tabac) et de
maladies neurologiques (pour la drogue) ».
En outre, la consommation excessive d'alcool a un impact
direct alcoolo-dépendance, cirrhose, cancer des voies
aérodigestives. Mais, elle est aussi un facteur déterminant de
décès accidentels ou intentionnels, et facteur aggravant d'autres
pathologies. En 1998, 23 000 décès seraient dus à la
consommation excessive et régulière d'alcool, mais si l'on prend
en compte les cas où l'alcool apparait comme cause associée du
décès, la fourchette s'étend selon les estimations entre
35 000 et 45 000 décès. (Castelain, 1989, Fainzang,
1996).
Le tabac est un poison dans notre organisme. Le tabac est
susceptible d'entraîner ou de favoriser une trentaine de maladies
chroniques, souvent mortelles aussi bien chez le fumeur que chez le non fumeur
exposé à la fumée. Ces principaux effets du tabac et la
fumée sur la santé peuvent entraîner les maladies
cardiovasculaires `l'hypertension artérielle (HTA) ; accidents
vasculaires cérébraux (AVC) ; l'infarctus du myocarde (IDM)
ou « crise cardiaque » ; artériopathie
oblitérante des membres inférieurs (AOMI). Le tabac est le plus
puissant facteur de formation de plaques d'athérome dans les
artères des jambes ; Il peut aussi entraîner les maladies
respiratoires telles que la bronchite caractérisée par la
toux ; l'asthme ; les broncho-pneumopathies chroniques
obstructives ; les cancers, surviennent après plusieurs
années d'exposition au tabac ou à la fumée. On peut
retenir parmi ces cancers : le cancer broncho-pulmonaire (cancer du
poumon) : le mieux connu et le plus fréquent causé par le
tabac. Environ 80 % des cancers du poumon sont directement liés au
tabac. Le tabac favorise : la gastrite pouvant évoluer vers
l'ulcère, l'haleine fétide (mauvaise haleine) ; la bouche
pâteuse, l'hyper-salivation ; l'augmentation de la viscosité
sanguine ; le vieillissement de la peau ; les troubles de la
fertilité chez la femme ; les troubles érectiles chez
l'homme. La non consommation de ces aliments conditionne la
longévité et le vieillissement de nos enquêtés.
III-1-9 L'impact scientifique de la circoncision sur la
santé
La circoncision est une des cinq conditions de la perfection
du musulman.
La circoncision est indissociable de l'identité
religieuse juive.
Jésus lui-même fut circoncis selon la tradition
(Luc II, 21). Mais à l'Assemblée de Jérusalem, vers l'An
49, les Apôtres décidèrent de supprimer cette obligation
« afin de ne pas accumuler les obstacles devant les païens qui
se tournent vers Dieu » (Actes des Apôtres xv, 19).
La circoncision est alors une pratique islamique et moins
chrétienne.
La circoncision sans réserve est une pratique islamique
par rapport à l'excision qui voit des voix s'élever contre par
rapport à ses nombreux accidents de pratiques et conçues comme
violence sur les femmes.
L'excision n'a pas de justification coranique,
c'est-à-dire qu'elle n'est pas une pratique islamique, car il n'existe
pas de préceptes coraniques qui l'autorisent. Toutefois, elle avait
été observée dans la société musulmane sans
que le prophète Mohammad l'interdît manifestement. Loin de ce
débat juridique, leur utilité peut s'analyser comme suit :
l'excision pour ceux qui la défendent participe de la chasteté
à l'opposé, ceux qui l'interdisent la perçoivent comme
une violence faite aux femmes donc d'ordre nuisible.
Par conséquent, l'excision n'est pas obligatoire, elle
est facultative en islam.
La chari'a est la tradition manifeste c'est-à-dire un
ensemble de manière de vivre, de faire du prophète Mohammad.
Selon lui, il est possible de la pratiquer, mais la tache doit être
confiée à un spécialiste en la matière, sinon la
pratique peut entraîner de nombreuses conséquences sur la femme.
Par exemple, elle peut entraîner lors des accouchements beaucoup de
difficulté.
La circoncision a pour le moins qu'on puisse dire un avantage
au regard de l'hygiène et de la santé. Elle est observée
quasi universellement sinon universellement. Cela ne peut donc être
fortuit. Elle maintient l'appareil génital propre.
En effet, Il a été constaté selon la
Consultation Technique de L'OMS et de l'ONU/SIDA (2007) que plusieurs
études observationnelles ont montré une prévalence plus
faible de l'infection à VIH chez les hommes circoncis. Les conclusions
publiées en 2005 après l'essai d'intervention d'Orange Farm en
Afrique du Sud, financé par L'ANRS a démontré une
diminution d'au moins 60% du risque de transmission du VIH chez les hommes
circoncis. Cette pratique a une incidence sur la longévité et le
vieillissement de nos enquêtés.
Le mécanisme de construction du vieillissement est
influencé par d'autres capitaux ou déterminants
endogènes.
III-2 Les déterminants endogènes
Les déterminants endogènes sont
constitués des variables, comme le sexe, le patrimoine
génétique, la situation matrimoniale.
III-2-1 Le patrimoine génétique
L'héritabilité, c'est à dire les
habitudes transmises par le comportement de nos parents, dicte une part non
négligeable de nos propres comportements ultérieurs (modes
alimentaires, ou propension aux activités physiques...).
L'héritage génétique se poursuit
certainement dans l'organisme. Cette héritabilité oriente nos
habitudes alimentaires, nos modes de vie.
L'héritabilité est un facteur déterminant
à la longévité et au vieillissement. En modifiant quelques
aspects de notre vie calquée sur le mode de vie des parents qui ont
longtemps vécu, nous pouvons réduire considérablement
certains risques qui nous exposent à des maladies.
Le vieillissement est déterminé, de toute
façon par les gènes. L'habitude alimentaire et comportementale
héritée des parents peuvent orienter notre manière de se
nourrir et de se comporter.
La longévité constatée chez nos
enquêtés est liée en partie à l'héritage
génétique. Cet héritage est favorable au vieillissement
et à la longévité. En effet, cette longévité
s'origine dans leur mode de vie, c'est-à-dire leur manière de se
comporter, de se nourrir, se soigner, d'entretenir les rapports avec les
autres. Cela ressort des propos de Bamba, 66 ans :
: « Le grand-frère de mon
père a eu 100 ans. Ce dernier m'a conseillé de ne pas insulter,
de ne pas chercher la femme d'autrui, ne pas voler, ne pas mentir, ne pas
être envieux, ne pas forcer le destin et éviter surtout les
malédictions. Il m'a conseillé certains médicaments
naturels qui donnent la longévité. Faire attention à tout
ce que Dieu interdit au niveau des rapports, la nourriture,
etc. »
L'héritage génétique chez Bamba c'est
l'utilisation des médicaments naturels qui est propice à
l'espérance de vie.
Il mène une vie faite de respect envers autrui et
envers la transcendance.
Il est sobre et a une attitude positive envers la vie.
Ces facteurs le prédisposent à la longévité et au
vieillissement.
L'héritage que propose Mesesso, 70 ans, est l'oeuvre de
sa grand-mère et plus axé sur la consommation des aliments nocifs
à la santé comme l'a interdit l'Islam. Pour les soins il utilise
généralement les médicaments naturels :
« Ma grand-mère a eu plus de 100 ans. Elle mangeait des
aliments naturels (pas d'alcool et de tabac) ; moins de produits chimiques
et se soignait qu'avec les feuilles et les racines naturelles. ».
L'héritage reçu est d'ordre comportemental,
fondé sur les valeurs morales qui modèlent la vie en
société.
Le maintien dans la durée dépend du respect de
l'héritage culturel.
Mais cet héritage génétique compte tenu
de la dynamique de la société, n'a pas toute sa lettre de
noblesse c'est à dire qu'il n'est pas suivi par toute la
postérité. Elle ne mène pas le même mode de vie
que les parents qui ont vécu longtemps. Ce fait est mis en oeuvre par
Bah, 71 ans :
« Ma mère a eu 116 ans et son
grand-père a eu plus de 100 ans. Leur secret (sa mère) est
qu'elle vivait de façon naturelle. L'alimentation était purement
naturelle. Elle mangeait plus de feuille, le poisson, peu de viande, utilisait
beaucoup de karité dans la préparation. Je ne l'ai jamais vue
préparer avec l'huile occidentale.
Mon père a eu près de 90 ans. Il
était cultivateur et mangeait naturel et travaillait beaucoup au champ.
En outre, il utilisait beaucoup de médicaments traditionnels. Je ne l'ai
jamais vu tomber malade. La maladie qu'il a contractée, c'est cette
maladie qui l'a emportée. Mais, il faut signaler qu'il était
fatigué et le poids de la vieillesse y a
joué. »
L'enquêté utilise les médicaments
traditionnels. Il ne connait pas les travaux champêtres parce qu'il a
été fonctionnaire. Toutefois, il fait des exercices physiques (30
minutes par jour). Cela consiste en une marche sur au moins un
kilomètre.
Son alimentation est sobre. Ces pratiques sont
bénéfiques aux personnes âgées car elles sont
favorables à la longévité et au vieillissement.
Le tableau ci-dessous rend compte de cette
réalité.
En observant les proportions ci après des personnes
âgées avec leurs différences appartenances religieuses,
montre que le mode de vie d'une communauté religieuse a une incidence
sur le vieillissement et la longévité de ces acteurs.
III-2-2 Le sexe et la situation matrimoniale
Tableau N°XVIII : le sexe et la situation
matrimoniale
Situation
Matrimo-
niale
Sexe
|
Célibataire
|
Union libre
|
Mariée
|
Divorcé
|
Veuf / veuve
|
Total
|
VA
|
VR
|
VA
|
VR
|
VA
|
VR
|
VA
|
VR
|
VA
|
VR
|
VA
|
VR
|
Homme
|
0
|
0
|
0
|
0
|
150
|
54,54%
|
05
|
1,81
|
20
|
7,27
|
175
|
63,63%
|
Femme
|
0
|
0
|
0
|
0
|
60
|
21,81%
|
05
|
1,81
|
35
|
12,72
|
100
|
36,36%
|
Total
|
0
|
0
|
0
|
0
|
210
|
76 ,35%
|
10
|
3,6 %
|
55
|
20%
|
275
|
100%
|
Source : les données de notre enquête de
2009 sur le sexe et la situation matrimoniale
Parmi les personnes âgées interrogées, une
large proportion est constituée de 76,35 % de mariés. Une autre
proportion moins élevée, toutefois importante, est
constituée de divorcés soit, 3,62 % et de 19,99 % de veuves.
L'explication qu'on en donne obéit à une
logique :
D'abord, la large proportion de mariée résulte
du fait que le mariage est, non seulement une recommandation spirituelle,
mais aussi un besoin social. En effet, le mariage est constructeur et fondateur
de la vie sociale. Par ailleurs, il se fait selon les lois en vigueur dans la
société (qu'elle soit coutumière ou législative).
Le mariage répond au besoin de la pérennisation de
l'espèce humaine. Il donne de la valeur à l'être humain car
gage de responsabilité et de respectabilité. En
conséquence, le mariage donne la vie, garantit le vieillissement et la
longévité. Il permet de fonder une famille. Avec une famille, les
enquêtés sont entourés d'affection, de soutien, ce qui peut
contribuer au maintien des personnes âgées dans la
durée.
Le mariage est aussi une obligation morale, un refuge social
pour les enquêtés.
Ensuite, l'autre proportion, soit, 3,62 % des
enquêtés, sont des divorcés. Cette divortialité
montre le caractère dualiste de la réalité sociale. La
propension à la divortialité, résulte du fait que les
pratiques religieuses n'encouragent pas la dislocation des liens familiaux, la
désunion. La pratique islamique encourage plus le mariage.
Avec l'âge, les enquêtés recherchent la
stabilité conjugale, car la divortialité ne garantit pas le
vieillissement et la longévité, elle crée plus le stress,
lequel stress entraine le vieillissement précoce.
Enfin, 19,99% enquêtés ont perdu leurs conjoints
ou conjointes. En effet, avec l'avancée en âge, la
probabilité de mourir est grande, à cause de l'âge, des
maladies, du manque d'appuis sociaux, des conditions de vie difficiles, etc.
Tous ces facteurs contribuent au vieillissement pathologique et même la
mort.
III-2-3 Le poids démographique des personnes
âgées de 60 ans et plus des obédiences confessionnelles
dans le District d'Abidjan
Les faits montrent dans le tableau ci-dessous issus du
RGPH-1998 que certaines pratiques émanant d'une religion peut avoir des
effets bénéfiques sur la santé, si elles sont
observées dans des proportions raisonnables.
La proportion des personnes âgées des
différentes appartenances religieuses et même non religieuses
parmi le grand âge selon L'Institut National de la Statistique en dit
mieux.
Tableau XIX : Répartition de la population
âgée de 60 ans et + du district d'Abidjan par commune et sexe
selon la religion
Commune
|
Cath.
|
Prot.
|
Har
|
Autr
Chrét.
|
Musul.
|
Ani.
|
Autres religions
|
Sns
Relig.
|
Non
defini
|
Abobo
|
1929
|
495
|
175
|
385
|
6033
|
493
|
147
|
944
|
60
|
Adjamé
|
1166
|
258
|
51
|
105
|
3838
|
145
|
51
|
288
|
26
|
Attecoubé
|
819
|
246
|
101
|
60
|
2245
|
148
|
37
|
271
|
17
|
Cocody
|
2216
|
324
|
201
|
120
|
1089
|
65
|
69
|
204
|
35
|
Koumassi
|
1786
|
359
|
61
|
226
|
3025
|
238
|
74
|
413
|
23
|
Marcory
|
1861
|
279
|
56
|
109
|
1626
|
55
|
61
|
196
|
19
|
Plateau
|
99
|
11
|
2
|
3
|
57
|
1
|
6
|
12
|
0
|
Port-Bouët
|
1089
|
255
|
125
|
206
|
1482
|
174
|
94
|
378
|
21
|
Treichville
|
928
|
177
|
16
|
38
|
2210
|
53
|
21
|
159
|
11
|
Yopougon
|
2534
|
972
|
113
|
396
|
3269
|
519
|
206
|
1243
|
68
|
Anyama
|
1219
|
702
|
413
|
68
|
1736
|
61
|
15
|
124
|
5
|
Bingerville
|
663
|
104
|
284
|
39
|
531
|
49
|
17
|
66
|
77
|
Songon
|
499
|
463
|
195
|
20
|
319
|
97
|
19
|
108
|
6
|
Source : RGPH-98
Selon les données de ce tableau la population
âgée de 60 ans et plus au niveau de la confession
chrétienne est de : 25021 dans le district d'Abidjan ; avec
11330 hommes et 13691 femmes.
La confession islamique est de : 27460 dans le district
d'Abidjan, avec 17489 hommes ; 9971 femmes.
Les animistes : 2098 ; avec 1021 hommes et 1077
femmes
Autres religions : 926, avec 392 hommes et 425 femmes
Sans religion : 4406 avec 2135 hommes et 2271 femmes.
La proportion en pourcentage de la population
âgée de 60 ans et plus du District d'Abidjan avec les 3
sous-préfectures par religion selon le RGPH98
Tableau XX : Proportion en pourcentage de la
population âgée de 60 ans et plus du District d'Abidjan avec les 3
sous préfectures par religion
Religion
|
Total
|
Pourcentage %
|
Catholique
|
12796
|
27,93 %
|
Protestant
|
3056
|
6,68 %
|
Harriste
|
822
|
1,79 %
|
Autres Chrétiens
|
1437
|
3,14%
|
Musulman
|
21555
|
47,05 %
|
Animiste
|
1648
|
3,59 %
|
Autres religions
|
654
|
1,43 %
|
Sans religion
|
3594
|
7,84 %
|
Non défini
|
255
|
0,55 %
|
Total
|
45817
|
100 %
|
Source RGPH-98
Théoriquement et même dans les faits les
pratiques religieuses islamiques influencent l'espérance de vie ;
dans les faits de façon plus pratique, les statistiques montrent que
dans le District d'Abidjan, la proportion des musulmans parmi le grand
âge est de 47,05 %, contre 39,52 % de chrétien et 3, 59 %
d'animiste, autres religions 1,43 %, sans religion 7,84 %, non défini
0,55 %, ce qui n'est pas tout à fait négligeable.
Cela montre bien que le mode de vie d'une communauté
donnée peut influencer son espérance de vie.
Cela résulte du fait que les pratiques culturelles et
spirituelles islamiques ont des apports bénéfiques qui
influencent l'espérance de vie. En effet, avec la théorie
constructiviste a tendance interactionniste l'intériorisation et
l'extériorisation des pratiques islamique comme la non consommation des
aliments prohibées par l'islam, la sobriété, le
jeûne, la prière, les sacrifices cachés, la recherche de
bénédiction, le respect des parents et des personnes
âgées, l'altruisme et la piété filiale sont des
capitaux qui influencent leur espérance de vie et le vieillissement.
Leur longévité est liée au respect de certaines
théories diététiques. En effet, la pratique de
l'abstinence de l'alcool, du tabac, une alimentation équilibrée
sont bénéfiques aux sujets âgés tant en terme de
longévité que de la qualité de vie. (Davies, 1990). Tous
ces éléments interagissent dans la vie de ces acteurs et
façonnent leur mode de vie. Ces capitaux participent à la
construction du vieillissement et de la longévité de nos
enquêtés.
En prenant la proportion de 60 ans et plus dans les 10
communes d'Abidjan, les faits montrent selon le RGPH 98 que :
- Les chrétiens sont à 39, 93 %
- Les musulmans sont à 47,58 %
- Les animistes sont à 3,61 % ;
- Autres religions sont à 1,46 %
- Sans religions sont à 7,85 %
- Non défini sont à 0,53 %
Les proportions montrent en générale que les
religieux ou les croyants pratiquants vivent longtemps. Ce fait est lié
à leur patience, ténacité, endurance dans la pratique
spirituelle. 87,98 % des personnes âgées sont des pratiquants.
Cela s'explique par leur mode de vie. En effet, l'adoption des habitudes de vie
en termes de non consommation de tabac, de viande de porc, de la drogue, va
dans le sens d'une augmentation des écarts de mortalité entre les
acteurs des différentes obédiences confessionnelles. Tous ces
facteurs les prédisposent à la longévité.
Avec la vision constructiviste, les facteurs qui contribuent
au vieillissement doivent de façon interactive être liés
à l'aspect psychosociologique liant le spirituel au social et non
considéré l'individu que dans sa dimension physique,
biochimique. Cette totalité agissante équilibre l'individu et
améliore la qualité de vie, par conséquent la
longévité et le vieillissement.
Les représentations et les mécanismes modulent
la longévité et le vieillissement. Toutefois, les personnes
âgées connaissent un certains nombres de problèmes
liés à la longévité et au vieillissement. Le
phénomène influence différemment les
enquêtés.
En effet, avec l'âge, l'on note une fragilisation
physique, psychologique, social. Même si des fois, la pratique
religieuse est coproductrice de longévité et de vieillissement,
elle ne garanti pas à 100 % le vieillissement c'est-à-dire le
bien être. Les enquêtés sont éprouvés par la
maladie avec une santé chancelante, la pauvreté
économique, manque de progéniture autonome, et aussi la perte de
certains privilèges sociaux.
La longévité ne garanti pas forcement le
vieillissement, car le vieillissement est une donnée dynamique qui a des
influences sur la santé, la qualité de vie.
Des représentations associées au vieillissement
pourraient permettre de prévenir le vieillissement précoce.
Quelles sont ces mesures préventives ?
CHAPITRE IV : LES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE
LE
VIEILLISSEMENT
PRECOCE
IV-1- La sécurité sociale
L'OIT (1984) décrivait la sécurité
sociale comme :
- La protection offerte par la société à
ses membres au travers d'une série de mesures publiques de lutte contre
la misère économique et sociale qu'engendrerait autrement la
disparition ou la réduction substantielle des revenus pour cause de
maladie, de maternité, d'accident du travail, d'invalidité ou de
décès ;
- La fourniture de soins de santé ; et
- L'octroi de subventions aux familles avec enfants.
La sécurité opère à condition que
les bénéficiaires perdent leur capacité de
génération de revenus.
Les risques en la matière,
énumérés dans la convention N°102 de l'OIT,
concernent notamment la vieillesse, le chômage, la maladie,
l'invalidité, la maternité, l'accident de travail et de
décès.
En Afrique et particulièrement en Côte d'Ivoire,
l'on a deux formes de sécurité sociale :
IV-1-1 Sécurité sociale
formelle
Les travailleurs qui ont occupé un emploi formel et
ayant fait des cotisations dans des caisses de prévoyances sociales
(CNPS, CGRAE). Il s'agit des systèmes d'épargne obligatoire
versant une allocation forfaitaire aux membres au moment de leur retraite ou
lorsqu'ils se trouvent en situation d'invalidité ou de maladie.
Par ailleurs, ce régime formelle de
sécurité sociale a une couverture limitée et ne concerne
que les retraités ou les situations de vieillissement. (Edwin Kaseke,
p.50).
Ce mécanisme est un garant de longévité
et de vieillissement. En effet, elle permet aux personnes âgées
de pouvoir garantir leurs vieux jours avec l'argent épargné.
L'épargne constitue pour les personnes âgées un outil de
libération sociale et économique une fois à la retraite.
Ce don de soi est exprimé par cet enquêté en ces termes.
Bah, 71 ans, pense que : « la retraite se
prépare en cotisant dans une des caisses de l'Etat, soit à la
CNPS, CGRAE. Avec cette somme, le retraité peut investir dans
l'immobilier, les plantations, etc. Le fruit de ce travail peut garantir une
bonne vieillesse. »
Le travail constitue pour l'acteur un outil de
libération sociale et économique. Il est un facteur de
réalisation et d'épanouissement de l'humain. Sans une retraite
assurée et un appui social la vieillesse est vécue dans la
douleur et dans les difficultés. Nous constatons dans la vie sociale,
que le manque de condition matérielle d'existence, la pauvreté a
un impact sur le phénomène du vieillissement et de la
longévité. Plus, on a les moyens ou appuis sociaux pour se
nourrir convenablement ou se prendre en charge, plus on vit longtemps. En
conséquence, l'une des conditions préalables à la
réussite de ce processus est une organisation rigoureuse dans la gestion
de la retraite. En effet, il faut s'armer de courage, d'abnégation et
d'un engagement dans l'épargne (Almeida Armelle S., 2006, P.45). La
retraite ne concerne pas ipso facto ceux qui ont exercés dans un emploi
formel, il s'agit, aussi de tous ceux qui travaillent quel que soit le
secteur de la vie. Dans ces sections, il faut arriver à épargner,
à faire des réalisations, à préparer son lendemain
pour ne pas vivre une vieillesse douloureuse, par manque d'une gestion
adéquate.
Le libre choix est laissé aux enquêtés
dans le milieu social, lequel milieu constitue un point de
référence à partir duquel ils vont mesurer, avec les
expériences de la vie sociale, les avantages, les désavantages ou
les risques d'une organisation rigoureuse qui garantisse une retraite paisible,
vécue dans la tranquillité.
IV-1-2 Sécurité sociale
informelle
Il convient, lorsque l'on envisage la sécurité
sociale dans une perspective africaine ou ivoirienne, de tenir compte des
systèmes informels qui fonctionnent sur le continent en lien avec la
parenté et l'entraide. En effet, les vieillards du fait de leur
rôle dans la société africaine et du respect qu'on leur
accorde bénéficient d'une protection sociale, qui est un
mécanisme mis en oeuvre pour prévenir et assister les personnes
âgées. Cette aide provient des enfants et des membres de la
famille. Mais aussi, l'investissement des enquêtés (dans le
commerce, l'agriculture, les affaires, ...) leur assurent une vieillesse
garantie. En outre, certains de nos enquêtés, n'ayant pas un
emploi formel, ne disposent ni de capital et de ressources. (Apt Anna, 1999,
p.3). En effet, par manque de moyens financiers, ils sont contraints à
exercer aussi longtemps qu'ils en sont physiquement capables. La
longévité est souvent perte de satisfaction de vie. Dans ce
contexte, ils ont besoin d'aide pour mener une vie à la hauteur de leur
espérance, c'est-à dire une vie digne dans leurs vieux jours.
Cela demande le renforcement des systèmes traditionnels de soutien par
la réaffirmation des principes de la solidarité et de
réciprocité qui ont toujours existé dans le système
de la famille étendue.
Il faut promouvoir la création d'une Caisse Nationale
Islamique qui aura pour souci d'étendre la couverture de la
sécurité sociale qui touche la grande frange de la population
âgée. Mais aussi promouvoir une véritable politique de
prise en charge sociale et familiale qui sera des ferments de
longévité et de vieillissement.
Qu'en est-il de la progéniture ?
IV-2- La progéniture
Les progénitures ont été longtemps
considérées comme source de protection sociale pour les personnes
âgées. En effet, en l'absence de système de pension et de
protection sociale, les enfants sont perçus comme une
sécurité sociale par les personnes âgées : plus
vous avez d'enfants, plus, on prendra soins de vous et plus vous pouvez
espérez de confort au crépuscule de votre vie. (Ruth Evans,
p.40).
Leur réussite demande alors des investissements, des
implications des parents dans leur éducation et leur devenir. Elle
constitue un appui psychosocial. Cette idée est consolidée selon
les expressions d'El Hadj M. Dosso, 87 ans :
« J'ai mis tous ses enfants à
l'école, et après l'école je les ai trouvés des
métiers, afin que chacun d'eux puisse se prendre en charge, pour faire
face à la réalité de la vie quotidienne. Ma politique a
été bien menée. Aujourd'hui mes enfants ayant
réussi s'occupent de moi. »
L'éducation par l'école permet à
l'individu de faire face à toutes les situations de la vie
quotidienne ; elle constitue un apprentissage qui est un processus de
socialisation, qui peut se définir comme : « le
processus par lequel la personne humaine apprend et intériorise tout au
cours de sa vie, les éléments socioculturels de son milieu, les
intègre à la structure de sa personnalité sous l'influence
d'expérience et d'agents sociaux significatifs et par là d'adapte
à l'environnement social où elle doit vivre. » (Rocher,
1974, p.103). En effet, l'école permet l'accès aux emplois qui
restent une grande source de revenu, de monnaie. (D'Almeida-Topor, 1992).
Cette vision du monde a permis à
l'enquêté (Dosso, 87 ans) de leur trouver des métiers
pour leur autonomie financière qui garanti une assise sociale. En effet,
cette indépendance économique est coproductrice de
longévité. Dans cette logique, la progéniture qui a
reçu une éducation permettra de se prendre en charge et de venir
en aide aux personnes âgées, car avec l'âge certaines
d'entre elles ont perdu leur pouvoir économique. La progéniture
va moduler la longévité certes mais va plus améliorer la
qualité de vie des personnes âgées. Fort de cette
réalité les enquêtés ont mis prioritairement en
avant-garde, l'éducation de leur progéniture. Même si
l'enfant participe au conditionnement du vieillissement, la transcendance en
est le fortificateur, c'est qui ressort des propos de Bamba, 69 ans :
« C'est Dieu qui prépare la retraite de
l'homme. Une bonne éducation des enfants peut nous servir. Ils peuvent
garantir nos vieux jours. »
Les enfants constituent une ressource déterminante pour
les personnes âgées, dans la société africaine et en
islam. C'est pourquoi, à leur jeune âge, il faut accorder beaucoup
d'importance à leur éducation. Ils sont une ressource sûre
pour l'avenir.
Les personnes âgées conscientes de ce fait, ont
du respect pour les enfants et les jeunes, au même titre que les jeunes
ont du respect pour les personnes âgées.
Le rapport des enfants aux parents est un rapport de
complémentarité. L'enfant constitue une source d'espoir pour les
personnes âgées dans le processus du vieillissement. Ce facteur
leur apporte un équilibre psychosocial, lequel équilibre garanti
un vieillissement harmonieux et lutte efficacement contre le vieillissement
précoce. Toutefois, la gestion de la progéniture peut-être,
des fois, contradictoire car elle constitue, un poids social pour les
enquêtés qui entraine le vieillissement précoce.
IV-3 Le poids social
Tableau XXI : Répartition des
enquêtés selon le nombre de
progéniture
Nombre d'enfants
|
VA
|
VR
|
0-10
|
140
|
50,91%
|
10-20
|
80
|
29,09%
|
20-30
|
55
|
20 %
|
30-40
|
00
|
00%
|
40-50
|
00
|
00%
|
Total
|
275
|
100%
|
Source : Les données de notre
enquête de 2009 sur la démographie de la progéniture
Les enquêtés rencontrés au cours de notre
enquête, soit 80 % ont un nombre d'enfants compris entre 0-20
enfants.
A un degré moindre 20 % des enquêtés ont
de 20-30 enfants.
Dans la conception islamique, il est recommandé de se
marier et faire des enfants c'est-à-dire que l'islam socialise l'acte
sexuel à travers le mariage. En effet, le mariage est un facteur de
construction sociale et identitaire qui responsabilise l'individu dans la
société. Il est un atout non seulement de distinction, mais aussi
de stabilité du ménage de l'individu. Toutefois, il convient de
remarquer que même si la situation matrimoniale ne procure forcement la
présence de progéniture, donne une marque de
responsabilité.
L'approche islamique a construit une image plus que reluisante
aux personnes âgées. En effet, au moment de leur incapacité
physique, économique, la religion islamique recommande à la
progéniture de les prendre en charge. La progéniture est
l'espoir des personnes âgées et elle doit pouvoir apporter de
l'aide, une prise en charge aux personnes âgées. L'enfant
constitue un trésor, une richesse qui doit prendre en charge les parents
pendant leurs vieux jours. (A.Sabine, op.cit, p.45-45). Mais la
complexité du temps lié à l'urbanisation, à
l'individualisme, au manque d'emploi ; les enfants n'arrivent plus
à prendre en charge convenablement leurs géniteurs ou
génitrices. La complexité du phénomène
entraîne une contradiction dans les rapports de sociabilité.
L'enfant qui était source de richesse et de pérennisation de la
cellule familiale dans les sociétés africaines, est devenu une
`autre' charge pour la famille. En effet, le phénomène de
l'urbanisation a phagocyté les acquis de la solidarité. Les
progénitures avec leur nombre élevé sont devenues des
poids sociaux à la charge des personnes âgées ou
déjà retraitées et dont les pensions ou les ressources ne
sont plus conséquentes.
Ce processus a causé la désintégration
progressive du système de la famille étendue, et ont ainsi
anéanti son rôle d'institution de sécurité sociale.
Les enquêtés sont désormais vulnérables, certains
enfants ne se sentent plus obligés de soutenir leurs parents. Les vieux
jours ne sont vécus dans la tranquillité.
La société évolue dans ses contradictions
entraînant un dysfonctionnement du système social. L'enfant, dans
la société antique, n'était pas sujet à
problème. De nos jours, la situation très difficile dans laquelle
évolue la société, a complexifié les rapports de
sociabilité. Cela a une incidence sur le vieillissement et la
longévité des enquêtés. La pression sociale, les
incompréhensions, les tensions, les disputes au sein de la cellule
familiale sont un facteur indicateur de troubles psychologiques qui peuvent
raccourcir la vie de l'individu, traduit dans les faits par les
difficultés à joindre les deux bouts et à prendre en
charge convenablement toutes les progénitures. Ces facteurs dans leur
manifestation entraînent chute et mort des enquêtés.
Les charges sociales sont une source de réduction de la
longévité et du vieillissement. La plupart des personnes
âgées sont des retraités et continuent une double prise en
charge. En milieu urbain, les conditions de vie sont difficiles à cause
de la cherté de la vie. Le manque de moyen matériel peut
contrarier le processus du vieillissement. Tous ces facteurs contrarient le
processus de la longévité et du vieillissement, qui peut
entraîner le vieillissement précoce. Ce regret est
mentionné dans les propos de Coulibaly :
« Je suis retraité avec en
ma charge 06 enfants dont aucun n'est autonome économiquement.
Toutefois, ce qui me maintient dans la durée est que je me suis
bâti deux logements. »
Cette situation est interprétée en
termes de regret par l'enquêté. Ce regret est lié au manque
de réussite de ses enfants, car il n'a pas d'appui social à part
ses propres réalisations. Le logement est un appui social qui
l'équilibre et stabilise. Mais ne suffit pas à
l'enquêté car ses ambitions étaient qu'il ait un soutien
qui viendrait de ses enfants pour garanti ses vieux-jours.
Messesso, 70 ans, va dans le même sens mais accole son
soucis à la cherté de la vie, la prise en charge des autres
membres de la famille élargie et à la non autonomie de ses autres
enfants qu'il continue de prendre en charge :
« J'ai 02 femmes et 12 enfants dont 07 sont
autonomes économiquement. Face au poids des charges, je suis
désespéré, car il est difficile de vivre aisément
en Afrique ou la famille est élargie et ou le contexte
économique est difficile qui procure de maigres salaires. Dans ces
conditions, je n'ai pas pu préparer ma retraite. ».
Il convient de rappeler qu'en Afrique et surtout en
milieu urbain, la famille élargie présente un poids pour les
bourses de tous ceux qui exercent une activité professionnelle.
(A.Sabine, op.cit, p.52). Cette gestion difficile à un impact sur le
processus du vieillissement et de la longévité de nos
enquêtés.
L'on assiste à un processus contrarié, parce
qu'en même temps l'enfant est source d'harmonie familiale conditionnant
le vieillissement, on trouve qu'il est source de problème psychologique
et même de différend dans les foyers. Fama, 64 ans, lance un cri
de coeur face à la condition difficile dans laquelle il se
trouve :
« J'ai 12 enfants avec 03 femmes et 05
enfants autonomes. Je trouve que c'est difficile de vivre sans moyens
financiers. Il me faut faire des sacrifices pour assurer la popote à la
famille. Sans moyens cela peut créer un désaccord dans la
famille. Sa présence physique est symbolisée par une cour et une
plantation. ».
Les charges sociales constituent de véritables
marqueurs d'angoisse et de stress. En effet, les enquêtés sont
confrontés aux nombreux problèmes liés à la famille
élargie et le nombre élevé de progéniture qui leur
ont pas permis de jouir pleinement de leur vieillesse. Ils ne profitent pas des
privilèges de la longévité car vivent dans l'angoisse, le
souci. Or, ces facteurs affectent l'espérance de vie et ne peut
consolider le processus du vieillissement. En effet, les vieux jours ne sont
pas vécus dans la tranquillité d'où la contradiction du
processus du vieillissement et de la longévité de nos
enquêtés. L'étude de la Nouvelle Angleterre sur les
centenaires a trouvé que les gens qui vivent vieux ont des
« personnalités résistantes au stress ».
(Perls, et Al. 1999). Aussi, le stress chronique compte t-il jusque 80 % dans
le déclenchement de maladies telles que le cancer, les maladies de coeur
et les problèmes de dos. (Phyllis et Al. 2000, p.647).
L'angoisse et le stress entremêlés au poids
social est un facteur qui tue et précipite le vieillissement
précoce des personnes âgées.
Les contradictions ou les mutations que connaissent les
milieux urbains et ruraux, liées au chômage, à la
cherté de la vie, cachent toute possibilité de soutien aux
personnes âgées, toutefois, les enfants continuent d'être de
potentielles charges aux mains des personnes âgées.
Mais, si l'islam prône la prise en charge et le respect
des personnes âgées, il reconnaît les effets du temps sur
l'individu, car il ne sera plus capable avec l'âge d'accomplir et de
s'acquitter de certaines taches qui reviennent qu'au plus jeune. Au-delà
des effets du temps, la dynamique de la société y crée des
dysfonctionnements au sein du système social. Ils seront liés
aux effets de la modernisation. Par exemple certains vieux ne sont pas
écoutés par leurs progénitures, parce que en perte de
vitalité et d'autonomie. Ils ont perdu le pouvoir de prise de
décision. (Nana Apt, op.cit. p.3). L'éducation a conduit à
un renversement des rôles : les jeunes sont les mieux formés,
ils ont de l'argent. Ils n'ont pas besoin de leurs grands-parents pour trouver
une épouse ou payer une dot. Le pouvoir des personnes âgées
s'en trouve érodé.
Les contradictions liées au temps où tout change
et tout évolue ; le rôle et le statut des personnes
âgées dans nos sociétés modernes est-en train de
s'effriter. Dans ce contexte la longévité ne garantit pas le
vieillissement, car il y a perte de privilège sociaux et de
qualité de vie.
Même si l'islam n'autorise pas la limitation du nombre
de progéniture, mais, il faut faire des enfants à la limite de
ses moyens. L'enfant, est un investissement qui a besoin de toutes les
protections possibles pour réussir.
Leur réussite peut réduire la pression, le
stress que les enquêtés ont à gérer leurs foyers
avec l'avancé en âge.
Comment maintenir les personnes âgées dans la
durée à travers leur choix alimentaire ?
IV-4 La préférence alimentaire
L'âge apporte une série de changements, de
défis et de méfiance.
Pour améliorer la qualité de vie et pouvoir
profiter de la vie, il est essentiel d'adopter des habitudes nutritionnelles
et de savoir choisir ses aliments.
Voilà pourquoi Dosso, 87 ans trouve
que : « l'alimentation est importante pour les
personnes âgées, mais dans la vieillesse, il te faut éviter
certaines alimentations. Certaines sont favorables à la jeunesse, mais
avec l'âge, il faut contrôler son habitude alimentaire. Une
habitude alimentaire que je suis pour éviter que je tombe
malade »
Ce contrôle de l'alimentation a un impact sur le
processus du vieillissement et de la longévité. Le choix
alimentaire peut garantir l'état de santé. En outre,
l'alimentation constitue pour les personnes âgées une source
réparatrice des cellules usées. En effet, l'individu bien nourri
résiste mieux aux maladies. (J.Lederer, 1963, p.254).
La consommation des aliments `licites' variés et
équilibrés ont une incidence sur l'espérance de vie, donc
sur la longévité. Toutefois, selon leurs
préférences alimentaires, les aliments sont alors
consommés dans le respect d'un protocole d'usage fortement
socialisé comme l'a si bien montré (J.P,Poulain, 2002).
En effet, l'organisation sociale et culturelle
interfère dans la structure biologique de tout individu. Chaque groupe
d'appartenance a son code alimentaire qui le guide dans le choix des aliments
à consommer pour avoir la santé et ceux qui sont interdits qui
peuvent être source de maladie et de mort.
La consommation des aliments licites variés et
équilibrés ont une incidence sur l'espérance de vie, donc
sur la santé. Plus la constance dans la consommation de l'alimentation
est variée et équilibrée, plus l'organisme se sent
à l'aise et plus la santé y est totale. Cela a une incidence sur
l'espérance de vie.
Bah, 71 ans, exprime ce fait en ces termes
: « Je consomme des aliments conséquents avec
l'organisme de l'individu. Mon alimentation est suivie, parce que j'ai
consulté un nutritionniste qui a permis à ma femme et moi de
réglementer notre mode alimentaire. Nous consommons en très
petite dose le sel, le sucre, l'huile pour éviter les maladies pouvant
provoquer soit le diabète, la tension, ou le cholestérol. Comme
l'on le constate à ce jour, « la tension est un tueur
silencieux ». Même traditionnellement, il faut savoir choisir
les aliments. »
Le contrôle de l'alimentation est une condition pour
avoir la santé. En plus du contrôle, il suit son habitude
alimentaire qui vient d'un nutritionniste.
Bamba, 66 ans, trouve que : « l'organisme a
besoin de nourriture pour vivre, donc il a besoin d'être renforcé.
Lui donner les aliments qui permettent de digérer facilement. Mon
alimentation est suivie et variée, parce que je veux garder le rythme
dans mon adoration car je me lève chaque nuit pour prier, aussi pour
éviter la paresse et la maladie. »
La nourriture est un facteur pour renforcer les cellules du
corps. Une alimentation riche et variée pris frugalement est
bénéfique à la personne âgée.
Pour prévenir le vieillissement, la consommation d'une
alimentation équilibrée est donc nécessaire car la
nourriture est un facteur réparateur, constructeur et de fortification
des cellules. Il ne s'agit pas de manger simplement, mais de consommer des
aliments qui contiennent des lipides, glucides, protides et des vitamines.
Dans les agglomérations urbaines comme le District
d'Abidjan, il est préférable de consommer moins d'aliments riches
en graisse et privilégier le régime végétal.
L'individu doit bien se nourrir de deux types de
nourriture : d'une nourriture spirituelle et d'une nourriture
physiologique pour le maintien de son organisme.
Selon une recette diététique du
Diététicien de l'INSP : « une forte
consommation d'aliments ou plats gras tels que le foutou à la sauce
graine ou arachide peut entraîner une prise excessive de poids et
conduire à l'apparition de certaines maladies de surcharge. Le cabato
léger est un plat peu énergétique conseillé pour
éviter la prise de surpoids ainsi que les crudités, les
féculents et les céréales doivent être
consommés avec modération. »
L'habitude alimentaire s'adapte à l'âge au fur et
à mesure que celui croît pour espérer vivre en bonne
santé sans incapacité. Le souci d'une bonne santé
entraîne l'amélioration de la qualité de l'alimentation et
la résolution de leur besoin physiologique. En outre, les aliments qui
ont un contenu symbolique ou traditionnel pourraient revêtir une
importance particulière pour cette catégorie de personne. En
effet, l'habitude alimentaire révèle des mécanismes
sociaux et symboliques et est producteur d'interaction et de construction.
La nutrition joue un rôle important dans la
longévité et le vieillissement des personnes âgées
enquêtées. Si une personne n'arrive pas à nourrir son corps
régulièrement, les cellules qui se trouvent dans le corps vont
mourir. En effet, si les cellules commencent à mourir dans le corps,
l'espérance de vie diminue également. L'aliment doit-être
capable d'apporter à l'organisme des enquêtés des
nutriments énergétiques (glucides, lipides), des
éléments minéraux (oligoélément), des
vitamines, de l'eau. Une alimentation variée et équilibrée
tout au long de la vie favorise le maintien des fonctions physiologiques,
réduit les risques de morbidité et contribue au bien -être
des personnes jusqu'à un âge avancé. Par ailleurs, la
préférence alimentaire sont liées aux dimensions
sociculturelles comme la religion, les valeurs, les symboles. Les personnes
âgées choisissent leurs aliments dans le but de réduire les
risques de développer certaines maladies comme en témoigne
(Guylain F., 203, p.26-29).
IV-5 La gérontotranscendantalité et
qualité de vie
Les personnes âgées entretiennent un rapport de
dépendance et de respect avec la divinité. Ce lien qu'elles ont
tissé est un fort attachement à la divinité et à
la pratique spirituelle. En effet, les personnes âgées tirent de
nombreux avantages dans leur rapport à la transcendance. C'est un
rapport qui éduque les personnes âgées sur la voie de la
maîtrise de ses pulsions, B.L, 70 ans, l'a confirmé en ces terme
suivants :
« Mon rapport à Dieu m'a permis de
maitriser mes pulsions, de connaitre mes limites à mes désirs
avec l'âge que j'ai ; de beaucoup pardonner, d'avoir l'amour du
prochain. »
La connaissance de soi, la maitrise de ses pulsions, l'amour
du prochain sont des éléments qui sont favorables à la
qualité de vie. Csiernick et Adam (2003, p.75-89), ont confirmé
ces faits, par le fait que la dimension spirituelle fait partie du concept de
bien être global, qui selon eux se compose de cinq éléments
principaux, la santé physique, psychologique, intellectuelle, sociale et
spirituelle :
- L'accomplissement d'un rôle ; la bienveillance
envers autrui, l'amour, la charité, l'ouverture sur les actions
bienveillantes des autres.
Pour certaines personnes âgées, la religion
devient une activité très déterminante et parfois
même leur seule « activité de loisir ».
Il permet aux enquêtés de construire le positif
dans leur comportement sociétal et individuel en se donnant un but dans
la vie. Cela participe à leur vieillissement et la
longévité. En effet, l'approche du psychologue de l'ONG corrobore
cette réalité de façon suivante :
Le regard du psychologue de l'ONG psydev-capsy consolide
davantage son impact : « la croyance en Dieu, permet
à l'individu de façon individuelle de ranger et d'ordonner sa
vie, gage d'un équilibre mental. L'individu se réfugie dans la
spiritualité pour régler et surpasser certains problèmes
existentiels.
Au niveau collectif ou sociétal : la crainte
de Dieu par les acteurs va permettre à la société de bien
fonctionner, de faire ce qui est moral, d'éviter les guerres, de
constituer des foyers de tensions. Les guerres, les foyers de tensions ne sont
pas de nature à oeuvrer pour un accroissement de l'espérance de
vie. Elle réglemente la vie en société en disciplinant la
vie des acteurs »
Pendant la vieillesse, les personnes âgées posent
des actes qui peuvent leur permettre de répondre à un
désir de communiquer avec l'au-delà. Toutefois, les perturbations
de la pensée et les troubles émotifs peuvent l'empêcher de
le faire et de satisfaire adéquatement ce besoin.
En outre, lorsqu'une personne est malade ou est à
l'article de la mort, ses croyances peuvent lui permettre de mieux s'adapter.
Le rapport à la transcendance développe le sens positif de soi,
c'est-à-dire l'acceptation de soi. Cet état amène l'acteur
à purifier ses désirs, source de tant de douleur et de
déception. La maîtrise des pulsions peut améliorer la
qualité de vie, ou entraîner le bien-être ou la satisfaction
de vie. Les personnes âgées qui ont des convictions religieuses
sont capables d'envisager le futur avec plus d'objectivité et de
sérénité que celles qui ne pratiquent aucune religion. Par
ailleurs, les gens qui pratiquent la méditation transcendantale
bénéficient d'une incroyable réduction des taux de cancer
(55%) et de maladies cardiaques (80 %) par rapport à ceux qui ne
méditent pas. La méditation améliore aussi la vue,
l'ouïe et la tension (Sally Beare, 2005, p.228).
Les convictions religieuses constituent des dispositions
psychosociales qui font appel à des stratégies d'adaptation
efficaces pour gérer les crises ou les périodes de stress,
(Lefrancois, 2004, p. 107) qui montre que le rapport à la
divinité améliore la qualité de vie.
Les dispositions mentales mobilisent nos énergies aussi
bien psychiques, relationnelles que physiques (Lefrançois, op.cit.
p.107). Cette remarque ressort des comparaisons internationales de Ed Diener et
Eunk Suh psychologues, ont constaté avec leur plus grand
étonnement que le taux de satisfaction de vie tendait à augmenter
avec l'âge. La croyance en la transcendance permet de mener une vie
facile, faite de tranquillité, d'équilibre intérieur de
l'âme et surtout de développement de l'équilibre mental en
se débarrassant des surmenages qui sont sources de troubles de
l'âme et de maladies. Par conséquent, un équilibre de vie
est source de longévité comme l'a si bien montré
(Y.Ponroy, 2009). En vieillissant, la réalité sociale se
complexifie, les besoins ou les hautes aspirations semblent s'effriter. Le seul
recours pour se consoler se trouve dans la spiritualité qui est
inscrite dans les fibres les plus fondamentales de l'individu (Maslow, 1993).
Toutefois, les personnes âgées ayant encore les hautes aspirations
sont contraintes avec le temps et l'âge de se plier à l'effet du
vieillissement.
Par ailleurs, la pratique spirituelle a alors des bienfaits
psychologiques et physiques. Elle solidifie les articulations et fortifie les
tendons et les ligaments. Elle prévient la plupart des maux
psychologiques. Selon l'approche du psychologue Adjé de
l'ONG : « une personne spirituelle est très
active parce que le fait d'aller à la mosquée, participer aux
activités de la communauté, vont contribuer à son maintien
dans la durée, donc participe à l'allongement de
l'espérance de vie. Une personne en s'adonnant à toutes ces
activités dévient très active.
L'inactivité est une des causes de
décès des personnes âgées, parce qu'un muscle qui ne
travaille pas s'atrophie.
Cela développe au niveau psychologique des valeurs
en être humain , la confiance en soi, la volonté, le courage, la
capacité d'apprendre et la capacité relationnelle
c'est-à-dire établir des relations avec autrui qui sont autant de
valeurs qui ont un impact positif sur le vieillissement et influencent le choix
des moyens d'action de chaque personne. ».
Tous ces éléments procurent vieillissement et
longévité de nos enquêtés.
Le rapport à la transcendance a une incidence sur la
santé et partant sur l'espérance de vie selon le médecin
chef de la médecine des Collectivités de l'INSP. En
effet, « la pratique spirituelle peut renforcer le
traitement médical d'une part et peut s'opposer au traitement
médical d'autre part. Les religions monothéistes comme le
judaïsme, le christianisme et l'islam reconnaissent les effets du
médicament sur la guérison des patients.
Jésus a soigné de plusieurs
manières :
- par la parole, mais la guérison ne peut pas
s'arrêter à la parole uniquement ; elle est aussi faite par
la matière.
Il a utilisé la boue pour guérir des
malades, or la boue, c'est de la matière.
La matière doit être utilisée pour
soigner l'homme.
Dieu agit par l'intermédiaire des scientifiques
pour guérir, c'est pourquoi on dit que : « Dieu est
Omniscient ». La pratique religieuse ou la croyance spirituelle
dans leur structuration équilibre les acteurs. Cet équilibre est
source de santé. En effet, la pratique religieuse incluant la
prière personnelle, la méditation peuvent avoir un impact sur
l'espérance de vie. Le mécanisme par lequel l'implication
religieuse influencerait le traitement médical comprendrait des
éléments comme le soutien social, la disponibilité de
ressources psychologiques. Ne pas considérer la prière comme la
seule valeur déterminante à la guérison du patient. La
guérison est une construction sociale qu'il faut déconstruire en
associant ou en faisant collaborer les deux sources de connaissance pour
améliorer la qualité de vie des personnes âgées. La
pratique médicale savante est une pratique émanant de la
spiritualité. Les deux pratiques doivent collaborer. Elle ne doit pas
être considérée comme un obstacle dans le traitement des
maladies. Savoir faire une relecture des dispositions sociales ; en
sachant qu'il y a des maladies métaphysiques, d'ordre spirituelle qui
demande des spécialistes de la médecine prophétique,
spirituelle ou traditionnelle.
Les maladies physiques exigent du patient un traitement
biomédical qui fait intervenir les spécialistes de la
médecine, les biologistes et les pharmaciens.
De là, découle la promotion d'un centre de
gériatrie et de gérontologie pour s'occuper des pathologies et
des problèmes des personnes âgées.
IV-6 Promotion d'un centre de gériatrie et de
gérontologie
IV-6-1 La prévention des pathologies
Le maintien dans la durée devant améliorer le
vieillissement et la longévité de nos enquêtés se
trouve dans la création de structures sanitaires et sociales. Les
personnes âgées ont avec l'âge, de nombreuses pathologies,
qui demandent des soins de santé.
Les autorités doivent pour la problématique du
troisième âge, adopter une politique nationale adéquate de
prévention, car il existera toujours les personnes âgées
qui auront besoin des soins de la santé.
L'état de déficiences physiques des personnes
âgées enquêtées est lié à l'âge
qui fait appel à plusieurs autres pathologies.
L'existence de ces pathologies est le fait de l'environnement,
de l'habitude alimentaire et de l'avancée en âge. En revanche,
parmi les enquêtés certains n'ont pas de problème de
santé et jouissent pleinement de leurs vieux jours sans
incapacités.
Les maladies contractées par nos enquêtés
sont des maladies chroniques en général et handicapantes. Cela
est confirmé par le médecin-chef de la médecine des
collectivités de l'INSP qui montre que :
« Les personnes âgées souffrent
souvent de plusieurs pathologies
A cause de leur âge, la moindre maladie peut se
compliquer ; et les maladies de la vieillesse sont souvent chroniques et
handicapantes. »
L'implication des pouvoirs politiques doit pouvoir consolider
la création d'un centre de gériatrie et de gérontologie
pour la prise en charge des maladies liées à l'âge et de
prévenir les pathologies contractées par nos
enquêtés. En conséquence l'âge de la vieillesse doit
être pris en charge pour améliorer la qualité de vie aux
âges avancés.
Toute cette démarche contribue à
l'amélioration de la santé et de la qualité de vie des
personnes âgées enquêtées. La santé ne doit
pas être considérée uniquement comme l'absence de maladie.
C'est tout autre chose qui recouvre la prévention, la promotion de la
santé, la modification des comportements, l'amélioration des
conditions d'existence.
IV-6-2 L'itinéraire ou arsenal
thérapeutique
Les personnes âgées recherchent la santé
ou la guérison à leur pathologie par des actions ou
itinéraires suivantes :
- une vie organisée, c'est-à-dire rangée,
tant sur le plan sexuel que sur le plan comportemental ;
- le contrôle de leur alimentation ; ils consomment
selon leur problème de santé, selon leur pouvoir d'achat, ou
selon les principes islamiques ;
- la prise en compte de leur hygiène
corporelle ;
- l'utilisation des feuilles traditionnelles, des plantes
médicinales ; lorsqu'ils tombent malade ;
- pratiques des exercices physiques ;
- consultation des médecins, infirmiers ;
- des tradipraticiens ;
- des prières, des bénédictions et des
sacrifices qui sont des voies pour recouvrer la santé en islam.
En effet, les enquêtés utilisent les plantes et
les feuilles traditionnelles pour avoir la santé, pour combattre les
maladies qui les rongent. Cette utilisation résulte de leur tradition de
guérison qui est un héritage culturel.
Toutefois, l'on a constaté que les plus instruits des
enquêtés ont eu pour premier choix la médecine moderne,
selon eux, c'est une médecine objective, mais, ils ne négligent
pas la médecine traditionnelle car fruit de cette culture.
Parmi les enquêtés certains font une combinaison
des deux traditions de guérison à savoir la médecine
moderne et la médecine traditionnelle.
En revanche, d'autres de nos enquêtés sont
restés purement attacher à la tradition (les feuilles, les
plantes), aux tradipraticiens, sauf des fois, où les maladies
dépassent l'entendement de la médecine traditionnelle. Dans ces
conditions, les personnes âgées enquêtées vont dans
les centres de santé pour d'éventuels soins ou consultations.
Disons, toutefois que le manque de moyen lié à
la pauvreté favorise certain choix de nos enquêtés. En
effet, ceux n'ayant pas de grand moyen s'orientent dans « les
pharmacies de la rue » pour leurs soins.
Le choix thérapeutique de certains de nos
enquêtés ont permis de comprendre que ni la médecine
moderne, encore moins la médecine traditionnelle, ne leur a permis de
recouvrer la guérison. En effet, leur seul recours a été
l'intervention de la médecine spirituelle, des prières des imams,
des sacrifices et les bénédictions recherchés
auprès des siens pour avoir la santé. Toutefois, ce revirement
est dû après plusieurs tentatives à la recherche des soins
dans les structures sanitaires spécialisées. La non satisfaction
des soins de guérison ont permis à nos enquêtés
d'opérer un choix pour recouvrer la santé.
Les personnes âgées diversement, de par leur
culture, leur mode de vie, leur situation sociale et économique
recherchent la longévité pour améliorer leur
qualité de vie. La longévité est une quête qui
consolide le vieillissement par des actions diverses.
IV-6-3 Les actions sociales
Plusieurs pathologies sont rencontrées chez nos
enquêtés, il s'agit de maladies cardiovasculaires, notamment
l'insuffisance cardiaque et l'hypertension artérielle, ou encore les
maladies métaboliques comme le diabète. D'autres maladies, moins
graves mais plus handicapantes sont également courantes chez les
personnes âgées : c'est, le cas de l'arthrose chez les deux
sexes. En effet, l'arthrose est synonyme de rhumatisme et aussi un trouble
articulaire non inflammatoire dégénératif au niveau du
cartilage. Le cartilage est ainsi abîmé et provoque des douleurs.
En général, cette douleur apparait au niveau du genou (on parle
de gonarthrose), de la hanche (coxarthrose) ou des doigts (polyarthrose
digital) mais peut également survenir dans toutes les articulations
notamment vertébrales. C'est une maladie qui ne peut être
soignée, mais grâce à certains traitements on peut
fortement ralentir la maladie et en apaiser les symptômes. (
www.creapharma.ch/arthrose-definition-htm,
consulté, le 23/06/2012) ; et l'ostéoporose, notamment chez
la femme due à la déminéralisation osseuse à cause
des dérèglements hormonaux qui fragilisent les os, qui peut
entraîner la fracture des os. En outre, on constate des changements dans
l'architecture de l'os. La conséquence est que les os tendent à
devenir de plus en plus cassants pour mener éventuellement à des
fractures. Cette maladie est de plus en plus fréquente dans la
population, due en particulier à son vieillissement, peut poser de
sérieux problèmes de santé publique et ainsi invalider
sérieusement la vie du patient. (
www.creapharma.ch/ostéoporose-definition.htm,
consulté, le 23/06/2012).
C'est une maladie fréquente chez les femmes
après la ménopause car la masse osseuse diminue avec l'âge
et avec la carence en hormones féminins (oestrogènes).
(fr.wikipedia.org/wiki/ostéoporose)
D'autres maladies comme la maladie d'Alzheimer qui
entraînent des démences et troubles cognitifs et de la
mémoire ; et celles de Parkinson qui sont des maladies de
tremblements, A celles-ci, nous notons la présence du paludisme, de la
fièvre typhoïde, l'hémorroïde, la constipation,
l'ulcère, hernie, les troubles de mémoire, la prostate, asthme,
le rhumatisme entraînent des actions sociales d'envergure.
Eu égards à tout ce qui est cité comme
pathologies liées au grand âge ; la nécessité
de création d'un centre de santé pour le 3è âge est
indispensable.
Pour plus d'efficacité, ce centre doit se doter du
personnel adéquat et spécialiste en gérontologie et en
gériatrie.
Deux disciplines complémentaires, qui s'occupent pour
l'une (la Gériatrie) étudie la pathologie et le traitement des
maladies du troisième âge, l'hygiène et la
prévention de la vieillesse.
La gérontologie implique toute personne
s'intéressant aux personnes âgées : sociologues,
biologiste, économistes, démographes, psychologues qui vont
prendre en compte l'aspect psychosocial du vieillissement. Elle étude
les processus du vieillissement sous ses aspects biologiques, physiques,
psychologiques et sociaux.
Les besoins liés au vieillissement doivent être
analysés dans une perspective holistique caractérisée par
une approche globale des personnes vieillissantes, à la lumière
de tous les aspects biopsychosociaux, économiques, politiques,
culturels et spirituels. Les sociologues, les juristes, les économistes,
etc. doivent se pencher sur la formation du droit social à la retraite
qui constituera un enjeu majeur des politiques de la vieillesse. Toutefois,
force est que les personnes âgées d'obédience musulmane ne
forment pas toutes les personnes du grand âge, encore moins les
retraités ne forment pas toute la vieillesse.
En effet, avec les enquêtés qui n'ont pas
accès au système formel, la vieillesse se révèle
comme problème social et met à jour la nécessaire
intervention publique, d'où la nécessité d'une prise en
charge.
Les pouvoirs publics doivent adopter une double approche de
la protection sociale des personnes âgées, afin de répondre
valablement aux besoins de cette génération. Les autorités
doivent pour la problématique du troisième âge, conjuguer
les systèmes formels et non formels de sécurité sociale en
reconnaissant qu'il existera toujours une large majorité de personnes
âgées qui n'a accès au système formel parce qu'elle
n'a jamais eu accès à un emploi salarié. (Kaseke, 1999,
p.52).
Ils ont besoin d'une législation pour
l'amélioration de leur condition de vie. Il s'agit de voir comment se
servir des moyens offerts par la loi et la réglementation pour aider les
personnes âgées à mieux vivre leurs vieux jours. En effet,
la protection se réfère à leur sécurité
physique, émotive, et psychologique tout en tenant compte de leur
vulnérabilité à l'abus et aux mauvais traitements. La
participation se réfère au besoin de définir un rôle
de plus en plus actif pour cette génération. L'image se
réfère à la nécessité de présenter
les vieux de manière positive et sans discrimination quant à leur
savoir faire. La Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle
des doits de l'homme en son article 25, paragraphe 1, précise
que : « Toute personne a droit à un niveau de vie
suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa
famille, notamment pour l'alimentation, l'habillement, le logement, les soins
médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ;
elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de
maladie, d'invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas
de perte de ses moyens de subsistance par la suite de circonstances
indépendantes de sa volonté ».
Les gouvernants doivent reconnaitre le bien-être social
comme un axe central du développement national. Par ailleurs, les
dépenses en matière sociale doit-être
considéré comme un investissement dans le capital humain.
Les connaissances sur le vieillissement avec ses effets
à la fois physiologiques, psychologiques, sociologiques et spirituels
doivent conduire à consolider le projet gériatrique et
gérontologique en Côte d'Ivoire.
CONCLUSION
Au terme de cette étude sur « vieillissement
et longévité en milieu urbain dans le District d'Abidjan: cas des
personnes âgées d'obédience musulmane à partir de
leurs pratiques », il me parait utile d'en rappeler sommairement les
axes majeurs et leurs aboutissements.
Les comportements des acteurs dans cette étude ne sont
pas influencés par une structure. En effet, le vieillissement et la
longévité n'ai pas un fait donné, mais construit par une
pluralité de logiques, de pratiques qui influencent le parcours de vie
des personnes âgées.
Dans la construction de cette étude, certaines
théories et paradigmes comme le paradigme constructiviste
interactionniste et la théorie gérontotranscendantale, des
techniques de recueils des données et des méthodes, qui en
interaction constante construisent des modèles ou schémas qui ont
donné forme à cette étude. En effet, le paradigme
constructiviste et dialectique dans son fonctionnement fait appel
concomitamment à la méthode dialectique et constructiviste, qui
décrit et représente la vieillesse dans la communauté
musulmane et dans la société. Elle décrit les
contradictions, les interactions, les comparaisons entre les régimes
alimentaires, les valeurs, les croyances, les rites, les mécanismes, les
mesures de prévention du vieillissement précoce qui ont une
incidence sur le vieillissement et la longévité. Au-delà
des perspectives théoriques et méthodologiques de l'étude,
qu'est ce qui à été concrètement observé sur
le terrain ?
Dans cette communauté religieuse, les personnes
âgées d'obédience musulmane inscrivent l'âge de la
vieillesse dans la 6è décennie, c'est-à-dire autour de 60
ans et plus. Toutefois, cela reste relatif, car certains des
enquêtés estiment au-delà de 80 ans.
Si cette étape de l'existence est emprunte de sagesse,
de respect, d'accumulation du savoir, de l'expérience et de
l'approfondissement du sens de l'existence et donc de la spiritualité,
elle est aussi source de perte d'autonomie, de fragilisation physique à
mesure que les enquêtés avancent en âge. Ils ont une
santé chancelante, déficiente, habileté diminuée.
Ce qui donne un sens paradoxal à la représentation de la
vieillesse dans la communauté musulmane et dans la société
en général.
Par ailleurs, les mécanismes endogènes et
exogènes contribuent au vieillissement et à la
longévité des enquêtés. Toutefois, la
longévité constatée chez nos enquêtés, ne
garantit forcement le vieillissement, dans la mesure où, ils connaissent
diversement des problèmes liés à la santé, la perte
de privilège social, de prise en charge et d'autonomie. En effet, le
processus d'industrialisation, d'urbanisation ont fragilisé la
désintégration progressive de la progéniture et du
système familial mettant en mal la sécurité sociale
informelle. Les enfants qui ont cette obligation d'aider les parents
âgés sont victimes de pauvreté liée au climat
économique difficile.
Dans ce contexte, comment prévenir le vieillissement
précoce ?
Des stratégies sont envisagées et s'expriment en
termes de sécurité sociale formelle et informelle qui est un
tremplin d'assurer diversement leurs vieux jours. En effet, les charges
sociales traduit par le nombre élevé de progéniture, la
non préparation à la retraite que Guillemard (1977) nomme par
« absence de socialisation à la vie de la
retraite », la retraite advenant comme une surprise, le manque de
moyen financier et de prise en charge, l'isolement social ne
prédispose pas à la longévité et au
vieillissement.
Le vieillissement en tant que processus ne peut se consolider
que lorsqu'il y a un savant dosage de la santé, de la qualité de
vie.
Par ailleurs, face à la lourdeur du poids social, un
nombre raisonnable de progéniture, et de réduction des charges
sociales peuvent prévenir le vieillissement.
En outre, la préférence alimentaire avec une
alimentation riche et équilibrée, des exercices physiques
réguliers luttent contre le vieillissement précoce. Aussi, la
maîtrise de nos pulsions, de nos désirs, des hautes aspirations,
entraîne t- il le bien être ou la satisfaction de vie qui est un
gage d'équilibre psychosocial de nos enquêtés. Ce qui
montre que la gerontotranscendantalité améliore la qualité
de vie. Les enquêtes tirent de nombreux avantages de leur
rapport à la transcendance. Ce rapport fortifie leur endurance,
leur ténacité et leur patience, qui constitue une énergie
qui renforce leur vieillissement et longévité, ce qui leur permet
de surmonter les vicissitudes de la vie et d'envisager le futur avec optimisme.
De là, il convient, dans ce processus, de faire, aussi
la promotion des structures sociales, comme les structures gériatriques
et gérontologiques qui renforceront le processus du vieillissement et de
la longévité des personnes âgées en Côte
d'Ivoire.
L'apport de cette étude à la production
scientifique est que relativement aux processus sociaux du vieillissement,
cette étude a le mérite, au-delà du fait que c'est
l'amélioration des conditions de vie, d'hygiène, de
l'alimentation et de la technologie qui explique la longévité,
les pratiques quotidiennes et la vision du monde tiennent une place non
négligeable dans ce processus. En conséquence, cette étude
se veut une contribution à la socio-anthropologie du vieillissement ou
à la gérontologie.
En menant cette étude sur les pratiques de la
communauté musulmane, l'on a pu constater qu'elles sont source de
longévité et de vieillissement.
Les résultats de l'étude par rapport à
la perspective et à l'hypothèse ont été
confirmés. Les facteurs de longévité chez les personnes
âgées d'obédience musulmane dépendent des pratiques
spirituelles et des capitaux construits tels que la pratique alimentaire, le
respect des us et coutumes, la pratiques des exercices physiques, sanitaires et
l'amélioration des conditions de vie durant leur parcours de vie,
lesquels capitaux ont une incidence sur le vieillissement.
D'autres perspectives sont ouvertes pour la poursuite de la
recherche car l'on n'a pas pu épuiser toute la recherche sur le
vieillissement et la longévité. Les aspects comme les personnes
âgées et qualité de vie à la vieillesse, le
vieillissement et la sexualité, le vieillissement et le repos, la
problématique de la relation entre l'âge, la pauvreté et le
genre, la problématique du genre, la santé et le changement
social, n'ont pas été étudiées dans notre
étude.
Aussi, le vieillissement et la mort n'ont-ils pas
été abordés dans cette étude. La mort est un
phénomène lié au vieillissement, dont les derniers
instants sont parfois douloureux. Notre étude n'a pu étudier ces
derniers moments de la vie qui sont habités par la séparation, le
repli sur soi, par le non sens de la vie, par le regret. Notre étude n'a
pas pu étudier la complexité de la tendance au vieillissement
entre le genre. La féminisation du vieillissement n'a pas
été abordée lors de cette étude ;
Par ailleurs, la nanotechnologie, la biotechnologie qui
consiste à injecter des cellules pour retarder le vieillissement, qui
sont des perspectives futurs en innovation par les chercheurs n'ont pas
été étudié. Par ailleurs, toutes ces limites
à notre étude, constitue autant de pistes de recherche ouvertes
pour d'autres recherches.
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ANNEXES
SUJET : Vieillissement et
longévité en milieu urbain dans le District
D'Abidjan : cas des personnes
âgées d'obédience musulmane
A partir de leurs
pratiques
ANNEXE I
GUIDE D'ENTRETIEN UTILISE AVEC UN
MEDECIN/
GENERALISTE
1- Quelles sont les maladies ou pathologies personnes du
3è âge ?
2- Peut-on les éviter ? si oui, comment ?
3- Quels sont les effets du vieillissement sur
l'organisme ?
4- On dit que la prière ou les certaines pratiques
spirituelles peuvent renforcer le traitement médical ? vrai ou
faux ?
5- Quelle est la contribution des pratiques spirituelles
à la bio-médecine ?
6- Quel est l'impact de l'activité sexuelle sur la
santé du grand âge ? (les personnes âgées).
7- Quel est l'impact du jeûne dans le traitement de
certaines pathologies ?
8- Quel est l'impact de l'abstinence sexuelle prolongée
sur le vieillissement et la longévité ?
9- Quel est l'impact de l'ablution sur la
santé ?
ANNEXE
II
GUIDE D'ENTRETIEN UTILISE AVEC UN
DIETETICIEN
1- Quel est l'impact de la malnutrition sur l'organisme et
le vieillissement ?
2- Quel est l'impact des aliments interdits (viande de porc,
animal non égorgé, viande de phacochère, bête
étouffée, la bête assommée ou mortes d'une chute ou
d'un coup de corne, ou celle qu'une bête féroce a
dévorée) par l'islam sur la santé ?
3- Le cabato léger, poisson grillé, pomme de
terre, sauce claire, le riz le foutou, bouillie au lait, banane douce, igname,
salade , lait de boeuf et du miel, le thé, placali , foutou
à la sauce graine, arachide et djoungblé, le sel, foutou avec
sauce aubergine, le pain, le piment, les crudités, les fruits, riz
couché, le couscous, mil , sauce gombo, les aliments à base de
manioc(placali, foutou manioc, attiéké, bouillie manioc.
4- Quel est l'impact du jeûne sur la
santé ?
5- Quel est le régime idéal pour une personne
âgée ?
6- Quel est l'impact des boissons alcoolisées,
fermentées sur la santé en générale ?
7- Quel est l'impact des drogues et du tabac sous quelque forme
que ce soit sur l'équilibre de la société et de la
santé.
ANNEXE III
GUIDE D'ENTRETIEN UTILISE
AVEC UN PSYCHOLOGUE
1- Selon-vous les festivités, les réjouissances,
etc. sont-elles susceptibles d'allonger notre espérance de vie ?
et quel est son impact sur la santé ?
2- Que préconisez-vous pour un vieillissement harmonieux
ou la longévité pour une personne âgée ?
3- Les pratiques spirituelles constituent-elles des facteurs de
longévité et du vieillissement des personnes
âgées ?
4- Quelle est l'importance de la prière dans la vie d'une
personne ?
5- Quel est l'impact du jeûne dans les troubles
psychologiques ?
6- Quelle est l'importance de la dimension mentale (psychique)
dans la vie d'une personne et partant sur sa santé ?
7- La forte croyance en un Être transcendant est -elle
porteuse de d'équilibre de soi et de la société ?
ANNEXE IV
GUIDE D'ENTRETIEN UTILISE
AVEC DES GUIDES SPIRITUELS (IMAMS)
1- Qu'est-ce que la vieillesse ?
2- Comment la religion islamique définit-elle la
longévité ?
3- Quel est le rapport des personnes âgées à
Dieu ?
4- Quel est l'âge de la vieillesse (3e âge,
4e âge) en Islam ?
5- Pourquoi au soir de leur vie les personnes âgées
s'adonnent-elles intensément à Dieu ou à la pratique
spirituelle ?
6- La vieillesse est-elle une malédiction où une
récompense ?
7- Quelle est la valeur / aspiration de la vieillesse ?
8- Qu'est-ce qu'une bonne vieillesse et une mauvaise
vieillesse
9- Quelle est la place et quel est le rôle des personnes
âgées dans la communauté musulmane ?
10- Comment dit-on longévité,personnes
âgées, vieillesse ,vieillissement dans votre langue ou ethnie
?
11- Quelles sont les prescriptions ou pratiques à prendre
en compte pour vivre longtemps et en bonne santé ?
12- Quel doit être le mode de vie du musulman ?
13- Quels sont les facteurs de longévité
d'après L'Islam ?
14- Est-ce que la religion islamique a une structure de prise en
charge des personnes âgées ?
15- Quel est selon vous le secret des personnes qui vivent
longtemps ?
15- L'excision ou la circoncision est-elle une pratique
islamique ? si oui, quelle est son utilité pour
l'humanité ?
16- Quel lien établit l'islam entre l'argent et la
longévité ?
17- Quel est l'impact de l'argent sur votre pratique
spirituelle ?
18- Faut-il attribuer la longévité à
l'aisance matérielle ou à des pratiques spirituelles ?
ANNEXE V
HISTOIRE DE VIE UTILISEE
AVEC LES PERSONNES ÂGEES
1- Nom
2- Âge
3- Niveau d'instruction
4- Profession
5- Statut matrimonial
6- Nombre de femmes
7- Nombre total d'enfants/ Nombre d'enfants
économiquement autonomes.
8- Membres de la famille et vos relations avec eux
9- Rapport avec votre entourage
10- Rapport avec Allah (Dieu)
11-Alimentation préférée
11- Totem au niveau de l'alimentation
12- Ces totems ont une influence sur la
longévité ?
13- Le totem accroît-il l'espérance de vie ou
participe à sa réduction ?
14- Régime alimentaire
15- Connaissez-vous des personnes qui ont vécu
longtemps ?
16- Quels étaient leur secret ?
17- Les personnes de votre généalogie avaient eu
la chance de vivre longtemps ?
18- Si oui, quels étaient leur secret
19-
20- Quelle est l'importance de la prière, des
bénédictions, du jeûne,
21- De l'aumône, du respect des personnes
âgées, de la crainte des recommandations de Dieu dans la
longévité et le vieillissement ?
22- Quelles sont les caractéristiques d'une vieille
personne ?
23- On dit que le sport maintient en bonne santé. Vrai ou
faux ?
24- Quelle est l'importance de la croyance en Dieu sur le
mental, dans la vie de l'homme ?
25- Sans moyen financier peut-on avoir une vie saine ?
26- Qu'entendez vous par longévité ?
27- Délimitation de l'âge d'une personne qui a
vécu longtemps
28- Qu'est ce qu'une vieille personne pour vous ?
29- L'utilisation du savon concernant l'hygiène
corporelle
30- Fréquence des maladies
31- Leur cause
32- Comment peut-on les éviter ?
33- Qui consultez vous en cas de maladie ?
34- Que faites vous pour prévenir les maladies ?
35- Vos secrets pour rester en bonne santé
36- Que faire pour vivre longtemps ?
37- Avez-vous préparé votre retraite et
comment ?
38- Qu'est ce qui peut amener une personne âgée
à considérer sa vieillesse comme une punition ?
39- L'alimentation est-elle importante pour les personnes
âgées ? pourquoi ?
40- Votre alimentation est-elle suivie ? pourquoi ?
41- Votre alimentation est-elle établie selon les
principes de l'Islam Ou ceux de votre tradition ou votre
possibilité.
ANNEXE VI
QUESTIONNAIRE
SECTION 1 :
CARACTÉRISTIQUES SOCIALES DES ENQUÊTÉS
Numéro d'identification :
/___/___/___/
Lieu d'enquête :
.........................................
Q101 :Âge :
/___/___/___/
Q102 : Niveau d'instruction :
/___/
- 01 primaire 02- secondaire 03- supérieur 04-
n'a jamais fréquenté l'école
Q103 : profession :
...................................................
Q104 : statut matrimonial :
/___/
1- Célibataire 02- union libre 03- marié
04- séparé ou divorcé
05- veuf (ve) 06- Autres à préciser :
.................................
Q105 : nombres d'enfants :
/___/___/___/
Q106 : nombre d'enfants socialement
indépendants : /___/___/___/
SECTION 2 :
REPRÉSENTATION DE LA VIEILLESSE
Q201 : Qu'est-ce que la
vieillesse ?
Q202 : Quel est l'âge de la
vieillesse en islam ? /___/___/___/
Q203 : Qu'est ce qu'une vieille personne
pour vous ?
Q204 : Quelle est la valeur de la
vieillesse en islam ?
Q205 : Quel est l'impact du
vieillissement sur votre qualité de vie ?
SECTION 3 : RAPPORT DES
PERSONNES ÂGEES A DIEU
Q301 : Aimez- vous la
prière ?
/___/
1- Oui
2-Non
Pourquoi ?
Q302 : Combien de fois priez vous ?
/___/___/___/
Q303 : croyez- vous en l'existence de
DIEU ? /___/
1-Oui 2-Non
Pourquoi ?
Q303 : Avez-vous déjà fait
le pèlerinage à la Mecque ?
1-Oui 2-Non
Pourquoi ?
Q304 : Faites-vous le
jeûne ?
1-Oui 2-Non
Pourquoi ?
Q305 : Faites-vous
l'aumône ?
1-Oui 2-Non
Pourquoi ?
Q306 : Pourquoi vous vous consacrez
intensément à la pratique spirituelle ?
................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
SECTION 4 : LES DETERMINANTS
SPIRITUELS DU
VIEILLISSEMENT
Q 401 : La longévité
est-elle un don de Dieu ? /___/
1- Oui 2-
Non
Q. 402: Qu'est ce que vous entendez par bonne
oeuvre?
................................................................................................................................................................................................................................................................
Q 403 : Les bonnes oeuvres ou actions
contribuent elles à l'allongement de l'espérance de
vie ?
/____/
1-Oui 2- Non
Q 404 : La prière favorise t-elle
la longévité ?
/___/
1- Oui 2- Non
Q 405 : Les sacrifices, les
bénédictions, le respect des personnes âgées, la
crainte des recommandations de Dieu favorisent-ils la
longévité ? /___/
1-Oui 2-Non
SECTION 5 : LES MESURES
PREVENTIVES
Q. 501 : Quelles sont les maladies que
vous contractez très souvent ?
...................................................................................................................
Q. 502 : Qui consultez vous en cas de
maladie ?
....................................................................................................................
Q. 503 : Que faites vous pour
prévenir les maladies ?
......................................................................................................................
Q. 504 : Qui vous prend en charge ?
1- vos enfants/Parents 2-
une structure sociale
3- autres à
préciser:.........................................................................................
Q 505 : Que consommez-vous comme
aliments par jour ?
........................................................................................................................
.........................................................................................................................
Q. 506 : Votre alimentation est-elle
suivie ?
Q. 507 : Que pensez- vous de la pratique
des exercices physiques pour une vieille personne ?
...........................................................................................................................
Q. 508 : Avez-vous préparé
votre retraite ? /____/
1- Oui 2- Non
Si oui, comment ?
ANNEXE VII
QUELQUES ELEMENTS
IDEOLOGIQUES
Quelques invocations, paroles de louanges et
règles de savoir-vivre
1. Dire "bismillâh" (au nom d'Allah) avant de manger et
de boire et louer Allah à la fin (en disant "al hamdulillâh"
(louange à Allah). Manger devant soi dans le plat, avec la main droite,
car la gauche, est généralement utilisée pour retirer ce
qui est sale.
2. Ne critiquez pas le repas, quel qu'il soit, en vertu du
hadith d'A2bu Hurayra, qui dit: "Jamais le Prophète n'a dit de mal d'une
nourriture. S'il l'aime, il la mange, sinon, il la laisse" (sahîh
d'al-Bukhârî, t.5, p.2065, hadith n°5093)
3. Quand vous entrez dans les toilettes, avancez d'abord votre
pied gauche et dites : bismillâh, Seigneur, je cherche ta protection
contre le mal des djinns mâles et femelles" (Allâhumma innî
a' ûdhu bika mina-l-khubthi wa-l-khabâ'ith). (Sahîh
d'al-Bukhâri, t.1, p.66, hadith n°142 En sortant, avancez d'abord le
pied droit et dites: "Je demande ton pardon" (ghufrânak). (Sahîh
d'Ibn Hibbân, t.4, p.261, hadith n° 1444)
4. Quand vous décidez de dormir, prononcez le nom
d'Allah (en disant "Bismillâh) et allongez-vous sur le côté
droit. Le Prophète disait quand il rejoignait son lit:" par ton nom, je
meurs et je vis" (bismika amûtu wa ahyâ) et quand il se
réveillait, il disait: " Louange à Allah qui nous a refait vivre
après nous avoir fait mourir et c'est vers lui que se fera la
résurrection" (alhamdu lillâh alladhî ahyânâ
ba'da mâ amâtanâ wa ilayhi an-nuchûr) (sahîh
d'al-Bukhârî, t.5, p. 2326, hadith n°5953)
5. Quand vous rendez visite à un malade, faites-lui les
invocations que l'on nous a transmises du Prophète. En effet, quand il
fallait voir un malade, il s'asseyait à son chevet et disait à
sept reprises :" Je prie Allah le sublime, Seigneur du trône sublime, de
te guérir (As' alullâha al-'Azîma
rabba-l-'archi-l-'azîmi an yachfiyak.)" S'il lui reste dans son
délai du temps à vivre, il sortira guéri de son mal en
question. (Sahîh d'Ibn Hibbân, t.7, p.240, hadith n°2975)
6. Quand vous sortez de chez vous, prononcez l'invocation que
le Prophète nous a enseignée:
" Celui qui dit- c'est à dire en sortant de chez lui
"bismillâh, tawakkaltu 'alallâh, lâ hawla wa lâ quwwata
illâ billâh" (Au nom d'Allah, je place ma confiance en lui. Il n'y
a de force ni de puissance que par Allah), on lui dira: "Tu as
été prémuni et préservé" et le diable
l'abandonne alors (le laissant tranquille)"(sunan d'at-Tirmidi, t.5, p.490,
hadith n°3426)
7. N'éructez pas en public, en raison du hadith d'Ibn
'Umar qui a dit: "Un homme a éructé en présence du
Messager d'Allah qui lui a dit: " Epargnez-nous tes rots car ceux qui en ce
monde sont les plus repus, seront le jour du jugement les plus longuement
tiraillés par la faim"(sunan d'at-Tirmidi, t.4, p.649. Hadith
n°2478)
8.Saluez ceux que vous connaissez et ceux que vous ne
connaissez pas en raison de l'amour et de l'amitié qu'engendre la
salutation par le "salâm" et en raison de ce que le Prophète a
dit: Vous n'entrerez au paradis qu'une fois que vous aurez cru. Vous ne croirez
au paradis qu'une fois que vous vous aimerez les uns les autres. Voulez-vous
que je vous indique une chose, qui, si vous la faites, répandra
l'affection entre vous? Diffusez parmi vous la salutation du salâm"
(sahîh de Muslim, t.1, p.74, hadith n°54).
9. Si on vous salue, répondez par une salutation
équivalente ou meilleure conformément à la parole d'Allah:
" Si on vous fait une salutation, saluez d'une façon meilleure; ou bien
rendez-la (simplement)" (sourate an-Nisâ, verset 86).
10. Quand vous avez envie de bailler, contenez autant que
vous le pourrez votre bâillement. En effet le Prophète a dit:"Le
bâillement vient du diable. Si l'un d'entre vous est pris de
bâillement, qu'il le réprime autant qu'il peut, car quand vous
baillez, le diable se moque" (sahîh d'al-Bukhârî,t.3,p.1197,
hadith n°3115)
11. Quand vous éternuez, dites: "al hamdulillâh"
(louange à Allah) comme l'a recommandé le Prophète: "Si
l'un d'entre vous éternue, qu'il dise "al hamdulillâh" et que son
frère ou son compagnon lui réponde par "ya rhamukallâh"
(qu'Allah vous fasse Miséricorde). A cela, celui qui a
éternué répondra: "yahdîkumullâhu wa yuslihu
bâlakum" (qu'Allah vous guide et améliore votre situation)
(sahîh d'al-Bukhârî, t.5,p. 2298, hadith n°5870). Abu
Hurayra rapporte que "quand le Prophète éternuait, il mettait sa
main ou son vêtement devant sa bouche et éternuait ainsi le son de
son éternuement"(sunan d'at-Tirmidî, t.5, p.86, hadith
n°2745)
12. Quand vous avez des rapports avec votre femme, dites:
"bismillâh Allâhumma jannibnâ achchaytâna wa jannib
achchaytâna mâ razaqtanâ" (au nom d'Allah, ô seigneur
éloigne de nous le diable et garde-le éloigné de notre
progéniture), conformément à la parole du Prophète
qui a dit: " Si l'un de vous a un rapport sexuel avec sa femme et dit:
"bismillâh Allâhumma jannibnâ achchaytâna wa jannib
achchaytâna mâ razaqtanâ", et qu'un enfant naît de ce
rapport, alors Satan ne lui causera pas de tort" (sahîh
d'al-Bukhârî, t.1, p.65, hadith n°141). Ne divulguez pas les
détails relatifs à vos relations intimes. En effet, le
Prophète a dit: "Celui qui aura la pire réputation (la pire
place) chez Allah le jour du Jugement est l'homme qui a des rapports avec sa
femme puis va divulguer les secrets la concernant" (sahîh de Muslim, t.2,
p. 1060, hadith n°1437).
13. Si vous plaisantez avec quelqu'un, que votre plaisanterie
ne porte atteinte et préjudice à personne, en vertu du propos du
Prophète: "Ne vous emparez pas des affaires de vos frères ni par
plaisanterie ni sérieusement"(sunan d'Abû Dâwûd, t.4,
p. 301, hadith n°5003). Que votre plaisanterie reste dans les limites de
la vérité, c'est-à-dire sans user de mensonges en vue de
faire rire les gens car le prophète a dit: "Malheur à celui qui
parle et ment pour amuser les gens par ses paroles. Malheur à lui et
encore malheur à lui"(sunan d'Abû Dâwûd, t.4, p.hadith
n°4990).
L'Islam encourage toutes les vertus et combat farouchement
tout acte ou parole empreint d'indécence.
Ainsi, l'Islam :
1. Ordonne la reconnaissance de l'unicité d'Allah et
interdit de lui associer quoi que ce soit. Allah dit : « Certes,
Allah ne pardonne pas qu'on lui donne les associés. A part cela, il
pardonne à qui il veut ».( Sourate an-Nisâ', verset
116).
Le Prophète a dit : « Fuyez les sept
péchés qui précipitent en Enfer. » On
demanda : « Quels sont-ils ô messager
d'Allah ? » Il répondit : « Associer
quelque chose à Allah, recourir à la magie, tuer quelqu'un alors
qu'Allah l'a interdit sauf pour une raison juste, pratiquer l'usure, dilapides
la richesse de l'orphelin, fuir le combat et calomnier les croyants chastes et
innocentes. » (Sahîh d'al-Bukhârî, t.3, p.1017,
hadith n°2615)
2. Ordonne la bienfaisance et interdit de s'approprier
injustement les biens d'autrui par l'usure par exemple, ou par le vol, la
fraude, la spoliation, etc.
Allah dit : « Ô les croyants ! Que
les uns d'entre vous ne mangent pas les biens des autres illégalement.
Mais qu'il y ait du négoce (légal) entre vous, par consentement
mutuel ». ( Sourate an-Nisâ', verset 29).
3. Ordonne la justice et interdit l'injustice définie
de façon générale comme une agression physique ou verbale
d'autrui. Allah dit : « certes, Allah commande
l'équité, la bienfaisance et l'assistance aux proches. Et il
interdit la turpitude, l'acte répréhensible et la
rébellion. Il vous exhorte afin que vous vous souveniez ».(
Sourate an-Nahl, verset 90).
4. Ordonne l'entraide au bien et interdit la complicité
dans le mal. Allah dit : « Entraidez-vous dans
l'accomplissement des bonnes oeuvres et de la piété et ne vous
entraidez pas dans le péché et la transgression. Et craignez
Allah, car Allah est, certes, dur en punition ». (Sourate
al-Mâ'ida, verset2)
5. Ordonne de sauver toute vie humaine et interdit d'y porter
atteinte sauf dans un cadre légal. Allah dit : « C'est
pourquoi Nous avons prescrit pour les enfants d'Israël que quiconque
tuerait une personne non coupable d `un meurtre ou d'une corruption sur
terre, c'est comme s `il avait tué tous les hommes. Et quiconque
lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous
les hommes. En effet Nos messagers sont venus à eux avec les preuves. Et
puis voilà, qu'en dépit de cela, beaucoup d'entre eux se
mettent à commettre des excès sur la terre ». (Sourate
al-Mâ'ida, verset 32). Allah dit aussi : « Quiconque tue
intentionnellement un croyant, sa rétribution alors sera l'Enfer, pour y
demeurer éternellement. Allah l'a frappé de sa colère, l'a
maudit et lui a préparé un énorme
châtiment ». (Sourate an-Nisâ', verset 93).
6. Ordonne la bonté envers les parents et interdit de
leur désobéir. Allah dit : « Et ton Seigneur a
décrété : N'adorez que lui ; et (marquez)
de la bonté envers les père et mère : si l'un d'eux
ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi, alors ne
leur dis point : « fi ! » et ne les brusque pas,
mais adresse-leur des paroles respectueuses. Et par miséricorde, abaisse
pour eux l'aile de l'humilité, et dis : « ô mon
Seigneur, fais-leur, à tous deux, miséricorde comme il m'ont
élevé tout petit » (Sourate al-`Isrâ',
versets 23-24).
7. ordonne de maintenir les liens familiaux et
interdit de les rompre. Allah dit : « Si vous vous
détournez, ne risquez-vous pas de semer la corruption sur terre et de
rompre vos liens de parenté ? Ce sont ceux-là qu'Allah a
maudits, a rendus sourds et il a rendu leurs yeux aveugles ».
(Sourate Muhammad, versets 22-23). Le Prophète a dit :
« Celui qui rompt ses liens de parenté n'entre pas au
paradis ».
8. Prescrit le mariage et encourage-le. Le Prophète a
dit : « Jeunes gens, que celui qui en a les moyens se marie,
cela aide à mieux baisser le regard et préserve le sexe du
péché. Quant à celui qui ne peut pas, qu'il jeûne
car cela constitue pour lui une protection ». (Sahîh
d'al-Bukhari, t.5, p.1950, hadith n°4779). Allah dit: « Dis:
«Mon Seigneur n'a interdit que les turpitudes (les grands
péchés), tant apparentes que secrètes, de même que
le péché, l'agression sans droit et d'associer à Allah ce
dont il n'a fait descendre aucune preuve, et de dire sur Allah ce que vous ne
savez pas ». (Sourate al-`A'râf, verset 33).
9. Ordonne de prendre soin des biens de l'orphelin,
d'être attentionné envers lui et interdit qu'on s'approprie
indûment son argent. Allah dit : « Ceux qui mangent
(disposent) injustement des biens des orphelins ne font que manger du feu dans
leurs ventres. Ils brûleront bientôt dans les flammes de
l'Enfer ». (Sourate an-Nisâ', verset 10). Il interdit aussi de
l'opprimer et de le maltraiter. Allah a dit : « Quant à
l'orphelin, donc ne le maltraite pas ». (Sourate ad-Duhâ,
verset 9).
10. Ordonne d'être véridique quand on
témoigne de quelque chose et interdit le faux témoignage. U n
hadith nous apprend que « le Prophète dit un jour :
Voulez-vous que je vous informe des plus grands péchés ? Il
répéta cette question à trois reprises. Les gens
répondirent : (Bien sûr ô Prophète d'Allah). Il
dit alors : Associer quelque chose à Allah, désobéir
aux parents....Il s'assit ensuite car il était accoudé, et
ajouta : « et porter un faux témoignage ! Il le
répéta avec une telle insistance que nous pensâmes :
si seulement il pouvait s'arrêter ». (Sahîh d'al-Bukhari,
t.2, p.939, hadith n°2511).
11. Ordonne d'être sincère dans les serments et
interdit de parjurer (faux serment) dans l'intention de léser le droit
d'autrui. Allah dit : « Ceux qui vendent à vil prix leur
engagement avec Allah ainsi que leurs serments n'aucune part dans
l'au-delà, et Allah ne leur parlera pas, ni ne les regardera, au jour de
la résurrection, ni ne les purifiera ; et ils auront un
châtiment douloureux ».(Sourate `Âl `Imrân, verset
77).
12.Ordonne à l'homme de prendre soin de sa vie et de ne
pas se suicider, que ce soit de façon directe ou indirecte, par exemple
en consommant des boissons enivrantes, des drogues, du tabac et toutes les
substances qui, comme la médecine moderne l'a montré, peuvent
mener à la mort. Ceci en vertu de la parole d'Allah :
« Et ne vous tuez pas vous-même. Et quiconque commet cela, par
excès et par iniquité, Nous le jetterons au feu, voilà qui
facile pour Allah ». ( Sourate an-Nisâ' verset 29-30)
13. Ordonne l'honnêteté,
l'intégrité morale, la fidélité aux engagements, et
prohibe le mensonge, la perfidie (déloyauté), et la trahison.
Allah dit : « Ô vous qui croyez ! Ne trahissez
pas Allah et le Messager. Ne trahissez pas la sciemment la confiance qu'on a
placée en vous ? ». (Sourate al-`Anfâl, verset 27).
Le Prophète a dit : « Il y a trois
caractéristiques qui font de quiconque les possède un hypocrite,
même s'il jeûne, prie et prétend être musulman :
celui qui ment quand il parle, qui ne tient pas parole quand il fait une
promesse et qui trahit la confiance qu'on lui accorde ».( Sahîh
d'Ibn Hibbân,t.1,p.490,hadith n°257).
14. Encourage l'affection et les relations cordiales et
réprouve les sentiments négatifs qui, comme la rancune, le
sentiment et la jalousie, provoquent haine et aversion. Le Prophète a
dit : « Ne vous haïssez pas les uns les autres, ne
vous jalousez pas réciproquement, ne vous tournez pas le dos
mutuellement et soyez des adorateurs d'Allah frères. Il n'est pas permis
que le musulman rompe avec son frère plus de trois jours ».
(Sahîh d'al-Bukhari, t.5,p.2253 hadith n°5718).
15. Prône la modération et condamne
l'excès de zèle et la sévérité excessive
dans la religion, comme l'atteste la parole d'Allah: « Allah veut pour
vous la facilité, il ne veut pas la difficulté pour vous»
(Sourate al-Baqara, verset 185). Le Prophète a dit :
« .... Et prenez garde à ne pas exagérer dans la
religion car c'est l'excès dans la religion qui fait périr ceux
qui vous ont précédés ».( Sahîh d'Ibn
Hibbân,t.9,p.183,hadith n°3871).
16. Recommande que l'on soit économe et dénonce
le gaspillage et la prodigalité, conformément à la parole
d'Allah : « Et donne au proche parent ce qui lui est
dû ainsi qu'au pauvre et au voyageur (en détresse). Et ne gaspille
pas indûment, car les gaspilleurs sont les frères des
diables ; et le Diable est très ingrat envers son
Seigneur ». (Sourate al-`Isrâ', verset 26-27).
17. Exhorte à être humble et doux à
l'égard d'autrui et interdit l'infatuation, l'orgueil et l'arrogance.
Allah dit : « Et ne détourne pas ton visage des hommes,
et ne foule pas la terre avec arrogance : car Allah n'aime pas le
présomptueux plein de gloriole. Sois modeste dans ta démarche, et
baisse ta voix, car la plus détestée des voix, c'est bien la voix
des ânes ». (Sourate Luqman, verset 19). Le Prophète dit
à propos de l'orgueil : « Celui qui a dans son coeur le
poids d'une poussière d'orgueil n'entrera pas au paradis. ».
Un homme a dit : « Ô messager d'Allah, chacun aime avoir
de beaux habits et de belles sandales ». Le Prophète
répondit : « Allah est beau et aime la beauté,
l'orgueil, c'est de rejeter la vérité et de mépriser les
gens ». (Sahîh de Muslim, t.1, p.93, hadith n°91).
18. Invite les croyants à réconcilier les gens
et interdit leur de se réjouir du malheur d'autrui, comme le souligne la
parole du Prophète : « Ne manifeste pas de joie au
malheur de ton frère, car il se peut qu'Allah le prenne pitié et
te mette à l'épreuve ». (Sunna d'at-Tirm&î,
t.4, p.662, hadith n°2506).
19. Interdit au musulman de s'immiscer dans les affaires
d'autrui, d'après cette parole du Prophète: « Le fait
de renoncer à ce qui ne le concerne pas est le signe d'une belle
pratique religieuse chez le croyant » (Sahîh d'Ibn
Hibbân, t.1, p.466, hadith n°229)
20. Prescrit le respect d'autrui et réprouve le
mépris et la moquerie, comme le rappelle ce verset d'Allah :
« Ô vous qui avez cru ! Qu'un groupe ne se raille pas d'un
autre groupe : ceux-ci sont peut-être meilleurs qu'eux. Et que des
femmes ne se raillent pas d'autres femmes : celles-ci sont peut-être
meilleures qu'elles. Ne vous dénigrez pas et ne vous lancez pas
mutuellement des sobriquets (injurieux). Quel vilain mot que
« perversion » lorsqu'on a déjà la
foi » (Sourate al-Hujurât, verset 11).
21. Ordonne de veiller jalousement sur l'honneur des personnes
qui sont placées sous notre protection (particulièrement les
femmes de la famille) et de rester indifférents face au
déshonneur. Le Prophète a dit : « trois (types
de) personnes n'entreront pas au paradis : celui qui se montre
désobéissant envers ses parents, celui qui ne ressent aucune
jalousie vis-à-vis de l'honneur des femmes de sa famille et la femme qui
imite l'homme ». (Al-Mustadrak `alâ as-Sahîhayn, t.1
p.144, hadith n°244).
22. Interdit aux hommes d'imiter les femmes et vice versa. Ibn
Abbâs rapporte : « Le Prophète a maudit les hommes
qui cherchent à ressembler aux femmes et les hommes qui cherchent
à ressembler aux hommes ».(Sahîh
d'al-Bukhârî,t.5 p.2207, hadith n°5546)
23. Recommande de se montrer généreux et
serviables envers les autres mais à condition de ne pas s'en vanter
ensuite devant eux et de le leur rappeler. Un hadith du Prophète
dit : « Prenez garde à ne pas rappeler aux gens le
bien ou le don que vous leur avez fait car cela annule la reconnaissance et
annihile la récompense ». Puis il récita la parole
divine : « Ô les croyants ! N'annulez pas vos
aumônes par un rappel ou un tort... » (Sourate al-Baqara,
verset 254).
24. Enjoint d'avoir de bonnes présomptions envers
autrui et interdit d'espionner les gens et de parler d'eux en mal en leur
absence (médisance) Allah dit : « Ô vous qui avez
cru ! Evitez de trop conjecturer (sur autrui) car une partie des
conjectures est péché. Et n'espionnez pas ; et ne
médisez pas les uns des autres. L'un de vous aimerait-il manger la chair
de son frère mort ?(non !) vous en avez horreur. Car Allah est
Grand Accueillant au repentir, Très Miséricordieux ».
(Sourate al-Hujurât, verset 12)
25. Ordonne de préserver sa langue de toute
obscénité et de la mettre au service de tout ce qui
peut-être profitable à l'individu ou à la
société, comme le rappel d'Allah et la recherche de la
réconciliation. Il est interdit de tenir des propos frivoles. En effet,
quand Mu'âdh bnu Jabal demanda : « O Prophète
d'Allah, sommes-nous vraiment punissables pour ce que nous
disons ? », le Prophète répondit :
« Tu es vraiment dans l'erreur, ô Mu'âdh ! Pourquoi
les hommes seront-ils jetés la face ou le nez contre le sol en Enfer si
ce n'est à cause de leurs langues et de ce qu'elles ont
moissonné ? ». (Sunan d'at-Tirmi&î, t.5, p.11,
hadith n°5670).
26. Ordonne d'être bienfaisant envers le voisin et de ne
pas lui causer du tort. Le Prophète jura : « Par Allah,
il n'est pas croyant. Par Allah, il n'est pas croyant ».On
demanda : « Qui donc, ô envoyé
d'Allah ? » Il répondit : « Celui dont le
voisin n'est pas à l'abri de ses injustices ». (Sahîh
d'al-Bukhârî, t.5, p.2240, hadith n°5670).
27. Recommande la compagnie des gens de bien et interdit les
fréquentations peu recommandables. Le Prophète a dit :
« Le bon compagnon et le mauvais compagnon sont comparables
respectivement au vendeur de musc et au forgeron dans sa forge. Que le vendeur
de musc vous en donne ou pas, que vous lui en achetiez ou pas, il exhale une
bonne odeur. Quant au forgeron, soit-il vous brûle les vêtements,
soit il vous laisse respirer une mauvaise odeur ». (Sahîh de
Muslim, t.4, p.2026, hadith n°2628).
28. Ordonne de réconcilier les gens entre eux et ne pas
semer la discorde et la haine. Allah dit : « Il n'y a rien
de bon dans la plus grande partie de leurs conversations secrètes, sauf
si l'un d'eux ordonne une charité, une bonne action, ou une
réconciliation entre les gens. Et quiconque le fait, cherchant
l'agrément d `Allah, à celui-là nous donnerons
bientôt une récompense énorme. » (Sourate
an-Ninâ' ; verset 114)
29. Ordonne de prodiguer des conseils bienveillants et
sincères et interdit de les refuser à celui qui le demande en
raison de ce hadith du Prophète : « La religion, c'est
le conseil sincère et bienveillant ». On demanda :
« pour qui ? » Il répondit :
« pour Allah, son livre, son prophète, l'élite des
musulmans et les musulmans en général ». (Sahîh
de Muslim, t.1, p.74, hadith n°55).
30. Ordonne de soulager les malheurs des musulmans, de leur
faciliter les choses et de couvrir leurs défauts. Le Prophète a
dit : « Celui qui dissipe pour un croyant une
difficulté dans ce monde, Allah lui dissipera une difficulté le
jour du jugement. Celui qui soulage une personne en difficulté
(endettée ou pauvre), en lui accordant des facilités (sursis,
délai, aide sous forme de charité), Allah lui facilitera les
choses en ce monde et dans l'autre, et celui qui cache les défauts d'un
musulman, Allah cachera les siens en ce monde et dans l'au-delà. Alla
aide une personne aussi longtemps que celle-ci aide son
frère ». (Sahîh de Muslim, t.4, p.2074, hadith
n°2699).
31. Ordonne de faire preuve de patience face au malheur et
interdit de céder au mécontentement et à l'indignation.
Allah dit : « Très certainement, nous vous
éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de
personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent,
quand un malheur les atteints : « Certes nous sommes à
Allah, et c'est à lui que nous retournerons. Ceux-là
reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la
miséricorde ; et ceux-là sont les biens
guidés ». (Sourate al-Baqara, versets 133-157).
32. Enjoint le pardon et la clémence et réprouve
les actions de représailles et la vengeance. Allah dit :
« Et concourez au pardon de votre Seigneur, et à un jardin
(paradis) large comme les cieux et la terre, préparé pour les
pieux, qui dépensent dans l'aisance et dans l'adversité, qui
dominent leur rage et pardonnent à autrui- car Allah aime les
bienfaisants -».(Sourate `Âl `Imrân, versets 133-134)
33. Enjoint la compassion et interdit la cruauté. Le
Prophète a dit : « Le très Miséricordieux
fera miséricorde à ceux qui font preuve de miséricorde.
Soyez bons avec les habitants de la terre et celui qui est au ciel sera bon
avec vous. » (Sunan d'Abû Dâwûd, t.4, p.285, hadith
n°4941).
34. Ordonne la douceur et la gentillesse et prohibe la rudesse
et la dureté conformément à la parole du
Prophète : « Chaque fois que la douceur est
présente en une chose, cette dernière s'en trouve embellie et
chaque fois qu'elle est absente d'une chose, celle-ci est enlaidie ».
(Sahîh de Muslim, t.4, p.2004, hadiths 23-24193r
35. Recommande de répondre au mal par le bien et
interdit de répondre au mal par le mal. Allah dit :
« Repousse (le mal) par ce qui est meilleur ; et voilà
que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami
chaleureux » (sourate Fussilat, verset 34).
36. Ordonne de diffuser la connaissance et interdit de la
garder secrète. Le Prophète a dit : « Celui qui
est questionné à propos d'un savoir et refuse de le divulguer
sera amené le jour du jugement et on lui aura passé la bride avec
un mors de feu dans la bouche » (Al-Mustadrak `alâ
as-Sahîhayn, t.1, p.181, hadith n°344).
37. Impose au musulman d'ordonner le bien et d'interdire le
mal, chacun selon ses capacités et ses possibilités. Le
Prophète a dit : « Quand l'un d'entre vous voit un mal
(une chose blâmable) qu'il le répare avec sa main. S'il ne peut
toujours pas, alors avec son coeur et c'est là le degré le plus
bas de la foi ». (Sahîh de Muslim, t.1, p.69, hadith
n°49.).
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE..................................................................................................................3
REMERCIEMENTS...............................................................................9
AVANT-PROPOS.................................................................................12
INTRODUCTION.................................................................................14
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS THEORIQUES ET
METHODOLOGIQUES..............................................17
CHAPITRE I : CADRE
THEORIQUE.............................................................18
I-1Problématique........................................................................................18
I-1-1
justification...................................................................................18
I-1-2 Approche
conceptuelle............................................................ ..
...20
I-1-2-1vieillissement.............................................................................
..21
I-1-2-2 Pratiques
islamiques......................................................................24
I-1-2-3
Longévité...................................................................................27
I-1-2-4 Les personne
âgées..........................................................................30
I-1-3 Enoncé du
problème.........................................................................35
I-2 Objectifs de
l'étude..............................................................................41
I-2-1 Objectif
général................................................................................41
I-2-2 Objectifs
spécifiques.........................................................................41
I-3
Thèse.............................................................................................42
I-4 Modèle d'analyse
............................................................................42
I-4-1 Hypothèse de
l'étude.........................................................................42
I-4-2 Plan de vérification de vérification
de l'hypothèse......................................42
I-5 Revue de la
littérature.........................................................................45
I-5-1 Représentation de la
vieillesse..............................................................45
I-5-1-1 La représentation occidentale de la
vieillesse......................... . .....46
I-5-1-2 La représentation de la vieillesse dans les
sociétés non occidentale..................51
I-5-2 Les déterminants du vieillissement et la
longévité.......................................58
I-5-2-1 Les facteurs sociaux et
écologiques......................................................58
I-5-2-2 Les facteurs biologiques, physiques et
mentaux......................................60
I-5-2-3 Les facteurs religieux, nutritionnels et
comportementaux...........................63
I-5-3 Les mesures préventives du
vieillissement...............................................72
I-5-3-1 Les mesures
sanitaires....................................................................72
I-5-3-2 Les mesures
sociales......................................................................76
I-6 Champs de référence
théorique.............................................................89
I-6-1 Perspective
constructiviste..................................................................90
I-6-2 La théorie de la
gérontotranscendance....................................................91
CHAPITRE II : CADRE
METHODOLOGIQUE......................................................93
II-1 La délimitation du champ
d'étude.............................................................93
II-1-1 champ
géographique......................................................................93
II-1-1-1 Raison d'ordre
stratégique..............................................................94
II-1-1-2 Raison d'ordre
socioculturel............................................................98
II-1-2 présentation
sociodémographique.......................................................102
II-1-2-1 La localisation des sites
enquêtés....................................................102
II-1-2-2 L'évolution de la structure de la
population.........................................106
II-1-2-3 Niveau du vieillissement
démographique..........................................107
II-1-2-4 Volume
global..........................................................................108
II-1-2-5 Historique de l'islam dans le sud
ivoirien.........................................110
II-1-2-6 Organisation et fonctionnement de la
communauté musulmane..................112
II-1-2-6-1 Structure de la
mosquée............................................................114
II-1-2-6-1-1 Structure
administrative.........................................................114
II-1-2-6-1-2 Structure
spirituelle...............................................................115
II-1-2-7 Démographie religieuse et
politique................................................115
II-1-3 Graphique des espérances de
vie.........................................................116
II- 1-3-1 L'espérance de vie à la naissance
pour les hommes (en 2005).................116
II-13-2 L'espérance de vie à la naissance
pour les femmes (en 2005)........................119
II-1-3-3 L'espérance de vie à la naissance des
deux sexes au niveau
national.....................................................................................................121
II-1-4 Le champ
social...............................................................................123
II-2 Le terrain
d'étude..............................................................................126
II-3 Population
d'enquête............................................................................127
II-4
L'échantillon....................................................................................127
II-5 Les méthodes de recherche
(d'analyse)...................................................133
II-5-1 L'Approche
constructiviste................................................................133
II-5-2 La méthode
dialectique.....................................................................134
II-6 Précision du type
d'étude....................................................................136
II-7 Technique de recueil des
données.............................................................137
II-7-1 l'observation
directe........................................................................138
II-7-2
Entretien.....................................................................................139
II-7-3 Histoire de
vie................................................................................140
II-7-4
Questionnaire................................................................................141
II-8 Le dépouillement des
données...............................................................142
II-9 Les difficultés
rencontrées....................................................................143
DEUXIEME PARTIE : LES FACTEURS DE
LONGEVITE................................145
CHAPITRE I : L'IDEOLOGIE
ISLAMIQUE.....................................................145
I-1 Etymologie de
l'islam..........................................................................146
I-2 Historique, origines de
l'Islam................................................................146
I-3 Situation contemporaine
.....................................................................149
I-4 Harmonie familiale et
sociétale..............................................................150
I-5 Le savoir et la
longévité......................................................................154
I-5-1 La connaissance
spirituelle................................................................155
I-5-2 Les sciences
temporelles...................................................................156
I-6 Représentation symbolique des pratiques et
santé....................................158
I-6-1 Aliments proscrits en
islam...........................................................159
I-6-1-1 Représentation de la viande de
porc..............................................159
I-6-1-2 Proscription des boissons
alcoolisées..............................................161
I-6-1-3 Les effets nocifs de l'alcool sur
l'organisme....................................161
I-6-1-4 Les conséquences du tabagisme sur la
santé.....................................164
I-7 Les aliments licites et
santé.............................................................167
I-8 L'Islam, la circoncision et
l'excision..................................................172
I-9 Le mariage, santé, médecine et
sexualité en islam....................................174
I-10 Les piliers spirituels source de
longévité.............................................174
I-10-1 Le
Jeûne................................................................................174
I-10-2 La
Prière...............................................................................177
I-11 Les pratiques alimentaires interdites en
islam.......................................180
I-12 Les caractéristiques morales et sociales de
l'idiologie.......................183
CHAPITRE II : LA REPRESENTATION DE LA VIEILLESSE DANS LA
COMMUNAUTE
MUSULMANE......................................................... ...187
II-1- La valeur de la
vieillesse.................................................................188
II-2- Âge comme critère de
vieillesse................................................... ..196
II-3 Vieillesse source de détérioration de
nos facultés............................ ........202
CHAPITRE III : LES MECANISMES DE CONSTRUCTION DU
VIEILLISSEMENT...........................................................................
..203
III-1 Les mécanismes
exogènes...............................................................203
III-1-La
profession..........................................................................
. 203
III-1-2
L'instruction........................................................................
. 204
III-1-3 La structure familiale et
sociale..................................................... 207
III-1-4 La
religiosité........................................................................
212
III-1-5
Altruisme...............................................................................212
III-1-4-2 Acceptation des règles de la
religion.......................................... ..213
III-1-4-3 Pratique totale ou partielle des rites
islamiques........................... .....219
III-1-4-3-1 pratique
totale....................................................................220
III-1-4-3-2 pratique
partielle....................................................................224
III-1-5 Régime
alimentation.....................................................................228
III-1-5-1 Les totems ou interdits
traditionnels................................................228
III-1-5-2 Les totems et interdits
religieux............................................. ... ...229
III-1-6 Les conditions matérielles
d'existence.......................................... ....233
III-1-7 Les facteurs physiques
....................................................................235
III-1-8 L'impact scientifique de la consommation
................................. ... ....239
III-1-9 L'impact scientifique de la
circoncision..............................................241
III-2 Les mécanismes endogènes
............................................................243
III-2-1 Le patrimoine
génétique................................................
...............243
III-2-2 Le sexe et la situation
matrimoniale.......................................... .... ......245
III-2-3 Le poids démographique des personnes
âgées de 60 ans et plus
des obédiences confessionnelles dans le
District d'Abidjan...............................247
CHAPITRE IV: STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LE
VIEILLISSEMENT
PRECOCE........................... ...... .. ..252
IV-1-1 Sécurité
formelle........................................................252
IV-1-2Sécurité sociale
informelle.............................................254
IV-2- La
progéniture............................................................255
IV-3-Le poids
social............................................................257
IV-3- La préférence
alimentaire.............................................262
IV-3- Rapport à la
gerontotranscendance et qualité de vie .............265
IV-4-Promotion d'un centre de
gériatrie et de gérontologie.............270
IV- La prévention des
pathologies......................................270
IV-4-2 Itinéraire
thérapeutique .........................................271
IV-4-3 Les actions
sociales.................................................273
CONCLUSION
....................................................................................277
BIBLIOGRAPHIE.....................................................................
............283
ANNEXE.............................................................................................304
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