1.2.9 Financement des PME
Congolaises
Le problème majeur auquel se heurtent les entrepreneurs
congolais aussi bien pour le démarrage que pour le développement
de leurs activités c'est le financement. En RDC ce problème du
financement des PME semble ne pas retenir suffisamment l'attention du
gouvernement, contrairement à ce qui se fait dans d'autres pays en
développement où des programmes et des politiques
spécifiques ont été montés.
Le problème de financement des PME est
généralement traité à deux niveaux, à
savoir : les besoins de financement d'une part et les sources de
financement de l'autre.
1. Les besoins en financement
Les besoins en financement sont exprimés à
travers les raisons qui poussent les personnes à créer des PME.
Or nous savons que tout projet d'investissement, si petit soit-il
nécessite un financement qui peut venir soit de l'auto financement, soit
d'un emprunt.
2. Les sources de financement
Le financement consiste en la mise à la disposition
d'un investisseur des ressources monétaires ou des biens
matériels pour la réalisation de l'activité commerciale ou
industrielle projetée. Les sources de financement dépendent en
grande partie du système économique dans lequel on évolue.
Dans le système d'économie libérale où
évolue la RDC, on distingue deux principales sources de financement,
à savoir l'autofinancement d'une part et l'emprunt d'autre part.
L'emprunt qui fait appel à l'épargne extérieure s'appuie
sur les institutions bancaires et financières non bancaires existantes
dans le pays.
Il existe en RDC une infrastructure bancaire et
financière diversifiée comprenant des banques commerciales, des
institutions financières spécialisées, des
coopératives d'épargne et un certain nombre de fonds
spéciaux. Parmi les banques les plus importantes, il y a lieu de
mentionner la Banque commerciale congolaise, l'Union congolaise des Banques,
Barclays Bank, la First National City Bank, la Banque internationale de
Crédit, la Banque continentale Raw Banque.
Quant aux institutions financières
spécialisées, on peut citer la Caisse D'épargne du Congo
(CADECO), la Société Financière de Développement
(SOFIDE), la Compagnie Financière de Kinshasa, la Société
Mobilière et Immobilière, la Banque de Crédits Agricoles
(BCA) et différentes coopératives d'épargne et de
crédit. A cause de la mauvaise gestion caractérisée, la
BCA vient d'être liquidée et la SOFIDE est pratiquement en
faillite.
Concernant les fonds spéciaux, on a le Fonds de
Promotion de l'Industrie, les Fonds de Contre partie et les Fonds Agricoles. Il
existe donc une bonne infrastructure bancaire et financière capables
d'assurer théoriquement le financement des PME. Or, il est établi
qu'en RDC le capital nécessaire à l'établissement d'une
unité ainsi qu'aux investissements extérieurs dans le secteur de
PME ne provient pas du circuit financier et bancaire moderne.
Sur base d'une enquête réalisée par le
Centre Chrétien d'Action pour les Dirigeants et Cadres d'Entreprises
Congolaises (CADICEC) et partant sur 3000 entreprises dans le cadre du projet
« développement de la micro-entreprise au
Congo », il ressort que les fonds de roulement étant
généralement insuffisants, on recourt à la pratique des
avances-clients, des crédits-fournisseurs et aux emprunts auprès
de parents ou amis. De ces études, on remarque aussi que le capital
nécessaire à l'établissement d'une unité de
production en Afrique particulièrement au Congo Démocratique ne
proviennent pas du circuit bancaire mais plutôt aux fruits de
l'épargne personnelle du patron et ou de sa famille.
Plusieurs PME financent leurs activités par des
additions du stock du capital à l'aide du surplus issu de leur
unité de production. Par contre la contribution du secteur bancaire est
quasi nulle. Les principales raisons justifiant la non intervention ou
l'intervention insuffisante des banques dans le financement des PME proviennent
des faits suivants :
· Les banques commerciales n'accordent des crédits
qu'aux emprunteurs qui offrent des garanties de remboursement, garanties
matérielles par le gage d'un actif généralement
immobilier. Or, dans la plupart des cas les opérateurs
économiques oeuvrant dans le secteur des PME manquent des documents de
propriété immobilière appropriés exigés
comme le certificat d'enregistrement ;
· Les banques commerciales congolaises n'accordent
généralement que des crédits à court
terme ;
· Les pratiques décourageantes des banques
commerciales et autres institutions financières telles que les
coopératives d'épargne et de crédit qui imposent des taux
d'intérêt très élevés du fait de l'inflation
galopante dont souffre l'économie congolaise. Cette politique
d'appliquer un taux d'intérêt positif c'est -à- dire
supérieur au taux d'inflation rend le coût du crédit
prohibitif pour les PME ;
· Les banques commerciales sont confrontées aux
problèmes qui résultent de l'absence des documents comptables et
de gestion. La plupart des PME Congolaises ne tiennent pas une
comptabilité ou tiennent une comptabilité rudimentaire ;
· Etc.
De tous ces faits, il s'en est suivi une insuffisante dans la
mobilisation des dépôts et une allocation potentiellement
insuffisante des crédits aux PME qui en avaient besoin. A cause de
toutes ces raisons, les PME Congolaises se sont tournées vers le
système informel pour financer leurs activités
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