La protection de l'environnement en droit coutumier congolais. Cas de pygmées de la province de l'Equateur en RDC( Télécharger le fichier original )par Bienvenu Wapu Samaki Université catholique du Congo - Gradué en droit 2012 |
Section 2 : PERSPECTIVES D'AVENIRLa situation environnementale dans notre pays la République Démocratique du Congo étant alarmante, nous voulons à travers cette section apporter quelques propositions en vue de mettre en place un système adéquat de protection de l'environnement. Nous le savons, Il existe des textes règlementant la protection de l'environnement, mais aussi faut-il les vulgariser à l'endroit de tous et de personnes intéressées selon le domaine d'intervention. Il sied également de signaler que le monde est en plein évolution sur divers plan et que la réglementation environnementale devra être adaptée à toutes ces circonstances pour ainsi répondre aux besoins des populations en temps réels. Nos propositions portent sur deux points à savoir : l'intégration des pratiques traditionnelles dans la gestion nationale de l'environnement et de la biodiversité et l'intégration de l'enseignement du magistère de l'Eglise catholique. Cet enseignement nous éclairera sur les droits et devoirs que nous avons vis-à-vis de l'environnement, don sacré de l'amour de Dieu envers nous les hommes et la recommandation de la communauté internationale. §1. L'INTEGRATION DES PRATIQUES TRADITIONNELLES DANS LA GESTIONNATIONALE DE L'ENVIRONNEMENT ET DE LA BIODIVERSITELes pratiques culturelles et traditionnelles sur la protection de l'environnement telles que présentées dans les deuxième et ce troisième chapitre, ont permis aux peuple autochtones (pygmées Batwa) de préserver durant des décennies une grande partie du patrimoine forestier et maritime. Il apparait donc très utile au Ministère de l'environnement et à ses multiples services dont nous sommes aujourd'hui bénéficiaire de s'inspirer des stratégies de conservation et de gestion des forêts mises en oeuvre par les pouvoirs traditionnels pour une meilleure conservation de ce patrimoine. Ceci pourrait se faire à notre humble avis à travers : · La responsabilisation des pouvoirs traditionnels dans la gestion du patrimoine forestier et, en particulier, des forêts sacrées ; · La reconnaissance officielle par le ministère de l'environnement des stratégies traditionnelles de la conservation de la biodiversité ainsi que leur vulgarisation ; · L'implication des chefferies traditionnelles et des populations locales dans la mise en oeuvre des différentes conventions de la génération de Rio sur l'environnement et en particulier celle relative à la biodiversité ; · Le développement et promotion des sites écologiques dans des circuits touristiques. Cela se fera en relation avec les statuts des différentes forêts sacrées. La cogestion des sites permettra aux populations locales de bénéficier d'un pourcentage des revenus de cette activité. · L'attribution d'un statut spécial aux forêts sacrées à l'exemple de ce qui existe pour les forêts classées, mais en les mettant sous la responsabilité des autorités coutumières et traditionnelles et leur classement comme patrimoine culturel national. · Actualiser les rites d'initiation et les cérémonies rituelles · Mettre sur pied un cadre de concertation et d'action locale regroupant l'ensemble des acteurs du développement Fort de ce qui précède, ces modestes propositions ne s'éloignent pas des déclarations des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones dans son article 31 alinéa 1 et 2 qui stipulent que :
2. En concertation avec les peuples autochtones, les États prennent des mesures efficaces pour reconnaître ces droits et en protéger l'exercice. »88(*) Tous les acteurs du développement (pouvoirs publics, administration, bailleurs, chercheurs, ONG, population, etc.), devraient concourir impérativement à la réalisation de cet objectif pour l'avènement d'un développement durable, pour un environnement aimé et protégé. * 88 Déclaration de Nations Unies sur les droits des peuples autochtone, NewYork, Nations Unies, 2007 |
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