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La communauté libanaise et le développement économique de la Côte d'Ivoire 1960- 2001

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par Kouadio Adolphe N'GORAN
Université Alassane Ouattara de Bouaké ( Côte d'Ivoire ) - Maà®trise 2012
  

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B/ Une position importante dans l'industrie textile et du bois

La présence libanaise dans l'industrie ivoirienne ne se limite pas seulement aux industries agroalimentaires. Cette présence levantine dans l'industrie est plurielle. On les retrouve en effet dans les industries textiles et de la foresterie. Ils ont jouent un rôle important dans ces deux branches industrielles. Ils ont créé d'importantes entreprises qui permettent de percevoir leur position dans ces différentes branches.

1-La création de la Société Africaine de bonneterie (Sab)

Les Libanais sont très présents dans le secteur de l'habillement. Ils importent les tissus, les soies, les mousselines et bien d'autres marchandises d'Europe et d'Asie qu'ils travaillent par l'intermédiaire de leurs entreprises avant de les remettre sur le marché local et sous-régional. Parmi ces entreprises, il y a la Société Africaine de Bonneterie (Sab) du groupe Fakhry créée en 196391(*)et basée à Abidjan. La Sab a comme capital la somme de 200 millions de Francs CFA. C'est une entreprise ivoiro-libanaise. La part libanaise du capital est de 96,68% et la quotepart ivoirienne est seulement 3,32%. La Sab réalise 400 millions de Francs CFA.92(*) Elle emploie plus de 24 personnes dont 160 Ivoiriens. Elle fabrique et commercialise des articles en tissu à mailles comprenant la lingerie, les sous-vêtements et les chaussettes. Elle confectionne également les pagnes et les pulls. Les productions ne sont pas assez importantes, cependant les produits sont de bonne qualité et ils dépassent les frontières ivoiriennes93(*). Les Libanais sont très actifs dans l'industrie de transformation du bois.

2-Installation croissante de scieries entre 1960 et 1970

Les Libanais sont des principaux acteurs de la filière bois entre 1960 et 1970. Bien avant cette période, les Européens et singulièrement les Français détenaient encore le monopole des exploitations forestières. En effet, les entreprises d'exploitation forestière et des scieries coloniales sont des propriétés européennes. On peut citer par exemple la Compagnies des Scieries Africaines créée en 1918. Le siège et l'usine se localisent respectivement à l'immeuble Cacomiaf à Treichville et Grand-Bassam. Son capital est de 57 millions de Francs CFA. Elle produit les bois grumes, débités, contreplaqués, les portes iso planes, les bois déroulés et biens produits dérivés du bois.94(*) La présence ivoirienne dans la filière bois est moins perceptible. Néanmoins, il existe des capitaux ivoiriens importants. L'une de ces entreprises est la Scierie kacou Joseph (Skj) créée en 1964 et a pour capital 175 millions de Francs CFA. Cette entreprise est constituée d'une partie ivoirienne qui détient 66% du capital et l'autre part est allemande et italienne. La Skj a son siège social à Abidjan et dispose des scieries à Abengourou précisément à Kouassibéniékro et à San Pédro. Elle emploie 265 personnes dont 128 Ivoiriens et le reste sont étrangers essentiellement des Africains. C'est entreprise réalise un chiffre d'affaires de près de 4,5 milliards de Francs CFA dont 95% proviennent des exportations.95(*) Quant aux Libanais, autrefois employés des compagnies industrielles, ils vont se transformer à partir 1960 en propriétaires de scieries. Ils installent plus d'une quarantaine de scieries dans toutes les zones de production du bois. Nous avons entre autres la scierie Wahab Nouhad Rachid créée en 1963 à Agniblékrou, la Grande Scierie Abidjanaise créée en 196496(*). Ces scieries reçoivent les billes de bois des chantiers. Ces billes de bois sont acheminées par des camions-remorques vers les scieries. Elles ont pour rôle les premières transformations du bois. Ces activités concernent la confection des contreplaqués, des chevrons. Les produits atteignent soit les menuiseries d'une part, pour la confection de meubles, soit les vendeurs qui les revendent aux consommateurs d'autre part.

Outre les scieries, les Libanais disposent des menuiseries. Ces menuiseries sont très modernes. Elles fabriquent des meubles de très bonne qualité. Parmi celles-ci, il y a la Menuiserie Ivoirienne d'Ali Bilal créée en 1969 et la Société Ivoirienne de Menuiserie de Chaobi Jamal créée également en 196997(*). Ainsi, les Libanais ont joué un rôle dans le développement de l'industrie du bois en Côte d'Ivoire. Ils sont également engagés dans la mise en place des industries de la première transformation des métaux et des mobiliers métalliques.

* 91Chambre d'Industrie de Côte d'Ivoire, (1970), op.cit., p1

* 92Bureau de Développement Industriel, (1974), op.cit., p78

* 93Ministère de l'Economie et des Finances, op.cit. , p64-72

* 94Bureau de Développement Industriel, (1991), op.cit, p342

* 95 Bureau de Développement industriel, (1988), op, cit, p94

* 96Chambre d'Industrie de Côte d'Ivoire (1970), op.cit. , p1

* 97Idem,p1

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams