CONCLUSION :
Il s'agissait dans ce chapitre d'évaluer l'impact final
du processus de décentralisation financière sur la croissance
économique dans le contexte des 6 pays, objet de notre étude. A
la suite des analyses statistique et économétrique, on en arrive
à la conclusion d'après laquelle, la décentralisation
financière a un impact positif et significatif sur la croissance
économique
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Mémoire de Master II : Décentralisation et
croissance économique : le cas de 6 pays d'Afrique
subsaharienne
dans ces pays. Si ce résultat, est identique à
celui trouvé par la BAK Basel Economics (2009) dans le contexte des pays
Européens, il n'en demeure pas moins d'importantes avancées
devront être faites.
Des mesures d'accompagnement peuvent alors être
proposées afin d'améliorer ce processus, notamment en zone
francophone. Le processus étant relativement jeune dans le cadre des 6
pays objet de l'étude, un nombre important de limites a
été relevé dans leur contexte précis : la faible
volonté politique, un cadre légal insuffisamment clair même
si la législation parait bien fournie dans certains pays (Cameroun,
Sénégal, ...), la mise en oeuvre de cette dernière n'est
pas souvent effective. Une maitrise limitée de l'outil de
fiscalité locale propre, une politique de transferts
intergouvernementaux qui n'est pas souvent soutenue par des mesures
d'accompagnement permettant de contenir les effets négatifs qu'elle
suscite auprès des dirigeants locaux et enfin, une corruption qui s'est
aggravé avec la multiplication des centres de décisions
politiques et une décentralisation dans la gestion des finances
publiques.
Les recommandations des politiques économiques sont
essentiellement axées sur les limites présentées plus haut
; tout portant à croire qu'une amélioration de l'indice de
décentralisation financière pourrait élever le taux de
croissance économique dans les pays objet de notre étude.
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CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE :
Il s'agissait dans cette partie de revisiter la théorie
économique sur le lien existant entre la décentralisation
financière et la croissance économique, plus
précisément de comprendre comment le premier est capable de
favoriser le second. Il s'avère donc que c'est via le principe
de compétition essentiellement développé dans le
modèle de TIEBOUT (1956), que la décentralisation
financière est un facteur de croissance économique. En fait,
c'est à travers la compétition inter juridictionnelle qui
s'établit entre les collectivités locales que les gouvernements
locaux, dans le but d'augmenter leur base fiscale (les citoyens), offrent les
biens publics de meilleure qualité et établissent des politiques
publiques plus efficientes (CALDEIRA, 2011). Une meilleure offre
infrastructurelle et la qualité des institutions sont
considérées par BARRO (1991) comme un facteur de croissance
économique. L'accumulation du « capital publique » permet
à l'économie de bénéficier d'externalités
positives.
Une évaluation empirique dans le cas particulier des 6
pays d'Afrique subsaharienne, objet de notre étude, révèle
une relation positive entre l'indice de décentralisation
financière et la croissance économique. Cependant ce
résultat doit être compris dans son contexte. Le fonctionnement
optimal du principe de compétition requiert le fonctionnement effectif
d'une démocratie locale qui assure la redevabilité des dirigeants
locaux. Malgré l'impact positif sur la croissance économique, ce
n'est pas le cas dans les pays d'Afrique subsaharienne que l'on
considère souvent comme des « jeunes démocraties ».
Une volonté politique forte, un cadre légal
clair, une efficacité dans le maniement de l'outil de fiscalité
locale propre, des mesures d'accompagnement pour la technique des transferts
intergouvernementaux et la lutte contre la corruption au niveau local, sans
être exhaustif, apparaissent comme des solutions possibles pour
améliorer encore plus l'efficacité de cette politique.
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