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Didier KOYA
DEDICACE
A l'Eternel Dieu tout puissant, notre lumière, espoir et
salut.
A nos parents, Papa KOYA Richard et Maman SIFA Tresithe, guides
de nos premiers pas et professeurs d'amour du prochain. A nos frères et
soeurs de la grande famille KOYA.
II
REMERCIEMENTS
Qu'il nous soit permis de rendre grâce au seigneur Dieu
pour son amour et sa bonté envers nous, lui qui nous a comblé de
ses multiples bénédictions durant toutes les recherches, au terme
de ce travail.
Nos gratitudes à toute la famille KOYA, qui s'est
sacrifiée pour notre scolarité depuis notre jeune âge
jusqu'à maintenant, nous tenons à remercier de façon
particulière nos parents ; Papa KOYA et Maman SIFA, pour amour
remarquable, profond et incontournable qu'ils nous portent sans
relâche.
Nous remercions tous ceux qui ont aidé à
franchir ce seuil plus particulièrement, Didier BIRATE conservateur de
titres immobiliers adjoint de Goma, le juge NSUMBULA près le TGI
Goma.
Que l'ensemble du corps scientifique de l'ULPGL, ainsi que
tout le corps enseignant intervenu dans notre formation, trouvent à
travers ces lignes l'expression de notre profonde gratitude. Que le professeur
KIHANGI BINDU Kennedy et Maître Jean-Deo BALUME respectivement directeur
et encadreur de ce travail, trouvent ici le couronnement de leurs efforts,
conseils et guidances scientifiques.
Nos remerciements s'adressent également à
certaines autorités civiles et militaires pour leur soutien dans la
réalisation de ce travail, notamment ; l'inspecteur KOYA Richard,
docteurs MAPENDO KOYA, Paul KOYA, Régine KOYA Colonels Bernard LIYOKO,
Arthur NKULU MAYAMBA et Baleine MBAYU.
Hommage à toutes les personnes victimes de ces actes de
saisie qu'elles que soient leurs formes.
Que nos familles restreintes et élargies notamment
STEPHANIE KOYA, BIENVENU KOYA, DAVID KOYA, NEEMA KOYA, BYENDA MUHIMUZI, voient
dans ce travail le fruit de leur assistance sans faille à notre
égard.
Nos remerciements s'adressent en fin à tous mes
camarades étudiants et connaissances, et plus particulièrement ;
Emilie ABANABO, Jules KASEREKA, Falonne MUZINDUSI, Sarah KALOMBO, Sylvain
SADIKI, KALEBA KAMUKO, Franck AGANZE, Patrick MURAWALI, Fidel RUGAMBWA,
Emmanuel KASONGO...
III
SIGLES ET ABREVIATIONS
Art : Article
Al : Alinéa
CPC : Code de Procédure Pénale
COCJ : Code d'Organisation et Compétence Judiciaires
CCCLI : Code de la famille
CCCLII : Code foncier
CCCLIII : Code des obligations
CCF : Code Civil Français
MP : Ministère Publique
Me : Maitre
O-L : Ordonnance-Loi
OMP : Officier du Ministère Publique
OPJ : Officier de Police Judiciaire
RDC : République Démocratique du Congo
TGI : Tribunal de Grande Instance
Tripaix : Tribunal de Paix
1
0. INTRODUCTION
01. CONTEXTE DU SUJET ET POSITION DU PROBLEME
De par sa nature, l'être humain cherche à se
procurer de biens en vue de faire face à ses besoins qui, par ailleurs,
paraissent illimités. S'il faut reprendre les termes de Modeste
BISANGWA, nous reconnaitrons que dans la vie économique par exemple,
et plus particulièrement dans le monde des affaires, il est d'un
postulat que l'homme se trouve toujours devant les besoins illimités
face aux ressources limitées.1
L'être humain, de par l'égoïsme qui le
caractérise et le goût de paraitre notamment à travers ses
avoirs, cherche de plus à plus à accroître son patrimoine
qui, selon Jean CARBONNIER, n'est rien d'autre que l'ensemble que forment
les droit des biens et celui des obligations, en contraste avec les
matières extrapatrimoniales, notamment, personnes, incapacités,
famille.2C'est ainsi que, pour parvenir à ses buts, il
sollicitera des crédits à contrepartie de certaines exigences de
la garantie, par exemple hypothéquer son immeuble. Illustration est
faite aux commerçants qui, par exemple, tendant vers la faillite, font
soit recours aux crédits notamment auprès des
sociétés des micros finances en contre partie de leur
hypothèque dans le but de s'acquitter soit de sa dette, soit faciliter
le bon déroulement de ses affaires. De l'autre côté,
même des personnes non commerçantes peuvent, pour
différentes raisons, contracter des dettes entre elles et se retrouver
dans l'impossibilité de les honorer. Pour tenter de couvrir leurs
dettes, elles pourront soit hypothéquer soit vendre certains de leurs
biens immobiliers pour éviter des sanctions pénales.
Rappelons ici que le seul fait pour l'une des parties de
recevoir de crédit de la part de l'autre suppose l'existence d'une
convention qui est, s'il faut reprendre François TERRE, un contrat
qui n'est rien d'autre qu'un acte passé entre deux ou plusieurs
personnes.3Logiquement parlant, il ne peut faire naître
des effets juridiques
1Modeste BISANGWA, La protection du
créancier gagiste du fonds de commerce en droit positif rwandais,
Université Nationale du Rwanda, Bachelor's degree in Law, 2005, p.2,
inédit.
2 Jean CARBONNIER, Droit Civil : Les biens.
Monnaie, immeubles, meubles, Paris, 1ere éd., PUF, 1965,
p.11.
3 François TERRE : Droit civil les
biens, Paris 3é éd. Dalloz, 1985, p.335.
2
qu'entre les personnes qui y ont figuré : les parties
contractantes. Cependant, lorsque la convention a pour but de transférer
ou de créer un droit réel, rajoute François TERRE, une
difficulté peut surgir parce que la propriété, les droits
réels sont des droits absolus, opposables erga
omnes.4 Parmi les différents contrats les plus usuels
dans bien de législations, nous trouvons la vente, laquelle est comprise
en droit congolais comme une convention par laquelle l'un s'oblige à
livrer une chose, et l'autre à la payer5.
Il faut déjà préciser ici que notre
dissertation s'intéresse à l'une des variantes du contrat de
vente, à savoir la vente par voie parée. Dans le cadre de ce
travail, nous focaliserons notre attention aux différents
problèmes auxquels est confronté le saisi dans la vente par voie
parée, vente dans laquelle lors de son exécution, ce dernier se
retrouve dans une situation où son consentement n'est pas totalement
acquis. En effet, par définition, la vente par voie parée ou
vente aux enchères, notamment des biens immeubles, est cette vente
publique dans laquelle toute personne peut se porter acquéreur en
mettant la plus forte enchère.6 C'est-à-dire, une
vente où on offre plus de possibilités au plus offrant. De ce
fait, nous allons relever pas mal de cas dans la législation congolaise
en la matière, cas méritant une réforme urgente.
En effet, il avait fallu attendre la date du jeudi 30 juin
1960, date qui marque officiellement la fin de la colonisation belge, pour
mettre fin à une discrimination juridique existante, liée
notamment à la terre, entre les indigènes et les
évolués.
C'est ainsi que plusieurs textes furent élaborés
pour essayer de pallier ces différents problèmes. On peut citer
par exemple la loi fondamentale du 19 mai 1960 qui proclamait le respect des
biens acquis suivant la loi. Elle interdisait aussi l'expropriation, sauf pour
cause d'utilité publique.7Par ailleurs, signalons toutefois
que l'O-L n0 73-021 du 20 juillet 1973 précitée,
consacre la propriété individuelle, et envisage aussi la
possibilité d'hypothéquer entre autre un
immeuble,8situation qu'on aura à analyser dans les lignes qui
vont suivre. Il est de moment où les personnes se
4F. TERRE Op.cit., p.337.
5 Art 263 al1 du code Civil Livre III du
Décret-loi B.O du 30 juillet 1888 portant des contrats et des
obligations conventionnelles in Journal Officiel du Zaïre, n07,
1er avril 1982.
6 Gérard CORNU, Vocabulaire juridique,
9e édition Paris PUF, 1987, p.1057.
7 Voir l'art 14 de l'O.L n0 73-021 du 20
juillet portant régime général des biens, régime
foncier et immobilier et régime des suretés. Telle que
modifiée et complétée par la loi n0 80-008 du
18 juillet 1980, in Journal Officiel, n0 spécial du
5 avril 2006.
8Art 250 à lire dans la même
l'O.L n0 73-021 du 20 juillet précitée.
3
mettent d'accord sur des échanges, et soient même
obligées d'hypothéquer, si pas vendre, leurs biens, suite aux
diverses difficultés dues entre autres à la dette, et se sentent
lié les uns aux autres soit par une
obligation.9L'analyse de cette définition
donnée par Alex WEILL nous amène à conclure que le titre
de créancier confère à ce dernier des droits dont le
principal consiste à se faire payer de ce qui lui est dû notamment
par la procédure de saisie.10
Cependant, comme on aura à le constater tout au long de
ce travail, le droit congolais comporte des lacunes, en cette matière,
en ce sens que les droits des saisis ne sont pas totalement garantis comme on
peut s'en rendre compte au travers quelques dispositions de l'O-L n0
76-200 du 16 juillet 1976. A titre d'exemple, l'article 4 donne quelques
possibilités au créancier, notamment s'il n'est pas satisfait au
commandement, de recourir au juge dans le ressort duquel l'immeuble est
situé aux fins d'obtenir sa vente. Le dernier alinéa
précise : « l'ordonnance du juge n'est susceptible d'aucun
recours.» Nous constatons que cette loi octroi plus de droits au
créancier au détriment de son débiteur d'autant plus
qu'elle lui offre, à la lumière de son premier alinéa, la
possibilité d'être payé soit au commandement, soit à
la mutation, ou soit, s' il n'est pas satisfait à ce stade, il peut
recourir auprès du juge de première instance pour obtenir
l'autorisation à faire procéder à la vente des biens de
son débiteur. L'on comprend que ce dernier alinéa semble violer
notamment le principe du double degré des juridictions, avec comme
risque de violer aussi le principe de droit à une justice
équitable et partant, d'entrainer l'impartialité du juge ; et de
porter ainsi atteinte au principe de non-discrimination. Ce dernier est
consacré par l'article 21 in fine de la constitution du 18
février 2006 qui offre à toute personne le droit de former un
recours contre un jugement, et ses articles 11 al. 1 et 12 qui prônent
l'égalité de tous devant la loi.
Compte tenu de toutes les différentes lacunes et
insuffisances du droit congolais en matière de vente par voie
parée, tant du point de vue de la forme que
9 Obligation : un lien de droit entre deux
personnes en vertu duquel l'une d'elles, le créancier, peut exiger de
l'autre, le débiteur, une prestation ou une abstention, voir, Alex
WEILL et François TERRE, Droit Civil : les obligations,
4e éd. Paris, Dalloz, 1986, p.1.
10La saisie immobilière est définie
par VERON et NICOD, comme : la procédure par laquelle un
créancier poursuit la vente par expropriation forcée des
immeubles appartenant à son débiteur défaillant ou de ceux
affectés à sa créance. Pour beaucoup plus de
détails, lire Voies d'exécution et procédures de
distribution, Armand Colin, Paris, 2e édit, Dalloz.
1998, p.157.
4
celui du fond, plus particulièrement en ce qui est de
la protection des saisis, il nous revient de soulever les questions qui
méritent de faire l'objet d'une recherche approfondie :
· En quoi est ce que l'Ordonnance-Loi n0
76-200 du 16 juillet 1976 relative à la vente par voie parée
protège-t-elle les droits des justiciables moyens, notamment le
consommateur des microcrédits ?
· Quels sont les effets de la protection moins efficace
du débiteur saisi sur le système de crédit ?
· Quel est le fondement de la particularité
procédurale en matière de la vente immobilière ?
· En cas d'hypothèque faisant l'objet de
copropriété, est-il possible de protéger efficacement et
effectivement le saisi sans pour autant préjudicier son saisissant ?
0.2. HYPOTHESES DE TRAVAIL
· Il serait souhaitable qu'on retienne la
particularité de la procédure en matière de vente
immobilière, tout en y ajoutant cependant une prise en compte des droits
de consommateurs de micro-finances, droits couramment violés suite
à la disproportion entre les intérêts de consommateurs des
crédits et l'impératif de la lutte contre la pauvreté.
· Il serait nécessaire de prévoir un
formalisme strict, seul susceptible de protéger les
intérêts en jeu. Ces intérêts sont entre autres ceux
du débiteur dont l'immeuble constitue le plus souvent l'unique
élément de fortune. Sont aussi ceux que les tiers ont sur
l'immeuble, ceux des acquéreurs, droits qu'il convient de sauvegarder
étant donné l'inattaquabilité du certificat
d'enregistrement «l'acte uniforme de l'OHADA ».11 La dite
vente mettrait le saisi dans des sérieuses difficultés
étant donné que cette situation risquerait de le placer de plus
en plus dans l'impossibilité de les rembourser, et ouvre ainsi une
brèche aux personnes même de mauvaise foi d'y avoir
accès
11 On attend par Acte uniforme, l'ensemble des
dispositions légales qui règlementent un domaine
déterminé du droit économique OHADA, lesquelles
s'appliquent dans tous les pays africains signataires du traité de
l'OHADA. Lire H. Alain BITSAMANA, Dictionnaire de droit OHADA,
Pointe-Noire, éd. DASER, 2009, p.3.
5
? Il serait aussi souhaitable que le législateur
consacre en la matière le principe du double degré des
juridictions dans le but de renforcer la protection du saisi, contre les
éventuelles impartialités des juges. Par ailleurs, il serait
primordial d'innover par la mise en oeuvre de la réforme de la saisie
immobilière, en offrant la possibilité au débiteur saisi
de solliciter l'autorisation du juge de l'exécution pour vendre à
l'amiable l'immeuble saisi.12Cette faculté nouvelle serait
alors destinée à remplacer le mécanisme de la conversion
de la vente forcée, qui est d'application en RDC, en vente volontaire,
lequel ne constituait qu'un aménagement de la vente judiciaire
forcée dans certains pays comme la France. A cet effet, la cour
française a pris une décision importante en ce sens soutenant
que, inspirée par des travaux déjà anciens de
l'A.I.F(Agence Immobilière Française), l'audience d'orientation
était destinée à vider la procédure de saisie
immobilière de toutes les contestations et incidents qu'elle est
susceptible de rencontrer pour permettre de parvenir à la fixation d'une
date d'adjudication épurée et ainsi assurer une certaine
sécurité et donc une meilleure réalisation de l'immeuble
poursuivi. Le texte a quelque peu vidé de sa substance cet objectif en
permettant notamment, sur le fondement de l'article 53 du décret, au
débiteur de présenter une demande de vente amiable avant la
signification de l'assignation à comparaître à l'audience
d'orientation. Ainsi, le débiteur, solitaire, peut présenter sa
demande avant l'audience d'orientation ou, à l'occasion de ladite
audience. »13
? Le législateur devra, tenir compte de la
réalité, car le justiciable doit être bien informé
et assisté par son conseil, notamment l'avocat. Renforcer les
mécanismes de protection du saisi contre différents risques,
notamment la mauvaise foi du créancier, afin de lui garantir une justice
équitable. Le droit français semble être
révélateur en cette question car il est reconnu au saisi le droit
de suite, c'est-à-dire de poursuivre son bien même dans les mains
de
12 Entant donné que l'acte uniforme de
l'OHADA dont nous vantons les mérites est déjà la
solution, à presque tous ces problèmes, à cet effet, nous
suggérons au législateur sa mise en oeuvre d'autant plus que la
RDC a déjà adhéré à l'acte en question ;
mais que c'est cette mise en oeuvre qui pose encore problème.
13Frédéric KIEFFER, « Nouvelle
procédure de la saisie immobilière, disponible sur
http://www.avocats.fr/space/frédéric.kieffer
, article publié à Paris le 23 Mai 2008, consulté le
samedi 19 janvier 2013 à 10 H 45'.
6
l'acquéreur (personne à qui le créancier
a vendu l'immeuble) moyennant entre autres le payement des frais de poursuite
et le remboursement de la dette. Aussi après un jugement au second
degré, l'acquéreur a la possibilité d'acheter et de
devenir propriétaire seulement à partir d'une semaine
après le prononcé. Ceci explique aussi le renforcement du
principe de double degré de juridiction en la matière qui existe
en droit français
03. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix de ce sujet s'inspire du constat
d'inefficacité qui caractérise la protection
réservée au débiteur par le législateur congolais
au travers l'Ordonnance-Loi n0 76-200 du 16 juillet 1976. Cette
réflexion se veut une contribution à la réforme de la
législation car elle se propose de suggérer certaines solutions
surtout au moment où une commission de réforme de la
législation commerciale pourrait être créée par le
gouvernement congolais.
Cette étude revêt également un
intérêt certain pour les praticiens du droit qui y trouveront
certaines solutions à des problèmes qu'ils rencontrent au jour le
jour surtout dans l'interprétation de certaines dispositions de
l'Ordonnance-Loi n0 76-200 du 16 juillet 1976 relative à la
vente par voie parée étant entendu que cette variante de vente
semble être une matière qui n'a pas intéressé
beaucoup d'auteurs congolais. C'est dans ce sens que cette réflexion
constitue une des tentatives à circonscrire ce problème. En
définitive, le législateur devra donc tenir compte de la
réalité car le justiciable doit être bien informé et
assisté par son conseil, notamment l'avocat, cela pour renforcer les
mécanismes de protection de ce dernier.
04. METHODOLOGIE
Compte tenu de la nature de notre travail, notre
démarche sera guidée par la méthode
exégétique, une méthode consistant à
interpréter et à expliquer les règles de droit. Cependant,
comme notre législation en la matière n'est pas trop
développée et satisfaisante, recours sera fait aux
législations des pays dans lesquels notre droit tire ses assises, qui
sont entre autre la France, la Belgique. Ensuite, la doctrine des auteurs
étrangers et nationaux nous aidera dans l'interprétation des
différents textes légaux. Nous ne manquerons pas également
de faire recours à la méthode analytique qui nous permettra de
décortiquer quelques actes y relatifs qui ont été
7
posés notamment par quelques sociétés de
micro finance en RDC et la jurisprudence en la matière. En dernier lieu,
comparative, afin d'envisager différentes pistes des solutions y
relatives, qui seront puisées en droit comparé entre autre en
droit Sénégalais, avant d'atterrir en droit Belge, pour enfin
conclure par le droit Français.
05. DELIMITATION DU TRAVAIL
Tout au long de ce travail et dans le but de sa
réalisation, nous allons nous inspirer du droit judiciaire privé,
du droit civil les biens, de droit civil les obligations, en enfin du droit
commercial.
06. SUBDIVISION DU TRAVAIL
La vérification de nos hypothèses a
été faite sous deux angles :
- ayant parlé du régime juridique de la vente
par voie parée (chapitre 1), en précisant quels sont les biens
susceptibles d'être ordonnés à être vendus par voie
parée (section 1) ainsi que le domaine de publication de cette vente
(Section 2), dans une première partie,
- nous avons focalisé notre attention sur les
perspectives d'amélioration de la vente par voie parée des
immeubles des consommateurs des microcrédits en droit congolais
(Chapitre 2).
- Sous ce chapitre, il a été question d'analyser
d'abord la vente par voie parée
en droit comparé (Section) avant d'atterrir sur les
perspectives d'amélioration des mécanismes des protections du
saisi dans la vente par voie parée en RDC Section 2).
8
Chapitre 1. LE REGIME DE LA VENTE PAR VOIE PAREE
Lorsqu'on parle de vente aux enchères, on imagine
généralement le marteau du commissaire-priseur qui s'abat une
fois, deux fois, trois fois, notamment au milieu de lots
hétéroclites de meubles, tableaux, livres et autres objets plus
ou moins précieux ou encore la détresse d'un débiteur
malchanceux dont les biens ont été saisis pour être vendus
au plus offrant... Ce qui explique le fait que les propriétaires des
biens immobiliers n'envisagent pas souvent cette technique de vente pour
réaliser tout ou partie de leur patrimoine. Pourtant, il est
parfaitement possible, techniquement et juridiquement, de vendre volontairement
un bien immobilier aux enchères en passant par les offices
notariaux.14 Ainsi, toute personne sait qu'un
propriétaire peut vendre certains de ses biens aux enchères.
Néanmoins, on oublie parfois que cette technique de vente peut aussi
concerner des biens immobiliers.15
Aussi, certains auteurs, entre autres BOMPAKA NKEYI MAKANYI,
estiment que la vente par voie parée n'est pas une vente judiciaire,
mais une vente volontaire car le débiteur vend l'immeuble par son
mandataire contractuel qui est en fait son
créancier.16Cependant, nous constatons que cette thèse
est contredite par quelques dispositions de l'O-L n0 76-200 du 16
juillet 1976, à savoir l'art. 1er al. 1 et 2 qui obligent
respectivement le débiteur de payer la somme due dans un délai
précis qui ne peut être inférieur à quinze jours.
Faute de paiement, il sera procédé aux
14 Commentaires d'A. Meinertzhagen-Limpens in 1 H.
De Page, Traité élémentaire de droit civil belge,
Tome IV, Vol. 1, 4e éd. Bruxelles, Bruylant, 1997, p. 428, no 358.
L'auteur relève toutefois que les ventes d'immeubles sont soumises
à des règles spéciales à un quadruple point de vue
: (i) au point de vue de la forme, à l'égard des tiers
(nécessité de la transcription, et donc de la passation d'un acte
authentique, en vue de rendre la vente opposable aux tiers) ; (ii) au point de
vue de la contenance (articles 1616 à 1623 du Code civil) ; (iii) au
point de vue de la durée pendant laquelle l'action résolutoire
peut être introduite, à l'égard des tiers (article 28 de la
loi hypothécaire); (iv) au point de vue de la rescision pour cause de
lésion (articles 1674 à 1685 du Code civil).
15 A lire la réforme du droit
Algérien écrit par Houari BOUMEDIENE, aux éditions El
Dja ira, Alger, 1975, p12, où il critique leur droit qui ne donnait
aucune possibilité au créancier, dans les années avant
1970, au débiteur de vendre un de ses biens soit à l'amiable ou
en libre consentement avec son créancier. Alors il lui propose et
envisage la possibilité d'une vente amiable, de la part du
débiteur, dans le dut de payer ses dettes avant toute saisie. Signalons
toutefois, à titre d'information, qu'il définisse le nantissement
comme un contrat par lequel une personne s'oblige, pour la garantie de sa dette
ou de celle d'un tiers, à remettre au créancier ou à une
tierce personne choisie par les parties un objet sur lequel elle constitue, au
profit du créancier, un droit réel en vertu duquel celui-ci peut
retenir l'objet jusqu'au paiement de sa créance et peut se faire payer
sur le prix de cet objet, en quelque main qu'il passe, par
préférence aux créanciers chirographaires et aux
créanciers inférieurs en rang.
16BOMPAKA NKEYI MAKANYI, Cours de droit civil : Les
suretés réelles et personnelles, Inédit, ULPGL, 2004-2005,
p.19.
9
formalités tendant à l'expropriation de
l'immeuble dont l'indication sera donnée dans ce
commandement.17 Ainsi, même s'il arrivait que le
débiteur apparaisse librement consentant dans ces genres de vente, cela
n'exclue pas l'existence d'une imposition tacite qui serait causée par
quelques difficultés financières et qui entraîneraient ce
dernier à hypothéquer certains de ses biens indépendamment
de sa volonté. Ce qui nous amène de plus à interpeller le
législateur congolais à protéger de manière
efficace toute personne débitrice qui se trouverait dans des telles
circonstances conformément aux instruments juridiques internationaux et
d'autres législations.
Cette idée est corroborée par la loi
suprême de la RDC qui prône que : le droit pour toute personne
de former recours contre un jugement, mais dans les conditions fixées
par la loi ; l'égalité, et la protection de toute personne devant
la loi en dignité et en droit.18 Autrement dit, comme on
se trouve en matière civile, cette modalité de voie de recours
doit être soumise aux prescris du titre II du Décret - Loi du 7
mars 1960 portant code de procédure civile qui envisage les
différentes voies de recours pour toute partie lésée par
une décision judicaire.
Comme énoncé dans l'introduction de ce travail,
tout au long de ce chapitre, nous allons parcourir, tout en critiquant, les
différentes règles relatives à la vente par voie
parée. Pour y arriver, relevons les différents biens susceptibles
d'être ordonnés à être vendus par voie parée
(section 1) avant de déterminer quel est le domaine de publication de
cette vente (Section 2).
Section 1. LES BIENS SUSCEPTIBLES D'ETRE ORDONNES A
ETRE VENDUS PAR VOIE PAREE
Au seuil de toute étude, précise Charles de
VISSCHER, il est important de cerner aussi nettement que possible, de
dégager ce qui en fait la spécificité.19 De ce
fait, il est ressenti ici la nécessité de définir le sujet
abordé.
Ainsi, l'article premier de la loi n°73 du 20 juillet
précitée dispose que les biens ou droits patrimoniaux sont de
trois sortes : les droits de créance ou d'obligation, les
17O-L n0 76-200 du 16 juillet 1976 relative
à la vente par voie parée, Code foncier de la RDC, in Journal
Officiel, n0 Spécial du 5 avril 2006.
18 Voir les arts. 21 in fin, 11 al 1 et 12, la
constitution de la RDC, précitée.
19 Charles de VISSCHER, Les effets du droit
international public, Paris, éd. A. Péroné, 1967,
p.13.
10
droits intellectuels et les droits réels. Ces
derniers feront l'objet de notre travail, et vont attirer, notre attention tout
au long de son développement.
En effet, par définition, le droit, dans son sens
subjectif, n'est rien d'autre qu'un faisceau de prérogatives reconnues
à un sujet qui les exerce sur une chose.20 En d'autres
termes, il ne s'applique qu'aux choses corporelles, qui à leur tour sont
scindées en biens meubles ou immeubles.21
De ce qui précède, toute chose fait l'objet d'un
droit de propriété, droit que son titulaire peut
transférer à sa guise. Cependant, il faut aussi reconnaître
qu'on trouve parmi les choses, celles qui ne font pas l'objet d'appropriation
ou celles n'ayant plus de propriétaire. Appelés biens
communs, étant donné que l'homme les considère comme lui
offerts par Dieu, telle que l'eau de la mer ; l'air,... qui sont des biens
appartenant à tout le monde.22 Par ailleurs, il y a biens qui
sont hors commerce, par conséquent non saisissables. Sous ce chapitre,
nous trouvons les biens du domaine public de l'Etat.23 C'est aussi
le cas des organismes d'économie mixte qui revêtent une forme
commerciale à laquelle les pouvoirs publics participent en même
temps
20 Michel DIKETE ONACHUNGU, Notes de cours de droit
civil de biens, inédit, ULPGL, 2009-2010, p.4.
21Néanmoins, l'art. 5 du même texte
ajoute que les choses sont immeubles soit par leur nature, soit par leur
incorporation, soit par leur destination. Toutefois, une question
mériterait d'attirer l'attention de plusieurs chercheurs, celle de
savoir si toute chose est un bien.
22Michel DIKETE ONACHUNGU, Cours
précité, p.2, estime qu'il faut entendre par chose
(res), tous les objets que contient l'univers physique, hormis
l'homme. Et rajoute que, selon certains auteurs, le concept bien
désignerait une espèce de choses, celles qui sont susceptibles
d'appropriation. Par exemple, l'aire, la lumière, la mer ne seraient pas
des biens, mais seulement des choses : res communes, suivant les
romains, ou, d'après l'article 19 code civil Livre II « l'eau
des cours d'eau et des lacs, et les eaux souterraines n'appartiennent à
personne. Sous réserve des dispositions légales ou
règlementaires être accordées par l'autorité
publique, la faculté d'en user est commune à tous». A
l'instar de cet auteur, nous pouvons dire que toutes choses ne sont pas
nécessairement des biens, car ces derniers ont un aspect assez
limité étant donné qu'elles peuvent faire l'objet
d'appropriation ; et sont dans le commerce, c'est-à-dire que leur
propriétaire peut soit les aliéner, les transmettre entre vifs ou
à cause de mort, telles que les maisons, les voitures, mêmes
quelques marchandises comme, les appareils ménagers comme les
post-téléviseurs.
23Etablissement public est toute personne morale de
droit public créée par l'Etat en vue de remplir une mission de
service public. Lire les notes polycopiées de cours de droit de services
publics du Professeur Joseph WASSO MISONA, ULPGL, 2011-2012, p.53. A ne pas
confondre avec l'établissement d'utilité publique qui
selon KALAMBAY LUMPUNGU, dans le Code civil II (pp.86 et 353) désigne
des associations créées par des particuliers qui, à
l'exclusion de la poursuite d'un gain matériel, tendent uniquement
à la réalisation d'une oeuvre d'un caractère
philanthropique, scientifique, artistique ou religieux, comme
l'Université Libre des Pays des Grands Lacs.
11
que des particuliers, et qui poursuivent un but
d'intérêt général. Tel que l'office des routes,
étant donné que les pouvoirs publics y exercent un contrôle
étroit.24
Quant aux biens vendables, voir saisissables, le
législateur, au travers des dispositions de la loi foncière de la
RDC, notamment à son article 2, ne reconnaît que deux
catégories de biens qui sont mobiliers ou immobiliers. A ne pas
confondre avec les droits fonciers. Les deuxièmes portent sur les
immeubles par nature tandis que les derniers portent sur les
immeubles par incorporation et sur les immeubles par
Aussi l'art 9 du code foncier de la RDC n° spécial
47e 5 avril 2006 « in fine » rajoute sauf les
modifications établies par la loi, si les particuliers sont libres de
disposer de leurs biens, en matière de concessions foncières, le
concessionnaire perpétuel, par exemple, n'est pas totalement libre de
faire changer la nature de sa concession, c'est-à-dire de faire d'une
concession perpétuelle une concession ordinaire. Cette disposition
implique le principe de l'aliénabilité des biens. Ce principe est
d'ordre public, mais il connait certaines exceptions. On cite aussi, les
droits extrapatrimoniaux qui sont des droits subjectifs qui n'entrent pas
directement dans le patrimoine et qui, par conséquent, sont hors
commerce juridique ; ils sont aussi incessibles et insaisissables, tel que le
droit au nom ; les biens du domaine public, tel que véhicule
diplomatique, l'immeuble appartenant au gouvernement de la république ou
celui qui abrite le gouvernorat de province, camion de la 8eme
région militaire ; et enfin, les biens frappés
d'inaliénabilité : le FAGOPE qui appartenait à SABACO, car
à une certaine époque, celle-ci pouvait le vendre à qui
elle voudrait, mais qui actuellement se trouverait en difficulté de le
faire, car faisant l'objet d'expropriation étatique. On peut soulever
aussi le cas de biens tombés en séquestre. La législation
française prévoit aussi une catégorie de biens que le
législateur a voulu protéger par ce que liés notamment au
noyau familial tels que les biens immeubles dotaux, les biens des familles et
les habitations à loyer modéré. On y ajoute aussi certains
biens comme les vêtements, la literie, le linge de maison, les objets de
ménage nécessaires à la conservation, à la
préparation et à la consommation des aliments, les appareils de
chauffage, un meuble pour le linge et un meuble de rangement, une machine
à laver, les livres et objets nécessaires à la poursuite
des études ou à la formation professionnelle, les objets
d'enfants, les animaux nécessaires à la subsistance du saisi, les
instruments de travail nécessaires à l'exercice de
l'activité professionnelle.
Néanmoins, en analysant cette
énumération, on peut toutefois se rendre compte que, à
cette époque, certaines dispositions de cette loi, dite
française, réduisaient sérieusement les
possibilités de saisie. Ainsi, des appareils ménagers tels que
cuisinières à gaz ou électroniques,
réfrigérateurs, qui se vendaient facilement aux enchères
(du moins s'ils étaient de fabrication récente), ne peuvent plus
faire l'objet d'une saisie. Il en est de même des « instruments de
travail nécessaires à l'exercice personnel de l'activité
professionnelle », cette formule a alors, une portée beaucoup plus
large que celle d' « outils des artisans »qui figurait, jusqu'en
1977, dans l'ancien code de procédure civile, dont l'application a
donné lieu à quelques hésitations et
contestations.24 Par contre, un arrêt de la cour d'appel de
Riom du 31 mars 1978 estime que « tout Object se rattachant à une
activité de loisirs ; tenant au confort ou à l'esthétique
d'une habitation, à l'amélioration des conditions d'existence, en
un mot du superflu, peut faire l'objet d'une saisie. Spécialement
peuvent être saisis un poste de télévision, une
bibliothèque en tant que meuble, une salle à manger, un lustre,
un salon, un tapis... alors que ne peuvent l'être un lampadaire, un
réfrigérateur et une machine à laver. Aussi, la cour
d'Aix-en-Provence a considéré que, par les dispositions relatives
aux instruments de travail personnel du saisi ; lors d'une procédure
contre le propriétaire d'un établissement scolaire privé,
étaient saisissables un matériel de classe, de cuisine, de
réfectoire, des lits et des armoires. Lire ce deux décisions
sur
www.juriscopesaisieimmobieliere.org
consulté ce mercredi 27 février 2013 à 13 heures 42'
27Commentaires du code civil français dans,
les reformes du droit civil français, R. LA CHEVRE, Paris, Dalloz, 1970,
p 35
12
destination.25 Quant aux premiers, la dite
loi dispose : « sont mobiliers tous les autres droits patrimoniaux et
notamment les actions ou intérêts dans les sociétés,
associations ou communautés qui jouissent de la personnalité
civile, encore que des immeubles appartiennent à l'être moral
»Art 4.26 Ainsi, au regard du droit congolais, seuls les biens
du domaine privé, c'est-à-dire de particulier, peuvent faire
l'objet d'une éventuelle saisie. Le terme « particulier » vise
: les personnes physiques, c'est-à-dire les Congolais et les
étrangers résidant ou non au Congo, mais y possédant un
patrimoine ou une partie de leur patrimoine. Aussi, les personnes morales : les
sociétés commerciales, les sociétés sans but
lucratif règlementées par le décret du 18 décembre
1888 modifié par celui du 27 novembre 1959, c'est-à-dire des
associations qui ne se livrent pas à des opérations industrielles
ou commerciales, sauf si ce n'est à ce titre accessoire et qui ne
cherchent pas à procurer à ses membres un gain
matériel27.
De ce qui précède, il convient d'apporter une
étude critique de quelques actes que posent certaines autorités
administratives. Par actes administratifs ici, comprenons qu'il s'agit de ceux
établis d'une part par notaire, et de l'autre ceux du conservateur. Par
la suite, nous analyserons la procédure y relative en fin de bien
comprendre leur valeurs juridique.
25 Immeuble par destination ; ce sont des choses
mobilières dont la loi fait fictivement des immeubles en raison du lien
qui les unit à un immeuble par nature dont ils constituent l'accessoire.
A lire A. WEILL; droit civil : les biens, 3eme éd.
Paris, Dalloz, 1985, p 24.H. De Page, op. cit p428 ; sont immeubles
par destination les objets mobiliers placés par leur propriétaire
dans un immeuble qui lui appartient ou sur lequel il exerce un droit
réel immobilier qui est de nature à lui permettre d'user ou de
jouir de l'immeuble, soit pour les nécessités de l'exploitation
dudit immeuble , soit à perpétuelle demeure pour son
utilité ou son agrément »art 8, alinéa 1er
. in SOLUS, H « Arbres à abattre : caractères de meubles par
anticipation », in Rev. Tr. Dr. Civ, 1951, p. 534
25À propos des ventes soumises à autorisation
judiciaire, voy. Entre autres P. Moreau, L'homologation judiciaire des
conventions. Essai d'une théorie générale, Bruxelles,
Larcier, 2008, pp. 198?204 et les nombreuses références
citées.
26Lire KALAMBAY LUMPUNGU G, dans Droit Civil ;
régime général des biens, vol I, 2e
éd. PUC, Kinshasa, 1989, p 57, où il dit que ; le
législateur congolais, contrairement aux rédacteurs du code
Napoléon, n'a pas défini le terme « meuble » ou les
« droits mobiliers ». Il se contente de dire « sont mobiliers
tous les autres droits patrimoniaux ».
31Lire HOURQUEBIE. G, « la reforme de service
notarié aux Pays-Bas », disponible sur
www.nerlandelegal.org
notaire/.... Texte.pdf; consulté le mardi 05 mars 2012 à
15h20'
13
Paragraphe I : Les actes pris par le notaire
Tout au long de ce paragraphe, il sera question d'examiner
d'un côté les différents actes posés par le notaire
(A) avant de nous atteler sur la procédure (B) y relative afin de bien
cerner leur valeur juridique.
A. Les différents actes posés par le
notaire
Le notariat est l'un des métiers du droit dans les pays
de droit romano-germanique. Le notaire, étant l'officier public et
officier ministériel chargé de conférer
l'authenticité aux actes instrumentaires et de conseiller les
particuliers28, a pour rôle, entre autres, de conserver
les conventions entre particuliers, auxquelles il confère ledit
caractère. De plus, il a pour mission de préparer,
rédiger, attester, enregistrer et conserver des documents, ou actes
notariés, qui ont une valeur légale dans des contrats de droit
civil, ainsi que d'offrir des conseils juridiques.29 La profession
d'un notaire30 remonte au Moyen Âge dans certains
pays dits latins, telle que la Rome.
Toutefois, de nombreux équivalents existent dans le
monde et ont donné lieu à l'existence des associations
internationales y relatives. Tous les actes du droit commun qu'il pose ont
été également reconnus en 1961 par la Convention de la
Haye supprimant l'exigence de la légalisation des actes publics
étrangers qui étaient jadis reconnus dans certains pays comme la
France.31
Cependant dans les pays de droit anglo-saxon, comme le
Royaume-Uni, les États-Unis, le Commonwealth et des pays scandinaves
tels que le Danemark, la Finlande, l'Islande, le notaire a comme fonction,
entre autre, de préparer des documents qui seront utilisés dans
d'autres pays du monde mais ne sont pas
28 R. GUILLIEN et J. VINCENT : lexique des termes
juridiques, Paris, éd. Dalloz, 2010, p 392.
29A lire dictionnaire de l'Académie
française, ielrc/notaire disponible sur
www.ielrc.org, consulté ce
mardi 5 mars 2013 à 9 heures 40'
30On définit, le notaire comme
l'officier ministériel qui reçoit ou rédige les
contrats, les obligations, les transactions et les autres actes volontaires et
leur confère l'authenticité. C'est-à-dire qu'il est
un officier public nommé par le ministère de la Justice et
agissant pour l'Etat. Sa fonction est d'accorder l'authenticité aux
actes rédigés entre les différentes parties. Il peut agir
dans tous les domaines juridiques tels que la famille, l'entreprise, le
patrimoine, les entreprises, les collectivités locales, l'immobilier
à lire dans Global Witness, définition du notaire
disponible sur
http://www.globalwitness.org
Consulté ce mardi 5 mars 2013 à 9 heures 40'
14
exécutoires faute d'être
authentiques.32 Tandis qu'en France toujours, ces derniers sont des
officiers publics, nommés par décision du Garde des Sceaux. Ils
sont, à ce titre, investis d'une délégation de puissance
publique. Ils éclairent le consentement des parties, et ont le pouvoir
de conférer un caractère authentique à tous les actes qui
leur sont demandés. Ils assurent également la conservation des
minutes.33A cet égard, ils ont alors le pouvoir
d'émettre un titre exécutoire dans certains domaines
précis, tel que la vente immobilier, mais faut-il encore que les parties
requièrent ces services de leur propre initiative. C'est ce titre qui
permet de saisir un débiteur (emprunteur, locataire, etc.)
défaillant sans avoir à entamer une procédure judiciaire
au préalable.34
Le recours fait auprès de lui est nécessaire
pour conclure un contrat, comme celui de mariage, ou soit, procéder
à une donation, constater une mutation immobilière après
décès, prendre une hypothèque, procéder à
une vente immobilière (en raison de la publicité foncière)
ou etc.35 Intéressé par cette dernière, nous
estimons que, l'acquisition d'un bien immobilier est l'une des décisions
les plus importantes dans la vie d'une famille d'autant plus constitue son
cadre de vie pour plusieurs années, ensuite parce qu'il
représente un investissement financier considérable. C'est
pourquoi, la loi donne souvent compétence exclusive au notaire pour
rédiger les actes de vente des biens immobiliers et veiller à la
sécurité juridique des transactions. Ni l'acheteur, ni le vendeur
ne doivent s'engager à la légère ; tous deux ont besoin
des conseils impartiaux du notaire, spécialiste de l'immobilier, qui, en
authentifiant leur accord final, donne à ce dernier une force probante
et exécutoire ainsi qu'une sécurité juridique à la
hauteur des enjeux de la transaction.36
Dans ce contexte, les principes de sécurité
juridique et de qualité sont essentiels à la protection des
consommateurs mais également, au nom de l'intérêt
général, pour l'État, car les transactions
immobilières sont au coeur de la société.
32 P. Patrick « la valeur juridique des actes
notariés» disponible sur
http://www.les actes
notariés.org/.php/on,
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 9 heures 45'
33BEAUD M. procédure civile, Paris,
éd. Dalloz, 1988, p 46 disponible sur
www.placedesreseaux.com/minute
(droit), consulté ce mardi 5 mars 2013 à 9 heures 53'
34DIJON. X ; procédure civile,
Bruxelles, éd. Story Scientia, 1966, p 79 disponible sur www.droit
depertement.org. Consulté ce
mardi 5 mars 2013 à 9 heures 53'
35GRAWITZ M., les actes juridiques, Paris,
10eme éd., Dalloz, p 57 disponible sur
www.thebestlohypotheque.cd, consulté ce mardi 5 mars 2013 à 9
heures 58'
36FORTIN M.F. droit judiciaire canadien,
Montréal, éd. Décarie, 1997, p 76 disponible sur
www.placedesreseaux.com/minute/droitauservicenotarial
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10 heures 28'
15
En RDC, l'article 1er al 1 du décret du 10
juillet 1920 dispose :la vente publique de biens immobiliers ne pourra
être faite que par un notaire, celle de biens mobiliers que par les
agents qui auront été désignés à cet effet
par le commissaire de district, soit nominativement, de par leurs
fonctions.37
Au sortir de l'analyse de cet article, nous pouvons
déduire qu'en RDC, en matière de vente aux enchères, celle
relative aux biens immobiliers relève de la seule compétence du
notaire, tandis que, celle des meubles aux agents précités. De ce
qui précède, ledit article ne fait que renforcer la valeur et
l'importance qu'a un immeuble par rapport au meuble.
Cependant, comme nous parlons des actes que pose un notaire
dans la vente par voie parée, signalons toutefois que la majorité
de l'activité notariale est notamment celle de négociation de
vente, signature d'avant-contrat, signature de la vente.38
Ainsi donc, pour les immeubles par exemple, compte tenu de leur valeur,
l'État devrait attendre du notaire la rigueur de l'alimentation de son
fichier immobilier et la perception des taxes y compris sur les plus-values des
ventes immobilières. Et, au justiciable, on devrait attendre la
certitude de la propriété du bien par la recherche
systématique de l'origine de sa propriété, qu'il soit le
« guichet unique »dans ce domaine : le notaire sera l'interlocuteur
quasi-unique dans le domaine de la vente pour que l'authenticité
produise ses effets : force probante, force exécutoire
et date certaine ; sécurité juridique.
Il lui incombe de passer des actes authentiques (pourvus des
date et signatures originales), de les conserver et d'en délivrer une
copie (sous forme exécutoire, une copie donc d'un acte qui a force
exécutoire sans jugement et qui porte la mention suivante: "Au nom de la
Reine!") ainsi que de délivrer des copies et des extraits
d'actes.39
37L'article 1er al 1 du décret du 10 juillet
1920 précité
38BERGEL J.L, du service notarié
français, Paris, éd. Dalloz, p 43, disponible sur
www.juriscope.org/notaire,
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10heure 17'
39Ce cas est envisageable dans des pays comme la
France. A lire dans Global Witness, la jurisprudence française
disponible sur www.globalwitness.org.www.chambre/notary. Consulté
ce mardi 5 mars 2013 à 11 heures 5'
16
En outre, il est un fonctionnaire public devant faire acte de
présence en cas de vente publique. Aussi, il est responsable civilement
de ses erreurs et doit, par conséquent, être assuré.
L'acheteur a généralement le droit de désigner le notaire
qui expédiera son dossier.40 Outre cette mission
légale d'authentification et de conservation des actes, son domaine
d'intervention est plus étendu. C'est un généraliste du
droit ayant une vision globale des problèmes juridiques. Aussi, il
intervient dans l'ensemble du domaine juridique et fiscal, ce qui le rend
compétent pour sa fonction de conseil des clients.
Toutefois, certains auteurs peuvent se demander s'il serait
compétent pour intervenir dans la saisie même de certains biens
comme ceux des entreprises, un domaine moins connu de son activité. A ce
sujet, plusieurs penseurs notamment Gérard FABRIGUEZ estiment que,
grâce à sa vision globale du patrimoine du chef d'entreprise, il
peut proposer des solutions juridiques et fiscales les plus adaptées.
Aussi, le justiciable devrait attendre de lui que l'authenticité
produise ses effets : force probante, force exécutoire et date certaine,
et la protection du principe d'insaisissabilité de son domicile. Ainsi,
pour lui permettre de mener à bien sa mission, certains Etats, comme la
Réunion et le Saint-Denis, ont envisagé des situations où
chaque notaire est membre d'une compagnie départementale qui
désigne en son sein plusieurs membres composant la Chambre, garante de
la discipline et de la déontologie de la profession. En marge des
Chambres de Notaires, le notariat s'est doté de divers organismes
professionnels de consultation juridique (CRIDON : Centre de Recherches,
d'Information et de Documentation Notariales) et de formation (INAFON :
Institut Notarial de Formation), dont l'intervention est aujourd'hui
fondamentale et permet de garantir l'exécution de leur
mission.41 Il existe également des Conseils Régionaux
des Notaires et le Conseil Supérieur du Notariat dont le siège
est à Paris.
Cette situation nous amène à critiquer
l'organisation et fonctionnement des services notariaux de la RDC où
l'effet pour eux d'être monopolisés a conduit et entrainé
des effets néfastes, notamment sur la qualité des leurs services
et aussi sur le prix. Dans le même ordre d'idée, il est
arrivé en France des situations qui avaient
40G. DARFAVESERY, la vente immobilière,
Paris, Dalloz, p 58, disponible sur
www.juriscope.org/notaire/immeuble/fr.
Consulté ce mardi 5 mars 2013 à 11 heures 18'
41G. DARFAVESERY, la vente immobilière, op.
cit, p 62
17
amené le Président Nicolas Sarkozy à
commander le rapport Attali qui en avait préconisé l'ouverture.
Appuyé par le ministre de l'économie Pierre Moscovici qui
à son tours avait confié à l'inspection
générale des finances une mission pour améliorer la
compétitivité des professions
réglementées.42
Sous d'autres cieux, au Québec, la profession notariale
est semblable, pour l'essentiel, à son correspondant français.
Elle en diffère toutefois sur deux points : la formation des jeunes
notaires et la considération sociale de la profession. Ainsi, l'image
classique du notaire est celle d'un vieil homme, solitaire, dans un bureau
sombre et suranné. Cette image a été
véhiculée par le personnage du notaire Le potiron, dans "Les
belles histoires des pays d'en haut", une émission
québécoise diffusée de 1956 à 1970. 43
Quant est-il de la procédure qu'il met en oeuvre pour
authentifier les actes ?
B. Procédure des actes notariés.
L'art 4 du décret du 10 juillet 1920 relatif à
la vente publique biens immobiliers ou mobiliers dispose : les notaires et
les agents déterminés par l'art 1er qui seront requis
de procéder à une vente publique seront tenus d'en aviser le
service des finances de la sous-région, au plus tard dans les huit jours
de la réquisition et ne pourront se dessaisir du produit de la vente
qu'après la perception du droit.44Toutefois de par leur
serment résumé par : je jure de remplir fidèlement et
loyalement les fonctions qui me sont confiées,45les
règles de déontologie qui lui sont applicables font qu'il puisse
agir seul pour conseiller deux parties à un même acte, notamment
le vendeur et l'acheteur d'un bien immobilier.
Ainsi, les actes sont présentés par les parties
en double exemplaire au moins. L'un d'entre eux est destiné à
servir de minute, les autres d'expédition. La minute est écrite
obligatoirement sur du papier dont le format et l'épaisseur sont
déterminés par le Ministre de la justice qui peut imposer
l'emploi de papier fourni par l'administration
42 Commentaire de G. Alexandre sur le rapport
Attali dans lequel le présidant Sarkozy, avait préconisé
la majoration des salaires des notaires, service déjà
libéralisé, envi d'assurer son bon fonctionnement, disponible sur
Http:/
www.monopole. pdf.org/,
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10heure 25'
43 Idem
44 Art 4 de l'O-L n0 76-200 du 16 juillet
1976, précitée.
45 Lire l'art 3 de l'O-L n° 66-344 du 19 juin
1966 relative aux actes notariés in journal Officiel de la RDC n°
spécial 5 avril 2006.
18
et limiter le nombre des lignes et de caractères par
page. Cet officier pourra rédiger lui-même l'acte quand les
parties sont illettrées ou dans l'impossibilité d'écrire,
ou avec l'autorisation, suivant les distinctions prévues à
l'article 2, du Ministère de l'intérieur ou de son
délégué, du Gouverneur de province ou de son
délégué, du chef de poste diplomatique ou
consulaire.46
Pour qu'une convention soit authentique, les comparants
déclareront devant lui que l'acte, tel qu'il est dressé, renferme
l'expression de leur volonté. Ladite déclaration est faite devant
deux témoins sachant écrire, âgés de 21 ans au
moins, et exempts de condamnation à peine privative de liberté
supérieure à deux mois pour les actes de dernière
volonté ou leur dépôt, le contrat de mariage, les donations
ou leur révocations ainsi que les procurations ou autorisations
relatives à ces actes ou contrats. Tout acte quel qu'il soit, lorsque
l'une ou l'autre des parties ne peut ou ne sait signer, est aveugle ou sourde
muette.47 Il vérifie l'identité et la qualité
des comparants lorsqu'il dresse lui-même l'acte, vérifie aussi
leur capacité. Il donne ensuite sa lecture à l'intention des
parties ainsi qu'à celle des témoins lorsque le concours de
ceux-ci est requis.48
De ce qui précède, signalons que, en ce qui
concerne la capacité en RDC, cette matière est régie par
l'article 215 de l'O- L n° 87-010 du 1er aout 1987 portant code
de la famille.
La minute de l'acte est ensuite signée par les trois
parties à savoir : les parties, les témoins lorsque leur concours
est requis, et le notaire. Ce dernier atteste sur la minute de l'acte
l'accomplissement des formalités susdites et y indique la date et le
lieu où l'acte est reçu ainsi que les noms et prénoms des
témoins dont le concours est requis.49 Lorsque l'acte
constate une dette certaine et liquide, le notaire pourra en délivrer
une expédition munie de la formule exécutoire. Cette grosse ne
peut être délivrée qu'une fois.50
Néanmoins, en cas de perte ou de destruction, une
nouvelle grosse peut être établie sous l'autorisation du
juge-président du district. La minute de l'acte portant un
46 Lire l'art 2 de l'O-L n° 66-344 du 19 juin
1966 précitée
47 Lire l'art 5 de l'O-L n° 66-344 du 19 juin
1966 précitée
48 G. DARFAVESERY, la vente
immobilière, Paris, Dalloz, p 58, disponible sur
www.juriscope.org/notaire/immeuble/fr.
Consulté ce mardi 5 mars 2013 à 11 heures 18'
49 Art 6 de l'O-L n° 66-344 du 19 juin 1966
précitée.
50 G. BARDEM : la procédure devant le
notaire, Paris, Montchrestien, P 59, disponible sur
www.placedesreseaux.com/minute/droitauservicenotarial
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10 heures 28'
19
numéro d'ordre est conservée par le notaire dans
un classeur formant registre à feuilles mobiles. Une expédition
certifiée conforme par le notaire est envoyé par lui au Ministre
de la justice. Tandis que d'autres peuvent être délivrées
par le notaire dépositaire de la minute.51 Le Ministre de la
justice ou le fonctionnaire délégué par lui peuvent
délivrer des copies collationnées des expéditions dont ils
assurent la conservation.52 Les notaires tiennent un
répertoire de tous les actes qu'ils reçoivent. Ces derniers y
sont inscrits sans blanc ni intervalle. Chaque inscription contient les
mentions suivantes : le numéro de l'acte, la date, la nature de l'acte,
les noms et prénoms des parties et leur domicile ou leur
résidence au Congo.53
Toutefois, dans certains pays, comme en France, chaque partie
peut requérir son propre notaire, et cela sans accroître le
coût de l'opération. En effet, l'émolument des notaires est
essentiellement fondé sur l'acte, de telle sorte que, si deux notaires
participent à la réalisation d'une vente ou d'un prêt
hypothécaire, l'émolument sera le même que s'il n'y avait
eu qu'un notaire et sera partagé entre eux. L'acheteur d'un bien
immobilier, ou l'emprunteur d'un prêt hypothécaire, peut se faire
assister de son propre notaire.54
Cependant, sans perdre de vu, comme nous l'avions
intitulé dans ce titre, nous allons focaliser notre attention sur sa
mission, avant d'analyser la valeur juridique de quelques actes qu'il pose. De
ce fait, l'Ordonnance du 2 novembre 1945 dispose : Les notaires sont les
officiers publics établis pour recevoir les actes et contrats auxquels
les parties doivent ou veulent faire donner le caractère
d'authenticité attaché aux actes de l'autorité publique,
et pour assurer la date, en conserver le dépôt, en délivrer
des grosses et expéditions. 55
Aujourd'hui, les notaires sont considérés comme
des professionnels nantis appartenant à une petite élite. En
revanche, ils bénéficient d'une image très positive dans
l'esprit des Québécois par exemple.56 Ils se situent
en troisième position, après
51 B. V. GRDEVERN : de la procédure
relative à la saisie immobilière, Luxembourg, éd.
margay, 1999, p 201. Disponible sur
www.luxambour.org/red.minute/
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10heure 10'
52 Lire l'art 9 de l'O-L n° 66-344 du 19 juin
1966 précitée
53 Lire l'art 11 de l'O-L n° 66-344 du 19 juin
1966 précitée
54Q. curry : la déontologie professionnelle
de notaire, Paris, Dalloz, 2004, p 52, disponible sur
www.luxambour.org,
déontologie professionnelle consulté ce mardi 5 mars 2013
à 10heure 10' 55A lire cette ordonnance française in Global
Witness, la jurisprudence française disponible sur
www.globalwitness.org.
Notaire/ in
google.fr ; consulté le mercredi
06 mars 2012 à 11h30'
56H. SPERT : du service notarial
québécois, Québec, PUQ, 2003, p 82 disponible sur
www.quebec.org notaire/ in
google.fr; consulté le mardi 05
mars 2012 à 16h20'
20
les médecins et les pompiers, parmi les professions (ou
métiers) dans lesquelles la population a le plus
confiance.57
La profession notariale est peu connue. Bien que les gens
pensent par réflexe au notaire quand ils veulent faire établir un
document fiable et clair, ces professionnels du droit ne sont
qu'associés aux testaments et aux transactions
immobilières.58
A part le notaire, des nombreux acteurs interviennent en
matière immobilière, tels que les experts, les banquiers et
l'État lui-même. Le notaire, au centre du processus, facilite et
organise leur intervention. Il rassemble les informations et expertises
préalables, rédige éventuellement l'acte de prêt et
procède, dans la plupart des cas, aux formalités
postérieures : inscription aux registres publics, perception puis
paiement des impôts à l'administration fiscale, délivrance
finale du titre de propriété à l'acquéreur, etc.
Dans de nombreux pays, il agit donc, en la matière, comme un guichet
unique.
C. La valeur juridique des actes notariés
En RDC, tous les actes administratifs qu'il pose à
l'occasion notamment de la
réception d'un quelconque contrat intervenu entre
parties, ont une valeur authentique. L'article 199 Code Civil Congolais
livre III dispose : L'acte authentique est celui qui a été
reçu par officiers publics ayant le droit d'instrumenter dans le lieu
où l'acte a été rédigé, et avec les
solennités requises.59
De ce fait, il fait pleine foi de sa provenance jusqu'à
l'inscription en faux. Cela signifie qu'il est présumé
authentique chaque fois qu'il présente les apparences de la
régularité. Autrement dit, du moment où le saisissant
effectue une vente aux enchères d'un immeuble appartenant au saisi, qui
n'est possible qu'avec le concours d'une autorité administrative
à l'occurrence le notaire, ni le tiers ni les ayants cause ne peuvent le
contester, à moins qu'ils prouvent soit une quelconque
irrégularité lors de l'élaboration dudit acte.
57T.GRENDVERG : Le service notarial
québécois, éd. rudgjtz, 2003, p 57 disponible sur
www.placedesreseaux.com/notary/quebec/droitauservicenotarial
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10 heures 28'
58 J.RENAUD, de l'authentification des
actes, Paris, Dalloz, 2006, p 120, disponible sur Http:/
www. Testament. Pdf.org/,
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10heure 30'
59 Art 199 du Décret-Loi du 30 juillet
portant des contrats ou obligations conventionnelles (B.O. 1888), in Les
Codes Larciers. TOME I, de la République démocratique du
Congo, tome 1, Bruxelles, F. Larcier, 2001
21
Toutefois, il sied de préciser que ce qui est
établi jusqu'à l'inscription en faux c'est seulement la
sécurité des déclarations et énonciations provenant
de l'officier public à propos des faits qu'il a dû vérifier
par ses propres sens. Raison pour laquelle, lorsqu'il veut apposer la signature
ou un seau d'authentification, il doit s'assurer entre autre de sa
capacité juridique60, comme de sa
compétence61 pour sa validité. Cette
autorité appartient aux actes authentiques aussi bien à
l'égard des tiers qu'à l'égard des parties contractantes.
Ledit acte fait foi de la convention qu'il renferme entre les parties
contractantes et leurs héritiers ou ayants cause jusqu'à preuve
littérale contraire62.Autrement dit, la preuve de la
convention contenue dans un tel acte peut être renversée par la
preuve légale contraire.
Mais si le tribunal se voit présenter deux actes, l'un
sous seing privé et l'autre authentique, préférence sera
faite au dernier.
En droit congolais, l'inscription en faux est prévue,
néanmoins la procédure y relative n'est pas encore
organisée. Par ailleurs, il faut rappeler que l'acte qui n'est point
authentique par l'incompétence ou l'incapacité de l'officier, ou
par défaut de forme, vaut écriture privée s'il a
été signé par les parties.63 Par contre, l'acte
sous seing privé, reconnu par celui auquel on l'oppose ou
légalement tenu pour reconnu a, entre ceux qui l'ont souscrit et entre
leurs héritiers et ayants cause, la même foi que l'acte
authentique.64 En d'autres termes, si un acte sous seing
privé est accepté par les deux parties, aucunes d'entre elles ne
pourra non plus nier sa validité car ayant à ce niveau une
même valeur que celle d'un acte authentique.
Toutefois, celui auquel il est opposé est obligé
d'avouer ou de désavouer formellement son écriture ou sa
signature. Ses héritiers ou ayants cause peuvent se contenter de
déclarer qu'ils ne reconnaissent point l'écriture ou la signature
de leur auteur.65 Mais, dans le cas où la partie
désavoue son écriture ou sa signature, et dans le cas où
ses héritiers ou ses ayants cause déclarent ne point le
reconnaître, la vérification en est ordonnée en
justice.66
60 Cfr art 215 de l'O-L n°87-010 du
1er aout 1987 portant code de la famille (J.OZ) n°
spécial, 1er aout 1987 in les codes larciers. Bruxelles,
F. Larcier, 2001
61 Cfr les arts 146 et Ss de l'O-L n° 82-020
du 31 mars 1982 portant code de l'organisation et de la compétence
judiciaires. (J.OZ.n°7, 1er avril 1982), in les codes larciers.
Bruxelles, F. Larcier, 2001
62 Art 201 du Décret-Loi du 30 juillet
précitée.
63 Art 200 du Décret-Loi du 30 juillet
précitée.
64 Art 204 CCCLIII du Décret-Loi du30 juillet
1888 précité.
65 Art 205 du Décret-Loi du 30 juillet
précitée
66 Art 206 CCCLIII
22
Les actes sous seing privé qui contiennent des
conventions synallagmatiques ne sont valables qu'autant qu'ils ont
été faits en autant d'originaux qu'il y a des parties ayant un
intérêt distinct.67 Formalités non exigibles
pour des actes notariés car faisant foi de plein droit. Les actes
notariés ont force exécutoire.68
Les agents diplomatiques et consulaires à
l'étranger désignés par le Ministre des affaires
étrangères peuvent, dans les limites de leur juridiction,
recevoir les actes notariés lorsque les comparants sont de
nationalité congolaise.69
Après avoir notarié l'acte, il y a
nécessité d'intervention du conservateur, souvent appelé
conservateur des titres immobiliers dont l'analyse fera l'objet du paragraphe
suivant.
Paragraphe II : Les actes pris par le conservateur
Ici, il sera question d'analyser quelques actes que pose un
conservateur en matière immobilière et mobilière. Ainsi,
nous verrons en premier lieu les différents actes que ce dernier doit
poser (A), avant de mener une analyse critique de la procédure (B) y
relative afin de bien comprendre leur valeurs juridique (C).
A. Les différents actes posés par le
conservateur
En effet, selon le Robert, le conservateur est une
personne qui a la charge de conserver des choses
précieuses70. Il a l'obligation de bien conserver, des
registres publics dans lesquels sont consignés les faits importants, tel
qu'un bien faisant l'objet d'une vente par voie parée. En principe, tous
les immeubles doivent être enregistrés.71 En plus, il
doit délivrer un certificat de titre qu'il juge pertinent d'un
67 Art 207 al 1 du Décret-Loi du 30 juillet
précitée 68Art9 de l'O-L n° 66-344 du 9 juin 1966
précitée
69 Art 1 de l'O-L n° 66-344 du 9 juin 1966
précitée
70 Le ROBERT op.cit. p 342
71Compte tenu de la complexité de leur
mission, en France, ce poste est en général occupé par les
hauts fonctionnaires des finances en fin de carrière. Etant une sorte de
récompense pour les hauts fonctionnaires en préretraite, cet
emploi n'est généralement occupé que pendant les 2 ou 3
années avant le départ à la retraite. Si on parle de
récompense, c'est que le travail de conservateur des hypothèques
repose particulièrement sur son type de rémunération. Les
conservateurs sont certes des fonctionnaires. Ceci dit, ils n'ont pas de
salaire fixe, et ne sont pas rémunérés par l'Etat, mais
par leurs usagés. En effet, sur chaque transaction, ils
perçoivent une commission d'environ 0,1 % du prix ou de
l'évaluation de l'immeuble qui fait l'objet d'une publicité
foncière.
De ce fait, la valeur du marché immobilier est
déterminante pour leur salaire. Leur rémunération si
singulière était, à l'origine, expliquée par le
fait que le conservateur se portait caution pour le client dans le cas
où on découvre des erreurs préjudiciables dans les
informations publiées. Cependant,
23
point de vue administratif à la demande du
propriétaire.72 Ainsi, la nature des titres et des garanties
varie selon le prêt et peut inclure des liquidités, des garanties,
des biens immobiliers, des stocks, des débiteurs ou d'autres
actifs.73
Il a le devoir d'assumer la garde des pièces
déposées, constituer les fichiers personnels et réels.
Aussi, il doit délivrer copies ou extraits des actes publiés
ainsi que l'état des inscriptions réels telles que :
hypothèque, privilèges grevant un immeuble
déterminé.74 Aussi, il a le pouvoir, avec
l'autorisation du juge, de déléguer au notaire de cette
localité la mission de procéder à la vente. Celui-ci
pourra subdéléguer ses pouvoirs à une autre personne
résidant dans la même localité.75
Quant aux biens meubles, signalons toujours que le
dépositaire de titres, en France, est dans la réalité un
conservateur. Chose qui n'est pas vrai dans d'autres pays comme le
Congo-Kinshasa.76 Ainsi donc, les opérations sur titres,
achats et ventes d'actions et d'obligations et toutes autres valeurs
mobilières sont souvent mieux connues pour leur aspect monétaire
que pour les détails matériels de leurs traitements. De
même si les institutions qui ont la mission de
dépositaires, opèrent au service de leurs clients
déposants, les banques sont bien connues du fait que leur rôle en
tant que dépositaire de titres est beaucoup moins bien compris.
Néanmoins, lorsque le titulaire d'un compte en banque
remet des billets de banque, des chèques ou des effets de commerce
à l'encaissement ou le produit de la vente de valeurs mobilières,
il transforme des créances contre des débiteurs divers en monnaie
scripturale, c'est-à-dire en créance contre la banque «
teneuse » du compte. Celle-ci, débitrice vis-à-vis de son
client, est propriétaire des fonds reçus de
aujourd'hui chaque conservateur est couvert grâce à
une assurance professionnelle. Ce qui fait que la
profession est de plus en plus contestée. Disponible
sur
www.la conservation des titres
immobiliers.com Consulté ce
jeudi 31 janvier 2013 à 13heures 14' 72G. STEPHAN :
analyse des actes notariés, Paris, Dalloz, 1989, p 35,
disponible sur
http://ainc-inac.gc.ca/al/ldc/ccl/farg/inu/wasar/wesar1-fra.asp.
Consulté ce lundi 18 février 2013, à 16 heures 10'
73 P. RAYMOUND, la valeur juridique d'un acte
notarié, Paris, Montchrestien, 1997, p 61 disponible sur Http:/
www.cibc-global.hk/ca/pdf,
Consulté ce lundi 18 février 2013, à 16 heure30'
74 R. GUILLIEN et J. VINCENT, Lexiques des termes
juridique, 17e éd, Paris, Dalloz, 2010, p152
75 Art 16 de l'Ordonnance-Loi n° 76-200,
précitée nonobstant la disposition formant l'alinéa 3 de
l'article 4, dans le cas où, d'après le cahier de charges ou la
décision du tribunal, la vente doit avoir lieu dans une localité
qui est le siège d'un office notarial, sans être celui de la
conservation des titres immobiliers,
76Disponible sur http://.journadunet. Com/
économie/ business-de/immobilier/notaire.shtml. Consulté ce lundi
18 février 2013, à 16 heure40'
24
la part des débiteurs de ce dernier.77 A ce
titre, elle peut user des sommes déposées : elle n'est pas une
sorte de coffre-fort dans lequel on stock les liquidités, qu'il s'agisse
de créances échues ou non échues et qui seraient
fermées hermétiquement à l'abri de la
cupidité.78
En droit français, le déposant en compte-titres,
n'est pas du tout dans cette situation : la Banque qui reçoit un
dépôt de titres et les crédite sur un compte titre
reçoit des valeurs identifiables qui ne se confondent pas entre elles et
qui, même s'ils portent sur une même entreprise (actions) ou un
même débiteur (obligations) par exemple, ne sauraient être
confondus les unes avec les autres.79 La Banque n'est donc pas du
tout un dépositaire au sens précédent du terme ; elle est
une conservatrice. Pour cette raison, en droit français, le mot
dépositaire, n'est plus utilisé que dans deux cas : «
dépositaire central » et « dépositaire d'OPVM »
qui est aussi connu sous le vocable (conservateur-teneur de
compte).80
La mission du conservateur est exactement celle de la banque
qui louait des coffres à ses clients pour que ceux-ci y déposent
leurs titres, leurs valeurs et leurs créances, à la
différence presqu'aujourd'hui, les titres étant
dématérialisés, le coffre-fort est informatisé. Les
titres sont conservés sur des lignes de compte-titres
électroniques. Les conservateurs sont des Banques sauf le cas rare
où les émetteurs choisissent de procéder par
eux-mêmes à la conservation et au service des titres dont elle est
assortie.81
77 V. VLADLER : droit commercial
général, Paris, éd. Dalloz, 2005, p 73 disponible sur
http:// le cercle. Le
chos.fr/abécédaire/m/221133379/monnaie-bancaire,
consulté ce lundi 18 février 2013, à 16 heures 45'
78 G. ROUMY : droit bancaire, Paris éd.
Montchrestien, 1998, p 59 disponible sur
http:// le cercle. Le
chos.fr/abécédaire/m/221133379/monnaie-scripturale,
consulté ce lundi 18 février 2013, à 16 heures 55'
79B. VENBURTHEN : droit commercial français,
Paris, éd. Dalloz, p79 disponible sur
http:// le cercle. Le
chos.fr/abécédaire/m/221133379/monnaie-scripturale,
consulté ce lundi 18 février 2013, à 16 heures 55'
80D. FREDERIQUE: analyses juruspridencielles du
droit commercial français, Paris éd. Dalloz, 2006, p 89.
Disponible sur
www.juriscope.org/conservateur/fr.
Consulté ce lundi 18 février 2013 à 17 heures 20'
81 F. PASCAL : droit civile les biens : la saisie
immobilière, Paris, Dalloz, 2001, p 71. Disponible sur
http:// le cercle. Le
chos.fr/abécédaire/m/221133379/monnaie-bancaire/
consulté ce lundi 18 février 2013, à 17 heures 30'
25
A. Procédure des actes de conservateur
En effet, en droit français par exemple, le
conservateur des hypothèques est le responsable des fichiers
immobiliers.82 Son travail consiste donc à tenir une mise
à jour des droits existants sur les immeubles sous sa
responsabilité ainsi que leur publication.83
Par contre, en RDC, il est le chef du Cadastre. Et lorsque des
pièces sont présentées à l'enregistrement au
conservateur des hypothèques, celui-ci délivre un accusé
de réception, stipulant la nature de ces pièces à la date,
l'heure et la minute de leur présentation.84 Il peut refuser
le dépôt. Et même s'il l'accepte, il peut refuser la
publication s'il constate que certaines mentions ont été omises
ou ne correspondent pas à celles figurant dans les titres
publiés. Dans ce cas, il enverra, dans le délai de huitaine, une
notification au requérant, ouvrant à ce dernier un délai
d'un mois pour régulariser (art 36-3e, Decr. 4 janv. 1955).
Si le titre évoqué est antérieur à 1956, des
précisions supplémentaires sont exigés
(art27-2e et 35-1er, Decr.4 janv.1955).85
Lors d'une vente aux enchères, la loi lui ordonne, dans
la quinzaine de la communication qui lui est faite de l'ordonnance autorisant
la vente, de dresser un cahier des charges de vente. Celui-ci contient :
l'énonciation du titre en vertu duquel il est procédé
à la vente et la date du commandement ; la désignation
précise de l'immeuble ; les conditions générales et
spéciales de la vente ; la localité ; l'endroit ; la date et
l'heure de l'adjudication ; la délégation du prix au profit des
créanciers.86Le cahier dont le dépôt est
effectué dans son bureau avec comme obligation d'en transmettre
un double à l'Office notarial dans le ressort duquel l'immeuble est
situé,
82H. RUBBENS : droit civil les biens, Paris,
Montchrestien, 1997, p 92, disponible sur
www.juriscope.org/conservateur,
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10heure 23'
83A. FREDGER : De la conservation immobilière
en droit romano-germanique, Paris, Dalloz, 1987, p 102, disponible sur
www.juriscope.org/conservateur,
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10heure 23' 84(Source:
art. 16 et suivants du livre 3 du Code civil) à lire dans le droit
judiciaire français, disponible sur www. Google.fr, consulté ce
vendredi 15 mars 2013 à 17heures 30'
85 Not. Références relatives à
la publication du titre du titulaire du droit ; à l'attestation
notariée, en cas de transmission par décès. Si le droit a
été acquis sans titre (prescription ou accession), ou
précise le mode d'acquisition. A lire dans droit commercial, disponible
sur www, google.cd. Consulté ce mercredi 13 mars 2013 à 11heures
12'
86 Art, 8 de l'O-L, n°73/021
précité, dont l'al2, rajoute que ce cahier de charge, ne doit
indiquer, comme localité où la vente doit avoir lieu, et que le
siège de la conservation des titres immobiliers ou que le siège
de l'Office notarial dans le ressort desquels l'immeuble est situé.
26
à moins que cette office ne soit institué dans
la même localité que la conservation des titres
immobiliers.87 Une invitation est faite par lui à tous les
créanciers ayant hypothèque sur l'immeuble, aux créanciers
chirographaires qui lui auraient signifié le commandement, au
débiteur et, éventuellement, au tiers détenteur de prendre
communication de ce cahier, soit à la conservation des titres
immobiliers soit, le cas échéant, à l'Office notarial
où ladite invitation a pour mission d'indiquer aux parties de formuler
éventuellement leurs observations à la conservation des titres
immobiliers quant aux clauses et conditions insérées dans le
cahier des charges et d'assister à la vente s'ils désirent.
Celle-ci sera alors signifiée suivant les règles prescrites pour
les citations.88
Conformément à l'O-L sous examen, la
signification aux créanciers se fait au domicile élu par eux et,
à défaut de ce ceci, au procureur général
près le tribunal dont le juge qui a autorisé la vente fait
partie.
On a insisté sur la différence entre
dépositaire des fonds et dépositaire de titres, justifiant que
ces derniers soient qualifiés conservateurs, montrant bien que c'est de
cette façon que la Banque conservatrice de titres ne peut en disposer
pour elle-même ; alors que la banque dépositaire de fonds en est
« propriétaire ». La banque conservatrice ne pourrait donc
prêter les actions qui sont comptabilisées dans les comptes titres
de ses clients à un spéculateur qui, vendant à
découvert ces mêmes actions, aurait besoin de livrer des titres
qu'il ne possède pas. Pour que cette opération soit possible, il
lui faudrait recueillir l'accord exprès de ses clients.89
87 Art 9, de l'O.L n0 73-021 du20,
précitée.
88 Art 10 de l'O.L n0 73-021 du20
juillet, précitée.
89Il le fallait parce que ce n'est pas le cas sous
d'autres systèmes juridiques, notamment celui anglo-saxon par exemple.
Quelle différence ? Tout ce qui est tolérable pour les fonds ne
devrait pas être insupportable pour les titres. Le parallélisme
des formes a quelque fois l'inconvénient de masquer la stricte
opposition des fonds. En effet, ces différences dans le droit relatives
aux titres et à leur conservation ont eu récemment des
conséquences très graves. A force de considérer que tout
n'est mondialisation, que la finance est internationale et que le soleil ne se
couche jamais sur les marchés, on a parfois « gommé »
l'existence de ces différences. Telle banque, tel fonds
d'investissement, fonds de fonds ou autres qui détenaient des valeurs en
dépôts dans une banque américaine n'avait pas
nécessairement en mémoire que ledit confrère,
n'était pas tenu par une simple mission de coffre-fort
électronique et qu'il pouvait, comme s'il s'agissait de fonds, les
utiliser à son profit et inversement risquer de les perdre... C'est
ainsi que certains fonds d'investissements se sont trouvés
réclamant les titres déposés dans des banques
américaines en faillite, pour découvrir qu'elles ne les avaient
plus, les ayant prêtés à des tiers, eux-mêmes
tombés en faillite. Voilà de quoi nourrir des armées
d'avocats
pendant des dizaines d'années. Disponible sur
27
Voilà aussi ce qui explique que le dépôt
des titres pour conservation dans des banques étrangères suppose
une connaissance approfondie du droit local. Et pourquoi un métier
très particulier est-il né dans certains pays anglo-saxons, pays
totalement spécialisés dans la conservation et le traitement des
opérations sur titres (OST).90
Pour permettre aux différents conservateurs de bien
jouer leur rôle, certaines législations, comme celle de
française, ont établi des situations où le
secrétaire de chaque commission assurera la fonction de conservateur des
titres fonciers de la circonscription urbaine ou des centres urbains et du
milieu rural de son ressort.91 Par contre, certains Etats, comme
Néerlandais, utilisent plutôt des agents immobiliers qu'on
pourrait décrire comme étant la personne intermédiaire
à qui il incombe d'élaborer et de conclure des contrats
concernant des biens immeubles. A cette fin, il sert les intérêts
de son donneur d'ordre à titre d'expert "indépendant" en vertu de
toutes les normes légales et bienséances, telles qu'en vigueur
pour le courtage.92
En principe, il n'existe aucune restriction quant aux missions
de médiation, sous différentes formes, en matière de biens
immeubles. Cependant en pratique, celles-ci se résument habituellement
par le fait que ; dans le cadre de la réalisation de transactions de
vente ou de location l'agent immobilier assiste son client en le conseillant et
en posant certains actes.93 Elles peuvent porter sur
différents aspects concernant un bien immeuble; il peut s'agir notamment
de dispenser des conseils objectifs en matière de prix, de valeur, de
qualité architectonique, de situation géographique (lieu et
environs), de questions juridiques et fiscales, de règlementations en
matière de subventions, d'élaboration d'un contrat.
http://le cercle. l
echos.fr/abécédaire/v/221132/vente
découvert , consulté ce lundi 18 février 2013,
à 16 heures 58'
90T. GEROGE : leçons du droit civil les
biens, Paris, éd. Dalloz, 1999, p 87 disponible sur
http:// le cercle. L'
echos.fr/abécédaire/f/221132051/
fond-d-investissement, consulté ce lundi 18 février 2013,
à 17heure 15'
91A. ROBERT : droit civile les biens,
Paris, éd. Montchrestien, 2003, p 56 disponible sur
http://minela.gov.rw/img/pdf/national
land policy french version. Pdf. Consulté ce lundi 18 février
2013, à 16 heure20'
92M.HEDGARD : leçons du droit civil
néerlandais, Paris, éd. Dalloz, 1990, p 77, disponible sur
Http:/
www.cibc-global.hk/ca/pdf,
Consulté ce lundi 18 février 2013, à 17 heures 40'
93 J. ANDERSON : procédure civile,
Paris, éd. Dalloz, 1988, p 94 disponible sur Http:/
www.ntrg-global.hk/ca/pdf,
Consulté ce lundi 18 février 2013, à 18 heure20'
28
Toutefois, l'agent doit faire face à deux types de
responsabilités civiles : d'une part, dans la relation agent
immobilier-client, il peut être tenu responsable civilement pour
négligence (6:74 CC) et à titre subsidiaire pour faute (art.
6:162 CC). Cette responsabilité civile est d'un point de vue contractuel
à exclure partiellement. D'autre part, dans la relation agent immobilier
cocontractant client,94 cette responsabilité civile concerne
toujours la faute. Vu que l'agent immobilier n'entretient aucune relation
contractuelle avec cette tierce personne, cette responsabilité civile
n'est pas
non plus à exclure. L'indemnisation des
préjudices est prévue à l'art. 6:74 CC. Une clause
pénale peut être décidée en lieu et place d'une
indemnisation.95 Aux Pays-Bas, la pénalité remplace
l'indemnisation alors que dans d'autres pays la pénalité s'ajoute
à l'indemnisation. Dans un contrat de vente type de la NVM, une clause
pénale est prévue à l'art. 10.2. Dans une telle situation,
la pénalité est due en lieu et place de l'indemnisation qui
disparaît.96
Cette expérience aurait pu éclairer le
législateur congolais dans le souci d'améliorer le fonctionnement
de ce service et éviter, ainsi différends maux et abus, tels que
la corruption, concussion, fraude,... comme on peut s'en rendre compte au
travers cette jurisprudence où en exécution d'une
décision de justice, le conservateur des titres immobiliers du Mont-Amba
a vendu la parcelle des enfants mineurs de NtumbaTshiamu, à cause de la
dette de leur père(toujours en vie). Et qui réclament donc
justice. Le mardi 18 octobre 2011, parmi les affaires qui figuraient
à l'extrait de rôle civil du Tribunal de Grande Instance de
Kinshasa/Matete, il y a eu un dossier qui opposait deux enfants mineurs
à leur géniteur et au conservateur des titres immobiliers du
Mont-Amba, cela à cause de leur propriété vendue pour un
litige qui ne les concernait pas. Les premiers à s'adresser au juge ont
été M. Lucien Mutombo et M. Pascal Mutombo de la partie
demanderesse. Les avocats des enfants ont déclaré au juge que M.
NtumbaTshiamu n'a jamais été propriétaire de cette
parcelle
94S. ABU-BAKR: procédure civile,
Tunis, éd. Adjani's, 1996, p 101, disponible sur
http://minela.gov.rw/img/pdf/national
land policy french version. Consulté ce lundi 25 février 2013,
à 17 heure10'
95P. PHILEMON: procédure civile,
Paris, éd. Dalloz, 1987, p 105, disponible sur
http://minela.gov.rw/img/pdf/national
land policy french version. Consulté ce lundi 25 février 2013,
à 18 heure20'
96P. RAYMON : procédure civile,
Paris, éd. Dalloz, 2001, p 47, disponible sur Http:/
www.ntrg-global.hk/ca/pdf,
consulté ce lundi 18 février 2013, à 17 heure30'
29
(qui n'est qu'un don leurs offert par leur tente), mais
représentait plutôt les enfants. Selon l'un de ces conseils, la
vente par voie parée n'engage pas les enfants, du fait que cette affaire
s'est passée entre d'autres personnes. Dans sa plaidoirie, l'avocat a
soutenu que le premier juge a mal dit le droit pour avoir prétendu que
la parcelle des enfants qui a été utilisée comme gage
devenait propriété de NtumbaTshiamu. Il a aussi
déclaré que les mentions hypothécaires sont un faux
matériel du conservateur. En s'y appuyant, a argué l'avocat, le
juge pénal a commis une irrégularité et une
illégalité aux yeux de la loi.
En guise de réaction, Me Godefroid Kabongo, avocat du
premier défendeur, a dit au tribunal que l'actuelle action en tierce
opposition est irrecevable. Car, a-t-il déclaré, les demandeurs
avaient été bien représentés. Pour lui, les
demandeurs auraient dû assigner aussi tous les copropriétaires. Et
cela, du fait que tous les enfants, dont Kamba Freddy, Kabeya Serge, Mulumba
Junior, ont les mêmes droits.
Il a aussi précisé que si l'action avait
réussi, ils en tireraient tous profit. Il a conclu ainsi à propos
de la tierce opposition en ces termes : « Vous allez demander la
réformation pour toutes les parties ». Malheureusement, en fin de
compte, les enfants n'étaient pas rétablis dans leurs
droits.97 Et pourtant à notre avis, non seulement ces
derniers devraient recouvrer leur parcelle, car n'étant pas caution de
leur père. Aussi le conservateur devrait répondre d'abord
pénalement pour usage de faux, en suite civilement afin de
dédommager les victimes. De ce qui précède, qu'elle serait
alors la valeur juridique de ces actes ? La valeur juridique d'actes de
conservateur
Aux termes de l'article 18 de l' O-L n° 66-344 du 9 juin
1966 relative aux actes notariés : les conservateurs des titres
fonciers, conjointement avec les magistrats et agents désignés
conformément à l'article 2 de même O-L ont qualité
pour donner l'authenticité à tout acte ayant pour objet la
création, la transmission entre vifs, la déclaration ou
l'extinction d'un droit dont l'existence entre parties vis-à-vis des
tiers est subordonnée à une inscription dans les registres
fonciers ou miniers. Ils ont également qualité pour donner
l'authenticité à toute procuration relative à l'un des
actes prévus à l'alinéa premier du présent
article.98
97 Une décision à lire sur
www.google.cd jurisprudence congolaise en vente par voie parée ,
Consulté ce vendredi, 26 janvier 2013, à 16 heure20'
98 Art 18 de l'O-L n° 66-344 du 19 juin 1966
précitée.
30
De l'analyse de cette disposition légale, il y a lieu
de dire que leurs actes comme ceux notariés revêtent le
caractère d'authenticité dans certaines circonstances. Ainsi en
matière de vente aux enchères d'un bien immobilier, leur
intervention est toujours considérée authentique par la loi. Cela
se concrétise par le fait que une fois le bien enregistré au
profit du nouveaux acquéreur, le saisie moins encore le tiers ne peut
pas s'y opposer. Notons que son pouvoir est renforcé par le
législateur, qui se concrétise au travers quelques dispositions
légales, notamment l'art 19 qui dispose : les conservateurs donnent
l'authenticité dans les conditions et formes déterminées
par les articles 4 et 13 de la présente ordonnance.99Qu'en
est- il alors, de la modalité de publicité de cette vente ?
99Art 19 de l'O-L n° 66-344 du 19 juin 1966
précitée. Et à son art 13 il est dit : un droit sera
perçu au profit du trésor de la République sur chaque acte
authentique ainsi que sur les expéditions, copies et certificats
délivrés par les notaires ou le Ministre de la justice ou son
délégué, d'après un tarif fixé par le
Ministre de la justice
31
Section 2. Domaine de publication de cette vente.
Des mesures de publicité sont prévues par le
Code judiciaire afin, d'une part, que les saisies soient opposables aux tiers
et, d'autre part, d'éviter des frais inutiles. Tout créancier
ultérieur peut se joindre sans exposer de nouveaux frais à une
première saisie et participer ainsi à la répartition des
deniers.100Actuellement, cette publicité est
réalisée en matière immobilière par la
transcription sur les registres du conservateur des hypothèques du lieu
de la saisie. Dans toutes les hypothèses de saisie, un avis de saisie
est par ailleurs transmis au greffe du tribunal civil du lieu de la saisie,
où les avocats, les notaires et les huissiers peuvent en prendre
connaissance (articles1390 et 1391 du Code judiciaire).101
En effet, comme nous parlons de droit réel, il sera
question, dans cette partie, d'évoquer quelques modalités de
publicité d'une vente aux enchères relative aux biens meubles et
immeubles.
En droits français et belge par exemple, la
règle de l'article 1238 C.Civ français précise : le
transfert solo consensu ne rencontre en matière mobilière aucune
entrave du fait de la publicité.102 Néanmoins,
pour les biens immobiliers, leurs publication peut se faire entre autres au
bureau des hypothèques du lieu de situation de l'immeuble dans un
délai de deux mois après signification du commandement au
débiteur ou au tiers détenteur, délai qui peut à
son tour être prorogé si le conservateur des hypothèques
procède à un rejet de la formalité. Ce dernier doit
indiquer sur un registre spécial la date de dépôt de la
demande de publication.103 En cas de concours entre plusieurs
créanciers saisissant d'un même immeuble, si la publication de
plusieurs commandements valant saisi du même immeuble est demandée
simultanément, on publie le commandement qui mentionne le titre
exécutoire ayant la date la plus ancienne. S'ils sont inscrits en
même date, on
100 R. GUILBERT : droit civil les biens, Paris,
éd. Dalloz, 1999, p 96 disponible sur
http://www.publicité
fonciere.com/francais.htm,
consulté ce mercredi, 23 janvier 2013 à 11heures 34'
101F. DENIS- VEDER : procédure
civile, Paris, éd. Dalloz, 1995, p 97 disponible sur
http:// le cercle. L'
echos.fr/abécédaire/f/221132051/
fond-d-investissement, consulté ce lundi 18 février 2013,
à 17heure 15'.
102 G. BRUNO : procédure civile, Paris,
éd., Dalloz, 1990, p 68, disponible sur
http:// le cercle. L'
echos.fr/pub/foncière.com/
consulté ce lundi 18 février 2013, à 17heure 25'
103 Lire la procédure de publicité
foncière disponible sur www. Publicité
fonciere.org/in
www.google.com, consulté ce
lundi 25 février 2013, à 17heure 15'
32
procède à la publication du commandement dont la
créance en principale est la plus élevée.104
L'art 32 dispose : le commandement aux fins de saisi cesse de
plein droit de produire effet si, dans les deux ans de sa publication, il n'y a
pas eu mention en marge de celui d'un jugement qui constate la vente du bien
saisi.105Cependant, il peut être suspendu quand le saisi le
demande, et cela serait possible qu'au cours d'une procédure
d'exécution devant la commission de surendettement. Et peut aussi
être interrompu si le juge ordonne le report de la vente, ou s'il
décide de proroger le délai de péremption. De ce qui
précède, il nous parait important de focaliser notre attention
sur l'analyse de quelques éventualités pouvant entrainer entre
autre la suspension ou l'interruption d'une exécution de la saisie qui
donnerait lieu à une vente aux enchères. Etude qui constituera le
sous bassement du premier et second paragraphe de cette section.
Paragraphe I. Suspension de l'exécution
Une fois la vente publiée, y a-t-il possibilité
pour le saisi de faire suspendre son exécution ? En effet, un
créancier veut que les biens de son débiteur soient saisis le
plus tôt possible, peut se retrouver dans une situation où ceci
serait pratiquement impossible de bien respecter son désir suite
notamment à un cas fortuit qui intervient, la guerre par exemple. Il
serait de même, dans le cas où un héritier encore mineur
non émancipé devenait le véritable saisi, après le
décès de son père, etc...
Signalons toutefois, partant de quelque cas sus
évoqués, qu'il n'est pas toujours aisé d'en trouver ceux
dans lesquels la suspension106 est fréquemment
d'application. Cette dernière a été établie aussi
par la jurisprudence en cas d'obstacles de droit, notamment pour des questions
préjudicielles, appel, pourvoi, autorisation préalable suite soit
à une immunité parlementaire, ou, détention à
l'étranger si l' extradition est impossible.107 Le cours de
la prescription peut être aussi
104 V. RANOUIL et F.CHABAS, op.cit. p 202
105 Jean VINCENT, Procédure civile, Paris,
éd. Dalloz, 1987, p. 67.
106Elle signifie que le décompte du
délai est temporairement interrompu et reprend après. Cela
résulte soit de la loi, soit d'une convention ou de la force majeure
(art. 2234 Code Civil) à lire dans R.GUILLIEN et J. VINCENT, Lexique
de termes juridique, op.cit. .p. 320.
107R. CLOSE- FERVER : droit judiciaire
allemand, Paris, éd. Bordas, 1998, p 74 À lire in
http://www.droit civil
allemend.org, consulté ce lundi
25 février 2013, à 18 heure 15'
33
suspendu par le fait qu'elle court contre toutes personnes,
à moins qu'elles ne soient dans quelques exceptions établies par
une loi.108
De ce qui précède, signalons que la maxime
« contra non valente magere prescriptio non currit » qui est
une considération de bon sens n'étant pas l'une des causes
légales de suspensions énumérée par l'art 152 du
code du travail, elle doit être rejetée.109
Cependant, aux termes de l'art 644, la prescription ne court
point à l'égard d'une créance qui dépend d'une
condition jusqu'à ce que celle-ci arrive. Par exemple, une clause selon
laquelle on a précisé que le débiteur s'acquittera de son
obligation, si et seulement si l'épouse de son créancier qui est
enceinte, mette au monde. Dans ce cas, il faudra que l'enfant arrive d'abord.
Aussi, à l'égard d'une action en garantie, jusqu'à ce que
l'action ait lieu ; en fin, à l'égard d'une créance
à jour fixe, jusqu'à ce que ce jour soit
arrivé.110
Néanmoins, lorsqu'il s'agit de la prescription
conventionnelle à brève échéance, les pourparlers
engagés entre parties doivent suivre les circonstances de faits avant
d'être considérés comme suspensifs de la
prescription.111
La suspension obéit donc aux règles de droit
commun. Toutefois, comme indiqué précédemment, la
jurisprudence faisait application à l'usucapiolibertatis de la
règle contra non valentem, et suspend donc l'exécution.
En matière civile, le délai d'appel n'est pas suspensif
d'exécution (cfr. en matière pénale : 267) ;
néanmoins, l'acte d'appel suspend, dès qu'il est
l'exécution du jugement. Mais certains d'entre eux, notamment ceux
prononçant la faillite sont de plein droit exécutoires nonobstant
opposition ou appel112 ; les tribunaux peuvent également
déclarer leurs décisions exécutoires nonobstant tout
recours s'il y a entre autres ; titre authentique, promesse reconnue ou
condamnation précédente (art 21 C. Pr. civile). L'art 76 du code
de procédure civile par exemple, permet à l'appelant d'obtenir,
par une assignation à bref délai devant la juridiction d'appel,
la défense de poursuivre l'exécution si le jugement a
été dit exécutoire nonobstant appel (art 21 ; II, 135)
alors qu'il n'y avait ni
108 C.PIERRE, Procédure judiciaire, le juge
d'instruction : théorie et pratique de la procédure, Paris,
3e
éd. Dalloz, 1985, p. 46.
109 KATUALA KABA KASHALA, Code civil Zaïrois
annoté, éd. Batena Ntambua, Kinshasa, 1995,
p.287. 110Idem.
1111ère inst. Elis. 17.11.1933, RJCB, 1934,
p.35 cité par François TERRE, Les grands arrêts de la
jurisprudence civile, Paris, éd. Dalloz, 1991, p.97.
112Idem.
34
acte authentique, ni promesse reconnue, ni condamnation
précédente.113 Lorsque cette assignation porte la
cause à une audience antérieure à celle à laquelle
le fond sera examiné, il ne semble pas exigé que
l'expédition soit produite, mais il faut cependant que la
juridiction d'appel possède des éléments
d'appréciation. Il suffira à cet effet donc que l'appelant
produise la copie qui lui a été signifiée avec les
conclusions d'instance et son dossier.114
Cependant, si le premier juge a omis à tort d'ordonner
l'exécution provisoire, l'autorisation de la poursuivre avec ou sans
caution nonobstant appel peut être donnée à l'intimé
normalement à l'audience ordinaire à laquelle la cause en appel
est mis au rôle et avant tout jugement.115 Ici, aucune
abréviation de délais n'a été prévue. Ce qui
amènerait certaines personnes, notamment créancières,
à regretter une fois de plus le fait que le législateur n'ait pas
instauré le régime du référé qui aurait
permis à toute partie de saisir contradictoirement le président
de la juridiction d'appel des dépôts de l'acte d'appel afin
d'obtenir sans délai les mesures d'urgence concernant
l'exécution.116
L'instance pendante devant le premier juge est suspendue par
acte d'appel lorsqu'un jugement interlocutoire est frappé d'appel, le
premier juge n'est pas dessaisi, mais il doit suspendre la procédure. Il
pourrait en effet être dessaisi par l'évocation. Il en sera de
même si le jugement porte une condamnation provisionnelle.117
Hypothèse non envisageable en matière de vente par voie
parée en RDC car contredite par l'article 4 dernier alinéa de
l'ordonnance-Loi y relative.
Néanmoins, sous d'autres cieux comme en France et en
Belgique, pendant les délais de recours, et pendant le recours
proprement dit, la décision initiale ne serait pas
exécutée Toutefois comme, l'appel produit un effet suspensif, le
délai de
113Si un titre authentique est contredit par un
autre titre authentique, les conditions pour accorder l'exécution
provisionnelle ne sont pas réunies : L'shi. 23 juin 1970, R.J., 1971,
p.57. La partie qui a fait opposition à un jugement par défaut,
exécutoire nonobstant tout recours, peut interjeter appel aux seuls fins
d'obtenir surséance à l'exécution provisionnelle : Kin.,
19 septembre 1967, R.J.1968, p.177. A. DETHIER, O.C., R.J., 1970, émet
une opinion contraire. Si l'exécution provisoire est consommée,
la demande de défense est sans objet : L'shi, 1er octobre 1969, R.J.,
1970, p. 45. A lire dans KATUALA KABA KASHALA, op.cit. p.288.
114 J.VINCENT ; voies d'exécution. Op.cit.
p.99.
115C.PIERRE, op.cit. p 48
116 A lire dans les actes de procédure sur
http://www.servicede vente
immobiliere.com/francais.htm,
consulté ce mercredi, 23 janvier 2013 à 11heures 44'
117KATUALA KABA KASHALA, Op.cit. p.288.
35
recours suspend aussi, l'exécution du jugement
...118 Cependant, cet effet connait quelques limites, notamment de
ne se produire entre les parties que dans la mesure où
l'exécution n'a pas été ordonnée ou si elle n'est
pas de droit. Aussi, même si ledit effet n'a pas été
écarté en appel, il n'en demeure pas moins qu'en pratique, il
conduit un certain nombre d'auteur à se demander s'il n'est pas une
chimère.119
Ainsi donc, l'exécution provisoire a pour but d'obtenir
l'exécution d'une décision de justice de
1èreinstance. Celle-ci a été mis en place afin
d'éviter les appels dilatoires des parties.120 Notons, qu'en
cas d'exécution provisoire automatique, si les parties sollicitent
l'arrêt de l'exécution provisoire, l'appel peut retrouver son
effet suspensif.121
Cependant, si ladite exécution a été
ordonnée par le Juge, elle ne pourra être suspendue que par le
premier président de la CA qui serait dû par le fait que le
premier n'avait initialement pas le droit de l'ordonner, ou soit parce que son
exécution risque de produire des effets manifestement
excessifs.122
Néanmoins, en le retardant, l'effet suspensif
attaché à la voie d'appel de droit judiciaire privé
empêche le gagnant de tirer profit immédiat d'une décision
souvent obtenue après écoulement d'une première
période de temps. Il peut alors entraîner des retards
particulièrement injustifiés lorsque l'appel poursuit des fins
purement dilatoires ou encore, lorsque la situation du demandeur est telle
qu'elle ne saurait souffrir de délais supplémentaires, allusion
faite, aux créanciers d'aliments, aux victimes, ou aux titulaires d'un
droit évident. A titre d'information, pour éviter de telles
conséquences, le nouveau Code français comporte des mesures
répressives, comme celles qui apparaissent avec l'amende civile et la
condamnation au versement de dommages et intérêts qui sanctionnent
l'appel dilatoire ou abusif (art. 559). Dans une perspective équivalente
et donc curative, l'appel est radié du rôle et privé de
tout effet suspensif lorsque l'appelant n'a pas conclu dans les quatre mois de
la déclaration d'appel (art. 915) et l'on remarque par ailleurs que
l'obligation
118Article 539 CPC : à lire dans les actes
de procédure disponible sur
http://www.servicede vente
immobiliere.com/francais.htm,
consulté ce mercredi, 23 janvier 2013 à 11heures 44'
119A lire dans les actes de procédure disponible sur
http://www.servicede vente
immobiliere.com/francais.htm,
consulté ce mercredi, 23 janvier 2013 à 11heures 44'
120 C.BRUNO, Procédure judiciaire, les
réserves et le non vouloir dans les actes juridiques, Paris,
éd. Dalloz, 1968, p.62.
121E. GERARD : procédure civile,
Paris, LGDJ, 1991, p 65 disponible sur
http://www.servicede vente
immobiliere.com/francais.htm,
consulté ce mercredi, 23 janvier 2013 à 11heures 44'
122KATUALA KABA KASHALA, Op.cit., p.289.
36
d'exécuter sous peine de radiation, qui existait pour
la Cour de cassation (art. 1009-1 NCPC) a été étendue
à la procédure d'appel lorsque le jugement de première
instance est exécutoire (art. 526).123
Ledit code prévoit en aval et en amont des
possibilités d'exécution provisoire, cette dernière
conduisant à rompre directement l'effet suspensif du recours
porté devant le juge d'appel. Il faut toutefois se souvenir qu'en ce
cas, l'exécution du jugement de première instance,
précisément en raison du jeu du double degré, n'est que
provisoire : son sort est lié à la décision que rendra la
cour. Ceci doit être donc rappelé, même si l'on sait qu'une
exécution menée à son terme peut être de nature
à retenir l'appelant d'exercer son recours124 ; car si
l'exécution a lieu ce serait aux risques et péril de ce dernier
qui exécute, étant donné qu'elle peut parfois produire des
conséquences irréversibles.
Il est arrivé en France un moment où certains
premiers présidents des Cours d'Appel se croyaient reconnaître le
pouvoir d'arrêter l'exécution provisoire attaché de plein
droit à diverses décisions de première instance. Il faut
préciser ici que si l'exécution provisoire ordonnée
peut être arrêtée par ces juges lorsqu'elle risque
d'entraîner des conséquences manifestement excessives, la solution
était totalement contraire en présence d'une exécution
provisoire de droit, attachée de manière automatique
à la décision de premier degré.
Certains d'entre eux s'étaient, néanmoins,
octroyé ce pouvoir lorsqu'ils étaient en présence d'une
violation flagrante de la loi et, plus particulièrement, d'une
règle fondamentale de procédure. Le plus souvent d'ailleurs, il
s'était agi de la violation des droits de la défense. Cette
solution prônée par les chefs de Cour portait le sceau du bon
sens, car comment ne pas tenir pour excessif la poursuite de l'exécution
immédiate de tels jugements.125
Mais le bon sens ou les bons sentiments ne suffisent pas. Il a
fallu attendre le décret n°2004-836 du 20 août 2004 pour
trouver à cette extension de l'intervention
123 Le premier président ou, dès qu'il est
saisi, le conseiller de la mise en état, peut radier l'affaire du
rôle lorsque l'appelant ne justifie pas avoir exécuté la
décision frappée d'appel ou avoir procédé à
une consignation. Il est cependant réservé le cas où
l'exécution serait de nature à entraîner des
conséquences manifestement excessives et celui où l'appelant est
dans l'impossibilité d'exécuter la décision. A lire in
Gérard CORNU, Procédure civile, Paris, Ed.
Montchrestien, Paris, 1990, p.51.
124PH. THERY, « L'après-jugement,
aspects sociologiques », disponible sur Archives Phil. Droit, t.
39, p. 259, n° 20.
125 V. RTD civ. 1987.152, obs. R. PERROT. Disponible
sur
http://minela.gov.rw/img/pdf/nationalconsulté
ce mercredi, 23 janvier 2013 à 12heures 24'
37
possible du premier président une assise juridique
certaine (art. 524,
dern. al.).126 C'est en ce sens
que la loi est venue, bien que parfois, inverser par la règle de droit
commun de l'effet suspensif de l'appel. C'est ainsi que, s'agissant du juge de
l'exécution, l'ouverture de la voie d'appel et l'effet habituellement
attaché à ce recours sont dissociés : sa décision
peut toujours être frappée d'appel, mais ledit recours n'a pas
d'effet suspensif127. L'explication de cette inversion réside
dans la mission attribuée au juge de l'exécution : comme il
connaît d'une difficulté d'exécution, on ne veut pas
retarder l'exécution à l'excès128. Quant
à la tierce opposition, soulignons, qu'elle n'a pas vocation à
produire d'effet suspensif. Néanmoins, le délai de prescription
est suspendu notamment dans le cas suivant lorsque le créancier, en
intentant une procédure judiciaire ou au cours de celle-ci,
déjà engagée, accomplit tout acte qui, d'après la
loi de la juridiction saisie, est considéré comme faisant valoir
son droit envers le débiteur. Aussi, lorsque celui-ci, en cas
d'insolvabilité du saisi, fait valoir son droit dans la procédure
d'insolvabilité, ou en fin, lorsque le créancier, en cas de
procédure en dissolution de l'entité débitrice, fait
valoir son droit dans cette procédure.129 Ainsi, la
suspension peut se prolonger jusqu'à ce qu'une décision
définitive ait été rendue ou que la procédure ait
pris fin d'une autre façon. Ce délai peut être aussi
suspendu lorsque le créancier, en intentant une procédure
arbitrale ou au cours d'une telle procédure déjà
engagée, accomplit tout acte qui, d'après la loi du tribunal
arbitral saisi, est considéré comme faisant valoir son droit
envers le débiteur.130 Ainsi, en l'absence de
règlement de la procédure arbitrale ou de dispositions
déterminant la date exacte du début de la procédure
arbitrale, celle-ci est réputée engagée à la date
à laquelle le débiteur reçoit une requête en
arbitrage. Elle peut enfin se prolonger jusqu'à ce qu'une
décision obligatoire ait été rendue ou que la
procédure ait pris fin d'une autre façon.
126V. RTD civ. 1987. 152,obs. R. Perrot.
Disponible sur
http://minela.gov.rw/img/pdf/national,
consulté ce mercredi, 23 janvier 2013 à 12heures 24'
127 Art. 28 et 30 du décret n° 92-755 du 31 juillet
1992.In V. RTD civ. 1987.152, obs. R. Perrot.
128 Cf. N. CATALA, JO AN, CR 3 avril 1990, p. 40.
Disponible sur
http://minela.gov.rw/img/pdf/national,
consulté ce mercredi, 23 janvier 2013 à 12heures 26'
129 BERR, CI : procédure civile, éd.
Sirey, Paris, 1985, p 61 disponible sur
http:// le cercle. L'
echos.fr/abécédaire/v/221132/vente-découvert,
consulté ce mercredi, 23 janvier 2013 à 12heures 32'
130GROUTEL, H : procédure civile,
éd. Dalloz, Paris, 1992, p 53 disponible sur
http:// le cercle. L'
echos.fr/abécédaire/v/221132/vente-découvert,
consulté ce mercredi, 23 janvier 2013 à 12heures 42'
38
En définitif, l'arbitrage produit le même effet
que la procédure judiciaire. Le début de la procédure
arbitrale, tout comme l'ouverture de la procédure judiciaire, est donc
de produire le même effet, qui est celui de suspendre le délai de
prescription. Quand est-il de l'interruption ?
Paragraphe II. Interruption de l'exécution
De par la suma divisio, cette matière peut
être appréhendée en droit privé comme en droit
public. Cependant, tout au long de ce paragraphe, il sera question de
décortiquer le phénomène d'interruption du point de vue
droit judiciaire privé, plus précisément en matière
de vente aux enchères.
En effet, l'interruption est l'incident qui, en matière
de prescription, arrête le cours du délai et anéantit
rétroactivement le temps déjà accompli de telle sorte que
si, après cet incident, la prescription recommence à courir, il
ne sera pas possible de tenir compte du temps déjà
écoulé.131 Autrement dit, c'est un effet extinctif,
que l'article 2219 du Code de procédure Civile français
par exemple assimile à un mode d'extinction d'un droit
résultant de l'inaction de son titulaire pendant un laps de temps.
Cela étant dit, elle ne peut être envisageable
qu'au cours d'une procédure, notamment devant les instances judicaires,
mais aussi lors d'une prescription.132 C'est ainsi qu'un
créancier qui initie ou a commencé à initier une action
judicaire dans le but d'une saisie des biens, soit mobiliers, soit immobiliers
de son débiteur ; peut être placé dans une situation
où il sera obligé de tout recommencer à zéro suite
à l'apparition d'un cas fortuit lors d'une saisie-arrêt
conservatoire, ou soit avec le décès du saisi. Et là, il
faudra encore soit relancer la procédure, soit attaquer de nouveau
d'autres débiteurs s'il y en a. Etant donné que la demande
initiale mise en mouvement a pour effet principal d'interrompre la
prescription, son objet est donc de permettre de figer le droit subjectif objet
du litige pendant le temps de l'instance afin de permettre qu'il soit
tranché.
131 R, GUILLIEN et J. VINCENT, lexique des termes juridique,
op.cit. p 324.
132La prescription peut se définir comme une
présomption à laquelle est attaché un effet tantôt
extinctif, tantôt acquisitif. Aussi, la prescription est un principe
général de droit qui désigne la durée
au-delà de laquelle une action en justice, civile ou pénale,
n'est plus recevable. A lire sur
http://www.benexl.org/wiki/action(droit
romain), consulté ce samedi 16 mars 2013 à 10 heure 20'
39
Signalons toutefois que la prescription peut être
interrompue naturellement133 ou
civilement.134
Néanmoins, l'interruption de la prescription de
l'obligation principale s'étend à l'obligation accessoire des
intérêts.135
Signalons que le siège textuel de ces mécanismes
sont les articles de 2244 à 2247 du Code Civil
français, jusqu'à la récente réforme. La loi
n°2008-561 du 17 juin 2008 portant réforme de la prescription
en matière civile, en modifiant les articles
précités, a eu une influence sur les mécanismes
d'interruption de la prescription par le jeu de la mise en
mouvement du droit processuel.136
Toujours dans la vente par voie parée, signalons qu'en
droit congolais, l'interruption peut aussi résulter des poursuites
exercées contre le tiers possesseur de la somme de payer ou de
délaisser.137 Cependant, les poursuites dirigées
contre le débiteur seul, si elles interrompent la prescription de la
créance, elles sont sans effet sur l'usucapio libertatis
qu'accomplit le tiers.138Aussi, la reconnaissance du droit du
créancier par le tiers interrompt la prescription. Néanmoins,
l'offre à fin de purge ne peut être considérée comme
la reconnaissance du droit du créancier, car le tiers acquéreur
qui purge, se réserve la faculté de vérifier et contester
la validité de ces droits. A partir du moment où la
procédure de purge est terminée, le droit du créancier
hypothécaire est reporté sur le prix. Ce droit est donc soumis
à la prescription extinctive ordinaire de trente ans.139 Elle
modifie aussi, la situation des parties causée entre autre par
décès, le fait pour eux de ne pas atteindre la majorité ou
de leur représentant (cessation des fonctions de l'avocat ou de
l'avoué) intervenant avant l'ouverture des débats et
empêchant la poursuite régulière de la procédure
tant qu'il n'y a pas eu reprise d'instance.140 De ce qui
précède, on peut
133 Art 637 : il y a interruption naturelle lorsque le
possesseur est privé pendant plus d'un an, de la jouissance de la chose
soit par l'ancien propriétaire, soit même par un tiers. À
lire dans, KATUALA KABA KASHALA, Op.cit. p.287.
134Idem
135 (Cass, b., 28.3.1901, Pas.1902,I,p.295). Arrêt
disponible sur,
www.gogle.fr , livre de
jurisprudence en droit français et belge, consulté ce dimanche 10
mars à 15heures 12'
136BRUYNEEL. A : droit civile les
obligations, Bruylant, Bruxelles, 2005 disponible sur
http://www.google.fr/ prescription en droit français consulté ce
samedi 16 mars 2013 à 11 heures 20'
137 A. RUBBENS, Op.cit, p.57.
138 Idem, p.67.
139BRUGUIER. L : procédure civile,
Paris, éd. Dalloz, 2007, p 84 disponible sur http://www.google.fr/
prescription en droit français, consulté ce samedi 16 mars 2013
à 11 heures 40' 140 R.GUILLIEN et J. VINCENT. Lexique des termes
juridiques, op.cit., p 328.
40
déduire que l'interrompre une instance suppose qu'un
évènement affecte la situation personnelle d'une partie ou de son
représentant et rompt le lien d'instance sans l'anéantir. Il
pourra se recréer en accomplissant les formalités de reprise
d'instance. Cela est dû souvent soit par le fait notamment que l'une de
parties n'a pas encore atteint la majorité, ou soit le
décès de l'une d'entre elles, quand son action est
transmissible... Toutefois, l'interruption a pour but de protéger
l'autre partie, qui peut y renoncer. Elle peut être soit celle des
délais de recours telle qu'énoncé par les articles. 531et
532 CPC qui disposent respectivement que le changement dans la capacité
d'une partie interrompt le délai de recours, et en cas de
décès de l'une des parties au procès, le délai est
interrompu.141 Et même si le Juge en 1er instance
par exemple qualifie sa décision en 1eret dernier ressort est
quand même susceptible d'un recours. L'avocat doit le relever
étant donné que l'erreur du juge est sans conséquence,
l'Appel est toujours possible. Mais, si le plaideur se pourvoi en cassation
directement (car jugement qualifié de dernier ressort), la Cour de
Cassation peut le déclare irrecevable et notifier cette décision
aux parties. Et c'est ladite notification qui fera à nouveau courir le
délai de recours d'appel.142 Mais, si la mauvaise voie de
recours a été indiquée, cette première encours la
nullité et sera alors insusceptible de faire courir le délai de
recours. Quant aux hypothèses d'interruption, ceci est consacré
du délai de forclusion par la mise en mouvement du droit processuel qui
serait souvent provoqué par le relâchement des limites à
l'interruption de la prescription, le revirement à l'égard de la
nullité de la demande ou par la nouvelle condition du caractère
définitif du rejet de la demande. Elle a aussi, d'une part, un effet
extinctif, que l'article 2219 du Code civil assimile à un mode
d'extinction d'un droit résultant de l'inaction de son titulaire pendant
un certain laps de temps, et d'autre part, un effet acquisitif, avec
l'usucapion par exemple en matière immobilière, après 30
ans de possession ininterrompue. La demande initiale, a comme objet de
permettre de figer le droit subjectif objet du litige le temps de l'instance,
afin de permettre qu'il soit tranché.143
La prescription n'est pas un acte inéluctable. Celle-ci
peut être interrompue ou suspendue. En cas d'interruption, un nouveau
délai recommence à courir à compter
141BRUGUIER. L, op. cit. p 87.
142A. RUBBENS, op. cit, p.69. 143PASANISI, E :
procédure civile, Paris, LGDJ, 2002, p 115 disponible sur
http://www.google.fr/ prescription en droit français, consulté ce
samedi 16 mars 2013 à 11 heures 25'
41
de la date de l'acte interruptif. Ce dernier peut être
un acte d'enquête préliminaire, comme un
procès-verbal ; un acte de poursuite à l'initiative du
parquet ou de la partie civile ou encore un acte réalisé par un
juge étranger.144 Aussi, l'interruption peut être
dû à une citation en justice dans la mesure où le
débiteur peut saisir une autre instance judicaire, cas envisageable
surtout lorsqu'il s'agit d'une décision nécessitant
l'exequatur ; un commandement ou une saisie
signifié à celui qu'on veut empêcher de prescrire.
Notons, qu'en matière civile, sauf disposition légale
dérogatoire, l'interruption, par une citation en justice, de la
prescription d'une action se prolonge jusqu'à la clôture de
l'instance.145 Quant au dépôt d'une assignation au
greffe pour signification, celle-ci, n'interrompt pas la
prescription.146 Néanmoins, cette dernière ne peut pas
être interrompue par les actes qui se rapportent à des faits
autres que ceux qui font l'objet des poursuites, bien que lesdits faits aient
été consignés dans les mêmes
procès-verbaux.147 Cependant, si les mêmes
données proviennent d'un juge incompétent, la citation en justice
interrompt la prescription.148 Aussi, elle ne peut pas être
interrompue par le seul fait qu'un projet de conclusion portant demande
reconventionnelle ait été communiqué à
l'adversaire.149 Ainsi, une assignation en justice interrompt la
prescription pendant toute la durée de l'instance et une prescription
nouvelle prend cours 150Si cette première est nulle par
défaut de forme, ou si le demandeur se désiste de sa demande,
tout comme, s'il laisse périmer l'instance, ou soit si sa demande est
rejetée, l'interruption est dégagée comme non
avenue.151 La prescription peut être interrompue encore par la
reconnaissance que le
144BESSON. A : précis de droit judiciaire
privé, Paris, LGDJ, 1994, p 202 disponible sur http://www.google.fr/
prescription en droit français, consulté ce samedi 16 mars 2013
à 11 consulté ce samedi 16 mars 2013 à 11 heures 20'heures
30'
145 Cass.b., 11.1.1957, pas, I, p.523 disponible sur www
Google.cd, la jurisprudence française en droit des biens,
consulté ce jeudi 7 mars 2013, à 13heure 46'
146 Cette interruption n'a lieu qu'à partir de la date
qu'elle porte, soit celle de la signification à la partie au profit de
laquelle courait la prescription (1ere inst. Leo.5.10.1938,
R.J.C.B., 1940, p.109)., K. KABA KASHALA, op. cit, p.62.
147Leo, 10.8.1950, R.J.C.B.1951, p.54 disponible
sur www.google.cd , la jurisprudence française en droit des
biens, consulté ce samedi 23 mars 2013 à 11 heures 20'
148 App. R.U., 14.8.1951, R.J.C.B., p, 217 cité par J.
NORMAND, Manuel de procédure civile et voies d'exécution,
Paris, PUF, 1984, p.213.
149 Elis., 5.2.1952, R.J.C.B., p.66 cité par
François TERRE, Op.cit., P 99
150 Elis., 5,4.1966, RJC.1966, n°2, p143 cité par
J.NORMAND, Op.cit., p.214.
42
débiteur ou le possesseur fait du droit de celui contre
lequel il prescrivait.152 Ceci suppose un écrit reconnaissant
l'existence de la dette.153 Ainsi donc, ladite reconnaissance peut
résulter de ce que le débiteur a discuté l'importance de
la dette154, d'un aveu extra judiciaire même fait hors de la
présence du créancier.155 L'art 641 rajoute que
l'interpellation faite conformément aux articles ci-dessus, à
l'un des débiteurs solidaires, ou sa reconnaissance, interrompt la
prescription contre tous les autres, même contre les héritiers.
Ainsi donc, l'interruption faite à l'un des
héritiers d'un débiteur solidaire, ou la reconnaissance de cet
héritier, n'interrompt pas la prescription à l'égard des
autres cohéritiers, quand même la créance serait
hypothécaire, si l'obligation n'est indivisible. Elles n'interrompent
pas non plus la prescription, à l' égard des autres
codébiteurs, que pour la part dont cet héritier est tenu.
Néanmoins pour qu'il y ait interruption de la prescription pour le tout
à l' égard des autres codébiteurs ; il faut
alors l'interprétation faite à tous les
héritiers du débiteur décédé, ou
la reconnaissance de tous ces héritiers. Aussi, celle faite au
débiteur principal, ou sa reconnaissance, interrompt la prescription
contre la caution.156
Toutefois, si on peut revenir à l'acte d'enquête,
ce dernier peut être apprécié notamment de manière
large. Ainsi, il peut être demandé par un procureur à une
autorité administrative qui serait assimilé à un acte
ayant pour objet de rechercher des infractions et d'en découvrir les
auteurs en matière pénale. Il est aussi valable en
matière civile, comme le démontre cette décision rendue le
20/02/13 par cette Cour française de cassation / chambre civile 2, en
audience publique du jeudi 7 février 2013 N° de pourvoi: 12-13.433
Non publié au bulletin Rejet, Sur le moyen unique, pris en sa
troisième branche : Attendu, selon l'arrêt attaqué (Dijon,
1er décembre 2011), que M V. et Mme X, marié sous le
régime de la séparation des biens...ont souscrit, en 1998, pour
les besoins de leur résidence principale, un contrat
151 Art639CCF : à lire sur http://www.google.fr/
prescription en droit français, consulté ce samedi 23 mars 2013
à 11 heures 20'.
152 Art640CCF : à lire sur http://www.google.fr/
prescription en droit français, consulté ce samedi 23 mars 2013
à 11 heures 20'.
153 (Elis., 12.2.1927, R.J.C.B., 1928, p.11 ; Elis.,
10.11.1945, R.J.C.B., p.211). In J.NORMAND, op.cit., p 216
154( Cass.fr.,7.7.1910,J.J.P.,1911,p.560), sur www Google.cd,
la jurisprudence française en droit des biens, op. cit.
155 (Civ.Brux., 23.23.12.1954, pas.1937, III, p.35). in Z.
FREDERIC, la jurisprudence, Paris éd., Montchrestien ,1991. P
71.
156 Art 642 à lire dans, K. KABA KASHALA ;
op.cit.p288.
43
d'assurance multi garantie vie privée auprès de
la Mutuelle assurances des commerçants et industriels de France (la
MACIF) couvrant notamment les catastrophes naturelles. Quant' à la suite
de la publication d'un arrêté de catastrophe naturelle du 25
août 2004 relatif à la sécheresse de l'été
2003, ils ont effectué une déclaration de sinistre auprès
de leur assureur, puis le mari a hypothéqué leur maison à
l'insu de sa femme par acte du 18 février 2005 contre la créance
de M. Y... et à Mme Z... (Les consorts Z...-Y...) ; que ces derniers,
par voie judiciaire décident de vendre l'immeuble après le
décès de leur débiteur, en référé le
20 mars 2006 et ont obtenu par ordonnance du 2 mai suivant la
désignation d'un expert. Que ce dernier ayant déposé son
rapport le 12 novembre 2008, les consorts Z...-Y...ont assigné Mme
X...par acte du 6 août 2009 aux fins d'obtenir paiement de leur
créance sur le fondement de non-respect du délai, la restitution
du prix et l'allocation de dommages-intérêts, Mme X...soucieuse
par le sort de son fils F mineur, assigné en garantie la Macif par acte
du 4 décembre 2009. Que les deux procédures ont été
jointes. Que la Macif a invoqué la fin de non-recevoir tirée de
la prescription de l'action en démontrant l'enfant était encore
mineur.
Attendu que M Y et Mme Z...font grief à l'arrêt
de déclarer irrecevable leur action contre leur actuel débiteur,
alors que toute désignation d'expert a un effet interruptif de
prescription contre le saisi lorsque celui-ci a été
convoqué ou a participé aux opérations d'expertise, comme
ce fut le cas en l'espèce ainsi que les appelants l'ont fait valoir dans
leurs conclusions et ainsi que l'a relevé expressément l'expert
judiciaire désigné. Qu'en jugeant comme elle l'a fait, la Cour
d'Appel viole l'article L. 114-1 du code de procédure civile par fausse
application.
Mais attendu que l'arrêt relève que les consorts
Z...-Y...on fait assigner M. et Mme X...en référé le 20
mars 2006 aux fins de désignation d'expert. Que sur le fondement de
l'article L. 114-2 du même code prévoyant que la prescription
biennale est interrompue par la désignation d'experts à la suite
d'une vente immobilière, il est certes admis que la participation
volontaire du saisi à des opérations d'expertise confère
à la désignation de l'expert, judiciaire ou amiable, un effet
interruptif. Que s'il doit être considéré en
l'espèce que la Macif qui serait l'éventuelle caution a bien
participé aux opérations d'expertise judiciaire en y mandatant un
expert au titre de la garantie protection juridique, l'effet interruptif a
cessé avec la désignation de l'expert
44
judiciaire et ne s'est pas poursuivi pendant la durée
de ces opérations. Que le fait même pour l'assureur d'avoir
mandaté un expert au titre de la protection juridique et alors que les
époux X...étaient assistés d'un avocat choisi par eux ne
saurait constituer une direction du procès de sorte que les
opérations d'expertise n'ont pas davantage suspendu le délai de
prescription. Qu'il suit de ces développements que la prescription
était acquise lorsque la Macif a été assignée le 4
décembre 2009.
Que de ces constatations et énonciations
procédant de l'appréciation souveraine de la valeur et de la
portée des éléments de preuve, la Cour d'Appel a
exactement déduit que l'action en paiement des époux X...contre
leur nouveau débiteur était irrecevable comme prescrite. 157
La saisie-exécution mobilière consiste à
mettre la main sur des biens meubles appartenant au débiteur
condamné 158 aux fins de les réaliser pour en
attribuer des produits au créancier titulaire d'un jugement à
concurrence du montant dû. Cette expropriation ne peut se faire
que dans les formes rigoureusement fixées par la loi, pour la protection
des intérêts respectifs des parties et des tiers.159
Ainsi donc, la saisie ne peut être pratiquée que
vingt-quatre heures après le commandement. Elle doit être
pratiquée par un huissier assisté de deux témoins et hors
de la présence du saisissant,160 ceci pour
éviter des incidents entre les parties. Par contre, la présence
du saisi est permise et même souhaitée car, s'il est
présent, il ne sera procédé à la saisie
qu'après un itératif-commandement, lui offrant une
157 RICHARD, G : les grands arrêts de droit
privé, Paris, LGDJ, 2009 p 205 disponible sur http:// avocat.fr/
member/albert.castom, consulté ce vendredi, 09 mars 2013 à
12heures 30'.
158 La saisie- exécution peut être
pratiquée sur des biens qui ne se trouvent pas en la possession du
débiteur. Il n'y a pas lieu en ce cas de faire
itératif-commandement, mais bien de signifier l'exploit de saisie au
débiteur saisi, 1erinst- Léo. 30 septembre 1950,
RJ., 1951, p. 39. La saisie pratiquée sur des biens
n'appartenant pas au débiteur est nulle (Leo, 28 mai 1957, RJ., P, 370).
Mais si les biens paraissent appartenir au débiteur, le
propriétaire des biens qui obtient mainlevée de saisie dès
qu'il a prouvé sa propriété ne peut réclamer des
dommages-intérêts. Appel R.U.3 octobre 1961, RJ., 1962,
p.3. A lire sur
http://avocat.fr/member/fréderic.com
, consulté ce vendredi 16 mars 2013 à 12 heures 50'.
159A. RUBBENS, Le droit judiciaire zaïrois
: La procédure judiciaire contentieuse du droit privé,
Kinshasa, PUZ, 1978, p.294.
160Celui-ci est normalement le titulaire du droit
de saisir. Il faut cependant tenir compte, pour l'exercice de ce droit, de
certaines conditions de capacité et de pouvoir. Notons que la
qualité de créancier confère le droit de saisir sans qu'il
y ait à distinguer entre créancier chirographaire,
créancier hypothécaire et créancier
privilégié. A lire Me BALUME M. Jean Deo, Les voies de
sûreté et d'exécution des jugements, ULPGL, Goma,
2012-2013, p.11.
45
chance d'éviter l'exécution forcée en
payant, ou de suspendre l'exécution en prouvant qu'il a exercé
par exemple un recours.
L'analyse sommaire de cette loi dite foncière donne
l'impression d'une garantie effective, si pas efficace, offerte au
débiteur, par exemple celle de lui accorder une chance de
récupérer ses biens voir les sauver avant toutes formes de
saisie. Cependant, une fois les conditions de fonds et de formes réunies
qui peuvent se résumer respectivement par le fait que la
créance est certaine, liquide, exigible ; aussi par la
nécessité de la formule exécutoire, de titres
dispensés de la dite formule.161
Le saisissant peut solliciter d'une part, la saisie
conservatoire qui ne lui pourra être accordée que si et seulement
s'il y a soit urgence ou si les conditions relatives à la créance
sont remplies. Et là il faudrait alors l'autorisation du juge car le
créancier ne peut recourir à la saisie conservatoire sans avoir
préalablement obtenu une décision de justice. Ainsi, le juge
pourra prendre une ordonnance autorisant la saisie dont l'exécution
pourrait être contrecarrée par recours en rétractation
initié par son débiteur, formule qui semble renforcer les
quelques protections que pourraient lui être garanties par le
législateur. D'autre part, solliciter soit une saisie
arrêt,162 dont l'exploit lui permettrait de faire une
interdiction au tiers de payer au saisi ce qu'il lui doit ou de lui remettre
les objets ou valeurs qu'il détient pour le compte de ce dernier. Toute
saisie doit être sanctionnée par un PV, ce dernier contient les
mentions communes à tout exploit, notamment : nom de l'huissier, nom,
identité et domicile du requérant, objet de la mission, le titre
exécutoire justificatif de la saisie (jugement ou arrêt) et les
noms et identité de la personne à laquelle s'adresse l'exploit.
En outre, il mentionnera l'itératif-commandement, s'il a pu se faire et
fera un inventaire des biens saisis, et en désignera
éventuellement un gardien163 et indiquera le jour où
il sera à défaut de paiement volontaire, procédé
à la vente. Il est signé par l'huissier et les témoins et
est présenté à la signature du saisi. Il ne sera
généralement pas
161 J.D. BALUME, Op.cit., pp.15-17.
162Ibid,p.22. Il s'agit d'une
procédure qui permet à un créancier de bloquer entre les
mains d'un tiers des sommes ou autres biens mobiliers dus à son
débiteur pour se faire ultérieurement attribuer ces sommes ou le
prix de vente des biens jusqu'à concurrence du montant de sa
créance. Autrement dit, le saisissant, se fondant sur un droit de
créance dont il est titulaire à l'encontre du débiteur
saisi, fait défense au tiers saisi, débiteur de son propre
débiteur, de payer ce qu'il doit à ce dernier.
163 La partie saisissante n'est pas recevable à
demander que le gardiennat soit retiré à la personne à
laquelle l'huissier l'a confié, voir 1erinst. Léo, 15
juillet 1950. R.J. 1951, p.75 (avec note). Disponible sur
http://avocat.fr/member/albert.castom
, consulté le vendredi, 08 mars 2013 à 12heures 40'.
46
nommé de gardien si le saisissant ne l'a pas requis et
s'il n'a pas consigné la provision nécessaire pour le
rémunérer164. Si celui-ci n'a pas été
nommé, le débiteur saisi (ou le tiers saisi, si les biens sont en
sa possessions), est responsable de leur conservation.
Par contre, si l'huissier rencontre une résistance dans
l'accomplissement de sa mission, par exemple : (portes fermées,
violences, menaces, etc.), il peut demander l'assistance de la force
publique, soit en s'adressant à l'autorité locale qui
dispose de la force de police, soit en s'adressant au ministère public
qui fait appel à l'armée nationale s'il arrive que la
première force soit débordée.
Néanmoins, si le saisi estime qu'il y a quelques
irrégularités dans les opérations de la saisie, il peut en
référer au juge du lieu où l'exécution se
poursuit, dit l'art 123 du code de procédure civile165. Et
l'art 122 du code d'organisation et compétence judicaire rajoute,
d'autre part, que les tribunaux de première instance connaissent de
l'exécution de toutes les décisions de justice à
l'exception de celles des jugements des tribunaux de sous-régions et de
tribunaux de paix qui est de la compétence du tribunal de district
.166 Autrement dit, ce sera donc suivant le niveau de
juridiction qui a rendu la décision exécutée, dans ce cas
d'espèce, soit le président de l'une des juridictions du lieu qui
aura compétence pour donner instruction à l'huissier par voie
d'ordonnance167; la requête évoquée ci-haut ne
suspend pas les opérations de l'huissier, seule l'ordonnance du juge
peut altérer les actes de la saisie. Toutefois, l'art 17 dispose que
si le créancier laisse écouler plus de huit mois entre le
commandement ou, le cas échéant, entre la sommation et la vente,
il sera tenu de signifier de nouveaux exploits.168Cette
disposition qui semble rencontrer notre préoccupation car en
renforçant la possibilité pour le créancier de poursuivre
les avoirs de son débiteur d'autant plus que nous militons pour la
protection effective et efficace des intérêts de ce dernier. De
plus, l'art 18 ajoute que
164 Le gardien judicaire a droit à un salaire.
1ereinst R.U., 7 novembre 1960, RJRB, p. 200, Le tiers
détenteur du bien du débiteur n'aurait pas droit à un
salaire ; cependant, si le dépôt de ces biens, prolongé par
le fait de la saisie, lui cause préjudice ou manque à gagner, il
peut en réclamer indemnité.
165Art 123 du Décret-Loi du 7 mars 1960
portant code de procédure civile, in J.O. Z, M.C., 1960, p.961 ;
erratum, p.1351), in code Larcier TOME I, éd, AFRIQUE 2003
166 Art 122 de l'Ordonnance-Loi 82-020 portant code de
l'organisation et de la compétence judiciaire in J.O. Z, n° 7,
1er avril 1982, p39.M.C. 1960, in code Larcier TOME I, éd,
AFRIQUE 2003
167 Articles 2628 et Ss du droit civil français,
trouver ces dispositions sur
http://avocat.fr/member/albert.castom
, consulté le vendredi, 08 mars 2013 à 12heures 40'.
168 Art 17 de l'Ordonnance-Loi n° 76-200,
précitée.
47
la vente a lieu publiquement aux enchères. S'il n'y
a pas eu adjudication provisoire et si le créancier ou le
débiteur estime que le prix offert est insuffisant, l'adjudication
définitive sera remise à une date ultérieure qui ne pourra
être fixée par l'officier public à plus de quinze jours
après la première séance d'adjudication. L'annonce de la
remise avec indication pour toutes les parties visées à l'article
10.169
Qui semble renforcer d'avantage cette protection
législative qui aurait été accordée au
débiteur, et qui malheureusement l'ai au profit du créancier,
dans la mesure où le premier en bénéficie que si et
seulement s'il n'y a pas eu adjudication. Voilà ce qui justifierait
l'hypocrisie législative de la part des plusieurs Etats, comme la
RDC.
Par contre, selon l'article 259 alinéa 1er
de l'Acte Uniforme(en droit OHADA) que la RDC a ratifié, c'est
l'huissier qui fait viser l'original du commandement170 par
le conservateur de la propriété foncière, ou par
l'autorité administrative dans le cas d'une saisie immobilière
pratiquée sur des impenses réalisées par le
débiteur, dont il impose le respect d'un délai pour son
dépôt.171
Ainsi donc, il résulte du
3èmealinéa du même article qu'il doit être
déposé à la conservation foncière ou à
l'autorité administrative dans les 3 mois à compter de la
signification. Passé ce délai, le créancier ne peut plus
le publier. Il ne peut reprendre les poursuites qu'en les
réitérant. Autrement dit, le droit OHADA a envisagé la
possibilité de faire dépendre la suite de la procédure de
l'attitude du débiteur à partir de l'inscription. En d'autres
termes, s'il paye dans les 20 jours, l'inscription du commandement est
radiée par le conservateur ou l'autorité compétente sur
mainlevée donnée par le créancier poursuivant. A
défaut de radiation, lui ou tout intéressé peut la
provoquer en saisissant la juridiction compétente statuant en
matière d'urgence.
Cette logique parait contraire à certaines
législations, notamment les anciennes lois de la RDC, du BURUNDI, et du
Sénégal relatives à la matière, qui
préconisaient qu'une telle décision, à ce stade, serait
définitive et exécutoire (par
169 Art 18 de de l'Ordonnance-Loi n° 76-200
précitée.
170 Art 259 al 1 de l'Acte uniforme portant organisation des
procédures simplifiées de recouvrement et des voies
d'exécution, Acte adopté le 10 avril 1998 et paru au JO OHADA
n°6 du 1er juillet 1998.
171Art 259 al 1 de l'Acte uniforme,
précité.
48
exemple article 487 in fine du code de procédure civile
du Sénégal).172 L'Acte uniforme vient donc revoir la
situation du débiteur en lui offrant la possibilité de faire
recours, selon les voies ordinaires, contre la décision autorisant ou
rejetant la radiation (article 261 dernier alinéa) qui, en principe,
doit être rendue dans un délai de 8 jours à compter de la
saisine de la juridiction. Néanmoins, s'il ne paie pas, le commandement
vaut saisie à compter de son inscription, situation qui placerait
l'immeuble dans un état d'être frappé
d'indisponibilité et, partant, qui aurait entre autres pour effets que
le débiteur ne pourra plus l'aliéner, ni le grever d'un droit
réel ou charge. L'article 262 ne prévoit pas cependant
expressément la sanction de l'accomplissement de tels actes. Au
Sénégal, par exemple, l'article 488 alinéa 2 in fine
du CPC prévoyait que « tous actes inscrits ou
mentionnés postérieurement à la date où le
commandement a été inscrit sur le titre foncier par le
conservateur ou mentionné sur la décision d'affectation par
l'autorité administrative... sont de plein droit sans effet à
l'égard des tiers »).173
Néanmoins, de par la règle prévue par le
4ème alinéa, s'il n y a pas de consignation, ces actes
ne sont pas valables.174 Ensuite (et c'est le 2ème
effet), les actes d'administration et de jouissance sont limités.
Certes, le débiteur reste jusqu'à la vente en possession de
l'immeuble si celui-ci n'est ni loué, ni affermé ; mais c'est
seulement en qualité de séquestre judiciaire. D'ailleurs
l'article 263 aliéna 2 in fine prévoit qu'il peut en
être décidé autrement par le Président de la
juridiction compétente. Il n'y a cependant aucune précision sur
la nature de l'ordonnance. On ne sait pas s'il s'agit- il d'une ordonnance sur
requête ou d'une ordonnance de référé.
Enfin (et c'est le 3ème effet), tous les
fruits sont immobilisés pour être distribués avec le prix
de l'immeuble. C'est dans le même texte que les rédacteurs de
l'Acte Uniforme règlent le sort des fruits civils et le sort des fruits
industriels et naturels. Les fruits recueillis ou le prix qui en provient sont
déposés soit à la caisse des dépôts et
172 Lire N DIOUF in la saisie immobilière dans les
éditions de l'Université CheikhAnta Diop de Dakar, 2010, p.14.
173 Idem, p 18
174 Lire le code de procédure civile du
Sénégal qui est disponible sur
http://www. Lois
senegalaises.fr/space/content/la-76D1CC62-F4F4-4E47-A970-B472C405A473.
Consulté ce jeudi 7 février, 2013, à 15heure 30min.
49
consignations, soit entre les mains d'un séquestre
désigné par le Président de la juridiction
compétente (art. 263 alinéa 1er).175
175 Lire les articles évoqués, disponibles sur
http://www.lois
sénégalaises.fr/space/content/la-76D1CC62-F4F4-4E47-A970-B472C405A473.
Consulté ce jeudi 7 février, 2013, à 15heure 30min.
50
CHAPITRE 2 : LES PERSPECTIVES D'AMELIORATION DE LA
VENTE PAR VOIE PAREE DES IMMEUBLES DES CONSOMMATEURS DES MICROCREDITS
Tout au long de ce chapitre nous essayerons d'analyser
quelques conséquences relatives à une vente par voie parée
des immeubles qui appartiendraient aux consommateurs de
microcrédits176, afin d'en dégager quelques
mécanismes visant son amélioration. Néanmoins, il n'est
pas aisé de vouloir comprendre la saisie immobilière sans pour
autant faire appel à une autre forme de saisie dite mobilière.
En effet, il est de principe que tous les biens du
débiteur, présents et à venir, sont le gage commun de ses
créanciers et le prix s'en distribue entre eux par contribution,
à moins qu'il y ait entre les créanciers des causes
légales de préférence. Thèse appuyée par
l'article 245 du code dit foncier de la RDC.177
Partant de ce principe, il est d'une unanimité que
toute personne désirant un prêt de la part d'une
société de microcrédit en contrepartie d'une
hypothèque, peut se retrouver dans une situation où, s'il est
dans l'impossibilité de s'acquitter de ses obligations après
l'échéance, pourrait voir tous ses avoirs présents et
même ce qu'il pourra obtenir par après faire l'objet d'une saisie.
Autrement dit, le débiteur est lié à son créancier
notamment par l'obligation de livraison, aussi par celle du paiement de prix
qui doit être distribué proportionnellement à dette de
chacun.
En ce qui concerne les sociétés des
microcrédits, telles que les COOPEC,178 le droit
burkinabés, par exemple, prévoit que si après
l'échéance qu'elle a convenu
176 La société de microcrédits
étant une de celles dites coopératives, signalons que
cette dernière, est un groupement autonome des personnes
volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins
économiques, sociaux et culturels commun, au moyen d'une entreprise dont
la propriété et la gestion sont collectives et où le
pouvoir est exercé démocratiquement et selon les principes
coopératifs. A lire dans l'Acte uniforme relatif au droit des
sociétés coopératives du 15 décembre 2010 in
Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires n°
15e année N° 23 du 15 février 2011, in Journal
officiel de Yaoundé (Cameroun).
177 J.HANSENNE, Propriétés des choses et les
droits réels principaux : Travaux, Liège, PUL, 1980, p.52.
et l'article de l'O-L du 20 juillet précitée.
178 Les COOPEC sont des associations groupant au moins dix
personnes physiques indigènes, originaires du Congo Belge, du
Ruanda-Urundi ou des contrées voisines, lorsqu'elles ont pour objet
social de promouvoir, par la mise en oeuvre des principes de la
coopération, les intérêts économiques et sociaux de
leurs membres exclusivement. Voir art 1 du Décret-Loi du 24 mars 1956
portant les coopératives. (B.O., 1956, P 658 ; Erratum, p814), in les
codes larciers.
51
avec son membre, n'arrive pas à recouvrer son droit, la
loi lui donne la possibilité de procéder à
l'exécution forcée, généralement en obtenant, au
préalable, reconnaissance de son droit par un tribunal et condamnation
du débiteur.179 Quant aux biens immobiliers, signalons
qu'avant l'adoption de l'AUVE, au Niger et dans d'autres pays membres de
l'OHADA, la matière des voies d'exécutions dont la saisie
immobilière était régie par des textes épars
hérités de la colonisation.
Cependant, aujourd'hui, avec l'adoption de l'Acte Uniforme
portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement
et des voies d'exécution, on est parvenu à mettre fin à
l'éparpillement180 et au caractère désuet du
droit des voies d'exécution, maux qui étaient partagés par
la plupart des Etats africains anciennement sous domination française.
De ce qui précède, nous nous proposons de faire un aperçu
général de la manière dont ce type de vente se
déroule sous d'autres cieux avant d'envisager d'une part une
éventuelle nécessité d'application du principe du double
degré de juridiction. Et d'autre part la possibilité d'une
protection effective du saisi dans la vente par voie parée en RDC. Qui
constituerons respectivement notre premier et deuxième paragraphe dans
cette partie du travail.
Apres avoir analysé quelques dispositions de
l'Ordonnance-Loi n°76-200 précité, il est question, dans
cette partie du présent travail, de décortiquer la manière
dont cela se réalise sous d'autres cieux.
En effet, l'entrée en vigueur de l'Acte Uniforme le
1er juillet 1998 avait fait nourrir beaucoup d'espoir dans les Etats
membres, surtout chez les praticiens du nouveau droit communautaire que sont
les juges, les avocats, les huissiers et les notaires.181 Pour
certains auteurs, force est de reconnaitre que, si l'hypothèque est
aujourd'hui plus facilement admise, elle apparait souvent au créancier
et au banquier comme une garantie qui n'en est pas une, dans la mesure
où la réalisation judiciaire sur saisie immobilière de
l'immeuble hypothéqué se révèle extrêmement
difficile à
179La saisie est donc essentiellement une
procédure tendant à mettre un bien sous-main de justice, en
dessaisissant son propriétaire ou son détenteur pour
l'empêcher d'en disposer ou d'en jouir ; de cette mainmise résulte
deux genre de saisie ; l'une dite conservatoire et l'autre
dénommée exécution ; cette dernière, a pour but
direct de parvenir à la vente d'un bien saisi pour permettre aux
créanciers d'en toucher le prix. Lire A. RUBBENS, op.cit. p
83
180 J. ISSA-SAYEGH : Actes Uniformes sur les procédures
simplifiées de recouvrement et les voies d'exécutions, Abidjan,
PUA, 1999, p 116
181Lire les commentaires de DURRY. S dans :
droit commercial, Paris, Dalloz, 2010, p 87 disponible sur
www.ohada.com consulté
ce mardi 5 mars 2013 à 11 heures 28'
52
mener à une bonne fin pour des raisons qui, outre
juridiques, sont aussi, le cas échéant, des raisons d'ordre
social.182
Cependant, au cours de notre analyse, nous nous rendons compte
que l'examen des résultats de la pratique du droit de saisie
immobilière nous a amené au constat suivant : dans certains
Etats, comme c'est le cas pour le Burkina-Faso, le Sénégal,
Cameroun ; il y a une inadéquation de la nouvelle législation
avec le contexte socio-économique actuel traduit notamment par son
manque de maitrise par la plupart des juge ainsi que par les auxiliaires de
justice.
De ce qui précède, le sujet en soi, n'est
déjà pas fort réjouissant. Il nous est donc apparu plus
opportun d'en aborder l'aspect pratique plus que théorique, d'autant
plus que ce dernier aspect touche à beaucoup de matières qu'il
conviendrait de traiter avec précision par exemple. Sous ce chapitre,
nous pouvons inscrire l'indivision, la procédure de saisie
immobilière, le droit hypothécaire, la procédure de
purge...
Toutefois, nous nous limiterons à analyser le fait que
la manière dont ce type de vente se réalise dans certains Etats,
à l'occurrence le Sénégal, le Burkina-Faso, la France, la
Belgique. En effet, à la lumière de Sophie Vigneron,
l'étude de cette section revient à confronter deux
systèmes juridiques tellement distincts : l'un de la common
law, qui prône le rejet de la règle générale,
l'autre, bien évidemment, cartésien privilégiant la
règle écrite et préétablie.183
182D. STUYVEN : Droit judiciaire
français, Paris, Dalloz, 1998, p 68 disponible sur
www.plaidoirie/
saisieimmobiliere.org.
Consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10 heures 28'
183Notons que l'étude conduite par cette
dame intègre, en outre, la réforme des ventes aux enchères
publiques opérée par la loi du 10 juillet 2000. Il était
important d'analyser cette législation nouvelle dans une double
perspective : tout d'abord européenne et, en cela, le bilan qu'elle
établit de cette réforme inachevée est plutôt
mitigé ; mais aussi par comparaison avec les mécanismes de vente
particulièrement efficaces du droit anglais, qui prône la
liberté contractuelle. L'étude de Mademoiselle Sophie Vigneron
peut paraître une gageure pour tant que le thème est inhabituel et
à peu près ignoré en doctrine. Plusieurs circonstances
soulignent néanmoins l'opportunité d'une telle recherche.
Toutefois, aucune surenchère ne pourra plus être formée
après cette deuxième vente. Cette fois-ci, presque comme dans le
cas précèdent, l'acquéreur devra s'acquitter notamment des
frais de poursuite de la première vente et de la surenchère
annoncés avant la seconde ; de ses émoluments ; des droits
d'enregistrement demandés directement par l'administration fiscale ; du
coût de la publication du jugement à la conservation des
hypothèques ; ainsi que, le cas échéant, les honoraires de
son avocat. Cependant, 8 jours après la délivrance du
commandement de payer valant saisie et à défaut de paiement,
l'huissier de justice peut pénétrer dans les lieux pour dresser
un procès-verbal de description. Ainsi, le créancier poursuivant
assigne le débiteur à comparaître à une audience
d'orientation du juge de l'exécution. Celle-ci est adressée dans
les 2 mois qui suivent la publication du commandement valant saisie. Toutefois
dépassé ce délai, le commandement n'a pas d'effet.
Retenons aussi que l'assignation dirigée contre des créanciers
inscrits doit intervenir au plus tard le
53
Soulignons à cet effet qu'en France les ventes aux
enchères se déroulent devant le Juge de l'Exécution du
Tribunal de Grande Instance. Celles-ci sont annoncées dans des journaux
d'annonces légales ainsi que dans ceux à diffusion locale ou
régionale. Leurs audiences sont publiques, néanmoins pour pouvoir
les porter, il est obligatoire de se faire représenter par un avocat
inscrit au barreau du Tribunal de Grande Instance devant lequel la vente est
poursuivie.184 Le jugement détermine la suite de la
procédure, soit en autorisant la vente amiable, soit en ordonnant celle
dite forcée. Hypothèse qui n'est pas d'application la
législation congolaise.
Par contre en Angleterre, dès l'audience d'orientation,
le juge peut aussi ordonner la vente forcée du bien saisi soit parce que
la partie demanderesse n'a pas demandé la vente amiable, soit parce
qu'elle l'a refusée. Il fixe alors les modalités de visite du
bien et la date de l'audience d'adjudication à laquelle interviendra la
vente judiciaire.185
En ce qui est de la procédure de sa publicité,
notons que parallèlement à celle qui serait faite par le
tribunal, le créancier se doit d'accomplir des formalités telles
que: affichage dans les locaux du tribunal, sur l'immeuble saisi, aussi dans un
journal d'annonces légales, comme dans ceux à diffusion locale ou
régionale.
Par ailleurs, dans les paragraphes qui vont suivre, nous
essayerons d'envisager les quelques mécanismes de protection du saisie
du point de vue de la
5ème jour après celle du débiteur. Ils
deviennent alors des parties dans la procédure. Néanmoins, les
créanciers concernés sont ceux qui ont inscrit, avant la date de
la publication du commandement valant saisie, une hypothèque ou un
privilège sur le bien saisi. Elle doit comporter, à son tour, les
mentions communes à toutes les assignations, ainsi que les mentions
suivantes sous peine de nullité : date et lieu de l'audience
d'orientation ; sommation de prendre connaissance du cahier des conditions
de vente. Lire la réflexion de S.VIGNERON disponible sur
www.plaidoirie/saisieimmobiliere/au
canada.org. Consulté ce
mardi 5 mars 2013 à 10 heures 38'
184Il est pour nous important de signaler en
passant que l'assignation du débiteur doit comporter les mentions
communes à toute assignation ainsi que les mentions suivantes sous peine
de nullité : date et lieu de l'audience, son objet, conséquences
du défaut de comparution, manière de présenter une demande
ou une contestation; consultation du cahier des conditions de vente et montant
de la mise à prix; possibilité de contester le montant de la mise
à prix, de solliciter l'autorisation de vente amiable et de
bénéficier de l'aide juridictionnelle. Pratique qui n'est pas
d'application au Congo Kinshasa, faute des textes y relatifs.
Concrétisée aussi par le fait que la loi Zaïroise,
préconise la vente judiciaire, en cas de non-respect par le
débiteur de ses obligations. Lire A. SOHIER, Droit immobilier au
Congo Belge, Rwanda Urundi, Kinshasa, PUZ, 1982, p.57
185Il s'agit d'une vente aux enchères
publiques réalisée au sein du tribunal. Voir G. COUCHEZ,
Procédure civile, Paris, éd. Sirey, 1990, p. 42.
54
nécessité d'application du principe du double
degré de juridiction en droit judiciaire congolais, que celui de la
possibilité d'une protection effective du saisi dans la vente par voie
parée.
Section I : De la nécessité d'application
du principe du double degré de juridiction
Il demeure important de rappeler le fait que cette
matière peut être appréhendée différemment
selon son appartenance à l'une ou l'autre discipline juridique
(pénale, administrative, civile). Intéresser par le droit civil,
nous allons, dans un premier temps, analyser de manière
générale le domaine d'application du principe sous examen, avant
de nous focaliser sur la possibilité de son application en droit
judicaire privé congolais, plus particulièrement en
matière de vente par voie parée.
§1. De l'analyse générale du domaine
d'application du principe du double degré de juridiction
De prime à bord, rappelons que le double
degré de juridiction est une prérogative reconnue par la loi
à tout justiciable du moment qu'il n'est pas d'accord avec un jugement
rendu au 1er degré de saisir une juridiction
immédiatement supérieure qui peut le réviser ou le
reformer.186 Ainsi, est née la multiplicité des
juridictions différenciées selon qu'elles sont
hiérarchiquement supérieures les unes des autres, on note la cour
de cassation dans certains Etats tels qu'en France (cour suprême de
justice en RDC), Cour d'Appel, etc.
Nous pouvons préciser à ce niveau qu'il ne sera
pas question, dans le cadre de la présente dissertation, puiser
l'analyse de toutes les voies de recours reconnues en droit judiciaire
congolais, à savoir la prise à partie, la requête civile,
la tiers opposition, l'appel,... Notre choix porte sur cette dernière
qui semble être la plus couramment utilisée.
186BALUME M. JEAN-DEO., in notes de cours
d'organisation et compétence judiciaire, inédit, 2e
éd. ULPGL, 2012, p 8. Au cours desquelles, il estime que ; deux raison
justifient ledit principe: la 1ere c'est que les juges sont aussi
faillibles et donc compte tenu de la gravité des sanctions qui peuvent
être prononcées par le juge au premier degré, il est juste
qu'un second juge du rang plus élevé, doté d'une plus
grande expérience puisse, le cas échéant, corriger, par un
deuxième examen, les failles dans la décision du premier ressort.
Et la 2e raison est que les juridictions supérieures doivent
jouer le rôle de surveillance et d'appréciation de la
compétence et de la morale du juge des inferieures.
55
L'idée dominante dans la perception des cours d'appel,
telle qu'ici exprimée, est le souci de maintenir un équilibre
dans la chaîne des instances, du premier degré jusqu'au plus
élevé, en passant par cette voie de recours du second
degré.187 Avec une juridiction hiérarchiquement
supérieure, composée selon le principe de
collégialité, alors que le premier juge statue souvent dans sa
souveraine solitude, avec des magistrats plus expérimentés et
après un temps qui a nécessairement permis aux
éléments du litige de reposer,
l'appel188, ceci apparaît comme un moyen
privilégié d'assurer tant une bonne administration de la justice
que la sauvegarde des libertés publiques, puisque tout porte à
penser que les éventuelles erreurs commises en première instance
seront alors corrigées.189
Ainsi, toujours dans le but du renforcement dudit principe,
l'article 21 in fine de la constitution de 2006 dispose : le droit
de former un recours contre un jugement est garanti à tous. Est
exercé dans les conditions fixées par la loi. Nous serions
donc, comme certaines autres personnes surtout victimes d'une telle
disposition, soulagé si cela s'étendait à toutes les
disciplines du droit, quelle que soit les matières, notamment celle de
ventes aux enchères.
Néanmoins, l'art 4 de l'Ordonnance-Loi n° 76-200
précitée rabat une telle matière si importante compte tenu
notamment d'immense valeur immobilière que le
187 A. RUBBENS, op.cit. p78.
188Notons que, dans certains litiges, des parties
peuvent être tantôt appelantes, tantôt intimées,
suivant les dispositions du jugement dont il est fait appel. Ceci est
habituellement une « voie de réformation »,
c'est-à-dire que le juge d'appel va rejuger le fond de l'affaire, sur
les points où il y a eu appel, et va pouvoir changer le jugement rendu
en première instance. Ce peut être aussi une « voie
d'annulation », qui aboutit à un anéantissement pur et
simple du jugement de première instance, dans des cas où la
procédure suivie ou le jugement avaient été
irréguliers. En ce cas, le juge d'appel rejuge
généralement l'ensemble du litige, mais la procédure varie
suivant les types de juridictions. L'appel, du moins en matière de
procédure civile, est parfois aussi considéré comme une
voie d'achèvement, où le juge d'appel tient compte de
l'évolution éventuelle du litige depuis que le premier jugement
est intervenu. Outre que la doctrine est divisée sur cette idée,
qui s'oppose au principe d'immutabilité du litige entre les deux
instances, la jurisprudence récente de la Cour de cassation est assez
restrictive sur ce point. On peut s'interroger sur la valeur du droit à
un double degré de juridiction. En effet, il est souvent
considéré par le justiciable comme un droit absolu, ne souffrant
aucune exception. Cependant, il convient de constater qu'un certain nombre de
litiges sont jugés en premier et dernier ressort, et donc sans appel
possible. Il s'agit généralement de litiges
considérés comme de moindre importance. C'est ainsi le cas devant
la juridiction de proximité ou pour des affaires dont le taux de ressort
est inférieur à un certain montant. Néanmoins, si l'on
peut priver éventuellement certains types d'affaires d'un appel, on ne
peut jamais priver le justiciable d'un recours en cassation principe de
l'ouverture du recours en cassation contre toute décision
juridictionnelle de dernier ressort. Lire J. BARRERE in la
rétractation du juge civil. Mélanges HEBRAUD, p. 1 et s.
(spec. p.19 à 22).
189A. RUBBENS op.cit. p159.
56
saisi aurait hypothéquer qui, pourtant était
l'unique bien qui était à la base non seulement de sa survie,
mais aussi de celle de toute sa famille190. Ceci dit, elle
offre plus de possibilités au créancier d'inquiéter
à tout moment le patrimoine de son débiteur, sans quelconque
mécanisme pour ce dernier de recouvrer ses biens après une
décision de justice qui aurait été rendue au premier
degré.
Pourtant, tel que souligné au travers les lignes
précédentes, ces genres de décisions peuvent aussi
contenir quelques erreurs.191 Ainsi, nous sommes d'avis que le
législateur a beaucoup à faire, surtout en ce qui concerne la
révision de quelques dispositions contenues dans l'O-L sous examen afin
de renforcer les mécanismes de protection du saisi, sans pour autant
préjudicier ses éventuels créanciers.
Signalons toutefois que les règles de procédure,
à savoir la collégialité du siège-là
où elle est instaurée, tend à éliminer les erreurs
d'appréciation auxquelles les jugements des hommes sont sujets. En
ouvrant aux justiciables la voie des recours. Le législateur a eu envie
de leur donner une meilleure chance d'obtenir justice.192 Ce qui
nous incite d'avantage à réitérer notre souci de voir
aussi le législateur congolais projeter les mêmes
mécanismes de protections des personnes victimes de telles ou telles
autres décisions rendues en premier degré, qui consistent
notamment à leur donner la possibilité de recourir à
certaines voies de recours.
De ce qui précède, nous estimons que leur mise
en oeuvre dans une vente par voie parée contribuerait à la
consolidation de notre justice.
§2. De la nécessité d'application du
principe du double degré de juridiction en droit judicaire privé
congolais
En effet, il est de principe que nul n'est parfait. Autrement
dit, l'oeuvre humaine contient toujours des imperfections. C'est pourquoi, nous
estimons que la soumission d'un nouvel examen de la cause à un juge plus
expérimenté pallierait aux différentes
190 Ce qui semble être en contradiction avec l'article
16 als 1 et 2 de la constitution de la RDC de 2006 précitée,
selon lequel « la personne humaine est sacrée. L'Etat a
l'obligation de la respecter et de la protéger. Toute personne a droit
à la vie, à l'intégrité physique ainsi qu'au libre
développement de sa personnalité dans le respect de la loi, de
l'ordre public, du droit d'autrui et des bonnes moeurs ». Or si on lui
retirer tout son avoir, il y a risque qu'il se retrouve d'une manière ou
d'une autre dans une costume en bois, communément appelée
cercueil. Voir l'art 16 de la constitution de la RDC précitée.
191 Ainsi dit A. RUBBENS ; quelle que soit la conscience
professionnelle des magistrats, se trouve toujours exposée à un
certain subjectivisme. La justice des hommes les plus prudents ne peut
être qu'approximative. Dieu seul est juste. Lire A. RUBBENS
op.cit. p159
192 DETHIER, « L'appel en droit judiciaire congolais »,
in R.J., 1969, p.141 et 243.
57
erreurs judiciaires. En donnant au justiciable une nouvelle
occasion de présenter sa défense, en invitant le juge mieux
éclairé par la contradiction dans l'opposition à
rétracter son jugement, ou en s'adressant à des juges plus
expérimentés du degré d'appel193 pour
obtenir la reformation du jugement, les aléas desdites erreurs se
trouveraient considérablement réduits. La sécurité
judiciaire exige donc que les recours successifs s'exercent sans limite, qu'ils
puissent s'installer dans le temps sans mettre en cause l'autorité de la
justice et la paix dans la société.194
L'existence d'un recours a toutefois un rôle
préventif. Le juge sachant que son jugement peut être
contrôlé à un degré supérieur de juridiction
sera moins tenté de se laisser aller, voire de se laisser influencer par
des considérations subjectives ou des pressions extérieures qui
le détournent de son devoir.195
En effet, tel que évoqué
précédemment, l'appel, est l'une des voies de recours. Signalons
en passant, en droit procédural privé, il est du principe que
son
193 Notons qu'en matière civile, la voie de l'appel est
ouverte en toutes matières, même gracieuses, contre les jugements
de première instance à moins qu'il n'en soit autrement
disposé. Ce n'est que lorsqu'un texte en dispose autrement que le
justiciable n'aura alors pas possibilité d'interjeter appel. Les
jugements qui tranchent dans leur dispositif une partie du principal et
ordonnent une mesure d'instruction ou une mesure provisoire peuvent être
immédiatement frappés d'appel comme ceux qui tranchent tout le
principal. Il en est de même lorsque le jugement qui statue sur une
exception de procédure, une fin de non-recevoir ou tout autre incident
met fin à l'instance. Les autres jugements ne peuvent être
frappés d'appel indépendamment des jugements sur le fond, que
dans les cas spécifiés par la loi. En ce qui est du délai,
retenons qu'étant une voie ordinaire de recours est d'un mois en
matière contentieuse et de quinze jours en matière gracieuse en
France (article 538
C.pr.civ.fr). À lire in et
trente jours en RDC (art 67 C.Pr.Civ.c) en droit Français, ce
délai court à compter de la notification du jugement. Et doit
impérativement être respecté, afin que ne soit pas
opposée une forclusion. Une demande d'aide juridictionnelle n'interrompt
pas les délais en matière juridique. La déclaration
d'appel doit être formée dans le mois suivant la notification du
jugement, par un avocat inscrit dans le ressort de la Cour d'Appel. Cette
déclaration ne comprend essentiellement que les identités de
l'appelant, de l'intimé, et du jugement ou des parties du jugement
contre lequel l'appel est relevé. Suite à cet acte,
l'intimé sera sommé de se constituer un avocat. L'avocat de
l'appelant dispose d'un délai de trois mois pour déposer ses
conclusions. Enfin, dans un délai de deux mois après la
notification des conclusions de l'appelant, l'avocat de l'appelé doit
déposer ses conclusions au greffe. Tandis qu'en RDC, ce délai
court, pour les jugements contradictoires par exemple, du jour de la
signification et pour le jugement par défaut, du jour où
l'opposition n'est plus recevable. Toutefois, retenons, qu'en matière
gracieuse, la voie de l'appel est également ouverte aux tiers auxquels
le jugement a été notifié. En matière gracieuse,
l'appel est recevable même en l'absence d'autres parties. Tandis qu'en
matière contentieuse, l'appel ne peut être dirigé que
contre ceux qui ont été parties en première instance. Tous
ceux qui ont été parties peuvent être intimés. Voir
A. RUBBENS op. cit, p 145 et M.J. GISSER-PIERRARD :
l'évolution du litige, Paris, J.C.P. 1978, p 89.
194Y. JEAN-PIERRE : procédure civile,
Paris, Montchrestien, 1999, p 59, disponible sur www.nouvelle/
brancardjudiciairefrancais.com
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10 heures 13'
195 A. RUBBENS, op.cit. 159
58
exercice ne peut se concevoir que devant la cour d'appel,
néanmoins, dans la pratique, ceci peut être interjeté aussi
devant des juridictions immédiatement inferieures. Hypothèse
vérifiée du fait qu'en droit civil français par exemple,
un recours peut, en toutes matières, être formé devant le
tribunal de grande instance contre les décisions du juge des
tutelles et contre celles du conseil de famille (art. R. 311-3 COJ). Mieux
encore, est signalée à l'article R. 211-2 du Code de
l'organisation judiciaire qui permet par décret en Conseil d'Etat pris
après avis du conseil de l'organisation judiciaire, de déterminer
« les matières ressortissant à la compétence du
tribunal d'instance dont le tribunal de grande instance connaît en appel
». 196En écho, l'article 543 du nouveau Code de
procédure civile français dispose de manière
générale que : « La voie de l'appel est ouverte en toutes
matières, même gracieuses, contre les jugements de première
instance s'il n'en est autrement disposé ».197 Une fois
le principe du double degré affirmé, il se manifeste, en droit
privé198, par l'effet suspensif normalement attaché
à la voie d'appel et à son exercice (art. 539). Cet effet vise
donc à éviter que ne soit créée une situation sur
laquelle il faudrait revenir en cas de succès de l'appel. L'objectif
poursuivi est alors d'éviter que tout soit d'ores et déjà
réalisé dès le stade de la première instance. Ledit
effet et ses évolutions formeront le second temps de la
présentation de l'appel en droit judiciaire privé.199
De nos jours, l'accélération du jugement des affaires est l'une
des attentes prioritaires des justiciables et l'idée s'est
imposée que différer la justice, c'est au minimum donner le
sentiment de la méconnaître, voire de commettre un déni
196En 1828, Bentham faisait l'éloge des
cours d'appel et il tenait pour acquis leur haute mission : «
Réformer des décisions injustes, soit que l'injustice ait
été involontaire, soit qu'elle ait eu pour cause l'ignorance ou
l'erreur ; prévenir des jugements volontairement iniques, en ôtant
l'espérance de les voir jamais exécutés. Considérer
une cour d'appel comme simplement utile, ce n'est point s'en faire une assez
haute idée, elle est d'une nécessité absolue ». Lire
J. Bentham, Organisation judiciaire, Paris, Dalloz, 1828, chap. 26, p.
135.
197 « L'appel [dit l'article 561 du nouveau Code] remet
la chose jugée en question devant la juridiction d'appel pour qu'il soit
à nouveau statué en fait et en droit ». L'effet
dévolutif de l'appel ainsi affirmé apparaît comme
l'expression même du double degré de juridiction. Cette expression
vise la possible réformation de la décision de premier
degré ; mais, dans un souci de limiter les pertes de temps et
d'énergie, la voie d'appel est aussi devenue une voie
d'achèvement. Conservons ce premier temps de l'étude :
l'expression de la voie d'appel en droit judiciaire privé
matérialise une voie de réformation mais aussi une voie
d'achèvement. Disponible sur www.nouvelle/
brancardjudiciairefrancais.com
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10 heures 13'
198 La solution étant par principe inverse en contentieux
administratif. Lire J.WASSO MISONA dans les notes de cours, les contentieux
administratif, inédites, ULPGL/GOMA, 2012-2013, p 45.
199Disponible sur www.nouvelle/
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consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10 heures 13'
59
de justice. D'où la possibilité offerte au
plaideur de renoncer, mais seulement une fois le litige né à la
voie d'appel, l'instauration d'un recours parfois
différé200, la possibilité -comme nous le
verrons- d'étendre le litige devant la cour, et même, l'existence
de situations où la voie d'appel est purement et simplement
supprimée : il n'existe donc pas de droit absolu à disposer d'une
voie de recours et, spécialement, celle du double degré de
juridiction, qui a toujours été assortie de nombreuses
exceptions. On peut évoquer l'hypothèse de la décision sur
la seule compétence, qui n'est susceptible que d'être contredite ;
mais la plus célèbre d'entre les exceptions à envisager
est marquée par un brocard latin : de minimis non currat
praetor (« des affaire minimes, le préteur n'a cure »). A
cet égard, le choix de réclamer « un euro symbolique »,
pour marquer le caractère de question de principe que l'on entend donner
à l'affaire en cause, n'en est pas moins une demande
déterminée et inférieure au taux du ressort : la voie de
l'appel est alors fermée.201
Néanmoins, le principe de double degré de
juridiction est au fondement de la possibilité que chaque affaire soit
jugée, en fait et en droit, deux fois.202 Un tel
système permet d'abord l'étendue du pouvoir des juges. Il offre
aussi aux parties la possibilité de présenter une meilleure
argumentation, qui présentera l'avantage d'être plus
précise en appel qu'en première instance.
Dans certains types de litiges, la loi ou la
réglementation dispose que le tribunal du premier degré rend une
décision en premier et dernier ressort, comme est le cas actuellement en
matière de vente par voie parée en droit congolais. Ce jugement
ne peut donc être susceptible d'appel. En France par exemple, en
matière civile, les actions dont le taux de compétence les
prétentions du demandeur est inférieur à 3 800 €
sont jugées par le tribunal d'instance en premier et dernier
200 Par exemple les ordonnances du juge de la mise en
état, art. 776 NCPC.
201 Cass. 2e civ., 24 janvier 1996 (franc
symbolique) : « c'est ce montant qui détermine le taux de ressort
», Bull. civ. II, n° 8.
202Toujours dans le but de renforcement d'une
justice équitable, nous sommes d'avis avec quelques réflexions de
certains auteurs, dont celles de Guy Canivet, premier président de la
Cour de cassation, qui se résument en ces termes : « Ne faudra-t-il
pas, par exemple, réexaminer la pertinence de la notion d'appel «
voie d'achèvement » qui permet en définitive de juger en
seconde instance un litige différent de celui qui a été
initié devant le premier juge ? Ne serait-il pas plus performant de
fixer définitivement, dès l'introduction de l'instance, l'objet
du litige, les moyens de fait et de droit allégués et de ne
statuer en appel que sur l'appréciation à laquelle s'est
livré le premier juge, sans permettre les évolutions et les
prétentions nouvelles » lire Guy Canivet, « Économie de
la justice et procès équitable », JCP 2001, I, n°
361.
60
ressort ; aussi les actions jugées par le juge de
proximité, dont le taux de compétence est inférieur
à 3 800 €, ne sont pas non plus susceptibles
d'appel.203Toutefois, lorsque cette voie est ouverte,
l'affaire portée devant la Cour d'Appel sera rejugée en fait et
en droit.204
Cette solution s'appuie sur une tradition qui consiste
à réputer que le jugement est rendu au jour de l'introduction de
l'instance et qu'il ne convient ni de retarder outre mesure le jugement d'une
affaire sous prétexte d'apports d'éléments nouveaux, ni de
permettre par ce biais d'échapper à la règle du double
degré de juridiction et de méconnaître, par ces apports
nouveaux, le respect dû aux droits de la défense.205
Néanmoins, comme un temps s'est nécessairement
écoulé entre le moment de la décision en première
instance et celle à intervenir de la cour, il se peut qu'une
évolution ait marqué le litige tel qu'il était apparu au
premier regard. Des changements ont effectivement pu se manifester : les
titulaires de droit peuvent ne plus être les mêmes ; des
pièces nouvelles peuvent apparaître ou être produites dans
cet intervalle ; des circonstances nouvelles peuvent aller jusqu'à
rendre l'appel sans objet. Si le principe de l'immutabilité du litige
est souvent énoncé, il ne peut être entendu de
manière stricte. Il le peut d'autant moins depuis que l'appel est
devenu, outre une voie de réformation des décisions des premiers
juges, une voie d'achèvement des
litiges.206Signalons en passant que pour ce qui est de la
203L'appel est une voie de recours qui « tend
à faire réformer ou annuler » un jugement rendu par une
juridiction du premier degré. Voir C. GIVERDON et P. AVRIL, les
interventions en appel, Gaz. Pal. 1986. D.121.
204 Notons que, l'effet dévolutif ; c'est l'idée
d'un second regard porté sur une affaire, autrement dit une
même affaire, déjà jugée en première
instance. Quant à l'appel est une voie de réformation qui tend,
dans cette approche, à revenir sur une décision rendue en
première instance. C'est pourquoi, d'une part, l'existence de
l'intérêt à interjeter appel est normalement
appréciée au jour de l'appel et, d'autre part, que règne
-du moins en principe- la règle dite de l'immutabilité du litige.
Il n'est dévolu à la cour qu'autant qu'il a été
jugé en première instance. Du latin, Tantum devolutum quantum
judicatum. Cfr M.J.GISSER-PIERRARD, op.cit. 85.
205 H. CROZE, Ch. MOREL et O. FRADIN, Procédure
civile, Litec, 3e éd, n° 448, Paris,
Montchrestien.
206 Parler d'une voie d'achèvement des litiges, cela
revient à dire que le débat qui a été engagé
en première instance n'est pas simplement porté devant les juges
d'appel ; l'appel est aussi l'occasion de le poursuivre, de le compléter
et de permettre, par ce mouvement, de regrouper en un procès unique
l'ensemble des éléments portés au débat d'un
même litige. Ce qui pourrait permettre d'apporter des modifications des
éléments objectifs de la matière litigieuse qui peuvent
évoluer au travers tout particulièrement de moyens nouveaux
proposés à la cour, mais non les demandes nouvelles. Ainsi donc,
Si l'on considère que l'appel est aussi voie d'achèvement, on
se heurte à une difficulté
61
hiérarchie judiciaire et aux taux de ressort, certains
auteurs, à l'instar de RUBBENS, estiment qu'il y a incompétence
absolue si le demandeur s'est trompé sur le degré de la
juridiction à saisir. Situation qui peut être envisagée
dans trois cas: d'abord si un plaideur veut ajouter un troisième
degré de juridiction207 , ensuite, lorsque la loi n'a voulu
exceptionnellement qu'un degré de juridiction, on ne peut pas en
instituer deux208, en fin, la principale difficulté apparait
lorsque le demandeur, dans le cas où le procès est susceptible de
deux degrés de juridictions, saisit immédiatement le degré
supérieur sans passer par la filière du degré inferieur.
Ainsi, on peut trouver une affaire portée directement devant la Cour
d'Appel, alors qu'elle aurait dû être jugée en premier
ressort par le Tribunal de Grande Instance, ou bien on forme,
particulière : «la
nécessité de concilier deux exigences, de trouver un point
d'équilibre entre elles. Ces deux exigences sont l'immutabilité
du litige garantie de la liberté de la défense et de la
règle du contradictoire, le désir de ne pas morceler inutilement
un procès en contraignant les parties à recommencer une nouvelle
instance du premier degré, s'agissant d'objet litigieux qui n'avaient
pas été soumis aux premiers juges. » Lire à ce sujet
les commentaires de Jean Vincent, Droit judiciaire privé, Tome
I, Paris, 1ère éd Dalloz, 1992, p.76 ; et « Les
effets de l'appel, l'ouverture quant à l'objet du litige »,
Gaz. Pal., 1974, 1, p.404 et s.
En riposte à cette thèse, retenons que, il est
estimé raisonnable de ne pas retenir une conception pas trop restrictive
de l'appel. Cette voie de recours tendrait davantage à faire juger le
jugement plutôt qu'à faire juger le litige. « Condamner la
conception de l'« appel voie d'achèvement » c'est vouloir ne
pas tenir compte de ce que la matière a pu évoluer depuis la
décision du premier juge, de ce que les parties ont pu changer de
conseil, et, par conséquent de stratégie, de ce que, de toute
façon, du fait de la décision même qui a été
rendue au premier degré, la matière s'est décantée,
les vraies difficultés apparaissent plus clairement. « En
réalité, tant que les critères de la chose jugée
demeurent ce qu'ils sont, rejeter l'appel, voie d'achèvement, c'est
courir le risque - à trop corseter les parties et le juge dans
l'instance d'appel - de voir le demandeur débouté au second
degré introduire ultérieurement une nouvelle instance au fond. Il
n'en résultera alors aucune économie pour le service public de la
justice. « D'où l'idée de la Mission de retenir une position
médiane consistant à voir dans l'appel une voie
d'achèvement tempérée. Les moyens nouveaux seraient
recevables en cas d'évolution du litige, en cas de survenance de faits
nouveaux depuis le jugement, ou encore en cas de découverte de documents
ou de rétention d'une pièce par une partie ou par un tiers...
» Voir Rapport Magendie (Rapport au ministre de la justice, 15
juin 2004), p. 63. Disponible sur www.registre/rapport/droit
français/.com. consulté ce lundi 08 avril 2013 à 11
heures 30'.
207Cette hypothèse n'est pas purement
historique avec l'ancienne hiérarchie des tribunaux. Il suffisait
d'imaginer que lorsqu'on ait porté devant la Cour d'Appel une affaire
examinée déjà en première instance par le juge de
paix et en appel par le tribunal civil. Si une compétence d'appel
était redonnée au Tribunal de Grande Instance, comme le
prévoit l'article R211-2,
C.org.jud., cet incident pourrait à
nouveau se produire. Lire Y. LEBIN, La notification des jugements et ses
sanctions, Paris, Dalloz, 1995, p.107.
208A l'inverse il est également hors de doute que les
plaideurs peuvent s'en tenir au premier degré de juridiction que la loi
en a établi deux. C'est -à-dire qu'ils peuvent renoncer à
l'appel (art.41, al.2, nouv.C), à condition d'avoir la libre disposition
du droit litigieux (art.556, nouv.C) et de ne pas renoncer à l'appel
avant la naissance du litige (art. 557, nouv.C.). L. de NAUROIS, La
procédure de vote du tribunal collégial, Paris,
Montchrestien, 1989, p.245.
62
devant la Cour, une demande nouvelle qui n'a pas
été examinée par les premiers juges et sur laquelle on
sollicite une décision de la cour, en même temps que sur l'affaire
qui vient en appel. Des telles demandes en appel sont mêmes relativement
fréquentes. Sur ce point, la Cour de cassation opère une
distinction, notamment : si la demande est portée de plano,
d'une façon principale, devant la juridiction supérieure,
sans passer par la filière de la juridiction inferieur, elle reconnait,
dans ce premier cas, qu'il y a incompétence absolue209 et une
nullité qui ne pourrait pas être couverte par la renonciation des
parties, fut- elle expresse. C'est plus, une fin de non-recevoir qu'une
exception d'incompétence. Par contre, en cas de demande nouvelle
formée à l'occasion d'un appel, elle n'admet plus qu'une
incompétence relative, car la violation du degré de juridiction
est moins intense. Le premier juge a été saisi.210
De ce qui précède, retenons que le principe du
double degré de juridictions revêt une importance capitale en ce
sens qu'il pourrait permettre d'apporter des modifications, d'abord, des
éléments objectifs de la matière litigieuse, qui peuvent
évoluer au travers tout particulièrement de moyens nouveaux
proposés à la cour, mais non les demandes
nouvelles.211
Les articles 258 et 259 du CCCLIII disposent respectivement :
tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige
celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer. On
est responsable non seulement du dommage que l'on cause par son propre fait,
mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on
doit répondre, ou des choses que l'on a sous sa garde.212 De
l'analyse de ces dispositions, il est vraie que le législateur
prône d'une part la responsabilité délictuel de la personne
elle-même, et d'autre part de celle notamment de choses dont on a la
garde, que la loi française nomme respectivement le moyen
209Civ.12 mars 1889,Rec. Sirey,1891.I.513, note
Tissier ; 8 mai 1922, D. 1923.I.13 ;
juill.1927.DH.1927.494 ;14janv.1924,D.C.1942.60 ; 22
janv.1953.D.1953.236 ; Civ.27dec.1960, D.1961.469, note Cremieu.
210 Une semblable prorogation se produit quand la juridiction
du second degré évoque avec l'accord des plaideurs. A lire dans
J.VINCENT et S. GUINCHARD, Procédure civile, Paris,
23e éd. Dalloz, 1994, p.287.
211 Il existe cependant des exceptions prévues par le
nouveau Code lui-même, parmi lesquelles les demandes en compensation, ou
encore, les prétentions qui sont l'accessoire, la conséquence ou
le complément » des demandes et défenses soumises au premier
juge, pour peu qu'elles présentent un lien suffisant avec les
prétentions originaires (art. 564 NCPC). Disponible sur
www.nouvelle/
brancardjudiciairefrancais.com
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10 heures 13'
212 Voir les articles 258 et 260 al 1 CCCLIII
précité.
63
et la demande. Ainsi, la différence entre ce
deux concepts peut être illustrée : la demande fondée sur
l'article 1382 du Code civil la faute intentionnelle et la demande
fondée sur l'article 1384, alinéa 1erla
responsabilité du fait des choses que l'on a sous sa garde tendent
à une même fin, l'indemnisation. La seconde peut donc
n'apparaître comme un moyen nouveau recevable pour la
première fois en appel. 213
En revanche, une action en nullité d'une vente et une
action en réduction du prix ne poursuivent pas une même fin et
l'on serait en l'occurrence en présence d'une véritable
demande nouvelle et non d'un moyen
nouveau.214Ensuite, ce sont les éléments
subjectifs de la matière litigieuse qui peuvent évoluer, avec
l'arrivée de personnes nouvelles à hauteur d'appel. C'est
l'intervention volontaire (art. 554 NCPC) voire forcée (art. 555) d'un
tiers en appel ; si la première hypothèse suppose simplement un
intérêt pour le tiers et un lien suffisant avec le premier
procès, la seconde, plus énergique à l'égard du
tiers, impose le constat d'une évolution du litige.215 La
Cour de cassation a considéré que la mise en redressement
judiciaire d'un acquéreur, postérieurement au jugement de
première instance, constitue un fait de nature à
caractériser une évolution du litige. Dans cette espèce,
un syndicat de copropriétaires avait assigné l'acquéreur
de leurs immeubles faisant l'objet d'une hypothèque par l'un d'entre
eux, après des désordres qui étaient apparus lors de la
saisie desdits biens, mais non le véritable créancier alors
même que le syndicat connaissait l'existence du contrat de vente ; en
appel, l'acquéreur est tombé sous le coup d'une procédure
collective et ce dernier songe à son acheteur qu'il invite mais
à fins de condamnation à l'instance. Cette évolution du
litige est prise en compte, et c'est de bon sens, par la
jurisprudence.216
Enfin, la Cour d'Appel, saisie d'un jugement ayant
ordonné des mesures d'instruction ou d'un jugement ayant statué
sur une exception de procédure qui a mis fin à l'instance, peut
évoquer l'affaire (art. 568) et, par suite, traiter les points non
213
V. cep. et comp, s'agissant de
l'autorité de la chose jugée et non du jeu de la voie d'appel
(mais à rappr.) : Cass. Ass. plén. 7 juillet 2006: le demandeur
doit présenter, dès la première demande, l'ensemble des
moyens qui fondent sa prétention (forme de concentration des moyens
dès la première demande). Adde Y. Strickler,
Procédure civile, éd. Paradigme, Paris, 2007, n° 462,
p. 239 à 241.
214 H. Croze, Ch. Morel et O. Fradin, op. cit., n°
1230 et 1231.
215 Cass. 3e civ., 22 juin 1994, n° 92-11655
disponible sur (
www.legifrance.gouv.fr),
cité in Dalloz Action 2006-2007.
216 Cf. Dalloz Action 2006/2007, S. Guinchard et
alii, n° 541.178 : la survenance de la procédure collective
« justifiait que le demandeur fasse en appel ce qui ne lui avait pas paru
indispensable en première instance ».
64
jugés au premier degré lorsqu'elle estime de
bonne justice de donner à l'affaire une solution définitive. Il
faut encore ajouter que l'irrecevabilité d'une demande nouvelle en appel
n'est pas d'ordre public et que, par conséquent, sa sanction suppose une
réaction des parties. Au final, on constate que le procès soumis
à la Cour d'Appel n'est plus tout à fait le même. Certes,
les demandes tendent aux mêmes fins, mais l'objectif est bien de mettre
plus complètement un terme au litige. Ceci étant, en droit
judicaire privé, moins que la discussion sur le double degré de
juridiction lui-même, c'est souvent davantage la question de la
réglementation de l'exécution provisoire qui se trouve
constamment renouvelée. Aussi, en retardant l'exécution, l'effet
suspensif attaché à la voie d'appel de droit judiciaire
privé empêche le gagnant de tirer profit immédiat d'une
décision souvent obtenue après écoulement d'une
première période de temps.
Néanmoins, l'effet suspensif peut alors entraîner
des retards particulièrement injustifiés, lorsque l'appel
poursuit des fins purement dilatoires ou encore lorsque la situation du
demandeur est telle qu'elle ne saurait souffrir de délais
supplémentaires. Ici, on pense aux créanciers d'aliments, aux
victimes ou aux titulaires d'un droit évident comme hypothèque.
Pour éviter de telles conséquences, le nouveau Code comporte des
mesures répressives, comme celles qui apparaissent avec l'amende civile
et la condamnation au versement de dommages et intérêts, qui
sanctionnent l'appel dilatoire ou abusif (art. 559).217
Dans une perspective équivalente et donc curative,
l'appel est radié du rôle et privé de tout effet suspensif
lorsque l'appelant n'a pas conclu dans les quatre mois de la déclaration
d'appel (art. 915) et l'on remarque par ailleurs que l'obligation
d'exécuter sous peine de radiation, qui existait pour la Cour de
cassation (art. 1009-1 NCPC) a été étendue à la
procédure d'appel lorsque le jugement de première instance est
exécutoire (art. 526).218
Ainsi, le nouveau Code français prévoit, en
effet et en amont, des possibilités d'exécution provisoire, cette
dernière conduisant à rompre directement l'effet suspensif du
recours porté devant les juges d'appel.
217Y. JEAN-PIERRE : procédure civile,
Paris, Montchrestien, 1999, p 62, disponible sur www.nouvelle/
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précitée
218 Le premier président ou, dès qu'il est
saisi, le conseiller de la mise en état, peut radier l'affaire du
rôle lorsque l'appelant ne justifie pas avoir exécuté la
décision frappée d'appel ou avoir procédé à
une consignation. Il est cependant réservé le cas où
l'exécution serait de nature à entraîner des
conséquences manifestement excessives et celui où l'appelant est
dans l'impossibilité d'exécuter la décision.
65
Il faut toutefois se souvenir qu'en ce cas, l'exécution
du jugement de première instance, précisément en raison du
jeu du double degré, n'est que provisoire. Son sort est lié
à la décision que rendra la cour. Ceci doit être
rappelé, même si l'on sait qu'une exécution menée
à son terme peut être de nature à retenir l'appelant
d'exercer son recours219 ; et même si, alors que
l'exécution a lieu aux risques et péril du créancier qui
exécute, l'exécution provisoire peut parfois produire des
conséquences irréversibles. Certainement faut-il trouver
là l'explication à l'attitude qu'avaient adopté par
exemple certains premiers présidents de cour d'appel française,
qui s'étaient reconnus le pouvoir d'arrêter l'exécution
provisoire attachée de plein droit à diverses décisions de
première instance et il faut préciser ici que si
l'exécution provisoire ordonnée peut être
arrêtée par le premier président lorsqu'elle risque
d'entraîner des conséquences manifestement excessives, la solution
était totalement contraire en présence d'une exécution
provisoire de droit, attachée de manière automatique
à la décision de premier degré.220 Certains
d'entre eux s'étaient néanmoins octroyé ce pouvoir
lorsqu'ils étaient en présence d'une violation flagrante de la
loi et, plus particulièrement, d'une règle fondamentale de
procédure. Le plus souvent d'ailleurs, il s'était agi de la
violation des droits de la défense. Cette solution prônée
par les chefs de Cour portait le sceau du bon sens, car comment ne pas tenir
pour excessif la poursuite de l'exécution immédiate de tels
jugements ?221 Mais le bon sens ou les bons sentiments ne suffisent
pas. Il a fallu attendre le décret n° 2004-836 du 20 août
2004 pour trouver à cette extension de l'intervention possible du
premier président une assise juridique certaine (art. 524,
dern. al.).222 Ainsi, une fois
l'arrêt d'appel rendu et nous arrivons ainsi tant vers la fin
chronologique de la procédure que de celle de mon intervention, un
équilibre doit être trouvé entre les intérêts
des diverses parties à l'instance. Lorsque le jugement est
confirmé, les droits
219 Ph. THERY, « L'après-jugement, aspects
sociologiques », voir Archives Phil. Droit, t. 39, p. 259,
n°
20.
220MOTULSKY, Ecrits, tome 1, Le droit
naturel dans la pratique jurisprudentielle : le respect des droits de la
défense en procédure civile, Paris, Dalloz, 1973, p. 60
et Ss; WIEDERKEHR, « Droits de la défense et procédure
civile », D. 1989, chr. p. 36 ; BOLARD, « Les principes
directeurs du procès civil : le droit positif depuis Motulsky », in
JCP 1993-I-3693.
221 V. RTDciv. 1987.152, obs. R. Perrot.
222Disponible sur www.nouvelle/
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consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10 heures 13'
66
de l'intimé sont rétroactivement
acquis223 ; mais inversement, lorsque le jugement est
infirmé, celui qui a été créancier en
première instance doit « restituer le débiteur dans ses
droits en nature ou par équivalent »224. Cette
restitution est la conséquence directe de la règle de principe
selon laquelle celui qui exécute le fait toujours à ses risques
et périls. L'exécution entreprise sur le fondement de la
décision de première instance s'appuie sur un titre
fragilisé par le jeu du double degré225 ; en tant que
telle, elle constitue un risque226. Celui qui se décide
à le courir en exécutant doit en assumer les
conséquences.
223 Cass. 2e civ., 5 avril 1994, Bull. civ.
II, n° 114, RTDciv. 1995.190, obs. R. Perrot ; Cass.
2e civ., 20 juin 1996, D. 1996. Inf. rap. 179.
224 Art. 31 de la loi n° 91-650 du 9 juillet 1991.
Précitée.
225 Signalons toutefois que le juge d'appel est tenu de
rejuger, en fait et en droit, la décision qui lui est dévolue. Il
peut infirmer la décision, partiellement ou complètement, ou la
confirmer. Il peut aussi en changer les motifs, sans que le dispositif de la
décision change nécessairement. L'arrêt de la juridiction
d'appel pourra éventuellement faire l'objet d'un pourvoi en cassation
devant le juge de cassation par les parties y ayant intérêt.
L'appelant est la partie qui fait appel. L'intimé est la partie en
position de défendeur à l'instance d'appel. L'intimé peut
effectuer un appel incident si le jugement de première instance
ne lui avait donné qu'une satisfaction partielle. L'appel tend donc,
à faire réformer ou annuler par la cour d'appel un jugement rendu
par une juridiction du premier degré. Et produit certains effets, entre
autres ; dévolutifs en ce sens qu'il remet la chose
jugée en question devant la juridiction d'appel pour qu'il soit à
nouveau statué en fait et en droit. Et ne défère à
la cour que la connaissance des chefs de jugement qu'il critique
expressément ou implicitement et de ceux qui en dépendent.
Néanmoins, la dévolution s'opère pour le tout lorsque
l'appel n'est pas limité à certains chefs, lorsqu'il tend
à l'annulation du jugement ou si l'objet du litige est indivisible.
Aussi, suspensif dans la mesure où, pendant le délai
d'appel et une fois celui-ci interjeté, le jugement en premier ressort
ne peut être exécuté sauf à ce qu'il soit
revêtu de l'exécution provisoire, de droit, ou
ordonnée. Néanmoins, pour justifier en appel les
prétentions qu'elles avaient soumises au premier juge, les parties
peuvent invoquer des moyens nouveaux, produire de nouvelles pièces ou
proposer de nouvelles preuves. Elles ne peuvent soumettre à la cour de
nouvelles prétentions si ce n'est pour opposer compensation, faire
écarter celles adverses ou faire juger les questions nées de
l'intervention d'un tiers, ou de la survenance ou de la
révélation d'un fait. Les prétentions ne sont pas
nouvelles dès lors qu'elles tendent aux mêmes fins que celles
soumises au premier juge même si leur fondement juridique est
différent. Elles peuvent aussi expliciter celles qui étaient
virtuellement comprises dans les demandes et défenses soumises au
premier juge et ajouter à celles-ci toutes les demandes qui en sont
l'accessoire, la conséquence ou le complément. Aussi, lorsque la
cour d'appel est saisie d'un jugement qui a ordonné une mesure
d'instruction, ou d'un autre qui statuant sur une exception de
procédure, a mis fin à l'instance, elle peut évoquer les
points non jugés si elle estime de bonne justice de donner à
l'affaire une solution définitive, après avoir ordonné
elle-même, le cas échéant, une mesure d'instruction. Cfr.
Gérard Cornu, Vocabulaire juridique, PUF, 1987-2007 : «
L'effet dévolutif est l'effet produit par certaines voies de recours
(appel, opposition) qui, remettant en question une chose jugée, en
défèrent la connaissance à la juridiction de recours avec
pouvoir et obligation pour elle de statuer à nouveau en fait et en droit
sur tous les points qu'elles critiquent dans la décision attaquée
(et sur ces points seulement) ». Voir civ. 3e, 2 mars 1982,
J.C.P 1982. IV.179 et Civ.2e , 17 mars 1982,Bull. civ. II, n°
46, p. 31.
226 Ex. Cass. 3e civ., 31 mai 1978, Bull.
civ. III, n° 236 Cass. 1re civ. 6 juin 1990, ibid.
I, n° 140.
67
On remarque cependant que, s'agissant de la condamnation au
versement d'une somme d'argent, la jurisprudence qui faisait courir les
intérêts légaux du jour du versement a été
renversée : depuis 1987 et un arrêt d'Assemblée
plénière, ces intérêts ne courent, sauf
décision contraire du juge d'appel, qu'à « compter de la
notification, valant mise en demeure, de la décision ouvrant droit
à restitution »227. La Haute juridiction marque ainsi
qu'un titre provisoire n'est pas de pure apparence. Dans le même temps,
on constate qu'indépendamment du sentiment que peut éprouver
l'appelant qui n'obtient restitution intégrale qu'à compter
de la notification de la décision d'appel, la logique actuelle est
dans la valorisation du titre exécutoire fut-il provisoire, fut-il sous
l'effet d'une voie de recours suspensive d'exécution.
Avantage au gagnant en première instance, même
si, pour ménager l'effet utile de l'arrêt à intervenir, il
est envisageable par des mesures de sauvegarde, par des mesures de
précaution228de protéger le plaideur malheureux en
première instance. Le double degré de juridiction n'est plus tout
à fait aujourd'hui ce qu'il était jadis. Aussi, certains ont pu
tenter de trouver au principe du double degré de juridiction un
fondement constitutionnel en l'incluant dans le concept plus large de
droits de la défense, en tant que principe fondamental reconnu
par les lois de la République.
En ce sens, la doctrine processualiste place depuis longtemps
l'exercice des voies de recours dans les droits de la défense. Pourtant,
selon le Conseil constitutionnel français, ce principe n'a pas, en
lui-même, valeur constitutionnelle. Il est bien sûr à
remarquer qu'il y a toujours eu des juridictions échappant à ce
double degré, et qu'il n'aurait guère été opportun
de bouleverser de larges parts du système juridictionnel français
sur ce point, mais surtout que la possibilité d'appel, si elle est un
instrument utile au bon fonctionnement de la justice, n'en est ni une condition
nécessaire, ni une condition suffisante. La possibilité du
recours en cassation229, en
227 Cass. Ass. plén., 3 mars 1995, Gaz. Pal.
1995.1.258, concl. Jéol.
228 Celles prévues aux articles 517 à 522, par
exemple, la constitution d'une garantie réelle ou personnelle par le
créancier de l'obligation (art. 517 à 520) ou encore, la
suspension de l'exécution provisoire contre consignation. Disponible
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229A ce qui est des tiers par exemple, l'Assemblée
plénière de la Cour de cassation française a
précisé, le 11 mars 2005, que l'évolution du litige, qui
peut impliquer la mise en cause d'un tiers devant la cour d'appel, n'est
caractérisée que par la révélation d'une
circonstance de fait ou de droit, née du jugement ou postérieure
à celui-ci, modifiant les données juridiques du litige. (Cass.
plén. n° 525 du 11 mars 2005, n° 03-20484). Cf. aussi le
rapport de Mme Betch, Conseiller rapporteur devant l'Assemblée
plénière de la Cour de cassation, dans cette affaire, et, plus
encore, l'avis de M. Cedras,
68
revanche, a toujours été
considérée comme plus fondamentale et plus essentielle aux
justiciables230. Puis qu'on vient d'évoquer le vocable
cassation231, bien que ses détailles ne ferons pas
l'objet de notre analyse, signalons à cet effet qu'en RDC, cette
matière est prévue par les articles 153 de la constitution et
51-57 COCJ.232
A présent, il sied de se demander quels seraient alors
les différents mécanismes envisageables pour assurer une
protection effective du saisi dans la vente par voie parée en droit
positif congolais.
Section II : Vers une protection effective du saisi
dans la vente par voie parée en en droit positif congolais
En raison de la nature particulière du bien sur lequel
porte cette voie d'exécution, il a été jugé
nécessaire par le droit sénégalais de prévoir un
formalisme strict, seul susceptible de protéger les
intérêts en jeu.233Les intérêts dont
question sont ceux du débiteur, des tiers ayant des droits sur
l'immeuble, des acquéreurs qui ont besoin d'un droit inattaquable.
Dans cette partie du travail, nous essayerons d'analyser les
différents mécanismes de la protection quelque peu
exagérée du débiteur, qui seraient d'application dans
différents systèmes juridiques selon l'appartenance de certains
Etats. Et voir dans quelle possibilité cela pourrait faire l'objet d'une
application effective dans la vente par voie parée au Congo. Pour y
parvenir, nous nous
Avocat général devant l'Assemblée
plénière de la Cour de cassation, même affaire. Disponible
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230Le jugement doit de plus avoir été
rendu en premier ressort, à défaut il ne peut faire l'objet que
d'un pourvoi en cassation. Certaines juridictions, en effet, peuvent se
prononcer en premier et dernier ressort en dessous d'un certain seuil.
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231Pour le recours en cassation, cf. CE, Ass. 7
février 1947, d'Aillières . Cf. aussi, du
côté du Conseil constitutionnel, Décision n° 80-113 du
14 mai 1980 et Décision n° 88-157 du 10 mai 1988 : il s'agit d'une
« garantie fondamentale dont, en vertu de l'article 34 de la Constitution,
il appartient seulement à la loi de fixer les règles ».
Cependant, les décisions du Conseil d'État, lorsqu'il statue en
premier et dernier ressort ou comme juge d'appel, ne sont pas susceptibles de
faire l'objet d'un recours en cassation, mais seulement d'un recours en
révision. Cfr Soc. 3 fevr. 1986, Rev. trim, 1986.639
232 Arts 153 de la constitution de la RDC
précitée et 51-57 de l'O-L n° 82-020 du 31 mars 1982,
précitée.
233 Lire N DIOUF, Op.cit., p 47.
234 Article 106 du Décret-Loi du 7 mars 1960 portant
code de procédure civile, in J.O de la RDC, 1960. In Tome 1,
Bruxelles, F. Lardier, 2001 ;
69
proposons d'aborder la question sous un double plan, d'abord
normatif (§1), ensuite procédural (§2).
§1. Du point de vue normatif
En RDC, cette matière est régie notamment par le
Décret-Loi du 7 mars portant code de procédure civile. Son titre
III retient parmi les voies d'exécution et de sûreté, la
saisie-arrêt, la saisie exécution et la saisie conservatoire.
Comme on l'a souligné plus haut, le législateur
congolais a semblé ne pas prévoir des mécanismes plus
efficaces tendant à assurer une meilleure protection des personnes dont
les biens feraient l'objet d'une quelconque saisie. L'article 106 du
décret précité prévoit que tout
créancier peut, en vertu d'un titre authentique, saisir- arrêter
entre les mains d'un tiers les sommes et effets mobiliers appartenant à
son débiteur ou s'opposer à leur remise, en
énonçant la somme pour laquelle la saisie-arrêt est
faite.234
De l'analyse de cette disposition, il est évidant que
toute personne créancière munie d'un acte authentique, ait la
latitude de procéder à tout moment à la saisie d'un bien
entre les mains de son débiteur faisant l'objet notamment d'une
hypothèque, d'un gage en cas d'insolvabilité de ce dernier. Le
créancier a donc un pouvoir draconien vis-à-vis de son
débiteur. Compte tenu de l'importance, de la valeur et de la grandeur
des biens constituant l'actif du patrimoine d'une personne, il serait
souhaitable, à la lumière d'autres législations comme
celle du Sénégal, que le saisi soit non seulement assisté
par un conseil, mais aussi ait le droit de recouvrer ses biens
déjà dans les mains du saisissant afin d'éviter quelconque
désagrément qui serait dû à la mauvaise foi du
créancier. En effet, à l'état actuel de notre droit, il
est facile pour ce dernier d'user d'une position de faiblesse dans laquelle se
trouverait le débiteur afin de devenir soit propriétaire des
biens saisis, ou de les vendre dans un seul but qui ne peut être que
celui de nuire.
Ainsi par exemple, actuellement, pour pouvoir porter les
enchères en France, l' avocat doit être en possession d'un
chèque de banque ou d'une caution bancaire représentant 10 % du
montant de la mise à prix si celle-ci est supérieure ou
égale à 30 000 euros. Ainsi par exemple, pour une mise à
prix de 45 000 euros, le chèque
70
ou la caution sera de 4 500 euros, aussi 3 000 euros
forfaitaire. Si la mise à prix est inférieure à 30 000
euros pour une mise à prix de 12 500 euros, le chèque ou la
caution sera de 3 000 euros. Celles-ci sont arrêtées lorsque
quatre-vingt-dix secondes se sont écoulées depuis la
dernière enchère.235 Ceci, à notre avis, est
dans le cadre de renforcement de la protection du patrimoine du
débiteur, étant donné s'il arrivait que le saisissant ait
vendu lesdits biens soit en difficulté d'un quelconque remboursement, le
saisi peut recourir à la caution pour obtenir paiement. Ceci ne doit pas
non plus préjudicier le créancier. La loi française
prévoit une autre forme de procédure dénommée
surenchère qui voudrait que la vente ne devient définitive qu'au
bout de 10 jours.
Pendant cette période, toute personne peut demander
à un avocat, dont la constitution est obligatoire, de former une
surenchère du dixième au moins du prix principal de la vente, par
exemple : si la vente s'est effectuée pour la somme de 80 000 euros, la
surenchère sera de 88 000 euros minimum. Ainsi donc, une seconde vente
aux enchères interviendra sur base du montant de cette mise à
prix.236 De nouvelles publicités sont effectuées pour
annoncer la vente. Et au jour de l'audience, si aucune enchère n'est
portée, le surenchérisseur est déclaré
acquéreur.237 Autrement dit, la législation
française offre la possibilité au débiteur de recouvrer
ses biens saisis en s'acquittant de ses obligations dans le délai
évoqué ci-haut. Aussi, elle octroie au créancier la
latitude de procéder à leur vente pour obtenir payement de ses
dettes en cas d'une quelconque inexécution de la part du saisi.
Hypothèse qu'on aurait souhaitée, mais qui n'est pas
d'application en RDC. L'article 137 al 1 CPC rajoute : tout
créancier, même sans titre, peut, sans commandement
préalable, mais avec permission du juge, faire saisir conservatoire ment
les effets mobiliers de son débiteur.238 Cette
disposition vient renforcer le pouvoir reconnu au créancier qui se
résume notamment par le fait pour lui de faire saisir à tout
moment les avoirs de son débiteur.
235 Lire FAGNART.L : études jurispridencielles sur
la vente immobilière, Bruxelles, Bruylant, 2011, p 76 disponible
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237 MIGUET, Immutabilité et évolution du
litige, Paris, éd. L.G.D.J., 1977, p.231.
238 Art 31 al 1 du Décret-Loi du 7 mars 1960
précité
71
§2. D'un point de vue plan procédural
Conformément à la procédure de
surenchère évoquée précédemment, en France,
celle-ci ne pourra plus être formée après cette
deuxième vente. Cette fois-ci, presque comme dans le cas
précédant, l'acquéreur devra s'acquitter notamment des
frais de poursuite de la première vente et de la surenchère
annoncé avant la seconde ; de ses émoluments ; les droits
d'enregistrement demandés directement par l'administration fiscale ; du
coût de la publication du jugement à la conservation des
hypothèques ; ainsi que, le cas échéant, les honoraires de
son avocat.
Par ailleurs, 8 jours après la délivrance du
commandement de payer valant saisie et à défaut de paiement,
l'huissier de justice peut pénétrer dans les lieux pour dresser
un procès-verbal de description. Le créancier poursuivant assigne
le débiteur à comparaître à une audience
d'orientation du juge de l'exécution. Celle-ci est adressée dans
les deux mois qui suivent la publication du commandement valant
saisie.239 Toutefois dépassé ce délai, le
commandement n'a pas d'effet. Retenons aussi que, l'assignation dirigée
contre des créanciers inscrits doit intervenir au plus tard le
5èmejour après celle du débiteur. Ils
deviennent alors des parties dans la procédure. Les créanciers
concernés sont ceux qui ont inscrit, avant la date de la publication du
commandement valant saisie, une hypothèque ou un privilège sur le
bien saisi.240Elle doit comporter à son tour les mentions
communes à toutes les assignations ainsi que les mentions suivantes sous
peine de nullité : date et lieu de l'audience d'orientation ; sommation
de prendre connaissance du cahier des conditions de
vente241et montant de la mise à prix ; sommation d'avoir
à déclarer les créances inscrites sur le bien saisi. Ledit
cahier doit être déposé au greffe du juge de
239 Il est pour nous important de signaler en passant que,
l'assignation du débiteur doit comporter les mentions communes à
toute assignation, ainsi que les mentions suivantes sous peine de
nullité : date et lieu de l'audience, son objet, conséquences du
défaut de comparution, manière de présenter une demande ou
une contestation; consultation du cahier des conditions de vente et montant de
la mise à prix; possibilité de contester le montant de la mise
à prix, de solliciter l'autorisation de vente amiable et de
bénéficier de l'aide juridictionnelle. Pratique qui n'est pas
d'application au Congo Kinshasa, faute des textes y relatifs.
Concrétisée aussi par le fait que la loi Zaïroise,
préconise la vente judiciaire, en cas de non-respect par le
débiteur de ses obligations. Voir K. MUSTHIKILA : droit civil les
obligations, Kinshasa, PUC, 2005, p 94.
240 R. MUKALAYI : procédure civile, Kinshasa,
PUC, 2000, p 97.
241 Soulignons aussi que, le cahier des conditions de vente
contient tous les éléments d'information nécessaires
à la réalisation de la vente. Idem
72
l'exécution avant l'audience d'orientation dans les 5
jours ouvrables suivant la délivrance de l'assignation au
débiteur saisi, à peine de caducité du commandement. Ce
qui justifie le fait pour le créancier de devoir préalablement
faire procéder au procès-verbal de description du bien. Il doit
également lever un état hypothécaire certifié
à la date de la publication du commandement, éléments qui
doivent obligatoirement y être joints.242
De ce qui précède, le juge de l'exécution
entend les parties pour connaître leurs prétentions. A cette
occasion, il se prononce sur les contestations et demandes qui lui sont
soumises. Ainsi, le jugement détermine la suite de la procédure,
soit en autorisant la vente amiable, soit en ordonnant celle dite
forcée. Cette décision judiciaire peut également mettre
fin, suspendre ou interrompre la procédure d'exécution. La
demande du débiteur d'autoriser la vente amiable243
de l'immeuble ainsi que les actes consécutifs à celle-ci, sont
dispensés de l'intervention d'un avocat. Cette demande peut être
formulée verbalement à l'audience d'orientation.
Néanmoins, quand on parle d'une vente amiable sur autorisation
judiciaire, elle produit les effets semblables à ceux produits par celle
qui serait volontaire. Elle est passée devant un notaire. Toutefois, le
juge de l'exécution fixe les éléments suivants : le
montant en dessous duquel l'immeuble ne peut être vendu; la date de
l'audience à laquelle l'affaire sera rappelée, dans un
délai de 4 mois maximum, afin de vérifier la réalisation
de la vente, un délai supplémentaire de 3 mois peut être
accordé, sur justification du demandeur d'un engagement écrit
d'acquisition, pour permettre la rédaction et la conclusion de l'acte
authentique de vente. Mais, à défaut de contestation, de demande
fondée interdisant la vente du bien ou de vente amiable, le
242 B. LWABANTU : Procédure civile, Bujumbura,
PUB, 2004, p 56.
243 Le saisie peut solliciter Une autorisation de vendre son
bien à l'amiable qui est une alternative à cette vente
forcée. Il peut procéder lui-même à la vente de son
bien. Il doit toutefois d'obtenir l'autorisation du juge lors de l'audience
d'orientation néanmoins le recours à un avocat est vivement
conseillé. Le juge n'acceptera pas automatiquement cette demande. Il
devra justifier d'un dossier complet prouvant ses démarches pour vendre
son bien et souvent une expertise sérieuse de la valeur
immobilière. Un délai de quatre mois pour vendre. Le juge fixera,
en cas d'acceptation de sa demande, le montant minimal du prix de vente
autorisé et la date d'une seconde audience, appelée audience "de
rappel", dans un délai qui ne peut être supérieur à
quatre mois. Le débiteur utilisera ce temps pour finaliser la vente de
son bien immobilier. À cette seconde audience, le juge s'assurera que la
vente a bien eu lieu. À défaut, il ordonnera la vente
forcée. Sous certaines conditions, il est toutefois en droit d'accorder
un délai supplémentaire de trois mois. Voir D. FREDERIC : la
procédure de saisie immobilière, Pairs, Dalloz, 1996, p
84.
73
juge ordonne, dans son jugement d'orientation, la vente
forcée du bien par adjudication judiciaire.244 Ainsi, le jour
de l'audience, le créancier poursuivant peut demander la vente.
Néanmoins, si aucun créancier ne la demande, le juge constate
alors l'extinction de la procédure et la caducité du commandement
de payer. La vente forcée est poursuivie après
publicité.245 Le plus grand nombre d'enchérisseurs
possible sera informé. La vente forcée est annoncée,
à l'initiative du créancier, entre 1 et 2 mois avant l'audience
d'adjudication.246 La vente a lieu aux enchères publiques
à l'audience du juge. Le montant de la mise à prix est
fixé par le créancier poursuivant. À défaut
d'adjudication, le créancier est déclaré adjudicataire
à hauteur de ce montant247, situation qui semble enfoncer
d'avantage le saisi dans des véritables difficultés. Le
commandement vaut déjà saisie immobilière. Dès sa
réception, ce dernier ne peut plus vendre son bien sans autorisation.
Mais conserve le droit de l'habiter ou de le louer, voir y percevoir des fruits
afin de lui permettre à mieux payer ses dettes.248 Chose qui
jusque-là n'a pas été envisagée en droit congolais,
car l'art 3 précise que les baux qui n'ont pas date certaine avant
le commandement ou, le cas échéant, avant la sommation, pourront,
suivant les circonstances, être annulés si les créanciers
le demandent.249 On pourrait donc chercher à savoir ce
qui était à la base de la motivation du législateur de
verrouiller d'avantage la possibilité pour le débiteur saisi de
jouir mêmes de ses quelques droits cités expressément dans
la disposition sous analyse, pourtant nous pensons que ça devrait lui
permettre à s'acquitter de ses obligations. Nous estimons aussi que,
244 R. MUKALAYI: op.cit, p 99.
245 D.VADDEL : recueil de jurisprudences françaises,
Paris, Dalloz, 2001, p 62, disponible sur www.nouvelle/
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246 L'adjudication entraîne la vente forcée du
bien saisi et en transmet la propriété à l'adjudicataire.
Le jugement d'adjudication constitue un titre d'expulsion à l'encontre
de la personne saisie (au cas où l'immeuble est toujours habité).
Le montant du prix de la vente doit être consigné dans les 2 mois
après la date d'adjudication définitive. Toutefois, Dans les 10
jours suivant la vente, toute surenchère est possible. Toute personne
peut proposer, par l'intermédiaire d'un avocat, un prix plus
élevé (10 % minimum). Une date d'audience de surenchère
est fixée par le juge de l'exécution dans un délai de 2
à 4 mois suivant la déclaration de surenchère. Si
l'acheteur ne peut pas payer dans les délais, le bien est remis en vente
aux conditions de la première vente forcée. Il s'agit d'une
réitération des enchères, qui prévoit une nouvelle
audience de vente. Disponible sur www.nouvelle/
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247 TOMASIN, Remarques sur la nullité des actes de
procédure civile, Paris, Dalloz, 1997, p.853.
248 WIEDERKEHR : la notion d'action en justice selon l'article
30 du nouveau code de procédure civile, Paris, LGDJ, 1994, p 921.
249 Art 3 de l'O-L n°76-200 précitée
74
l'utilisation de qualificatif comme ; date certaine
n'aurait pas raison d'être étant donné que dans la
pratique, voir dans le quotidien des personnes au sein d'une
société, il arrive fréquemment de passer des contrats de
bail qui soient quelque fois illégaux. C'est notamment souvent le fait
pour une personne de faire louer à une ONG sa maison moyennant une
garantie d'une durée de dix ans, alors que le Code Civil Congolais des
obligations limite un tel contrat à une condition d'être conclu
pour une durée de trois mois renouvelables pour certaines
catégories des personnes.250
Du fait du dynamisme du droit, le législateur congolais
doit à cet égard s'adapter aux réalités sociales en
revisitant l'article 3 de l'O-L n° 76-200 précitée, car en
agissant ainsi, il permettra aux débiteurs d'être à mesure
de payer leurs dettes. Toutefois, le créancier, à son tour,
dispose de deux mois pour faire publier le commandement au bureau des
hypothèques. Par ailleurs, si son adversaire est dans
l'impossibilité de faire face à ses dettes et suite aux
différentes menaces dont il serait victime, il peut saisir la commission
de surendettement qui pourra éventuellement suspendre la saisie.
Voilà la manière intelligente à travers laquelle le
législateur français a jugé bon de protéger le
saisi.
Par ailleurs, dans le souci de remédier aux
différents fléaux qui seraient dû, aux mécanismes de
saisie tel que est le cas actuellement dans notre pays et qui entrainent
souvent des conséquences néfastes dans le monde notamment des
affaires, à la lumière de la doctrine française qui
émet, un avis important; tout d'abord, elle propose la procédure
du cautionnement. Nous estimons que, avec cette façon de voir les
choses, pour procéder à une telle vente, le saisissant doit
déposer préalablement une somme importante assurant une
quelconque indemnisation à la victime au cas où celui-ci trouvait
gain de cause à l'instance supérieur. En suite permettre à
ce dernier la jouissance de ses biens saisis, notamment la perception des
loyers, pour lui permettre de s'acquitter de ses obligations, afin de recouvrer
ses avoirs.251
250 Cfr les dispositions du Décret-Loi du 30 juillet
1888, portant contrats et obligations conventionnelles,
précitée.
251 Solution à lire dans le recouvrement de
l'hypothèque de G. J. VENETHEQU, Paris, éd. Montchrestien,
2005, p 93.
75
CONCLUSION
En définitive, l'ancienne législation congolaise
est lacunaire en matière de protection de saisi dans la vente par voie
parée. Cependant l'Acte Uniforme, est parvenu à y apporter
quelques innovations en renforçant certaines garanties, notamment offrir
au justiciable la possibilité de former des recours contre les
décisions rendues au premier degré. Aussi, lui conférer
certains droits de jouissance, comme celui de perception des fruits. Ceci se
vérifie par le fait que même après l'écoulement du
temps lui conféré par la loi, il lui est toujours reconnu le
pouvoir de percevoir entre autre, le prix payé des biens
déplacés, de même que les loyers.
De ce qui précède, il nous a à cet effet
semblé bon, après avoir parcourir la manière dont le
problème a été résolu en droit comparé, de
proposer quelques pistes de solutions en guise de lege ferenda. En effet,
contrairement à notre ancien droit, celui de l'OHADA offre au
créancier la possibilité de procéder au recouvrement de
ses créances au travers d'autres mécanismes tels que la
saisie-revendication, celle-ci est définie comme une
procédure par laquelle le titulaire d'un droit de suite sur un bien
meuble corporel le fait placer sous la main de la justice pour en assurer la
conservation et en obtenir, ultérieurement, la remise.252
Aussi, il accorde au saisi l'opportunité d'effectuer une vente
amiable.
Sous la féodalité par exemple, la saisie
immobilière n'était pas admise. La propriété
foncière servant d'armature à une hiérarchie sociale, on
n'admettait pas que les créanciers, en faisant vendre des biens fonciers
de leur débiteur, puissent faire passer sur la tête d'un autre le
droit de la terre, fondement de tous les droits politiques.253 Avec
l'état actuel du droit, il est permis à toute personne soit
d'hypothéquer soit de vendre certains de ses biens une fois en
difficulté. Raison pour laquelle nous suggérons qu'elle soit
protégée dans tous ses actes, notamment par la restauration de
principe de double degré de juridiction, le renforcement de la
possibilité de recouvrement de ses biens vendus.
La saisie peut être, selon la jurisprudence
française, effectuée en vertu d'un titre provisoire, tel qu'un
jugement provisoire ou rendu par défaut, exécutoire par provision
nonobstant appel. Ainsi une condamnation provisoire, prononcée par
une
252 J. VINCENT : Voies d'exécution et procédures de
distribution, Paris, 19e éd Dalloz 1999 P226
253 Idem 235
76
ordonnance de référé, permet de saisir un
immeuble254, sauf à surseoir à l'adjudication
jusqu'à l'obtention d'un jugement définitif en dernier ressort ou
passé en force de chose jugée.255
Pour ce qui est des droits de consommateurs de micro-finances
dont les droits seraient couramment violés suite à la
disproportion entre les intérêts de consommateur des
crédits et l'impératif de la lutte contre la pauvreté.
Nous réitérons notre proposions de retenir la
particularité de la procédure en matière de vente
immobilière. Pour y parvenir, le législateur devra donc, tenir
compte de la réalité, car le justiciable doit être bien
informé et assisté par son conseil, notamment l'avocat. Renforcer
les mécanismes de protection du saisi, contre différents risques,
notamment la mauvaise foi du créancier, afin de lui garantir une justice
équitable.
Il est du constat, bien que l'Acte Uniforme semble
résoudre la question. Néanmoins, nous estimons que celui-ci
regorge encore quelques insuffisances. Ainsi, nous suggérerions à
nos législateurs en plus de prescrits du droit OHADA, d'envisager aussi,
les mécanismes du cautionnement, tel que développés
précédemment afin de renforcer ladite protection.
Il est certes vrai que notre pays ait ratifié l'acte
uniforme simplifié, par conséquent devrait être
d'application effective actuellement notamment dans nos juridictions.
Cependant, dans la pratique, il a été démontré que
sa mise en oeuvre cause toujours un sérieux problème. D'où
nous suggérons à notre gouvernement de mettre tous les moyens
tant matériels que financiers qui semblent fragilisés le
fonctionnement des différents organes judiciaires afin de mieux
protéger le saisi.
En dépit de toutes les analyses
développées, nous ne saurions pas dire que la recherche est close
car, le champ d'application est très vaste, pour tout chercheur qui
désire, y apporter sa contribution.
254 Civ, 2e , 17 fevr. 1983, Gaz, Pal. 1983, L., 180,
JCP, 1983.IV.141.
255 Civ. 2e , 27 nov.1985, D., 1986, note Prevault.
77
BIBLIOGRAPHIE.
I.TEXTES DE LOIS ET JURISPRUDENCES
+ Acte uniforme portant organisation des procédures
simplifiées de recouvrement et des voies d'exécution, Acte
adopté le 10 avril 1998 et paru au JO OHADA n°6 du 1er juillet
1998.
+ Acte uniforme relatif au droit des sociétés
coopératives du 15 décembre 2010 in Organisation pour
l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires n° 15e
année N° 23 du 15 février 2011, in Journal officiel de
Yaoundé (Cameroun).
+ Décret-Loi du 30 juillet portant des contrats ou
obligations conventionnelles (B.O. 1888), in Les Codes Larciers. TOME
I, de la République démocratique du Congo, tome 1, Bruxelles,
F. Larcier, 2001
+ Décret-loi B.O du 30 juillet 1888 portant
des contrats et des obligations conventionnelles in Journal Officiel du
Zaïre, n07, 1er avril 1982. in Les Codes Larciers.
TOME I, Bruxelles, F. Larcier, 2001
+ Décret-Loi du 7 mars 1960 portant code de
procédure civile, in J.O. Z, M.C., 1960, p.961 ; erratum, p.1351), in
code Larcier TOME I, éd, AFRIQUE 2003
+ Décret-Loi du 24 mars 1956 portant les
coopératives. (B.O., 1956, P 658 ; Erratum,
+ Décret-Loi du 7 mars 1960 portant code de
procédure civile, in J.O de la RDC, 1960. In Tome 1, Bruxelles, F.
Larcier, 2001 ;
+ O.L n0 73-021 du 20 juillet portant régime
général des biens, régime foncier et immobilier et
régime des suretés. Telle que modifiée et
complétée par la loi n0 80-008 du 18 juillet 1980, in Journal
Officiel, n0 spécial du 5 avril 2006.
+ O-L n0 76-200 du 16 juillet 1976 relative
à la vente par voie parée, Code foncier de la RDC, in Journal
Officiel, n0 Spécial du 5 avril 2006.
+ O-L n° 66-344 du 19 juin 1966 relative aux actes
notariés in journal Officiel de la RDC n° spécial 5 avril
2006.
+ O-L n°87-010 du 1er aout 1987 portant code
de la famille (J.OZ) n° spécial, 1er aout 1987 in les codes
larciers. Bruxelles, F. Larcier, 2001
+ O-L n° 82-020 du 31 mars 1982 portant code de
l'organisation et de la compétence judiciaires. (J.OZ.n°7,
1er avril 1982), in les codes larciers. Bruxelles, F. Larcier,
2001
78
+ Ordonnance-Loi 82-020 portant code de l'organisation et de
la compétence
judiciaire in J.O. Z, n° 7, 1er avril 1982,
p39.M.C. 1960, in code Larcier TOME
I, éd, AFRIQUE 2003
+ Cass. 2e civ. 24 janvier 1996 (franc symbolique)
: « c'est ce montant qui
détermine le taux de ressort », Bull. civ.
II, n° 8.
+ Cass. 2e civ., 5 avril 1994, Bull. civ.
II, n° 114, RTDciv. 1995.190, obs. R.
Perrot
+ Cass. 2e civ., 20 juin 1996, D. 1996.
Inf. rap. 179
+ Cass. Ass. plén., 3 mars 1995, Gaz. Pal.
1995.1.258, concl. Jéol
+ civ. 3e, 2 mars 1982, J.C.P 1982. IV.179 et
Civ.2e , 17 mars 1982,Bull. civ. II,
n° 46
+ CE, Ass. 7 février 1947,
d'Aillières
+ Cfr Soc. 3 fevr. 1986, Rev. trim, 1986.639
+ Civ, 2e , 17 fevr. 1983, Gaz, Pal. 1983, L., 180,
JCP, 1983.IV.141
+ Civ. 2e , 27 nov.1985, D., 1986, note
Prevault.
+ Ex. Cass. 3e civ., 31 mai 1978, Bull.
civ. III, n° 236 Cass. 1re civ. 6 juin 1990,
ibid. I, n° 140.
+ Civ.12 mars 1889,Rec. Sirey,1891.I.513, note Tissier ; 8 mai
1922,
+ D.1923.I.13 ;juill.1927.DH.1927.494 ;14janv.1924,D.C.1942.60
;22
janv.1953.D.1953.236 ;
+ Civ.27dec.1960, D.1961.469, note Cremieu.
+ L'shi. 23 juin 1970, R.J., 1971, p.57. Kin., 19 septembre
1967,
+ R.J.1968, p.177. A. DETHIER, O.C., R.J., 197
+
V. cep. et comp, s'agissant de
l'autorité de la chose jugée et non du jeu de la
voie d'appel (mais à rappr.) : Cass. Ass. plén.
7 juillet 2006: le demandeur doit
présenter, dès la première demande,
l'ensemble des moyens qui fondent sa
prétention (forme de concentration des moyens
dès la première demande).
+ H. Croze, Ch. Morel et O. Fradin, op. cit., n°
1230 et 1231.
+ V. RTDciv. 1987.152, obs. R. Perrot
79
II. OUVRAGES
+ Adde Y. Strickler, Procédure civile,
éd. Paradigme, Paris, 2007, n° 462.
+ BARRERE. J. : la rétractation du juge civil.
Mélanges HEBRAUD, Paris, 1987
+ HENRY. « Les principes directeurs du procès civil :
le droit positif depuis
Motulsky », in JCP 1993-I-3693.
+ BENTHAM. J., Organisation judiciaire, Paris, Dalloz,
1828, chap. 26.
+ BITSAMANA. H. A, Dictionnaire de droit OHADA,
Pointe-Noire, éd. DASER
, 2009.
+ BOUMEDIENE. H : la réforme du droit
Algérien, Alger, éd. El Dja ira, 1975.
+ BRUNO. C., Procédure judiciaire, les réserves
et le non vouloir dans les actes
juridiques, Paris, éd. Dalloz, 1968.
+ Canivet. G, « Économie de la justice et
procès équitable », Paris, JCP 2001, I,
n° 361.
+ CARBONNIER. J, Droit Civil : Les biens. Monnaie, immeubles,
meubles,
Paris, 1ere éd., PUF, 1965.
+ ALBERT.: Voies d'exécution et procédures de
distribution, Paris, 2e édit,
Dalloz. 1998. Cornu. G, Vocabulaire juridique, Paris,
PUF, 1987-2007
+ CORNU. G, Procédure civile, Paris, éd.
Montchrestien, Paris, 1990.
+ CROZE. H., MOREL. Ch. et FRADIN. O., Procédure
civile, Litec, 3e éd,
n° 448, Paris, Montchrestien.
+ COUCHEZ. G., Procédure civile, Paris,
éd. Sirey, 1990.
+ DETHIER, « L'appel en droit judiciaire congolais »,
in R.J., 1969.
+ De NAUROIS. L., La procédure de vote du tribunal
collégial, Paris,
Montchrestien, 1989.
+ De VISSCHER. Charles, Les effets du droit international
public, Paris, éd. A.
Péroné, 1967.
+ GISSER-PIERRARD .M.J: l'évolution du litige,
Paris, J.C.P. 1978.
+ GIVERDON. C et AVRIL P., les interventions en appel,
Gaz. Pal. 1986.
D.121.
+ GUILLIEN. R. et VINCENT .J, Lexiques des termes juridique,
17e éd, Paris,
Dalloz, 2010,
+ FREDERIC. D. : la procédure de saisie
immobilière, Pairs, Dalloz, 1996
80
v FREDERIC. Z., la jurisprudence, Paris éd.,
Montchrestien ,1991.
v HANSENNE. J., Propriétés des choses et
les droits réels principaux : Travaux, Liège, PUL, 1980.
v ISSA-SAYEGH. J.: Actes Uniformes sur les procédures
simplifiées de recouvrement et les voies d'exécutions,
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v KALAMBAY LUMPUNGU G, dans Droit Civil ; régime
général des biens, vol I, Kinshasa 2e éd.
PUC, 1989,
v KASHALA. KATUALA KABA, Code civil Zaïrois
annoté, éd. Batena Ntambua, Kinshasa, 1995.
v L. BUGANDO : Procédure civile, Bujumbura,
PUB, 2004
v LA CHEVRE. R.: la réforme du droit civil
français, Paris, Dalloz, 1970,
v LEBIN .Y: La notification des jugements et ses
sanctions, Paris, Dalloz, 1995,
v Meinertzhagen-Limpens. A. in 1 H. De Page,
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Vol. 1, 4e éd. Bruxelles, Bruylant, 1997.
v MIGUET, Immutabilité et évolution du
litige, Paris, éd. L.G.D.J., 1977.
v MOTULSKY, Ecrits, tome 1, Le droit naturel dans la
pratique jurisprudentielle : le respect des droits de la défense en
procédure civile, Paris, Dalloz, 1973
v MUKALAYI .R: procédure civile, Kinshasa,
PUC, 2000.
v MUSTHIKILA. K. : droit civil les obligations,
Kinshasa, PUC, 2005.
v NORMAND. J., Manuel de procédure civile et voies
d'exécution, Paris, PUF, 1984.
v PIERRE. C., Procédure judiciaire, le juge
d'instruction : théorie et pratique de la procédure, Paris,
3e éd. Dalloz, 1985.
v R. ANTOINE., Le droit judiciaire zaïrois : La
procédure judiciaire contentieuse du droit privé, Kinshasa,
PUZ, 1978.
v S. ANTOINE., Droit immobilier au Congo Belge, Rwanda
Urundi, Kinshasa, PUZ, 1982.
v SOLUS. H « Arbres à abattre : caractères
de meubles par anticipation », in Rev. Tr. Dr. Civ, 1951,
v TERRE. F., Les grands arrêts de la jurisprudence
civile, Paris, éd. Dalloz, 1991.
v TERRE .F : Droit civil les biens, Paris
3é éd. Dalloz, 1985.
v THERY. Ph., « L'après-jugement, aspects
sociologiques », voir Archives Phil. Droit, t. 39, n° 20
81
+ TOMASIN, Remarques sur la nullité des actes de
procédure civile, Paris,
Dalloz, 1997.
+ VENETHEQUE.G. J. : le recouvrement de l'hypothèque
de, Paris, éd.
Montchrestien, 2005,
+ VINCENT .J, Droit judiciaire privé, Tome I,
Paris, 1ère éd Dalloz, 1992.
+ VINCENT. J: Voies d'exécution et procédures de
distribution, Paris, 19e éd.
Dalloz 1999
+ W. ALEX.; droit civil : les biens, 3eme
éd. Paris, Dalloz, 1985.
+ W. Alex et TERRE F., Droit Civil : les obligations,
4e éd. Paris, Dalloz, 1986.
+ WIEDERKEHR, « Droits de la défense et
procédure civile », D. 1989.
+ WIEDERKEHR : la notion d'action en justice selon l'article 30
du nouveau
code de procédure civile, Paris, LGDJ, 1994.
III. NOTES DE COURS ET SYLLABUS.
+ BALUME M. Jean-deo : notes de cours d'organisation et
compétence judiciaire, inédites, 2e éd. ULPGL,
2012.
+ BALUME M. Jean Deo : Cours les voies de sûreté
et d'exécution des jugements, inédit, ULPGL, Goma, 2012-2013,
+ BOMPAKA NKEYI MAKANYI, Cours de droit civil : Les
suretés réelles et personnelles, Inédit, ULPGL,
2004-2005.
+ DIKETE ONACHUNGU .M, Cours de droit civil de biens,
inédit, ULPGL, 20092010.
+ WASSO MISONA .J: notes de cours, les contentieux
administratif, inédites, ULPGL/GOMA, 2012-2013.
+ WASSO MISONA .J: cours de droit de grands services publics,
inédit, ULPGL/GOMA, 2011-2012.
82
IV. TFC, MEMOIRES OU RAPPORTS
+ BISANGWA. M : La protection du créancier gagiste du
fonds de commerce en droit positif rwandais, Université Nationale du
Rwanda, Bachelor's degree in Law, 2005.
+ DIOUF. N : La saisie immobilière, éditions de
l'Université CheikhAnta Diop de Dakar, 2010.
+ Rapport Magendie (Rapport au ministre de la justice,
15 juin 2004)
V. ARTICLES
+ ALBERT. J : commentaire du droit procédural
français, Paris, Dalloz, 1997 disponible sur
http://avocat.fr/member/albert.castom,
consulté le vendredi, 08 mars 2013 à 12heures 40'.
+ AMADOU. S : droit commercial, Dakar, PUS, 2007, disponible
sur www.droit des
affaires.org /congres Dakar/.../ s.
amadou texte PDF. Consulté ce lundi 28 février 2013 à
15heures 30'
+ ABU-BAKR. S: procédure civile, Tunis,
éd. Adjani's, 1996, disponible sur
http://minela.gov.rw/img/pdf/national
land policy french version. Consulté ce lundi 25 février 2013,
à 17 heure10'
+ ANDERSON. J : procédure civile, Paris,
éd. Dalloz, 1988, disponible sur Http:/
www.ntrg-global.hk/ca/pdf,
Consulté ce lundi 18 février 2013, à 18 heure20'
+ BARDEM .G: la procédure devant le notaire,
Paris, Montchrestien, P 59, disponible sur
www.placedesreseaux.com/minute/droitauservicenotarial
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10 heures 28'
+ BESSON. A : précis de droit judiciaire
privé, Paris, LGDJ, 1994, disponible sur http://www.google.fr/
prescription en droit français, consulté ce samedi 16 mars 2013
à 11 consulté ce samedi 16 mars 2013 à 11 heures 20'heures
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83
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français, Paris, éd. Dalloz, disponible sur
www.juriscope.org/notaire,
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10heure 17'
+ BERR, CI : procédure civile, éd.
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echos.fr/abécédaire/v/221132/vente-découvert,
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+ BRUNO .G: procédure civile, Paris,
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consulté ce lundi 18 février 2013, à 17heure 25'
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cité in Dalloz Action 2006-2007. Consulté ce lundi 08
avril 2013 à 12heures 2'
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, article publié à Paris le 23 Mai 2008, consulté le
samedi 19 janvier 2013 à 10 H 45'.
+ FREDERIQUE .D: analyses juruspridencielles du droit
commercial français, Paris éd. Dalloz, 2006, disponible sur
www.juriscope.org/conservateur/fr.
Consulté ce lundi 18 février 2013 à 17 heures 20'
+ FREDGER .A : De la conservation immobilière en
droit romano-germanique, Paris, Dalloz, 1987, disponible sur
www.juriscope.org/conservateur,
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10heure 23'
+ FORTIN M.F. droit judiciaire canadien,
Montréal, éd. Décarie, 1997, disponible sur
www.placedesreseaux.com/minute/droitauservicenotarial
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10 heures 28'
+ GEORGE T: leçons du droit civil les biens,
Paris, éd. Dalloz, 1999, disponible sur
http:// le cercle. L'
echos.fr/abécédaire/f/221132051/
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à 17heure 15'
+ GERARD. R : traité de droit judiciaires
privé, Paris, Dalloz, 2001, disponible sur www.nouvelle/
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consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10 heures 33'
+ GERARD. P : rapport annuel de la vente
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www.registre/rapport/droit français/.com. consulté ce
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consulté ce mercredi, 23 janvier 2013 à 11heures 44'
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ce mardi 5 mars 2013 à 9 heures 58' + GRDEVERN .B. V : de la
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www.luxambour.org/red.minute/
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10heure 10'
85
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consulté ce mercredi, 23 janvier 2013 à 12heures 42'
+ GUILBERT. R. : droit civil les biens, Paris,
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consulté ce mercredi, 23 janvier 2013 à 11heures 34'
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Consulté ce lundi 18 février 2013, à 17 heures 40'
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notaire/.... Texte.pdf; consulté le mardi 05 mars 2012 à
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consulté ce mercredi, 23 janvier 2013 12heures 26'
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immobilière, Paris, Dalloz, 2001. Disponible sur
http:// le cercle. Le
chos.fr/abécédaire/m/221133379/monnaie-bancaire/
consulté ce lundi 18 février 2013, à 17 heures 30'
+ PATRICK .P :« la valeur juridique des actes
notariés» disponible sur
http://www.les actes
notariés.org/.php/on,
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 9 heures 45'
+ PHILEMON. P: procédure civile, Paris,
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http://minela.gov.rw/img/pdf/national
land policy french version. Consulté ce lundi 25 février 2013,
à 18 heure20'
+ RAYMON. P : procédure civile, Paris,
éd. Dalloz, 2001, disponible sur Http:/
www.ntrg-global.hk/ca/pdf,
consulté ce lundi 18 février 2013, à 17 heure30'
86
+ RAYMOUND. P. : la valeur juridique d'un acte
notarié, Paris, Montchrestien, 1997, disponible sur Http:/
www.cibc-global.hk/ca/pdf,
Consulté ce lundi 18 février 2013, à 16 heure30'
+ RENAUD. J : de l'authentification des actes, Paris,
Dalloz, 2006, p 120, disponible sur Http:/
www. Testament. Pdf.org/,
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10heure 30'
+ RICHARD, G : les grands arrêts de droit
privé, Paris, LGDJ, 2009, disponible sur http:// avocat.fr/
member/albert.castom, consulté ce vendredi, 09 mars 2013 à
12heures 30'.
+ ROBERT. A : droit civile les biens, Paris,
éd. Montchrestien, 2003, disponible sur
http://minela.gov.rw/img/pdf/national
land policy french version. PDF. Consulté ce lundi 18 février
2013, à 16 heure20'
+ ROUMY. G. : droit bancaire, Paris éd.
Montchrestien, 1998, disponible sur
http:// le cercle. Le
chos.fr/abécédaire/m/221133379/monnaie-scripturale,
consulté ce lundi 18 février 2013, à 16 heures 55'
+ RUBBENS .H : droit civil les biens, Paris,
Montchrestien, 1997, disponible sur
www.juriscope.org/conservateur,
consulté ce mardi 5 mars 2013 à 10heure 23'
+ STEPHAN. G. : analyse des actes notariés,
Paris, Dalloz, 1989, disponible sur
http://ainc-inac.gc.ca/al/ldc/ccl/farg/inu/wasar/wesar1-fra.asp.
Consulté ce lundi 18 février 2013, à 16 heures 10'
+
THERY. PH., «
L'après-jugement, aspects sociologiques », disponible sur
Archives Phil. Droit, t. 39, n° 20.
+ V. RTD civ. 1987.152, obs. R. PERROT. Disponible
sur
http://minela.gov.rw/img/pdf/nationalconsulté
ce mercredi, 23 janvier 2013 à 12heures 24'
+ VENBURTHEN .B : droit commercial français,
Paris, éd. Dalloz, disponible sur
http:// le cercle. Le
chos.fr/abécédaire/m/221133379/monnaie-scripturale,
consulté ce lundi 18 février 2013, à 16 heures 55'
+ VIGNERON .S: La réflexion sur la vente
immobilière au canada, Paris, Dalloz, 2002, disponible sur
www.plaidoirie/saisieimmobiliere/au
canada.org. Consulté ce
mardi 5 mars 2013 à 10 heures 38'
87
? VLADLER. V : droit commercial
général, Paris, éd. Dalloz, 2005, disponible sur
http:// le cercle. Le
chos.fr/abécédaire/m/221133379/monnaie-bancaire,
consulté ce lundi 18 février 2013, à 16 heures 45'
88
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION Erreur ! Signet non
défini.1
CONTEXTE DU SUJET POSITION DU PROBLEME 1
HYPOTHESES DE TRAVAIL 4
CHOIX ET INTERET DU SUJET 6
METHODOLOGIE 6
DELIMITATION DU TRAVAIL 7
SUBDIVISION DU TRAVAIL 7
Chapitre 1 : 8
LE REGIME DE LA VENTE PAR VOIE PAREE 8
Section 1. LES BIENS SUSCEPTIBLES D'ETRE ORDONNES A ETRE VENDU
PAR
VOIE PAREE 9
Paragraphe I : Les actes pris par le notaire 13
Paragraphe II : Les actes pris par le conservateur 22
Section II: Domaine de publication de cette vente. 31
Paragraphe I : Suspension de l'exécution 32
Paragraphe II : Interruption de l'exécution 38
Chapitre 2 : 50
Section I : De la nécessité d'application du
principe du double degré de juridiction 54
§1. De l'analyse générale du domaine
d'application du principe du double degré de
juridiction 54
§2. De la nécessité d'application du principe
du double degré de juridiction en droit
judicaire privé congolais 56
Section II : Vers une protection effective du saisi dans la vente
par voie parée en en droit
positif congolais 68
§1. Du point de vue normatif 69
§2. D'un point de vue plan procédural 71
CONCLUSION 75
BIBLIOGRAPHIE. 77
TEXTES DE LOIS ET JURISPRUDENCES 77
OUVRAGES 79
NOTES DE COURS ET SYLLABUS. 81
TFC, MEMOIRES OU RAPPORTS 82
ARTICLES 82
TABLE DES MATIERES 88
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