DEUXIEME PARTIE : UN TRAITEMENT CURATIF A READAPTER
Si l'objectif de la prévention est de mettre l'EMF
à l'abri des défaillances de tous ordres, cette ambition ne
signifie pas que la question des défaillances est définitivement
réglée. La prévention, bien qu'étant
réellement une phase primordiale du traitement, n'empêche pas
tout de même la survenance de certains risques incontournables. Dans ce
sillage, la prévention permettra d'administrer un traitement curatif
efficace aux défaillances qui surviennent malgré tous les efforts
de prévention. Mais même dans sa phase curative, le traitement des
défaillances doit prendre en compte le souci constant d'assurer la
pérennité du secteur afin de lui permettre de lutter efficacement
contre la pauvreté et de financer l'investissement.
Une prompte réaction dans la prise de la mesure
envisagée permet d'extirper l'établissement de la situation de
crise dans laquelle l'EMF se trouve. L'adéquation de la mesure
envisagée à la situation réelle de l'établissement
est un gage d'efficacité.
Face aux difficultés, les responsables de la
société se mobilisent très souvent pour arrêter un
plan de sauvetage visant à restaurer l'équilibre de
l'établissement. Ce plan peut être efficace dans la mesure
où il est la résultante d'un diagnostic profond qui a
été posé et qui a permis de déceler le mal
véritable. Puisque les organes sociaux connaissent mieux que quiconque
la situation de l'établissement, on est fondé à croire
qu'un tel plan de redressement est apte à traquer le mal où qu'il
se trouve. Il est donc nécessaire de faire du plan de redressement
interne un instrument incontournable pour la restructuration de
l'établissement en difficulté.
Si la COBAC en revanche juge le plan inapte à
résoudre les difficultés de l'établissement, elle
intervient par la désignation d'un administrateur provisoire comme cela
a été récemment le cas dans plusieurs structures de
crédit implantées au Cameroun. Même si la
réglementation semble avoir bien défini le régime de
l'administration provisoire, celui-ci doit à notre sens être
réadapté pour être efficace. L'issue de l'administration
provisoire peut être heureuse, ce qui laisse voir un EMF effectivement
revigoré, témoignage à suffisance du succès de
l'administration provisoire. C'est donc dire que plusieurs techniques sont
souvent envisagées pour la restructuration d'un EMF (chapitre 1). Mais
si le redressement n'est pas possible parce que l'état des
difficultés est irréversible, la solution réaliste est de
procéder à une liquidation peu douloureuse de la structure. Mais
la liquidation est-elle l'ultime solution de traitement des défaillances
des EMF (chapitre 2) ? Nous ne le pensons pas. Quoi qu'il en soit, la
liquidation remet en cause l'objectif de pérennité des EMF. Elle
doit donc être menée avec une grande dextérité tant
dans les opérations que dans le contrôle de celles-ci. Mais des
solutions palliatives doivent être envisagées pour éviter
la liquidation pure et simple qui reste malgré tout un dernier recours
dans le traitement des défaillances.
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