Partie 3 : EVOLUTION DE LA QUALITE DE
L'EAU SUR LE BASSIN VERSANT DE LA
SEILLE
1. Prémices de l'étude
1. Qualité de la rivière Seille
De tout temps, la qualité des eaux de la Seille a
été jugée préoccupante par les acteurs territoriaux
qui n'ont pu que difficilement endiguer sa dégradation. Dotée
d'une salinité naturelle peu propice au développement d'une
ripisylve complète, la rivière a également subi l'impact
des rejets urbains et industriels jusqu'à la mise aux normes des
installations. D'énormes progrès ont été
réalisés dans ce domaine, notamment depuis la pollution
accidentelle du 16 mai 1990 encore très présente dans la
mémoire des riverains. L'assainissement est aujourd'hui jugé bon
: huit stations d'épuration jalonnent le cours principal et dix autres
se répartissent sur les affluents. Plusieurs suivis de long terme sont
en cours concernant la pollution agricole et la dégradation physique des
milieux qui restent d'actualité. La Seille présente une
qualité globale « Passable » d'après les données
du Réseau National de Bassin (RNB 1991 & 2000). La qualité
physique est médiocre sur la majeure partie du tracé, le lit
mineur étant le compartiment le plus dégradé. Les teneurs
en nitrate n'ont toutefois jamais dépassé la norme de
potabilisation de 50 mg/L ces vingt dernières années et les trois
quarts du linéaire sont classés en qualité bonne selon le
critère SEQ-Eau « Azote »
Figure N°20 : Qualité du milieu physique de
la Seille (source AERM & DIREN)
Figure N°21 : Qualité SEQ-Eau Azote de la
Seille (source AERM 2003)
Master 2 Politiques Territoriales de Développement
Durable 47
Master 2 Politiques Territoriales de Développement
Durable 48
Troisième partie :
Evolution de la qualité de l'eau sur le bassin versant
La Seille : Gestion de la ressource en eau et pollution agricole
2. Intérêt de l'étude
L'étude porte sur l'évolution des teneurs en
ammonium (NH4 +) et en nitrate (NO3 -) de 1992 à 2011 dans les eaux de
la Seille et de la petite Seille, son principal affluent du secteur agricole
amont. Les données récoltées sont mises en relation avec
la succession des dispositifs agri-environnementaux afin d'appréhender
l'efficacité de ces derniers sur la pollution azotée dans le
bassin versant. Observe-t-on une réduction des teneurs moyennes en
matières azotées ? Constate-t-on des phases
caractéristiques en fonction de la mise en oeuvre des différentes
mesures agri-environnementales ? Quelle est la part de l'influence des
conditions météorologiques sur les tracés
réalisés ?
L'ammonium et le nitrate sont représentatifs de
l'ampleur de la pollution azotée du cours d'eau. L'ammonium (NH4 +) est
le premier résidu minéral de la dégradation de la
matière organique dans le sol par le processus d'ammonification.
Principalement apporté par les effluents d'élevage, il constitue
un excellent témoin des pollutions ponctuelles et de la pression en
azote organique que subit la rivière. Peu soluble, l'ammonium n'est pas
facilement lessivable et reste adsorbé dans le complexe argilo-humique.
Les concentrations mesurées dans les eaux superficielles et souterraines
sont généralement plus faibles que pour le nitrate.
Le nitrate est le troisième résidu issu de la
dégradation de la matière organique après le nitrite NO2
-. Il peut être apporté naturellement par la fixation biologique
de l'azote aérien (oxydes nitreux) mais constitue, dans notre
étude, un témoin de l'ampleur de la pollution diffuse des eaux
par l'apport d'engrais minéraux et par l'épandage d'effluents
d'élevage sur les parcelles.
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