Conclusion
En définitive, chaque élément
présente un intérêt ou un désintérêt
économique certain selon sa part dans l'actif bancaire. Les
réserves obligatoires renforcent l'efficacité des taux
d'intérêts en influençant la liquidité des banques
et leur capacité à octroyer des crédits. Leur constitution
permet à la banque de se préserver des créances en
souffrance et de toujours garantir une disponibilité de liquidité
pour l'économie, ce qui est favorable à l'économie. Les
créances sur les Etats parce qu'elles permettent aux Etats de
prélever des fonds pour booster leur déficit et financer leurs
investissements se répercutent positivement sur la croissance
économique. En outre les avoirs extérieurs nets
représentent les créances sur le RDM et donc un manque à
gagné pour l'économie. Le crédit à
l'économie quand à lui financent l'économie et
représente un important levier de croissance pour l'économie.
Cela fera par suite l'objet d'une vérification empirique.
Partie 2 / Analyse Empirique
Chapitre1/ Analyse statistique
1 / aperçu sur le système bancaire
de l'UEMOA
Après les indépendances, pour faciliter
l'accès des nationaux aux crédits, les gouvernements de l'UEMOA
décident de créer des banques nationales, car les banques
commerciales étrangères financent le plus souvent des projets
étrangers. Par ailleurs, des banques de développement sont
créées afin de financer des secteurs et des activités
prioritaires. Mais cette politique a des effets pervers, qui va entraîner
la crise bancaire de la fin des années 80 et du début des
années 90, à la quelle les autorités vont répondre
par une restructuration du système bancaire. (Daumont, Le Gall, Le Roux,
2004 et Powo, 2000). Celle-ci se caractérise par les mesures suivantes :
la liquidation ou la privatisation des banques présentant des
problèmes de faillite plus ou moins importants, la création d'une
autorité de supervision et de régulation supranationale, et la
substitution progressive des méthodes administratives de
régulation monétaire par des mécanismes de marché
de nature plus flexibles. Toutefois, après la restructuration du
système bancaire, on observe une augmentation du financement des
amortissements et des frais généraux par la valeur ajoutée
créée par les banques ; le taux brut de dégradation du
portefeuille clients restant stable. Une analyse des produits des banques de la
zone, montre que le portefeuille des banques de la zone est dominé par
les dépôts avec 72,74%, suivis par les crédits 58% et les
titres de placement 7,7% sur la période 1990 à 2011. Toutefois,
une analyse plus approfondie des crédits montre que le niveau des
crédits à court terme représente deux à trois fois
celui des crédits à moyen et long terme. Ainsi les banques de la
zone se révèlent être des banques de dépôts
qui accompagnent les entreprises dans leurs crédits de
trésorerie, mais plus rarement en crédits d'investissement ou en
financement long.
Comme partout ailleurs dans le monde, le système
bancaire de la zone va connaître des changements technologiques
(informatisation, télématique, installation de distributeurs
automatiques) qui seront introduits dans un premier temps par les filiales des
banques étrangères. Toutefois, l'avènement du plan
comptable bancaire en 1996 va contraindre les banques à informatiser
l'ensemble de leur fonctionnement. Outre l'introduction de ces changements,
l'amélioration de la distribution des services financiers va être
favorisée par l'augmentation du nombre de guichets dans la zone. Au
dernier rapport 2011 de la commission bancaire de l'UMOA le système
bancaire compte au 31 décembre 2011, 121 établissements de
crédit soit 107 banques et 14 établissements financiers à
caractère bancaire. Le nombre de guichet et de DAB/GAB (Distributeur et
Guichet Automatique de Billets) s'établit respectivement à
1 853 unités et 1 669 unités. L'activité des
établissements de crédit de l'UEMOA, apprécié sur
la base du total des bilans, s'est établie à 15 361,3
milliards à la fin décembre 2011 soit une progression de 1890,4
milliards (+14%) contre une hausse de 1 999,8 milliards (+17,4%) en
2010.
De 1990 à 2011 une évolution remarquable s'est
effectuée au niveau de la structure même du bilan de ces banques,
cependant celle de l'actif fera l'objet de la suite de notre analyse.
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