II.2.4 - Prolongement de la théorie de
l'intermédiation
Bialès (1999) en étudiant la théorie de
l'intermédiation financière dit que La question de
l'intermédiation financière est à la fois ancienne et
nouvelle. Ancienne, dans la mesure où depuis longtemps les
théories monétaires, (telles que celles de Gurley et Shaw)
l'étudient en distinguant la finance directe et la finance indirecte.
Nouvelle, parce que la globalisation financière actuelle est
régie par une règle que l'on peut appeler « règle des
5 D » : le Décloisonnement des marchés (avec la suppression
du contrôle des changes sur le plan extérieur et avec
l'unification des marchés de capitaux sur le plan intérieur), la
Dématérialisation des marchés et des titres (les
marchés financiers sont des réseaux informatiques et les titres
papiers n'existent plus), la Déréglementation (avec la
Déspécialisation des institutions et la
Dérégulation des activités), la
Désintermédiation des financements (avec la titralisation des
financements, la marchéisation des conditions bancaires et la
mobiliérisation des bilans bancaires), et le Désengagement de
l'État. La révolution financière des années 80 et
l'accélération de la mondialisation de l'économie dans les
années 90 justifient donc que l'on se pose la question de la place de
l'intermédiation financière dans l'ensemble du système de
financement et de la réalité du
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processus de désintermédiation. Depuis les
travaux de Gurley et Shaw (1960) et surtout de Hicks (1975), on a coutume
d'opposer les économies d'endettement et les économies de
marchés de capitaux selon que le centre de gravité du financement
de l'économie se trouve plutôt du côté de la finance
intermédiée ou au contraire du côté de la finance
directe. Hicks (1975) définit les intermédiaires financiers comme
étant « des institutions qui réalisent l'adéquation
quantitative et qualitative entre l'épargne disponible des
prêteurs et les besoins de financement des emprunteurs en apportant une
garantie qui repose sur leur notoriété, leur surface
financière et la division des risques à laquelle ils
procèdent ».
Pour Mishkin et al (2010) les banques, les compagnies
d'assurances, les fonds commun de placement, les sociétés
financières et les banques d'affaires constituent les institutions du
système financier. Pour eux, si un particulier accepte de prêter
de l'argent à une entreprise, il ne le fera en général pas
directement. Il va le faire indirectement : c'est l'intermédiation
financière.
Depuis le modèle d'intermédiation
financière de Gurley et Shaw qui a sans doute présenté
l'expression théorique la plus synthétique de
l'intermédiation et dont le cadre conceptuel demeure actuel et suscite
même un regain d'intérêt avec le développement des
marchés, la notion d'intermédiation financière a connu une
profonde mutation dans le temps suivant les définitions et les
interprétations des théoriciens et des praticiens. Mais
l'idée générale reste la même. Cette idée
voit l'intermédiation financière comme étant un ajustement
des besoins et des capacités de financement se traduisant par
l'intervention d'un tiers. Ce travail sera traité sur la base de cette
dernière définition.
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