CONCLUSION
La contrainte du milieu naturel semble être le facteur
qui conditionne l'évolution du système agraire de la commune de
Safo Jadis, la mise en valeur agricole s'est fait essentiellement sur le glacis
et l'abattis brûlis est alors le principal mode de gestion de la
fertilité. Le système a évolué au cours de
l'histoire, avec une baisse de la pluviométrie, accompagnée de
périodes de sécheresse. L'accroissement démographique et
la pression foncière ont entraîné par la suite une
dégradation de la fertilité des sols (réduction des
jachères, surexploitation des plaines), une baisse des productions
céréalières et un déficit vivrier chronique qui
touche une grande majorité d'exploitations.
S'interroge t-on aussi sur le niveau de viabilité
à cause du cheptel peu nombreux de la dynamique actuelle basée
sur le passage de la culture itinérante sur abattis-brûlis
à la culture continue. En effet seul les exploitations peul peuvent
produire le fumier nécessaire à la fertilisation de leurs
champs.
Cette situation remet en cause la viabilité des
systèmes de production où la diversification est limitée.
En effet cette diversification est fortement conditionnée par
l'accès aux bas-fonds constituant un facteur important de
différenciation socio-économique des systèmes de
production. Il permet de diversifier les activités agricoles
(maraîchage, arboriculture fruitière), d'avoir des revenus
réguliers, de compenser le déficit céréalier et
éventuellement de capitaliser. Les cultures commerciales n'ont
cessé de prendre de l'importance depuis les années 70 avec une
gestion de plus en plus individuelle des jardins maraîchers. En effet,
les revenus tirés de ces derniers sont plutôt individuels
(ménage, femme âgée) et non collectifs. La tendance est
à l'investissement de plus en plus intensif en travail dans les jardins
et l'essentiel de la fumure organique y est transférée.
Dans cette zone il existe deux types de villages aux
caractéristiques contrastées : les villages situés sur la
plaine où l'essentiel des revenus monétaires est tiré du
maraîchage dans les jardins de case et les villages qui possèdent
des bas-fonds et tirent leurs revenus monétaires sur l'arboriculture
fruitière (banane et papaye) et sur le maraîchage (cas de
Sériwala).Le maraîchage pratiqué dans toutes les
systèmes de production à l'exception de celui des peuls conduit
à de nouveaux flux de trésorerie qui ont toute leur importance
dans la gestion de la soudure..
Aujourd'hui, la réserve foncière communautaire
est épuisée et les chefs coutumiers n'ont plus de terre à
distribuer. Les SAU se rétrécissent et il n'y a plus de
possibilité pour les exploitations d'accroître leurs superficies
alors que la démographie et les besoins ne cessent de croître. Ce
phénomène est aggravé par le morcellement et la vente des
parcelles agricoles (très fréquents dans les villages limitrophes
de Bamako (Falayan, Safo, Sériwala). Les terres de cette zone
périurbaines sont très convoitées par les habitants de
Bamako incitant les exploitations vulnérables à vendre leur
terre. Ce phénomène même s'il permet à celui qui a
vendu sa parcelle de disposer de revenus immédiats concourt à la
réduction des surfaces agricoles et présente des risques pour
l'agriculteur qui cède son principal facteur de production (la
terre).
La solution aux contraintes dont les populations de la Commune
sont confrontées passe par une amélioration des conditions
d'exploitation des terres pour combler le déficit vivrier. L'appui aux
populations par octroi de crédits pour développer des
activités d'élevage afin de
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leur permettre de produire d'avantage de fumier pour
fertiliser les terres, accroître la production
céréalière et le revenu agricole semble être une
alternative appropriée.
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