La communauté libanaise et le développement économique de la Côte d'Ivoire 1960- 2001( Télécharger le fichier original )par Kouadio Adolphe N'GORAN Université Alassane Ouattara de Bouaké ( Côte d'Ivoire ) - Maà®trise 2012 |
4-MéthodologiePour mieux aborder cette étude, nous avons utilisé une approche méthodologique propre aux sciences sociales. Dans le cadre de ce travail, nous avons privilégié diverses sources en particulier les sources écrites et les sources orales. Au niveau des sources orales, nous avons répertorié deux catégories d'enquêtés. Il y a d'abord c'est-à-dire les Libanais eux-mêmes. Ces derniers disposent des organismes qui peuvent fournir d'importantes informations sur leur communauté. Ce sont des organismes à caractère économique, social, religieux et culturel. Nous avons eu un entretien avec Monseigneur Menhem Morkos19(*) à la mission libanaise sacrée coeur d'Adjamé. Il est âgé de 68 ans. Il totalise plus de 30 ans en Afrique. Il a passé plus de 20 ans au Sénégal. Il est à 8ème années en Côte d'Ivoire. Ce prêtre nous a fourni des informations assez riches à travers l'entretien. Ces informations soulèvent à la fois des questions culturelles, religieuses et économiques. Cependant du fait de son statut de prêtre, il ne se sentait pas à l'aise quand il aborde des sujets d'ordre économique. Cependant, il soutient que la force des Libanais est liée à leur capacité d'adaptation à toute circonstance d'ordre culturel, social et économique. Quant à Mademoiselle Rana Jaber, elle est l'assistante de direction à la chambre de commerce et d'industrie située à Marcory dans le supermarché Orca Deco. L'entretien réalisé avec cette dernière, soulève non seulement les questions d'immigration, de culture, traite également de façon profonde le volet économique d'autant que Rana s'occupe de l'enregistrement des entreprises depuis leur création. Plus, elle participe beaucoup aux séminaires portant sur le secteur privé. Elle est titulaire d'une maitrise en chimie. Les 2 personnes enquêtées sont unanimes que la force des Libanais à l'étranger est l'attachement à leurs us et coutumes essentiellement sur la religion musulmane et chrétienne. L'autre groupe de personnes interviewées concerne essentiellement les personnes ayant en charge la gestion des structures ou institutions à caractère économique et politique. Au cours d'un entretien non directif, nous avons pu échanger avec Monsieur Yao Germain20(*) qui a livré des informations portant sur la stratégie des investissements économiques de cette communauté. Selon ce dernier, la question libanaise en Côte d'Ivoire revêt de l'engagement au travail et le gout du risque des Libanais. Cette réussite est liée également aux réformes économiques et la stabilité politique. Nous avons interrogé Monsieur Ouattara Basile, âgé plus de 50 ans21(*). L'entretien relève que dans le cadre de l'attribution de la construction du marché aux opérateurs économiques, c'est la capacité de financement et le savoir-faire ont planché au côté la Société ivoirienne de concept et de gestion immobilière (Sicg). Toutes ces sources orales présentent des limites. Elles sont dépourvues de données chiffrées et souvent informations sont trop générales et moins approfondies. Pour la recherche et la collecte des informations, nous avons été confrontés à toute sorte de difficultés. En effet, la première difficulté réside dans la réticence et le refus de ces membres de la communauté libanaise de nous de livrer les informations nécessaires pour la réalisation de cette étude. Quant aux Ivoiriens abordés, ils ont marqué une attitude désintéressée à la question libanaise. Concernant les sources, nous avons parcouru plusieurs centres de documentation et bibliothèques à Abidjan afin de disposer d'une documentation assez fournie et étoffée. Ces sources évoquent la question des ressources quand il s'agit des employés, les capitaux et des matières premières utilisées. De plus, elles abordent la notion de rendements lorsqu'il s'agit du chiffre d'affaires et de productions. Il existe cependant de nombreuses difficultés de la recherche de ces sources écrites. Ces difficultés se rencontrent au niveau des institutions de développement. Ces structures en effet ne disposent pas d'études économiques qui classent les entreprises selon leurs différentes nationalités. Dans ce cas, il est difficile de distinguer la propriété d'une entreprise. Dans la forme, on aperçoit que telle entreprise est libanaise, or dans la pratique est ivoirienne. Cette difficulté est réelle car la plupart des opérateurs libanais ont déclaré leur entreprise en tant qu'Ivoirien. Ce sujet sur l'histoire de la présence des Libanais dans l'économie de la Côte d'Ivoire s'inscrit dans le domaine de l'histoire économique. Cette histoire peut être considérée comme l'étude de faits de production et d'échanges dans le temps c'est-à-dire leur évolution. Elle est aussi une histoire des forces productives comprenant la main d'oeuvre, l'outillage, les matières premières agricoles et industrielles. Elle s'intéresse au commerce, aux prix des denrées ou marchandises, aux entreprises. Pour cette étude, on ne pouvait aborder la présence économique des Libanais en Côte d'Ivoire sans s'intéresser au commerce, et des activités qui riment avec le mode de ces derniers. La présence économique des Libanais porte essentiellement sur ces différentes activités. Mais s'en tenir à l'aspect économique seulement pourrait constituer un désavantage de notre travail. Car si la communauté libanaise est une force de production économique, son établissement en Côte d'Ivoire n'est point fortuite ou ex-nilo. C'est pourquoi il nous est apparu important dans notre démarche, au regard des sources exploitées, d'analyser aussi cette étude sur d'autres perspectives. Ainsi, cette étude sur les Libanais de Côte d'Ivoire embrasse de nombreux domaines. En dehors de son caractère économique on note également la politique mise en place des plans et des différentes lois, l'éducation quand il s'agit du niveau de l'instruction des opérateurs libanais et leur formation, les problèmes sociaux liés à l'immigration et les rapports sociaux. A travers cette étude, nous avons tenté de faire une étude chronologique de la présence économique de cette communauté par la mise en commun et le croisement des différentes approches. Partant de tous ces éléments, nous avons le plan suivant. * 19Entretien réalisé en janvier 2012 * 20Directeur de l'information économique et des études à la chambre de commerce et d'industrie de Côte d'Ivoire * 21 Chef de cabinet à la mairie d'Adjamé depuis 1996, directeur technique de l'attribution des places du marché |
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