4.4. Niveau de
responsabilité et d'autonomie du berger
Il est question ici de
déterminer le degré de responsabilité du berger et le
niveau d'autonomie de celui-ci. La Figure 18 présente le niveau de
responsabilité de prises de décisions chez les bergers. Nous
avons posé la question de savoir si le berger peut prendre des
décisions.
4.4.1. Niveau de
responsabilité du berger dans les prises de décisions
Figure 18: Niveau de responsabilité du
berger dans la prise des décisions
La Figure 18 montre que 60 % des bergers ne prennent aucune
décision liée à la gestion du bétail (achat du sel,
vaccination, paiement des amendes, etc.). Ne prendre aucune décision
veut tout de même dire que le berger peut décider de l'endroit
où il doit conduire les animaux paître. Il peut également
décider de traire le lait, enlever les tiques, allumer le feu, etc. 30 %
des bergers ont avoué pouvoir prendre toutes les décisions. En
effet, ce groupe de berger est constitué de ceux qui sont responsables
(mariés, plus âgés) ou ceux là qui conduisent les
troupeaux de leur famille. Enfin, un berger qui a mis plus du temps avec un
propriétaire peut gagner la confiance de ce dernier et peut par
conséquent prendre toutes les décisions.
Prendre certaines décisions (10 %), revient à
vendre ou égorger un animal malade pour éviter qu'il
crève. Il peut également égorger l'animal gravement malade
et vendre la viande. Tout ceci afin de limiter les pertes chez le
propriétaire. Le berger peut de même régler les petits
conflits agropastoraux.
Contrairement à ce que Requier (2011) disait que la
responsabilité du berger est importante dans la transhumance, nos
recherches révèlent plutôt que la responsabilité
dans la prise de décisions est limitée chez les bergers.
La photo 2 montre les bergers avec leurs animaux dans une aire
de pâture pendant la saison sèche chaude (ceedirde).
Photo 2 :
Bergers avec les animaux en pâture
4.4.2. Compte rendu des
décisions prises par le berger
Figure 19: Pourcentage des bergers affirmant
rendre compte ou non
La Figure 19 nous montre que 85 % des enquêtés
ont déclaré que le berger rendait compte des décisions
qu'il prenait alors que 15 % ne rendent pas compte. Si plus des bergers
rendent compte, de quelles manières le font-ils et quelles sont les
justificatifs des décisions qu'ils ont prises lorsque nous savons qu'il
y a certains bergers qui seraient malhonnêtes. En plus, l'illettrisme des
bergers les prédisposent à des arnaques de certaines
autorités traditionnelles et administratives. Ceci se justifie par un
reçu que nous a présenté un berger sur lequel il
écrit une somme de 45.000 FCFA qu'il a payé au service
vétérinaire de l'Arrondissement de Mindif il y a deux ans comme
taxe sur le bétail en transhumance. Il reconnaît avoir
plutôt versé 125.000 FCFA au lieu de 45.000 FCFA. L'effet inverse
pourrait aussi se passer lorsqu'un berger paie une somme inférieure
à celle qu'il va déclarer à son patron ou le
propriétaire de bétail.
Ceux qui ne rendent pas compte sont pour la plupart
ceux-là qui ont mis plus du temps avec le propriétaire de
troupeau. Ce sont également les bergers qui ont un lien de
parenté avec le propriétaire d'animaux. Enfin, ceux qui ne
rendent pas compte sont des personnes âgées, responsables et
reconnues pour leur honnêteté.
Toutefois, rendre compte ou ne pas le faire, il existe chez
les bergers un contrôle qu'exerce chaque membre de la communauté
(Requier, 2011).
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