4.5.
Rôle de la femme dans la transhumance
Dans cette partie, nous
déterminerons le nombre d'enfants que possèdent les femmes, les
différentes tâches de celles-ci en lien avec la transhumance.
Ensuite, nous énumérerons les difficultés que rencontrent
les femmes transhumantes tant pendant les trajets ou voyages que pendant les
séjours dans différentes localisations. Enfin, nous recueillerons
les souhaits de changements exprimés par les femmes.
4.5.1.
Nombre d'enfants en transhumance
Tableau 12: Nombre d'enfants
recensés
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Nombre d'enfants que possède une femme
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Nombre d'enfants en transhumance
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Moyenne
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5
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4
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Minimum
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1
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0
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Maximum
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11
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6
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Total
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104
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80
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Le Tableau 12 montre que chaque femme a fait au moins un geste
dont le rejeton est vivant alors que le maximum est de 11. La moyenne est de 5
enfants par femme. Sur les 104 enfants recensés 23 % ne vont plus en
transhumance contre 77 % d'enfants qui sont en transhumance. Il y a en moyenne
quatre enfants sur cinq en transhumance. Le taux élevé d'enfants
en transhumance s'explique par le fait que l'activité de gardiennage ou
de berger de bétail se transmet de génération en
génération. Dans le cadre de cette étude, nous ne nous
sommes pas intéressés au gendre des enfants. Toutefois, les
garçons sont pour la plupart avec leurs parents en transhumance tandis
que les filles en âge de procréer sont aussitôt
envoyées en mariage. Le nombre élevé d'enfants en
transhumance pose certainement le problème de leur éducation
formelle, puisqu'il n'y a pas d'écoles mobiles.
4.5.2. Tâches quotidiennes de la femme
La femme peule en transhumance dans la plaine exerce plusieurs
types d'activités. Hors mis le rôle primaire dévoué
à la femme qui est celui de la procréation, les activités
quotidiennes de la femme peule lors des mouvements saisonniers de
bétails peuvent être regroupées dans la Figure 26.
Figure 26 :
Tâches quotidiennes de la femme peulh pendant la transhumance
La Figure 26 montre que l'exploitation des ressources
naturelles notamment la collecte de bois de chauffage, l'approvisionnement en
eau potable ou l'arrangement de la tente constitue la majeure activité
de la femme peulh en transhumance. Cette activité représente un
taux de 46 %. S'agissant particulièrement de l'approvisionnent en eau,
des études (Milleville et al., 1982) révèlent que
la distance moyenne parcourue par des femmes des éleveurs pour avoir un
point d'eau en zone de sahel se situe autour de 4 km. L'activité
ménagère consiste à préparer la nourriture et
à écraser ou piler le mil. Moudre le mil représente une
activité pénible car il existe très peu de moulin dans la
Plaine d'Inondation. C'est ainsi que les femmes sont obligées le plus
souvent de piler au lieu d'écraser le mil.
L'activité économique (15 %) est
constituée principalement de la vente du lait. Mahmoudou (1997) affirme
que les femmes se rendent au marché ou dans le village le plus proche
pour commercialiser les produits laitiers. Une étude menée par
Sissoko (2001) dans la localité de Kolda au Sénégal, zone
aux caractéristiques climatiques semblables à la Plaine
d'Inondation révèle que la période de juin à
août de la saison des pluies correspond au pic de reproduction.
La Photo 3 montre des femmes qui,
après avoir vendu le lait au marché de Moulvoudaye, ont
acheté des provisions pour la famille.
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