3.2.2.3. Faune et biodiversité de la zone
La plaine du Logone constitue un véritable
réservoir de ressources fauniques, halieutiques et pastorales.
Grâce à la présence de deux parcs nationaux (Waza et
Kalamaloué), la région abrite une flore et une faune très
riches, et offre un cadre propice où les oiseaux d'eau d'Europe viennent
séjourner pendant la période hivernale.
- Les mammifères
La plaine de Waza-Logone abrite une trentaine d'espèces
de grands mammifères parmi lesquels l'éléphant
(Loxodonta africana), la girafe (Giraffa camelopardalis), le
lion (Panthera leo), l'hyène zébrée (Hyaena
hyaena, Crocuta crocuta) (Loth, 2004 ; Scholte, 2005).
D'après Ledauphin (2006), la construction du barrage de Maga en 1979
aurait eu un effet sur la quantité et la diversité des
mammifères de la zone. En effet, suite à la construction de ce
barrage, il y a eu un remplacement progressif des graminées
pérennes par des graminées annuelles qui
dépérissent rapidement après l'inondation et une tendance
des espèces ligneuses à coloniser l'espace. Au niveau de la
grande faune, les incidences de ces modifications ont été
multiples: disparition d'espèces telles que le cobe défassa
(Kobus ellipsiprymnus) et le guépard (Acinonyx
jubatus), diminution spectaculaire des effectifs de certaines
espèces dépendant de la plaine d'inondation pour leur
alimentation dont le cobe de Buffon (Kobus kob), l'hippotrague
(Hippotragus equinus) et le damalisque (Damaliscus korrigum),
tandis que d'autres plus inféodées à la
végétation arbustive et arborée voyaient leurs effectifs
augmenter dont les gazelles à front roux (Gazella rufifrons),
les éléphants et les girafes. En plus, la migration
saisonnière de la faune s'est accrue. Afin de rechercher de nouveaux
pâturages, les animaux migrent hors du parc et s'exposent ainsi au
braconnage. Cependant, il faut dire que la construction du barrage de Maga n'a
pas été la seule cause de déclin de la grande faune de
Waza. Ledauphin (2006), mentionne également le déficit
pluviométrique des années 70, la peste bovine et le braconnage
intensif.
Selon Ledauphin (2006), les effectifs des hippotragus, des
cobes de Buffon et des damalisques semblent, peu à peu, se reconstituer.
La population d'éléphants est, depuis quelques années, en
constante augmentation, ce qui cause des dégradations aux forêts
d'Acacia seyal, ni sans poser de problèmes aux populations
riveraines, du fait des dégâts aux cultures commis lors de la
migration des pachydermes vers le Nord et le Parc National de Kalamaloué
et vers le Sud-Ouest (Loth, 2004). La population de lions semble, elle,
décliner depuis les années 60. En l'espace d'une quarantaine
d'années, ces félins seraient, ainsi, passés d'une
centaine à une vingtaine d'individus (Tumenta et al., 2009).
Pour autant, ils continuent d'exercer une prédation significative sur le
bétail, tout spécialement, au Sud-Ouest du PNW (Bauer, 2003).
- Les oiseaux
La plaine d'inondation de Waza-Logone offre un cadre propice
où les oiseaux viennent y séjourner et constitue un des sites les
plus intéressants d'Afrique centrale en matière d'avifaune
(Ledauphin 2006). Au total, 379 espèces ont été
identifiées dont 16 espèces migratrices concentrées pour
l'essentiel dans le Parc National de Waza (Loth, 2004). L'avifaune y est
particulièrement abondante pendant les mois d'octobre, novembre et
décembre. Pendant cette période, un grand nombre de migrateurs
paléarctiques fréquentent le PNW (Ledauphin, 2006). Au milieu des
années 90, plusieurs espèces d'oiseaux n'avaient plus
été observées dans la plaine d'inondation de Waza-Logone,
du fait des changements d'habitats, en particulier, certains grands
échassiers (Loth, 2004 ; Scholte, 2005).
- Les poissons
Concernant l'ichtyofaune, la plaine du Logone est
quantitativement et qualitativement l'une des zones les plus riches du pays.
Plus de 56 espèces y ont été, ainsi, pêchées
parmi lesquelles Clarias spp, Alestes sp., Petrocephalus bovei,
Brycinus nurse, Oreochromis niloticus et Synodontis nigrita.
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