II.2 - REVUE DES TRAVAUX THEORIQUES DE LA
LITTERATURE
II.2.1 - Théorie de l'intermédiation
L'idée de l'intermédiation financière a
été développée par les théoriciens de
développement dont, Gurley, Shaw, Goldsmith et d'autres. D'après
la théorie de Gurley et Shaw, le financement d'une économie peut
s'opérer soit :
? Sur ressources propres ou autofinancement. ? Sur appel aux
fonds extérieurs.
Dans ce dernier cas les agents économiques disposent de
deux techniques pour obtenir des ressources, la première est
d'émettre des actions et des obligations sur le marché financier
(désintermédiation), la deuxième est d'emprunter
auprès des intermédiaires bancaires ou non bancaires
(intermédiation).
A travers les pionniers de l'intermédiation, Thiam
(1992) montre que l'impact des facteurs financiers dans les activités
d'intermédiation financière fait l'objet d'un débat dans
les littératures économiques et financières. Les auteurs
tels que Gurley et Shaw ont largement contribué à l'avancement
des travaux sur l'approche théorique de l'implication des
phénomènes monétaires et financiers dans les
activités bancaires. Avant les travaux de Gurley et Shaw (1960), dans
leur étude intitulée « Money in a theory of finance »,
la théorie bancaire dans son ensemble faisait toujours la distinction
entre les banques, les compagnies d'assurances et certaines institutions
financières. S'il existe des dissemblances entre ces entités
financières (banque, compagnie d'assurance et institutions
financières), la nouvelle théorie bancaire
est parvenue à les regrouper autour d'une seule
activité : l'intermédiation financière.
Pour Gurley et Shaw qui ont proposé le cadre conceptuel
de l'intermédiation financière, (en faisant la distinction entre
financement primaire, ou direct, et financement secondaire, ou indirect) il ne
faut pas distinguer les intermédiaires financiers bancaires et les
intermédiaires financiers non bancaires, du fait que leur rôle est
le même. L'intermédiation financière est unique dans
l'achat de dette primaire (crédits, titres) et l'émission de
dette secondaire (quasi-monnaie, monnaie). Les caractéristiques
principales de
l'intermédiation se manifestent par la présence
d'un tiers dans un environnement où les désirs d'emprunt et de
prêt sont incompatibles dans leurs formes. Les intermédiaires
financiers s'interposent entre les agents économiques en ajustant
l'offre de capitaux à la demande entre les agents à
capacité de financement (prêteurs) et les agents à besoin
de financement (emprunteurs) dans le cadre épargne-investissement.
L'analyse des déséquilibres qui se manifestent dans les comptes
individuels des agents économiques dans le système financier,
donne une meilleure lecture et une bonne appréhension du concept
d'intermédiation financière. Les agents économiques, dans
leurs activités habituelles, ont des excédents ou des
déficits dans l'équilibre de leur compte. Les agents
excédentaires ayant une capacité de financement importante
cherchent des emplois pour le solde positif de leurs revenus sur leurs
dépenses. Cependant, les agents déficitaires cherchent des moyens
de financement pour effectuer des investissements qui dépassent leurs
moyens financiers.
Hairault et Portier (1988) montrent les difficultés
auxquelles font face les agents non financiers lorsque leurs besoins de
financement à long terme ne coïncident pas avec les besoins de
placement à court terme des ménages, les ANF utiliseront un
circuit indirect et intermédié, c'est dans cette optique qu'ils
empruntent la définition de Tobin et Brainard (1963) qui
définissent l'intermédiation comme étant la satisfaction
simultanée des préférences de
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portefeuille de deux types d'agents non financiers, les
emprunteurs et les préteurs. Par ailleurs on constate bien que le bilan
d'un IF possède un actif (représentatif de l'endettement de
l'emprunteur) et un passif (représentatif d'une créance du
préteur ultime) de nature différente, cette différence
permettant de satisfaire à la fois préteurs et emprunteurs
(courbis, 1987). Cette activité de transformation de dettes et
créances des ANF est un élément central de l'analyse de
l'intermédiation financière.
Il est donc clair que l'intermédiation
financière contribue non seulement à mettre en contact, mais
encore à coïncider ces offres et demandes de financement. Le
préteur cherche le placement le plus liquide possible, de rendement
anticipé maximum pour un risque de non recouvrement donné et un
risque minimum pour une rentabilité donnée. En face, l'emprunteur
désire contracter une dette d'une durée variable
(généralement longue), au coût le plus bas possible, et
ceci sans garantir le risque de défaillance non nul.
C'est le désir d'épargner et le besoin
d'investir qui entraîne la naissance des autres IF et d'un marché
financier où les prêteurs et les emprunteurs peuvent se
rencontrer. Les agents non financiers vont transférer les risques aux
intermédiaires financiers moyennant une réduction de leurs
gains.
Les intermédiaires financiers bénéficient
par ailleurs des coûts de transaction modérés du fait des
économies d'échelle réalisées dans la collecte des
dépôts et la distribution des crédits. Les
intermédiaires financiers sont moins exposés que les
prêteurs privés aux asymétries d'information qui font que
l'emprunteur soit toujours plus renseigné sur sa situation que le
prêteur.
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