3. Mesures spécifiques d'insertion
professionnelle des migrants au niveau départemental
« L'accès à l'emploi
est l'une des composantes majeure de l'intégration des personnes
immigrées dans notre pays, en ce qu'il permet l'autonomie
économique et facilite la socialisation. Or les étrangers
rencontrent de nombreux obstacles dans leur insertion professionnelle et sont
plus que d'autres victimes du chômage. L'action du ministère de
l'intérieur vise à promouvoir toutes les possibilités
facilitant à la fois la recherche d'emploi dès l'arrivée
en France et la création d'activités par les migrants, tout en
incitant les employeurs à s'ouvrir davantage à la
diversité », peut-on lire sur le site internet du
Ministère de l'immigration, de l'intégration, l'asile et le
développement solidaire. Dans le même esprit, le HCI fait le
constat suivant: « La fonction intégratrice du travail,
notamment pour les immigrés et leurs descendants directs, est devenue
incertaine dans notre économie de sous-emploi marquée par la
désindustrialisation »
Pour favoriser l'accès rapide à l'emploi des
signataires du contrat d'accueil et d'intégration, l'État
français a mis en place un ensemble de dispositifs dont:
3.1. Le bilan de compétences professionnelles
Créé par la loi du 20 novembre 2007, sous la
présidence Sarkozy, il est organisé par l'OFII dans le cadre du
CAI et vise à « valoriser les expériences passées
[des primo-arrivants], leurs diplômes et compétences
professionnelles ou leurs savoir-faire dans la perspective d'une recherche
d'emploi ». D'une durée de 3h seulement, le dispositif
suffit-il au primo-arrivant candidat pour se faire une idée claire
précise sur le marché du travail local et de mobiliser les
ressources nécessaires pour s'y insérer et faire valoir son
capital compétences?
3.2. Les accords de branches professionnelles
Afin de favoriser un accès rapide à l'emploi
des signataires du CAI, le gouvernement (via la DAIC et l'OFII) a signé
des accords avec:
· des représentants de branches
professionnelles et des organismes paritaires collecteurs agréés
(OPCA). L'idée c'est de permettre aux migrants en
recherche d'emploi, à l'issue du bilan de compétences,
d'être recruté dans des secteurs économiques en
développement ou à fort potentiel qui manquent de main d'oeuvre
locale: secteur des services à la personne, des transports, des
entreprises de propreté, du travail temporaire, de
l'hôtellerie&
· des réseaux économiques
et chambres consulaires. « Ces protocoles
d'accord ont pour objet d'expérimenter dans quelques départements
l'adaptation de méthodes facilitant l'accès à l'emploi
dans des entreprises: accès aux formations en alternance, forums
d'accès à l'emploi, "job datings", coachings et parrainages,
préparation de demandeurs d'emploi par des cadres ou chefs d'entreprises
» ;
· de grands groupes industriels
« pour tester des méthodes d'intégration
de primo-arrivants, faciliter l'accès à des métiers en
tension par la voie de l'intérim, permettre d'intégrer les
métiers de la logistique ainsi que de préparer les demandeurs
d'emploi primo arrivants à l'entretien collectif d'embauche
»96.
95 PDI Rhône,op.cit.
96 Portail du Ministère de l'immigration, rubrique
Intégration, op.cit.
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En clair, la surreprésentation des migrants dans les
secteurs d'activités du tertiaire et le recours massif à
l'intérim et donc aux contrats de travail précaires sont
organisés et soutenus par l'État lui-même97. La
question étant de savoir si ces orientations répondent aux
contraintes de la crise de l'emploi et une recrudescence du taux du
chômage de la population active dans son ensemble ou à une
politique d'insertion professionnelle résolument établie sur la
durée.
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