Introduction
Ayant hérité d'une union monétaire (UMOA
est créée en 1962) au lendemain des indépendances,
certains pays tels que : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte
d'Ivoire, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo,
décidèrent le 10 janvier 1994 de l'unification de leurs
économies (UEMOA).Par la suite la Guinée Bissau adhère
à cette union le 02 mai 1997.
L'intégration des économies de ces huit pays
disposant d'une population estimée à 82 millions d'habitants
s'avère indispensable. La réalisation de cet objectif passe par
l'usage d'une monnaie unique et une unification complète de leurs
Analyse de l'optimalité de la zone monétaire UEMOA dans un
contexte d'intégration.
Sur la période 1980-1993, le taux moyen de croissance
économique au sein de l'UMOA fut de 2% contre un taux de croissance
démographique de 3%, soit un recul du PIB par habitant se traduisant
concrètement par une hausse du chômage et de la
pauvreté.
L'après dévaluation du FCFA a connu une
accélération de la croissance économique de l'UEMOA qui
culmina à 5% en 1997. Cette croissance a connu des fluctuations fortes
au cours de la période 1997-2000 avec une baisse du PIB réel
en 2000. Au cours de la période, la croissance du PIB réel a
été en moyenne de 3,2% avec une tendance baissière. Cette
période a été notamment marquée par des croissances
négatives enregistrées en Côte-d'Ivoire, en
Guinée-Bissau et au Togo, pays qui ont connu des crises sociopolitiques
majeures au début des années 2000.
La période 2006-2010
malgré une situation internationale incertaine, où
le monde connaît une récession forte, l'Union a
réalisé un taux de croissance annuel moyen du PIB réel de
3,4%, moyenne en hausse de 0,2 point par rapport à la période
précédente. Néanmoins, la croissance n'a pas atteint le
niveau de 1997. La croissance de la période a été plus
stable et positive pour l'ensemble des pays de l'Union. Cependant, elle a
été moins forte que l'ensemble des pays en développement,
notamment ceux d'Asie. (NUBUKPO 2012)
Grosso modo l'examen de l'évolution du taux de
croissance du PIB réel dans l'UEMOA révèle d'énorme
disparité selon les périodes. Il oscille depuis 1990 à
2011 entre -1,6 et 6,4. Ce faible taux de croissance s'assimile au niveau de
développement de l'UEMOA. Est-il par ailleurs imputable à
l'inefficience de la mobilisation et de la réallocation du
capital ?
La préoccupation de croissance est d'autant plus
légitime que cette dernière semble reliée à
l'investissement dans la zone UEMOA. En effet, les études empiriques ont
généralement mis en évidence à court terme, outre
les facteurs climatiques, le rôle majeur joué par l'investissement
réel et l'évolution des termes de l'échange. A long terme,
le capital humain, le taux d'investissement et la croissance des exportations,
sont les variables qui influent significativement sur la croissance par
tête dans les pays de l'UEMOA.
L'investissement est donc le principal moteur de court et de
long terme de la croissance des économies de l'UEMOA. Ses principaux
déterminants sont : la stabilité du cadre
macroéconomique, la qualité de l'environnement juridique,
judiciaire et fiscal, les perspectives de profit réel des entreprises,
l'assainissement des finances publiques, la qualité de la dépense
publique et l'efficacité de l'intermédiation financière.
On ne peut cependant passer sous silence le
rôle crucial des crédits à l'économie comme moteur
de l'investissement. Or, la croissance du crédit intérieur des
banques de l'Union a connu un ralentissement après une croissance de
plus de 16% en 2008 (rapport BCEAO 2009). Cette tendance baissière a
atteint 7% en 2009. Depuis lors, une accélération du
crédit à l'économie a été observée
portée par un accroissement des concours à court terme qui ont
contribué à la croissance de 10,6% en 2010. Cela traduit les
difficultés de trésorerie des entreprises qui ont alors eu
recours aux découverts et aux facilités de trésorerie. Les
crédits sont généralement offerts à des taux
d'intérêt élevés sur toute la période,
dépassant 10% en moyenne pour les crédits de consommation et 8%
pour les crédits d'équipement et d'habitation (BCEAO, 2011). En
outre, la composante « court terme » de ces crédits
est la plus offerte, réduisant ainsi les investissements des entreprises
et des ménages qui ont besoin de crédits de long terme.
La sous-période 1986-1993 fut
caractérisée par l'ampleur croissante des
déséquilibres financiers, avec des conséquences
désastreuses sur l'endettement des Etats, la croissance
économique et plus globalement la viabilité économique et
financière des Etats de l'Union. Cela s'est soldé par une
contraction du crédit à l'économie du secteur financier
due au niveau élevé de risque au profit de la constitution de
réserve, de l'Etat et de l'extérieur ; ce qui n'est pas
très favorable à l'économie. Après les politiques
de restructuration faisant suite à la dévaluation, une
grève des crédits en souffrance décontracte les banques et
le crédit à l'économie passe de 43% de l'actif en 1993
pour atteindre 55% en 2006. C'est donc dire que selon l'environnement
politico-économique l'allocation des ressources bancaires
diffèrent.
C'est de là que provient tout notre
intérêt pour le secteur bancaire dans sa fonction de mobilisation
et de réallocation du capital dans le contexte des pays de l'UEMOA car
il apparait assez clairement joué un rôle crucial dans nos
économies. Comprendre la contribution du secteur bancaire dans la
croissance nécessite d'étudier la structure des bilans bancaires,
celle de l'actif en particulier. Notre étude est dédiée
à cette question dont les objectifs suivent.
Objectif général: évaluer l'impact
de la structure de l'actif bancaire sur la croissance économique de
l'UEMOA
Objectifs spécifiques :
· analyser l'évolution de l'actif bancaire de
l'UEMOA entre 1990 et 2011
· etudier l'impact des élement de l'actif bancaire
sur la croissance économique de l'UEMOA
Hypothèses :
· La composition de l'actif bancaire connait des
évolutions notables dans l'UEMOA depuis les années 90
· Les principales composantes de l'actif ont une
contribution différente à la croissance économique.
METHODOLOGIE POUR VERIFIER LES
HYPOTHESES
Notre démarche méthodologique consistera tout
d'abord à faire un tour d'horizon sur la littérature existant
ayant trait au lien entre le financement bancaire et la croissance
économique pour ensuite vérifier empiriquement nos
hypothèses de recherche. A cet effet, nous utiliserons une approche
économétrique basée sur un modèle linéaire
général mettant en relation d'une part le PIB (variable
expliquée) avec des variables explicatives : crédit à
l'économie (CE), les créances sur l'Etat (CET), les reserves
bancaires (RE), les avoirs exterieurs (AE), les créances en souffrances
(CS).
L'étude économétrique sera
réalisée à l'aide des logiciels EVIEWS à partir de
données de la BCEAO.
Cette étude se décompose en deux parties. Dans
une première partie : une revue de la littérature
théorique et empirique de la relation entre banque et croissance
économique d'une part et d'autre part une présentation du bilan
théorique des banques. Une analyse descriptive de la structure de
l'actif bancaire dans l'UEMOA et son évolution depuis 1990 fera l'objet
du premier point d'une deuxième partie consacrée à la
validation empirique. Le second point entreprend une validation
économétrique de l'effet de la structure de l'actif bancaire sur
la croissance économique.
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