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L'évaluation à  mi- parcours des projets de développement communautaire: le cas des puits à  pompe du Projet d'Appui au Développement Communautaire ( PADC ) de Mebomo et de Bikogo (Centre- Cameroun )

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par Yanik YANKEU YANKEU
Université catholique d'Afrique Centrale Yaoundé - Master en développement et management des projets en Afrique 2008
  

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CONCLUSION GENERALE

Cette évaluation à mi-parcours des puits à pompe du PADC de Mebomo et de Bikogo (Centre-Cameroun) n'a pas la prétention d'avoir élucidé tous les aspects de cet exercice. Nous nous sommes évertués, autant que faire se peut, à apporter des éléments de compréhension du faible décollage du développement communautaire en s'appuyant sur les puits à pompe et à mettre une base de données socio-anthropologiques non moins négligeable pour les chercheurs qui auront l'ambition d'approfondir la recherche dans ce domaine ou ce milieu.

En définitive, l'adhésion partielle des populations de Mebomo et Bikogo aux puits à pompe du PADC est une réalité. Cette adhésion partielle remonte à la préparation du projet. Les populations adhèrent partiellement aux puits à pompe du PADC, à cause de leur faible implication lors de la préparation du projet de réalisation de ces puits. Dans les interventions d'approvisionnement en eau, décrie F. Conac (1985 :102), la faible intervention des populations est facteur de leur faible adhésion.

Pour ce qui est des sous-hypothèses, l'influence des élites a été mesurée à l'aune des interventions passées, pendant et après la mise en oeuvre des puits à pompe du PADC dans les villages Mebomo et Bikogo. Des puits à pompe ont toujours été mis dans ces villages avec le concours des élites des villages. Le peu de recul, de marge de liberté ou de réinterprétation des objectifs du projet laissé aux populations a motivé cette influence. En plus, après la mise en place des puits, par l'accaparement du projet et par la création de comité de développement connexe à celui qui existait déjà, les élites ont favorisé le détour des populations des puits à pompe. Cependant, cette sous-hypothèse s'est plus vérifiée à Bikogo.

La maintenance des puits à pompe du PADC dans les deux villages n'est pas assurée par les populations. L'innovation technologique des puits à pompe, à ce niveau, est un handicap pour les populations. Cette absence de la maîtrise technologique favorise, d'après F. Conac (1985), la non identification des populations au projet.

Les deux villages n'ont pas d'endroits sacrés. Ainsi, l'emplacement des puits à pompe n'a pas eu à faire à ce pan de la tradition. Mais, lors de sa mise en oeuvre, il a été occulté l'occupation spatiale des villages Mebomo et Bikogo par les deux groupes ethniques qui les peuplent. Les us et coutumes de ces groupes ethniques ont des incidences, bien que faibles, sur les puits à pompe.

Enfin, en rapport avec les conflits, il ressort que les puits à pompe du PADC sont sources de nombreux conflits. Ces conflits sont perceptibles tant au niveau des usagers des puits à pompe qu'au niveau des responsables de la gestion de ces puits et des différents leaders d'associations.

Les facteurs exogènes (élites et innovation technologique) et endogènes (responsabilité des bénéficiaires) contribuent à l'adhésion partielle des populations aux puits à pompe du PADC. Il importe devant ce rejet partiel d'en tirer les leçons qui s'imposent. Sinon faudrait-il, au vue des échecs, limiter les interventions de développement en milieu rural ? A cette question, O. de Sardan (1995) propose plutôt aux développeurs de revoir leur rôle. Car, ce rôle exige un certain type de compétence ou de savoir-faire qui ne s'improvise pas. Chaque action de développement nécessite une analyse spécifique du milieu auquel elle entend apporter des modifications. Les interactions « projet-milieu » font que chaque projet sera confronté à de multiples facteurs qu'il ne maîtrise pas et dont il dépend en partie. Pour cela, il faudrait juste penser que l'histoire ne démarre pas avec le projet et qu'avant lui, d'autres interventions ont laissé des traces. H. Mendras (1984) pense que les innovations apportées dans les villages devraient intégrer les réalités de ces milieux, de manière que chaque membre accepte et bénéficie pleinement des apports extérieurs. D'ailleurs, G. Beloncle (1982) refuse d'imputer la responsabilité de l'échec des opérations de développement à la résistance paysanne au changement ou à la mentalité. Les promoteurs de développement doivent faire l'effort d'écouter les problèmes des paysans pour être sûr de l'efficacité de leurs actions. M. Cernea (1998) relève, dans cette lancée, que l'échec des projets de développement fait suite à la prédominance des aspects techniques et économiques au détriment des sciences sociales dans l'élaboration de ces projets. C'est parce que la dimension sociale n'a pas fortement été pris en compte que de nombreux projets censés favoriser le développement ont échoué dont celui du PADC de Mebomo et de Bikogo.

A la fin de cette recherche, le souhait est qu'elle soit approfondie par de futurs chercheurs. Ce n'est que par ce moyen que des espoirs naîtront, afin que les puits à pompe du PADC dans les villages Mebomo et Bikogo, ne soient pas de mini « cathédrales dans le désert » comme le souligne J.M. Ela (1994 : 247). Toutefois, nous convenons avec Georges Balandier (1967 : 1) que tout savoir qui se construit scientifiquement doit accepter d'être vulnérable et partiellement contesté.

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