4.5.2. Activité de la
vente du lait par la femme en transhumance
L'estimation précise de la production laitière
par vache est difficile, car elle nécessite la mise en place d'un
contrôle laitier. C'est pourquoi on se rapporte aux déclarations
des éleveurs. Ouakli et Yakhlef (2003) estiment que la
production laitière dans la Mitidja est de 8,91 litres par vache et par
jour.
Photo 3 :
Femmes peulhs vendant le lait au marché de Moulvoudaye
(Extrême-Nord)
Les quantités de lait produites sont destinées
en partie aux veaux. L'autre partie est destinée soit à
l'autoconsommation et aux visiteurs soit à la commercialisation. Dans
cette section, nous nous intéressons seulement à la fraction du
lait qui est vendue.
4.5.2.1. Lieu de vente du lait
Nous distinguons principalement quatre endroits où
s'échange le lait: campements, marchés, villages ou de
façon mixte. La Figure 27 indique les différents lieux où
se font les échanges du lait.
Figure 27: Lieux de vente du lait
Il ressort de la Figure 27 que les femmes vendent le lait
surtout aux marchés (46 %), dans les villages environnants (40 %), dans
les campements (11 %). Enfin, ces dernières peuvent vendre le lait
partout (campements, marchés ou dans les villages voisins). A se fier
à des propos recueillis, les recettes de la vente du lait par une femme
varient de 3.000 à 5.000 FCFA/ jour de vente pendant la saison des
pluies (ruumirde). Ces recettes peuvent atteindre 7.000 à
10.000 FCFA en périodes de dabbirde ou ceedirde. La
production du lait serait en baisse ces dernières années à
cause de la diminution des pâturages et de la présence des mouches
et moustiques. Douffissa (1993) observe que la production laitière
contribue de façon significative aux revenus des familles
d'éleveurs. Le revenu annuel généré par
l'activité laitière dans un élevage familial de bovin est
évalué à 152 000 Fcfa. La production laitière
représente 20 % du revenu de l'exploitation.
Douffissa (1993) constate que les performances de la
production laitière restent très limitées.
Cette faible performance s'explique par :
(i) Le faible potentiel génétique des races (1
à 3 l de lait/jour, voire moins durant la période sèche,
soit de l'ordre de 450 l/lactation pour les races locales contre par exemple 40
à 50 l/jour pour les vaches Holstein en Europe),
(ii) La concurrence entre la consommation humaine et
l'alimentation des veaux (prélèvement du veau estimé
à 50 %),
(iii) Le faible intérêt des éleveurs pour
la production et la commercialisation du lait,
(iv) Le mode d'alimentation des animaux qui n'utilise encore
que faiblement les compléments et les fourrages.
La production moyenne par vache traditionnelle (de race
locale) et par jour est de 1,5 l sur une période de lactation de 180
jours. Pour améliorer ces faibles rendements de la part des
éleveurs traditionnels il faudrait utiliser les vaches de type exotique
ayant une grande capacité de production journalière (ACDIC,
2006).
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