7.3 LA PÊCHE INDUSTRIELLE : UNE PRATIQUE AVEC
DES EFFETS ÉCOLOGIQUES NÉFASTES MAIS PAS L'UNIQUE RESPONSABLE DE
LA BAISSE DES RESSOURCES.
En ce qui concerne la pêche industrielle, aucun
débarquement de bateau chalutier n'est enregistré malgré
l'existence d'un port construit à Saint-Louis depuis environ 30
années mais non opérationnel faute d'un chenal d'accès
approprié pour les navires. Au large Saint-Louis, c'est surtout le
chalutage qui est signalé
Le chalut de mer est un sac en filet plus ou moins conique.
Le filet est maintenu ouverts latéralement par des panneaux divergents
et verticalement par un jeu de lests et de flotteurs. Trainé sur le fond
(chalut de fond) ou entre deux eaux (chalut pélagique), c'est le filet
le plus important pour la pêche hauturière. Les navires sont
équipés de treuils hydrauliques pour le relevage des câbles
(les funes) qui tirent les filets une fois chargés. Le chalut est
manoeuvré par un ou deux bateaux (boeufs). La surface de l'ouverture du
filet, déterminante pour les captures est très variable, de
quelques dizaines de mètres carrés pour les chaluts de fond,
à plusieurs centaines pour les pélagiques.
C'est la pratique la plus décriée par les
pêcheurs locaux du fait des dégâts écologiques
qu'elle occasionne. Les chaluts raclent les fonds sur lesquels ils sont
trainés, d'autant plus qu'à Saint-Louis, les espèces
recherchées (crevettes, soles, langoustes) sont souvent enfoncées
dans le sable ou la vase. Ils bouleversent à la fois le substrat et les
organismes qui en assurent l'équilibre biologique. La pêche au
chalut est peu sélective, le chalut ramasse une bonne partie de ce qu'il
trouve, petits et gros poissons. Les pêcheurs doivent donc faire le tri,
une fois le poisson sur le pont du bateau et renvoyer à l'eau ceux qui
ne présentent aucun intérêt pour eux ; mais le
séjour à l'air est souvent fatal à de nombreuses
espèces. Ces rejets atteignent parfois des proportions alarmantes de
l'ordre de 45% du poisson débarqué selon A
102
BISEAU (1986). Ces rejets sont moins importants dans la
pêche artisanale. L'exemple de la palangre qui par la taille de
l'hameçon, et le lieu de pose sélectionne et l'espèce et
la taille du poisson capturé est assez illustratif ; de même la
taille des mailles des filets (40 mm pour les dérivants et 50 à
70 mm pour les dormants) permet de laisser une chance aux petits poissons.
Si la zone des 6 miles (9 km et demi) consacrée
à la pêche artisanale est interdite aux chalutiers, des incursions
clandestines sont souvent signalées. Ils occasionnent des dommages sur
les engins de pêche et/ou des accidents avec les pirogues locales. Aussi
le chalutage constitue un enjeu pour l'AMP de Saint-Louis. Comme nous l'avons
cité, il constitue la cause pour laquelle les pêcheurs de
Saint-Louis ont voulu une AMP très grande. Il est question alors pour
ces derniers de se servir de l'AMP pour interdire systématiquement le
chalutage à Saint-Louis afin disent-ils de protéger les jeunes
individus et les habitats mais aussi de permettre aux pêcheurs locaux de
poser leurs engins sans courir le risque de les voir emporter dans un
chalut.
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