4.2 TYPOLOGIE DES SYSTÈMES DE PRODUCTION
Nous avons identifié plusieurs systèmes de
production et nous sommes basés sur des critères discriminants
pour les différencier. Toutes les exploitations de la zone pratiquent la
céréaliculture et développent des activités
maraîchères à l'exception des éleveurs peuls.
Certaines exploitations ont aussi des plantations de bananes et font appel
à de la main-d'oeuvre extérieure pendant les pointes de travaux
(sarclages, récoltes). La différenciation des systèmes
dépend surtout des conditions d'accès au foncier (bas-fond et
terres de la plaine) et du niveau d'équipement des exploitations
(traction animale, motopompes pour l'irrigation des cultures de bas-fonds en
saison sèche), auxquelles s'ajoute l'orientation élevage dans le
cas particulier des familles peuls.
Le croisement de ces critères nous permet de
différencier notre échantillon en 5 types de producteurs :
- Type 1 : Exploitations non équipées et
vulnérables (petites structures faiblement diversifiées)
- Type 2 : Exploitations ayant diversifié sur les
activités de bas-fond (petites structures) - Type 3 : Exploitations
équipées en traction animale mais limitées en
matière de diversification (grandes structures)
- Type 4 : Exploitations équipées et
diversifiées grâce aux activités de bas-fond (grandes
structures)
- Type 5 : Exploitations à dominante élevage
(familles peules)
4.2.1 Type 1 : les exploitations vulnérables
(petites structures)
C'est le type dominant sur la commune et présent
essentiellement à Safo dans notre échantillon. Ce sont
essentiellement des producteurs qui se sont installés au moment de la
colonisation et qui n'ont pas pu disposer, au moment de la traite
arachidière, d'autant de foncier que les familles des
propriétaires coutumiers. Ces exploitations n'ont jamais pu capitaliser
au cours de leur histoire, faute d'accès au foncier.
Ce type concerne aussi dans une moindre mesure les familles
liées aux propriétaires coutumiers qui ont pu disposer de foncier
à une époque, mais qui se sont par la suite
éclatées et se retrouvent aujourd'hui avec peu de terre et sans
matériel.
La SAU moyenne des exploitations est de 2,6 ha pour 6 actifs
soit 0,43ha/actif. Le niveau d'équipement est faible, et se compose
essentiellement de petit outillage fabriqué sur place (daba, pioche,
binette, seau, arrosoir).
Ces exploitations cultivent le sorgho(1,5ha) et l'arachide
(0,5ha) dans le Koungokonoforo et exploitent des petites surfaces dans
le Soforo où sont produits le maïs(0,25ha) et l'arachide des femmes
(0,25ha) en hivernage, ainsi que quelques cultures maraîchères en
saison sèche (0,16ha). L'oignon peu exigeant en intrants est la
principale spéculation maraîchère.
Le maïs est cultivé pour être
consommé pendant la période de soudure. L'activité
maraîchère est la principale source de revenus monétaires
et représente 40% de la VAB totale même si la priorité pour
ces exploitations reste les cultures céréalières pour la
satisfaction des besoins vivriers. L'arrosage des cultures
maraîchères est réalisé manuellement à partir
de puits forés dans les jardins et occupant une surface relativement
importante par rapport à la taille de ces jardins. Ce système
d'exhaure traditionnel n'est pas sans contrainte : effondrement des puits en
saison des pluies et manque d'eau à partir du mois de mars.
Ces exploitations possèdent peu d'animaux (caprins et
poules essentiellement) et disposent donc de très peu de fumier. La
fumure produite est destinée aux cultures maraîchères dont
elle ne couvre pas les besoins. Les producteurs ont recours aux ordures
ménagères et en quantité moindre aux engrais
minéraux pour fertiliser les cultures maraîchères.
VAB maraîch
41%
VAB SE
5%
VAB vivrier
23%
VAB arachide
31%
Figure 38. Constitution de la VAB du type1
Ces exploitations investissent beaucoup de travail dans le
maraîchage en entretenant bien les cultures. Dans ces conditions le
maraîchage génère surtout des revenus qui vont compenser le
déficit vivrier, de l'ordre de 20% (pour calculer le déficit
vivrier nous avons considéré qu'une personne adulte consomme en
moyenne 200kg~de céréales par an (momento de
l'agronome) et qu'un enfant ou une personne âgée consomme 100kg de
céréales par an).
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9 Norme FAO
Homme- jour/mois
40
60
50
30
20
10
0
arrosage
récolte gombo
récolte aubergine
récolte oignon
paillage des planches
conf' planche-repiquage/semis
maraîchage(pépiniére)
battage-vannage
récolte arachide
récolte sorgho
récolte niébé
récolte écossage maïs
surveillance maïs
désherbage arachide
désherbage sorgho
désherbage maïs
lab-semis arachide
lab-semis céréales
nettoyage
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Figure39. Calendrier de travail de l'exploitation de
type1 sur une année
Les pointes de travail se situent aux mois de juin
correspondant aux labour/semis et au mois d'octobre correspondant à la
récoltes des céréales et de l'arachide, qui coïncide
aussi avec le début des activités maraîchères. Les
exploitations font appel aux groupes d'entraide (ton) pour les récoltes.
Le temps de travail total pour ce modèle d'exploitation
représente 348hj.
Ce type dégage un revenu par actif de 86 221Fcfa avec
en moyenne 1,4 bouches à nourrir par actif..
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