La communauté libanaise et le développement économique de la Côte d'Ivoire 1960- 2001( Télécharger le fichier original )par Kouadio Adolphe N'GORAN Université Alassane Ouattara de Bouaké ( Côte d'Ivoire ) - Maà®trise 2012 |
2-le commerce de gros en généralLes Libanais sont dynamiques dans la distribution. Dans leurs magasins, on matériel et les équipements sanitaires. En 1975, les investissements au niveau de ce secteur en Côte d'Ivoire se tournaient autour de 3, 290 milliards de Francs de Francs CFA138(*). Les capitaux libanais sont évalués à seulement 9 millions de Francs CFA. Cependant, ce chiffre peut connaître une hausse car les privés Ivoiriens ont investi plus de 839 millions de Francs CFA. Ces capitaux appartiennent non seulement aux opérateurs économiques Ivoiriens, mais également aux étrangers ayant fusionné avec des Ivoiriens. Les Libanais vendent les carreaux, les tuyaux pvc, les WC et le matériel de plomberie139(*). Il y a aussi les autres matériaux de construction et de bâtiments. Ce sont les serrures, les tôles, le ciment, les articles de quincaillerie. Pour la commercialisation du ciment, les Libanais tout comme les autres commerçants disposent des camions. Ces camions acheminent les stocks de ce matériel d'équipements vers les lieux de vente. En outre, les Libanais sont fortement présents dans le commerce des produits alimentaires manufacturiers locaux et importés de grande consommation. Ils détiennent une part significative dans la vente de ces denrées alimentaires. Ce sont le riz, la farine, les huiles de table, les conserveries140(*). Ils prédominent également dans la vente des brasseries. Ils disposent des dépôts qui fournissent les boissons de toute nature. Ce sont les boissons gazeuses, les liqueurs et les vins. Ces dépôts approvisionnent les restaurants, les bars, les bistrots qu'on appelle communément « maquis« en Côte d'Ivoire, les boutiques et autres points de vente. Ces commerçants libanais disposent des magasins et supermarchés aussi à Abidjan qu'à l'intérieur. A l'intérieur, notamment à San Pédro, Assaad Ali est arrivé en Côte d'Ivoire en 1969. Dès son arrivée, il s'installa à Grand Bassam. Par la suite, il s'établit à San Pédro pour le commerce du café-cacao. Son installation à San Pédro est liée à la mise en place du programme d'aménagement du territoire national qui entraine les migrations massives vers le sud-ouest 141(*)Plus tard, Il mit au jour en 1975142(*) le tout premier supermarché moderne de la ville avec un centre commercial de 24 boutiques afin de rapprocher davantage de la clientèle. En dehors de ces secteurs, les Libanais sont également présents dans le secteur des stations services. Les stations services sont les points de vente du fuel. Ces compagnies sont ESSO, MOBIL, ELF, TOTAL qui assurent la distribution du carburant aux stations services qui portent leurs effigies. Les opérateurs libanais assurent la gestion des stations-services installées dans le pays. Certains opérateurs économiques libanais en sont parfois propriétaires. C'est d'ailleurs le cas de Chaitou Ali qui dispose deux stations de benzène Esso respectivement à San Pédro et Soubré143(*). En Côte d'Ivoire, il existe dans toutes les sous préfectures ou communes et les grands centres commerciaux au moins une station service. 64% de ces stations appartiennent aux groupes industriels Libanais selon la Centrale de Bilans de 1980144(*) Les Libanais sont présents dans le commerce de chaussures et des produits de beautés leur part dans la commercialisation de ces produits représente respectivement 34 et 37%. Le secteur de la parfumerie et surtout des chaussures en cuir est dominé par les importations. Les produits locaux ne sont pas encore importants. Enfin, ils participent au négoce de la vente des pièces détachées pour les véhicules et les produits électroménagers, les télévisions et radios. Ils évoluent dans le sillage des Européens qui prédominent largement dans cette branche commerciale145(*). * 138Chambre d'Industrie, Principales industries installées en Côte d'Ivoire, Edition mai 1975, op,cit ; 98 * 139Catherine MEZAAD, op.cit. , p29 * 140Catherine MEZAAD, op.cit., p29 * 141Ministère d'Etat, ministère du plan et du développement ; Direction Générale du Développement du Développement de l'Economie régionale, Atlas des villes, décembre 2007, p137 * 142Khodr HEKMAT, op.cit., p123 * 143Khodr HEKMAT,op,cit, p150 * 144Centrale des bilans, 1980, In Catherine, MEZAAD, p29 * 145Catherine MEZAAD, op.cit. , p36 |
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