II.2.3 - L'intermédiation financière et
rentabilité bancaire
Comme le dit Ben Naceur (2003), les crédits sont
prévus être la principale source de revenus pour les banques.
Ainsi plus le ratio d'intermédiation bancaire est faible, ou le taux
d'intermédiation élevé, plus les marges
d'intérêts et de profit des banques sont élevées.
Dans ce cas, l'efficience peut augmenter.
La performance des banques est appréhendée par
le concept d'efficience, c'est-à-dire l'habileté à
transformer des ressources multiples en services financiers divers (Lesueur et
Plane, 1997). Le secteur privé est très largement financé
par des intermédiaires financiers (banques et investisseurs
institutionnels). Néanmoins cette analyse souffre d'une incertitude
statistique, en particulier dans la prise en compte des financements par
actions qui demeure faible.
Les travaux de Allen et Gale (1995) ont clairement mis en
lumière qu'un recul du financement par crédit bancaire ne devait
pas nécessairement conduire à conclure à un
phénomène de désintermédiation au profit de la
finance directe. Il importe donc de déterminer la nature du processus
qui est à l'oeuvre dans les économies en transition :
s'orientent-elles vers une finance de marché au détriment des
banques ou connaissent-elles un allongement de la chaîne
d'intermédiation tel que celui mis en lumière dans les
économies les plus développées ? La réponse
à cette question se trouvera dans le calcul du taux
d'intermédiation moderne. Une analyse théorique `classique'
pourrait conclure à une forte progression du financement direct (par
émission d'actions) venant compenser la faiblesse du financement
intermédié (les marchés des titres de dette étant
considérés comme des marchés d'intermédiaires
financiers) (Stintzy, 2003). Le financement est ainsi en hausse plus ou moins
forte, dans un contexte d'évolution des émissions d'actions et
obligations (finance directe).
17
L'évolution de l'économie camerounaise vers une
économie de marché va certainement impacter le produit net
bancaire (qui est l'indicateur par excellence de la rentabilité
bancaire) des banques commerciales. Car, les investisseurs ne seront plus
obligés de passer par l'intermédiation des banques, ils pourront
investir directement sur le marché financier par l'achat d'actions et
obligations émis par les ANF en vue de financer leurs projets. C'est
alors que Silem et Albertini (2004) postulent que lorsqu'une banque contribue
à placer une émission dans le public, son intermédiation
relève des techniques distributives ; quand elle collecte les
dépôts et accorde du crédit, qui figure dans son bilan,
elle fait de l'intermédiation de bilan.
|