2.1.2 Emprunts internes
L'analyse de l'emprunt interne repose essentiellement par
l'analyse des financements extérieurs et intérieurs nets. Ainsi
de 2001 à 2004, le financement net positif traduit le fait que l'Etat
augmente ses engagements à l'opposé de 1995 à 2000 et de
2005 à 2008 dans lesquelles l'Etat se désengage de ses
partenaires.
Pour ce qui est des financements extérieurs et en
dehors des années 2001 et 2002, l'Etat se désengage plus de
l'extérieur qu'il ne s'engage. Les nouveaux tirages restent donc en
deçà des remboursements.
Quant au financement intérieur, on peut constater
qu'ils restent également négatifs sur toute la période en
dehors de l'année 2004. En effet, on note un engagement net
vis-à-vis du FMI jusqu'en 2002 et un désengagement net
au-delà. Toutefois le recours au FMI reste marginal, moins de 0,5% du
PIB. Le système bancaire net est le principal partenaire de l'Etat au
plan
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
interne et se caractérise par un engagement sur la
période 2001-2004 et un désengagement vis-à-vis de
l'extérieur. Le recours au financement non bancaire reste faible et
porte essentiellement sur l'apurement des arriérés dus aux
fournisseurs de l'Etat.
Tableau 12 : couverture des besoins de
financements
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Financement
Financement extérieur net
dont- Amortissements -Tirages
|
-61
-157
96,7
|
-147
-273
126
|
En milliards de FCFA
-143 -99 -35 -150
-147 -35 -35 -51
-310 -153 -153 -125
164 118 118 73,9
|
45
125
-332
84
|
245
405
-347
74,3
|
100
-80
-118
38
|
9,7
-202
-296
94
|
-249
-35
-273
38
|
-2931
-2490
-2631
38
|
-384
-40
-87
47
|
-209
-6,7
-80
72,9
|
Financement intérieur net
|
-15
|
-42
|
3,89
|
-64
|
0,62
|
-99
|
-80
|
-161
|
-133
|
212
|
-214
|
-441
|
-344
|
-202
|
Dont -Système bancaire net (var PNG)
|
-2,9
|
-24
|
20
|
-25
|
38,7
|
-90
|
25
|
25
|
195
|
255
|
-150
|
-284
|
-238
|
-154
|
- FMI, net
|
-1,3
|
18,5
|
14,4
|
31,7
|
40,4
|
38,1
|
15,5
|
6,6
|
-12
|
-20
|
-9
|
-8
|
-7
|
4,1
|
- Financement non
banc. Net
|
-12
|
-11
|
-1,2
|
-20
|
-25
|
-19
|
-25
|
-15
|
-9
|
-16
|
5
|
2
|
4
|
10,1
|
|
|
|
En % du PIB
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Financement
|
0
|
0
|
-2,5
|
-1,6
|
-0,5
|
-2,3
|
0,7
|
3,4
|
1,3
|
0,1
|
-3,1
|
-36
|
-4,5
|
-2,4
|
Financement extérieur net
|
-1,2
|
-2,7
|
-2,5
|
-0,6
|
-0,6
|
-0,8
|
1,8
|
5,6
|
-1,1
|
-2,6
|
-0,4
|
-30
|
-0,5
|
-0,1
|
Dont-Amortissements
|
-3
|
-4,9
|
-5,3
|
-2,5
|
-2,4
|
-1,9
|
-4,8
|
-4,8
|
-1,6
|
-3,8
|
-3,4
|
-32
|
-1
|
-0,9
|
-Tirages
|
1,8
|
2,3
|
2,8
|
1,9
|
1,9
|
1,1
|
1,2
|
1,0
|
0,5
|
1,2
|
0,5
|
0,5
|
0,6
|
0,8
|
Financement intérieur net
|
-0,3
|
-0,8
|
0,1
|
-1,1
|
0,0
|
-1,5
|
-1,2
|
-2,2
|
-1,8
|
2,7
|
-2,7
|
-5,4
|
-4,1
|
-2,3
|
Dont -Système bancaire net (var PNG)
|
-0,1
|
-0,4
|
0,3
|
-0,4
|
0,6
|
-1,4
|
0,4
|
0,3
|
2,6
|
3,3
|
-1,9
|
-3,5
|
-2,8
|
-1,8
|
- FMI, net
|
-0
|
0,3
|
0,2
|
0,5
|
0,6
|
0,6
|
0,2
|
0,1
|
-0,2
|
-0,3
|
-0,1
|
-0,1
|
-0,1
|
0,0
|
- Financement non
banc. Net
|
-0,2
|
-0,2
|
-0
|
-0,3
|
-0,4
|
-0,3
|
-0,4
|
-0,2
|
-0,1
|
-0,2
|
0,1
|
0,0
|
0,0
|
0,1
|
|
Source : MINFI/DAE et CAA,
calculs de l'auteur
? Service de la dette intérieure
Le service de la dette publique intérieure a
augmenté entre 1990 et 2006 passant de 48,4 milliards à 354,3
milliards avant de retombé à 51,1 milliards en 2009. Cette
évolution n'a pas été régulière sur toute la
période. En effet, le règlement de la dette intérieure
augmente graduellement jusqu'en 2001 pour atteindre 237,2 milliards avant de
baisser à 136,6 milliards en 2005. En 2006, suite aux allègements
obtenus sur la dette extérieure, l'Etat entreprend l'épurement de
l'important stock d'arriérés intérieurs en réglant
un montant exceptionnel de 354,3 milliards en 2006.
Figure 13 : évolution du service
de la dette intérieure (milliards)
Source : MINFI/DAE
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
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Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
? Potentiel de financement interne
La situation du Cameroun permet de penser qu'il existe un
potentiel interne de financement. En effet l'analyse du système bancaire
met en exergue l'importance des réserves extérieures de la BEAC
d'une part, et la surliquidité bancaire d'autre part.
La surliquidité peut s'observer à travers
l'absence de refinancement des banques par la BEAC depuis 2002 et par des taux
de réserves obligatoires relativement élevés.
Les réserves obligatoires sont des dépôts
exigés aux banques commerciales par la BEAC en vue de réguler la
création monétaire. Le Cameroun est classé en
2e catégorie, soit un pays à situation de
réserve satisfaisante. Au 30 juin 2010, le stock des réserves
obligatoires s'est établi à 218 milliards contre 203 milliards un
an plutôt et représente environ 30% des réserves totales
des banques.
Pour ce qui est des réserves extérieures, le
niveau adéquat devrait correspondre à 3 ou 4 mois d'importations.
Si les réserves sont supérieures à 4 mois, elles
représentent un coût économique étant donné
que l'économie n'utilise pas toutes les ressources issues des
exportations, des revenus nets des facteurs et des entrées nettes des
capitaux. Il peut y avoir aussi un coût financier car elles pourraient
être placées sur les marchés financiers.
L'évolution des avoirs extérieurs nets se
décompose en deux phases :
· la première phase, post dévaluation, est
marquée par un retournement de tendance observée dès 1995,
avec une accumulation progressive des avoirs de réserves, la diminution
des engagements et la résorption du déficit du compte
d'opérations;
· dès 2000, le déficit du compte
d'opérations qui a été résorbé, a induit un
solde désormais créditeur; et le volume des avoirs de
réserve s'est amélioré considérablement pour
atteindre 10,5 mois d'importations en fin 2008 et 10,9 mois d'importations
à fin 2009.
Les avoirs de réserve sont essentiellement
constitués des disponibilités en compte d'opérations. Les
données sur la position extérieure de la Banque Centrale
ressortent l'absence de toute autre transaction sur l'or monétaire.
Figure 14 : évolution des mois
d'importations couverts par les avoirs extérieurs
Source : MINFI/DAE, calculs de l'auteur
Présenté et soutenu par Joseph ABANDA
En vue de l'Obtention du DESS en Gestion de la Politique
Economique
Développement de l'espace budgétaire au
Cameroun
La situation de forte surliquidité de l'Etat
camerounais incite fortement à examiner la possibilité d'emprunts
locaux en vue d'élargir l'espace budgétaire. C'est à ce
titre que le Gouvernement a lancé l'emprunt obligataire de 200 milliards
en 2010 et prévoit un autre plus important de 2011.
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