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La communauté libanaise et le développement économique de la Côte d'Ivoire 1960- 2001

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par Kouadio Adolphe N'GORAN
Université Alassane Ouattara de Bouaké ( Côte d'Ivoire ) - Maà®trise 2012
  

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II- Les actions libanaises au service de la distribution

Les Libanais investissent dans le commerce de gros. Cette action obéit à un objectif qui est de diversifier leur présence économique en Côte d'Ivoire. Pour ce faire, ils créent de multiples entreprises et des magasins spécialisés dans la vente de produits importés.

A/ La création des entreprises commerciales

Jusqu'en 1970, le secteur de la distribution est caractérisé par son archaïsme et la forte présence des entreprises européennes. Quant aux Libanais, ils sont beaucoup actifs dans le commerce du demi-gros. Cependant, ils entament pendant cette période leur processus d'insertion dans la distribution. Ainsi, ils entreprennent la construction des entreprises destinées à la distribution des denrées de toute nature.

Le secteur de la grande distribution en Côte d'Ivoire repose essentiellement sur les produits alimentaires. On distingue deux grands circuits : il y a d'abord un circuit moderne reposant sur les grandes et moyennes surfaces qui sont notamment les supermarchés, le gros, le demi-gros et le discount119(*) ; il existe également le circuit traditionnel mais tout aussi performant, qui s'approvisionne auprès des importateurs et industriels locaux. Il s'agit des grossistes indépendants, les sociétés de distribution de gros, les demi-grossistes et les détaillants. C'est face à cette situation complexe que les Libanais décident de s'investir dans le commerce de gros et des services. Parmi ces entreprises, il y a les entreprises d'import-export notamment la Société Abidjanaise d'Importation et d'exportation (Sabimex) qui fut créée en 1972. Elle importe les marchandises générales et les denrées alimentaires.120(*) Sabimex est situé à la rue 12 dans la commune de Treichville. Son capital est de 3 millions de Francs CFA. La Sabimex emploie 10 personnes dont 4 Ivoiriens et réalise un chiffre d'affaires plus de 3 milliards de Francs CFA dont 90% effectués en Côte d'Ivoire. Le reste de la rentabilité est destinés aux exportations en direction des pays de l'Afrique de l'Ouest.121(*)

Il y a également la Société ivoirienne des établissements Chartouny Chignara et compagnie créée en 1972. Son capital est 30 millions de Francs CFA. Cette entreprise emploie 35 personnes dont 35 sont Ivoiriens. Tout comme la Sabimex, cette entreprise importe et exporte des marchandises de nature diverses. Mieux, elle assure la distribution de boissons et des cigarettes de marques « Reynolds ».122(*)

Leur engagement dans cette branche commerciale se manifeste par plusieurs actions notables. Leur engagement des Libanais dans la distribution se manifeste par la création de nombreuses entreprises. Celles-ci sont spécialisées dans les importations et les exportations de toute nature. Elle importe les marchandises générales et les denrées alimentaires.123(*) Il s'agit notamment des produits de conserves, produits céréaliers et des pattes alimentaires. Elle assure l'approvisionnement des magasins de grande surfaces et même des boutiques124(*)

En plus de la Sabimex, Il existe d'autres entreprises libanaises notamment la Société d'Importations des Produits de Mer (Impromer). Cette entreprise est spécialisée dans l'importation des produits de la mer et la commercialisation des produits congelés.125(*) Il s'agit entre poisson de la viande, les saucisses, les jambons et bien d'autres d'aliments. Créée en 1972, Impromer dispose d'un capital de 45 millions de Francs CFA et emploie 40 personnes.126(*) Cette entreprise du Libanais Moukarzel Sami réalise un chiffre d'affaires de plus de 1,2 milliard de Francs CFA.127(*) La présence des Libanais au port de pêche d'Abidjan est remarquable. Ils importent et transforment le poisson dans les conserveries. Le poids des Libanais dans l'industrie de la conservation et de la préparation alimentaire est assez important. Dans les années 1970, la consommation de poisson comme pour la viande s'est accrue compte tenu de l'augmentation du niveau de vie et l'expansion démographique. En effet, la demande en poisson est passée pendant cette période de 13 Kilos par personnes à 18 Kilos par personnes. Le gouvernement ivoirien prend d'importantes mesures pour faire face à ces difficultés. L'on note par exemple la signature d'accord de pêche avec les pays comme la Mauritanie, le Sénégal et le Libéria128(*). Cependant, ces mesures n'ont pas pu résoudre le problème. C'est pour réduire les besoins en ressources halieutiques que les Libanais créent ces entreprises pour l'importation d'aliments congelés dans les années 1970. Selon le Ministère de l'économie de 1978 à 1979, la part des Libanais était estimée à plus de 230 millions de Francs CFA dans l'activité industrielle.

Les Libanais développent également le transport terrestre. Pendant la colonisation, ils ont été les précurseurs de ce secteur. Ils avaient le monopole du transport des produits de traite et des marchandises. Au lendemain de l'indépendance peu sont les Ivoiriens qui s'intéressent à cette activité. Ainsi, les Libanais vont accroître leurs activités dan le transport. En effet, ils mettent d'abord en place des compagnies de transport urbain. Elles sont pour la plupart des entreprises familiales. C'est le cas de taxis communaux ou taxis «compteurs«. En 1978, 80% de ces taxis étaient des propriétés libanaises129(*). Ils sont aussi présents dans le transport inter urbain. Ils assurent le trafic entre les villes de l'intérieur et Abidjan130(*). Ces entreprises de transport sont pour la plupart gérées par les Ivoiriens surtout par les ressortissants du nord. L'un des grands opérateurs libanais dans cette activité est Nasser Eddine Abbas Ahmed. Il a commencé avec une camionnette pour le transport des récoltes telles que le cacao et café dans la région de Bouaflé. Il dispose des centaines de camions pour le transport spécial de Benzène et des marchandises de toute nature. Il possède également une société une entreprise de transport Sivotrans qui relie Abidjan et l'intérieur du pays. Fut créée en 1970, Sivotrans dispose d'un capital de 140 millions de Francs CFA. Elle emploie une soixantaine de personnes. Elle assure le transport des produits pétroliers.131(*)

Les Libanais disposent également des agences de transport aérien. Ce sont entre autres Afric voyage132(*). En 1980, selon la centrale des bilans, ils représenteraient 60% dans ce secteur. Ce qui montre que les Libanais sont vraiment actifs dans le transport ivoirien. Les Libanais disposent de véritables magasins qui sont spécialisés dans la vente des articles bien déterminés.

* 119Magasin de libre service à dominante alimentaire qui se caractérise par des prix en dessous de la moyenne, une petite surface de vente et un assortiment de produits restreints, in fr.wikipedia.org/wiki/discount ; le dico du marketing

* 120Office Ivoirien des Chargeurs; op.cit., p61

* 121Bureau de Développement Industriel, (1979-80), op.cit, p266

* 122Idem, p247

* 123Bureau de Développement Industriel, Edition 1974, op ;cit, P266

* 124Chambres consulaires de Côte d'Ivoire1991-1992 Op,cit, p161

* 125Bureau de Développement Industriel, Edition 1983-1984, p46

* 126Bureau de Développement Industriel, (1983-1984), op, cit, p46

* 127Idem, p46

* 128Ministère de l'industrie, Schéma Directeur du Développement Industriel, (1988) ; annexe II, op,cit, p13

* 129Catherine MEZAAD; op.cit. , p29

* 130Idem, p29

* 131Chambres consulaires de Côte d'Ivoire (1991-1992), op,cit, 201p

* 132Alain DUBRESSON; op.cit., p71-74

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault