4.2. Contexte économique difficile et contraintes
budgétaires, techniques et humaines
- les associations en 2012 sont cependant globalement
confrontées à un ensemble de nouveaux défis
qui vont de manière variable affecter le niveau d'engagement
des adhérents: déterminés et persévérants,
révoltés ou définitivement résignés donc
démobilisés. Ces défis tiennent tout d'abord à la
pertinence et la cohérence du projet associatif dans un contexte de
crise où les attentes des populations de naissance ou immigrées
sont de plus en plus fortes et la qualité des prestations fournies par
les associations dans le cadre de leur partenariat avec les instances
administratives et l'État de plus en plus exigé. Les associations
doivent donc pouvoir adapter leurs objets, statuts et fonctionnement au
contexte socio-économique, à l'environnement institutionnel et la
complexification des procédures des marchés publics, de
même qu'à l'environnement technique et technologique compte tenu
de la volonté pour les services centraux et déconcentré de
l'État d'aller un peu plus loin dans la démarche de la
dématérialisation (procédures administratives via le web
principalement qui nécessitent la maîtrise des TIC).
4.2.1. Le financement public des associations en
forte baisse
Le développement des marchés publics
consécutif au besoin de l'État de sous-traiter un
certain nombre de ses missions aux partenaires de la société
civile a un impact important sur le monde associatif. Les associations sont de
plus en plus soumises en la matière aux mêmes codes, règles
juridiques, techniques, sécuritaires et de qualité qui
s'imposaient jusqu'ici aux seules entreprises du secteur
concurrentiel(privé). Le savoir-faire technique et la polyvalence des
intervenants, salariés ou bénévoles, sont aujourd'hui une
exigence et une nécessité compte tenu de ce contexte
concurrentiel. Le niveau d'exigence a donc considérablement crû et
accentue la tendance à la professionnalisation pour qui la salarisation,
la rémunération des prestations n'est plus nécessairement
un tabou. Conséquence : les petites associations locales, très
utiles à la politique d'intégration par exemple, ne sont plus
financées car certaines ne remplissent pas les critères de
qualité requis, d'autres en revanche n'ont pas les moyens techniques,
rédactionnels, financiers (sources de financement internes) pour
répondre aux appels d'offres et à projets de l'État ou de
l'Union Européenne. Et puis beaucoup ne sont pas assez visibles( car
très atomisés ou communiquant fort peu ) pour être
identifiés comme partenaires suffisamment compétents pour obtenir
un financement.
En 2010 par exemple, l'État français a
alloué un budget total de 249 Millions d'€ à la politique
d'intégration dont 158 millions destinés à l'OFII. Environ
101 millions ont été affectés au financement des
associations, soit pas subventionnement direct, soit par appels à
projets ou par l'obtention des marchés publics. Mais seules 1300
associations identifiées comme partenaires de l'État aujourd'hui
bénéficient cette manne en ce qui concerne la politique
d'intégration. Les financements associatifs enregistrent certes une
forte baisse mais les enveloppes allouées sont plus importantes
qu'auparavant, passant de 30.000 € en moyenne par association en 2000
à 77.000 €
81
en 2010. Il y a évidemment de fortes disparités
dans cette moyenne suivant la taille, les moyens de l'association, son assise
territoriale, ses réseaux partenaires, etc.
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