SECTION II : RESULTATS ET RECOMMANDATION DES
POLITIQUES ECONOMIQUES :
L'objectif majeur d'une analyse empirique est de justifier le
raisonnement intuitif théorique, que l'on considère souvent moins
adapté à un contexte et donc, plus général. Les
gains d'efficience et d'efficacité que génère la
décentralisation financière telle que justifiée par le
principe de compétition peuvent-ils s'apprécier d'un point de vue
empirique et dans un contexte déterminé?
Il s'agira dans cette section de présenter l'ensemble
des résultats des analyses statistique et économétrique
(I) avant de faire une proposition des politiques économiques (II).
I. ANALYSES STATISTIQUES ET ECONOMETRIQUES
En effet, l'échantillon qui fait l'objet de notre
étude sera passé sous une double analyse. Statistique (1) d'une
part pour percevoir les particularités de chaque variable
d'intérêt dans l'échantillon et le degré de
corrélation qui existent entre elles. Économétrique (2)
d'autre part, pour confirmer les tendances qui se dégageraient de
l'analyse statistique.
1. Résultats statistiques
Le tableau statistique des variables du modèle [B] se
présente comme suit :
Tableau 9 : Statistique descriptives des variables du
modèle [B]
|
Obs
|
Mean
|
|
Min
|
|
Variable
|
60
|
4.466245
|
Std. Dev.
2.341823
|
-1.537311
|
|
|
60
|
29.24371
|
11.62197
|
11.21328
|
|
gdp
|
60
|
19.59244
|
5.124613
|
8.540259
|
|
exp
|
60
|
5.287768
|
2.587857
|
.5402598
|
|
fbcf
gpi
|
60
|
-.528
|
.6856194
|
-1.62
|
|
reg
|
60
|
2.233333
|
.9041649
|
1
|
|
Max
10.78474
68.33613
30.9
11.92957
.78
3.5
L'on peut remarquer que le taux moyen de croissance sur 10 ans,
dans l'échantillon, est de
4,46 largement supérieur au minimum (-1,53). On peut
donc comprendre que ce ne sont pas des économies émergentes
(exception faite de l'Afrique du Sud) puisqu'elles sont loin des taux de
croissance à deux chiffres. De plus, la variabilité de ce taux de
croissance est forte
76
Alembe Ayima mathieu, diplôme d'études
supérieures en sciences économiques Option : gouvernance et
développement économique
Mémoire de Master II : Décentralisation et
croissance économique : le cas de 6 pays d'Afrique
subsaharienne
dans l'échantillon (2,34%) ce qui justifie encore le
caractère hétérogène des pays sur la période
2002-2011.
La variable d'intérêt «
décentralisation financière » (DF), est en moyenne
égale à 2,23 sur une échelle de 0 à 4. C'est un
score supérieur à la moyenne. Ainsi les pays de
l'échantillon ont un niveau de décentralisation financière
moyen, acceptable. Ce qui est tout à fait possible car tous ces pays
sinon la majorité, ont établi une méthodologie dans le
transfert de compétences et de moyens, la volonté politique
étant le principal critère de différenciation.
Le tableau de corrélation des variables du modèle
[B] se présente comme suit :
Tableau 10 : matrice des corrélations des variables
du modèle [B]
|
gdp
|
exp
|
fbcf
|
gpi
|
reg
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0.0099
|
|
|
|
|
|
|
0.1245
|
-0.0518
|
|
|
|
|
gdp
|
-0.0723
|
-0.0287
|
0.7976
|
|
|
|
|
0.0223
|
-0.4311
|
0.3614
|
0.3992
|
|
|
exp
fbcf
|
0.2052
|
-0.3693
|
0.4082
|
0.4222
|
0.8500
|
|
df
1.0000
1.0000
1.0000
gpi
1.0000
reg
1.0000
df
1.0000
Le tableau 10 représente les possibles corrélations
qui puissent exister entre les variables du
modèle [B] et les résultats démontrent qu'il
existe des liaisons évidentes entre certaines
variables mais le problème de
Multicolinéarité entre les variables devient sérieux
lorsque le
coefficient de corrélation rx1 x2 > 0,80, ce qui est le
cas ici en ce qui concerne la corrélation
entre la décentralisation financière et la
qualité de la régulation.
La variable « décentralisation financière
» est corrélée positivement mais faiblement
au
taux de croissance de P.I.B des pays de notre échantillon
(rx1 x2 = 0,2052). En termes de
corrélation, ce résultat est identique à
celui trouvé par la BAK Basel Economics en 2009, dans
le contexte Européen. Il devient alors possible d'avancer
l'hypothèse d'après laquelle la
décentralisation financière entretient une relation
positive avec le taux de croissance des pays
d'Afrique subsaharienne. Il ne faudrait cependant pas confondre
corrélation et causalité :
le
lien entre ces deux variables n'est autre que statistique.
L'analyse économétrique nous permet d'avoir un
résultat beaucoup plus robuste.
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Alembe Ayima mathieu, diplôme d'études
supérieures en sciences économiques Option : gouvernance et
développement économique
Mémoire de Master II : Décentralisation et
croissance économique : le cas de 6 pays d'Afrique
subsaharienne
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