La dynamique dramaturgique de Koffi Kwahulé à travers " Cette vieille magie noire " et " Big shoot "( Télécharger le fichier original )par Yao Charles MESSOU Université Félix Houphouët- Boigny - Master lettres modernes 2013 |
CHAPITRE II : PLAN PROVISOIRE DU MASTER 2 EN PRÉPARATIONLe plan provisoire de notre étude est le suivant : INTRODUCTION PREMIERE PARTIE : LE DYNAMISME DE LA CONSTRUCTION ET DE LA DÉCONSTRUCTION DES CATÉGORIES DRAMATIQUES CHEZ KOFFI KWAHULÉ CHAPITRE I : LA DIALECTIQUE CONSTRUCTION / DECONSTRUCTION DES PERSONNAGES I- DE LA CONSTRUCTION À LA DÉCONSTRUCTION DES PERSONNAGES II- FACILITÉ ET DIFFICULTÉ À CERNER LE PERSONNAGE CHAPITRE II : LES DIFFÉRENTES CARACTÉRISTIQUES DU DIALOGUE DANS Cette vieille magie noire ET DANS Big shoot I- LES MARQUES DU DIALOGUE II- LA CONSTRUCTION ET LA DECONSTRUCTION DU DIALOGUE CHAPITRE III : LES PARTICULARITÉS DE L'ESPACE-TEMPS DANS Cette vieille magie noire ET DANS Big shoot I- VERS UN ESPACE-TEMPS INDETERMINÉ II- LES MARQUES D'HÉSITATIONS DANS LA DÉTERMINATION DE L'ESPACE TEMPS CHAPITRE IV : LES PARTICULARITÉS STRUCTURALES DES DEUX OEUVRES I- LA RUPTURE AVEC LA LINEARITÉ II- « LE THÉÂTRE DANS LE THÉÂTRE » DEUXIEME PARTIE : LA DYNAMIQUE DRAMATURGIQUE À TRAVERS LA PLURALITÉ DES THÈMES ET LA PRÉGNANCE DE L'UNIVERS DU JAZZ CHAPITRE I : L'ÉCLATEMENT DE LA VIOLENCE ET L'INFLUENCE DE L'UNIVERS DU JAZZ DANS LE THÉÂTRE DE KOFFI KWAHULE I- LES MANIFESTATIONS DE LA VIOLENCE DANS L'ÉCRITURE II- L'ILLUSION ET LES EFFETS D'IMPROVISATION III- LES SONORITÉS ÉVOQUÉES CHAPITRE II : LA DIMENSION POLITIQUE DU THÉÂTRE DE KOFFI KWAHULE TROISIEME PARTIE : LES ENJEUX DE LA DYNAMIQUE DRAMATURGIQUE CHEZ KOFFI KWAHULÉ CHAPITRE I : L'ÉMERGENCE DE LA CONSCIENCE DIASPORIQUE CHAPITRE II : UNE OEUVRE TRANSCULTURELLE CHAPITRE III : LE POSITIONNEMENT IDENTITAIRE CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE CHAPITRE III : REDACTION D'UN ASPECT IMPORTANT DU MEMOIREL'aspect important que nous avons choisi de rédiger est le Chapitre I de la première partie du mémoire. Ce chapitre est intitulé : La dialectique construction / déconstruction des personnages (REDACTION A TITRE D'ILLUSTRATION) CHAPITRE I : LA DIALECTIQUE CONSTRUCTION / DÉCONSTRUCTION DES PERSONNAGES Du théâtre classique au théâtre contemporain, la conception du personnage a connu une évolution progressive. Etre imaginaire d'une oeuvre de fiction, le personnage au théâtre est incontournable et prend activement part aux différentes phases du déroulement de l'intrigue. Dans le théâtre classique, un accent particulier est porté sur la construction du personnage. Ce dernier se situe dans un réseau relationnel clairement établi. Le personnage est en quête d'un objet qui peut être clairement identifié. Pour atteindre l'objet de la quête, il a à sa disposition des adjuvants. Durant l'évolution de la fable, on arrive à identifier les motivations du personnage. Mais, on peut aussi observer l'existence d'opposants qui contrarient ses initiatives.
Contrairement au théâtre classique, on observe dans le théâtre contemporain, une décomposition des catégories dramatiques qui se manifeste à travers l'espace-temps, la fable, le dialogue mais aussi le personnage. La déconstruction du personnage s'effectue à plusieurs niveaux. De Cette vieille magie noire à Big Shoot, comment s'opère le processus de construction et de déconstruction du personnage ? En quoi ce processus présente-t-il une dynamique ? Dans ce chapitre, nous évoquerons en premier lieu les manifestations de la construction et de la déconstruction du personnage. En second lieu, nous présenterons la facilité et la difficulté à cerner le personnage.
I- DE LA CONSTRUCTION À LA DECONSTRUCTION DES PERSONNAGESDans les pièces classiques, on retrouve à l'intérieur des différentes scènes, ainsi que dans des didascalies, des indications qui permettent au lecteur-spectateur d'établir le portrait physique et moral des personnages. Mais avec les écritures contemporaines, on assiste à la déconstruction du personnage. Les deux pièces de notre corpus présentent bien cette dynamique. Dans Cette vieille magie noire, on retrouve dans l'incipit, des indications qui permettent d'avoir une idée sur les différents personnages présents sur scène. On peut y lire ceci : Shorty : Noir, boxeur d'un certain âge Shadow: Noir, manager de Shorty, airs d'intello dandy Monsieur Jean: Blanc, entraineur de Shorty, la soixantaine Angie : Noire, soeur de Shorty, Chanteuse de jazz Négus : Noir, ancien boxeur, proche de Shorty Micky : Noir, sparring-partner de Shorty, 25 ans Todd Ketchel : Blanc, Boxeur, ancien "Grand Espoir Blanc" Susie : Blanche, épouse de Ketchel44(*) Cette distribution des rôles nous présente les quinze personnages mis en scène dans cette pièce. Le dramaturge prend la peine de laisser des informations relatives à la race des personnages, à leurs fonctions et aux caractères physiques apparents. On constate ainsi, que Koffi Kwahulé s'inscrit dans le cadre d'un processus de construction du personnage. Cette façon de procéder est courante dans le théâtre classique.
Dans Big shoot, Koffi Kwahulé a une autre approche du personnage. À l'image des dramaturges contemporains, il présente des personnages qui sont en déconstruction. Contrairement à Cette vieille magie noire qui présente la distribution des rôles dans l'incipit, dans Big Shoot, on ne retrouve aucune trace apparente de cette distribution des rôles. C'est en lisant la pièce que le lecteur-spectateur peut se rendre compte de la présence de deux personnages : « Stan » et « Monsieur ». Au niveau de la désignation portée par les deux personnages mis en scène dans Big Shoot, on peut percevoir une forme de déconstruction. En effet, Koffi Kwahulé appelle un de ses personnages « Monsieur ». Cette désignation soulève un problème. Dans la langue française, le terme « Monsieur » renvoie à un homme. C'est un titre donné par civilité à l'homme auquel on s'adresse. C'est n'est donc pas un nom propre mais un titre. Or, « Monsieur » est la seule désignation que Kwahulé donne à ce personnage. Certes, dans le théâtre classique, des titres étaient aussi attribués à des personnages. Mais, ces titres s'accompagnaient généralement d'un nom propre. C'est d'ailleurs le cas avec Cette vieille magie noire où, on peut noter la présence d'un personnage qui porte la désignation de « Monsieur Jean ». On remarque que contrairement à « Monsieur » de Big Shoot, la désignation « Monsieur Jean » est constituée de deux éléments : un titre et un nom propre. Kwahulé déconstruit donc ce personnage à travers cette désignation. Chez le personnage « Stan » on observe une déconstruction qui se manifeste dans le processus d'attribution de la désignation. En effet, on peut lire ceci : Tu recommences à te payer ma tête, Stan... Stan ? Je sais, je sais... tu ne t'appelles pas Stan. Mais moi, je veux t'appeler Stan... Stan.45(*) À travers cet extrait, on observe l'origine de la désignation « Stan ». C'est « Monsieur » qui impose cette désignation à son interlocuteur pendant un dialogue. Ce dernier est surpris d'être appelé ainsi, d'où l'interrogation « Stan ? ». « Monsieur » se justifie à travers sa seconde réplique : « Je sais, je sais... tu ne t'appelles pas Stan. Mais moi, je veux t'appeler Stan... ». On observe donc une dynamique au niveau de l'attribution des désignations des différents personnages. Dans Cette vieille magie noire, Koffi Kwahulé attribue lui-même directement les désignations à ses personnages, dès l'incipit. Mais avec Big Shoot, c'est dans le déroulement de la fable qu'on retrouve progressivement les noms des personnages. * 44 Koffi Kwahulé, Cette vielle magie noire, op.cit.,p.6. * 45Koffi Kwahulé, Big Shoot, op.cit., p 12 |
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