5.2.3 Deux grands types de houles à Saint-Louis
La houle se définit comme un mouvement ondulatoire de
la mer formé par une succession de vagues qui ne se brisent pas (Dicos,
Encarta 2006).Se basant sur les observations effectuées sur le plateau
continental par divers autres acteurs, Pr KANE (2007) confirme qu'il existe
deux grands types de houles dans ce domaine :
~ la houle du nord-ouest, d'origine boréale, avec une
dérivation littorale induite qui se fait sentir du nord au sud ;
~ la houle du sud-ouest, d'origine australe, liée à
la dérive littorale sud-nord.
La houle de nord-ouest prédomine pendant toute la
saison sèche d'octobre à juin et a pour origine les
tempêtes lointaines de l'Atlantique nord du quadrant NW (N 320°
à N 360°). Cette houle atteint la côte sous forme de trains
de grande longueur d'onde (en moyenne 190 à 300 mètres), son
amplitude est généralement plus forte (les valeurs moyennes sont
comprises entre 1 et 1,60 m) et elle se propage à une vitesse de l'ordre
de 22 m.s-1 avec des périodes oscillant entre 11 et 15s. La
direction moyenne de propagation, pour ces houles d'origine septentrionale, se
situe par 22° nord-ouest.
Lorsque les conditions topographiques s'y prêtent
(prés de la côte, la houle est influencée par la faible
profondeur des fonds) comme à Saint-Louis, elle provoque une barre
importante. Quand la cambrure est excessive, elle provoque comme on le constate
dans cette zone, des déferlements sous forme de gros rouleaux de
façon permanente.
A l'approche de la côte de Barbarie, elles subissent une
réfraction sur le fond au niveau du plateau continental ; elles perdent
une grande partie de leur énergie et déferlent plus ou moins
obliquement par rapport à la côte. La houle de NW provoque une
mobilisation puis un important transport de sable dans le sens nord-sud
(dérive littorale) (KANE 2007).
Les houles du sud-ouest se manifestent de juin à
octobre et ont pour origine les grands vents d'ouest de l'Atlantique sud :
elles sont liées par leur direction et leur fréquence aux flux de
mousson. Leur amplitude est moins importante (valeurs moyennes comprises entre
0,80 et 1,20 m) et leur période plus courte (entre 5 et 10 secondes).
Leur action est aussi moins marquante : elles perdent une bonne partie de leur
énergie par suite d'une diffraction subie au niveau de la
presqu'île du Cap-Vert, véritable écran dont l'abri englobe
toute la Langue de Barbarie.
Les houles engendrent deux phénomènes importants
: la vague et la dérive littorale. Dans le cas général, la
manifestation extérieure de la houle est la vague déferlante.
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5.2.4 Les vagues
La vague de mer et la houle se transforme lorsqu'elles
s'approchent du rivage en raison de l'effet de frottement lorsque la profondeur
diminue. Les vagues déferlent quand la profondeur est inférieure
à la moitié de leur longueur d'onde, Badiane (1993).
A l'approche de la côte Barbarie, l'onde de houle subit
des déformations en se courbant (réfraction) et donne naissance
à des vagues de courtes longueurs d'onde qui déferlent sur le
rivage. Aussi, le long des plages en pente douces comme celles de la Langue de
Barbarie, les vagues de type rouleau sont les plus fréquentes. Il se
produit des déferlements en volute pendant lesquels la vague agit par
creusement ; dans son « va et vient », elle agit par roulage,
répartition et triage des sables ; tandis que le jet de rivage (fin de
course de la vague) dépose les différents éléments
ainsi triés. Enfin, le ruissellement en nappe sur le rivage agit par
érosion laminaire sur la basse plage.
Ces mouvements ont pour conséquence une
évolution rapide des profils de plage qui change en fonction de la
vigueur des vagues. Ainsi peuvent s'observer en période agitée,
des profils faisant apparaître des micros falaises, tandis qu'en
période calme, les profils sont plutôt rectiligne.
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