La protection de l'environnement en droit coutumier congolais. Cas de pygmées de la province de l'Equateur en RDC( Télécharger le fichier original )par Bienvenu Wapu Samaki Université catholique du Congo - Gradué en droit 2012 |
§2.LA MISE EN PRATIQUE DES RECOMMANDATIONS DE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE ET DE L'ENSEIGNEMENT DU MAGISTERE DE L'EGLISE CATHOLIQUEDans son encyclique « Caritas in veritate », le pape Benoît XVI, nous enseigne que : « le thème du développement est aussi aujourd'hui fortement lié aux devoirs qu'engendre le rapport de l'homme avec l'environnement naturel. Celui-ci a été donné à tous par Dieu et son usage représente pour nous une responsabilité à l'égard des pauvres, des générations à venir et de l'humanité tout entière. »89(*) Des lors, la nature est l'expression d'un dessein d'amour et de vérité. Elle nous précède et Dieu nous l'a donnée comme milieu de vie. C'est ce qui avait fait dire à Héraclite que, la nature est à notre disposition non pas comme « un tas de choses répandues au hasard ».90(*) Ainsi, il est juste que l'homme puisse exercer une maitrise responsable sur nature pour la protéger, la mettre en valeur et la cultiver selon des formes nouvelles et avec des technologie avancées, afin que la terre puisse accueillir et nourrir la population qui l'habite. Il ya de la place pour tous sur la terre :la famille humaine toute entière doit y trouver les ressources nécessaires pour vivre correctement grâce à la nature elle -même, don de Dieu à ses enfants, et par l'effort de son travail et de sa créativité. Nous devons cependant avoir conscience du grave devoir que nous avons de laisser la terre aux nouvelles générations dans un état tel qu'elles puissent elles aussi l'habiter décemment et continuer à la cultiver91(*). Voila pourquoi il est souhaitable, poursuit Benoît XVI, « que la communauté internationale et chaque gouvernement sachent contrecarrer efficacement les modalités d'exploitation de l'environnement qui s'avèrent néfastes. Il est par ailleurs impératif que les autorités compétentes entreprennent tous les efforts nécessaires afin que les coûts économiques et sociaux dérivant de l'usage des ressources naturelles communes soient établis de façon transparente et soient entièrement supportés par ceux qui en jouissent et non par les autres populations ou par les générations futures :la protection de l'environnement, des ressources et du climat demande que tous les responsables internationaux agissent ensemble et démontrent leur résolution à travailler honnêtement, dans le respect de la loi et de la solidarité à l'égard des régions les plus faibles de la planète.92(*) C'est dans ce même ordre d'idée que nous pouvons conclure ce chapitre en faisant notre, la recommandation de l'action 21 de la conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement. Concernant les peuples autochtones, le chapitre 26 dispose que : « Les peuples autochtones ne représentent que 4% de l'humanité et leur nombre est en baisse. Les gouvernements et les organisations internationales doivent protéger les droits et le patrimoine des peuples autochtones, rencontrez leurs connaissances ancestrale et leur pratiques traditionnelle de gestions des richesses naturelles et les inviter à être partenaire à part entière dans la communauté mondiale. »93(*) Tout compte fait, il est temps de rassembler tout ce savoir local, le soumettre à l'analyse scientifique pour mieux l'intégrer dans la science moderne. C'est ce que Marcel NDJONDJO dans le souci de protéger nos valeurs traditionnelles a affirmé : « les africains considèrent que la terre est aussi un don des ancêtres. En effet, la sagesse avec laquelle nos ancêtres ont cultivé la terre dans le respect de l'écologie naturelle mérite éloge et admiration. Ils n'ont pas été égoïstes dans l'usage de ce don de Dieu ; ils l'ont conservé pour nous leurs enfants. En effet, c'est grâce à eux que de nombreuses générations d'africains ont pu trouver et découvrir une faune et une flore variées, capables de répondre aux besoins des hommes. Cependant, force est de constater que notre génération, à cause de l'argent et des influences idéologiques de tout genre, s'éloigne éperdument de cette conception ancestrale de la terre qui a fait de l'Afrique un continent de grandes terres, de grandes forêts et de grandes savanes.94(*) Dans nos relations avec les pays économiquement développés, nous voyons qu'ils prennent en compte leur propre identité culturelle. Il est aussi question pour les pays économiquement pauvres de prendre au sérieux leur identité culturelle. Bref, d'avoir entre leurs mains le droit coutumier de la terre avec son inaliénabilité pour dialoguer avec les multinationales. S'ils ne le font pas et s'ouvrent indifféremment sans discernement, ils ne seront plus en mesure d'assumer la responsabilité de leur développement authentique95(*). * 89 BENOIT XVI, Encyclique Caritas in Veritate, Cité du Vatican, Liberia Vaticana, 2009, n° 48 * 90 Héraclite d'Ephèse (Ephèse 535 av. J-C environ-475 av. J-C environ) cité par Benoit XVI, op.cit, n°48 * 91 BENOIT XVI, Op.cit., p. n°50 * 92 BENOIT XVI, Discours aux membres de l'Assemblée Générale de l'organisation des nations Unies, New York, 18 avril 2008 ; DC 105(2008) pp. 533-537 * 93 http//www.un.org/esa/socdev/unpfii/documen/DRIPS_fr.pdf (page consultée le 28/04/2013) * 94Cf. NDJONDJO M., C.C * 95 ZETU ENGOY P., La méconnaissance du Droit Coutumier comme cause du conflit entre l'Etat, l'Eglise et les autochtones en matière Foncière en RDC, dissertation présentée et soutenue en vue de l'obtention du grade de docteur en Droit canonique, Kinshasa, UCC,2012, p. 425 |
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