4.3.2 Organisation de l'espace :
La pêche maritime à Saint-Louis renvoie à
la Langue de Barbarie où se concentre l'essentiel des activités.
Bande de terre épousant un tracé parallèle à la
côte, elle constitue la limite terrestre de l'AMP et abrite le quartier
pêcheur de Guet-Ndar. En termes d'occupation de l'espace, Guet-Ndar est
caractérisé par une forte concentration de « mbaars
». Ils représentent le lieu de regroupement
privilégiés des pêcheurs. Leur prolifération
à Guet-Ndar témoigne de l'importance que revêt la
pêche pour les populations locales.
4.3.2.1 La langue de Barbarie
Sur plusieurs kilomètres, le fleuve
Sénégal longe l'Océan Atlantique dont il est
séparé par un cordon littoral sableux : la Langue de Barbarie qui
se présente sous la forme d'une
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longue flèche sableuse fragile et instable,
façonnée par le jeu de la dynamique littorale. Son
extrémité détermine la position de l'embouchure du fleuve
Sénégal.
Cette flèche littorale de sable fin blanc, qui est le
plus récent des cordons littoraux du front deltaïque est le
résultat d'un long processus alternatif d'engraissement et de
démaigrissement de la plage par la dérive littorale. SALL (1983)
cité par Kane (2006) y distingue trois segments :
Qr Un segment proximal, depuis la racine de la flèche
à 3 km au nord de Saint-Louis jusqu'à l'hydrobase. La
flèche y présente sa plus grande largeur (300-400 m). Il abrite
du nord au Sud, le quartier de Goxumbax, le quartier de Ndar-Toutt, le quartier
Guet Ndar et le quartier d'hydrobase.
Qr un segment médian, de l'hydrobase à la
hauteur de Gandiole. La flèche enregistre ses
hauteurs maximales (7 m), c'est un relief dunaire. Il renferme la
nouvelle brèche.
et (es (argeurs minima(es (<à 200
m).
Qr un segment dista(, de G andio(e à
('embouchure, où (es hauteurs sont faib(es (<à 2
m)
Dans le sens transversal, KANE (2006) se basant sur des
études antérieures divise le cordon littoral en trois secteurs
:
Qr Un secteur maritime ou rivage externe constitué par
l'estran et la plage sous l'influence de la dynamique marine. Ce secteur se
caractérise par une fluidité des formes morphologiques, dues
à l'action du jet de rive. L'estran au niveau de la Langue de Barbarie a
une largeur de 30 à 40m avec une pente de 60%
Qr Un secteur de dunes, (haute plage et dunes vives
littorales) sous l'influence du vent. Les dunes se développent en
arrière du rivage externe, d'altitude de près de 5 m. Au nord de
l'hydrobase, les dunes ne dépassent guère 2 m dans le segment
distal. Dans cet ensemble morphologique, on distingue suivant la
présence de la végétation : des dunes vives fixées
par les filaos (Casuarina equisetifolia) au nord de Saint-Louis et au
niveau de l'hydrobase, des dunes vives semi-fixées par une
végétation xérophile (Scaevola plumieri,
Althernanthera maritima...etc) au niveau du secteur de Gandiole et
enfin des dunes vives nues, sans végétation, au niveau de
l'embouchure.
Qr Un secteur fluvial ou rivage interne soumis à
l'influence directe des écoulements de la crue et de la marée
océanique.
Au cours du siècle dernier, la flèche littorale
de la Langue de Barbarie, qui ne s'est ni élargie, ni
surélevée depuis son origine, a fréquemment migré
vers le sud, entraînant dans sa progression le recul de l'embouchure
MONTEILLET, (1981) cité par Kane (2006).
![](Contribution--la-mise-en-place-d-un-dispositif-de-gestion-concertee-de-l-aire-marine-protegee-d13.png)
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Source : Michel 1969 cité par Kane F
(2005)
Figure 9. Répartition latérale de facies du
cordon littoral de la Langue de Barbarie
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