3.2.2.2. Sols et végétation
Deux zones phytogéographiques caractérisent la
Région de l'Extrême Nord Cameroun : soudanienne dans la
partie sud et sahélienne dans la plaine du Logone (Seignobos et
Iyébi-Mandjek, 2000). Une partie du vaste bassin de Lac Tchad est
souvent remplie de sédiments apportés par les eaux d'inondation.
Ces sédiments sont constitués des matériaux sableux et
argileux dépendant des processus géologiques et du
matériau parental à partir duquel ces sédiments ont
dérivé. La présence des dépôts des dunes et
de sables marque l'étendue du lac. Les eaux d'inondations favorisent
une accumulation et une bonne répartition des substances alluvionnaires
(Loth, 2004 ; Mvondo et al., 2003). Les sols de la plaine
d'inondation sont riches en argile et cette richesse leur confère des
propriétés physiques et chimiques bénéfiques pour
l'inondation périodique de la plaine (Mvondo et al., 2003).
Le type de végétation rencontrée dans
cette zone est une savane sèche avec une prédominance
d'espèces annuelles et nourrit chaque année après le
retrait des eaux plus de 300.000 bovins et ovins venant essentiellement des
pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (ACEEN, 2007). Cette
végétation très diversifiée de la plaine du Logone
procure de nombreuses utilisations notamment dans l'alimentation animale et
humaine et dans la pharmacopée traditionnelle (Mvondo et al.,
2003).
De nombreuses études (Mvondo et al., 2003,
Jagt et Pot., 1996) réalisées dans la plaine
révèlent la présence des formations
végétales d'une rare variété. Les espèces
annuelles sont largement influencées par la durée et la
profondeur de l'inondation et les conditions de sol. Dans la portion de la
plaine incluant le PNW, Vetiveria nigritana est l'herbe la plus
dominante. S'agissant des espèces végétales
pérennes, on peut citer entre autres : le Calotropis procera,
le palmier rônier (Borassus flabellifer), exploité pour
la vannerie et le palmier doum (Hyphaene thebaica). Les bourrelets,
les terres exondées et les cordons dunaires sont le domaine de la savane
à Acacia, Balanites, Ziziphus et
Tamarindus dans la partie centrale. Le yaéré
proprement dit est une prairie herbacée inondable occupant les zones les
plus basses, tandis que partout ailleurs, abonde la savane boisée ou
herbacée à Acacia albida. Cette végétation
a subi une forte modification avec une tendance à la prédominance
des ligneux pérennes suite aux effets de divers facteurs notamment le
changement climatique, la baisse des inondations et la pression humaine (Loth,
2004).
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