AVANT-PROPOS
La problématique sur l'existence d'un espace
budgétaire additionnel est ancienne. Elle s'est d'abord posée aux
pays d'Amérique latine et d'Europe dans le cadre du financement des
investissements publics et s'est élargie par la suite aux
dépenses publiques dans leur ensemble.
En effet, l'espace budgétaire est
appréhendé comme la marge de manoeuvre financière qui
permet à un État d'affecter des ressources à la poursuite
d'un objectif sans pour autant compromettre la viabilité de sa situation
financière. Une bonne politique budgétaire permet de
libérer des ressources et de les affecter à des programmes visant
un objectif bien défini à l'instar de la croissance.
Théoriquement, trois moyens s'offrent à un pays
pour accroitre son espace budgétaire : (i) les recettes fiscales, (ii)
l'emprunt sur le marché intérieur ou à l'étranger
et, (iii) l'amélioration de la qualité de la dépense.
La question de l'élargissement de l'espace
budgétaire se pose de manière plus pressante pour un pays comme
le Cameroun, confronté au financement de sa Stratégie de
Croissance et d'Emplois (SCE).
C'est pourquoi, l'exploration à court, moyen et long
terme de l'espace budgétaire devient une préoccupation de
politique économique digne d'intérêt.
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En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Développement de l'espace budgétaire
au Cameroun
RESUME
Au terme des analyses effectuées dans le cadre de ce
travail, il ressort que toutes les composantes de l'espace des ressources sont
inexploitées. Ceci est combiné à une inefficacité
de la dépense publique.
Pour ce qui est des ressources internes, les recettes non
pétrolières sont faiblement mobilisées. Une collecte
optimale des recettes fiscales permettrait de compenser à moyen terme la
baisse qui est envisagée au niveau des recettes
pétrolières et tarifaires. Pour cela, les dépenses
fiscales devraient être maitrisées et être
préalablement autorisées par le parlement.
Peu de financements sont également mobilisés
durant les dernières années avec une moyenne annuelle des tirages
sur emprunts extérieurs de 0,6% du PIB en 2006 contre 1,6% du PIB sur la
période 1995-2005. Pourtant, les analyses effectuées montrent
qu'à court terme, les risques d'insolvabilité et
d'illiquidité sont très faibles depuis 2006. En effet, l'encours
de la dette extérieure se situe à 12,1% du PIB en 2010, loin du
seuil de 30% du PIB à partir duquel le pays court théoriquement
le risque d'asphyxie. Le service de la dette extérieure quant à
lui représente moins de 5% des recettes d'exportations (1,3% du PIB)
dont très en deçà des 20% du PIB jugés critiques.
Pour combler ses besoins en ressources budgétaires, l'Etat peut
prétendre à de nouveaux financements extérieurs d'un
niveau plus élevé qu'actuellement.
Au niveau interne, un fort potentiel de financement existe du
fait de l'importance des réserves extérieures de la BEAC d'une
part, et de la surliquidité bancaire d'autre part. L'Etat peut
diversifier ses financements internes à l'instar de l'emprunt
obligataire de 200 milliards de FCFA (2,3% du PIB) lancé au second
semestre 2010. Il peut aussi procéder à l'émission des
bons du trésor pour ses opérations de trésorerie si le
besoin vient à se poser.
Pour ce qui est de la dépense publique, son niveau
demeure faible du fait de la faiblesse des ressources budgétaires, de la
sous consommation des crédits d'investissement et des problèmes
de gouvernance. L'amélioration de la part du budget
d»investissement public, son taux d'exécution et la
réduction des déperditions le long de la chaîne de la
dépense permettrait d'améliorer l'espace de dépenses et
dont l'espace budgétaire global.
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