CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
5.1.
Vérification des hypothèses
La présente étude s'était proposée
de vérifier trois (03) hypothèses de recherche (HR).
HR 1. La nature de la relation qui existe entre le
propriétaire, le berger et le kaliifa influence la gestion des
ressources pastorales.
Les personnes que nous avons enquêtées
appartiennent à cinq groupes ethniques notamment les Adanke,
Jamare, Suwa, Woila et Toupouri. Ces
différents groupes sont répartis dans 81 campements. Quarante
huit pourcent des bergers n'ont aucun lien avec les chefs de campements. Trente
sept pourcent des kaliifa sont eux-mêmes les chefs de
campements. Quarante deux pourcent des propriétaires de bétails
sont liés aux chefs de campements parce qu'ils sont de la même
famille. Les prises de décision pour les déplacements saisonniers
et les localisations à différents campement se font de
façon concertée. L'installation du bétail dans un
campement est orientée par la disponibilité des pâturages.
Au vu de ce qui précède, nous pouvons dire que l'hypothèse
de recherche qui stipulait que la nature de relation entre les acteurs a une
influence sur le système de gestion des ressources pastorales et sur le
choix de parcours peut être acceptée. En effet, le fait que les
bergers s'unissent dans un campement par des liens de famille et de
métier d'une part et le fait qu'ils se concertent pour les
déplacements saisonniers et les localisations des troupeaux d'autre part
joue sur la gestion des ressources pastorales.
HR 2. Le berger n'est pas autonome dans les prises de
décision pour les déplacements saisonniers du
bétail.
Notre étude a montré que 85 % des bergers ne
prenaient aucune décision relative à la gestion des animaux. Et
lorsqu'un berger prend même une décision il doit rendre compte au
propriétaire. En plus, 52 % des bergers ne sont pas payés. Et
lorsqu'ils reçoivent même un salaire, celui-ci varie entre 5.000
et 10.000 FCFA par mois. Ces résultats démontrent non seulement
que les responsabilités du berger (gaïnako) sont
limitées pendant la transhumance, en plus son métier n'a pas
d'avenir radieux. Donc l'hypothèse de recherche 2 est acceptée.
HR 3. La femme a un rôle prépondérant
dans la gestion des ressources pastorales.
Notre étude a dénombré au total 111
tâches quotidiennes de la femme. Parmi celles-ci, on peut citer les
activités ménagères avec exploitation des ressources
naturelles (eau, bois). Nous avons également des activités qu'on
peut qualifier des tâches de berger notamment faire les bagages, arranger
les tentes, garder les animaux ou traire le lait. Enfin, la femme est au centre
des activités économiques grâce au lait qu'elle vend
quotidiennement sur les marchés, dans les villages environnants ou aux
campements. Les recettes issues de la vente du lait sert à
approvisionner la famille en nourriture ou en d'autres produits (habillement,
sucre, savon). En somme, la femme est active dans la transhumance de part ses
activités quotidiennes que dans sa contribution à la survie du
ménage. De ce qui précède donc, l'hypothèse de
recherche 3 qui stipulait que la femme est une actrice à part
entière dans la transhumance grâce à sa participation dans
les différentes tâches peut être acceptée.
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