4.3.2.3 Les mbaars
Les « mbaars » sont des retraites de
pêcheurs généralement formées des piliers en bois ou
en bétons sur lesquels repose un toit en taule. Ils sont alignés
le long de la plage entre l'océan et les habitations. On les retrouve
sur la rive droite du petit bras où ils jalonnent l'avenue fluviale de
Guet-Ndar à Hydrobase. Au total nous avons recensés 103
mbaars à Guet-Ndar.
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Figures 12. Vue de mbars : plage maritime(1)
et bordure du fleuve (2) de Guet-Ndar
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Siège de la diffusion des informations et de
transmission des connaissances, lieu d'échange des savoirs faire, de
séjour en période de repos, le « mbaar » est
le microcosme du pêcheur, où les individus,
dépouillés de leurs oripeaux sociaux, ne se reconnaissent que par
le capital professionnel et culturel du métier, A SENE (1985).
La vie dans les « mbaars » est régie
par un code de règles de conduite et de bienséances. Au retour de
pêche, les travailleurs s'y rassemblent pour préparer et
confectionner les agrès. C'est aussi un lieu de prière et une
sorte de tribunal où se règlent les différents et litiges.
On y débat des questions diverses et variées (sociales,
politiques, culturelles..). C'est donc dans les mbaars que l'on partage les
informations relatives à la vie quotidienne du pêcheur de
même que les connaissances et le savoir faire qui le guide dans son
travail.
4.3.2.4 Le Parc National de la Langue de Barbarie : un
site protégé
superposé en partie à l'AMP
La zone littorale sous influence directe de l'AMP comprend
notamment le Parc National de la Langue de Barbarie (PNLB). Il s'étire
sur un cordon fin de sable du village de Tassinére au nord à la
latitude de Gabar au sud (cf. figure 13). Il s'étend entre
l'océan et la rive gauche du fleuve Sénégal. L'hydrologie
y est essentiellement marine, caractérisée par les influences
alternées de la mer et du cours d'eau.
Le P N L B est créé par décret N°
76, 00016, du 9 Janvier 1976 dont l'article 2 spécifie que :« Il
est créé un parc national dénommé Parc National de
la Langue de Barbarie, comprenant deux îlots de la Langue de Barbarie,
ainsi que les eaux maritimes et fluviales baignant ces îles sur une
largeur de 500 mètres à partir des côtes, l'ensemble
couvrant une superficie de 800 ha ».
Depuis 1977 ses limites ont été modifiées
portant la zone protégée à plus de 2000 ha. Il est
situé à 25 km au Sud de Saint-Louis, dans la zone du Gandiol. Il
joue un grand rôle dans la protection de milliers d'oiseaux nicheurs et
constitue le lieu de fraie des poissons et des crevettes. Comme Il a
été mentionné sur l'article 2 du décret de
création, le parc a une emprise de 500 m sur l'océan,
correspondant théoriquement sur environ 7 km (du village de Pilote
(Tassinére) à celui de Dégouniaye) à la zone de
superposition avec l'AMP. Cette zone de chevauchement entre les deux sites sur
une étendue de l'ordre de 350 ha même s'il est négligeable
(0,7%) par rapport à la superficie de l'AMP, représente environ
le 1/5 (17%) de la superficie du PNLB. Il faut souligner que ces deux
réserves n'ont pas tout à fait les mêmes modes de
fonctionnement. Autant le PNBL applique une protection intégrale dans
son périmètre, autant l'AMP s'inscrit dans une logique de
protection spatiotemporelle. Selon le conservateur de la Langue de Barbarie :
« en cas de conflits entre deux décrets c'est le moins
récent qui prévaut ». Ce qui veut dire qu'il incombe au
PNLB, d'assurer la responsabilité de la gestion de cette aire
maritime.
La frange maritime du PNLB est aussi un lieu
privilégié pour la ponte des tortues de mer ; on y retrouve les
espèces suivantes : la tortue verte, la tortue et la tortue luth, la
tortue à écaille. Elle est aussi réputée être
un site privilégié pour la reproduction de plusieurs
espèces d'oiseaux d'eau telles que les sternes, les mouettes, les
goélands, les pélicans, les cormorans etc
Source modifiée de KANE,F
(2005)
Atlantique
Océan
AMP
Chevauchement
AMP et PNLB
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Figure 13. Le Parc National de la Langue de
Barbarie
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