II.2.2 - asymétrie d'information
La gestion du risque incorpore la notion d'information qui
tend toujours à être incomplète. Cette incomplétude
traduit l'asymétrie d'information qui suppose que dans une transaction
économique, une partie au contrat est plus
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informée que l'autre partie. Ainsi, elle se place dans
un contexte favorable pour son calcul économique et pour la
négociation financière ; il peut exploiter cet avantage
informationnel en adoptant un comportement opportuniste. Cette asymétrie
d'information est plus rencontrée dans le secteur des assurances
où les assurés sont plus informés que les assureurs. Le
secteur bancaire n'est pas écarté de ce problème
d'asymétrie d'information, car les emprunteurs sont plus informés
que les prêteurs. Mais les banques, de part leur position
d'intermédiaires et de leur rôle de gestionnaires de comptes des
clients qui sont ces emprunteurs, elles contribuent à réduire les
asymétries d'information et à une distribution rationnelle des
ressources dans une économie. Que ce soit dans les assurances et dans
les banques, on rencontre deux types d'asymétries d'information : la
sélection adverse et le hasard moral.
II.2.2.1 - La sélection adverse ou
anti-sélection
Les travaux de Akerlof (1970) sur le marché des
voitures d'occasion ont introduit la notion d'anti-sélection,
appelée aussi sélection adverse, selon laquelle l'incertitude sur
la qualité de l'objet induit la possibilité de fraudes qui, du
fait qu'elles peuvent être anticipées, débouchent sur des
stratégies complexes pour s'en protéger. Concernant le secteur
bancaire, le phénomène d'anti-sélection apparaît
lorsque l'emprunteur conserve, même après un examen attentif par
le créancier des informations disponibles, un avantage informationnel
sur son partenaire. Le partage inéquitable du savoir concernant le
risque de défaillance attaché aux crédits rend
problématique l'identification des bons emprunteurs (Stiglitz et Weiss,
1981). Ainsi, à défaut de pouvoir fixer un taux
d'intérêt qui corresponde au risque effectif du projet à
financer, la banque applique un taux reflétant la qualité moyenne
des emprunteurs. Une telle pratique conduit alors à pénaliser les
individus dont le projet est peu risqué en leur faisant payer une prime
de risque plus élevé que leur risque effectif, et à
avantager inversement les agents détenant des projets risqués ;
la prime de risque facturée étant
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inférieure au risque réel de l'emprunteur. Donc
l'anti-sélection se manifeste lorsque le contrat n'est pas encore
conclut contrairement à l'aléa moral.
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