4.5.6. Changements souhaités par les femmes
Nous avons pu recenser trois types de changements
souhaités par les femmes enquêtées. Premièrement,
ce sont des changements ayant trait à l'amélioration des
conditions de vie (accès au moulin à céréales,
accès facile au point d'eau de consommation et disponibilité des
provisions de première nécessité : savon, condiments,
etc..). Ce type de changement représente un taux de 28 %. En effet, le
moulin à écraser existe rarement dans le yaéré. Et
lorsqu'il existe, il est souvent loin des campements. Par conséquent les
femmes sont obligées de parcourir de longues distances pour moudre le
mil ou sont contraintes de piler au mortier au lieu d'écraser. En plus,
un forage ou un puits aménagé ou maçonné existe
très rarement à proximité des campements. C'est ainsi que
dans chaque campement, il existe toujours des ânes qui servent à
approvisionner les ménages en eau de boisson sur de longues distances.
Enfin, à cause de l'éloignement des campements des lieux
d'approvisionnement, produits de première nécessité sont
rares et coûtent par conséquent chers.
Deuxièmement, l'accès aux formations sanitaires
représente le deuxième changement souhaité (17 %).
La troisième catégorie de changements
souhaités est en lien avec la transhumance (55 %). En effet, prenant
part activement à la transhumance, les femmes ont souhaité voir
limiter les prises d'otages, les emprises sur les aires de pâture, les
vols des ânes ou avoir la bâche pour aménager les tentes.
Les pasteurs intervenant dans la transhumance sont
regroupés au sein de cinq groupes ethniques. Ces personnes se regroupent
dans des campements suivant des liens de famille, de métier ou par
simple entente. Les prises de décision pour les déplacements et
les stationnements se font beaucoup plus de façon concertée. La
recherche du pâturage orienterait les stationnements. La femme est une
actrice dans la transhumance. Elle prend part à la gestion du
bétail et contribue au revenu familial grâce à la vente du
lait.
En conclusion cinq groupes ethniques à savoir
Adanke, Jamare, Suwa, Woila et
Toupouri ont été enquêtés dans le cadre de
cette étude. Le regroupement des propriétaires, bergers et
kaliifa au sein d'un campement se base sur des critères
d'affinité ou par simple métier. Cette retrouvaille au sein du
campement n'a pas une influence sur la gestion des ressources. Par contre, la
prise de décisions pour les mouvements saisonniers et l'installation
dans une localité se fait de façon concertée à la
recherche prioritairement du pâturage. Dans les mouvements des hommes et
du bétail, le berger n'est pas autonome. La femme joue un rôle
tant dans l'entretien du bétail et des hommes que dans l'activité
économique par la vente du lait qui contribue à soutenir la
famille.
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